«La démocratie est-elle porteuse de développement»? C’est pour débattre de ce thème que de nombreux intellectuels ont été conviés, hier, à la célèbre maison d’édition «L’Harmattan». Et pour répondre à cette lancinante question, le conférencier, l’économiste du développement Ndongo Samba Sylla, a coupé la poire en deux.
Comme chaque mercredi, de nombreux intellectuels se sont retrouvés hier à la maison d’édition «L’Harmattan» pour débattre d’un thème. Hier, la question «La démocratie est-elle porteuse de développement?» était au cœur des discussions. Et pour l’introduire, personne de mieux placé qu’un économiste du développement qui peut également se targuer d’une casquette de sociologue. Et pour aborder le sujet, Ndongo Samba Sylla s’est longuement arrêté sur les termes « démocratie » et « développement » pour camper les débats. «Pendant plus de 2000 ans, la démocratie a été perçue un peu partout comme une affaire d’aristocratie qui ne prenait en compte que les intérêts d’une petite minorité. Aux Etats Unis, jusqu’en 1905, il n’a jamais été question de démocratie telle que nous la connaissons de nos jours», explique-t-il.
Poursuivant et s’arrêtant sur le cas du pays de l’oncle Sam, le conférencier considère que c’est la constitution même de cette confédération, qui s’est progressivement élargie, qui demandait à ce que les
Américains ferment les yeux sur certains principes. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale, relève-t-il, que la démocratie sous sa forme actuelle a commencé à gagner le monde, prenant de plus en plus en compte les préoccupations des minorités.
Prenant le cas du Sénégal, l’ancien champion du monde de scrabble estime : «si nous voulons nous développer, nous avons besoin de démocratie, pas de la démocratie vendue par les libéraux ou vendue par les occidentaux, mais d’une démocratie composée d’une réelle culture sur l’égalité des personnes et l’égalité économique». Car, souligne-t-il, cette démocratie-là peut être porteuse de développement. Mais, suffit-il d’organiser régulièrement des élections pour se présenter comme un pays démocratique ? « Après trois décennies de soi-disant démocratisation en Afrique, le fait est que, pour moi, nous ne pas sommes encore sortis de la trappe néocoloniale et de la trappe du néolibéralisme».
Et, poursuit-il, « à l’heure actuelle, notre revenu par habitant le plus consistant est inférieur de 8 % au revenu par habitant laissé par le colon, en 1960 ». Pour dire que malgré notre statut de pays démocratique, le développement est loin d’être acquis. Car, de son avis, «là où les autres pays réfléchissent sur le développement, nous passons notre temps à nous chamailler entre partis politiques ». Ce qui fonde son scepticisme « sur les performances des systèmes dits démocratiques »
UNE RÉELLE CULTURE DE L’ÉGALITÉ ET L’ÉGALITÉ ÉCONOMIQUE
Dakar, 28 oct (APS) – L’Afrique a besoin d’une démocratie bâtie sur une réelle culture de l’égalité des personnes et l’égalité économique pour assurer son développement, a soutenu, mercredi, à Dakar, l’économiste du développement Ndongo Samba Sylla.
’’Si nous voulons nous développer, a souligné M. Sylla, nous avons besoin de démocratie, pas de la démocratie vendue par les libéraux ou vendue par les occidentaux mais d’une démocratie composée d’une réelle culture sur l’égalité des personnes et l’égalité économique’’, a-t-il estimé.
Ndongo Samba Sylla introduisait le thème : ’’La démocratie est-elle porteuse de développement ? ‘’, à l’occasion d’une conférence organisée dans le cadre des "mercredis de l’Harmattan’’.
’’Après trois décennies de soi-disant démocratisation en Afrique, a-t-il relevé, le fait est que, pour moi, nous ne pas sommes encore sortis de la trappe néocoloniale et de la trappe du néolibéralisme.’’
En donnant l’exemple du Sénégal, l’économiste du développement soutient que ce pays sous-développé fait partie pourtant des pays dits démocrates, si l’on se base sur l’organisation d’élections et l’alternance politique.
"A l’heure actuelle, note-t-il, notre revenu par habitant le plus consistant est inférieur de 8 % au revenu par habitant laissé par le colon, en 1960."
’’Je pense que la démocratie libérale et mature est un pôle du développement économique bien qu’il y a beaucoup de failles et de vices en Afrique, mais cela ne veut pas dire que nous devons adopter le modèle du développement autoritaire’’, a-t-il soutenu.
Pour aller vers une réelle démocratie, M. Sylla invite les leaders africains à travailler sur la démocratie inter-étatique en vue de lutter contre l’impérialisme culturel.
Il propose également l’égalité inter-économique à l’intérieur des Etats tout en essayant de casser le monopole des partis politiques.
’’La où les autres pays réfléchissent sur le développement, nous passons notre temps à nous chamailler entre partis politiques (…) je suis sceptique sur les performances des systèmes dits démocrates’’, a-t-il conclu.
(SenePlus.Com, Dakar) - La Banque mondiale a procédé aujourd’hui, mercredi 28 octobre, au lancement du rapport Doing business 2016. C’était à son siège dakarois et en présence notamment du ministre sénégalais de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ. Le Sénégal, 153e sur 189 économies auscultées par l'étude, a gagné trois places par rapport à 2015. Figurant dans le peloton de tête des économies sub-sahariennes ; lesquelles sont désignées dans le rapport comme celles ayant amélioré le plus le climat des affaires. SenePlus vous propose les détails du classement du Sénégal ainsi que l’intégralité du rapport 2016 du Doing Business.
WASHINGTON, le 27 Octobre 2015 – Les économies de l’Afrique Sub-saharienne continuent de mettre en place des réformes qui améliorent le climat des affaires pour les entrepreneurs locaux, avec les membres de l’Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) étant particulièrement actifs durant l’année passée, d’après le rapport annuel sur la facilité de faire des affaires du Groupe de la Banque Mondiale.
Doing Business 2016: Mesure de la Qualité et Efficacité du Cadre Réglementaire, publié aujourd’hui, présente un total de 69 réformes mises en place dans 35 économies de l’Afrique Sub-saharienne. Parmi ces réformes, 29 ont été mises en place par 14 des 17 membres de l’OHADA.
Les réformes mises en place en Afrique Sub-saharienne représentent environ 30 pour cent des 231 réformes mondiales mises en place durant l’année passée. La région peut également se targuer de compter la moitié des 10 économies ayant le plus amélioré le climat des affaires, soit des économies ayant mis en place au moins 3 réformes et par conséquence ayant augmenté leur classement mondial: l’Ouganda, le Kenya, la Mauritanie, le Benin et le Sénégal.
La région se démarque pour l’indicateur de Raccordement à l’Electricité en termes de réformes mises en place. Sur les 32 réformes à travers le monde sur cet indicateur, 14 ont été mises en place en Afrique Sub-saharienne, avec le Kenya et l’Ouganda faisant des progrès remarquables dans ce domaine.
“Malgré de nettes améliorations, les gouvernements de l’Afrique Sub-saharienne vont devoir continuer à réduire le fossé qui les sépare des meilleures pratiques dans de nombreuses dimensions majeures de la facilité à faire des affaires, et ce particulièrement pour augmenter la fiabilité de l’accès à l’électricité ou encore pour fournir un système efficace de résolution des litiges commerciaux, des dimensions où la région obtient les scores les plus faibles à l’échelle mondiale,” explique Rita Ramalho, responsable du projet Doing Business.
Concernant la dimension de Raccordement à l’Electricité, cela prend en moyenne 130 jours pour un entrepreneur d’obtenir une connexion et, une fois connecté, les clients expérimentent de nombreuses coupures qui durent plus de 700 heures par an, faisant ainsi de la région d’Afrique Sub-saharienne la région avec la plus longue durée de coupures au monde.
La région est également faiblement classée sur les dimensions de Commerce Transfrontalier et de Transfert de Propriété.
Maurice est l’économie la mieux classée de la région avec un rang mondial de 32, performant particulièrement bien dans les dimensions de Payement des Taxes et d’Exécution des Contrats. A Maurice, cela prend seulement 152 heures pour un entrepreneur de payer ses taxes, comparé à la moyenne mondiale de 261 heures.
Le Rwanda est la deuxième économie la mieux classée de la région avec un rang mondial de 62. Le Rwanda a également mis en place le plus grand nombre de réformes dans la région, avec six reformes mises en places durant l’année passée. Le pays est le deuxième mondial sur la dimension d’Obtention de Prêts et le 12ème mondial sur celle de Transfert de Propriété. Dix ans auparavant, un entrepreneur au Rwanda avait besoin de 370 jours pour transférer une propriété, quand cela ne prend maintenant que 32 jours, encore moins de temps qu’en Allemagne.
Le Botswana, avec un rang mondial de 72, l’Afrique du Sud (73), et les Seychelles (95) font partie des économies les mieux classées de l’Afrique Sub-Saharienne.
Cependant, le Kenya et l’Ouganda ont connu une augmentation significative de leur classement, avec le Kenya passant au rang 108 et l’Ouganda au rang 122 cette année. Cela est principalement dû aux quatre réformes mises en place au Kenya dans les domaines de Création d’Entreprise, de Raccordement à l’Electricité, de Transfert de Propriété et d’Obtention de Prêts, ainsi qu’aux réformes mises en place en Ouganda dans les domaines de Création d’Entreprise, de Raccordement à l’Electricité et d’Obtention de Prêts.
Le rapport de cette année révèle le travail des deux dernières années d’élargissement significatif des indicateurs mesurant l’efficacité des règlementations des affaires, qui incluent le temps et coût pour être en règle avec toutes les réglementations gouvernementales, pour intégrer plus de mesures sur la qualité de la règlementation, reflétant mieux ainsi la réalité des opérations commerciales sur le terrain.
Sur les cinq indicateurs qui ont été modifiés dans ce rapport – Octroi de Permis de Construire, Raccordement à l’Electricité, Exécution des Contrats, Transfert de Propriété et Commerce Transfrontalier – l’Afrique Sub-saharienne a obtenu un score plus faible que la moyenne globale. Les économies de la région ont de la marge de progression sur l’indice de fiabilité de l’approvisionnement et de transparence des tarifs pour l’indicateur de Raccordement à l’Electricité et sur l’indice de qualité de l’administration foncière pour l’indicateur de Transfert de Propriété. Par exemple, l’Ouganda n’a pas de base de données électronique permettant de vérifier les charges ou de système d’information géographique. De plus, la conservation foncière et le cadastre n’ont pas de couverture complète des propriétés foncières au niveau national.
(SenePlus.Com, Dakar) - La vente de fruits est un commerce très florissant à Dakar. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
Sur les étals tenus essentiellement par des Guinéens, les "classiques" comme les bananes, les poires, les pommes..., font la pluie et le beau temps. Quant aux intermittents, raisins, fraises, melons, oranges, mangues, prunes..., ils pointent le bout du nez suivant les saisons.
En ce moment, la pastèque tient le haut du pavé. Délicieux, sucré et riche en eau, elle est présentée comme le fruit de la saison des pluies par excellence. Mais malgré sa popularité et son prix accessible, elle réussit rarement à compenser les pertes des vendeurs en cette période forte canicule. Un temps durant lequel les ventes peinent à grimper moins à cause de la rareté des clients que du fait de la chaleur. En effet les fruits pourrissent en même temps que la transpiration happe les corps.
Pour SenePlus, des vendeurs de fruits lèvent le voile sur le fonctionnement de leur secteur.
La chambre des notaires de Dakar a tenu, ce jeudi, la 4è édition des journées portes ouvertes du notaire, sur l'esplanade de l'hôtel de ville de Dakar, sous le thème : «Le notaire au service de la paix sociale ». L’objectif de cette initiative est clair : faire connaitre la profession et les services du notaire dans un Etat de Droit, afin de pacifier les relations sociales, gage d’une paix durable.
A quoi sert le notaire? Quand recourir à ses services et quel rôle joue-t-il dans la société? C’est pour répondre à ces questions que les notaires du Sénégal ont décidé de sortir de l’ombre en consacrant une journée de réflexion et de vulgarisation à leur profession.
Officier délégataire des fonctions d’authentification concédées par l’Etat, le notaire est très peu connu dans la société aussi bien au « Sénégal ou ailleurs dans le monde», a noté Sidiki Kaba, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux. C’est justement pour corriger cette tare que la chambre des notaires du Sénégal a initié ce rendez-vous annuel qui est à sa 4è édition.
C’est en clair une sorte d’offensive communicationnelle que ce corps a lancé pour aider les citoyens dans leur vie de tous les jours. En effet, par ignorance, certains citoyens ont pris des décisions importantes qui leur ont causé beaucoup de tort à un moment de leur vie. Alors qu’une consultation préalable d’un notaire les aurait épargnés tout simplement.
Ainsi pour Pape Sambaré Diop, avec ces journées portes ouvertes, il s’agit de « bien et mieux faire connaitre le notaire et la profession notariale car, bien connu, mieux nous servirons»
Pour Me Sidiki Kaba, le ministre de tutuelle des notaires, qui a présidé l’ouverture de la journée, le notaire et un pacificateur de relations entre les hommes, entre les structures, entre leurs relations conflictuelles". C’est à ce titre que les services notariers sont porteurs de paix dans la société.
Le ministre de la Justice a, à l'occasion, salué la qualité et le professionnalisme des notaires sénégalais. Deux éléments qui, de son point de vue, participent au "rayonnement et au prestige du Sénégal" sur le plan international. Ce qui a d'aileurs participé à porter le Sénégalais Daniel-Sédar Senghor, premier africain, à la tête de l’Union internationale du notariat.
Rôle du notaire
Revenant sur le rôle de ces professionnels du droit dans la société, le ministre a expliqué les différents domaines où les notaires sont sollicités et interviennent. «Ils sont à la fois acteurs juridiques parce qu’ils ont une connaissance qui leur permet de conseiller tous les citoyens qui ont besoin de leur service, professionnels, ils vous permet de résilier tous les actes qui ont une authenticité , acteurs économique parce qu’ils jouent un rôle dans la sécurisation de l’environnement des affaires, les notaires sont également acteurs sociaux parce que, lorsque vous avez des problèmes a regler sur le plan matrimoniale ou sur tout autre plan qui va engager votre vie, le notaire est là pour vous aider ».
L’explication du ministre a un intérêt d’autant plus que le grand public ignore ce à quoi sert un notaire. C’est à juste titre que le président de la Chambre des notaires Pape Sambaré Diop, dans son allocution, a fait sienne une citation d’un ancien président du conseil supérieur du notariat français qui disait que «les notaires sont mal aimés parce que mal connus».
A cette journée, les notaires ont organisé, dans des stands installés, à l’occasion, des séances de consultations juridiques gratuites à l’intention des populations.
La cérémonie la démarré le jet des plusieurs colombes symbole de la paix. Un acte en parfait adéquation avec le thème retenu cette année par la corporation qui compte seulement une cinquantaine de professionnels dans le pays.
Une cinquantaine de notaires en deux siècles
Pour résumer l'importance des notaires dans la société, le président de l'union internationale des notaires, Me Daniel-Sédar Senghor, a souligné en marge de la cérémonie que les notaires aident à prévenir des situations de guerre.
L’histoire du notariat au Sénégal remonté aux années 1800 avec l’arrivée des premiers colons. Le premier notaire du Sénégal nommé officiait alors à Saint-Louis. Curieusement, plus de deux siècles après, le Sénégal ne compte pas plus d’une cinquantaine de notaires pour une population d'environ 14 millions d'habitants.
Pour Me Daniel-Sédar Senghor, ce nombre limité de notaires au Sénégal peut s’expliquer par le fait que la profession n’a pas beaucoup d'activités dans le pays. Faute de sensibilisation, beaucoup ignorent le rôle du notaire dans la société et, pourtant tous les rapports sociaux entre citoyens sont régulièrement soumis à des contentieux. A cela, il faut ajouter l’analphabétisme qui d’une bonne partie de la population au Sénégal et en Afrique qui font que les notaires ne sont pas beaucoup sollicités.
Profession noble et réservée à une certaine classe hier, la profession est de plus en plus ouverte à tous. Mais dans tous les cas, il faut de la compétence.
DAKAR VA ACCUEILLIR EN 2016 LE SOMMET AFRIQUE-FRANCE-CHINE
Paris, 27 oct (APS) - Le Premier ministre francais Manuel Valls a annoncé, mardi à la sortie d’une audience avec le chef de l’Etat Macky Sall que le Sénégal, va organiser en début d’année prochaine le sommet économique Afrique-France-Chine.
’’Je suis heureux d’annoncer que le Presient Sall a accepté d’accueillir à Dakar le sommet Afrique-France-Chine’’, a déclaré le Premier ministre francais à sa sortie d’audience à la résidence de l’ambassadeur du Sénégal à Paris.
Les Premiers ministres des pays respectifs vont travailler à la réussite de ce sommet qui sera un espace d’échanges pour capter des investissements dans divers domaines d’activités (energie,agriculture, eau, etc.), a soutenu M. Valls.
Au -delà du sommet en perspective, ’’nous avons discuté d’autres rendez-vous importants comme la COP 21 prévue en novembre prochain à Paris et le rôle important que l’Afrique et le Sénégal jouent pour sa réussite’’, a dit le chef du gouvernement français.
Macky Sall et Manuel Valls ont évoqué des sujets comme la lutte contre le terrorisme, la stabilité, a la sécurite, la coopération économique entre la France et le Sénégal.
Parlant de la mobilité dans l’espace francophone, le Premier ministre francais a souligné que l’Afrique est ’’un continent d’avenir’’ que l’Europe doit soutenir en facilitant, entre autres, la mobilité des étudiants, des hommes d’affaires, des investisseurs, etc.
LE FMI PRÔNE LA PRUDENCE MONÉTAIRE ET LA RÉDUCTION DES INÉGALITÉS
Dakar, 27 oct 2015 (AFP) - Face au déclin de la croissance en Afrique subsaharienne - 3,8% prévu cette année et 4,3% en 2016, contre 5% en 2014 - le Fonds monétaire international (FMI) prône la réduction des inégalités et met en garde contre l'interventionnisme monétaire, dans son rapport régional semestriel publié mardi à Dakar.
Dans ce document intitulé "Faire face à un environnement qui se dégrade", le FMI énumère trois facteurs de "la croissance vigoureuse de la région au cours de la dernière décennie": "amélioration considérable du climat des affaires et de l'environnement macroéconomique", niveau élevé des cours des matières premières et "conditions financières mondiales particulièrement favorables".
Les deux derniers facteurs ayant "perdu récemment beaucoup de leur vigueur", l'institution financière appelle les Etats à rechercher de nouveaux gisements de croissance.
Elle leur conseille de "préserver la stabilité macroéconomique, y compris permettre aux taux de change de se déprécier pour amortir les chocs de termes de l'échange, investir dans les infrastructures qui améliorent la productivité tout en veillant à la viabilité de la dette", ainsi que de lever les obstacles au commerce et d'améliorer encore le climat des affaires.
Sur le plan monétaire, "les interventions devraient être limitées aux épisodes de mouvements désordonnés des taux de change", plaide le FMI.
"L'Afrique subsaharienne est l'une des régions du monde où les inégalités - de revenu et entre femmes et hommes - sont parmi les plus fortes, même en tenant compte de ses niveaux plus faibles de revenu par habitant", souligne-t-il par ailleurs.
"La réduction des inégalités pourrait se traduire pour la région par des gains considérables en termes de croissance économique", selon le rapport, qui les estime à "près d'un point de pourcentage par an si l'inégalité était ramenée aux niveaux observés dans certains pays émergents dynamiques d'Asie".
En revanche, le FMI table sur une baisse "sans doute durable de la demande mondiale de matière premières", notamment de pétrole, en raison du ralentissement de l'économie chinoise.
La chute des cours frappe les huit pays exportateurs de pétrole de la région "qui contribuent environ pour moitié au PIB de l'Afrique subsaharienne et dont font partie les deux plus grands producteurs, le Nigeria et l'Angola", mais aussi ceux de "métaux durs (comme l'Afrique du Sud, la Guinée, la Sierra Leone et la Zambie)", précise-t-il.
"Outre le pétrole, les principaux produits d'exportation de la région sont, entre autres, le cuivre (République démocratique du Congo et Zambie), le minerai de fer (Liberia et Sierra Leone), le charbon (Afrique du Sud et Mozambique), l'or (Afrique du Sud, Burkina Faso, Ghana, Mali et Tanzanie) et le platine (Afrique du Sud)", rappelle l'institution financière.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, IBE NIANG ARDO
L'INACCEPTABLE AU QUOTIDIEN
Le laisser-aller se généralise, les comportements proscrits sont banalisés, Dakar devient un trou noir de dépravation de toutes sortes, au fur et à mesure que l'incurie des autorités s'étale au grand jour
Ibe Niang Ardo, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 26/10/2015
Assise à même le sol tous les jours du matin au soir, une mendiante a élu domicile depuis plus de cinq ans en face de chez moi, épiant ainsi tous les mouvements de ma famille. Pourquoi en parler vous dites-vous ? C'est la coutume partout dans la capitale, je l'admets. Nous nous y sommes habitués, nous imaginant impuissants, devant ce phénomène lié à l'exode rural et la concentration à Dakar d'une grande partie de la population.
Mais l'autre jour, alors que je venais de garer ma voiture, j'ai croisé cette proche voisine. Un petit gobelet à la main, elle se dirigeait vers la chaussée comme pour aller traverser les deux voies, à sens opposés qui assurent la liaison aéroport-Patte d'oie. Ce petit gobelet en plastique fait aujourd'hui office de sotala, cette bouilloire d'antan qu'on remplissait d'eau et portait avec soi aux lieux d'aisances de l'époque, dépourvus de robinets.
Alors bien avisé, j'ai foncé à toute allure chez moi, convaincu du spectacle déplorable, dont je pourrais être témoin du haut de mon balcon. Hélas, je ne fus pas déçu. Avec ce gobelet à la main, bien indicateur de la destination du porteur, la dame était bien là, accroupie entre les deux voies, le temps de satisfaire la deuxième commission, sans aucune pudeur pour les passagers des voitures qui circulaient dans les deux sens. Mon imagination ne m'avait donc pas trompé. Je devine votre surprise cette fois-ci, car s'habituer à la présence de glandeurs qui pullulent dans nos rues, n'autorise pas forcément à imaginer ce degré d'incivilité et de malpropreté.
Masse critique de l'incivilité
De nos jours, l'incivilité a atteint une masse critique au point où des gens, qui par la force des choses sont part du décor des quartiers même les plus huppés de la capitale, se soulagent spontanément sur la voie publique, sans scrupules. Tout cela fait désordre et nous aurions tort de le banaliser.
Le désordre est le lit de la délinquance, le terreau de la grande criminalité qui mène lentement mais sûrement à la déliquescence d'une société. Ces infrastructures qui servent aujourd'hui de lieux d'aisance et de dépôt d'ordures, datent de seulement quelques années et ont coûté des milliards, investis pour l'amélioration de notre cadre de vie. Allons-nous continuer encore longtemps à investir des milliards de francs, dans des infrastructures qui dès le lendemain de leur inauguration, sont laissées à la merci de déprédateurs ?
Celles qui aujourd'hui sont en phase de réalisation connaîtront à coup sûr le même sort, si ces comportements destructeurs ne sont pas réprouvés sévèrement : personne ne parierait le contraire. Le message que donne chaque acte d'incivilité à l'endroit d'une infrastructure publique, ne serait-ce qu'un mur ou un arbre souillé, est que l'espace public, est un no man's land sous aucune autorité. Il s'en suit une surenchère dépréciatrice en toute impunité, le laisser-aller se généralise, les comportements proscrits sont banalisés à tous les coins de rue, la ville devient un trou noir de dépravation de toutes sortes, au fur et à mesure que l'incurie des autorités s'étale au grand jour.
Aller dans cette direction sans réagir, alors que la réversibilité est possible et ne tient qu'à notre engagement à prendre des initiatives heureuses, est inacceptable. Nous ne sommes pas une exception dans la race humaine et pareilles situations ont connu des solutions ailleurs. Ceux qui ont connu le Manhattan violent et dangereux de la fin des années 70 à celles 80 et le Manhattan d'aujourd'hui, où (j'en suis témoin) à 2h du matin une femme blanche pédale tranquillement son vélo dans les rues de Harlem, savent ce que je dis : la ville de New York a réglé entre temps son problème d'épidémie de crime. Comment ? Malcom Gladwell l'a analysé et nous en livre la recette dans un de ses livres.
Rudolph Guilliani élu maire de New York en 1994 est crédité d'avoir amélioré la qualité de vie des New Yorkais, peu enviable auparavant. Sous son magistère le crime a baissé de 57% et les meurtres de 65%, faisant de La grosse pomme, jadis connue pour ses rues dangereuses, la plus croquante, la plus sûre des grandes villes des États-Unis d'après le FBI.
Mais pour arriver à ce résultat, Guilliani s'était appuyé tout simplement sur une méthode qui avait fait ses preuves et donné des résultats spectaculaires à une petite échelle. Cette méthode est celle de la théorie dite de "broken windows" des criminologistes James Wilson et Georges Kellings, lesquels dans les années 60 avaient démontré dans une étude, comment une seule fenêtre de maison cassée et non remise en état à temps pouvait en entrainer d'autres, donner aux esprits malveillants un message de déréliction et mener à l'anarchisme et la violence.
Notez en passant que les tas d'immondices dans les rues, les glissières de sécurité des routes escamotées, laissées sur l'autoroute, les passagers sur les toits des transports en commun, etc., sont autant de broken windows.
L'expérience new yorkaise
Quand en 1985 le "New York Transit Authority" qui gère le Métro a nommé David Gunn au poste de directeur du Métro en vue d'un renouvellement du Parc, ce dernier, prenant tout le monde au dépourvu, porte toute son attention sur l'élimination des graffitis dans les wagons de métro. Un détail pour tous ses collaborateurs qui pensaient qu'il fallait plutôt s'attaquer à la violence constamment perpétrée dans le métro. Mais pour lui, adepte de la théorie de broken windows, les graffitis, même s'ils semblaient insignifiants, étaient une agression au cadre de vie et en cela le symbole de tout le désordre qui en découlait, crimes et violences y compris.
Cette bataille des graffitis gagnée, les vandales avaient compris le message et su à quoi s'en tenir avec ce nouveau manager : inutile de perdre son sommeil à aller à la station peindre un graffiti dans un wagon, puisqu'il n'aurait pas la chance d'être vu par aucun passager. Le Métro de New York avait ainsi totalement changé de look.
Cependant au même moment beaucoup de gens avaient l'habitude de voyager clandestinement impunément, en sautant les tourniquets dans les stations au lieu d'acheter un ticket. Les poursuivre pour seulement une infraction de 1,25 dollars semblaient dérisoires et très couteux, pour les autorités. Quand en 1990 William Bratton, un autre adepte de la théorie de broken windows fut nommé chef de la police des métros, il estima par application de celle-ci, qu'enfreindre délibérément la loi, quel qu'en soit le degré de légèreté supposé ne devait rester impuni. De 1990 à 1994 il a mis ses filets en place pour capturer systématiquement tout fraudeur du Métro et le trainer devant la justice. Lors des fouilles de ces délinquants, les porteurs d'armes, même de simples couteaux et les repris de justice en ont eu pour leur compte. Cela a permis de tenir les bandits à l'écart des métros et sécuriser ainsi les conditions de transport. C'est ce même William Bratton que Guilliani a porté à la tête du département de la police new yorkaise aussitôt après son élection en 1994. Les résultats ne se sont pas faits attendre.
À défaut de mieux pourquoi ne pas simplement appliquer avec rigueur ce qui a fait ses preuves ailleurs ? Il y a juste un mois les autorités parisiennes ont pris des mesures pour infliger une amende pouvant aller jusqu’à 98 euros, à toute personne prise en flagrant délit de jeter dans les rues de la capitale un mégot de cigarette ou un chewing-gum. N'avons nous pas le droit d'aspirer à un cadre de vie similaire à celui de ces sociétés ? Cela ne se discute pas.
La finalité de tout autre droit est l'amélioration du cadre de vie. Quand par contre aux environs de notre palais de la République, en plein cœur de la capitale, une tierce personne n'a aucune crainte à uriner sur la voie publique au moment où d'autres prennent des mesures pour un mégot jeté sur tout le périmètre de leur capitale, il y a problème.
Ce leadership du changement, obstinément tourné vers le résultat, qui ne transige pas avec le principe de recrutement de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut, ne négocie pas l'application des sanctions de rigueur et évalue périodiquement sans complaisance les progrès accomplis, dont Rudolph Guilliani a fait montre, est ce qui fait cruellement défaut à nos dirigeants. À la place de projets de société et de vision, ils n'ont que des programmes électoraux. Mais eux ne viennent pas d'ailleurs, ils émanent du peuple qui les a élus et ne changeront que si ce dernier opère des changements judicieux.
L'inacceptable qui conforte l'incrédulité des citoyens, c'est le constat pérenne que certains élus et autorités nommées à des postes de hautes responsabilités, soient personnellement les meilleurs exemples de broken windows.
Le gilet de sauvetage du Sénégalais Idrissa Ndiaye Césaire Sène sort du lot au Salon international des inventions de Genève en 2013, la plus ancienne et la plus importante manifestation sur les inventions et innovations à travers le monde. Le gilet du Sénégalais est une bouée de sauvetage contre la submersion et l’immersion en mer, dans les océans et les fleuves. Il sauve la victime contre la mort par noyade ou par hypothermie. Le sujet qui n’est pas en contact avec l’eau. Il ne peut rester plus longtemps dans un milieu aquatique en attendant l’arrivée des secouristes. Son temps d’attente avec moins de risques est plus long que ceux de tous les gilets qui sont fabriqués jusqu’ici. Le jury international composé à majorité d’européens ne pouvait rien faire sinon attester l’originalité et l’utilité de l’invention du Sénégalais.
Un grand virage. L’avocat Idrissa Ndiaye Césaire Sène troque sa robe noire contre les pinceaux et les applications des nouvelles technologies. Ce Sénégalais qui a exercé le métier d’avocat pendant 25 ans en France quitte les couloirs des cours et des tribunaux pour des ateliers. Il n’avait pas le choix. Mais il l’a aussi fait par conviction. Ce n’est pas lui un juriste qui va enfreindre les lois en vigueur dans l’Hexagone. Les textes interdisent un avocat d’être propriétaire d’une société. C’est incompatible en France.
Dès lors, malgré des incertitudes, il a préféré tourner le dos au prétoire. Il ne le regrette pas. L’avocat Idrissa Ndiaye Césaire Sène a remporté la médaille d’or du Salon international des inventions de Genève dans la catégorie sécurité et sauvetage. L’obtention d’une distinction à Genève est considérée à juste raison comme une consécration pour beaucoup d’innovateurs et d’inventeurs.
En effet, le Salon international des inventions de Genève est le plus important rendez-vous annuel au monde dédié exclusivement à l’invention et à l’innovation. C’est une sorte de coupe du monde des inventeurs. C’est une manifestation qui enregistre la participation de plus de 59.000 personnes venues de tous les coins de la planète.
Un jury international atteste l’originalité de son gilet de sauvetage. Le Sénégalais a révolutionné le gilet de sauvetage utilisé en milieu aquatique. Qu’est-ce qu’il y a d’original, d’innovant et d’inédit dans le gilet d’Idrissa Ndiaye Césaire Sène ?
A partir d’un clic sur un bouton, le gilet se gonfle et enveloppe la personne. Cette dernière respire à travers un orifice. « Le gilet est une structure gonflable. Il est muni d’un système déclenchement qui est synchronisé avec les 8 bouteilles de gaz. Il suffit juste de tirer sur ce levier qui va déclencher un crochet.
Ce crochet en se retirant va tirer les cordes qui vont percuter la bouteille et décrocher la ceinture qui va libérer la structure gonflable qui va couvrir la personne », démontre l’avocat qui est présentement au Sénégal. Ainsi la personne enveloppée peut flotter aussi longtemps en mer, dans les océans, dans un fleuve sans être au contact ni avec l’eau ni avec les prédateurs marins.
Le sujet n’est ni exposé à la mort par noyade, ni exposé à la mort par hypothermie. Le caractère original de son invention n’a pas fait l’objet d’aucune contestation de la part des membres du Jury international qui statue annuellement sur les innovations. Son gilet est sorti du lot parmi les inventions soumises à l’appréciation du jury.
Puisqu’à Genève, les examinateurs sont issus de différentes disciplines et ne transigent pas sur les critères d’originalité. Durant le salon, son stand ne désemplissait pas. Ce gilet protège aussi contre les torrents de boue et les avalanches de neige.
Le passage à l’étape de fabrication industrielle
Il ne lui reste que le passage à une production à grande échelle. Déjà, beaucoup de personnes en France et dans d’autres pays ont manifesté le besoin d’acquérir cet outil de protection. «Nous avons eu un écho très favorable auprès des personnes durant le Salon de Genève. J’ai obtenu une reconnaissance dans les pays comme la Chine et le Canada. Je suis sur le point de l’obtenir aux Etats-Unis et dans beaucoup d’autres pays.
Nous avons déjà produit un premier prototype. Il nous reste à aller vers une phase de production, mais comme vous le savez, en France, les industriels n’ont pas encore la culture de partage du risque. Ils attendent que les créations marchent pour venir. Ce n’est pas comme aux Etats-Unis », regrette Idrissa Ndoaye Césaire Sène. L’avocat n’a pas mis du temps pour s’adapter aux réalités des inventions et aussi à leur terminologie. Sa passion pour la technique ne date pas d’aujourd’hui.
Idrissa Césaire Sène avait opté pour la filière E, orientée vers les techniques et les mathématiques au Lycée Maurice Delafosse de Dakar. Par la suite, il donnera un nouveau cours à son cursus puisqu’il va approfondir ses études en sciences juridiques et politiques en France.
« J’ai fait mon doctorat en droit public à l’Université de Paris 10 et un Dea en droit pénal et politique criminelle à la Sorbonne. Je suis formé au Centre de formation professionnelle des avocats de Paris », rapporte le lauréat du Prix de l’innovation pour la catégorie sécurité et sauvetage de l’édition 2013 du Salon international de Genève.
LES PILIERS DE LA RÉFORME
Lansana Gagny Sakho, Directeur général de l’Ofor pour la la continuité du service et la qualité de l’eau
Au terme d’une visite dans les régions de Matam et de Tambacounda à la rencontre des populations et des associations d’usagers de forages, le directeur général de l’Office des forages ruraux Lansana Gagny Sakho apporte des éclairages sur la gestion du patrimoine hydraulique du monde rural. Il revient désormais à l’Ofor, conformément à la loi 2014-13 du 28 février 2014, de gérer les ouvrages hydrauliques de l’Etat implantés dans les périmètres non affermés.
Lesecteur de l’hydraulique rurale va bientôt entrer dans une phase de réforme. Quels sont les enjeux de cette réforme ?
L’objectif de la réforme, c’est d’arriver à casser cette césure qui existe entre l’hydraulique urbaine et l’hydraulique rurale. Nous voulons un accès équitable à l’eau aussi bien pour les Sénégalais des villes que pour ceux qui sont dans le monde rural.
Nous voulons simplement que l’on ne parle plus d’hydraulique rurale et urbaine mais d’hydraulique tout simplement avec une qualité de l’eau et un fonctionnement optimisé des infrastructures.
Cette réforme est une première en Afrique noire. Elle est en phase avec la volonté du chef de l’Etat son Excellence, le Président Macky Sall de casser la césure sociale qui existe entre les centres urbains et les zones rurales.
Quels sont les piliers de la réforme ?
Il y a trois piliers de la réforme. Le premier, c’est de permettre aux populations du monde rural d’avoir accès à l’eau potable. Le deuxième, c’est d’assurer une continuité du service. Le troisième c’est de régler les problèmes de qualité de l’eau. A cela, il faudra ajouter le fait que l’Ofor est maître d’ouvrage pour les collectivités locales.
Au-delà de nos missions, nous devons aussi assister l’ensemble des collectivités locales dans leur politique de développement de l’accès à l’eau potable.
Est-ce que nous allons vers une tarification unifiée dans le monde rural ?
Je pense qu’il faudrait rappeler les fondements de la tarification dans le monde rural. En réalité, c’est seul le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement qui a le pouvoir de fixer le prix de l’eau. Aujourd’hui, nous avons 1.500 forages. Nous avons autant de grilles tarifaires. Je ne dis pas que nous allons vers une unification mais nous nous acheminons vers une détermination du prix par périmètre affermé.
Cela va prendre du temps. Cela dépend du temps que nous allons prendre pour mettre en place une délégation du service public. Je peux dire que nous allons vers une logique d’harmonisation du prix de l’eau dans le monde rural. Dans des villes, nous avons un prix unifié. Le prix de l’eau à Dakar est le même qu’à Thiès. Nous allons dans cette logique.
Il y a des inquiétudes des Asufor par rapport aux grands centres urbains. Ces associations ne savent pas si ces centres seront sous le contrôle de la Sde ou de l’Ofor. Est-ce que vous pouvez apporter des éclairages sur cette question ?
Je comprends parfaitement le questionnement des populations. La question de la probable incorporation des « centres juteux » dans le patrimoine de la Sones n’est plus à l’ordre du jour. Cette question est réglée par la loi numéro 2014–13 du 28 février 2014 portant création de l’Ofor.
Je tiens à rassurer les Asufor de Kanel, d’Ourossogui, de Goudiry, de Bokidiawé et de Thilogne que nous avons rencontrées durant cette tournée, qu’elles vont rester dans le périmètre de l’Ofor. Je dois quand même avouer ma surprise qu’un cabinet continue à sillonner certains centres sous le prétexte d’une incorporation dans le périmètre de la Sones.
Comment l’Ofor compte-t-il veiller au respect des normes de qualité ?
La qualité de l’eau dans le monde rural est une question centrale. Nous devons passer d’une logique des années 60 jusqu’aux années 2000, qui consistait à fournir uniquement de l’eau aux populations des zones rurales sans trop se soucier de sa qualité à une gestion de l’accès à l’eau potable. C’est pourquoi qu’il faut aller très vite dans la délégation de service public.
L’accès à l’eau potable a un coût. Cet aspect requiert une capacité technique et financière. Les Asufor n’ont pas ces capacités. C’est pour cela que nous voulons franchir ce pas. Nous voulons mettre dans ce secteur des privés qui seront capables de régler ces problèmes.
Nous avons des problèmes de potabilité dans le bassin arachidier, dans le sud, dans la région de Kédougou, dans toute la Vallée du Fleuve Sénégal. Il nous faut des professionnels pour apporter des solutions permettant d’améliorer la qualité de l’eau dans le monde rural. Il ne faut pas se faire d’illusion, il existe une et une seule solution : la mise en place des délégations de service public.
Quelle est la place que les collectivités locales peuvent jouer dans cette réforme ?
La place des collectivités locales est centrale. En fait, dans les missions de l’Ofor, nous sommes maîtres d’ouvrage des collectivités locales, c’est-à-dire l’Ofor doit accompagner les collectivités locales. La deuxième chose, les collectivités locales n’ont jamais eu de redevance dans la vente de l’eau.
Même si nous sommes à l’ère de la décentralisation, le partenaire privilégié avec qui nous devons parler, ce sont les collectivités locales. Et, c’est dans ce cadre que l’Ofor s’apprête à organiser une grande réunion avec l’ensemble des maires du Sénégal pour expliquer les enjeux de la réforme.
Cette reforme est avant tout celle des collectivités locales. Ce sont les maires qui montent toujours au front quand les populations font face à des problèmes d’accès à l’eau. Dans la phase transitoire de gestion des ouvrages nous allons impliquer davantage les maires dans le processus.
Il y a une crainte de perte d’emplois pour les acteurs à la base. Quel est l’avenir des Asufor ?
Je pense qu’il nous régler deux choses rapidement. Je dois préciser que nous ne sommes pas dans une logique de remettre en cause le pouvoir des Asufor. Nous sommes dans une logique de coopération. Si l’on se réfère aux contrats d’affermage, les contrats public et privé, vous avez deux parties, l’Etat et le secteur privé.
Mais il y avait toujours une partie qui manquait. Et cette partie qui doit jouer le rôle de régulateur. Les Asufor vont jouer ce rôle de régulateur. Elles vont représenter les populations. Elles défendront et sauvegarderont les intérêts des populations. Nous aurons un contrat tripartite, Ofor, secteur privé et représentants des populations.
Certains villages sont devenus des centres urbains. Comment l’Ofor va-t-il prendre en compte l’extension du réseau ?
L’extension du réseau, je dirai même l’accès à l’eau se pose partout. Nous devons bannir les bornes fontaines. Nous devons soulager nos mamans, nos tantes et nos sœurs qui parcourent des kilomètres tous les jours pour aller chercher de l’eau. La vision de l’Ofor, c’est un foyer un point d’eau potable. Notre objectif, c’est de doter chaque foyer d’un robinet.
Cela demande de gros investissements. Nous allons essayer de travailler pour trouver des ressources financières pour cela. Ce n’est pas un travail qui sera fait dans un ou deux ans. Nous avons une direction claire pour atteindre cet objectif que l’on retrouve dans notre vision qui se résume par : un foyer un point d’eau potable.