Le gilet de sauvetage du Sénégalais Idrissa Ndiaye Césaire Sène sort du lot au Salon international des inventions de Genève en 2013, la plus ancienne et la plus importante manifestation sur les inventions et innovations à travers le monde. Le gilet du Sénégalais est une bouée de sauvetage contre la submersion et l’immersion en mer, dans les océans et les fleuves. Il sauve la victime contre la mort par noyade ou par hypothermie. Le sujet qui n’est pas en contact avec l’eau. Il ne peut rester plus longtemps dans un milieu aquatique en attendant l’arrivée des secouristes. Son temps d’attente avec moins de risques est plus long que ceux de tous les gilets qui sont fabriqués jusqu’ici. Le jury international composé à majorité d’européens ne pouvait rien faire sinon attester l’originalité et l’utilité de l’invention du Sénégalais.
Un grand virage. L’avocat Idrissa Ndiaye Césaire Sène troque sa robe noire contre les pinceaux et les applications des nouvelles technologies. Ce Sénégalais qui a exercé le métier d’avocat pendant 25 ans en France quitte les couloirs des cours et des tribunaux pour des ateliers. Il n’avait pas le choix. Mais il l’a aussi fait par conviction. Ce n’est pas lui un juriste qui va enfreindre les lois en vigueur dans l’Hexagone. Les textes interdisent un avocat d’être propriétaire d’une société. C’est incompatible en France.
Dès lors, malgré des incertitudes, il a préféré tourner le dos au prétoire. Il ne le regrette pas. L’avocat Idrissa Ndiaye Césaire Sène a remporté la médaille d’or du Salon international des inventions de Genève dans la catégorie sécurité et sauvetage. L’obtention d’une distinction à Genève est considérée à juste raison comme une consécration pour beaucoup d’innovateurs et d’inventeurs.
En effet, le Salon international des inventions de Genève est le plus important rendez-vous annuel au monde dédié exclusivement à l’invention et à l’innovation. C’est une sorte de coupe du monde des inventeurs. C’est une manifestation qui enregistre la participation de plus de 59.000 personnes venues de tous les coins de la planète.
Un jury international atteste l’originalité de son gilet de sauvetage. Le Sénégalais a révolutionné le gilet de sauvetage utilisé en milieu aquatique. Qu’est-ce qu’il y a d’original, d’innovant et d’inédit dans le gilet d’Idrissa Ndiaye Césaire Sène ?
A partir d’un clic sur un bouton, le gilet se gonfle et enveloppe la personne. Cette dernière respire à travers un orifice. « Le gilet est une structure gonflable. Il est muni d’un système déclenchement qui est synchronisé avec les 8 bouteilles de gaz. Il suffit juste de tirer sur ce levier qui va déclencher un crochet.
Ce crochet en se retirant va tirer les cordes qui vont percuter la bouteille et décrocher la ceinture qui va libérer la structure gonflable qui va couvrir la personne », démontre l’avocat qui est présentement au Sénégal. Ainsi la personne enveloppée peut flotter aussi longtemps en mer, dans les océans, dans un fleuve sans être au contact ni avec l’eau ni avec les prédateurs marins.
Le sujet n’est ni exposé à la mort par noyade, ni exposé à la mort par hypothermie. Le caractère original de son invention n’a pas fait l’objet d’aucune contestation de la part des membres du Jury international qui statue annuellement sur les innovations. Son gilet est sorti du lot parmi les inventions soumises à l’appréciation du jury.
Puisqu’à Genève, les examinateurs sont issus de différentes disciplines et ne transigent pas sur les critères d’originalité. Durant le salon, son stand ne désemplissait pas. Ce gilet protège aussi contre les torrents de boue et les avalanches de neige.
Le passage à l’étape de fabrication industrielle
Il ne lui reste que le passage à une production à grande échelle. Déjà, beaucoup de personnes en France et dans d’autres pays ont manifesté le besoin d’acquérir cet outil de protection. «Nous avons eu un écho très favorable auprès des personnes durant le Salon de Genève. J’ai obtenu une reconnaissance dans les pays comme la Chine et le Canada. Je suis sur le point de l’obtenir aux Etats-Unis et dans beaucoup d’autres pays.
Nous avons déjà produit un premier prototype. Il nous reste à aller vers une phase de production, mais comme vous le savez, en France, les industriels n’ont pas encore la culture de partage du risque. Ils attendent que les créations marchent pour venir. Ce n’est pas comme aux Etats-Unis », regrette Idrissa Ndoaye Césaire Sène. L’avocat n’a pas mis du temps pour s’adapter aux réalités des inventions et aussi à leur terminologie. Sa passion pour la technique ne date pas d’aujourd’hui.
Idrissa Césaire Sène avait opté pour la filière E, orientée vers les techniques et les mathématiques au Lycée Maurice Delafosse de Dakar. Par la suite, il donnera un nouveau cours à son cursus puisqu’il va approfondir ses études en sciences juridiques et politiques en France.
« J’ai fait mon doctorat en droit public à l’Université de Paris 10 et un Dea en droit pénal et politique criminelle à la Sorbonne. Je suis formé au Centre de formation professionnelle des avocats de Paris », rapporte le lauréat du Prix de l’innovation pour la catégorie sécurité et sauvetage de l’édition 2013 du Salon international de Genève.
LES PILIERS DE LA RÉFORME
Lansana Gagny Sakho, Directeur général de l’Ofor pour la la continuité du service et la qualité de l’eau
Au terme d’une visite dans les régions de Matam et de Tambacounda à la rencontre des populations et des associations d’usagers de forages, le directeur général de l’Office des forages ruraux Lansana Gagny Sakho apporte des éclairages sur la gestion du patrimoine hydraulique du monde rural. Il revient désormais à l’Ofor, conformément à la loi 2014-13 du 28 février 2014, de gérer les ouvrages hydrauliques de l’Etat implantés dans les périmètres non affermés.
Lesecteur de l’hydraulique rurale va bientôt entrer dans une phase de réforme. Quels sont les enjeux de cette réforme ?
L’objectif de la réforme, c’est d’arriver à casser cette césure qui existe entre l’hydraulique urbaine et l’hydraulique rurale. Nous voulons un accès équitable à l’eau aussi bien pour les Sénégalais des villes que pour ceux qui sont dans le monde rural.
Nous voulons simplement que l’on ne parle plus d’hydraulique rurale et urbaine mais d’hydraulique tout simplement avec une qualité de l’eau et un fonctionnement optimisé des infrastructures.
Cette réforme est une première en Afrique noire. Elle est en phase avec la volonté du chef de l’Etat son Excellence, le Président Macky Sall de casser la césure sociale qui existe entre les centres urbains et les zones rurales.
Quels sont les piliers de la réforme ?
Il y a trois piliers de la réforme. Le premier, c’est de permettre aux populations du monde rural d’avoir accès à l’eau potable. Le deuxième, c’est d’assurer une continuité du service. Le troisième c’est de régler les problèmes de qualité de l’eau. A cela, il faudra ajouter le fait que l’Ofor est maître d’ouvrage pour les collectivités locales.
Au-delà de nos missions, nous devons aussi assister l’ensemble des collectivités locales dans leur politique de développement de l’accès à l’eau potable.
Est-ce que nous allons vers une tarification unifiée dans le monde rural ?
Je pense qu’il faudrait rappeler les fondements de la tarification dans le monde rural. En réalité, c’est seul le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement qui a le pouvoir de fixer le prix de l’eau. Aujourd’hui, nous avons 1.500 forages. Nous avons autant de grilles tarifaires. Je ne dis pas que nous allons vers une unification mais nous nous acheminons vers une détermination du prix par périmètre affermé.
Cela va prendre du temps. Cela dépend du temps que nous allons prendre pour mettre en place une délégation du service public. Je peux dire que nous allons vers une logique d’harmonisation du prix de l’eau dans le monde rural. Dans des villes, nous avons un prix unifié. Le prix de l’eau à Dakar est le même qu’à Thiès. Nous allons dans cette logique.
Il y a des inquiétudes des Asufor par rapport aux grands centres urbains. Ces associations ne savent pas si ces centres seront sous le contrôle de la Sde ou de l’Ofor. Est-ce que vous pouvez apporter des éclairages sur cette question ?
Je comprends parfaitement le questionnement des populations. La question de la probable incorporation des « centres juteux » dans le patrimoine de la Sones n’est plus à l’ordre du jour. Cette question est réglée par la loi numéro 2014–13 du 28 février 2014 portant création de l’Ofor.
Je tiens à rassurer les Asufor de Kanel, d’Ourossogui, de Goudiry, de Bokidiawé et de Thilogne que nous avons rencontrées durant cette tournée, qu’elles vont rester dans le périmètre de l’Ofor. Je dois quand même avouer ma surprise qu’un cabinet continue à sillonner certains centres sous le prétexte d’une incorporation dans le périmètre de la Sones.
Comment l’Ofor compte-t-il veiller au respect des normes de qualité ?
La qualité de l’eau dans le monde rural est une question centrale. Nous devons passer d’une logique des années 60 jusqu’aux années 2000, qui consistait à fournir uniquement de l’eau aux populations des zones rurales sans trop se soucier de sa qualité à une gestion de l’accès à l’eau potable. C’est pourquoi qu’il faut aller très vite dans la délégation de service public.
L’accès à l’eau potable a un coût. Cet aspect requiert une capacité technique et financière. Les Asufor n’ont pas ces capacités. C’est pour cela que nous voulons franchir ce pas. Nous voulons mettre dans ce secteur des privés qui seront capables de régler ces problèmes.
Nous avons des problèmes de potabilité dans le bassin arachidier, dans le sud, dans la région de Kédougou, dans toute la Vallée du Fleuve Sénégal. Il nous faut des professionnels pour apporter des solutions permettant d’améliorer la qualité de l’eau dans le monde rural. Il ne faut pas se faire d’illusion, il existe une et une seule solution : la mise en place des délégations de service public.
Quelle est la place que les collectivités locales peuvent jouer dans cette réforme ?
La place des collectivités locales est centrale. En fait, dans les missions de l’Ofor, nous sommes maîtres d’ouvrage des collectivités locales, c’est-à-dire l’Ofor doit accompagner les collectivités locales. La deuxième chose, les collectivités locales n’ont jamais eu de redevance dans la vente de l’eau.
Même si nous sommes à l’ère de la décentralisation, le partenaire privilégié avec qui nous devons parler, ce sont les collectivités locales. Et, c’est dans ce cadre que l’Ofor s’apprête à organiser une grande réunion avec l’ensemble des maires du Sénégal pour expliquer les enjeux de la réforme.
Cette reforme est avant tout celle des collectivités locales. Ce sont les maires qui montent toujours au front quand les populations font face à des problèmes d’accès à l’eau. Dans la phase transitoire de gestion des ouvrages nous allons impliquer davantage les maires dans le processus.
Il y a une crainte de perte d’emplois pour les acteurs à la base. Quel est l’avenir des Asufor ?
Je pense qu’il nous régler deux choses rapidement. Je dois préciser que nous ne sommes pas dans une logique de remettre en cause le pouvoir des Asufor. Nous sommes dans une logique de coopération. Si l’on se réfère aux contrats d’affermage, les contrats public et privé, vous avez deux parties, l’Etat et le secteur privé.
Mais il y avait toujours une partie qui manquait. Et cette partie qui doit jouer le rôle de régulateur. Les Asufor vont jouer ce rôle de régulateur. Elles vont représenter les populations. Elles défendront et sauvegarderont les intérêts des populations. Nous aurons un contrat tripartite, Ofor, secteur privé et représentants des populations.
Certains villages sont devenus des centres urbains. Comment l’Ofor va-t-il prendre en compte l’extension du réseau ?
L’extension du réseau, je dirai même l’accès à l’eau se pose partout. Nous devons bannir les bornes fontaines. Nous devons soulager nos mamans, nos tantes et nos sœurs qui parcourent des kilomètres tous les jours pour aller chercher de l’eau. La vision de l’Ofor, c’est un foyer un point d’eau potable. Notre objectif, c’est de doter chaque foyer d’un robinet.
Cela demande de gros investissements. Nous allons essayer de travailler pour trouver des ressources financières pour cela. Ce n’est pas un travail qui sera fait dans un ou deux ans. Nous avons une direction claire pour atteindre cet objectif que l’on retrouve dans notre vision qui se résume par : un foyer un point d’eau potable.
CE N'EST PAS ACCEPTABLE, SELON ALIOUNE SARR
Le commerce inter-africain se situe entre 10 et 15%
La date de la 24ème édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak) a été annoncée vendredi dernier. Le ministre du Commerce Alioune Sarr en a profité pour lancer un appel pour la facilitation du libre échange inter-africain.
La foire internationale de Dakar se déroulera du 5 au 20 décembre prochain, au Centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices).
Pour cette 24ème édition, le thème choisi est : "Facilitation des échanges et développement régional, défis et opportunités". Venu présider la cérémonie de lancement, le ministre du Commerce a invité vendredi les pays africains à faciliter le libre échange qui est, selon lui, le socle du développement.
"Le marché africain doit faire face aujourd'hui à de nombreux défis. Il s'agit, entre autres, du défi de l'accélération de l'expansion du continent pour créer de la valeur ajoutée, le défi pour créer de la richesse inclusive tout en diversifiant notre économie. Mais également le défi de se protéger des risques exogènes et se connecter aux chaînes des valeurs mondiales. En 2010, le commerce inter-africain représentait à peine 12% des échanges du continent. Cette faible performance, outre le déficit en investiture de connectivité, s'explique par le coût élevé du commerce africain par rapport à d'autres régions du monde", a dit le ministre.
Selon lui, de nombreux facteurs bloquants sont identifiés. Il s'agit notamment des formalités au passage aux frontières, des obstacles non tarifaires, des contrôles de police. "Il est arrivé le moment où les Africains doivent regarder la vérité en face et simplifier le commerce intra-africain. Les Européens ne peuvent pas commercialiser à hauteur de 60 à 70% et nous entre Africains, nous commerçons entre 10 à 15%. Cela veut dire qu'il est plus facile pour un Sénégalais d'aller acheter un produit en Europe que de l'acheter au Nigeria ou au Cameroun. Ceci n'est pas acceptable. Il appartient aux acteurs économiques de relever le défi. Ils en ont la capacité", a soutenu Alioune Sarr. Car pour lui, la Fidak se veut un des grands rendez-vous économiques en Afrique et dans la sous-région.
Cette année, le Cameroun est l'invité d'honneur. Selon l'ambassadeur du Cameroun au Sénégal Jean Koe Ntonga, par cette participation qui implique des enjeux et des défis à relever, son pays entend gagner les paris de la mobilisation et de la participation, mais aussi ceux de la conquête des nouveaux marchés et de la vente de la destination Cameroun.
"En raison de la gravité des problèmes de paix, de sécurité auxquels le Cameroun, le Niger, le Tchad, le Nigeria et le Mali sont confrontés, suites aux attaques asymétriques par des groupes terroristes, un forum sera organisé sur ces questions sécuritaires afin de faire des recommandations idoines visant à mutualiser les efforts entre Etats et organisations africaines et internationales pour vaincre ces groupes. Leur existence et la persistance de leurs méfaits sont préjudiciables à la paix et à la stabilité et constituent aussi des obstacles aux investissements qu'impose le monde des affaires", a soutenu M. Ntonga.
De son côté, le directeur général du Cices, Cheikh Ndiaye, a soutenu que le thème est une réponse au souci permanent de créer un cadre de répression sur les enjeux de la régionalisation économique, considérée comme une alternative incontournable pour le développement. "Le défi de cette année, c'est de relever cette 24ème Fidak à la hauteur de l'enjeu du PSE. Nous en sommes à 600 exposants déjà et une trentaine de pays annoncés. Donc, cette édition est très bien partie pour faire une foire exceptionnelle. L'année passée, il y a eu 1 200 exposants venus de 26 pays."
41 MILLIARDS VERSÉS À L'ÉTAT EN 2013
Contribution des industries extractives à l'économie nationale
Le Sénégal a produit son premier rapport Itie. Ce rapport rendu public vendredi, lors d'un point de presse, "n'est qu'un rapport test", selon le président du Comité national Itie, Ismaïla Madior Fall. Il permet de faire connaître la contribution des industries extractives dans le développement économique. En 2013, cette contribution a été évaluée à 41 milliards de F Cfa.
En octobre 2013, le Sénégal a été déclaré "pays candidat" à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Deux ans plus tard, (octobre 2015), il publie son premier rapport. Rendu public samedi dernier lors d'une conférence de presse, ce rapport 2013 n'est qu'un rapport test. Le rapport 2014 sera le vrai document que le Sénégal va déposer à la table du secrétariat permanent de l'Itie pour l'évaluation du Sénégal.
Celui qui vient d'être publié fait état des paiements déclarés versés par les entreprises extractives à l'État du Sénégal, au cours de l'année 2013. Ces informations ont été rapprochées de ce que l'État a dit recevoir de ces entreprises. Pour l'année fiscale 2013, le Sénégal a perçu 41 milliards de F Cfa des industries minières, pétrolières et gazières. Cette contribution du secteur extractif représente moins de 2% des recettes budgétaires. Ces paiements proviennent principalement des impôts sur les sociétés, des TVA (taxes sur la valeur ajoutée), des cas de redressement. Le seul secteur des mines représente 38% des parts versées à l'État.
Selon le secrétaire permanent de l'Itie, les paiements des mines sont répartis entre la Sococim 32,785 millions de dollars, les Ciments du Sahel 15,420 millions de dollars, Sabodala Gold Operations 7,233 millions et les industries chimiques du Sénégal. Cheikh Tidiane Touré ajoute que les "16 autres entreprises Itie ont versé 15,840 millions de dollars". Dans les hydrocarbures, les entreprises qui ont fait des versements dans l'économie nationale sont : la société Fortesa International Sénégal, 2,426 millions de dollars, Petrosen représentant de l'État, 1,566 million de dollars et Petrotim 815 000 dollars.
Les Osc restées sur leur faim
Toutefois, le président de la Coalition des organisations de la société(Osc) juge les montants versés par les entreprises extractives dérisoires. "Nous autres acteurs de la société civile sommes restés sur notre faim, après avoir parcouru le rapport", déclare Ibrahima Diallo. Ce dernier déplore le fait que 6 entreprises du secteur des hydrocarbures et 5 autres du secteur minier n'aient pas daigné déclarer leurs paiements".
"Sous ce rapport, nous voudrons inviter les pouvoirs publics à peser de tout leur poids pour mieux comprendre les mobiles de ces manquements et amener les entités déclarantes encore réfractaires à se conformer à l'exercice Itie", appelle le président de l'organisation "Publiez ce que vous payez".
Le rapport 2013 note quelques manquements, plus particulièrement dans le sous-secteur des hydrocarbures où le secrétaire permanent de l'Itie renseigne "qu'il n'existe pas de cadastre pétrolier à proprement dit" dans le domaine des hydrocarbures. A cela s'ajoute un autre problème dans la procédure d'octroi de titres qui, d'après Cheikh Tidiane Touré, “n’est pas explicitée dans le code pétrolier". Pour le code minier, il ne décrit pas la procédure et les critères d'attributions des titres miniers, se désole M. Touré.
Si le Sénégal veut inciter les investisseurs à s'engager dans le secteur agricole et les autres activités liées à la terre, il a intérêt à passer du droit d'usage au bail, et même au titre foncier. C'est ce qui ressort de l'atelier de partage qui a eu lieu vendredi dernier entre le secteur privé et la commission nationale de réforme foncière.
La Commission nationale sur la réforme foncière (CNRF) a eu hier un atelier d'échanges et de partage avec le secteur privé. L'objectif a été de présenter aux investisseurs le travail à mi-parcours de la CNRF et de recueillir leurs observations. Le patronat a certes exprimé quelques inquiétudes, mais ce qui le préoccupe surtout, c'est l'aboutissement du travail entamé par le professeur Moustapha Sourang et son équipe. L'essentiel des interventions a été axé sur l'urgence de terminer les travaux, afin que les terres soient réellement attribuées aux investisseurs et aux usagers.
En fait, le régime foncier au Sénégal est dominé par le domaine national. Or, la loi sur le domaine nationale pose problème, en ce sens qu'elle ne prévoit ni la transmissibilité, ni l'aliénabilité encore moins la cessibilité des terres. Ce qui veut dire que ceux qui sont considérés comme les propriétaires ne disposent pas de droit réel. D'après le Pr Sourang, président de la CNRF, il n'y a que 152 000 titres fonciers dans tout le Sénégal. Autrement dit, l'essentiel des terres se trouve hors du commerce légal.
Ce qui constitue un obstacle à la fois pour les investisseurs, l'agriculture familiale et le financement de l'activité. Pour les acteurs économiques, il y a un problème de garantie qui se pose. Les investisseurs ne peuvent pas mettre leur argent dans une terre dont ils ne maîtrisent pas le destin foncier. Les particuliers disposent de grandes superficies qu'ils auraient pu exploiter en les hypothéquant. Ça leur permettrait donc d'accéder aux crédits. Les institutions de microfinances sont bloquées par l'inexistence de garanties foncières.
Dans les tribunaux, 50% des contentieux ont une origine foncière
“Nous sommes attentifs et impatients de voir les résultats. Il faut aller vers l'immatriculation des terrains à usage d'exploitation. Nous avons toujours voulu apporter notre participation dans le financement, mais la garantie reste un obstacle”, relève Mamadou Lamine Guèye, représentant du secteur de la microfinance.
Une impatience qui s'explique aussi par le fait que rien ne garantit que la réforme aboutira. Entre 2002 et 2011, cinq réformes ont été initiées. Aucune n'a abouti. “On fait la moitié du chemin et à la veille des élections, on évite de mécontenter les acteurs', souligne Moustapha Sourang. Toutefois, ce dernier affirme avoir noté une volonté réelle de changement de la part du président de la République.
Par ailleurs, bien qu'ayant hâte de voir la réforme aboutir, le secteur privé a des recommandations sur la manière de conduire les affaires. Des préoccupations qu'il partage avec la commission. Les deux parties semblent être soucieuses de l'accueil qui sera réservée à la réforme, en d'autres termes, le défi de l'appropriation.
Car, l'état des lieux montre que des textes élaborés entre quatre murs ont généré des conflits sur le terrain. 50% des contentieux dans les tribunaux ont une origine foncière. Par conséquent, pour que la population adhère, il faudrait que le processus soit inclusif, mais aussi qu'il prenne en compte les réalités. Les principes directeurs sont clairs à ce niveau. La CNRF doit veiller à “concilier la sécurisation des exploitations familiales et la promotion de l'investissement”. Autrement dit, “adapter le système foncier aux nécessités de développement”, tout en préservant la paix sociale.
Au nom de l'État ou des collectivités ?
La reconnaissance de droits fonciers réels, transmissibles et cessibles, est donc une nécessité. Mais là aussi, un certain nombre de questions se posent. Faut-il immatriculer au nom de l'État ou au nom des collectivités. Cette dernière option ne semble pas convaincre la population, d'après le Pr Ablaye Dièye, membre de la commission. Une thèse confirmée par un intervenant qui demande lui aussi à ce que les terres ne soient pas immatriculées au nom des collectivités, du fait de la mauvaise gouvernance et des considérations politiciennes. Sa remarque a fait l'objet d'acquiescements de la part de certains de ses pairs.
Pour ce qui est de l'immatriculation au nom de l'État, deux options se présentent. Soit L'État transfère les terres en pleine propriété aux collectivités locales, soit il leur accorde un bail emphytéotique. Dans le premier cas de figure, les collectivités locales pourront délivrer des baux aux usagers qui pourront les exploiter, les hypothéquer ou les céder. Dans le deuxième cas de figure, les collectivités seront réduites à accorder des sous-baux, ce qui est presque un retour à la case départ. Puisque le sous-bail n'offre pas les mêmes garanties que le bail.
Serigne Mboup a d'ailleurs été le premier à exprimer son désaccord à une telle hypothèse. Il demande que des titres fonciers soient directement délivrés aux usagers. Seule garantie qui peut booster les investissements et attirer les finances. Enfin, la commission compte doter le pays pour la première fois d'un document de politique foncière tout en mettant en place un dispositif de suivi de la réforme.
LA BOUCLE DE LA SONATEL, UN FREIN À L’ACCÈS OPTIMAL À INTERNET
ISMAËL CAMARA, PRÉSIDENT DU RÉSEAU DES JOURNALISTES EN TIC
Grace au numérique, les pays africains ont la possibilité de diversifier leurs économies, en investissant sans le e-commerce, en y intégrant les TICs dans secteur touristique, etc. Avec une part de 10% dans l’économie nationale, l’objectif des acteurs l’économie numérique, ambitionnent de porter cette part à 20% dans les 5 ans à venir. Mais les obstacles ne manquent pas. Dans cette interview, Ismaila Camara, Président du Rséeseau des journalistes en TIC, nous fait l’état des lieux. Entretien.
Quel est l’apport des Tic dans l’économie nationale ?
L’apport des Tic dans l’économie nationale est très considérable puisqu’ils contribuent à hauteur de 10% par an à l’économie nationale, ce qui équivaut à 3,3% du produit intérieur brut (PIB) du Sénégal depuis quelques années. Aujourd’hui, l’objectifs des acteurs notamment l’OPTIC qui est l’Organisation des professionnels des Tic et qui regroupe l’ensemble des entreprises du privé qui gravitent autour de ce secteur, c’est d’atteindre la barre des 20% en 2020.
Cet objectif est-il atteignable ?
Ce n’est pas une mince affaire quand on sait qu’aujourd’hui, véritablement il y a beaucoup de multinationales qui s’implantent de plus en plus dans le pays. Il y a davantage d’entreprises, de Pme et de start-up au niveau national qui se mettent en place dans ce secteur. Il faut noter que l’économie numérique est un secteur très divers parce qu’on trouve les télécoms, tous les services liés à l’informatique, ce sont des applications ainsi de suite. Donc il y a un large éventail activité des entreprises.
On note de réelles contraintes qui font que le secteur a du mal à décoller comme il faut. Certes, le Sénégal est en avance dans ce domaine quand on le compare à beaucoup de pays africains notamment de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique Centrale et d’une bonne
Mais je pense que pour atteindre cet objectif, il faut davantage travailler, mettre en place et régler tout ce qui a trait au débit, à la connectivité et que le coût de la connexion baisse. A mon avis, il faut que les autorités aient une vision dans ce sens, qu’elles aient une stratégie et de la volonté politique. Et c’est de notre rôle également en tant qu’acteurs des médias de contribuer au développement des Tics en mettant ces sujets au cœur de l’actualité.
Sur le plan technique est-ce qu’il y a des aléas qui font que les opérateurs ne puissent pas fournir le service à des coûts beaucoup plus abordables ?
Aujourd’hui la boucle de la Sonatel est un véritable obstacle parce qu’elle empêche la quinzaine de fournisseurs d’accès à l’internet de pouvoir se déployer sur le territoire national.
Donc en réalité, on n’a qu’un seul fournisseur d’accès aujourd’hui, à part les opérateurs qui sont également des fournisseurs d’accès. Vous voyez un peu que le jeu est biaisé dès le départ. Alors que si les fournisseurs d’accès à l’internet, pouvaient opérer facilement, ce sont de nombreux emplois qui auraient été créés.
En clair, c’est que si on laisse les fournisseurs d’accès à l’internet faire leur travail dans de bonnes conditions, cela conduira à la réduction du coût de connectivité. Et quand, il y a réduction de coût de connectivité, forcément les gens vont aller davantage sur internet.
L’autre question, c’est que si les gens vont sur internet, il faut aussi qu’ils aient des applications locales avec des contenus locaux. Ce qu’on ne peut pas avoir quand le débit n’est pas des meilleurs. Donc il faut davantage mettre l’accent sur la qualité du niveau pour que la 3G soit disponible sur l’ensemble du territoire sénégalais. Je pense qu’il est important de surmonter ses contraintes.
Il se pose aussi un problème de financement dans le secteur. Comment résoudre cette question ?
En effet, beaucoup de Pme sénégalaises du secteur des Tic se plaignent de ne pas pouvoir accéder aux financements auprès des banques. L’Etat peut essayer d’amoindrir le coût de la fiscalité pour permettre à ces entreprises de pouvoir supporter le personnel et que les banques aient confiance en elles. Cela pourra faciliter la tâche à ces banques et Pme pour investir dans le cadre de la recherche - développement. On est dans un domaine où c’est l’innovation qui prime sur tout. Donc je pense qu’il faudra également régler cette situation. Il faudra que les pouvoirs publics facilitent la tâche aux Pme pour ce qui est de l’accès au financement.
Le Sénégal a des écoles de formations dédiées aux métiers d’internet, des écoles d’informatiques. La question de la recherche et d’innovation est-elle bien prise en charge ?
En ce qui concerne la formation, le Sénégal a d’excellentes écoles en Télécommunication et en informatique, mais force est de reconnaître aujourd’hui que ces écoles ne proposent pas une offre qui répond aux besoins de la demande. Certes, il y a certains qui le font mais, ce n’est pas à 100% pour la recherche- développement. Comme je l’ai dit, c’est une question de d’innovation. Et, l’innovation demande des financements. Il faut que l’Etat puisse accompagner les acteurs des Tic et autres acteurs parce qu’il y a des incubateurs. Mais il faudra également qu’il y ait peut-être un fond de l’innovation numérique qui va permettre aux start-up et aux Pme du secteur de pouvoir disposer de fonds qui leur permettent de contourner un tout petit peu, le financement qui n’est pas disponible au niveau des banques pour x raisons.
En termes de chiffre quelle est la part des télécoms, notamment une grosse boite comme la Sonatel à l’économie numérique du Sénégal ?
En termes de fiscalité, la Sonatel contribue à hauteur de plus de 215 milliards de FCFA. C‘est quand même énorme. Et, je pense qu’à partir de ce niveau, on peut permettre aux entreprises qui sont dans le e-commerce de pouvoir développer leurs activités. Il faut que l’Etat facilite la tâche avec ses entreprises. Ce qu’il fera de même avec les nouveaux média. Il doit y avoir davantage de créativité. On parle de convergence. Pour qu’il y ait des développeurs dans vos entreprises, pour permettre de faire des vidéos de bonne qualité. Ce sont des réponses qui feront que les gens trouveront du bon contenu, un contenu local qui leur permettra de pouvoir rivaliser avec ce qui se fait ailleurs notamment dans les pays les plus développés. Mais également, je pense qu’à travers la gouvernance de l’internet, il faut que l’Etat du Sénégal puisse mettre en place son point d’échange sur l’internet. Cela permettra la réduction du coût élevé d’internet mais aussi cela permet à l’utilisateur de ne pas passer par Google internationale par ce qu’il y a une Google locale qui lui permet de pouvoir tout faire sur internet et à une fraction de seconde.
Qu’en est-il de la sécurité de la navigation ?
En termes de sécurité informatique, le point d’échange est une réponse parce qu’aujourd’hui les données sénégalais seront sauvegardées sur des moteurs qui se trouvent ici alors que ce n’est pas le cas actuellement. Quand on se connecte, on constate c’est lent parce que la commande passe par des centres qui se trouvent ailleurs et la réponse prend donc du temps pour venir. Si on arrive à mettre en place un point d’échange local, ça va résoudre ce problème et le contenu local va se développer et sera de meilleure qualité. Ensuite, il faudra mettre en place un conseil national du numérique comme l’avait annoncé le chef de l’Etat, il y a quelques mois.
Dakar, 24 oct (APS) - Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, a quitté Dakar ce samedi à destination de New Delhi où il doit prendre part aux réunions ministérielles préparatoires au Sommet Inde-Afrique.
Le Sommet Inde-Afrique se tiendra dans la capitale indienne les 29 et 30 octobre courant.
Cette rencontre devrait enregistrer la participation du chef de l’Etat, Macky Sall, qui, le 9 juillet dernier, a reçu une invitation dans ce sens, lors d’une audience accordée au Dr. Sanjeev Kumar Balyan, ministre de l’Agriculture, envoyé spécial du Premier ministre de l’Inde.
Dakar, 24 oct (APS) – L’érudition et la contribution d’Elikia Mbokolo à la vulgarisation de l’histoire africaine ont été magnifiées samedi à Dakar lors de l’hommage que lui a rendu le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA).
L’évènement s’est déroulé dans les locaux de l’institution de recherche en présence du Pr Mbkolo, chercheur émérite et ancien membre du Comité scientifique du CODESRIA, du Pr Iba Der Thiam, du recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ibrahima Thioub, du chef du département d’histoire de l’UCAD.
Il y avait également les Pr Boubacar Barry, Thierno Ba, Penda Mbow, Bouba Diop et d’autres enseignants et chercheurs africains et français présents à Dakar dans le cadre d’un colloque sur la Première Guerre mondiale.
Cette cérémonie d’hommage a été l’occasion pour le CODESRIA de ‘’célébrer l’œuvre et la contribution du Professeur Mbokolo à la connaissance et au développement de l’Afrique, au renforcement de la place des sciences humaines et sociales dans le développement de l’Afrique’’, selon le secrétaire exécutif de cet institut de recherche, Dr. Ebrima Sall.
Il était important pour l’institution de recherche d’exprimer cette ‘’reconnaissance’’ à l’endroit d’Elilkia Mbokolo qui est ‘’un grand intellectuel, un pédagogue, un enseignant hors pair’’, a dit Dr. Ebrima Sall, soulignant que cet hommage est aussi un ‘’message fort’’ en direction de la jeunesse africaine.
Présentant le Pr Mbokolo, Iba Der Thiam a indiqué qu’il appartient ‘’au cercle restreint des savants, penseurs, chercheurs et enseignants dont l’Afrique et le monde peuvent s’honorer’’.
Selon lui, le Pr Mbokolo ‘’incarne l’intégrité, la compétence et l’érudition doublées d’une capacité d’analyse et de réflexion hors du commun’’.
Iba Der Thiam a également insisté sur l’humanisme d’Elikia Mbokolo qui, selon lui, ‘’appartient à la phalange d’historiens la plus respectée du continent africain’’.
Le Pr Mbokolo s’est dit ‘’ému’’ par cet hommage que lui a rendu le CODESRIA, évoquant sa ‘’relation spéciale’’ avec Dakar, qui était la ‘’capitale des intellectuelles’’, et d’une ‘’manière générale’’ avec le Sénégal. Il a rappelé avoir vécu à Kinshasa dans un quartier où vivaient de nombreux Sénégalais.
Né en 1944 à Kinshasa, Elikia M’Bokolo a fait ses études universitaires à Paris où il a été élève de l’École normale supérieure. Après avoir obtenu son agrégation d’histoire en 1971, sa carrière universitaire se déroule principalement à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris.
Directeur d’études au Centre d’études africaines, il a enseigné aussi à l’Institut d’études politiques de Paris, à l’Institut des relations internationales et dans plusieurs universités non francophones, notamment à New York, Lisbonne et Porto.
En outre, Elikia M’Bokolo produit pour Radio France Internationale l’émission " Mémoire d’un continent ". Il enseigne à l’université de Kinshasa.
Il a publié une douzaine d’ouvrages, parmi lesquels " L’Afrique au xxe siècle : le continent convoité ", " L’Afrique noire. Histoire et civilisation ", " L’Afrique entre l’Europe et l’Amérique, la place de l’Afrique dans la rencontre des deux mondes’’, etc.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, OUMOU WANE
SALE TEMPS POUR LE TOURISME
Ce n’est pas la diversité des destinations qui manque, ni les attraits naturels et culturels, mais plutôt une grande prise de conscience et une forte volonté politique
Oumou Wane, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 24/10/2015
Quoi que l’on lise et quoi que l’on entende de nos dirigeants, le sujet de la rentrée ou plutôt le mot d’ordre établi au plus haut niveau, semble être la relance de notre tourisme, national et international. Réalité ou fiction ?
Le tourisme, on en parle toujours comme d’un marronnier, dans les creux de l’actualité chaude. On se réveille, on s’agite, on en fait une tartine et puis elle ne dégouline même pas.
Je blague mais enfin imaginons un peu, si c’était vraiment cela la priorité, si la clé était là, sous nos yeux : un Sénégal paisible et accueillant, une enclave de paix en Afrique, un berceau de l’humanité moderne et démocratique. Un Sénégal réconcilié qui ouvrirait au monde entier sa nature, ses cultures, sa gastronomie, ses rythmes et ses couleurs.
Non, excusez-moi, je rêve. Je délire, même. Il nous faudrait un peu plus de volonté et surtout une organisation des structures et des personnels pour un tourisme digne de ce nom… Un ministre qui boude le plus grand salon du tourisme du monde pour des détails de prise en charge et autres sornettes : je ne peux que m’en accabler tant c’est abracadabrantesque.
Pas besoin de beaucoup voyager pour s’apercevoir que le tourisme est un métier. Et c’est aussi une industrie, une grosse industrie qui peut générer des richesses pour tous et des milliers d’emplois durables pour notre pays. Des Sénégalais dans le tourisme, vous en voyez à l’étranger et ils font partie des meilleurs. Demandez à nos frères marocains pourquoi tant de nos compatriotes excellent dans leur métier chez eux ou ailleurs dans le monde, et jusqu’aux Etats-Unis.
Pour réussir la relance du secteur touristique chez nous, le Président Macky Sall en appelle à son «excellence», par «l’adaptation aux normes internationales de nos réceptifs touristiques et hôteliers, la professionnalisation des personnels en activité ainsi que l’accélération du développement de nouveaux sites et zones touristiques». Il demande également la contribution de notre réseau diplomatique et consulaire. Mais, n’était-ce pas déjà le cas ? Pourquoi pas tant que l’on y est, demander à la classe politique d’arrêter la violence verbale et ces cirques qui donnent une image déplorable de notre pays autant à l’interne qu’à l’international ?
Mais revenons à nos moutons, où plutôt à notre ciel d’azur que nous envie le monde entier. Allez disons-le, le Sénégal est un pays merveilleux, avec une diversité culturelle et géographique extraordinaire. Mais que faisons-nous de ce trésor ? Nos produits touristiques sont raplapla et mornes… Ils restent peu diversifiés et n’ont guère évolué depuis des années.
Dans la plupart des zones, on peine à inculquer une culture touristique entreprenante, afin de réduire la forte saisonnalité du tourisme mais aussi pour ne pas, exclusivement, miser sur les arrivées de touristes étrangers.
Voilà entre autres pourquoi le secteur du tourisme sénégalais, qui dispose pourtant de toutes les qualités des destinations recherchées, est en berne au lieu d’être au beau fixe. Manque de professionnalisme ou de professionnels reconnus, manque d’idées, de folie, de créativité, de renouvellement de l’offre et de véritable volonté politique, au-delà des mots vides de sens et d’action d’éclat sans lendemain.
La volonté politique ? Parlons-en. Certes des mesures ont été prises et c’est une bonne chose, comme celle de la suppression de ce stupide visa payant pour l’entrée au Sénégal. Mais est-ce suffisant quand il est temps de dépasser la mesure pour bâtir un vrai plan de relance globale du tourisme ?
Parlons de «relance globale» et par le détail. Commençons par notre capitale, car le tourisme, c’est d’abord une capitale. Que fait-on à Dakar pour recevoir les touristes ? Dakar est sale ! Et pire depuis la fête de la Tabaski, c’est un doux euphémisme que de le dire. La gérante de l'hôtel la Madrague à Ngor est assaillie par les poubelles à même les chambres des touristes. Quand pourra-t-on enfin faire comprendre à nos compatriotes qui jettent tous ces abats dans les caniveaux que ça les bouche, qu’un caniveau n’est pas un dévidoir ? Que les poubelles se trient, qu’il s’agit de civisme et de santé publique ?
En dehors de cet aspect repoussant et en attendant une véritable opération citoyenne «Dakar la ville propre», que fait Dakar pour les touristes ? Y trouve-t-on en nombre suffisant des bureaux, des offices de tourisme, des hôtesses, des agents spécialisés, des événements et des activités attractives ? Je n’ai pas en mémoire un seul événement international qui ferait de Dakar la ville phare de l’Afrique de l’Ouest.
Il est certain en revanche que «Dès l’aéroport, j’ai senti le choc». Alors là, c’est folklorique ! À la place d’agents assermentés, de zones marchandes ou de files de taxi, en guise de comité d’accueil, vous voici entouré d’une horde de gens hagards, de petits vendeurs et bidouilleurs à la sauvette, qui insistent pour vous changer votre argent, vous harcèlent et ne vous laissent plus respirer si vous n’achetez pas en outre l’une de leurs breloques, même si vous venez d’arriver.
En lieu et place de belles plantes dorées, miel et diaphane, aux diadèmes de fleurs, ce sont des gaillards au regard souvent inquiétant qui vous assaillent. Des taxis détraqués ou brinquebalants, avec des chauffeurs pas moins que cela, qui vous hèlent et vous chargent, pas si rassurants du reste, sans tarif officiel clair et ne parlons pas de leurs lacunes langagières… Et vous n’avez encore rien vu puisque vous n’êtes pas encore assis dans le taxi.
Lorsque, enfin, vautré dans ce siège dont le Skaï lacéré par le temps et rabiboché vous aspire le fessier, ses ressorts en ferraille se disputant votre chair tandis que vos oreilles souffrent le martyre avec le tintamarre de l’autoradio et que vos narines sont condamnées à respirer l’odeur nauséabonde qui se dégage des pots d’échappement et l’huile acre. Gorge serrée, marges de réflexion anéanties, vous vous dites bien que vos vacances vont détonner, que le dépaysement sera total, enfin le top quoi.
Prenons garde à notre image en veillant à nos comportements avant de chercher ailleurs le frein au tourisme au pays de la Téranga.
La sécurité ? Il faut une implication de tous les acteurs et une meilleure coordination entre la police touristique, les ASP (Agents de sécurité de proximité) et les agents de sécurité de la Sapco. Car effectivement, si l’on n’ose plus sortir de son hôtel le soir pour aller diner, déguster une langouste grillée, un yassa, un tiéboudieune ou un mafé, même la meilleure cuisine du monde aura du mal à passer. Après tout, les aires de nature sont protégées et les espèces également, alors pourquoi pas les êtres humains ?
La sécurité oui, mais aussi la qualité de l’offre Sénégal. Le niveau de son service et bien sûr, cette part d’immatériel qui fait le charme, pour aller à la conquête de l’Europe et du monde, mais avant tout de nous-mêmes, car un tourisme vivant et permanent, c’est d’abord un tourisme national. Voilà d’abord ce qui ferait du bien au tourisme sénégalais : une classe moyenne qui ait les possibilités de prendre des vacances et qui ait envie de les prendre chez nous.
Ce n’est pas la diversité des destinations qui manque, ni les attraits naturels et culturels, mais plutôt une grande prise de conscience et une forte volonté politique.
Quand pourra-t-on par exemple déclarer notre verte Casamance zone de paix et de fraternité ? Car même décrétée Zone Touristique d’Intérêt National au travers de mesures d’incitations fiscales et sociales de grande portée et déjà en vigueur, la Casamance attire en même temps qu’elle fait froid dans le dos dans l’esprit du voyageur.
Le Sénégal est sûr et agréable pourtant, la seule chose extrême que l’on peut y rencontrer, c’est la gentillesse. Le seul risque que l’on y prend, c’est de s’en éprendre. Notre paysse visite avec le cœur... L'hospitalité y est profondément ancrée. La Nature luxuriante et généreuse. La Culture incomparable. Le patrimoine magnifique. Le littoral merveilleux. Les découvertes infinies. La démocratie modèle et stable.
Alors pourquoi n’y vient-on pas ? Tout simplement parce qu’on ne le fait pas savoir. Notre Sénégal a décidé de ne pas se montrer. Notre Sénégal refuse de se promouvoir. Notre Sénégal ne lève pas le petit doigt. Notre Sénégal a enfin sciemment choisi d’être le dernier de la classe avec les meilleurs atouts du monde. Notre Sénégal fait de la politique pendant ce temps là, de la mauvaise politique avec ses croyances bruyantes hors du temps et n’a pas de temps pour autre chose. Entre la chèvre et le chou l’on se doit de choisir. Le tourisme, si nous le voulons sérieusement, nous nous devons de respecter les croyances et valeurs des visiteurs. Et d’écouter leurs doléances.
Pour que la Téranga redevienne une terre en vue, il est grand temps de donner un grand coup de pied dans la fourmilière ou plus concrètement d’y injecter massivement des investissements globaux comme la Côte d’Ivoire et le Congo le font avec des centaines de millions d’euros dans ce secteur stratégique, en misant sur des professionnels reconnus et en arrêtant les nominations grotesques.
À commencer par les métiers de l’aviation civile, des aéroports, des transports aériens qui pratiquent des tarifs exorbitants. Les hôtels de manière générale sont trop chers, avec des prix qui détonnent par rapport au niveau de vie du pays. Mais puisque le Sénégal du tourisme a décidé de rester au fond du trou en se contentant d’envoyer des signes étouffés depuis ses administrations pour dire qu’il est là alors qu’il n’en est rien, que peut-on faire, sinon le regarder descendre dans les limbes de l’obscurité et des occasions manquées de sa mauvaise promotion, en attendant de se faire ramasser par plus gourmand et plus pragmatique ? Échappe-t-on à son destin ? Certainement non, mais Tonton Bolloré viendra peut-être nous sauver.
New York (BDW, Envoyé spécial) - Alors que précédemment, il n'y en avait que pour des salons de l'habitat et de l'immobilier, cette fois, l'Association des Sénégalais d'Amérique (ASA) a organisé un Salon de l'Investissement à New York. Pour faire en sorte que la Diaspora, vu son potentiel financier élevé, occupe toute sa place dans le développement économique du pays.
New York restera toujours New York ! On a beau y revenir, à plusieurs reprises, on restera toujours frappé par la démesure caractérisant la ville surnommée Big Apple par ses habitants. En cette n du mois de septembre, la ville accueille de multiples délégations internationales venues de tous les pays du monde pour les besoins de l'Assemblée générale des Nations Unies. Les of ciels sénégalais y sont arrivés en grande force avec, à leur tête, le Président Macky Sall.
D'ailleurs, le Sénégal a été primé pour avoir atteint "le premier Objectif du Millénaire pour le développement qui consiste à réduire, de moitié, par rapport au niveau de 1990, la proportion nationale de personnes victimes de la faim". Une décoration à l'initiative de la FAO qui salue ainsi "la vision du Président Macky Sall en ce qui concerne la sécurité alimentaire. Son objectif de rendre son pays autosuffisant en riz et la mise en place de bourses de sécurité familiale sont un témoignage fort de l'importance accordée par le gouvernement sénégalais au besoin de la population de son pays. La FAO le soutient dans ses actions…".
L'ASA comme véhicule d'investissement
Pour en revenir au Salon de l'Investissement, il faut d'ores et déjà féliciter le très dynamique Ibrahima Sow, le nouveau président de l'ASA, qui a décidé d'innover et de placer son mandat sous le signe du changement positif. Comme l'a rappelé Bocar Sy (BHS), partenaire "naturel" de l'ASA, c'est en seulement 45 jours, depuis le dernier "Bamba's day" ( fin juillet) qu'a été prise la décision d'organiser le Salon de l'Investissement, de lancer les invitations et de s'occuper de la logistique. Un travail de titan, réalisé au pas de charge par une équipe, fortement mobilisée autour du président Ibrahima Sow qui impulsait et ne ménageait aucun effort. Au final, ce fut une très belle réussite.
En fait, entre les Sénégalais d'Amérique et leur pays d'origine, c'est toute une histoire. Une relation tellement fusionnelle qu'on a comme l'impression qu'ils n'ont jamais quitté le pays.
Il faut aller à Harlem, sur la 116ème rue, au quartier bien-nommé "Little Sénégal", pour s'en rendre compte. Tout l'environnement, le décor, les senteurs, les restaurants où l'on peut manger du bon thiébou dieune et autres commerces des produits du terroir, l'habillement, les discussions en wolof, le regroupement familial, les dahiras… Bref, tout renvoie au pays natal.
Avec une telle diaspora, point n'est besoin de théoriser sur le devoir d'assistance à la famille restée au pays, l'investissement lucratif pour assurer ses vieux jours. D'où cette vieille relation, depuis 23 ans, avec la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS), qui leur permet d'avoir un compte au pays pour épargner et investir dans l'immobilier, en particulier. Depuis 1992, BHS les accompagne dans tous leurs événements promotionnels du Sénégal. Jusque-là comme le principal sponsor. Désormais, avec la nouvelle mutation, le discours change radicalement. On parle d'opportunités d'investissement dans des secteurs porteurs ; d'entrepreneuriat, de création d'entreprises et d'emplois ; de partenariats mutuellement enrichissants. On met en exergue la force de frappe financière de la Diaspora avec quelque 800 milliards FCFA transférés au pays. Une manne qui ne demande qu'à être bien utilisée pour de l'investissement productif. D'ailleurs, une convention tripartite a été signée entre l'ASA, la BHS et SONAM pour des partenariats stratégiques. La BHS est en train de filialiser certaines de ses activités non-bancaires, comme le transfert, et l'ASA devrait y intervenir comme actionnaire. Ainsi, au lieu de recevoir de simples subventions, l'ASA pourrait prétendre à des dividendes. Une mutation en profondeur qui augure de lendemains enchanteurs…
Le focus sur Diamniadio et BHS
Pour répondre à la nouvelle donne, des structures d'encadrement de l'État comme le FONGIP, la SAPCO, la DGPU (Pôle Urbain de Diamniadio), AIBD (nouvel Aéroport Blaise Diagne) ont fait le déplacement à New York a n de présenter leurs projet-sphares, les dispositifs d'accompagnement, les outils et mécanismes de protection et de sécurisation des investissements, etc. A côté des institutions financières comme BHS, SONAM Assurances ou CGF Bourse qui ont présenté leurs produits innovants, leur offre de services de placement, de financement ou d'assurance.
A tout seigneur, tout honneur, il revenait à Bocar Sy, représentant Seydou Sy Sall empêché, de faire la présentation préparée par la Délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU). Une entité mise en place pour donner vie à un projet visionnaire du Président Macky Sall. Le Pôle Urbain de Diamniadio, au carrefour névralgique entre Dakar et le reste du pays. Il fallait sortir de Dakar qui ne cesse d'étouffer tout le pays avec une macrocéphalie urbaine tentaculaire. Seulement 0,3% du territoire national où se concentre 25% de la population et l'essentiel de l'activité économique. Une forte pression sur le foncier qui rendait l'immobilier à Dakar, hors de prix.
Pour inverser la tendance, le Président Macky Sall a pensé créer une nouvelle ville, verte, avec un cadre de vie attrayant et une mixité fonctionnelle et sociale (30% de logements sociaux). Avec le concours de la DGPU, les promoteurs sont allocataires d'assiettes foncières (titre foncier) avec aussi des incitations fiscales. La BHS n'est pas en reste avec un package incitatif pour encourager le logement social, avec des prêts bonifiés pouvant atteindre 25 millions FCFA sans apport personnel, durer jusqu'à 25 ans et au taux compétitif de 7,5%. Qui dit mieux ? Diamniadio devrait être une vraie ville où il fera bon vivre, où on pourra étudier, travailler, se distraire, avec les fonctionnalités requises. Il est prévu à terme 40 000 logements, des activités économiques génératrices de 75 000 emplois sur 4 ans. Diamniadio, c'est également un fort volontarisme politique avec déjà le Centre international de conférences Abdou Diouf (COCAD), sans compter les 8 ministères qui devront y être délocalisés, la 2ème Université de Dakar et le parc industriel en construction, les immeubles de bureaux et d'appartements des promoteurs privés GETRAN ou Senegindia…
L'État et le prive avec la diaspora
Pour compléter cette présentation détaillée de la DGPU par Bocar Sy (BHS), place à Souleymane Niane (SONAM) pour expliquer le rôle de l'assurance dans le cycle d'investissement des Sénégalais de la Diaspora. Dès l'identification du projet à son exploitation, l'assureur accompagne le promoteur pour sécuriser son investissement et sa personne. A travers des produits d'assurance des biens et des personnes, physiques et morales. Contre les risques d'incendies, de bris de machines, de dégâts des eaux pour les entreprises. Pour des assurances-maladie, de retraite complémentaire, de décès… pour l'investisseur et ses employés.
Quant à Abdourahmane Sy, Directeur des Opérations du FONGIP, il a d'abord rappelé que les rejets des dossiers de financement sont imputables à un manque de garanties (51%) et de personnes garantes (14%). D'où le bien-fondé évident de la création du Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP). Pour la Diaspora, le FONGIP a créé un sous-fonds qui leur est dédié : le Fonds de garantie des investissements des Sénégalais de l'extérieur (FOGARISE). C'est pour promouvoir l'exploitation des opportunités dans ce qui est appelé des "pôles sectoriels prioritaires" tels que l'agriculture, l'élevage, les TIC, le tourisme…
Parlant de tourisme, Bocar Ly, DG de la SAPCO, a suggéré à ses compatriotes de l'Extérieur de revenir, plus souvent, en vacances au pays, en y amenant leurs amis et contacts étrangers en tant qu'ambassadeurs de la Destination Sénégal. A ce propos, M. Ly a informé que la SAPCO travaille à identifier et aménager des sites d'accueil, à travers tout le pays, pour des projets touristiques. A l'image de la station balnéaire de Saly, des sites comme Pointe Sarène, Joal-Finio ou Mbodiène sont en phase d'aménagement a n d'accueillir des hôtels et villas de luxe, a n d'enrichir et d'améliorer l'offre de la Destination Sénégal.
Pour ce faire, rien de tel que l'opérationnalisation de l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), si attendu et dont son chef du Service Communication, Mouhamed Habiboullah Fall, projette pour "la n d'année 2016".
Un aéroport construit avec l'argent de tous les usagers de l'aéroport actuel de Dakar à travers la fameuse Redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA). Des fonds collectés et placés sous compte séquestre à BNP Paribas et servant à rembourser le prêt ayant permis de financer la construction de l'AIBD. Pour faire la différence et tirer pro t de son avantage comparatif géographique sur Abidjan et Accra, Dakar mise sur la création d'un centre de maintenance aéronautique et d'un centre de formation aux métiers aéroportuaires.
Lors des débats qui ont suivi les présentations, la BHS a décroché le jackpot des questions. Notamment sur les besoins d'accompagnement des projets de ses clients expatriés. A ce propos, Bocar Sy a essayé de se montrer assez pédagogue et didactique pour expliquer leur devoir de respecter la réglementation des changes au sujet du rapatriement de l'épargne des Sénégalais outre-Atlantique. Des conseils avisés sur les conditions de prêts pour les coopératives d'habitat de la Diaspora, l'obligation de garanties réelles en contrepartie des crédits octroyés à défaut de retenues sur salaires pour les employés résidant au pays, etc.