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4 mai 2025
Diaspora
DIOMAYE-MACRON, L'HEURE DE VÉRITÉ
Les liens complexes entre Dakar et son ancienne puissance coloniale mettront à l'épreuve les ambitions réformatrices du président en déplacement à Paris ce mercredi. Les dossiers de la monnaie et du partenariat militaire sont de vrais tests
(SenePlus) - Dans sa première visite officielle hors d'Afrique depuis son investiture en avril, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye se rend à Paris ce mercredi pour afficher sa vision souverainiste, mais dans un contexte de liens profonds et complexes entre le Sénégal et son ancienne puissance coloniale, rapporte l'AFP.
"Le chef de l'État sera convié à un déjeuner par son homologue français", a indiqué la présidence sénégalaise, précisant que M. Faye participera au préalable au Forum mondial pour la souveraineté et l'innovation vaccinales à l'invitation de Gavi et de l'Union africaine.
Cette visite revêt un symbole fort pour le dirigeant panafricaniste de gauche de 44 ans, élu en mars sur la promesse d'une "rupture" avec l'ancien système. "Se déclarant panafricaniste de gauche, il a affirmé sa volonté de partenariats mutuellement bénéfiques à l'international", souligne l'AFP.
Pourtant, les relations entre Dakar et Paris sont historiquement denses, la France revendiquant d'être "le premier investisseur et bailleur d'aide publique au développement au Sénégal". Une présence remise en cause par le camp présidentiel, à l'image du Premier ministre Ousmane Sonko, ancien mentor de Faye.
"M. Sonko a accusé en mai l'Elysée d'avoir incité à la "persécution" d'opposants sous l'ancienne présidence sénégalaise", rapporte l'AFP, ajoutant que "MM. Sonko et Faye étaient encore en prison 10 jours avant la présidentielle".
Au cœur des discussions à venir, l'avenir du partenariat militaire franco-sénégalais cristallise les tensions. "M. Sonko a également jugé la présence de bases étrangères au Sénégal "incompatible" avec la souveraineté nationale", alors que "la France dispose de plusieurs emprises militaires à Dakar" et a entamé un désengagement sur le territoire.
Au-delà, la réforme de la monnaie, le franc CFA, héritage colonial, ou encore l'alignement du Sénégal sur le Mali et le Burkina Faso, qui ont "tourné le dos à la France", selon l'AFP, pourraient être sources de frictions.
Quelques mois après son accession au pouvoir, ce déplacement à Paris de Bassirou Diomaye Faye s'annonce comme un véritable test pour mesurer l'équilibre qu'il compte trouver entre ses ambitions souverainistes et le poids des réalités sur le terrain avec l'ancienne puissance tutélaire.
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PARIS ACCUSÉ DE VENGEANCE D'ÉTAT CONTRE LES VOIX DISSIDENTES
Seidik Abba et Niagalé Bakayoko réagissent aux propos chocs d'une ambassadrice de France pointant du doigt des journalistes "anti-français". Ils dénoncent une dérive antidémocratique en porte-à-faux avec les principes fréquemment brandis par la France
Dans un extrait choc de l'émission "Décrypter l'Afrique" de Le Média, le journaliste, auteur et chercheur Seidik Abba et Niagalé Bakayoko, présidente de l'African Security Sector Network, ont vivement réagi aux propos controversés de l'ambassadrice pour la diplomatie publique française en Afrique Anne Sophie Avé. Cette dernière avait en effet pointé du doigt les journalistes Alain Foka et Claudy Siar, les accusant d'alimenter un "discours anti-français" à travers leurs médias supposément financés par des pouvoirs publics.
Une attaque frontale qui soulève de vives inquiétudes quant au respect de la liberté de la presse et du droit à la critique. Seidik Abba dénonce ainsi une forme de "vengeance d'État" à l'encontre des voix dissidentes, citant les cas de Michel Zodzi au Niger qui s'est vu révoquer son visa, ou encore son propre cas où on lui a refusé l'accès à un avion du ministère français, en raison de ses positions critiques.
"Cette forme de vengeance d'État n'apporte rien à la France et peut même contribuer à sa non-popularité", martèle le chercheur, appelant Paris à faire preuve de cohérence en acceptant les critiques, comme elle l'exige d'autres États sur les questionsdes droits humains.
De son côté, Niagalé Bakayoko pointe une grave confusion entre médias d'État asservis et médias de service public indépendants. Elle rappelle qu'en France, si l'État finance certains médias, ceux-ci gardent une ligne éditoriale libre, contrairement aux injonctions du président Macron jugées "préoccupantes".
Un débat brûlant qui met en lumière les défis de l'indépendance des médias et de la liberté d'expression, piliers fondamentaux d'une réelle démocratie. Les mises en garde de Seidik Abba et Niagalé Bakayoko résonnent avec force : la France doit elle-même respecter ces principes si elle veut conserver sa crédibilité et légitimité à les défendre ailleurs.
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AES-CEDEAO : LES CLÉS DE LA MÉDIATION SÉNÉGALAISE
L'avenir de l'intégration régionale repose sur un délicat compromis à trouver. Les nouvelles autorités sénégalaises, fières de leur légitimité électorale, semblent les mieux placées pour ce rôle de médiateur auprès des deux parties
(SenePlus) - Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye semble déterminé à jouer les médiateurs pour résoudre la crise entre la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les trois pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) - Mali, Burkina Faso et Niger. Selon une récente étude de l'Institut d'études de sécurité (ISS), "les nouvelles autorités sénégalaises, s'appuyant sur les efforts déjà consentis par des États de la région, sont bien placées pour apporter une contribution utile, au regard du sentiment favorable dont elles jouissent auprès des dirigeants des pays de l'AES."
Cette médiation s'avère cruciale pour préserver les acquis de près de 50 ans d'intégration en Afrique de l'Ouest. Comme le souligne l'ISS, "la CEDEAO, malgré les difficultés qu'elle traverse, est un outil indispensable qui doit être préservé. La libre circulation des personnes et des biens est un acquis majeur qui distingue l'Afrique de l'Ouest des autres régions du continent."
Cependant, la tâche s'annonce ardue. D'un côté, les dirigeants militaires des pays de l'AES, arrivés au pouvoir par des coups d'État, semblent déterminés à consolider leur emprise en repoussant indéfiniment les élections. De l'autre, la CEDEAO peine à faire respecter ses principes démocratiques et son rejet des changements anticonstitutionnels.
"Les dirigeants des États de l'AES indexent la CEDEAO pour son manque d'assistance dans leur lutte contre le terrorisme", note l'ISS. Un soutien accru dans ce domaine pourrait être un levier pour convaincre le Mali, le Burkina et le Niger de rester au sein de l'organisation régionale.
Mais l'institut prévient : "La volonté affichée des régimes militaires de rester de façon durable au pouvoir, en faisant fi de leurs engagements initiaux de diriger des transitions de courte durée est de plus en plus remise en cause par les acteurs politiques et de la société civile."
Une solution intermédiaire pourrait être de "prolonger raisonnablement les transitions en cours, avec des indicateurs clairs" sous l'égide de la CEDEAO, pour ensuite organiser des élections crédibles et inclusives.
L'ISS voit aussi dans cette crise "l'occasion d'accélérer le processus de réforme de l'organisation régionale" afin de la doter de plus de moyens politiques et financiers pour prévenir les coups d'État.
En définitive, l'avenir de l'intégration régionale repose sur un délicat compromis à trouver. Les nouvelles autorités sénégalaises, fières de leur légitimité électorale, semblent les mieux placées pour ce rôle "d'honest broker" auprès des deux parties. Un échec les condamnerait à regarder impuissantes le naufrage de l'un des rares projets d'unité réussis du continent africain.
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CONTRE L'ARROGANCE DES PUISSANTS
Boubacar Boris Diop fustige l'impression de toute-puissance de certains médias occidentaux à vouloir décider seuls de la narrative africaine. Il pointe du doigt leur désinformation sur des sujets comme le génocide des Tutsis au Rwanda
Dans une intervention fracassante sur Sunu Label TV, l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a déclaré avec force l'arrogance et le mépris dont font preuve les puissances occidentales lorsqu'il s'agit de traiter des sujets africains.
Diop a fustigé la récente campagne médiatique diffusée par 50 journalistes internationaux accusant le Rwanda de répression. Selon lui, cette attaque concertée n'est que le reflet de "l'arrogance des puissants" qui pensent pouvoir dicter leur vérité.
"Ils ont l'impression que la seule mention du titre de leur journal doit faire détaler tout le monde de panique", a cinglé Diop, pointant un "coup d'épée pitoyable dans l'eau" dicté par des motivations obscures.
L'auteur de "Murambi, le livre des osements" a également déclaré le traitement outrancier réservé au président Paul Kagame, perçu comme "le méchant" alors que d'autres dirigeants bien plus autoritaires sont épargnés. "On dirait que l'Occident s'accorde mieux des chefs d'État corrompus qui s'enrichissent que de quelqu'un comme Kagame qui a une certaine éthique", a-t-il déploré.
Mais c'est surtout l'arrogance à nier l'évidence du génocide des Tutsis en 1994 qui a scandalisé Diop. Citant des sources négationnistes biaisées, la campagne médiatique "crache sur les cadavres" des victimes, a-t-il énoncé avec émotion. "Quelle arrogance de se donner ce droit ! Au nom de quoi le fait-on ?", s'est indigné l'intellectuel sénégalais, évoquant une "faillite morale".
Face à cette désinformation arrogante, Diop a appelé les Africains, notamment les jeunes, à rejeter la « passivité » et à cultiver un esprit critique indépendant sur les questions continentales.
ADIEU LES BASES FRANÇAISES EN AFRIQUE DE L'OUEST
Paris prévoit un repli massif de ses troupes prépositionnées, dont près de 250 au Sénégal. Un virage stratégique dicté par un vent de défiance et de remise en cause de l'ancien ordre "franco-africain"
(SenePlus) - Paris prévoit de réduire à quelques centaines d'hommes sa présence militaire en Afrique de l'Ouest et centrale, selon des informations obtenues par l'AFP de trois sources concordantes. Cette décision s'inscrit dans le cadre de partenariats "rénovés" et plus discrets annoncés par Emmanuel Macron après les revers subis au Sahel.
Selon le plan envisagé par l'exécutif français, actuellement en discussion avec les partenaires africains, le nombre de forces françaises "prépositionnées" sur des emprises militaires en Afrique de l'Ouest sera drastiquement réduit. Seule une centaine de militaires seraient maintenus au Gabon, au Sénégal et en Côte d'Ivoire, et environ 300 au Tchad.
"Sous réserve d'un changement de cap, le dispositif devrait ainsi compter à l'avenir aux alentours de 600 militaires, mais sera appelé à croître ponctuellement au gré des besoins exprimés par les partenaires", expliquent les sources de l'AFP proches du dossier.
Un repli historique pour la France
Il y a seulement deux ans, l'ancienne puissance coloniale comptait plus de 5.000 soldats déployés dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane au Sahel. Mais elle a progressivement été poussée dehors par les juntes au pouvoir à Bamako, Ouagadougou et Niamey, au profit notamment de la Russie.
"Le Tchad est le dernier pays du Sahel à héberger des soldats français. Mais il est désormais encerclé par des pays accueillant des forces paramilitaires russes", souligne l'AFP.
Un accès logistique maintenu
Emmanuel Macron a chargé l'ancien ministre Jean-Marie Bockel de discuter avec les pays africains des nouvelles modalités de la présence militaire française. Selon M. Bockel, cité par l'AFP, "la France souhaite aujourd'hui une présence visible moindre, mais maintenir un accès logistique, humain, matériel à ces pays".
L'armée française prévoit la création cet été à Paris d'un commandement dédié à l'Afrique. En Côte d'Ivoire et au Sénégal, pays allié clé, la réduction des effectifs a déjà commencé.
Le nouveau Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, critique envers Paris, a réaffirmé "la volonté du Sénégal de disposer de lui-même, incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères", tout en précisant ne pas remettre en cause les accords de défense bilatéraux.
Rôle futur limité de la France
Selon le chef d'état-major français, cité par l'AFP, les bases françaises en Afrique "et leur visibilité sont devenues difficiles à gérer". L'armée pourrait "mutualiser" ses bases avec d'autres partenaires ou les rétrocéder.
Le futur dispositif resserré devra permettre d'"entretenir des relations" avec les armées locales, "garantir des accès stratégiques", "recueillir du renseignement" et "poursuivre les actions de partenariats opérationnels", mais plus de missions de combat.
Les soldats français apporteront essentiellement de la formation et des capacités aux pays demandeurs. Paris compte aussi adopter une posture plus souple en matière de ventes d'armes.
La base française de Djibouti, point d'appui stratégique face au détroit de Bab el-Mandeb, n'est pas concernée par cette réduction.
LA PUDEUR, VALEUR CARDINALE RAPPELÉE À MASSALIKOUL DJINANE
Cheikh Moustapha Mbacké a souligné devant les fidèles que la pudeur est constitutive de la foi et permet de suivre les recommandations du livre saint dans les rapports humains comme dans la dévotion
L’iman de la mosquée Massalikoul djinane, Cheikh Moustapha Mbacké, a mis en exergue, lundi, l’importance de la pudeur dans la pratique de la religion musulmane et dans les relations humaines.
“La pudeur fait partie de la foi en Dieu. Elles sont indissociables’’, a prêché l’iman Cheikh Moustapha Mbacké devant de milliers de musulmans dans son prêche de la prière de l’Aïd el Kébir.
La pudeur permet au musulman de suivre les recommandations du Coran et le rapproche de Dieu, a ajouté l’iman Mbacké.
Il a aussi relevé l’importance de la pudeur dans les relations humaines. “La pudeur défend au musulman de prendre le bien d’autrui et de faire du mal aux autres’’, a-t-il dit.
La pudeur protège contre le mal, mène vers le droit chemin et conduit vers le bonheur, a-t-il enseigné.
Selon l’iman de la Mosquée Massalikoul djinane, une personne sans pudeur ne ressent pas d’émotion et ne mesure pas non plus la gravité des actes qu’elle pose.
“Si tu es dépourvu de pudeur, c’est comme si tu manques de d’humanisme’’, a-t-il dit.
CANICULE MORTELLE LORS DU HADJ
Des températures extrêmes ont frappé la ville sainte de La Mecque cette semaine, entraînant le décès de plus d’une douzaine de pèlerins lors du grand pèlerinage musulman
(SenePlus) - Des températures extrêmes ont frappé la ville sainte de La Mecque cette semaine, entraînant le décès de plus d’une douzaine de pèlerins lors du grand pèlerinage musulman, selon les informations communiquées lundi 17 juin par les autorités saoudiennes et de plusieurs autres pays, comme l’a rapporté l’AFP.
Plus de 2 700 cas d’«épuisement dus à la chaleur» ont été recensés pour seulement la journée de dimanche à La Mecque, a indiqué le ministère saoudien de la Santé à l’issue du hadj. Les températures pourraient atteindre les 49°C ce lundi dans la ville, selon les prévisions météorologiques citées par le quotidien français Le Monde.
Ces conditions climatiques extrêmes ont directement entraîné la mort de quatorze pèlerins jordaniens, «après qu'ils aient subi une insolation due à la vague de chaleur extrême», a déclaré le ministère jordanien des Affaires étrangères. Téhéran a également fait état du décès de cinq pèlerins iraniens tandis que Dakar a confirmé trois morts sénégalais, sans toutefois préciser les causes.
Face à ces drames humains, les autorités saoudiennes ont mis en garde les fidèles contre les fortes chaleurs. «Les lieux saints enregistrent aujourd'hui les températures les plus élevées depuis le début du hadj qui peuvent atteindre 49°C, et nous conseillons aux invités de Dieu de ne pas s'exposer au soleil», a souligné le ministère saoudien de la Santé dans un communiqué cité par la chaîne de télévision Al-Ekhbariya.
Les consignes sanitaires ont également été rappelées par les autorités : «Porter un parapluie, boire régulièrement de l’eau et éviter de s’exposer au soleil». Car le hadj, l’un des plus grands rassemblements religieux au monde rassemblant près de deux millions de personnes cette année selon Ryad, se tient traditionnellement en été, période particulièrement chaude en Arabie Saoudite.
Cet épisode malheureux met une nouvelle fois en lumière les risques que fait peser le calendrier estival du pèlerinage sur la santé des fidèles. Alors que les cérémonies touchent à leur fin, le bilan humain de cette canicule pourrait s’alourdir davantage.
LE SÉNÉGAL PLEURE SES FIDÈLES À LA MECQUE
Trois Sénégalais partis pour le pèlerinage ont rendu l'âme en Arabie Saoudite. Le ministère des Affaires étrangères a rapidement réagi en assurant la prise en charge des défunts
(SenePlus) - Dans un communiqué rendu public dimanche 16 juin 2024, le ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal a annoncé le décès de trois pèlerins sénégalais à La Mecque, en Arabie Saoudite.
Selon les informations fournies, ces fidèles musulmans avaient rejoint les Lieux Saints de l'Islam par l'intermédiaire de voyagistes privés pour accomplir le pèlerinage, l'un des piliers de l'Islam. Malheureusement, la vie les a rattrapés sur les terres sacrées.
"Le ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a été informé du décès, à la Mecque, de trois (03) pèlerins, conduits par des voyagistes privés", indique le communiqué.
Face à cette lourde épreuve, les autorités sénégalaises ont rapidement réagi. "Le Consul général du Sénégal à Djeddah a été immédiatement instruit, en rapport avec la Délégation générale au Pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam, et les autorités saoudiennes compétentes, de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de l'inhumation, sur place des personnes décédées, conformément à la tradition musulmane", précise le texte officiel.
Cette tragique nouvelle a suscité une vive émotion au sein du gouvernement sénégalais. Madame Yassine Fall, ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères, a tenu à présenter ses sincères condoléances aux familles endeuillées.
Dans un élan de foi et de solidarité, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a formulé une prière pour le repos éternel des défunts. "Qu'Allah accueille les défuntes au paradis", a-t-elle imploré.
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DIOMAYE PRÔNE L'UNITÉ
Dans un discours empreint de spiritualité, le président a rappelé les valeurs incarnées par la Tabaski ce lundi. Mais au-delà des aspects religieux, c'est un appel à la solidarité nationale qui a marqué son allocution
(SenePlus) - Ce lundi 17 juin 2024, à l'occasion de la célébration de la Tabaski, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a adressé un discours empreint de spiritualité et d'appels à l'unité nationale. Dans une atmosphère de recueillement, sa voix a résonné comme un écho aux valeurs profondes ancrées dans la tradition islamique et sénégalaise.
"La fête d'aujourd'hui est une fête du sacrifice vous l'avez dit, c'est une fête aussi de la soumission", a déclaré le chef de l'État, rappelant l'essence même de l'Aïd el-Kebir. Évoquant la soumission comme un parallèle au respect de la loi juste et équitable, il a souligné l'importance de l'adaptation constante pour préserver "la sérénité et la tranquillité sans laquelle la vie en société peut être extrêmement compliquée".
Dans un geste d'humilité et de pardon, le président a demandé pardon à l'ensemble de la communauté islamique du pays et du monde, tout en accordant son pardon à ceux qui l'ont offensé, volontairement ou involontairement. Une démarche qui fait écho aux paroles du prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui) : "Celui qui ne pardonne pas aux autres, Allah ne lui pardonnera pas non plus."
Mais au-delà des aspects spirituels, le discours a mis en lumière un thème central : la solidarité agissante. "Je voudrais profiter de cette occasion pour magnifier l'élan de solidarité traditionnelle qui gouverne les rapports de la communauté sénégalaise ici et dans la diaspora", a affirmé Bassirou Diomaye Faye, soulignant l'importance de perpétuer cet esprit fraternel envers tous, sans distinction.
Cette solidarité, a-t-il expliqué, soulage de nombreux pères de famille confrontés aux obligations financières liées à la célébration de la Tabaski. "Il n'y a pas de petits actes, il n'y a pas d'actes qui soient aussi d'une grandeur telle qu'on ne puisse pas amusérer la portée", a-t-il déclaré, appelant chacun à contribuer selon ses moyens.
Dans un pays en pleine ascension économique, avec l'exploitation récente du pétrole et du gaz, le président a exprimé sa gratitude envers les prédécesseurs qui ont œuvré pour ces résultats, tout en s'engageant à garantir "la bonne administration de ces ressources, pétrolières et gazières, au profit du peuple sénégalais".
Mais au-delà des richesses naturelles, c'est la richesse humaine et environnementale qui a été mise en avant. Le chef de l'État a invité les Sénégalais à perpétuer l'élan d'action commune, particulièrement à travers le "set setal", une journée mensuelle de nettoyage des espaces publics. "Nous invitons les Sénégalais, où qu'ils soient, à penser à bien nettoyer pour que le Sénégal, des villes comme des campagnes, gardent la propreté que nous avons contribuée à leur donner il y a de cela quelques temps", a-t-il déclaré.
Dans un appel à l'unité et à la cohésion nationale, le président Bassirou Diomaye Faye a conclu son discours en renouvelant ses prières "pour un Sénégal prospère, pour un Sénégal juste, pour un Sénégal de cohésion".
UNE PARTIE DES FIDÈLES MUSULMANS A CÉLÉBRÉ LA TABASKI AUJOURD'HUI
Dans certains quartiers de Dakar, comme à la Médina, comme il est de tradition, des fidèles se sont rendus à la mosquée pour la prière de l’Aïd, mais aussi dans d’autres localités du pays comme à Podor (nord), par exemple
Une partie de la communauté musulmane sénégalaise a célébré dimanche la fête de la Tabaski, la grande majorité des fidèles ayant décidé de commémorer l’Aïd-el-Adha lundi 17 juin, conformément aux recommandations de la commission nationale de concertation du croissant lunaire.
La commission officielle avait fixé la date de cette fête au lundi 17 juin, mais une partie des fidèles a choisi commémorer la Tabaski 24 heures avant, à l’appel notamment de la coordination des musulmans du Sénégal.
Dans certains quartiers de Dakar, comme à la Médina, comme il est de tradition, des fidèles se sont rendus à la mosquée pour la prière de l’Aïd, mais aussi dans d’autres localités du pays comme à Podor (nord), par exemple.
Il est recommandé au croyant de sacrifier une bête à l’occasion de l’Aïd el-Kébir – un mouton, une chèvre ou une vache par exemple -, pour commémorer un épisode du Coran dans lequel Dieu ordonne à Abraham de faire don de la vie de son fils.
L’enfant est finalement épargné, l’ange Gabriel l’ayant remplacé par un mouton au dernier moment.
Le ”sacrifice d’Abraham” rappelle l’importance de la soumission à la volonté divine et de la confiance en Dieu.
La fête de Tabaski est aussi une occasion de renforcer les liens familiaux et communautaires, de pratiquer la gratitude envers Dieu et de manifester la compassion envers les personnes dans le besoin.