Du matin au soir, on n’y passe presque que des divertissements : clips musicaux saccadés, talk-shows délirants, séries à l’eau de rose, débats soporifiques, et j’en oublie. Vous allez sans doute dire que j’exagère et qu’il ne faut pas mettre toutes les télés dans un même sac… cathodique, mais le problème est que rares sont celles qui font des efforts pour se démarquer des autres, avoir leur propre identité visuelle et programmatique. Pour les besoins de cette chronique, j’ai passé une bonne partie de la semaine à suivre les émissions du paysage audiovisuel sénégalais. J’avoue que j’en suis sorti totalement abasourdi et quelque peu groggy.
Le premier constat est que la plupart de nos chaînes (à quelques rares exceptions près) évoluent dans le vase clos de leurs studios dont elles sortent rarement. Leur ronronnement soporifique laisse pantois tout téléspectateur doté d’un minimum d’esprit critique. Les programmes commencent par des émissions matinales dans lesquelles les animatrices (je ne suis pas misogyne, mais ce sont elles qu’on voit plus que les animateurs) rivalisent de tenues hyper colorées, de peaux dépigmentées et de faux cheveux qui les font ressembler à des poupées Barbie tropicalisées. Puis, un peu plus tard en fin de matinée, commencent les talkshows avec des hommes et femmes un peu plus âgés et au discours trop moralisateur. Dès la fin de ces émissions, commence une longue diffusion de clips musicaux et de divertissements de toutes sortes.
Après les journaux télévisés de fin d’après-midi, les comiques prennent le relais avec leur humour à deux balles qui ne font rire que ceux qui s’ennuient à mort chez eux. Et après tout cela, nos télés enchaînent avec les séries qui vont de « Wiri Wiri » à « Pod et Marichou » en passant par « Idoles », « Maîtresse d’un homme marié » ou « Mbettel ». Dans la quasi-totalité des émissions télés sénégalaises, on parle de tout et de rien : du dernier buzz médiatique d’un chanteur ou d’une chanteuse à la mode, des rivalités dans les couples, de la lancinante question du maraboutage dans les familles polygames, et j’en oublie. Le divertissement, ou entertainment comme disent les anglo-saxons, semble avoir pris le dessus sur les programmes. Il est vrai que cet aspect fait partie intégrante du petit écran depuis que John Reith, premier directeur de la Bbc, l’a conceptualisé au début des années 1920 en parlant des trois objectifs de la télé : l’information, l’éducation et le divertissement. Cependant, ce concept est totalement dévoyé de nos jours, surtout dans notre pays où, depuis la libéralisation de la télévision et l’apparition des chaînes privées au début des années 2000, le paysage audiovisuel est devenu un véritable capharnaüm. On a l’impression que les propriétaires de ces médias ont mis les charrues avant les bœufs en créant d’abord des télévisions avant de penser au contenu. Des télévisions sans vision, en quelque sorte.
A notre avis, ce puissant outil n’est pas un joujou à mettre entre les mains du premier businessman venu. En effet, depuis sa naissance, en 1920, la télévision est perçue comme ayant un grand pouvoir d’influence, de persuasion et de manipulation, bref, un instrument qui pourrait servir d’outil de propagande pour orienter l’opinion publique et peser sur ses décisions. Certains médiologues parlent de télécratie ou plus généralement de médiacratie pour reprendre le terme de François Henri de Virieu, célèbre animateur français de l’émission « L’heure de vérité », dans un livre paru au début des années 1990. La toute-puissance de ce médium, devenu omniprésent, a tendance à remplacer l’institution familiale, socle de nos sociétés, mais qui s’effiloche de jour en jour face à la démission de bon nombre de parents.
Dans la plupart des familles, les enfants passent une bonne partie de la journée devant le petit écran. Et leurs cerveaux, qui n’ont pas encore la capacité d’analyse et de discernement, ont tendance à mimer tout ce qu’ils voient. Face à l’effritement de plus en plus constaté de l’éthique, de la morale, en somme, des valeurs qui sont le fondement de toute société consciente de son devenir, les programmes télévisuels et leurs effets pervers font des ravages dont les conséquences seront certainement perceptibles d’ici quelques années. Nos télés, prises dans la frénésie d’une course à l’audimat, ne s’embarrassent pas de la qualité du contenu de leurs programmes. L’essentiel est de faire des profits, quels qu’en soient les moyens.
L’information spectacle est devenue la norme ; on vend les émissions comme on vend n’importe quel bien de grande consommation. Des marques de produits sont exposées sans gêne sur les plateaux, de la pub est maladroitement glissée entre les scènes des séries, des prétendus guérisseurs envahissent les plateaux et y vendent leur camelote supposée soigner toutes les maladies possibles et imaginables. Tout cela fait rarement réagir le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) dont les membres se contentent de balancer de timides communiqués de presse et des avis trimestriels que les patrons jettent à la poubelle. Des patrons qui ont sans doute bien assimilé cette phrase de Patrick Le Lay, l’ancien patron de Tf1 qui, en 2004, avouait sans ambages : « Nos émissions ont pour vocation de rendre le téléspectateur disponible, de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible ». Pourtant, si les responsables de nos télévisions faisaient l’effort de demander à leurs reporters de sortir du confort de leurs plateaux, ils auraient pu montrer aux téléspectateurs de très belles choses.
A Dakar et dans les régions de l’intérieur du pays, il y a plein d’histoires à raconter, de zones à découvrir, de personnages à donner en exemple et de patrimoine à valoriser. Mais non, on se contente de plastronner sous les sunlights des studios, se gargarisant de belles paroles qui ne veulent rien dire et buvant les pseudo-analyses de journalistes qui n’ont jamais fait un grand reportage de leur vie, qui ne sont jamais sortis de leurs studios, mais qui se sont autoproclamés « experts en tout », même s’ils n’ont pas encore totalisé dix ans de carrière ! Pendant ce temps, ce sont les télévisions étrangères qui viennent réaliser chez nous de superbes documentaires, à l’image de ceux qui passent, depuis quelques semaines, sur la chaîne Voyage et où l’on montre les belles plages du littoral sénégalais, de Kayar à Dakar en passant par Saint-Louis et son parc aux oiseaux du Djoudj. Dans cette série intitulée « Les sentinelles de l’Afrique », on raconte la triste histoire de Yayou Bayam Diouf, une brave femme de Thiaroye-sur-Mer, en banlieue dakaroise, qui a perdu son unique fils dans le naufrage d’une embarcation en partance pour l’Europe, mais qui se bat pour défendre les pêcheurs et protéger son environnement. On y partage le quotidien des femmes des îles du Saloum qui, inlassablement, prennent le chemin des mangroves pour y récolter des huîtres et gagner dignement leur vie. On y découvre le talent de la couturière saint-louisienne Rama Diaw dont les belles créations n’ont rien à envier aux collections occidentales. On fait une plongée dans les dures conditions de vie des pêcheurs de Kayar qui voient leurs ressources halieutiques s’épuiser avec l’exploitation de nos mers par des chalutiers étrangers. Bref, toute une galerie de portraits et de reportages qu’auraient bien pu réaliser nos télévisions si elles avaient fait un tout petit effort d’investigations.
par Al Kham
QUELQUE CHOSE ET SON CONTRAIRE ?
Observez bien le déphasage entre ses mots et ses actes - Au moment où il en parle, il pose souvent des actes qui, décodés, disent le contraire - Une seule preuve par les réformes constitutionnelles qu’il a engagées
On vous le dit souvent, SMS aime faire du SMS. Mais très souvent le président «nak» veut quelque chose et son contraire en même temps ! Surtout quand il s’agit de dialogue politique. Et au passage si vous n’avez pas remarqué jusqu’ici, tous ses appels au dialogue sont sans suite. Parce que SMS n’a pas un tempérament de dialogueur.
Et d’ailleurs, il semble n’en vouloir véritablement pas. Si vous en doutez, observez bien le déphasage entre ses mots et ses actes. Parce qu’aux moments où il en parle, il pose souvent des actes qui, décodés, disent le contraire. Une seule preuve par les réformes constitutionnelles qu’il veut introduire pour supprimer le poste de Premier ministre avec tout ce que cela cache comme remise en cause de la volonté du peuple qui avait voté un package de changement lors du référendum de 2016. Il n’a consulté ni le peuple, ni l’opposition et marche en cadence accélérée vers le vote par l’Assemblée de sa volonté de plus d’indépendance de l’Exécutif et de pouvoirs pour lui même.
Et qu’on ne vienne surtout pas nous dire que l’Assemblée est le siège de la volonté du peuple parce que les députés qui, pour l’écrasante majorité, ont tourné le dos aux goorgoorlus pour être les béni-oui-oui du régnant lui ont assuré que cela va passer comme lettre à la poste. Et puisque l’opposition de même que la société civile sont devenues tétanisées depuis la présidentielle, SMS est en roue libre pour faire ce qu’il veut.
Par Jean MEÏSSA DIOP
MENACES DE PUBLICITAIRES SUR LA DÉONTOLOGIE DE LA PRESSE
Nombre d’individus ne sont ni gênés, ni torturés par l’inconfort éthique et professionnel d’être journalistes et lecteurs de messages payés par des annonceurs
Quand les chartes de déontologie prohibent au ‘’journaliste digne de ce nom’’ (Paris 1918) et lui recommandent de ‘’ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire’’ (Munich 1971),
Quand les chartes de déontologie prohibent au ‘’journaliste digne de ce nom’’ (Paris 1918) et lui recommandent de ‘’ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire’’ (Munich 1971), c’est pour éviter au journaliste et à l’organe de presse qui l’emploie le conflit d’intérêt entre le devoir moral et professionnel de publier une information-défavorable au commanditaire du message publicitaire à la diffusion payée de manière régulière ou clandestine - et l’obligation monnayée de la taire. Un fait d’actualité survenu au Sénégal depuis deux jours nous en fournit un exemple intéressant et sur lequel il faut méditer. Le voici : des travailleurs de l’opérateur de téléphonie Expresso sont en colère contre leur employeur, mais la radio dakaroise Zik Fm n’en a pas fait état. Au sein de cette radio, un agent, Ahmet Aïdara, en l’occurrence, ose déclarer à l’antenne être ‘’l’ambassadeur d’Expresso à Zik Fm’’ (sic). Nos contacts avec des personnels de la rédaction de cette radio nous assurent n’avoir pas entendu diffusée sur ZikFm une information sur la crise à Expresso, ni reçu un communiqué de travailleurs courroucés d’Expresso et, selon le journal ‘’Dakar Times’’ et le site www.senegal7.com, ‘’fustigeant les licenciements abusifs du personnel et des délégués syndicaux’’. ‘’C’est l’enfer depuis l’arrivée, en 2015, du nouveau directeur général Abdalla Saeed, assisté par son Daf Ali Bashir et Sajid Ahmad Khan, Directeur commercial’’, se plaignent les agents syndiqués cités par les deux organes de presse. La radio dakaroise iRadio a, elle aussi, relaté cette crise. Il se peut que la radio du sieur ‘’ambassadeur’’ Aïdara n’ait pas reçu l’information sur le conflit social en cours à Expresso qui dispose d’un ‘’journaliste’’ motivé on ne sait comment, ni pourquoi et pourquoi. Y aurait il eu un lien entre les ‘’fonctions’’de ce plénipotentiaire et le non-traitement de cette information par sa radio ? Questions…
Quoiqu’il en soit, la revendication d’Aïdara est de nature à créer malaise et suspicion légitimes chez l’auditeur qui a une ou plusieurs fois entendu l’’’ambassadeur’’ exhiber à l’antenne sa carte de visite. Ce représentant d’un annonceur agit-il en clandestin ou avec l’autorisation de son employeur ? Question aussi… Sa qualité assumée et clamée ne peut-elle pas influencer un aspect de la ligne rédactionnelle - de la radio qui l’emploie - vis-à-vis d’un annonceur ? Quelle est la capacité d’inflexion et/ou d’influence de ‘’l’ambassadeur’’ d’un annonceur sur le traitement honnête et équidistant d’une information par un organe de presse ?
Autre question, parmi tant d’autres… Voilà un ‘’cas d’école’’ qui donne raison aux prescriptions des chartes de déontologie - lesquelles sont sans concession sur la possibilité pour un journaliste d’être publiciste et professionnel de la collecte et du traitement de l’information.
Le mélange de ces deux genres et de personnages n’est ni possible ni souhaitable. Le public y est lésé dans son droit à l’information et de connaître la vérité. Nombre d’individus ne sont ni gênés ni torturés par l’inconfort éthique et professionnel d’être journalistes et lecteurs de messages payés par des annonceurs. Ils n’écoutent guère les observations et conseils de confrères et consœurs préoccupés d’éthique et de déontologie, mais perçus comme des ‘’jaloux des véhicules et des crédits en banque’’ de ceux qui se tamponnent d’orthodoxie pour vivre sur un grand pied. Cette confusion volontaire - parce que rétribuée - conduit à ce concept que les spécialistes appellent‘’ menace des annonceurs contre la déontologie’’.
Et cette menace existe quand il y a possibilité et éventualité de pression(s) des pourvoyeurs d’insertions publicitaires payantes très vitales pour la vie d’un organe de presse. Et cela oblige l’organe de presse au choix cornélien entre ce que le fondateur du journal parisien ‘’Le Monde’’, Hubert Beuve Méry, dénomma ‘’moyens de vivre’’ très difficiles à faire cohabiter avec les ‘’raisons de vivre’’. Post-scriptum : Cette allusion à un cas d’éthique et de déontologie est faite en ces trois journées (25,26,27 avril 2019) à Dakar au cours desquelles le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) de la presse sénégalaise a tenu à Dakar son Assemblée générale avec, parmi les points, le toilettage de ses textes et dont les conclusions ne tarderaient guère à être rendues publiques.
Par GUIMBA KONATE
VOUS AVEZ DIT RATIONNALISATION DES DÉPENSES PUBLIQUES ?
À quoi peut servir de payer à des membres de conseils de surveillance ou d’administration d’une entité étatique des salaires mensuels en millions de francs pour des séances de réunions de deux à trois jours par mois pour les plus actifs ?
Le Président Macky SALL nouvellement réélu, a affiché une détermination sans faille pour la rationalisation des dépenses publiques en décrétant la lutte sans concession contre toutes les formes de gaspillage de nos maigres ressources nationales. Devant une telle profession de foi martelée avec vigueur et détermination, on ne peut qu’applaudir des deux mains et souhaiter de tout cœur que cela aboutisse vite et bien en mode “fast track”. Dans cette perspective de la guerre à outrance contre toutes les formes de dilapidation, de détérioration et de gaspillage des ressources publiques, s’il est très salutaire de se féliciter des mesures de restriction annoncées dans les domaines des logements conventionnés, des véhicules de fonction ou de service, des factures d’eau, d’électricité et de téléphone entre autres qui sont certes de très gros chapitres des charges publiques à rationnaliser. Mon avis est qu’il reste encore beaucoup d’autres domaines qui demandent aussi à être assainis si on veut véritablement rationnaliser les dépenses publiques.
Aussi, sans prétendre détenir une panacée quelconque, il me semble que l’une des pistes les plus encombrées dans la voie de la rationalisation des dépenses publiques est sans contexte le domaine des charges salariales de l’Etat et de ses démembrements. Sur ce chapitre, il faut rappeler seulement que le quotidien en ligne “Le soir” dans son édition du jeudi 18 mai 2017, avait publié une liste des cinq (5) salaires les plus élevés du Sénégal.. nous révélant qu’au Sénégal, il y’avait des salaires élevés, très élevés même …14 millions, 10 millions, 8 millions par mois sont des salaires qui se pratiquent au Sénégal et dans les structures de l’Etat et de ses démembrements!!! Si on fait abstraction des organismes internationaux (FIFA ; PNUD, UNESCO, OMS, UA ;ONU,UEMOA, CEDEAO, ONG etc…) ou des sociétés privées, filiales de grands groupes mondiaux come la SONATEL et des Banques, toutes évoluant dans des domaines porteurs et hautement stratégiques ou concurrentiels et astreintes à des objectifs obligatoires de performances et de résultats ; qu’est ce qui peut moralement justifier qu’une structure étatique qui n’est astreinte à aucune obligation de performances réelles et très souvent pour la plupart d’entre elles, sous perfusion financière permanente de l’Etat, puisse payer des salaires aussi astronomiques à ses dirigeants et agents ? En un mot comme en mille “Est il normal et moralement acceptable qu’on puisse payer des salaires aussi élevés à des structures de l’Etat dans le contexte de dénuement généralisé qui sévit dans le pays ?
Le salaire –pour le peu que j’en connais- étant la contrepartie d’un travail fait, et sans vouloir jeter l’anathème sur qui ce soit Rien, absolument rien d’autre si ce n’est la complaisance, la coterie et...la politique politicienne qui puissent justifier de telles pratiques.
Ce n’est donc pas surprenant que la masse salariale du secteur public explose et dépasse de loin les 200 milliards de francs mensuels…
Lourd ...très lourd…
Par ailleurs, ces libéralités de traitements salariaux entre structures de l’Etat ont gangrené le tissu social au point de donner lieu à des revendications récurrentes d’améliorations salariales des chapelles corporatistes qui ne cesseront jamais tant que la situation perdurera. Car tout autant que les heureux bénéficiaires de ces rentes salariales, les autres corps de l’Etat qui se sentent lésés dans ce domaine et ayant les mêmes besoins primaires à satisfaire avec leurs salaires , se loger, se nourrir et se vêtir, se demandent “Pourquoi eux seuls et pas nous, les autres” ?
Une situation qu’on a trouvé comme çà certes mais aggravée il faut le dire, par le régime de Wade qui, dans sa volonté de créer des agences autonomes et performantes les a dotées de statut salarial hors normes pour intéresser les “gros cerveaux” de la diaspora (ARTP,ADIE,ARMP ;APIX,ADPEME, CNRA ,AGETIP, etc….) Ensuite, pour faire bonne mesure et étouffer les velléités de révolte qui suintaient de certains corps de l’Etat, Wade a octroyé à des segments de la fonction publique des primes et autres avantages très conséquents au détriment d’autres secteurs laissés encore en rade. Cette situation inique de plusieurs poids, plusieurs mesures au sein d’une même structure mère qu’est l’ETAT dans tous ses démembrements, a pollué et continue de gangréner dangereusement le tissu social tout en alourdissant considérablement les charges de l’Etat.
Dès lors, pour aller vers une rationalisation VRAIE des dépenses de l’Etat, il nous semble urgent de revoir la situation des salaires du Public et du parapublic dans notre pays. Sur ce chapitre, Il faut espérer que dans le cadre des travaux sur la réforme de la fonction publique, les résultats obtenus tiennent la promesse des fleurs et apportent véritablement une solution définitive et consensuelle à cet embrouillamini que sont devenus les salaires à la fonction publique. On est choqué de voir des salaires aussi démentiels au profit d’une caste privilégiée dans un pays exsangue comme le nôtre, classé vingt cinquième pays le plus pauvre du monde et cela SANS AUCUNE OBLIGATION DE RESULTAT PROBANT dans la gestion de la structure concernée. Sans vouloir citer aucune de ces structures (elles se reconnaîtront) est-il normal que des responsables de ces structures toujours chroniquement déficitaires, se tapent des dizaines de millions de Franc CFA par mois en salaires intrinsèques compte non tenu des autres avantages tout aussi exorbitants : logement de fonction meublé, voitures de fonction et des FRAIS de mission exponentiels et presque permanents ? Tandis que pour certains d’entre eux, leurs employés peinent à atteindre le cap des 50.000 francs de salaire mensuel et …régulier. NON . Il FAUT ARRETER LA… La simple MORALE devrait abhorrer ces pratiques maffieuses aux antipodes de la bienséance et de la solidarité nationale. Et puis, quel niveau de vie au Sénégal pourrait expliquer de si gros salaires si ce n’est la boulimie égoïste et égocentrique des “en haut d’en haut”. ?.14 millions, 10 millions, 7 millions par mois pour UNE personne et UNE SEULE …Il faut le faire…
C’est tout simplement SCANDALEUX. C’est de la prévarication avalisée par l’Etat. Où est la gouvernance sobre et vertueuse dans tout çà ? Il est vraiment temps d’y mettre de l’ordre et de revenir pendant qu’il est temps à nos vertus de partage, de solidarité et de sobriété...croyante pour aller vers la moralisation des salaires publics dans notre pays. Au Sénégal, il n’y a aucun emploi de l’Etat qui doit pouvoir dépasser un salaire mensuel maximum de cinq (5) millions de Francs CFA et encore c’est pour être assez généreux. Car 3 millions par mois c’est déjà très conséquent. Faites le calcul. 3 millions c’est 100.000. Francs par JOUR. Avec une telle somme n’importe quelle famille s’autoriserait à manger du poulet rôti chaque jour que Dieu fait. Le reste, tout le reste est excessif et devient du RIBBAH. Car avec tous ces surplus salariaux indus payés à quelques privilégiés, on pourrait créer combien d’emplois pour les jeunes ? Faites le calcul… Par ailleurs et toujours dans le cadre la voie de la rationalisation des dépenses publiques , Si ce n’est pas de la gabegie pure, qu’est ce qui peut justifier qu’on dote un DG, un Président de structure politique, administrative, judiciaire ou de C.A déjà grassement payé, de trois, quatre voire souvent jusqu’à cinq véhicules de fonction aux frais de la structure ou de l’Etat ? Là aussi il y’ a matière à assainir
Ensuite, à quoi peut aussi servir de payer à des membres de conseils de surveillance ou d’administration d’une entité étatique des salaires mensuels en millions de francs pour des séances de réunions de deux à trois jours par mois pour les plus actifs ? Une simple indemnité de session de l’ordre de 250.000 à 500.00 Francs selon les structures concernées, devrait amplement suffire pour ces postes-là d’autant plus que les ayant droits sont très souvent des retraités bien assis financièrement ou des actifs bien payés dans leur structure d’attache. On le voit bien, les pistes pour réussir la RATIONALISATION des dépenses publiques sont nombreuses et bien identifiées. Mais il faudra une volonté politique chevillée au corps pour les emprunter avec audace et détermination, sans faiblesse coupable ni cruauté inutile pour réussir la RATIIONALISATION DES DEPENSES PUBLIQUES, véritable tonneau des Danaïdes. Que DIEU nous éclaire et garde le SENEGAL.
PAR FADEL DIA
ÉLOGE DES ÂNES
Il a fallu en effet qu’une épidémie de grippe équine sévisse dans le centre et le nord du Sénégal pour que l’âne soit rappelé à notre souvenir, avec toujours cette note de mépris puisque ce fléau porte quand même le qualificatif « d’équin »
Qu’on ne s’y trompe pas : les ânes dont il s’agit ici ce ne sont pas les politiciens qui par leur incompétence n’ont pu ni nous sortir de la misère ni nous libérer de la dépendance, et ce ne sont pas non plus les cancres de nos écoles auxquels on mettait jadis, en guise de punition, un bonnet de papier garni de deux cornes. Ce ne sont même pas ceux qui s’échinent à écrire leur nom tantôt Hanne ou Hann, tantôt Anne ou Ann, alors que toute évidence la transcription « Âne » est la plus simple et la plus correcte, même si elle blesse leur orgueil.
Les ânes dont nous parlerons ici ce sont bel et bien ceux que Littré définit comme des «bêtes de somme à longues oreilles», en précisant avec perfidie qu’ils sont «d’un naturel aussi sensible, aussi patient, aussi tranquille que le cheval est fier, ardent et impétueux». Qu’en sait-il, M. Littré, le lexicographe, de la noblesse des ânes et que pourrait-il répondre aux hommes et femmes de sciences qui en 2012, ont signé la Déclaration de Cambridge par laquelle ils affirment que l’âne, comme les autres bêtes, est un être conscient ?
3000 ANES MORTS ?
Je ne crois pas avoir jamais lu dans la presse sénégalaise un article appelant à la défense et à la mansuétude à l’endroit des animaux en général et de ânes en particulier et si ces derniers font une soudaine apparition dans les médias c’est tout simplement parce qu’ils sont menacés de disparition. Il a fallu en effet qu’une épidémie de grippe équine sévisse dans le centre et le nord du Sénégal pour que l’âne soit rappelé à notre souvenir, avec toujours cette note de mépris puisque ce fléau porte quand même le qualificatif « d’équin », terme toujours équivoque parce qu’il ne s’applique le plus souvent qu’aux seuls chevaux, alors que la contagion a surtout tué des ânes et que les pertes sont chiffrées à plusieurs milliers de têtes selon une ONG spécialisée. Il suffirait sans doute de suspendre tous les loumas dans les régions concernées pour juguler l’épidémie, mais la mesure mettrait en péril toute une forme d’économie et d’activités, et pas seulement dans le monde rural : l’âne est bien trop indispensable pour qu’on se paye le luxe de ménager sa santé ! Que deviendrait Touba sans ses ânes ? Voilà une cité dont on dit qu’elle serait la deuxième agglomération du Sénégal, où palais et mosquées se côtoient, scintillants de couleurs, qui est le terminus de la seule autoroute du pays et se trouve donc à moins de deux heures de la capitale, qui est dotée de tous les outils de la vie moderne au point d’être la première ville après Dakar à être éligible à la fibre et où pourtant l’essentiel des activités de transport, d’hommes ou de marchandises, repose sur le dos des ânes !
Attelés à deux ou trois ils trainent des charrettes lourdes de marchandises ou sur lesquelles trônent jusqu’à dix passagers, voire plus, qui ne s’émeuvent guère des coups de fouet que leur distribuent les cochers, souvent sans aucune nécessité. La loi fixe la charge maximale que peut transporter une voiture automobile, objet mécanique sans vie, mais chez nous aucune règle ne détermine de façon précise le poids ou la dimension de celle que peut trainer un âne. Force est de reconnaitre que notre culture, nos traditions ne nous préparent pas à manifester une mansuétude débordante à l’endroit des animaux en général, les « muets de Dieu »,comme on les appelle en pulaar, et nous sommes plus prompts à tendre une main secourable à un mendiant rencontré dans la rue, même quand il ne présente aucun signe de handicap, qu’à secourir un chien blessé ou à gourmander le charretier qui maltraite un cheval. Les animaux domestiques ne sont pour nous qu’une ressource et de tous, l’âne est le plus mal loti sans doute parce qu’il ne sert pas à la parade comme le cheval et qu’il n’est pas un produit de consommation comme le mouton. Epidémie ou pas, il est le grand oublié de nos animaux domestiques, il est le bon à tout faire de nos villages et on pourrait reprendre à son propos le slogan de la Loterie Nationale :il ne coûte pas cher et rapporte gros ! Il n’a pas droit au foirail, se vend à la sauvette à un prix dérisoire au regard de son utilité, il n’a pas droit aux cajoleries et doit souvent trouver sa propre subsistance. Alors que le cheval est soigné, dressé, instruit, nul ne prend le soin de former l’esprit et le corps de l’âne, « s’il n’est pas brillant ce n’est point de sa faute, il est ce qu’il doit être », dit un de ses défenseurs, car il a tout de même quelques avocats, même s’ils sont rarement de chez nous. En remontant le temps on peut rappeler que le Prophète (PSL) enseignait qu’il faut le respecter parce qu’il voit ce que nous ne voyons pas, que Buffon soulignait que s’il n’avait pas un grand fonds de bonnes intentions, il les perdrait par la manière dont on le traite et qu’enfin le poète Francis Jammes rêvait « d’aller au paradis avec les ânes »
CONDAMNER LES CRUAUTES
C’est peut-être trop nous demander que d’aller jusque-là mais, sans succomber à la mode du véganisme qui pourrait conduire à une impasse, sans verser dans les contradictions des Occidentaux qui ne s’intéressent aux bêtes sauvages que lorsqu’elles vivent hors de leurs territoires, exterminent leurs loups et s’indignent que nos paysans s’arment contre les lions, traitent les chiens mieux que les migrants et restent pour la plupart insensibles à la grande souffrance des poulets et des cochons transformés en zombies par l’élevage industriel , nous pourrions pour le moins, rendre justice à l’un des animaux les plus exploités par l’homme et le protéger des cruautés structurelles ou culturelles. Il est du devoir de l’Etat et de ses démembrements de lui reconnaitre et de faire respecter ses droits… En attendant vivent les ânes, et il s’agit toujours des « bêtes de somme à longues oreilles » !
PAR MOCTAR DIENG
L’OPPOSITION, EN MAL DE «FAST-TRACK» !
Macky Sall déroule, ses pourfendeurs cherchent leurs marques - Le jeu politique post-investiture du président de la République et chef de file du parti au pouvoir semble assez caricatural
Macky Sall déroule, l’opposition cherche ses marques. Le jeu politique post-investiture du président de la République et chef de file du parti au pouvoir semble assez caricatural. Pour cause, alors que Macky Sall pose sans discontinuer ses premiers actes de gouvernance dite «Fast-Track», le camp d’en face semble en mal de repères pour marquer de manière structurée son opposition aux initiatives présidentielles. Même pour la réforme envisagée de l’Exécutif qui est partie pour émietter la nature même du régime présidentiel, l’opposition est restée longtemps amorphe, pour ne réagir de manière concertée qu’à quelques encablures de la validation dudit projet de loi par la majorité parlementaire mécanique de Bennoo Bokk Yaakaar. Et paradoxalement, pour appeler au référendum et à une gestion concertée de cette affaire de suppression du poste de Pm, alors qu’elle a refusé de manière générale la main tendue de Macky Sall au…dialogue.
L’opposition sénégalaise aurait-elle perdu ses repères, au lendemain de la victoire du président Macky Sall au premier tour de la présidentielle ? Et pour cause ! Alors qu’elle s’était montrée très virulente pour contester l’élection du chef de l’Etat, dès le scrutin de février dernier, l’opposition dite significative avait pratiquement cessé de poser un regard critique sur les actes de gouvernance posés par Macky Sall, aux premiers jours de son quinquennat.
Même pour la suppression envisagée du poste de Premier ministre, une décision qui est partie pour remodeler la nature même du régime présidentiel au Sénégal, le camp opposé au pouvoir de Macky Sall a longtemps joué à l’abonné absent. Idrissa Seck de Rewmi, Ousmane Sonko de Pastef, Pr Issa Sall du Pur comme Me Madické Niang, les quatre candidats malheureux à la présidentielle, sont restés longtemps à faire le mort face aux premiers actes de gouvernance du quinquennat. Du côté des autres partis de l’opposition, le calme était encore plus plat.
Malick Gakou du Grand parti semblait avoir disparu de la circulation tout comme Pape Diop de Bokk Gis Gis et autre leader politique de l’opposition. Quant au Pds de Me Abdoulaye Wade, l’ancien président du Sénégal, il donne l’impression d’être tombé dans une sorte d’ankylose qui présagerait d’un avenir sans grande garantie. Les seuls responsables de l’opposition qui s’acharnaient à maintenir le cap de leur statut d’opposants irréductibles au «Macky» semblaient être, quelques semaines après l’investiture du chef de l’Etat, Barthélémy Dias et Abdoul Mbaye.
Le lieutenant de l’ancien maire déchu de Dakar, Khalifa Sall, actuel premier édile de Mermoz Sacré Cœur, est resté constant dans ses récriminations discontinues contre le régime de Macky Sall. Nombreuses ont été ainsi ses sorties au vitriol comme argumentées face à la gestion récusée du pouvoir. Abdoul Mbaye, l’ancien premier chef de gouvernement de Macky Sall, n’avait pas manqué lui aussi de poser son regard critique sur les premiers actes de gouvernance du quinquennat. De la suppression du poste de Premier ministre à la réduction envisagée du train de vie de l’Etat, le patron de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) s’est évertué à circonscrire les « limites » de la gestion du pouvoir en place.
De manière globale toutefois, l’opposition semblait s’être engluée dans une sorte d’état second, voire d’indolence, qui libérait le «Macky». Même pour le report dit des élections locales prévues en décembre, une idée qui était en train de faire son bonhomme de chemin au sein de la galaxie présidentielle, l’opposition paraissait prise de court. Quoique des voix éparses de seconds couteaux se soient élevées pour exiger le respect scrupuleux du calendrier républicain. La sortie à Diourbel du ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avant-hier, jeudi, sur la tenue effective des Locales à date échue peut être perçue alors comme une sorte d’épine enlevée du pied de l’opposition.
REPRISE DE L’INITIATIVE POLITIQUE … SANS BOUSSOLE
Une telle léthargie n’était pas sans susciter bien des interrogations. Qu’est-ce qui expliquait cette posture ? Etait-ce une nouvelle stratégie ou tout simplement que l’opposition, encore groggy, avait du mal à se relever de sa défaite de la présidentielle de février passé? Ou devait-on penser, comme certains, que le camp opposé à Macky Sall cherchait de nouveaux repères, à force de critiquer en vain les divers actes posés par la gouvernance «Macky», qu’ils soient institutionnels ou autres et que la majorité présidentielle, forte de sa légalité politique, avait toujours validés sans rechigner ? La reprise de l’initiative politique au niveau de l’opposition dite significative, avec la sortie commune sur la suppression envisagée du poste de Premier ministre, effectuée par les quatre candidats malheureux à la présidentielle, en l’occurrence Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Issa Sall et Madické Niang, semble augurer d’un brusque réveil aux allures de tâtonnement. Pour cause, après avoir refusé systématiquement la main tendue de Macky Sall au dialogue politique (excepté Issa Sall et ses conditionnalités, et dans une moindre mesure Me Madické Niang), l’opposition semble aujourd’hui appeler elle-même au… dialogue pour une gestion consensuelle de la suppression envisagée du poste de chef du gouvernement.
A une semaine du passage du projet de loi en question à l’Assemblée nationale et de sa validation à coup sûr par la majorité mécanique de Bennoo Bokk Yaakaar, le camp opposé à Macky Sall donne l’impression là aussi de se fourvoyer dans le timing arrêté pour revendiquer le recours au référendum, pour ce qui est de la réforme de la Constitution.
L’opposition n’a-t-elle pas eu assez de temps, depuis la reconduction du Pm Dionne en début avril et l’annonce consécutive de la réforme de l’Exécutif, pour définir une position structurante et appeler de manière concertée au référendum ? Aujourd’hui que le projet de loi suit son bonhomme de chemin dans les couloirs de l’hémicycle, ce ne serait certainement pas Macky Sall qui en bloquerait le processus, au nom de son appel au dialogue politique. A moins d’un tsunami politique de dernière minute !
LE PDS N'EN A CURE DU PROJET DE MACKY
Une réforme de cette nature, volontairement dissimulée pendant la campagne électorale et délibérément détachée du champ du dialogue national tant invoqué par le Chef de l’Etat est sans intérêt pour le parti - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du PDS, daté du 26 avril 2019, relatif au projet de suppression du poste de Premier ministre engagé par le chef de l’Etat, Macky Sall
« Le président Macky Sall a annoncé la modification de l’ordonnancement des institutions de la république par la suppression du poste de premier ministre et préparé un projet de loi qui sera soumis à l’assemblée nationale pour adoption.
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) considère que les raisons de rationalisation et d’efficacité évoquées pour justifier cette réforme placent le président de la République au cœur des politiques publiques et engagent sa responsabilité directe et personnelle dans la conduite des affaires de l’état.
Une réforme de cette nature, volontairement dissimulée pendant la campagne électorale et délibérément détachée du champ du dialogue national tant invoqué par le Chef de l’Etat est sans intérêt pour le PDS. »
"LE CFA SERA DÉPASSÉ"
Au cours d'un bref échange le jeudi 25 Avril 2019 avec la presse à la suite d’une déclaration officielle aux côtés d’Alassane Ouattara, la question du FCFA a été évoquée par le président Alpha Condé
Au cours d’un bref échange le jeudi 25 Avril 2019 avec la presse à la suite d’une déclaration officielle aux côtés d’Alassane Ouattara, la question du FCFA a été évoquée par le président Alpha Condé.
Il a affirmé que cette monnaie sera certainement dépassée en 2020 au profit d’une régionale. En marge de la visite de travail et d’amitié de 3 jours qu’effectue le président guinéen en Côte d’Ivoire, Alpha Condé a donné sa position sur la question du FCFA bien que son pays ne soit pas membre.
A l’en croire, dans les prochaines années, les pays de la sous-région ouest africaine auront une monnaie commune autre que le FCFA. « Moi, je suis un partisan régional. Je suis très heureux que nous travaillions pour qu’en 2020 nous ayons des pays africains de la CEDEAO, qu’ils soient francophones, anglophones ou lusophones. Le plus important, c’est que nous ayons une monnaie commune. Et nous travaillons dans ce cadre. Et je crois que le franc CFA sera donc dépassé » a indiqué le président Guinéen.
“Mais comme je le dis à mon frère Alassane, moi je suis partisan d’une monnaie régionale, et je suis très heureux aujourd’hui que nous travaillons pour la monnaie”
Il a également expliqué les raisons de la sortie de la zone CFA de son pays, et la création de sa monnaie. « Vous savez la monnaie guinéenne a été créée volontairement. Le président Sékou Touré paix à son âme n’a pas voulu créer la monnaie. Mais vous savez les conditions dans lesquelles nous avons eu l’indépendance, et progressivement chaque fois que le billet FCFA allait à Dakar, il était bloqué et à un moment donné l’économie guinéenne était asphyxiée », a-t-il dénoncé.
« C’est ce qui a amené le président Sékou Touré à créer la monnaie précipitamment. Mais comme je le dis à mon frère Alassane, moi je suis partisan d’une monnaie régionale, et je suis très heureux aujourd’hui que nous travaillons pour la monnaie. Je pense qu’en 2020, nous aurons une monnaie de la CEDEAO. Nous travaillons dans ce sens. Et ça veut dire que le FCFA sera dépassé dans ce cadre », a déduit Alpha Condé.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
QUE MACKY S’INSPIRE DE LA MÉTHODE KAGAME
EXCLUSIF SENEPLUS - Le solipsisme et l’agitation d'Abdou K. Fofana risquent de plomber l'initiative contre l’encombrement et l’insalubrité qui requièrent des approches holistiques entre plusieurs ministères
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 26/04/2019
Allons-nous envoyer seul le ministre Abdou Karim Fofana alias Hercule dans les écuries d’Augias pour mettre de l’ordre dans la capitale, voire dans tout le pays ? Pas si simple que cela. Car il ne suffit pas d’enlever des garages de mécaniciens, des tables de marchands ambulants, de déplacer des parcs de vente d’automobiles pour résoudre un problème séculaire. Mais comment mener à bien cette tâche herculéenne ? Une seule solution : tirer tous à la même corde et avancer dans la même direction. Pour cela, il faut que le président de la République, Macky Sall, monte en ligne de front pour donner, impulser les énergies et booster les mentalités citoyennes.
« Il y a urgence à mettre fin à l’encombrement urbain, à l’insalubrité, aux occupations illégales de l’espace public et aux constructions anarchiques dans des zones inondables comme le Technopôle de Dakar. J’appelle à une mobilisation générale pour forger l’image d’un nouveau Sénégal ; un Sénégal plus propre dans ses quartiers, plus propre dans ses villages, plus propre dans ses villes ; en un mot un Sénégal « zéro déchet ». Je ferai prendre sans délai des mesures vigoureuses dans ce sens. J’y engage aussi les autorités territoriales et locales, ainsi que les mouvements associatifs et citoyens ». C’est là une partie importante du discours prononcé par le président Macky Sall après son investiture le 2 avril dernier à Diamniadio en présence de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement.
Aveu d’échec de Macky Sall devant ses pairs
Ainsi Macky Sall étalait devant ses homologues sa toute impuissance à lutter contre les déchets et la saleté qui sont la marque de fabrique du pays qu’il dirige. Depuis 2012, Macky Sall est élu à la tête du Sénégal et voilà que soudainement le lion s’émancipe de sa torpeur et découvre que son pays, qui produit annuellement deux millions d’ordures, est sale comme une porcherie et qu’il faille nettoyer les écuries d’Augias ; que les rues, coins et recoins de la capitale sont transformées en urinoirs et WC ; que les caniveaux sont bouchés et que des eaux pourries et nauséabondes inondent en permanence plusieurs rues de quartiers. Aveu d’échec devant ses pairs et surtout devant Paul Kagamé dont la capitale du pays, Kigali, « la Suisse de l’Afrique », a été déclarée par l’Onu Habitat, la «ville la plus propre d’Afrique » en 2016 pour la troisième année consécutive. Depuis la formation du gouvernement, le sémillant ministre en charge de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana transbahute de média en média pour porter le message vert révolutionnaire. Dans tous les médias écrits et audiovisuels, la vedette, c’est Karim Fofana. Il ne passe pas un seul jour où l’on n’entend pas le ministre en question où un de ses proches s’épancher sur le sujet. Mais l’agitation excessive dont fait montre le ministre Karim nous laisse perplexe sur l’efficacité de la démarche et sceptique sur l’atteinte des objectifs fixés à son département. Les préfets nous ont habitués à des débuts d’opérations de déguerpissements et de désencombrements tonitruants qui finissent toujours comme les tonneaux des Danaïdes.
Mais il faut se demander ce que faisait Macky Sall depuis sept ans qu’il est élu pour s’occuper de l’environnement sain des Sénégalais. Son discours montre que sa politique environnementale n’a pas fonctionné, pour ne pas dire que cela a été un échec retentissant. Pourtant, des dizaines de milliards ont été investis depuis 2012 pour assurer aux Sénégalais un bon environnement, une bonne hygiène publique qui passe nécessairement par une bonne politique d’assainissement. Comme on aurait aimé que tout cela figure dans l’étalage de son bilan, dans ce discours de Diamniadio. Non, il faut esquiver les irréalisations qui risquent d’oblitérer le bilan septennal élogieux du président. Il faut éluder les échecs sectoriels qui risquent de ternir les réussites globales. Mais qu’on se le dise ! Jamais, débarrasser la capitale de ses déchets et de ses scories n’a été une préoccupation du président Sall. S’il y a un secteur où les travailleurs sont en constant mouvement de grève, c’est bien celui du nettoiement où les techniciens de surface et les concessionnaires butent constamment sur l’incapacité de l’Etat à honorer régulièrement ses obligations financières. Sous le magistère de Macky Sall, la gestion voire la valorisation des déchets au niveau de Dakar a souffert de la bataille politique entre l’alors maire de Dakar Khalifa Sall et le président.
Dakar, victime de la dualité Macky-Khalifa
Macky Sall n’a jamais digéré la perte de Dakar lors des locales de 2014. C’est la raison pour laquelle, des blocages de paiements ont volontairement été créés par les services étatiques pour en arriver à une situation d’envahissement insupportable des ordures. On se rappelle en septembre 2015, ces montagnes d’immondices qui faisaient le décor dans la capitale. Les concessionnaires à qui l’Etat devait des milliards avaient refusé de mettre leurs camions à la disposition de l’Entente Cadak-Car en charge de la propreté de la capitale. Finalement, le ministre de la Gouvernance locale d’alors, Abdoulaye Diouf Sarr, avait décidé de reprendre les 10 milliards alloués à la gestion des ordures, gérée par Cadak-Car et dont Khalifa Sall en sa qualité de maire de Dakar était le président, pour le confier à l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG). Cette décision résulte du décret N°2015-1703 du 26 octobre 2015. A partir de cette date, le programme de gestion des déchets solides urbains de la région de Dakar était confié à l’UCG. Pourtant, un tel décret violait l’article 170, alinéa 1 du Code des collectivités locales, lequel confie la compétence de la gestion des ordures et de la lutte contre l’insalubrité aux différentes villes. Et nonobstant le recours des avocats de la ville de Dakar pour initier une procédure devant la Cour suprême aux fins d’annuler le décret qui a transféré la gestion des ordures à l’Etat, l’UCG finit par obtenir la gestion des ordures de la capitale. Cette dernière ne fait que collecter, transporter et déposer à la décharge de Mbebeuss, qui depuis longtemps, étouffe avec les centaines de tonnes d’ordures qu’elle reçoit quotidiennement.
Et ce dessaisissement des ordures participait de la logique de neutralisation, voire de liquidation de Khalifa Sall. Avant d’extorquer la gestion des ordures de Cadak-Car, l’Etat avait refusé d’autoriser, malgré trois avis de non-objection, l’emprunt obligataire de 20 milliards que la mairie de Dakar avait obtenu des marchés financiers. Un tel pactole qui aurait donné à Dakar le visage luisant d’une vraie capitale comme Macky en rêve dans son discours de Diamniadio, représentait un fer de lance pour lancer les ambitions présidentielles de Khalifa Sall. Diène Farba Sarr, piètre ministre de Macky Sall a passé tout son temps à disputer vainement au maire de Dakar la réfection de la place de l’Indépendance. Et pour priver la capitale d’un maire travailleur, Macky l’accuse avec la complicité de ses juges, d’un délit fictif qui lui vaut arbitrairement cinq ans de prison.
Et depuis octobre 2015, les choses vont de mal en pis dans la gestion des ordures. L’UCG n’a pas fait mieux que Cadak-Car. Et voilà que la capitale, privée de son maire qui devrait offrir à ses habitants un cadre de vie agréable, leur procure un environnement répugnant pollué où toute existence est compromise.
Solipsisme et agitation du ministre Abdou Karim Fofana
Le solipsisme et l’agitation affichés ostensiblement par le ministre Abdou Karim Fofana risquent de plomber l’initiative contre l’encombrement et l’insalubrité qui requièrent des approches holistiques entre son ministère, ceux des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du Territoire, de la Protection de l’Enfance (problème des talibés), de l’Eau et de l’Assainissement, de l’Environnement et du Développement durable, du Tourisme, du Transport terrestre et de la Santé. Mais pour qu’une telle initiative réussisse, il faut qu’il y ait une adhésion populaire, pas massive, mais totale. Et c’est le président de la République qui doit diriger les troupes pour gagner la bataille de la propreté. Au Rwanda, le président Kagamé ne s’est pas limité à donner des ordres ou à obliger les citoyens à respecter les normes environnementales. Ce qui fait que les citoyens rwandais ont adhéré au programme de propreté proposé par l’autorité suprême, c’est parce qu’elle a donné le ton en étant sur le terrain avec le peuple.
Pour former une nation, il est important que les citoyens aient des activités communes pour favoriser l’osmose entre les diversités ethniques et raffermir les liens inter-citoyens. Au Rwanda, le leader du pays, Paul Kagamé, en donne le meilleur exemple en se mettant au premier plan. Il a instauré des «Car free day», autrement dit des journées sans voiture au cours desquelles tous les citoyens sont tenus de marcher. Cela a une raison écologique, sanitaire et citoyenne quand on connait toutes les conséquences de la dégradation de l’atmosphère, et aussi les conséquences sur la morale et la santé des citoyens. Depuis 2010, une journée sans voiture est instaurée tous les mois. Tout comme le «Umuganda», journée de nettoyage et de recyclage minutieux, à laquelle aucune absence non justifiée n’est tolérée. Ainsi, tous les citoyens se trouvant dans la rue ou au travail au moment du nettoyage, sont tenus par la police de se joindre à l’équipe. Aussi, comme dans l’ensemble du pays, les sacs plastiques et emballages non biodégradables sont prohibés.
L’approche d’une gouvernance inclusive et participative du développement tous azimuts du Rwanda émane de la mentalité et de la vision du leader-manager qui le conduit mais aussi de l’aptitude de son peuple à y adhérer fidèlement. C’est ainsi que dans les rassemblements publics, le président Kagamé rabâche constamment ceci : « les leaders se définissent par la volonté qu’ils ont d’améliorer les choses, ainsi que la discipline qui entoure le travail qu’ils effectuent pour le changement. Aucune quantité de ressource ne suffira si vous ne changez pas d’état d’esprit et ne croyez pas que nous pouvons accomplir des choses et être meilleurs. » Tel un chef d’orchestre, il donne toujours le tempo dans ses actes et ses discours. Normal pour quelqu’un qui admire et s’inspire du Premier ministre Mahathir Mohamad, homme à la poigne de fer, qui a su transformer la Malaisie en une région de fabrication de produits high-tech et en un hub financier et de télécommunications, par ses politiques économiques fondées sur le nationalisme corporatif connu sous le nom « Malaysia Plans ». Et très souvent, il leur rend grâce en affirmant que « sans ses compatriotes, rien de tout cela ne serait possible ». Cette proximité de Kagamé avec son peuple fait défaut chez le président Macky Sall dont souvent les règles et les décisions au sommet n'emportent pas très souvent l’adhésion de ses concitoyens.
La sortie des candidats malheureux à la présidentielle est curieuse - Après avoir rejeté le dialogue, déclaré ne pas reconnaître le président élu, comment peuvent-ils demander à ce dernier de procéder à des consultations (avec eux !) ?
La sortie des quatre candidats malheureux à l’élection présidentielle est curieuse. Après avoir rejeté l’appel du Président de la République au dialogue, après avoir déclaré ne pas reconnaître le président élu démocratiquement et en toute transparence, comment peuvent-ils, sans exposé de motifs, explication et justification, demander au Chef de l’Etat, de procéder à des consultations (avec eux !) pour présenter un projet de réforme de la Constitution à l’Assemblée nationale, prérogative que la Constitution lui confère ?
J’ose croire, en toute sincérité, que cette sortie des quatre peut s’assimiler à une autocritique suite à un radicalisme sans lendemain. Ce serait salutaire en ce moment et il est évident qu’ils trouveront une oreille attentive auprès de qui de droit. Le dialogue est une méthode du Président de la République par principe et par conviction. Il a la pleine conscience de sa nécessité, de son actualité et de ses modalités. Je témoigne ici qu’il a régulièrement affirmé que le Sénégal comme projet collectif transcende les intérêts particuliers et que la démocratie ne saurait être réduite à une confrontation permanente entre majorité et minorité.
Enfin, la suppression du poste de Premier ministre est une prérogative du Chef de l’Etat qui nomme à tous les emplois civils et militaires. Le gouvernement est avant tout une émanation de l’exécutif dont le Chef de l’Etat est l’unique chef. En tant que pôle de définition et d’impulsion de la politique de la Nation, le Président de la République conçoit l’architecture institutionnelle en rapport avec ses objectifs de mise en œuvre efficace et diligente des politiques publiques.
Dans le cadre d’un quinquennat et au regard de l’ampleur des programmes utiles et urgents pour le peuple sénégalais, il a la responsabilité historique et personnelle de juger de l’opportunité de réforme dans la structure de l’exécutif. C’est à l’aune de cette responsabilité qui est impératif et exigence que doit être appréciée la décision du Président de la République. Toute autre interprétation de l’initiative en cours n’est que spéculation.