La police est intervenue pour faire exploser une valise suspecte découverte, lundi matin, près de la mairie de Dakar, rapporte la Radio Futurs médias (RFM).
La découverte de cette "valise bleue" a provoqué la panique, selon la radio, soulignant que la police est intervenue au bout d’une heure pour faire sauter le colis suspect.
Selon le Préfet de Dakar, il s’agissait d’une "fausse alerte.
par Seydou KA
LE POUVOIR DE NOMMER L’AFRIQUE
Faudrait-il rappeler que l’Afrique n’est pas un pays, mais un continent ! Une confusion que les médias occidentaux, peu soucieux d’exactitudes dès lors qu’il s’agit du « continent noir » et des malheurs qui lui sont naturels, se plaisent d’entretenir
De quoi l’Afrique est-elle le nom ? L’appellation fut d’abord forgée à l’extérieur et appliquée au continent par un pouvoir de nommer qui ne lui appartenait pas, mais que s’étaient donné les Romains
De quoi l’Afrique est-elle le nom ? L’appellation fut d’abord forgée à l’extérieur et appliquée au continent par un pouvoir de nommer qui ne lui appartenait pas, mais que s’étaient donné les Romains. Ce sont eux qui ont dit « Africa », avant que l’Europe n’élargisse la dénotation du mot à l’ensemble du continent. De ce point de vue, comme l’a dit Valentin Mudimbe, l’Afrique est une « invention » coloniale. Du reste, la même remarque peut s’appliquer aux autres continents comme l’Europe, l’Asie, l’Océanie ou les Amériques, qui sont également des créations datées historiquement et qui n’ont vu le jour qu’à la suite de la disparition de la vieille conception des « quatre parties du monde ». Toutefois, l’origine du nom Afrique est interne au continent. Les historiens s’accordent sur le fait que le mot « Afer » (approximativement), qui désignait une tribu ou un territoire ou une divinité (ou les trois), est devenu le nom, « Africa », de toute une province centrée sur Carthage. Cette province et le nom ont fini par inclure les terres au sud de la Méditerranée et à l’ouest de l’Égypte que les Arabes baptisèrent « Ifriqiyya ». L’usage a été ensuite d’appliquer « Afrique » à la totalité du continent lorsque les circumnavigations européennes en révélèrent de mieux en mieux la forme et les contours.
L’écrivaine camerounaise Léonora Miano relève, à juste titre, l’ironie à voir des habitants du Maghreb parler de « l’Afrique » comme si eux-mêmes vivaient sur un autre continent. Faudrait-il aussi rappeler que l’Afrique n’est pas un pays, mais un continent ! Une confusion que les médias occidentaux, peu soucieux d’exactitudes dès lors qu’il s’agit du « continent noir » et des malheurs qui lui sont naturels, se plaisent d’entretenir. Comme ce fut le cas avec la récente épidémie d’Ebola « en Afrique », alors que seuls quelques pays étaient concernés… De ce qui suit, on peut tirer un constat : hier comme aujourd’hui, c’est l’Autre qui a le pouvoir de nommer les réalités du continent. Le discours sur l’Afrique n’est pas celui des Africains. L’Europe (puis l’Occident) s’est toujours donné le droit et le pouvoir de qualifier l’Afrique, sans prendre en compte le point de vue des Africains. Ce sont eux qui décident quels pays africains sont pauvres, sous-développés, en voie de développement, démocratiques ou émergents. Ce sont eux qui décident du niveau de risque de tel ou tel pays africain et par conséquent s’il mérite qu’on lui accorde des financements à des taux préférentiels ou non.
Enfin, ce sont eux qui décident, au gré des circonstances, si l’Afrique est un continent « sans espoir » ou celui « de l’avenir ». « L’Afrique n’existe pas en soi, elle est un réceptacle qui a été l’objet de projections et d’investissements divers au gré de tous les énoncés qui se sont emparés d’elle en fonction d’intérêts contradictoires, variant selon les époques et les situations politiques », explique l’anthropologue français Jean-Loup Amselle. Difficile de lui donner tort sur ce point. D’abord scindée entre une Afrique du Nord « blanche » et une Afrique subsaharienne « noire » par les conquérants coloniaux (qui seront plus tard suivis par les ethnologues et les anthropologues), elle a été en outre divisée en plusieurs centaines de langues correspondant à autant d’ethnies. Aujourd’hui encore, le discours colonial (sous la plume d’anthropologues « occidentaux », mais aussi d’auteurs africains) continue de brandir cette diversité culturelle ou linguistique pour justifier l’œuvre « salvatrice » de la colonisation ou les bienfaits de la Francophonie qui, par le biais de la langue française, aurait le mérite de « sauver » l’unité culturelle de certains pays, en permettant à ses populations de pouvoir communiquer entre elles. Le même discours extérieur nous dit aussi que l’Afrique est en retard, qu’elle doit suivre le chemin linéaire, le même que l’Europe, pour rattraper son retard. Comme si le développement était une « course olympique » (Joseph Ki-Zerbo) ! Or, nous dit Felwine Sarr, l’Afrique n’a personne à rattraper, elle ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi et que sa seule urgence est d’être à la hauteur de ses potentialités. Cependant, une telle démarche ne peut s’entreprendre sans une « ré-articulation » du rapport à soi-même, perturbé par des siècles d’aliénation. Autrement dit, pour achever sa décolonisation, l’Afrique ne peut pas faire l’économie d’une « rencontre féconde avec elle-même ». A commencer par élaborer son propre discours sur elle-même.
par Madiambal Diagne
POUR QU'ENFIN LE PASSEPORT FASSE LE DIPLOMATE
En 2012, le président avait relevé que plus de 30 mille passeports diplomatiques étaient en circulation - Il est aberrant que sept ans plus tard, le même Macky revienne pour décrier la gabegie et le laxisme dans la distribution de ces documents
A l’orée de son second mandat, le Président Macky Sall a pris une décision qui a été unanimement saluée par toutes les personnes sensibles à la gestion vertueuse des affaires publiques. C’est celle de vouloir mettre de l’ordre dans la pagaille de la distribution de passeports diplomatiques sénégalais. Ce titre de voyage officiel avait fini par perdre toute sa crédibilité, au point que des ayants droit arrivaient à ne plus vouloir s’en servir pour éviter des tracasseries ou même des remarques désobligeantes au niveau des frontières étrangères. En effet, n’importe quel quidam pouvait se faire délivrer un passeport diplomatique. Les trafics étaient connus de tous. D’aucuns payaient des espèces sonnantes et trébuchantes à des personnes intervenant dans le circuit pour disposer de ce document de voyage qui leur permettrait, entre autre avantages, de franchir les frontières de l’espace Schengen sans un visa d’entrée. D’autres arrivaient à l’obtenir par toutes sortes de clientélisme. Les médias sénégalais ont souvent eu à alerter sur de telles dérives. Les chancelleries de l’Union européenne par exemple ont eu beau protester auprès des autorités sénégalaises que les assurances données ça et là ne pouvaient rien garantir quant à l’effectivité des mesures de rationalisation de la délivrance. D’ailleurs, la question du sort à réserver aux détenteurs de passeports diplomatiques sénégalais a eu à occuper les discussions au sein de l’Union européenne. De nombreux pays avaient préconisé d’exiger désormais le visa d’entrée dans l’espace Schengen aux personnes détentrices du passeport diplomatique sénégalais. Seule l’Espagne avait eu à opposer un veto à une telle mesure qui pouvait être humiliante pour le Sénégal.
Une pagaille bien sénégalaise
Des situations ubuesques avaient été observées dans les aéroports étrangers. Il a été donné de voir des membres importants du gouvernement sénégalais soumis à des questionnaires ou des auditions humiliantes par des agents de la Police des frontières, à leur entrée dans des pays européens. Ces personnes étaient considérées comme de vulgaires candidats à l’émigration clandestine qui auraient pu se faire délivrer irrégulièrement leur document de voyage. A l’occasion de la dernière Coupe du monde de football organisée en Russie en 2018, il nous a été donné de constater que la grande majorité des supporters sénégalais, des féticheurs et autres accompagnateurs, étaient détenteurs d’un passeport diplomatique sénégalais. Ce titre de voyage leur a bien facilité leur entrée et déplacements en Russie. Cette campagne de Russie avait fini par renseigner sur le degré de laxisme révoltant dans la gestion des passeports diplomatiques sénégalais. On en a ri dans l’avion affrété pour le déplacement des supporters et de la délégation sénégalaise. Il est sans doute impossible de trouver une plus forte concentration de passagers avec des passeports diplomatiques dans un vol commercial qu’à cette occasion.
Il reste que la pagaille dans la gestion des passeports diplomatiques au Sénégal remonte déjà du temps du Président Abdou Diouf. Des lots de passeports diplomatiques étaient distribués à des familles religieuses afin de s’assurer une clientèle politique. Des passeports étaient également vendus à l’aide de rabatteurs. A son arrivée au pouvoir en 2000, le Président Abdoulaye Wade avait déclaré vouloir y mettre de l’ordre. Il fera confectionner de nouveaux passeports. Très rapidement, les démons du passé l’ont rattrapé et son régime s’illustrera comme celui qui aura le plus distribué illégalement des passeports diplomatiques. En 2012, le Président Macky Sall avait tiré la sonnette d’alarme en relevant que plus de 30 mille passeports diplomatiques sénégalais étaient en circulation. Le nombre était on ne peut plus effarant. Il fera éditer de nouveaux passeports diplomatiques pour remplacer ceux qui n’avaient plus aucune crédibilité. Il est aberrant que 7 années plus tard, le même Président Sall revienne pour décrier la gabegie et le laxisme dans la distribution des passeports diplomatiques sénégalais.
En 2012, nous avions applaudi comme aujourd’hui
La mesure préconisée par le Président Sall pour une gestion vertueuse des affaires de l’Etat avait été saluée et la question de la gestion des passeports diplomatiques avait été présentée comme une mesure phare. On constatera que des lots de passeports avaient continué à être distribués à des personnes qui n’y avaient point droit et que des trafics illicites de vente de passeports avaient été observés. Comme qui dirait, le Président Macky Sall avait fait un pas en avant et deux en arrière. Il faut dire que si les mauvaises pratiques avaient pu continuer, c’est simplement parce que jamais personne n’avait été sanctionné pour une gestion irrégulière des passeports diplomatiques sénégalais. Le mal avait été bien diagnostiqué, mais malheureusement le remède efficace ne lui a pas été appliqué. Le gouvernement sénégalais peut-il dire exactement le nombre de passeports diplomatiques en circulation ? Il semble nécessaire d’ouvrir une enquête exhaustive et transparente sur cette question afin de situer les responsabilités et trouver une solution définitive aux dérives et autres abus. Le trafic sur les passeports diplomatiques cachent de nombreux autres trafics les plus illicites et scandaleux. Combien de fois des personnes ont été interpellées à l’étranger pour des activités illicites et trouvées en possession du passeport diplomatique sénégalais ? Aussi, Il nous semble inacceptable que la presse puisse à nouveau révéler une confection frénétique de passeports diplomatiques, distribués à la veille du scrutin du 24 février 2019 ou avant même que le ministre Sidiki Kaba ne passât le service à son successeur, Amadou Ba, au ministère des Affaires
étrangères, de l’intégration africaine, des Sénégalais de l’extérieur et de la Francophonie. C’est comme qui dirait que les autorités sénégalaises seraient incapables de se fixer résolument et définitivement sur un objectif d’assainissement de la gestion publique. Dans d’autres secteurs, le même constat est fait. Qui ne se souvient pas des grandes annonces faites au sujet des opérations de «désencombrement humain» ou «d’occupation anarchique de la voie publique» ? Les régimes des Présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall s’y étaient essayés pour, au bout du compte, baisser les bras. Il en est de même des mesures préconisées pour juguler les actes d’indiscipline sur la voie publique ou dans la circulation routière. Quid de la décision de débarrasser les rues des villes du Sénégal des jeunes talibés et autres mendiants ? A chaque fois, des mesures hardies sont annoncées à grands renforts médiatiques, mais jamais le travail n’est mené à terme. On nous annonce de nouveaux passeports diplomatiques et il semble qu’ils seront de couleur rouge-vif, attendons de voir qui va en disposer et comment.
Les passeports, l’arbre qui cache la forêt
Le Sénégal fait partie des pays qui comptent les plus gros effectifs de fonctionnaires dans leurs ambassades et autres consulats à l’étranger. La pléthore de personnels est telle que de nombreux agents arrivent à ne même pas trouver un espace de travail dans les locaux diplomatiques et consulaires. A l’ambassade du Sénégal à Paris par exemple, il peut arriver de trouver quatre conseillers entassés dans un bureau de moins de 16 mètres carrés. Aussi, des agents diplomatiques et consulaires sont affectés dans des postes où ils ne disposent pas d’activités ou de tâches à remplir. Comme ces exemples révélés par le journal Le Témoin du 26 au 28 avril 2019, avec un jardinier affecté dans une ambassade où ne se trouverait même pas un pot de plantes à entretenir. Notre confrère écrit : «Il n’est pas rare de trouver dans nos chancelleries à l’étranger des chauffeurs sans voiture, des jardiniers sans jardin, des secrétaires sans bureau et des conseillers islamiques dans des pays catholiques.» Croyez-le, ce n’est pas de la caricature ! C’est une réalité pour triste et aberrante qu’elle puisse être. Tous ces personnels inutiles consacrent leur temps à chercher à travailler dans le noir dans certains pays. Ces personnes ont pour la plupart pu trouver ces confortables planques grâce à un «piston» pour un clientélisme politique ou pour des relations familiales. Elles sont aussi nombreuses, pour les rares qui arrivent à trouver de quoi s’occuper, à ne pas avoir les qualifications et autres compétences pour remplir convenablement leurs missions. Aucune autorité sénégalaise ne pourra prétendre ignorer une telle situation dans nos représentations à l’étranger. Il s’y ajoute que ces personnels, non méritants ou non indispensables, se livrent à des comportements les plus répréhensibles et qui ternissement l’image de la diplomatie sénégalaise. Le Sénégal avait été dans ses petits souliers en passant comme le troisième pays dont les agents de la représentation diplomatique auprès des Nations unies ont commis le plus d’infractions sur la voie publique et dans la circulation routière dans la ville de New York. Pourtant, cette représentation diplomatique ne dispose pas de plus de trois véhicules. Tout le monde se plaint de ce personnel diplomatique. Les autorités des pays d’accueil, tout comme les citoyens sénégalais, ne trouvent pas de réponses à leurs préoccupations auprès des représentations de leur pays. Il convient donc de procéder à un audit rigoureux des personnels dans les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal à l’étranger. Les personnels non nécessaires devront être rapatriés sans aucune autre forme de procès ou que leurs contrats soient résiliés. En effet, il y a eu aussi de gros abus dans les recrutements de personnels locaux dans de nombreuses ambassades.
La rationalisation des effectifs devrait permettre de réaliser des économies substantielles dans les budgets de fonctionnement. Ces économies pourraient être réaffectées à améliorer le sort des personnels diplomatiques et consulaires essentiels. Les agents diplomatiques et consulaires du Sénégal n’ont de cesse de se plaindre de leurs rémunérations. Le Sénégal ferait partie des pays notamment africains qui entretiendraient le moins convenablement leurs personnels diplomatiques à l’étranger. Une pareille situation pourrait avoir des conséquences néfastes, non seulement sur la qualité de la représentation diplomatique du Sénégal, mais aussi pousserait ces personnes à des pratiques peu orthodoxes. Le Président Macky Sall semblait être conscient de cet enjeu et avait par exemple décidé d’allouer une indemnité spéciale de 500 mille francs par mois aux conjoints/es des ambassadeurs du Sénégal à l’étranger. De même, les traitements des ambassadeurs dans les pays voisins du Sénégal avaient été considérablement revus à la hausse. Le chef de l’Etat avait pu observer que nombreuses personnalités rechignaient à accepter des postes diplomatiques à cause des traitements qui ne seraient pas très motivants.
C’est aussi l’occasion de faire le point sur les patrimoines immobiliers et fonciers du Sénégal à l’étranger. Les propriétés du Sénégal à l’étranger devraient être mieux connues et les conditions dans lesquelles de nombreux baux ont pu être passés puissent être vérifiées pour plus de transparence. Tout comme conviendrait-il de redéfinir la carte diplomatique du Sénégal. En effet, il existe des représentations diplomatiques et consulaires dont on peut douter véritablement de la pertinence de leur érection. Macky Sall avait évoqué la perspective de réduire les représentations diplomatiques du Sénégal à l’étranger pour plus d’efficience et d’efficacité.
ABDOULAYE MAKHTAR DIOP MET LES POUVOIRS DE TANOR SUR LA TABLE
L’annonce de la suppression du poste de Premier ministre par Macky Sall a rappelé aux bons souvenirs de Senghor et de Diouf qui l’avaient essayé.
Abdoulaye Makhtar Diop justifie le projet de suppression du poste de Premier ministre. L’ancien ministre ouvre les «archives» de l’ère Diouf et le pouvoir de Tanor, alors ministre d’Etat, ministre des Services et affaires présidentiels, plus fort que le Pm de l’époque.
L’annonce de la suppression du poste de Premier ministre par Macky Sall a rappelé aux bons souvenirs de Senghor et de Diouf qui l’avaient essayé. Et la nomination d’un ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République avaient fait penser aux cas Jean Collin et Ousmane Tanor Dieng.
Abdoulaye Makhtar Diop va plus loin et défend le projet de réforme qui passe à l’Assemblée le 4 mai prochain. Invité de l’émission Jury du dimanche d’IRadio hier, l’ancien ministre dit : «L’histoire à bien montré que le Secrétaire général de la Présidence était appelé à assurer l’intérim du Pm.
En 1998, quand le président de la République, Abdou Diouf, a nommé Mamadou Lamine Loum Premier ministre, le décret pour son intérim disait qu’Ousmane Tanor Dieng, ministre d’Etat, ministre des Services et affaires présidentiels, assure l’intérim du Premier ministre.
Et, après 1993, qui a vu pour la première fois au Sénégal la création du poste de ministre d’Etat, ministre des Services et affaires présidentiels, (le même Tanor) avait tous les pouvoirs du président de la République par rapport au Pm. Et Abdou Diouf avait même ajouté une note : «Aucune lettre ne peut m’être adressée sans le visa du ministre d’Etat Ousmane Tanor. Et pourtant il y avait un Pm. Cela veut dire que le Président Macky Sall aurait bien pu garder le poste de Pm et complètement le vider.»
Le vice-président de l’Assemblée nationale, membre de Benno bokk yaakaar, rappelle d’ailleurs que le poste de Pm au Sénégal n’est pas une institution, mais un organe de l’Exécutif. «Le Premier ministre, au Sénégal, n’a pas de pouvoirs propres organisés par la Constitution.
Il n’est que délégataire de pouvoirs», précise-t-il. Et à ceux qui réclament la voie référendaire, Abdoulaye Makhtar Diop, qui souligne qu’il fait partie «des rares ministres à avoir vécu dans un gouvernement sans Pm pendant 4 ans et dans un gouvernement avec Pm», répond : «Le Sénat du Sénégal qui est une institution inscrite dans la Constitution a été supprimé sans référendum, rétabli sans référendum.
Est-ce qu’il est plus important de dissoudre un sénat sans référendum que de supprimer la Primature ? Donc, si le poste de Pm était une institution comme le gouvernement, j’aurais prôné un référendum.»
«A priori» pas d’accord pour le report des Locales
Abdoulaye Makhtar Diop, qui a réitéré hier son souhait de voir un lébou diriger la mairie de Dakar, a précisé qu’il ne sera pas candidat aux prochaines Locales. Et il souhaite, par ailleurs, «a priori», que les Locales ne soient pas reportées. «Si on le fait aussi, ça risque d’être la razzia parce que l’opposition risque d’être éreintée.
Mais mieux vaut le faire le 1er décembre si l’opposition le demande», a-t-il ajouté. Et sur l’élection du maire au suffrage universel direct proposée par certains comme Aliou Sall, il n’est pas contre, mais émet des réserves. «Ce n’est pas que je sois favorable ou pas. C’est très compliqué. Il faut régler plusieurs problèmes.
Est-ce que c’est le maire élu qui désigne ses adjoints ? Ou est-ce qu’on élit ses adjoints en même temps que lui ? Parce que si vous ne le faites pas, vous allez vers une instabilité. Si le maire pense qu’il est élu comme le président de la République, qu’il peut dégommer qui il veut, il y a un problème.
La deuxième chose, au Sénégal, sauf le cas de Wade, le président de la République n’a pas le pouvoir dissoudre ou de démissionner un maire. Donc, il faut y aller, mais il faut véritablement réfléchir à toutes les hypothèses et à partir d’un faisceau d’indices établir une loi qui nous permette de concilier l’élection du maire au suffrage universel, l’élection de ses adjoints et voir le pouvoir de dissolution, de démission ou de révocation des maires», argumente Abdoulaye Makhtar Diop.
«Un ancien Président doit avoir au moins entre 50 et 75 millions par mois»
Le traitement des anciens chefs d’Etat a été également un des sujets évoqués par Abdoulaye Makhtar Diop après que Me El Hadj Amadou Sall a révélé à l’émission Grand Jury de la Rfm, il y a quelques jours, qu’Abdoulaye Wade fait face à des difficultés financières.
«J’estime qu’un ancien Président du Sénégal doit avoir au moins un salaire mensuel entre 50 et 75 millions de F CFA. Les Présidents Wade et Diouf sont quand même détenteurs de secrets dans ce pays. Mais il y a aussi des anciens chefs d’Etatmajor des armées, des directeurs de renseignements généraux, dans le contexte que nous vivons, qui ont des renseignements extrêmement graves.
Alors, s’ils ne sont pas assez protégés, ils peuvent être corrompus par des chefs d’Etat étrangers», avertit-il. Le Grand Serigne de Dakar n’a pas aimé la sortie du nouveau porte-parole du Pds. «Me Sall m’excusera, mais je suis choqué de l’entendre dire que le Président Wade est fauché.
Même si c’est le cas, on ne doit pas le dire publiquement», a-t-il ajouté. Et de conclure : «Dans un pays où un entraîneur de football, des directeurs généraux, des Pca, touchent 15 millions par mois, qui ne prennent aucun risque pour le pays, alors qu’un ancien Président détenteur de secret, qui s’est sacrifié, ne peut pas avoir 50 millions au moment où le chef de l’Etat a une caisse où il y a 4 ou 5 milliards, 10 ou 15 milliards, ce n’est pas normal.»
«LA PENURIE À DAKAR ÉTAIT NECESSAIRE POUR SÉCURISER LE SYSTÈME D’ALIMENTATION»
Le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, lève le voile sur le manque d'eau potable relevé ces derniers jours
Des populations de Dakar ont souffert ces derniers jours, des perturbations dans la distribution d’eau, à cause des grands travaux qui étaient en cours à Keur Momar Sarr.
Dans quelques heures, les perturbations notées, ces derniers jours, dans la distribution d’eau, vont relever d’un mauvais souvenir. Ce, grâce aux travaux qui étaient en cours à Keur Momar Sarr, dans le cadre du programme de sécurisation des ouvrages névralgiques de l’alimentation en eau de Dakar. Le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, était ce weekend sur le site pour constater l’achèvement des travaux. À l’en croire, la pénurie à Dakar était nécessaire, pour sécuriser le système d’alimentation et aller vers le mix eau.
Des populations de Dakar ont souffert, ces derniers jours, des perturbations dans la distribution d’eau, à cause des grands travaux qui étaient en cours à Keur Momar Sarr. Ces travaux qui permettent de sécuriser les ouvrages névralgiques de l’alimentation en eau de Dakar sont définitivement achevés ce weekend. Et c’est le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam qui a fait le constat sur place. «Cette pénurie était nécessaire pour sécuriser le système d’alimentation en eau, pour poursuivre le chemin vers le mix eau. Nous avons mis en œuvre une solution pérenne, qui nous soustrait désormais des aléas des fuites et des difficultés», souligne-t-il en demandant aux populations d’avoir espoir et de faire confiance, par rapport aux solutions durables et structurelles qui sont envisagées. «C’est une étape, car une solution beaucoup plus structurelle est en vue et permettra d’avoir un mix eau, par l’installation d’une usine de dessalement, pour diversifier l’alimentation en eau de Dakar. J’ai suivi le déroulement à travers des vidéos qui m’étaient envoyées. C’est ainsi que j’ai mesuré la délicatesse et la difficulté des travaux. Mais ce sont des travaux qu’il fallait faire. En effet en septembre 2013, la région de Dakar a connu une crise grave dans l’alimentation en eau, à cause de la casse de la pièce en Y, intervenue à l’usine de Keur Momar Sarr. Lorsque cet incendie s’est produit, le Président Macky Sall s’est lui-même déplacé sur les lieux. Et à l’occasion d’une conférence de presse en compagnie du Président Sud Africain, il avait indiqué que l’Etat du Sénégal prendrait les dispositions, pour des solutions structurelles durables. Ce qui permettrait de sécuriser les ouvrages névralgiques de l’alimentation en eau de Dakar. Depuis lors, des travaux en 7 composantes sont en train d’être accomplis, pour un coût de 6,5 milliards de Fcfa», indique-t-il. Selon l’ingénieur en charge du chantier Abdou Niang, après la crise de 2013, un diagnostic a été fait et a mis en exergue un certain nombre de vulnérabilités du système ALG, qui alimente Dakar pour plus de 50%. Ainsi, 7 actions avaient été arrêtées dont les 5 déjà réalisées et deux en cours dont celle qui est achevée ce weekend. Il s’agit du système de renforcement de la protection des anti-béliers au niveau de Keur Momar Sarr. L’ingénieur en charge des travaux renseigne qu’il existait 3 ballons de 50 m3 chacun soit 150 m3. Ce dispositif a été renforcé par 6 ballons soit 300 m3 et une étude a été faite pour la mise en œuvre. La mise en place du système allait prendre beaucoup de temps et c’est ainsi que l’option de le sectionner a été prise en 3 actes dont les deux ont été réalisés en mai et juillet 2018. Les deux actes ainsi réalisés ont donné naissance à deux systèmes qui ont été mis parallèlement et il s’est agi maintenant avec le dernier acte qui a été fait cette semaine, de déconnecter complètement l’ancien système de façon à l’isoler, à détacher toutes les vulnérabilités et avoir un seul système qui fonctionnement normalement. De tels travaux ont engendrés une pénurie d’eau dans certaines zones de Dakar avec la perte de 23.000 m3/jour, mais ils sont achevés avec succès et le retour à la normale n’est qu’une question d’heures pour certains quartiers situés en hauteur.
«LES TRAVAUX ONT ETE ACHEVEVES 44 H 51 MN EPRES LE DEMARRAGE»
La réalisation des travaux de sécurisation des ouvrages névralgiques était fixée dans un délai de 48 heures, mais finalement tout était au point après 44 heures 51 minutes de labeur. Le ministre Serigne Mbaye Thiam ajoute : «nous avons eu une vulnérabilité sur la pièce en Y tenant de son caractère ad hoc, à la capacité des ballons, aux matériaux de cette pièce. Dans le cadre des solutions structurelles durables, dont le président de la République avait parlé, une pièce en T a été maintenant installée et elle est une pièce usuelle en hydraulique. Ainsi mercredi dernier en Conseil des ministres, le Président Macky Sall a autorisé l’exécution de ces travaux, en faisant confiance à l’expertise sénégalaise. Nous nous réjouissons de constater qu’un défi technique a été posé à notre expertise nationale pour résoudre cette question et elle l’a relevé de fort belle manière». Keur Momar Sarr représente, selon lui, 130.000 m3/ jour soit près de 35% de la production acheminée sur Dakar. Mais aujourd’hui, dit-il, le cycle des travaux a eu raison de celui des vulnérabilités majeures du système d’alimentation en eau de Dakar.
Selon le ministre, la fin des travaux a été constatée le vendredi à 21 heures et la fin de la remise en eau le samedi à 3 heures 43 du matin, ce qui atteste que les ingénieurs et les ouvriers ont été professionnels. Il révèle que la Sones et la Sde avaient proposé d’effectuer ces travaux à la date du 27 avril, pour laisser passer le weekend Pascal et pouvoir terminer les travaux sans risques, avant le début du ramadan. Mais pour sécuriser davantage le début du ramadan, le gouvernement a décidé de rapprocher la date et d’effectuer les travaux à partir du 25 avril, pour parer à toutes les éventualités. Le chronogramme et le protocole des travaux ont été respectés ce qui a permis de les exécuter avec une
LE PORT DAKAR ET LA MAIRIE JOUENT LEUR PARTITION
Ils étaient tous sortis, ce samedi pour prendre part aux opérations de désencombrement et de nettoyage de quelques artères de la ville
Les autorités du Port autonome de Dakar et celles de la ville de Dakar ont répondu à l’appel du président de la république, Macky Sall pour l’opération zéro déchet dans le pays. Le DG de la société portuaire, ababacar Sédikh Bèye et la mairesse de Dakar, Soham El Wardini veulent assurer un bon suivi des opérations de désencombrement comme celle effectuée ce samedi au Port de Dakar. Pour cela, une convention a été signée par les deux structures qui s’engagent à mettre les moyens pour une ville et un Port propres pour toujours. Des agents de sécurité, l’armée et la gendarmerie seront sollicités pour la surveillance et le suivi estimé à 130 millions de francs CFa par mois.
Ils étaient tous sortis, ce samedi pour prendre part aux opérations de désencombrement et de nettoyage de quelques artères de la ville de Dakar et l’intérieur du Port Autonome de Dakar. Les cadres, syndicalistes et simples agents du PAD et de la mairie de la ville ont sacrifié ce jour de repos pour répondre à l’appel de la mairie de Dakar et du Directeur Général de la société portuaire. Pour Ababacar Sédikh Bèye, il ne suffit pas seulement de rendre propre le Port de Dakar, enlever les épaves de voitures afin de le rendre fluide et agréable à circuler, mais, de mettre en place un comité chargé de veiller à ce que les lieux ne soient plus comme ils étaient avant. Et pour cela, le Directeur Général du Port Autonome de Dakar et le maire de la ville de Dakar sont convenus de mettre en place un système de suivi, à travers une convention signée, ce samedi. « Pour le Port Autonome de Dakar, cela constitue de mettre en place un parking d’attente. Avec l’aide du préfet de Dakar, nous allons gérer la circulation en interdisant tout stationnement aux abords du port en créant d’autres lieux où peuvent se garer les camions », a dit, samedi Ababacar Sédikh Bèye lors de l’opération de désencombrement initiée par le PAD et la Ville de Dakar. Des agents de sécurité seront également mis à contribution par le Port de Dakar pour la surveillance et le contrôle du dispositif. « C’est du concret. Et si les gens ne font pas du suivi derrière, c’est parce que cela coûte cher. Il est estimé à 130 millions de francs CFA par mois pour la gestion du parking. Soit un plus d’un milliard 500 millions de francs CFA sans compter la centaine d’agents à payer », dit-il.
APPUI DES AUTORITES MILITAIRES ET DE LA GENDARMERIE
Le DG du Port ajoute que c’est le prix qu’il faut payer pour rendre le Port de Dakar agréable à voir. Pour M. Bèye, le Port ne pas doit pas être un en droit lugubre, mais un lieu de tourisme pour que les gens puissent venir voir les bateaux débarquer. De son côté, madame le maire de la ville, Soham El Wardini a annoncé que la municipalité est prête, avec ses volontaires à participer au suivi. Pour elle, Dakar qui est l’ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) ne doit pas être agressée. « Nous allons aussi faire appel aux agents de l’ASP. Nous demandons au président de la République de nous appuyer dans ce sens avec la participation de toutes les autorités militaires ainsi que la gendarmerie de l’environnement qui pourront nous aider à avoir une ville très propre », a dit Soham El Wardini. Elle ajoute qu’il est important que le Port où la circulation est souvent bouchée soit bien dégagé. « Je suis rassurée de voir des patriotes participer à cette opération qui va sûrement connaître une réussite cette fois ci », a-t-elle indiqué. Dans cette convention, le PAD s’engage à mettre les moyens matériels et financiers et à mobiliser des ressources humaines logistiques et techniques pour ce projet d’intérêt commun.
JE NE DOIS RIEN À FERDINAND COLY
Saliou Samb répond à Ferdinand Coly. L’ancien lion, qui veut renoncer à sa nationalité sénégalaise, a engagé une bataille judiciaire contre le président du conseil département du Stade Mbour, qu’il accuse d’escroquerie
Saliou Samb répond à Ferdinand Coly. L’ancien lion, qui veut renoncer à sa nationalité sénégalaise, a engagé une bataille judiciaire contre le président du conseil département du Stade Mbour, qu’il accuse d’escroquerie. Dans cet entretien accordé à Emedia.sn, le Directeur général de Sangomar-Fishing, explique les circonstances dans lesquels il s’est associé à l’ancien international sénégalais.
Ma rencontre avec Ferdinand
« J’ai connu Ferdinand Coly par le biais d’un certain Omar Cissé avec qui j’étais en relations d’affaires. Ce dernier me vendait des réfrigérateurs qui provenaient d’Espagne. Quand j’avais pris les rênes du Stade de Mbour, j’ai décidé de retourner dans ma ville. Je voulais vendre ma maison qui se trouvait aux Almadies. Ferdinand Coly était au courant et il l’a proposée à l’ancien international sénégalais, Mamadou Niang. Qui l’a finalement achetée. Et, Ferdinand Coly avait reçu sa commission de 7%. Après ça, nous avons sympathisé et sommes devenus des amis. »
Comment je me suis associé à Coly
« Ferdinand Coly m’a confié qu’il n’avait pas le temps de gagner beaucoup d’argent dans le football et qu’il aimerait faire du business. Je lui ai fait savoir que j’avais déjà une entreprise qui s’appelle Sangomar-Fishing mais que je ne pouvais pas vendre de parts là-bas. Toutefois, je lui ai dit qu’on pouvait s’associer pour mon entreprise « Blue Trade » qui s’active dans la vente de poissons en Afrique. Il s’en est ainsi ouvert à Mamadou Niang qui, à son tour, a manifesté son intérêt pour le projet. Et à trois, nous avions décidé de monter un business de vente de poissons. J’ai vendu des parts à Mamadou Niang à hauteur de 1 million d’euros c’est-à-dire 650 millions de francs CFA. Mais, il ne m’avait remis que 500 milles euros. Et devait compléter le reliqua. Pour sa part, Ferdinand Coly m’a fait savoir qu’il n’avait pas d’argent et, comme nous avions besoin de fonds de roulement pour l’activité, qu’il était prêt à donner son immeuble en guise de garantie. Ce qu’il a fait. Ainsi, les parts de l’entreprise étaient ainsi réparties : Mamadou Niang 33%, Ferdinand Coly 33% et Saliou Samb 34%.
« On a perdu plus de 200 millions »
Ecobank nous avait prêté 395 millions de francs CFA. On a injecté 195 millions de francs CFA dans les chambres froides. On a commencé l’activité et les choses marchaient. Ferdinand Coly était co-gérant avec moi. On partageait la gestion de l’entreprise. Je ne pouvais rien entreprendre à son insu. On remboursait mensuellement 8 millions de francs CFA à la banque jusqu’au jour où tout a plombé. C’était au mois de juin 2012. Nous avions envoyé plus de 25 conteneurs de poisons en Côte d’Ivoire. Malheureusement, les russes et les mauritaniens avaient, en même temps que nous, envahi le marché abidjanais. Donc, on était obligé de prendre les conteneurs et de les mettre par terre. C’est-à-dire, au lieu de les vendre en gros, on était obligé de les parquer dans une chambre froide. Par malheur, la chambre froide était tombée en panne et une partie des produits était pourrie. Les services vétérinaires du port d’Abidjan en collaboration avec le ministère des ressources halieutiques et animales de la Côte d’Ivoire avaient saisi 120 milles tonnes des produits. On avait perdu beaucoup d’argent, plus de 200 millions de francs CFA mais il n’y avait pas encore un impact sur l’immeuble de Ferdinand Coly parce qu’on payait toujours la banque ».
« La banque a profité de la naïveté de Ferdinand Coly »
« Quand on est resté trois mois sans payer, la banque nous a envoyés une lettre de mise en demeure pour dire qu’on lui doit 460 millions FCFA. J’avais contesté ce montant parce que la banque n’avait pas tenu en compte les 8 millions qu’on lui versait par mois. Sur ces entrefaites, la banque a, à mon insu, joint Ferdinand Coly pour lui faire savoir qu’il va perdre son immeuble s’il ne s’acquittait pas de ce montant. Ferdinand Coly est venu m’en parler. Je lui ai dit mon désaccord sur le montant avancé par la banque. Il a dit que pour sa crédibilité, il va vendre sa maison et rembourser. Je lui avais dit que le montant qu’il va rembourser ne m’engageait pas. Il a, en solo, négocié avec la banque et il a payé 560 millions de francs CFA. C’est dire plus que ce qu’on devait à la banque. En plus, c’est la banque qui lui a trouvé un acquéreur de la maison. La banque a profité de la naïveté de Ferdinand Coly ».
« Les pertes également on les partage »
« Ferdinand Coly n’a pas mis un seul franc en espèce dans l’activité. Je ne lui dois rien. Le montant qu’il a payé est trop surévalué par rapport à ce qu’on doit à la banque. Le jour où on saura le montant exact qu’on doit à la banque, je paierai la moitié. Nous étions des co-gérants. On partageait les bénéfices, les pertes, également, on les partage. Je sais qu’il traverse des moments durs parce qu’il a perdu son immeuble mais il ne faudrait pas qu’il invente des choses sur moi. Je fais face à mes responsabilités. Je ne lui dois pas un milliard car, il est un associé. On a perdu ensemble et on devait faire face ensemble aux problèmes. »
« C’était son premier business »
« Je continue à travailler malgré les pertes que nous avons subies. Le business, c’est des risques. Et, ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais businessman, c’est la persévérance. La vie est faite de hauts et des bas. On ne doit pas fuir aux premiers obstacles. C’était son premier business, cela n’a pas marché mais il n’a pas voulu se relever. Il a cherché la voie de la facilité en déposant une plainte contre moi. Il ne peut pas inventer des choses contre moi. Je suis un chef d’entreprise né. Je suis un battant. Je crois en Dieu et en mes compétences. Ce sont des personnes tapies dans l’ombre qui sont derrière tout cela. Ferdinand Coly me l’a même avoué. Il m’a dit que ce sont de gros bonnets qui veulent ma défaite dans la politique. Or, je fais une politique de développement. J’investis dans le développement du football professionnel. Le gère le club fanion de la ville de Mbour. Ferdinand Coly n’est pas plus valeureux que moi. Je crois en Dieu et au jugement dernier je n’ai pas besoin d’être un petit type ».
par amadou tidiane wone
OUI SERIGNE SALIOU, LE DÉBAT EST OUVERT !
EXCLUSIF SENEPLUS - Que des termes de référence d'un débat rationnel sur les nominations ethno-partisanes soient établis et que des mesures permettent de faire la part des choses entre ce qui relève de la réalité ou simplement de perceptions déformantes
L'éditorialiste de SenePlus Serigne Saliou Guèye a pris prétexte de ma publication sur ma page Facebook, en prolongation de débats antérieures, longs et instructifs avec Adama Gaye sur le même réseau pour inviter à un débat sur ce qu’il appelle «l'identitarisme ». Je me vois donc obligé de publier, en y apportant de légers aménagements, le post en question puisque le débat est ouvert désormais au grand public. Ce qui était mon vœu au départ car je disais :
« Le journaliste Adama Gaye anime sur les réseaux sociaux un débat dont le thème central est « l'ethnicisation », supposée ou réelle du régime du président Macky Sall. Ce sujet est grave. Sérieux. Il mérite d’être exploré, très rapidement, afin de déterminer la véracité des thèses avancées et de prendre la pleine mesure du danger, s'il en est, pour le juguler définitivement.
J'ai débattu avec Adama Gaye sur sa page Facebook. Je viens de recevoir via Whatsapp un texte non signé mais dont il est vraisemblablement l'auteur. Sur sa page Facebook, je l'ai invité à un débat, au besoin public, sur cette question d'une sensibilité telle qu'il ne faut pas laisser l'abcès sans le crever, le drainer et cicatriser au plus vite la plaie. J'y reste disposé, à sa convenance.
Parce que je suis Hal pulaar. Je suis pourtant dans une opposition totale à la politique menée par le président Macky Sall. Et je ne suis pas le seul dans ce cas. La ligne ethnique, dans ce pays, n'a jamais été la frontière déterminante pour les adhésions politiques. Je qualifierai plutôt d’adhésion affective l'engagement des populations derrière un leader du terroir. Les cas sont nombreux où l'on pourrait faire la démonstration d'engagements affectifs multiethniques… En raison du métissage très avancé du peuple sénégalais, soudé dans sa large majorité par l’islam, consolidé par des confréries soufies trans-ethniques. Il s'y ajoute, le mécanisme de la parenté à plaisanterie qui est une sorte de lubrifiant interethnique qui bâtit des passerelles et établit des fraternités inaltérables. Cette parenté établit des ponts même entre religions différentes. Quelques unes de mes meilleures relations sociales sont fondées, avec des sérères catholiques, sur ce socle.
Dans ce contexte, j'ai estimé, et je m'en suis fais l’écho sur la page Facebook d’Adama Gaye que cette question, posée par un intellectuel de sa trempe, ne devrait plus faire l'objet d'une omerta. La voix d’Adama Gaye porte. Elle mérite un écho. Tant que les questions ethniques faisaient l'objet de railleries populaires, somme toute inoffensives, on pouvait considérer que rien de méchant ne pouvait en découler. Mais, et à l'allure où vont les choses, et depuis l’accession du président Macky Sall au pouvoir, certains semblent décompter les patronymes à consonance Hal pulaar qui accèdent à des postes de responsabilités pour s'en émouvoir. Pourtant, du Président Senghor au Président Wade, tous les chefs d'État sénégalais ont eu dans leur entourage le plus proche, ainsi qu' au Gouvernement, plusieurs Hal pulaar, mais pas seulement. Mais je ne crois pas que l'élément déterminant de leur choix fut l'appartenance ethnique. D'autant plus qu'au fil du temps, les mariages interethniques aidant, il sera bien difficile dans le Sénégal de 2019 de déterminer la « poularitude » par un simple patronyme. Tenez Adama Gaye, il y a des Halpulaar Gaye. Je ne citerai que feu Amadou Malick Gaye fondateur du Centre de Bopp. Des Hal pulaar Ngom, le plus célèbre par les temps qui courent étant le député griot du président. Des Halpulaar Ndiaye, Diop, Mbaye, Wade et que sais-je encore. Inversement, des noms à consonance pulaar sont portés par des personnes qui ne parlent plus pulaar depuis des générations en raison de métissages multiples. La Nation sénégalaise n'est pas une vue de l'esprit même si elle reste fragile.
Le Sénégal est différent et j'assume de le dire.
Par contre, j'ai invité Adama Gaye et ceux qui pensent, comme lui, que le président Macky Sall aurait un projet politique ethno-centré, de mener des enquêtes sérieuses et documentées, si ce n'est déjà fait, afin de l'établir. Si ce projet existe, il devra être combattu au plan politique. De manière vigoureuse et sans aucune compromission car, il serait porteur d'un grand danger pour le pays. Et je connais plusieurs Halpulaar bon teint qui s’engageraient sur ce front. A défaut, il va falloir mobiliser toutes les énergies positives de notre pays pour contenir le venin qui se distille, insidieusement, dans le corps de notre Nation et qui pourrait être fatal à nos enfants et à leurs descendances.
Aucune adversité interpersonnelle ne vaut que l'on regarde, sans réagir, la flamme se rapprocher de la mèche… »
Tel était le texte de mon post sur ma page Facebook. Sur ces entrefaites, Serigne Saliou Guèye saisit la balle au rebond pour confirmer l'existence d'un malaise diffus qu'il appartient à tous les citoyens responsables de dissiper dans les délais les plus brefs. Que des termes de référence d'un débat scientifique et rationnel sur ce qui semble poser problème, c’est-à-dire les nominations ethno-partisanes soient établis et que des instruments de mesure contradictoires permettent de faire la part des choses entre ce qui relève de la réalité ou simplement de perceptions déformantes.
Nous devons anticiper sur tout ce qui peut remettre en cause des équilibres construits à travers des millénaires et mettre hors d'état de nuire tous les pécheurs en eaux troubles. C'est le seul sens de mon incursion dans ce débat.
par Samuel Sarr
HARO SUR LA BANDE DES QUATRE !
Au nom de qui Idrissa Seck, Madické Niang, Ousmane Sonko et Issa Sall parlent-ils ? Il est incompréhensible de voir des opposants continuer à adopter la même stratégie qui les a fait perdre toutes les élections depuis 2012
Le statut d’ancien candidat à une élection présidentielle n’est pas une fonction. Les Sénégalais, tout comme moi, sont sidérés face aux agissements de ces 04 anciens candidats malheureux à la présidentielle de Février 2019. Depuis le lendemain de la proclamation officielle et définitive des résultats par le Conseil constitutionnel, ils sont tous les 04 redevenus de simples chefs de parti. Car, même leur statut de candidat à la présidentielle s’est effiloché définitivement en attendant la présidentielle de 2024 s’ils auront la chance d’avoir leur parrainage.
Mais entre-temps, cette bande devrait chercher une occupation honorable pour meubler leurs journées. Imaginez que les membres de leur ancienne coalition «Idy2019», «Sonko Président», «Madické2019» et «PUR» ne comprennent pas les raisons qui poussent ces activistes à produire des communiqués de presse pour tromper leur conscience. Au nom de qui Idrissa Seck, Madické Niang, Ousmane Sonko et Issa Sall parlent-ils ? Ont-ils même consulté les partis membres de leur ancienne coalition pour s’arroser la liberté de se prononcer sur certaines questions ?
La bande des 04 doit mettre fin à sa somnolence pour se remettre au travail. Et il est temps, qu’ils comprennent qu’être un ancien candidat à une présidentielle n’est pas un titre, ni une fonction. Combien le Sénégal compte-t-il d’anciens candidats à la présidentielle depuis 1960 ? Et si chacun d’entre eux se mettait à produire des communiqués de presse chaque mois ?
Ces malheureux anciens candidats doivent mettre fin à leur gymnastique sonore et polluante. Les Sénégalais qui ont réélu le président Macky SALL à 58% ne sont pas prêts à prêter leurs oreilles à des marchands de vent illusionnistes inconséquents, et dépassés. Voilà des gens qui n’ont aucun respect pour leurs anciens alliés avec qui, ils n’ont plus aucun contact au lendemain de la fin de leur rêve de devenir Chef de l’Etat ou de voir le président Macky Sall tomber. «Idy2019 », «Sonko Président», «Madické2019» et «PUR», des coalitions caduques qui veulent se maintenir en vie par une perfusion au risque de garder encore le lit pendant longtemps, faute d’initiatives crédibles et de perspectives.
Seriez-vous surpris d’apprendre d’ailleurs qu’elles ne tiennent plus de réunion avec leurs alliés. La dépouille (la bande des 04 candidats) peine à se remettre de sa cuisante défaite, et pour se ressusciter, et berner sa conscience, elle tente difficilement de bouger dans son cercueil. Et il est amusant de constater que c’est chez le dernier de la classe (Madické Niang) que les 04 marchands ambulants politiques se retrouvent pour se divertir. On se demande d’ailleurs la pertinence pour eux de dénoncer les décisions prises par un président de la République qu’eux-mêmes ne reconnaissent pas.
S’ils campent sur leur position, Madické NIANG et ses affidés doivent se comporter comme si la station présidentielle était vacante par souci de rester conséquent par rapport à leur démarche. Le peuple leur a retiré sa parole, alors, que chacun reste sagement dans son coin. A quoi bon de consulter des gens qui ne reconnaissent pas le président, sur le projet suppression du poste de premier Ministre ? Ils n’ont pas eu la grandeur républicaine et démocratique de féliciter leur adversaire plébiscité par le peuple. Alors, ils n’ont qu’à rester dans leur logique de non-respect des Institutions et de désobéissance politique.
Reconnaissons que, la politique sans intelligence n’est que ruine… Il est incompréhensible de voir des opposants continuer à adopter la même stratégie qui les a fait perdre toutes les élections depuis 2012. Il est temps d’inviter ces anciens candidats à la présidentielle à la raison dans la mesure où le cheval sénégalais galope tout droit vers l’émergence. Les querelles de personnes et les polémiques politiciennes retardent l’Afrique, le Sénégal plus particulièrement. Il est alors temps de s’unir autour des objectifs de développement et du bien-être des Sénégalais. Les acteurs politiques ne doivent pas poser des actes qui pourraient précipiter le pays dans l’impasse.
D’ailleurs, les Sénégalais ne l’accepteraient jamais. Jetons un coup d’œil sur ce qui se passe dans les autres pays de la sous-région pour comprendre la nécessité pour le Sénégal de maintenir le cap et donner aux pays frères, de nouvelles orientations pour relever les défis du développement durable. Il nous faut un Nouveau Modèle Démocratique tiré de notre histoire commune. C’est-à-dire un modèle qui permet à l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile et des forces vives de la Nation d’avoir des opportunités de concertation et de débat autour de notre devenir. Mais pour cela, il faudra d’abord briser les barrières, inhumer les préjugés pour que les acteurs politiques puissent faire un saut qualitatif vers la détente politique et l’entente sociale.
PAR Bruno Clément-Bollée et Caroline Roussy
LAMINE CISSÉ, INLASSABLE APÔTRE DE LA PAIX
Infatigable pèlerin de bonne volonté, Lamine Cissé va beaucoup manquer à la cause de la paix en Afrique - Puissent son exemple et son souvenir nous inspirer longtemps
Bruno Clément-Bollée et Caroline Roussy |
Publication 28/04/2019
Décédé à la suite d’une longue maladie, tout en restant discret sur le mal qui le rongeait le Général Cissé est parti vendredi 19 avril, dans sa terre natale du Sénégal, un souhait qu’il avait exprimé, comme un lamentin qui s’en retourne à la source. S’il laisse ses enfants, sa famille, ses amis orphelins, à toutes et à tous, il nous laisse en héritage : un humanisme et une joie de vivre profonde, non dénués d’une obsession, la recherche constante de la paix, de la paix entre les peuples et les nations.
Grand, longiligne, la silhouette effilée, tenue toujours bien mise, le Général Lamine Cissé, ancien Chef d’Etat major des armées, ministre de l’Intérieur sous Abdou Diouf, était de ces personnes que l’on remarque, de ces personnalités que l’on ne saurait oublier. Fin connaisseur des enjeux sécuritaires et géostratégiques dans le Sahel, il endossait sans la moindre difficulté le costume d’acteur, de témoin mais également de passeur. Intarissable il racontait la grande comme la petite histoire non sans jamais manquer d’apporter sa petite touche d’humour. Il en avait fait sa marque de fabrique, un élément de langage, de communication – même si sans doute eût-il détesté ce terme – considérant que c’était là le meilleur moyen d’être écouté. C’était un conseil appris auprès de l’un de ses maîtres, et qu’il transmettait volontiers, préférant le débat franc, honnête et sérieux mais sans débordements inutiles au détriment des enjeux de fond qui engageait l’avenir de l’Afrique et de ses jeunesses.
Pour ces différentes raisons, paternel sans jamais verser dans le paternalisme, il mit une énergie et un enthousiasme débordant afin de pouvoir organiser, échanger et débattre avec les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop sur les enjeux de l’intégration régionale ; conférence organisée au CESE en marge du forum de Dakar en novembre dernier, pour le Groupe Initiative Afrique – think tank dont il était membre. Dans ce temps préparatoire, et tout Général qu’il fût, il se révéla maintes fois irrésistible. Il n’était pas possible de lui opposer un refus ou de ne pas obtempérer. Son autorité joviale, bienveillante le surpassant, agissait pour lui.
Loin d’être de ceux montant au pupitre sans être au fait du travail préparatoire – même si sans doute ses hautes fonctions ne le lui avaient pas toujours permis – il s’amusa que l’on puisse, des heures durant, étudier des devis pour le cocktail déjeunatoire que l’on souhaitait offrir aux étudiants en période de disette budgétaire. Il confia à quelques-uns d’entre nous, je ne savais pas que c’était si compliqué de se mettre d’accord sur deux petits fours sucrés ou salés, d’ordinaire je me servais sans me poser de questions. Il découvrait les coulisses d’une conférence comme l’on fait une première expérience : curieux et souriant. Nous avions également souhaité qu’il ouvre la conférence en retraçant sa trajectoire de panafricaniste. Peu avare d’un bon mot, il avait répondu je ne suis pas Madonna qui rend hommage à Aretha Franklin et in fine à lui-même. Toujours sa grande pudeur, n’aimant pas spécialement parler de lui… Il ne fut pas rare, non plus dans ce temps préparatoire où nous étions à Dakar, que des jeunes vinssent à sa rencontre, le saluer pour le remercier d’avoir été, en 2000, un des artisans de l’alternance. Pudique mais enjoué, il répondait : ah bon ? tu t’en souviens ? Il interrogeait : tu avais quel âge à cette époque ? Et comme s’il s’interrogeait lui-même, il finissait par demander : qu’est ce que cela a changé ? La démocratie et l’espoir, lui répondait-on. Il écoutait ou entendait et prenait congé avec un large sourire. Ce sourire, sa voix chaude et ronde nous accompagneront longtemps encore et pour beaucoup nous continuerons se suivre son sillon, ses conseils dispensés parfois avec fermeté, d’autres distillés l’air de rien (j’avais mis des baskets avec une robe, faute de goût, selon lui, qu’il me fit remarquer en me lançant sans malice : pour les interviews avec les journalistes, on demandera qu’il cadre bien ton buste et ton visage…). Chacune, chacun d’entre nous qui l’avons côtoyé à différents moments de sa vie, nous garderons des anecdotes qui ne reconstitueront pas le puzzle de ce qu’il fût, mais qui, mises bout à bout donneront l’image de celui qui avait pour arme le goût de l’avenir.
Derrière son élégante bonhomie, son humeur joviale, et son exquise politesse, Lamine Cissé jouait surtout sa partition, tranquillement mais avec obstination. En bon chef militaire, il n’avait qu’un objectif, la paix. « N’avoir qu’un but, un seul, mais s’y donner à fond, y consacrer toutes ses forces vives, jusqu’à l’obsession », il avait fait sienne la pensée du maréchal Leclerc dont il admirait le destin. Ainsi sa mission sacrée à lui, c’était la paix, la paix entre les peuples. Il y excellait, avec intelligence, habileté, diplomatie.
On sait déjà quel rôle il joua, en 2000, pour que l’exemplarité démocratique perdure dans son propre pays. On sait aussi le rôle éminent qu’il joua en Centrafrique au plus fort de la crise. Mais peu d’entre nous se souviennent de son action déterminante en Guinée, au début des années 2010, alors que le pays sortait d’un épisode particulièrement douloureux, livré aux mains de dangereux aventuriers militaires. Par miracle un Président avait pu être élu de façon démocratique, mais la situation n’était guère brillante, le chaos le plus total s’était installé, la population était terrorisée, tout était à rebâtir. L’urgence était alors d’asseoir cet élan démocratique, de l’ancrer solidement dans les Institutions nationales. L’enjeu était de taille, capital même ! On l’a vu alors donner toute sa mesure. Avec une intelligence rare, une clairvoyance de maestro, une éloquence persuasive, il sut prodiguer aux autorités nouvelles les conseils judicieux pour, en quelques mois, mettre tout le monde autour de la table, rétablir la confiance entre politiques et militaires et au final poser les bases permettant d’avancer sur le bon chemin. A ce moment, son aura, son expérience et sa détermination auront définitivement pesé pour mettre à la raison les turbulents généraux guinéens. C’est bien dans ce genre de situation, tout à son affaire, qu’il forçait l’admiration.
Infatigable pèlerin de bonne volonté, Lamine Cissé va beaucoup manquer à la cause de la paix en Afrique. « Heureux les artisans de paix!». Puissent son exemple et son souvenir nous inspirer longtemps.
M. Bruno Clément-Bollée, général de corps d’armée (2S) et Mme Caroline Roussy, docteure en Histoire de l’Afrique contemporaine.
Légende photo : Le général Cissé avec Docteure Caroline Roussy lors du Forum de Dakar sur la Paix.