La dernière étape de la tournée des dix ans du Paisd a vécu hier par l'inauguration du lycée Abdoulaye Fall de Ndande. Les discours de l'ambassadeur français, Jean-Félix Paganon et du ministre de l'Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, ont résonné de la symbolique d'une éducation attachée aux valeurs de tolérance contre l'extrémisme
C'est avec force qualificatifs que Serigne Mbaye Thiam s'est prononcé sur les attaques terroristes qui ont endeuillé la France vendredi dernier. "Cette cérémonie est une lumière qui jaillit sur ce nuage d'obscurantisme qui tente vainement d'ensevelir le monde et qui rappelle que la barbarie est dans l'humain dont elle peut être le reflet pervers et hideux. Elle est un espoir, car en soutenant le Sénégal à travers ce lycée, la France réaffirme que notre humanité l'emportera inéluctablement sur l'animalité", a déclaré hier le ministre de l'Education. La cérémonie en question est l'inauguration du lycée Abdoulaye Fall de Ndande, en présence de l'ambassadeur de France Jean-Félix Paganon qui assistait à la dernière étape de la tournée des dix ans du Programme d'appui aux initiatives de solidarité et de développement (Paisd).
Le ministre estime que l'éducation peut et doit constituer un bouclier contre le terrorisme. "Cette lumière est aussi une boussole parce qu'elle est dirigée vers un secteur important, l'Education, pour la construction de nos avenirs. Il est clair qu'elle constitue le seul levier capable à long terme de vaincre l'intolérance et toutes les velléités de destruction du vivre-ensemble", a ajouté le ministre. Cette inauguration a été l'occasion pour lui de présenter les condoléances du chef de l'Etat, du gouvernement et du peuple sénégalais au peuple ami de France. Le ministre a également estimé que l'école n'est pas seulement un lieu de préparation à la vie future. "Elle est surtout un lieu de socialisation, de construction citoyenne, d'ancrage des valeurs républicaines, des principes de démocratie, des droits de l'Homme dans l'âme de nos jeunes concitoyens. Que cette flamme que nous allumons dans ce contexte si particulier ne s'éteigne jamais !" a-t-il souhaité. L'ambassadeur Jean-Félix Paganon qui dit ressentir a quel point le peuple sénégalais prend part "à l'effroi et à la douleur du peuple français" s'est également désolé d'une victime sénégalaise dans ce bilan macabre. Aussi a-t-il salué cette symbolique que constitue l'inauguration du lycée de Ndande qui est porteur d'un espoir pour la jeunesse lougatoise, et sénégalaise. Il a appelé "au refus de la violence et de la haine qui s'attaquent à nos valeurs" et a plaidé pour la tolérance qui est au cœur du système de l'enseignement.
Émotion, solidarité
Serigne Mbaye Thiam qui a différé son passage devant la commission des finances de l'Assemblée nationale en a profité pour démolir ces actions de terreur. "Ces actes odieux sont une atteinte à notre humanité, une perversion de notre foi. Cette vive émotion, nous ne la vivons pas par procuration à travers celle du peuple français. Nous la vivons par nous-mêmes car la solidarité envers autrui est une idée de soi à partir de laquelle on construit notre rapport à l'autre", souligne-t-il avant d'expliquer les motifs de la compassion sénégalaise. "Notre solidarité vis-àvis de la France en ces moments douloureux est le reflet de ce qu'est le peuple sénégalais. Un peuple qui a construit une conscience collective, du vivre ensemble harmonieux et confraternel de toutes les communautés religieuses. Une conscience collective fondée sur la conviction que la foi est un catalyseur de notre humanité contre tout ce qui la détruit", conclut-il.
Docteur en Droit et Sciences criminelles, Me Papa Khaly Niang analyse dans cet entretien les récents évènements survenus à Paris. Et parle de la situation actuelle du Sénégal face au terrorisme et des solutions à adopter pour ne pas être victimes d'actes terroristes.
Quels commentaires faites-vous des attentats de Paris ?
Je pense que c'est une question d'actualité par rapport à ma casquette de criminologue. Je pense que nous sommes tous interpellés par ce genre de situation compte tenu de leur gravité. Nous condamnons ce qui s'est passé à Paris. Mais il faut dire que nous avons affaire à des professionnels. Ce sont des adversaires invisibles. Pour analyser la situation, il faut voir l'approche extérieure. C'est pourquoi il y a lieu de pousser la réflexion vers de nouvelles méthodes pour endiguer ce phénomène. L'approche militaire a toujours été utilisée tout comme l'approche policière. Il va falloir explorer d'autres pistes.
Quelles sont ces pistes ?
Il est très difficile de lutter contre le terrorisme parce que ce n'est pas la même échelle de valeur à sauvegarder. Pour le terroriste, la vie n'est pas importante. Le modus operandi de ces gens est le kamikaze. Pour dire que les terroristes ne donnent pas une grande importance à la vie. Donc, s'ils nous mènent sur ce terrain de lutte, c'est perdu d'avance. Je pense qu'il faut préserver la paix avant d'aller au combat. Ce qui intéresse les populations, c'est de mettre en place des dispositifs allant dans le sens d'anticiper sur le phénomène au lieu d'attendre que le phénomène arrive pour réagir. Je pense que c'est comme ça qu'il faudra analyser la chose. Maintenant, on a toujours parlé de lutte contre le terrorisme. Et sur ce point, je suis d'avis que la prévention est capitale. Quelqu'un a dit que vaut mieux gagner la paix que gagner la guerre. Il faut faire en sorte que la paix soit gagnée. Pour gagner la paix, il va falloir changer de méthodologie et en essayer d'autres. Ce qui s'est passé en France est regrettable. Je connais bien Paris qui a un système policier très performant, bien encadré avec les plans "Vigipirate", la fiche S pour combattre le terrorisme. Ce qui est regrettable, c'est de ne pas anticiper. Comme vous pouvez le constater, il y a des gens qui étaient sur la fiche S. C'est un secret de polichinelle qu'entre la France et la Belgique, il y a des sorties de jeunes qui vont vers la Syrie pour se faire former. J'en ai parlé la dernière fois, il faut anticiper en "fichant" toutes ces personnes. Il faut voir leurs conditions de séjour là-bas et essayer de les capter au retour. Mais s'ils vont se faire former pour ensuite rentrer et que leurs retours échappent au système policier et judiciaire, c'est dangereux pour notre société.
Que faut-il donc faire pour remédier à cette situation ?
Je pense qu'il fallait anticiper sur la situation en faisant de certaines destinations des zones à risques. Si on laisse les gens sortir librement, aller se former, et revenir en passant par d'autres frontières, il y aura toujours des problèmes. En Europe, avec l'ouverture des frontières, les gens peuvent passer là où ils veulent. Les gens avaient négligé à un certain moment donné le contrôle des frontières. Mais il va falloir restaurer cela et essayer de travailler en amont sur cette question. C'est comme ça qu'on pourra anticiper sur certains évènements. Ceux qui sont par exemple impliqué dans ces attentats sont des Français. Il est très difficile de se battre avec celui qui est à l'intérieur de la maison. Pour que cette personne soit identifiée, il faut mettre en place un système de contrôle social. C'est-à-dire faire en sorte que toute personne se considère dans la tête comme un policier. C'est sur cela qu'il faudra travailler. Avant, on disait que la sécurité est du ressort de l'Etat. Cela est révolu. Le prolongement de la sécurité, c'est la citoyenneté. Il faut que chaque citoyen ait une fibre sécuritaire qui lui permet de signaler toute situation suspecte. Si cela est fait, des problèmes pourraient être réglés. Cet appel citoyen a été fait lors du sommet "Paix et sécurité". Il va falloir formaliser ça. Si les populations ne vont pas de leur propre chef vers les services de sécurité et de défense, il va falloir qu'on instaure le débat sur la question pour que le premier pas soit posé par les acteurs de la sécurité.
Un pays comme le Sénégal a-t-il les moyens de faire face au terrorisme aujourd'hui ?
Oui, je pense que le Sénégal a une police très performante. Ce qu'il faut dire aujourd'hui, c'est que "nul n'est à l'abri". Il va falloir prendre des dispositions. Il faut essayer de voir, à l'image de ce qui se passe dans le monde, créer des cadres de concertations et d'orientations au niveau des communes. Il faut s'appuyer sur les maires, les délégués de quartiers, les chefs religieux et coutumiers en les mettant autour de la question sécuritaire. Faire obligation à tous les maires de mettre en place un pacte de solidarité sécuritaire. Ce dernier fait obligation à tout citoyen qui voit quelque chose dans le quartier d'apporter l'information auprès des services compétents. Ça, c'est une première chose. La deuxième chose est qu'il y a la libre circulation des personnes et des biens au niveau de la CDEAO. Il faudra encadrer cela. Il y a le Schengen en Europe. Mais cela ne dispense pas l'Européen qui veut s'installer de manière durable dans un pays qui n'est pas le sien de se munir d'une carte de résident ou d'une carte de séjour. Tout cela pour que le contrôle social soit exercé sur cette personne. Quand on laisse les gens entrer et sortir comme ils veulent, habiter où ils désirent, ça pose problème. Et cette même obligation doit être faite aux agences immobilières, aux hôtels et aux auberges. Les agents immobiliers logent n'importe qui et n'importe comment. On peut habiter dans un immeuble avec une personne qui se lève la nuit pour partir et passer la journée à dormir. Et c'est cette personne qui règle les problèmes dans le quartier, même ceux de la mosquée.
L'argument de la pauvreté est souvent avancé pour expliquer la montée du radicalisme chez les couches défavorisées. Partagez-vous cette analyse ?
Dans une société où les gens ont besoin d'argent, ils sont accessibles à toutes formes de discours. On dit souvent que ventre affamé n'a point d'oreilles. On va écouter celui qui donne les moyens de subsistance. Tout cela doit être capté par nos sociétés. Il faut poser clairement la question, anticiper les choses, réunir tout le monde autour du préfet pour qu'il coordonne les politiques publiques de sécurité par anticipation, par le biais de la prévention. Je pense que c'est comme ça qu'on peut régler le problème. Des fois, quand quelqu'un n'a pas où dormir, il passe la nuit à la mosquée. On ne sait pas qui est cette personne. Il va falloir anticiper sur ces questions-là en mettant des livrets sécuritaires à la disposition des populations dans les quartiers. Un livret sécuritaire qui va être élaboré par les maires, les préfets, les imams pour leur demander de prendre des mesures de précautions bien précises. Ainsi, chacun sera vigilant pour anticiper sur les fléaux qui tournent autour de nous. Je pense que cela est une piste à explorer.
Mais que faut-il faire de manière concrète pour éviter que des jeunes désœuvrés ne répondent aux sirènes des milieux terroristes ?
Je pense qu'il faut anticiper sur la pauvreté. On a souvent parlé de la pauvreté qui serait liée à la grande criminalité. Mais cela n'a jamais été démenti. Avant on parlait de la criminalité de comportement maintenant, c'est de la criminalité de profit. Cela a même été développé en criminologie. On a dit que la criminalité de profit prend le pas sur la criminalité de comportement. Avant on était criminel parce qu'on en avait envie. Maintenant les gens tendent plutôt vers le profit. Il faut essayer de mettre dans le camp de la société ces jeunes-là qui sont dans le besoin. Il faut essayer de les resocialiser, de les récupérer et leur permettre d'avoir une vie correcte. L'explication criminologique est là. La criminalité est intimement liée à la pauvreté. Quelqu'un qui est à Sandaga et qui veut rentrer le soir mais qui n'a pas de quoi payer son transport a tendance à faire les poches de quelqu'un. Peut-on considérer cela comme une délinquance ? Ce sont des choses qu'il faudra intégrer. Il y a des gens qui ont des comportements déviants. C'est différent de la délinquance. La déviance est une atteinte aux valeurs sociales. Alors que la délinquance est l'atteinte à la loi. Il y a les actes d'incivilité. Tout cela devrait être repensé. Le concept de la délinquance a changé de nature, de même que celui de criminalité.
La prévention doit donc être le maître mot dans cette lutte contre le terrorisme ?
Pour tous les pays, le maître mot, c'est la prévention. Si la prévention échoue, on est obligé de faire de la répression. Comme l'a si bien dit le Président Macky Sall, à défaut d'avoir la paix, on l'impose. Oui, il faut tout faire pour maintenir la paix, et à défaut, l'imposer. Pour maintenir la paix, il faut la prévention. Pour imposer la paix, il faut aller en guerre. Mais c'est le maintien de la paix qui intéresse le citoyen. Le citoyen ne va pas attendre qu'on nous attaque pour aller en guerre. Cela ne l'intéresse pas. Ce qui l'intéresse, c'est que le passage à l'acte n'ait pas lieu. Pour cela, il faut passer par l'anticipation. Et l'anticipation, c'est la sécurité, la prévention inclusive et la prévention participative. Voilà ce qu'il faudra faire pour pouvoir diminuer les risques.
Dans le cadre de la prévention, on a besoin de mettre sous surveillance les potentiels jihadistes. Le Sénégal a-t-il les moyens pour cela ?
La surveillance n'est pas compliquée. Il suffit de mettre en place un dispositif pour identifier toutes les entrées et sorties, toute installation de personnes dans les quartiers, etc. C'est comme cela qu'il faudra établir un fichier. Quand une personne est suspectée par les populations, il faut un suivi. Pour suivre un terroriste, il faut 20 policiers derrière. Aucun pays ne peut le faire. Ce qui peut faciliter la tâche, c'est que les citoyens soient les relais de la police. Une fois l'information apportée, la personne peut faire l'objet d'une fiche S pour pouvoir être suivie correctement. Mais vous imaginez si on suit 100 personnes dans un même moment, toute la police va passer son temps à ne faire que cela. Ce qu'il faudra faire, c'est de décharger la police de ses tâches mineures afin qu'elle se consacre à la grande criminalité. Parce qu'on est dans une société qui évolue. Naturellement la criminalité suit le rythme d'évolution de notre société. Avant, il n'y avait pas l'informatique donc, il n'y avait pas de criminalité informatique. Avant il n'y avait vraiment pas cette guerre d'idéologie, il n'y avait pas de terroristes. Maintenant, c'est la société qui est ainsi faite. Donc, la pathologie sociale est là. Il faut vraiment la soigner en formant les spécialistes de la sécurité dans ces domaines précis et laisser les tâches mineures relatives à la prévention aux citoyens. Si cela est configuré ainsi, on peut redistribuer la sécurité de par sa facette préventive et sa facette répressive. C'est cela qui pourra atténuer la douleur. On peut soigner la maladie mais on ne peut pas tuer la mort. On vit avec et il faudra apporter des réponses coups par coups et des réponses innovantes. Parce qu'on ne peut pas faire du nouveau avec du vieux. Il faut innover. Pour cela, il faut tendre la main aux populations.
Le 2e séminaire inter-municipalités prévu à Dakar, les 19 et 20 novembre prochain, va plancher sur la lutte contre l'exclusion des enfants de la rue. L'objectif de cette rencontre sera d'impliquer les municipalités dans ce combat.
Le Samu social Sénégal, à l'instar du Samu social International, veut apporter une solution efficace à la situation des enfants de la rue. Dans ce sens, un séminaire inter-municipalités est prévu à Dakar, les 19 et 20 novembre prochain, en collaboration avec la ville de Dakar. "La présence des différentes municipalités : Bamako, Pointe-Noire, Ouagadougou et Dakar, permettra de favoriser les dynamiques de coopération entre différentes métropoles africaines sur la problématique des enfants et jeunes de la rue", explique la directrice de Samu social Sénégal. Le séminaire, renseigne Isabelle de Guillebon, va connaître autant d'interrogations, à l'issue d'un partage des préconisations, pour aboutir à des recommandations concrètes visant à agir pour la protection des enfants et jeunes en danger. Ainsi la municipalité de Dakar, selon l'adjoint au maire, Cheikh Guèye, compte s'impliquer dans l'organisation. "Nous sommes parfaitement en phase, car une convention a été signée entre cette structure et la municipalité de Dakar", fait-il savoir.
D'après Isabelle de Guillebon, le Samu social Sénégal permet aux enfants de faire un retour en famille. Elle constate que le phénomène des enfants de la rue est une problématique au Sénégal, car certains sont utilisés à des fins économiques. "Il nous est arrivé d'accompagner des enfants qui étaient dans des situations de détresse. Nous les avons réintégrés dans leurs familles. Nous avons eu beaucoup de ces cas. Cela nous réconforte. Il y en a qui ont obtenu leur propre travail, en gagnant honnêtement leur vie", témoigne la directrice. Mais, dit-elle, au Sénégal, beaucoup de ces jeunes sont souvent victimes de sous-traitance. Ainsi leurs cibles sont les jeunes enfants et adultes qui vivent en bande, très démunis, qui n'ont aucun centre d'accueil ni soin de santé. "Il ne faut pas confondre un talibé (apprenant) qui est au daara (école coranique) dans les responsabilités de son maître, et un mendiant. Nous n'intervenons pas dans les daara, ni dans les maisons, mais dans la rue", précise-t-elle.
"Les enquêtes de l'UNICEF ont montré que les enfants que l'on voit dans la rue avec leur petit pot n'apprennent pas le Coran. Ils passent 99% de leur temps dans la rue pour mendier de l'argent." Installé au Sénégal depuis 2003, le centre a répertorié 6 000 enfants. Certains d'ente eux ont eu à bénéficier d'une prise en charge à plusieurs reprises. Selon toujours la directrice de Samu social Sénégal, le centre est un lieu où les jeunes peuvent venir se ressourcer des jours. "Ce n'est ni un hôtel, ni une prison. Mais quand ils veulent repartir, nous ne les retenons pas de force. Quelqu'un qui n'a pas la volonté personnelle de sortir de la rue, ça ne sert à rien de le forcer", dit-elle.
Dakar, 16 nov (APS) - L’ONG Oxfam plaide en faveur d’une meilleure harmonisation des politiques agricoles en Afrique de l’Ouest, dans un rapport rendu public, lundi, dans lequel cette organisation fait état de manquements concernant la coordination des programmes agricoles en œuvre dans la région entre 2009 et 2015.
Le "dispositif institutionnel peine à monter en puissance" et le groupe des partenaires au développement constitué pour appuyer la mise en œuvre de la politique agricole commune des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest semble "chercher son rôle et a du mal à s’imposer comme un cadre de concertation", constate l’ONG dans ce nouveau rapport.
"Une politique agricole commune est un exercice d’une extrême complexité. Cet exercice est plus difficile, lorsque tous les acteurs ne participent aux efforts de coordination, voir lorsque certains promeuvent et financent des cadres d’intervention parallèles", ajoute Oxfam.
Le processus agricole régional, "relancé dans les années 2009-2011, après la crise alimentaire mondiale, a redonné un véritable élan à la politique agricole commune de la CEDEAO (ECOWAP 10), adoptée en 200", note toutefois le nouveau rapport.
Selon ce document, la signature, en 2009, Pacte régional pour la mise en œuvre de cette politique agricole commune, "avait permis de fédérer l’ensemble des acteurs autour d’engagements communs".
Mais alors qu’en 2009, "le contexte semblait favorable à l’émergence de l’ECOWAP comme le principal pôle de convergence des efforts dans l’agriculture et la sécurité alimentaire, le constat est aujourd’hui bien moins tranché", affirme OXFAM.
Aussi l’ONG pointe-t-elle dans son rapport "les faibles capacités d’entrainement des instances en charge de la mise en œuvre de la politique agricole commune des pays membres de la CEDEAO".
Elle déplore par ailleurs "le manque de coordination au sein de la CEDEAO et des autres organismes en charge des politiques agricoles".
"Six années après le lancement de l’ECOWAP 10, le bilan parait malheureusement assez sévère, comme le soulignait à juste titre le mémorandum de la CEDEAO relatif au bilan des activités réalisées entre 2011 et 2012", fait observer le document.
Dakar, 16 nov (APS) - L’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (UNCCIAS) et le Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT) ont convenu de la mise en place d’une plateforme visant l’accroissement des échanges commerciaux entre les deux pays, a appris l’APS, lundi à Dakar.
Dans ce cadre, le président de l’UNCCIAS, Serigne Mboup, et le vice-président du Conseil chinois pour la promotion du commerce et de l’investissement de la province du Guangdong Luo Bing Zhi, ont signé un protocole d’accord, en marge du dernier forum sino-africain des gouvernements locaux, organisé le 10 novembre, indique un communiqué.
Les deux parties "ont convenu d’approfondir la coopération entre la Chine et le Sénégal en mettant en place une plate-forme pour mener à bien les échanges commerciaux et la coopération économique et technique dans le domaine de l’investissement pour les entrepreneurs", indique ce communiqué reçu des services de l’UNCCIAS.
Elles se disent animées "par le désir de promouvoir leur collaboration en vue de contribuer à l’accroissement des échanges commerciaux" et au développement de la coopération économique et sociale entre les entreprises adhérentes aux deux Chambres,
"Cet accord s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis" de visites de délégations chinoises au Sénégal, dont celle de représentants du secteur privé de la municipalité de Foshan, explique le communiqué.
Il évoque également les visites de représentants du gouvernement de gouvernement du district de Huadu, en juin dernier, de la municipalité du Guangzhou, un mois plus tard.
Le Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT) est une institution publique de la Chine créée en mai 1952. Il comprend les entreprises et les organisations représentant les secteurs économiques et commerciales du pays.
Dakar, 16 nov (APS) – Le gouvernement a lancé, ce lundi, l’appel à candidatures pour l’attribution de trois licences et des fréquences autorisant l’utilisation de la 4 G au Sénégal, a annoncé le directeur de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARTP).
’’L’Etat a décidé de lancer le processus d’attribution de la 4 G au Sénégal’’, a déclaré le même jour en conférence de presse, Abdou Karim Sall, précisant que cette décision fait suite à un processus démarré en 2014 et qui a permis aux opérateurs de faire des test sur cette technologie de la 4G.
Le directeur de l’ARTP a également précisé que ce processus est ouvert, dans une première phase, aux seuls opérateurs présents au Sénégal.
KAOLACK : 52 VILLAGES S’ENGAGENT À ABANDONNER L’EXCISION
Médina Sabakh, 16 nov (APS) - Les populations de 52 villages des communes de Médina Sabakh, Ngayéne Sabakh, Kaymor, Paoskoto, Taïba Niasséne, Porokhane, Darou Salam, Dabaly et Nioro, dans la région de Kaolack, ont déclaré dimanche publiquement, avoir abandonné l’excision et les mariages précoces, a constaté l’APS.
Elles ont fait cette déclaration lors d’une cérémonie organisée par l’ONG Tostan et le projet ORCHID, sous la présidence de l’adjoint au gouverneur de Kaolack, Abdoul Aziz Diagne.
"Nous, populations de cinquante-deux (52) villages et quartiers des communes de Médina Sabakh, Paoskoto, Taïba Niassène, etc. prenons l’engagement solennel, en ce jour, en toute connaissance de cause, d’abandonner définitivement les pratiques de l’excision et les mariages des enfants au sein de nos communautés", a déclaré Fatoumata Bâ, porte-parole des 52 villages.
"A travers la diffusion organisée par le comité de gestion communautaire et les équipes de mobilisation sociale, nous rejoignons ainsi le mouvement historique initié depuis le 31 juillet 1997 à Malicounda Bambara (département de Mbour)", a-t-elle ajouté.
Selon elle, ce mouvement n’a cessé de rayonner au Sénégal tout comme dans la sous-région.
"Ce mouvement historique lancé à Malicounda Bambara, a enregistré aujourd’hui cinq mille neuf cent quatre-vingt-sept (5.987) villages ayant renoncé définitivement aux pratiques de l’excision et des mariages des enfants", a indiqué Mme Bâ.
La représentante de l’UNFPA/ Sénégal, Andréa Wojnar Diagne, a soutenu que cette déclaration n’est que le fruit du partenariat avec le gouvernement, la société civile, les ONG et de l’engagement des communautés, soutenu par le programme conjoint UNFPA-UNICEF pour l’abandon de l’excision.
Elle a souligné que l’excision et les mariages précoces des enfants bien qu’étant considérés comme une norme sociale, violent les droits humains.
L’adjoint au gouverneur de Kaolack Abdoul Aziz Diagne a, de son côté, magnifié l’engagement des communautés déclarantes, avant de réaffirmer, la politique du gouvernement à promouvoir les droits de la femme.
Les hôtes de marque danois dont la princesse Mary de la couronne de la royauté du Danemark ont pris part à cette cérémonie de déclaration d’abandon de l’excision.
Antalya, 16 nov (APS) – Le président Macky Sall a mis l’accent de sa participation au sommet du G20 sur les projets d’infrastructures du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), en invitant les membres de ce groupe à soutenir les mécanismes de financements pouvant permettre de les réaliser.
Il a rappelé que le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) du NEPAD a identifié en juin 2014, à Dakar, 16 projets (routes, électricité, etc.) qu’il veut mettre en œuvre, dans le cadre de la politique de développement économique du continent.
"J’attire l’attention du sommet sur les mécanismes de financement innovants que la Banque africaine de développement a lancés" pour financer ces infrastructures, a-t-il dit aux dirigeants du G20, lors d’un "déjeuner de travail" sur "le développement et les changements climatiques", au premier jour du sommet, dimanche, à Antalya, dans le sud de la Turquie.
"Nous souhaitons que le G20 s’engage sur cet agenda", a poursuivi Macky Sall, en parlant au nom du programme continental de développement économique, qu’il dirige.
"L’investissement dans les infrastructures est fondamental", a insisté le président sénégalais, l’un des trois chefs d’Etat africains participant au 10e sommet du G20, avec Jacob Zuma de l’Afrique du Sud et Robert Mugabe du Zimbabwe.
Il a ajouté, en s’adressant aux dirigeants du groupe des Vingt, et aux deux autres représentants de l’Afrique : "Nos priorités portent sur le renforcement des capacités de préparation des projets, la mise en œuvre d’un environnement favorable et le développement des partenariats public-privé."
Le président sud-africain participe au sommet en tant que chef d’Etat d’un pays faisant partie du G20, le seul membre d’Afrique.
Robert Mugabe est invité au sommet en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine.
LA FRANCE NE CEDERA PAS FACE A LA TERREUR
JEAN FELIX PAGANO, AMBASSADEUR DE LA France AU SÉNÉGAL SUR LES ATTENTATS TERRORISTES DE PARIS
L’ambassadeur de France au Sénégal, a indiqué samedi 14 novembre, que la «France ne cédera pas face à la terreur». Actuellement en visite de six jours depuis le 12 novembre dernier dans le Nord du Sénégal auprès des projets réalisés par le programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd), Jean Felix Pagano décidé par ailleurs de poursuivre son agenda.
C’est dans le Nord du Sénégal où il effectue depuis le 12 novembre une tournée auprès des localités bénéficiaires des projets du programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) que l’ambassadeur de France au Sénégal a réagi sur les attentats terroristes en plein Paris le vendredi dernier. S’exprimant lors d’une cérémonie sobre de dons de livres au lycée de Thilogne en signe de solidarité aux victimes des attentats meurtrières de Paris, le diplomate français qui a décidé de poursuivre sa tournée pour ne pas «faire la part belle aux terroristes» a condamné ces attaques qui visent à installer la terreur. Poursuivant son propos, il a toutefois averti que la «France ne cédera pas face à la terreur».
«Les terroristes cherchent seulement à installer la peur par la terreur. Mais, la France ne cédera pas à la terreur. Nous n’allons pas céder à la terreur», insiste Jean Felix Pagano lors de cette cérémonie dans l’enceinte de cet établissement secondaire construit et équipé par le Paisd en présence des autorités locales de Thilogne mais aussi des responsables du lycée.
Poursuivant son propos, l’ambassadeur de la France au Sénégal a également remercié ses hôtes pour les nombreux messages de solidarité et de soutien du peuple sénégalais à l’endroit du peuple français qu’il a lui-même reçu depuis le vendredi dernier.
En effet, de Thilogne à Fanaye en passant par Goléré, des élus locaux, à travers la personne de l’ambassadeur de la France au Sénégal, ont manifesté leur solidarité et leur compassion aux victimes des attentats de Paris.
Dans toutes ces localités, l’ambiance festive qui avait marqué l’accueil de la caravane de l’ambassadeur a laissé place à une ambiance empreinte de recueillement au lendemain des attaques contre Paris.
Dans son mot de bienvenu à la délégation, le maire, Sidy Kawori Dia a déclaré à l’ambassadeur que les «populations de Thilogne sont très touchées par ces évènements qui ont fait plusieurs victimes». Baignant dans cette même ambiance d’émotion, son collègue, Mamoudou Dème, édile de la commune de Goléré souligne que «la plupart de nos compatriotes vivant en France, y vivent comme des Français parce qu’ils sont Franco-sénégalais».
À Goléré, la délégation de l’ambassadeur a visité le poste de santé de la localité, construit et équipé par le Paisd. Dernière étape de cette troisième journée, la commune de Fanaye. Dans cette localité, l’ambassadeur de la France a présidé une cérémonie sobre de pose de la première du futur lycée de cette commune de 34 000 habitants.
Cette cérémonie s’est tenue loin des regards de la population locale tenue à quelque centaines de mètre par les éléments de la gendarmerie. Cet établissement dont la durée des travaux est fixée à 8 mois polarisera, une fois terminé, 42 villages.
SOMMET CLIMAT : La Cop 21 se tiendra à date échue
Le prochain sommet mondial sur le climat (cop21) prévu en fin nombre prochain à Paris se tiendra à date échue. L’assurance est de l’ambassadeur de la France au Sénégal, Jean Felix Pagano. Interpelé lors d’un point de presse dans le cadre de la tournée des dix ans du programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) dans le nord du Sénégal sur les conséquences des attaques terroristes de Paris sur ce sommet, Jean Felix Pagano a indiqué que malgré les attentats terroristes qui ont fait plusieurs victimes dans Paris le vendredi dernier, la France ne va pas reporter cette rencontre. Et pour cause, soutient-il, «reporté ce sommet reviendrait à faire la part belle aux terroristes». Cependant, le diplomate français à Dakar a précisé que l’État français prendra des mesures de sécurités supplémentaires pour renforcer le dispositif déjà annoncé depuis quelques temps pour ce sommet.
L’AMBASSADEUR DE LA FRANCE SUR LE PAISD : «C’est un programme où il y a un minimum de déperdition des fonds investis»
L’ambassadeur de la France a salué les réalisations du programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) dans le Nord du Sénégal. S’exprimant lors d’un point de presse organisé dans le cadre de la tournée des dix ans du Paisd le samedi 14 novembre dernier, Jean Felix Pagano a indiqué que le Paisd est un programme performant où il y a un minimum de déperdition des fonds investis. De son côté, le coordonnateur du Paisd annoncé la réorientation des actions du Paisd après ce bilan vers la création de l’emploi pour les jeunes dans les zones d’origines des migrants.
Lors d’un point de presse, conjointement animé le samedi 14 novembre dernier par l’ambassadeur de la France au Sénégal et Pape Birame Thiam, coordonnateur du Paisd par ailleurs, directeur technique de la coopération technique, Jean Felix Pagano s’est réjoui des réalisations du Paisd. Selon lui, le programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) est un «programme réussi», du fait de son appropriation par les sénégalais vivant en France, ce, malgré la brouille qui a été suscitée sur son utilité et son impact lors de son lancement, il y’a de cela dix ans.
«Le Paisd est un programme performant puisqu’il y a un minimum de déperdition des fonds investis. C’est également un programme ou l’impact des faits de levier est maximal. Sur le terrain, les réalisations témoignent qu’on a doublé, voire triplé l’impact de chaque euro dépensé en termes d’efficacité et de présence sur le terrain. Le Paisd agit dans les domaines prioritaires à la fois sur plan économique et sur le plan social à travers la construction des infrastructures éducatives et de formation professionnelle mais des infrastructures sociaux tels que les postes de santé», affirmé son excellence Jean Felix Pagano.
Abondant dans le même sens, Pape Birame Thiam a assuré que le Paisd, au regard de ce bilan largement positif, va se lancer dans la conquête de nouvel challenge. Car dit-il, «le phénomène migratoire doit aujourd’hui être fortement lié au phénomène de la pauvreté qu’on retrouve dans des zones de départ des migrants. Sous ce rapport, il a annoncé que le Paisd va désormais s’intéresser davantage à la question de l’emploi des jeunes au niveau même des zones de départ des migrants».
«Selon lui, le Paisd s’appuiera sur le réseau de 350 associations de sénégalais vivant en France pour aller vers la constitution d’une société de financement des investissements. Il a aussi annoncé un programme de financement d’une grosse exploitation agricole dans la commune de Diawara avec les ressortissants de cette localité».
Les discussions pour la constitution du capital estimé à 1200 millions de cette exploitation qui comprendra trois volets : production de maïs, transformation de ce maïs en semoule et un volet production aliment bétail est en cours avec les 1200 ressortissants de Diawara.
«L’objectif de ce projet, selon lui, est d’assurer l’emploi aux jeunes au niveau même des zones de provenance des migrants».
INFRASTRUCTURE : Rénovation de l’Hôpital d’Ourossogui par le Paisd
Lors du face à face avec la presse, le coordonnateur du Paisd est également revenu sur la situation actuelle de l’Hôpital d’Ourossogui. Et, c’est pour annoncer la rénovation prochaine de cet établissement sanitaire par le Paisd. Selon Pape Birame Thiam des discussions sont déjà engagées avec l’ensemble des ressortissants de la région de Matam en France. Et ces derniers ont fortement adhéré à ce projet d’hôpital régional. «Nous avons commis un architecte qui est en train de faire des études nécessaires pour son extension mais également pour la rénovation de l’existant», a annoncé Pape Birame.
Gamadji Saré (Podor), 15 nov (APS) - Le Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (PAISD) a eu "un impact réel sur le vécu des populations bénéficiaires", a soutenu l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Félix Paganon.
"C’est un programme qui a marché parce que la notion d’appropriation est là avec un contenu très fort", a-t-il déclaré à des journalistes à Gamadji Saré (Podor), une des étapes de sa tournée (12-16 novembre) d’imprégnation des réalisations du Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (PAISD).
Dans ce cadre, le diplomate français s’est rendu dans plusieurs localités bénéficiaires, à Bakel, Matam, Saint-Louis et Louga.
"C’est un programme performant" parce que comportant "un minimum de déperdition des fonds investis’’, a poursuivi Jean-Félix Paganon au sujet de cette initiative de la coopération bilatérale entre la France et le Sénégal.
Selon l’ambassadeur de France, "l’effet de levier" de cet outil de la politique de co-développement "est maximal". "On double ou on triple chaque euro dépensé et on agi sur les domaines prioritaires comme la formation, la santé, l’éducation et l’hydraulique", a- t-il expliqué.
A titre illustratif, le PAISD, avec une enveloppe de 30 millions d’euros en dix ans, "a fait plus que l’Agence française de développement dont les engagements financiers au Sénégal se chiffrent à prés de 100 millions d’euros", a relevé Jean-Félix Paganon.
Il a jugé cela ‘’spectaculaire’’ les résultats de cet outil de coopération géré par le ministère français des Affaires étrangères, au point d’évoquer un "maintien en l’état du PAISD" qui est, à son avis, "un très bon programme".
Dans cet esprit, l’ambassadeur français a salué les efforts de la diaspora sénégalaise pour la concrétisation des projets retenus par ce programme dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’hydraulique.
"Ces réalisations que nous visitons, sont le fruit du travail des Sénégalais établis en France, mais qui ont gardé des liens très forts avec leur pays. Sans cet engagement des Sénégalais de France, ces infrastructures sociales de base ne verront pas le jour", a-t-il déclaré.
Le PSAID vise à appuyer les initiatives de développement socio-économiques des ressortissants sénégalais établis en France dans leurs localités d’origine.