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4 mai 2025
Diaspora
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LES PROMESSES DE MACKY SALL À GOUDIRY
La campagne en vue de la présidentielle du 24 février se poursuit et les candidats ne manque pas d’inspiration pour faire des promesses. A Goudiry, le candidat sortant, Macky Sall a promis des routes entre autres à ses patriotes
La campagne en vue de la présidentielle du 24 février se poursuit et les candidats ne manque pas d’inspiration pour faire des promesses. A Goudiry, le candidat sortant, Macky Sall a promis des routes entre autres à ses patriotes.
Le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), El Hadj Sall dit El Hadj Issa Sall, a déclaré, jeudi, à Mbirekelane, qu’il ne se basait pas sur le programme du gouvernement pour élaborer "un anti-programme’’
Mbirekelane, 7 fév (APS) - Le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), El Hadj Sall dit El Hadj Issa Sall, a déclaré, jeudi, à Mbirekelane, qu’il ne se basait pas sur le programme du gouvernement pour élaborer "un anti-programme’’.
"Je n’ai pas un anti-programme. Je ne me base pas sur le programme du gouvernement pour faire mon programme. Je n’ai pas besoin de le faire. Je n’ai pas besoin de dire aux Sénégalais ce que je dois faire pour eux", a-t-il lancé lors d’une rencontre avec ses militants de Mbirekelane, dans la région de Kaffrine (centre).
"Je n’ai pas besoin de me baser sur le programme du gouvernement pour faire un anti-programme. Ne cherchez pas à ce que moi je fasse un anti-programme. Ce qui m’intéresse, c’est ce que je propose aux Sénégalais, mais ce n’est pas ce que les autres ont proposé aux Sénégalais", a ajouté le candidat du PUR.
Il a aussi indiqué qu’il n’avait pas l’intention de s’échiner à "tirer sur le gouvernement’’. "Ça ne m’intéresse pas", a-t-il martelé, balançant la même réponse au sujet du retour ce jeudi de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade.
"Abdoulaye Wade est un citoyen comme tout le monde, il peut le faire s’il le veut. Ça ne me dérange pas du tout", s’est-il contenté de dire au sujet du retour au bercail de l’ancien président.
Au sujet de l’enseignement supérieur public et privé, Issa Sall dit vouloir miser sur une harmonisation.
"L’enseignement supérieur privé et l’enseignement supérieur public sont les mêmes. Maintenant, les étudiants sont orientés dans le supérieur privé. Ce qu’il faut faire, c’est de faire une harmonisation, c’est-à-dire harmoniser les programmes et les curricula", a-t-
KHALIFA, CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE?
EXCLUSIF SENEPUS - L'injonction de la CEDEAO sera connue vendredi - La Cour de Justice ouest-africaine considère la requête de Khalifa Sall recevable et se prononcera dans le fond demain à 10h
SAXEWAR DIANGE DE SENEPLUS |
Publication 07/02/2019
La Cour de Justice de la Cedeao s'est déclarée compétente et considère recevable la requête de Khalifa Sall contre la décision du Conseil constitutionnel sénégalais qui l'empêche d'être candidat à la présidentielle du 24 février.
SenePlus a appris de source proche de l'ancien maire de Dakar que la décision sera rendue demain vendredi 8 février 2019, à 10 h.
Selon une source au fait de ce dossier juridique et contactée par SenePlus, la Cour de Justice de la CEDEAO pourrait "ordonner à l'Etat du Sénégal de valider la candidature de Khalifa pour la présidentielle"qui doit se tenir dans deux semaines environ.
Rappelons que le 13 juillet 2015, la Cour de Justice de la CEDEAO a rendu la décision N°ECW/CCJ/JUG/16/15 dans la cause qui opposait au Burkina Faso le Congrès Pour la Démocratie (CDP) et autres requérants à l’Etat dirigé à l'époque par une équipe de transition qui voulait écarter de l'élection les proches du président déchu, Blaise Compaoré.
Dans cet arrêt historique, la Cour communautaire indiquait qu'elle "rejette les exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité soulevées par l’Etat du Burkina etse déclarait "compétente pour examiner la requête qui lui est soumise", mentionnant ainsi la recevabilité de la requête. Plus important, sur le fond, elle disait que "le Code électoral du Burkina Faso, tel que modifié par la loi n° 005-2015/CNT du 07 avril 2015, est une violation du droit de libre participation aux élections" et de là, elle ordonnait en conséquence à "l’Etat du Burkina de lever tous les obstacles à une participation aux élections consécutifs à cette modification.
C'est sur ce précédent historique que le camp de Khalifa Sall fonde ses espoirs de voir leur leader sur la ligne de départ de la prochaine présidentielle.
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LE CAMP DU PRÉSIDENT SALL IGNORE LES PROPOS DE L'EX-PRÉSIDENT WADE
Le président sénégalais Macky Sall, en campagne pour sa réélection, "ignore royalement" l'appel au boycott du scrutin du 24 février lancé par son prédécesseur Abdoulaye Wade.
Il a créé un séisme médiatique en son temps, en devenant l'un des rares officiers à dénoncer les tares de la ‘’Grande muette’’ et du système politique. Depuis, il s'est engagé politiquement avec le mouvement Nit et a décidé d'apporter son soutien à Idrissa Seck pour la Présidentielle du 24 février.
Alors, toujours capitaine ?
Capitaine, c’est un état, un statut, donc c’est éternel.
Qu’est-ce qui a finalement été déterminant dans votre choix de supporter Idrissa Seck ?
Une prise de décision se fait à plusieurs niveaux. Et, dans ce processus, il y a plusieurs aspects répartis en quatre points, selon moi. Le premier concerne la situation de stabilité politique et institutionnelle du Sénégal. Plusieurs choses sont en jeu, comme les ressources naturelles qu’on vient de découvrir. Dans un avenir proche, elles seront déterminantes dans la stabilité de ce pays, pour des raisons géopolitiques. Le deuxième point concerne les préoccupations sociales fondamentales des Sénégalais. Il y a un désamour politique évident entre la classe politique et le peuple sénégalais. Le troisième point concerne les engagements internationaux du Sénégal, à l’image du pétrole et du gaz, et d’autres questions sur lesquelles il nous faudra beaucoup de précautions. Le dernier concerne la situation géopolitique du Sénégal. Ce sont ces quatre points qui ont motivé mon choix à la coalition Idy2019.
Votre jeunesse laissait penser que vous alliez plutôt porter assistance à un candidat du même profil que vous, comme Ousmane Sonko par exemple ?
Nous assistons effectivement à un renouveau, un nouveau visage du Sénégal. Au-delà de 2019, c’est ce nouveau visage qui va gouverner ce pays. Mais vu la situation économique et sociale, nous avons besoin de maturité, de sagesse. Il y a trois critères essentiels à la gouvernance : le courage - les jeunes sont courageux, mais nous avons besoin d’un état d’esprit de sage, de maturité. Par rapport à la prise de décision dans le processus, on arrive à un moment où c’est la raison d’Etat qui le remporte. On raisonne plus en termes de personne. Ce n’est pas le capitaine Dièye ou Sonko ou Idrissa Seck, mais l’ultime intérêt des Sénégalais qui compte. Et par rapport à mon analyse, c’est Idrissa Seck qui remplit ces critères.
Vous allez faire les 21 jours de campagne avec Idrissa Seck. Quel impact espérez-vous avoir ?
Quand on parle de leaders, au Sénégal, on parle des paniers. Il est beaucoup question des hommes politiques ou du système, sans pour autant remplir ces paniers. Il y a six éléments qui composent mon profil. Je suis jeune, je suis citoyen, je suis sénégalais, je suis un soldat, je suis un capitaine, je suis un officier. Chacun de ces éléments compte en fonction des populations qui me regardent. Donc, le message que je peux porter à cette jeunesse, c'est l’image qui compte par rapport au leader, et aussi rallier le vote de tous ceux qui sont sous les couleurs de la famille des forces de défense et de sécurité.
Votre participation à cette coalition est un ralliement définitif ou c’est juste momentané ?
Nous sommes en mouvement comme les autres et c’est une coalition par rapport aux élections de 2019. A l’issue, nous allons continuer notre engagement.
En tant qu’expert, comment jugez-vous l’aspect sécuritaire du convoi de votre candidat ?
En tant que capitaine des forces de défense et de sécurité, il y a certaines lacunes par rapport au convoi. Mais nous sommes en train d’y remédier avec les différents responsables. Ce sont des mouvements de foule et de déplacement qu’il faut prendre de manière méticuleuse pour en sortir indemne.
PAR PENDA MBOW ET SELLY BA
FEMME ET POUVOIR
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - La politique des quotas ne suffira pas à renforcer la voix des femmes - Elles doivent traduire leur présence politique en influence - Une présidentielle sénégalaise sans figure féminine
#Enjeux2019 - Aucune voix féminine ne retentira durant la campagne présidentielle de février 2019 ici au Sénégal, hélas ! Malgré la Loi sur la parité, il faut reconnaître qu’il s’agit là d’un recul. Comment l’expliquer ? En dépit de tous les arguments développés sur le conservatisme de la société sénégalaise, le manque de ressources des femmes, il faut continuer à s’interroger car les hommes ne sont pas nés avec les ressources ; où trouvent-ils les moyens ? Qui les finance ? Les femmes ont l’impératif devoir de développer de véritables stratégies.
Pourtant, si on passe en revue les différentes prétendantes à la magistrature suprême, on peut observer des éléments d’analyse intéressants. Me Aissata Tall Sall et Mme Aida Mbodj peuvent se prévaloir d’un véritable leadership politique, Mme Yacine Fall économiste a une approche fort intéressante sur l’intégration du travail domestique des femmes dans le Produit Intérieur Brut (PIB), leur accès à la terre, leur rôle dans l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire. Mme Nafissatou Wade préconise une vision réelle de l’éradication du chômage des jeunes et l’amélioration de notre système éducatif. Quant au Professeur Amsatou Sow Sidibé, elle nous permet de jauger comment passer d’un discours plus au moins neutre de la société civile à celui d’une véritable opposante.
Malheureusement cette diversité ne franchira pas l’étape du parrainage. On a remarqué que les innovations en matière politique, les grandes coalitions sont souvent défavorables aux femmes car elles arrivent difficilement à s’émanciper et se développer à l’intérieur des formations politiques. La politique, le pouvoir seraient-ils misogynes ?
Dans la suite de cet article, nous élargissons la réflexion au-delà du Sénégal et nous essayons de retracer la dialectique femme et pouvoir en Afrique.
La question « Femme et pouvoir » est au cœur des processus de démocratisation des systèmes sociaux et politiques africains. Analyser la problématique femme et pouvoir revient à questionner le rôle et la place de la femme, la construction sociale des identités attribuées aux hommes et aux femmes mais surtout les rapports sociaux dans les sociétés africaines (Fall, 1994[1], Ayesha Imam, Amina Mama et Fatou Sow, 2004[2], Mbow, 1999[3]). Ce qui montre que l’analyse du pouvoir ne peut se faire en dehors des rôles et statuts de la femme en Afrique.
Depuis des siècles, la question de la différence des sexes et de la domination masculine continue de susciter de débats houleux. Longtemps, les femmes africaines, ont été considérées comme inférieures à l’homme et, devant se soumettre à lui. Elles ont pour vocation d’être épouse, de s’occuper du foyer, et d’assurer l’éducation des enfants. Elles n’accèdent qu’occasionnellement à la parole, sont moins présentes dans les parlements, aux sommets des universités, peu visibles dans les conseils d'administration, des sociétés privées comme publiques (Nodjilelem, 1997[4]).
La masculinisation de l’espace privé et public en Afrique prospère et résiste au temps, en raison des représentations que la communauté a de la place des femmes. Chacun des deux sexes dans les institutions fondamentales de cette société, s’inscrivent dans un ordre préétabli qui détermine toute l’organisation sociale, qui malheureusement ne souffre d’aucune remise en question. En effet, les pratiques culturelles, l'organisation sociale, donc familiale reposent sur un système patriarcal qui ne facilite pas les femmes à devenir des citoyennes responsables pour participer de manière solidaire à la construction et au développement socioéconomiques des pays en développement (Mbaye, 2011). Ce qui montre que le rapport au pouvoir est fonction de l’organisation sociale. Les traditions, l’interprétation de la religion, le déficit d’éducation, les pesanteurs socio-économiques, autant de facteurs qui justifient la condition inférieure la femme en Afrique.
L'émancipation des femmes ayant été longtemps subordonnée à des intérêts politiques, les femmes sont restées une masse silencieuse dans l'histoire politique africaine. Centrés sur les « pères » de la nation, le leadership et le pouvoir d'État se déclinent plutôt en termes et en atours masculins (Angelo, 2017)[5]. Le faible leadership des femmes dans la sphère publique s'explique par le refus de l'élite masculine de lâcher ses privilèges à de potentielles compétitrices. Ce qui montre que les rapports de genre en Afrique ont une forte influence sur les processus politiques institutionnels et de manière récursive, ces processus ont influencé la participation politique des femmes, car étant la conséquence d’une combinaison de facteurs culturels, historiques et biologiques (Awono, 2009). Cette combinaison de facteurs fait que malgré une relative volonté de prendre en charge la question du genre à travers des instruments aussi bien nationaux qu’internationaux, les Etats d’Afrique n’arrivent toujours pas à opérer une mutation vers le respect des principes démocratiques. Cet article essaie de passer en revue :
La reconnaissance de la marginalisation des femmes au niveau international
Des avancées significatives pour les femmes africaines
Les femmes de plus en plus présentes dans les cercles décisionnels
L’égalité, un chemin chargé d’embuche
Enjeux et perspectives
- La reconnaissance de la marginalisation des femmes au niveau international -
Quelle soit la société, la race ou la nation, la domination de la femme par l’homme est restée une constante (Sarr, 2008[6]). Nombre de jeunes filles et de femmes continuent d'être ignorées, et non intégrées dans les processus de développement. Ainsi, il existe encore de profondes disparités entre les hommes et les femmes dans les processus de gouvernance (Mbaye, 2011[7]).
Ce qui justifie la revendication féminine tout au long de l’histoire, appuyée par les hommes pour le respect de l’égalité et la justice. La décision d’instaurer une année pour les femmes était non seulement un prétexte pour intensifier les pressions, mais aussi un moyen d’assurer la reconnaissance du bien-fondé des révoltes et des revendications des femmes qui avaient secoué l’ensemble des sociétés industrialisées. C’est pourquoi, l’ONU a créé des espaces internationaux de débat et de participation avec les conférences mondiales sur les femmes qui ont influencé beaucoup de pays et amener les Gouvernements africains à entreprendre des réformes sous la pression conjointe des mouvements de femmes et des Institutions internationales (Mama, 1997, Sarr, 2008).
Aujourd’hui, l'égalité de la condition de la femme est désormais reconnue par un grand nombre de pays africains. En effet, la question des femmes a fait l’objet d’une attention remarquable, non seulement au plan international, mais aussi au plan national des différents Etats mobilisés dans ce travail.
Les droits de la femme sont affirmés dans la Charte des Nations Unies et ont été proclamés dans le monde entier par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
Cette préoccupation au sujet de la marginalisation de la femme dans les sociétés africaines n’a véritablement pris place dans la conscience des africains que lorsque la Décennie pour la femme a introduit un discours qui, toutefois, ne remettait pas en cause les inégalités criantes des rapports sociaux de sexe existant, sous la rubrique « femmes et développement » (Mama, 1997).
Les documents internationaux tels que le Plan d’Action de Beijing (1995) et celui du Caire (1994) sont les principaux ; mais à côté de ceux-ci, il existe un ensemble d’autres dispositifs sur les droits des femmes. « Convention pour l’Élimination de toutes les formes de Discriminations à l’égard des Femmes » (CEDEF/CEDAW), Maputo le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des 9 peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique (1998).
Ces instruments internationaux et régionaux couvrent toutes les catégories de droits relatifs à la femme, des droits économiques (travail et emploi, propriété, terre, production…) aux droits socioculturels (santé, éducation, formation, famille, violences…) en passant par les droits civils et politiques (participation à la vie politique et publique, représentation dans toutes les structures…).
L’amélioration du statut des femmes, l’égalité à promouvoir entre hommes et femmes sont devenues des passages obligés de tous les discours, programmes et déclarations sur la question du développement. En dépit des difficultés, de plus en plus de femmes parviennent à sortir du lot dans l’occupation de hautes fonctions politiques et à ce niveau, nous pouvons citer : Ellen Johnson Sirleaf (Libéria), Joyce Banda (Malawie), Catherine Samba Panza (Centrafrique). Et pour la première fois de son histoire, la Commission de l'Union africaine est dirigée par une femme, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma qui, lors de son allocution à la conférence de Durban, mentionnait que :
dans nos sociétés traditionnelles, les femmes exerçaient beaucoup de pouvoir dans les affaires de leurs communautés, tant du point de vue de la reproduction que de la production. Elles étaient les dépositaires de nos cultures et de nos langues. Le colonialisme qui a affecté le pouvoir des femmes, a peu à peu miné nos cultures, nos valeurs et nous a spoliés de nos terres en particulier. Elle poursuit en mentionnant qu’avec l’industrialisation, les femmes ont été marginalisées et discriminées par les administrations coloniales. C’est ainsi qu’elles ont perdu de leur pouvoir et vu leur rôle réservé au travail domestique, réduites à faire des enfants sans avoir les moyens de les élever[8].
Par conséquent, même si des efforts de promotion des droits humains de la femme se sont intensifiés au niveaux international, national et régional, une énorme tâche reste à accomplir. En effet, même si les Etats affichent un discours de mise en place d’un système de gouvernance démocratique, ils peinent néanmoins à intégrer dans leur démarche de participation globale, toutes les variables notamment en termes de participation politique des femmes (Awono, 2009). Dans la région africaine, la participation politique des femmes continue toujours d’être le maillon faible de la gouvernance démocratique. Car, l’on note toujours un décalage entre la position officielle, en faveur de l'égalité des sexes, et le traitement accordé à cette question dans les faits (El beblawi, 2015).
Ainsi, malgré les efforts de démocratisation engagés en Afrique, les femmes restent toujours frappées par leur sort biologique et social, dont la société politique a profité pour faire une construction sociale. En effet, la société politique en Afrique a attribué un sexe à la femme ; faisant d'elle un être incapable de participer aux affaires politiques au même titre que les hommes. Cette vision périlleuse est tout sauf gage de démocratie. Dans un monde qui se veut d'égalité, l'Afrique se doit de faire une mutation en repensant la question du genre pour en faire une variable de démocratisation (Awono, 2009).
- Des avancées significatives pour les femmes africaines -
La quête d’une équité et d’une égalité de genre en Afrique a connu des avancées significatives. Globalement, le contexte politique régional est favorable et est influencé par un environnement international qui réaffirme son ouverture aux questions d’égalité et d’équité de genre.
Au plan continental, l'Union africaine (UA) a adopté un protocole qui réaffirme les droits de la femme au sein de sa Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Ce protocole décrit les droits de la femme à l'égalité et à la non-discrimination dans plusieurs domaines, ratifié par un nombre croissant de pays africains.
Ainsi, de nombreux pays africains s'orientent vers une protection des femmes, notamment dans le domaine des droits. Les 20 dernières années (Afrique Renouveau, 2012) ont vu l'émergence de législations contre la violence à l'égard des femmes, notamment la violence sexuelle. Cette évolution s'est accompagnée d'amélioration dans la représentation politique des femmes. L'UA a fixé un quota de 50 % de représentation féminine, quota respecté par sa Commission.
En outre, de multiples initiatives sont mises œuvre par les acteurs et partenaires au développement, lesquelles ont permis d’enregistrer des progrès remarquables en ce qui concerne l’amélioration de l’égalité de genre et plus spécifiquement celle des conditions de vie des femmes.
Les efforts déployés par la plupart des pays africains ces dernières années (BAD, 2015) pour renforcer le statut, la position et les capacités des femmes ont fait état de gains significatifs en faveur des femmes africaines dans plusieurs domaines (éducation, santé, pauvreté, politique, etc.). Car la plupart des gouvernements africains admettent les inégalités socio-économiques des hommes et des femmes dans leurs plans de développement. En effet, les Gouvernements considèrent les inégalités de genre comme un problème de développement qui appelle à des interventions publiques.
Ce qui justifie l’adoption progressive d’une démarche soucieuse d’égalité entre l’homme et la femme et la volonté d’intégrer les questions de genre dans les priorités de développement dans la plupart des pays. Ce qui montre une reconnaissance de la volonté des Etats africains pour défendre les droits des femmes (Gueye, 2013).
Toutefois, l’analyse de la situation de l’équité et de l’égalité de genre en Afrique laisse apparaître un déséquilibre manifeste en ce qui concerne la jouissance des droits et l’exercice des devoirs pour l’homme et la femme (Nicolas, 2006). Malgré les avancées constatées en faveur de l’équité et l’égalité entre les hommes et les femmes, il importe de relever que celles-ci demeurent très fragiles car les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes des femmes africaines. Ces avancées restent incertaines et inégales, en face, des résistances qui persistent[9]. Ce qui atteste qu’il reste encore beaucoup à faire pour les circonscrire de manière durable. Car, l’on note un problème d’harmonisation des codes suivant les conventions ratifiées et beaucoup de résistances au niveau des politiques dû à une mauvaise compréhension du genre, mais également une faible capacité technique à prendre en charge cette question dans les interventions du gouvernement.
- Les femmes de plus en plus présentes dans les cercles décisionnels -
Si les mouvements de femmes organisés et structurés se sont affirmés après les indépendances, de nombreuses sources (Ngom, 2011[10]) attestent que les femmes s’inscrivent dans une histoire plus longue de participation effective à la gestion des affaires publiques. La plupart des historiens s’accordent sur le fait que l’histoire des femmes, de leurs rôles et de leurs statuts dans la période précoloniale indiquent qu’elles furent dotées de pouvoir matrimonial, notamment dans la transmission du pouvoir politique (Fall, 1994, Ngom, 2011).
L’entrée de l’Afrique dans le commerce transatlantique et la conquête coloniale, par la violence exercée sur les sociétés, n’ont certainement pas favorisé le maintien, encore moins la promotion des rôles et statuts politiques des femmes. Cette période voit ainsi l’érosion de leurs droits fonciers dans beaucoup de sociétés qui faisaient face à l’expropriation coloniale, qui s’accompagne d’une accentuation de la tutelle du père et du mari sur la femme, fille ou épouse[11].
Aujourd’hui, malgré la prise de conscience de l’enjeu électoral qu’elles représentent et du rôle important qu’elles jouent aussi bien aux plans économique, social que politique, les femmes participent difficilement à l’élaboration et à la détermination des politiques. A titre d’illustration, les femmes agricultrices en Afrique n'ont aucun poids décisionnaire sur les politiques agricoles de leurs pays et peu d'accès au crédit, aux engrais ou aux semences. Car leur faible présence dans les instances de décision résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs dont le plus important demeure celui de l’ancrage d’un imaginaire politique masculin dans les mentalités (Gueye, 2013). Ce qui montre qu’en plus de l'économie, c'est par la politique que les femmes africaines améliorent leur condition et gagnent des batailles pour la reconnaissance et l'effectivité de leurs droits.
C’est pourquoi, les batailles se font désormais dans les centres de décisions et jusque dans les parlements africains où les femmes commencent à être de plus en plus représentées. En 2015, le continent africain était la deuxième région du monde où la représentativité des femmes au parlement s'est le plus amélioré au cours des 15 dernières années, selon le rapport « Women Matter Africa » 2016 de McKinsey[12].
Ainsi, si la représentation parlementaire féminine s'est accrue de 27% entre 2000 et 2015 pour les élus dans l'Union européenne, en Afrique, cette proportion atteint 25% au cours de la même période. Le continent se hisse au-dessus de la moyenne mondiale (22%). Il dame le pion à l'Asie où le taux ne s'est amélioré que de 15% et même l'Amérique (19% seulement en 15 ans) (Bayo, 2017), avec 64% au Rwanda, suivi du Sénégal, 43% (ONP, 2017).
Aujourd'hui, l'Afrique du Sud est le troisième pays africain qui compte le plus de femmes élues. Elles occupent en moyenne 42% des sièges à l'Assemblée. En dehors de l'hémicycle, 40% des postes ministériels ou de prise de décisions étatiques sont en général dévolus aux femmes. Avec une force d'influence de 30% au niveau des entreprises du pays, les femmes sud-africaines sont plus que jamais positionnées sur l'échiquier politique.
Entre 2000 et 2015, le Mozambique a considérablement amélioré la représentativité féminine au sein de son parlement avec une moyenne de 42%.
La Namibie est le quatrième sur le continent en termes de représentativité des femmes au parlement avec une moyenne supérieure à 39% en 15 ans.
Ce qui montre que les femmes sont de plus en plus nombreuses à occuper de hautes fonctions. En Afrique subsaharienne, la croissance de la représentation féminine dans les institutions d'État est l'une des plus rapides du monde. Elle résulte notamment de l'introduction de quotas paritaires. Alors qu'en 1960 les femmes ne représentaient que 1 % des parlementaires, la moyenne est aujourd'hui de 23,8 % pour l'Afrique subsaharienne (avec des variations nationales importantes) et talonne les 27,5 % des pays européens. Dès lors, la question se pose de savoir si une représentation accrue des femmes en politique implique nécessairement une redéfinition des rapports de genres dans les institutions de pouvoir[13]. Car si la politique des quotas est essentielle pour tenter de corriger des inégalités historiques, structurelles et culturelles, elle ne suffit pas à modifier profondément le jeu de pratiques politiques traditionnelles et d'institutions souvent fragiles.
Le nombre de femmes à des postes de direction continue d'augmenter sur tout le continent. Celles-ci doivent trouver les moyens de traduire leur présence politique en actes et en influence. Car la politique des quotas en Afrique ne suffira pas à renforcer la voix des femmes du continent.
Des progrès significatifs ont été accomplis en ce qui concerne la représentation des femmes à des fonctions électives et à des postes stratégiques dans les secteurs public et privé. Certains pays affichent des résultats remarquables en termes de représentation féminine au sein des parlements et à d’autres fonctions électives. Toutefois, les structures sociales et politiques existantes continuent d’empêcher les femmes de contribuer pleinement et équitablement à l’élaboration des programmes politiques, sociaux et économiques aux niveaux national et local (PNUD, 2016)[14].
- L’égalité, un chemin chargé d’embûche -
La majorité des pays africains ont ratifié la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination contre les femmes et ont en partie modifié leur législation. Toutefois, malgré la promulgation de ces lois, leur applicabilité pose problème.
Dans toute l’Afrique, les femmes et les hommes font souvent l’expérience de différences dans les opportunités, les conditions et les privilèges ; ils ont des salaires différents, ils n’ont pas le même accès à l’éducation et ne sont pas toujours égaux devant la loi (BAD, 2015[15]).
L’examen des tendances progressives d’élaboration de lois et de structures législatives de lutte contre l’inégalité et la discrimination liées au sexe révèle que les politiques de promotion de la femme restent insuffisantes, notamment dans le domaine de la politique. Les décisions juridiques prises sont peu appliquées et les instruments d’évaluation et de suivi de l’application du principe d’intégration du genre dans les instances de décision sont rarement mis en place dans les Etats africains (Gueye, 2013).
Ainsi, malgré l’entrée en vigueur de nouveaux instruments juridiques, la femme est souvent soumise à l’arbitrage de la coutume[16]. Dans certains domaines clés comme la succession, des lois coutumières dominent encore. Au Kenya, le «Law of succession act» reconnaît à la femme le droit d’hériter de biens qu’elle a fait tomber dans l’escarcelle du ménage. Mais les lois coutumières continuent de prévaloir.
Au Sénégal, cette même règle est en vigueur puisque le privilège de masculinité hérité du droit musulman domine le droit des successions. Au Tchad, où il n’existe de code civil que celui de la période coloniale, la coutume animiste ou musulmane impose également sa loi.
Au Cameroun, selon le droit moderne (code civil et lois diverses), la femme mariée a la capacité de gérer ses biens propres, d’en user et d’en jouir après s’être acquittée de sa contribution aux charges du ménage. Toutefois, pour disposer de ses biens, les vendre par exemple, elle doit obtenir le consentement de son mari.
Au Rwanda, le code de la famille est entré en vigueur en mai 1992 et la loi sur la sécurité sociale ne fait aucune distinction basée sur le sexe. Mais dans ce pays comme au Burundi voisin, l’incapacité successorale de la femme reste la règle, bien qu’un tel principe soit anticonstitutionnel.
Alors que selon les Nations Unies, les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population mondiale. En plus, elles constituent l'épine dorsale des sociétés auxquelles elles appartiennent en représentant ainsi la grande majorité des travailleurs agricoles. Pourtant leur accès aux ressources et aux revenus n'est pas à la hauteur de ce chiffre.
La situation de l’équité et de l’égalité de genre en Afrique s’inscrit dans un contexte social et culturel où d’importantes mutations s’incrustent petit à petit dans le tissu complexe des valeurs traditionnelles encore vivaces. Ces mutations se situent tant sur le plan du rôle des femmes que de la reconnaissance sociale de ce rôle. La différenciation des rôles sociaux des hommes et des femmes et la vision de l’inégalité sociale entre ces catégories structurent leurs relations à tous les niveaux et dans tous les processus de la vie communautaire et sociale. Le rôle d’autorité de l’homme et la position de subordination de la femme sont traduits à travers les différentes institutions.
Le mode de distribution des pouvoirs et de dominance, est allé jusqu’à ce qu’il y ait un pouvoir absolu entre les mains de l’homme, que ce soit économique, social, politique et culturel. Il régente les sociétés et l’oriente. Ce mode de vie régentant la marche du monde continue malgré les exigences d’un monde actuel, prônant un partage équitable des ressources pour des soucis de développement inclusif. Ce mode d’organisation sociale inégalitaire continue d’être le fondement et le soubassement de presque toutes nos manières de faire, d’agir et de penser. Ce qui se répercute sur nos lois[17], nos traditions. Les inégalités de genre sont structurelles en ce qu’elles « prennent leur racine dans les représentations sexuées et manifestent la prégnance de la domination masculine[18] » (Fondimare, 2014). La persistance des inégalités résulte en ce sens des stéréotypes, qui structurent nos mentalités, qui à la fois proviennent et alimentent la construction du système de genre, entendu comme le « système de division hiérarchique de l’humanité en deux moitiés inégales » (Delphy, 2001)[19].
Ce qui explique le fait que les femmes sont toujours exclues de l’accès aux moyens d’envergure et sont faiblement représentées dans les instances de prise de décision. Ainsi, malgré les efforts fournis, les hommes et les femmes n’ont toujours pas les mêmes possibilités et les mêmes opportunités en termes d’accès aux ressources. L’inégalité sociale dans les rôles des hommes et des femmes reste d’actualité, car impliquant des disparités au niveau social, et le faible pouvoir (empowerment) des femmes.
- Enjeux et perspectives -
Les mouvements féminins suivent les orientations de la coopération internationale en raison des subventions, consacrant une rupture entre une élite et la base et surtout une dépolitisation du mouvement féminin (Sarr, 2008). De ce fait, nous notons l’absence de vision politique pour les mouvements féminins. Selon Marie-Angélique Savané, nous assistons de plus en plus à l’expansion d’un féminisme alimentaire au détriment du féminisme combattant[20]. Or le féminisme qui se définit par le combat en faveur de l’égalité, est le moyen pour les femmes d’accéder au pouvoir de la parole comme au pouvoir de l’action (Verschuur et Reysoo, 2003).
Aujourd’hui, les mouvements féminins n’ont plus le temps de réfléchir sur leur propre situation car préoccupés à répondre aux exigences au niveau international. Dès lors, les mouvements féminins perdent de vue l’objectif global de transformation des rapports sociaux au profit de revendication portant sur l’amélioration ponctuelle des cadres juridiques et législatifs, mais aussi le cantonnement des femmes dans des activités de subsistance et les micro-projets.
Les mouvements sociaux africains doivent commencer par reprendre l’initiative pour la maitrise de leur devenir car le développement suppose en amont le choix d’un projet sociétaire bâti sur les mutations en cours en partenariat avec les hommes, dans laquelle doit se baser les politiques pour faire avancer la démocratie des sociétés. C’est pourquoi, il est impératif que les femmes dans leur diversité se mobilisent autour des grandes idées et des grands dessins qui agitent aujourd’hui l’Afrique (Sarr, 2008). Au lieu de suivre aveuglément les questions portées par les institutions internationales, les femmes africaines ont le devoir de vigilance face à un contexte émaillé de nouvelles menaces.
La nécessité de construire une nouvelle vision stratégique exige de s’affranchir des perspectives du court terme, or le contexte n’est pas favorable à des paris dans le long terme en raison des défis qui ne cessent de croitre dans le continent, à savoir une pauvreté chronique et des besoins primaires non résolus (eau, éducation, santé, énergie etc.) qui ne cessent d’être reportés. Or ce contexte d’insécurité et de misère rend la revendication des femmes secondaire face aux questions de survie et de sécurité (radicalisation, extrémismes violent, etc.).
Selly Ba est docteur en sociologie. Militante des droits humains, membre du Mouvement citoyen, elle est spécialiste en Genre et Religion au Sénégal. Elle est auteur de plusieurs articles et publications collectives sur le genre allié aux thématiques politique, religieuses, migratoires et sécuritaires.
Penda Mbow est universitaire, historienne et éditorialiste de SenePlus. Activiste sur les questions du genre, elle est une spécialiste de l'interprétation du féminisme en Islam. Penda Mbow est par ailleurs, ancienne ministre de la Culture et présidente du Mouvement citoyen.
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[1] Fall (Rokhaya), 1994, Femmes et pouvoir dans les sociétés nord sénégambiennes, CODESRIA.
[2] Imam (Ayesha), Mama (Amina) et Sow (Fatou), (sous la direction de), 2004, Sexe, genre et société. Engendrer les sciences sociales africaines. Paris, Éditions CODESRIA-Karthala.
[3] MBOW (Penda), 1999, “Hommes et Femmes entre sphères publique et privée”, Bulletin du CODESRIA, Dakar.
[4] Nodjilelem, L., 1997, Le statut de la femme en Afrique noire contemporaine : progression ou régression ? Genève : Université de Genève.
[6] SARR (Fatou), 2008, Les luttes politiques et les résistances féminines en Afrique, CODESRIA.
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[10] NGOM, C., 2011, Les femmes de pouvoir au Waalo précolonial, 1795-1855, Mémoire de Maitrise, Département d’histoire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
[11] République du Sénégal, Ministère de la femme, de l’Enfant et de la Famille : Femmes sénégalaises àl’horizon 2015, Dakar, juillet 1998, pp. 9-13.
[18] Fondimare (Elsa), 2014, « Le genre, un concept utile pour repenser le droit de la non-discrimination », La Revue des droits de l’homme [En ligne], mis en ligne le 20 mai 2014, consulté le 01 juin 2018. URL : http://journals.openedition.org/revdh/755 ; DOI : 10.4000/revdh.755.
[19] Christine (Delphy), 2001, L’ennemi principal II. Penser le genre, Paris, Syllepse, p. 45.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BACARY DOMINGO MANÉ
L’ANCRAGE POUR ALLER À LA CONQUÊTE DES VOIX
EXCLUSIF SENEPLUS - En politique, le symbole vaut son pesant d’or, surtout pendant une campagne électorale - Les cinq candidats, ont démarré leur campagne dans des localités dont le choix, manifestement, ne s’est pas fait sur un coup de tête
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 06/02/2019
En politique, le symbole vaut son pesant d’or. Surtout pendant une campagne électorale comme celle que nous sommes en train de vivre depuis 72 h. Les cinq candidats, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Issa Seck, Madické Niang et Macky Sall, ont démarré leur campagne dans des localités dont le choix, manifestement, ne s’est pas fait sur un coup de tête. Chacun a cherché un ancrage pour aller à l’assaut des électeurs. Issa Sall est allé à Guédiawaye, là où le Pur avait enregistré le plus d’électeurs pendant les législatives, Idrissa Seck a lui opéré un retour aux sources, dans la capitale du rail, Madické Niang a choisi le pays mouride pour lancer sa campagne. Le président sortant, Macky Sall a aussi jeté son dévolu sur Touba, fief où il a toujours perdu les élections. Ousmane Sonko a choisi Dakar comme point de départ.
Macky Sall et Touba le cœur « insensible »
Macky Sall, le candidat de Benno Bokk Yakaar, a choisi Touba, pour démarrer la campagne électorale. Une localité qu’il ne parvient, jusque-là pas à rallier à sa cause. Le pays mouride lui a toujours tourné le dos. En choisissant d’y démarrer sa campagne, Macky Sall ne cache pas sa volonté d’inverser la tendance, en menant une opération de séduction chez le Khalife général auprès de qui, le Président sortant, est venu solliciter des prières. La posture de soumission du « talibé » qu’il a adoptée, est un clin d’œil à l’électorat mouride. Il sait que l’autoroute Ila Touba ne suffit pas, en dépit de la communication faite autour de cette infrastructure, pour faire pencher la balance, il en faut plus.
Une campagne de conquête
D’un autre côté, le choix de Touba – le maillon faible du candidat de BBY – fait croire que Macky Sall va privilégier la campagne de conquête, en mettant l’accent dans les zones où la coalition présidentielle est faible. Sans peut-être commettre l’erreur de négliger les bastions « apéristes» et de la coalition BBY. Et cela se fera sûrement à travers une communication de maintien bien huilée.
Dans son discours prononcé lors des caravanes de Darou Mousty et de Mbacké, Macky Sall est revenu sur son bilan, en insistant sur ce qu’il a fait dans la ville religieuse. Tout en égratignant les candidats de l’opposition qui n’auraient pas, selon lui, un programme fiable et crédible, contrairement à son Plan Sénégal émergeant (PSE). Il a fait le tour de quelques foyers religieux à Touba, Darou Mousty et Mbacké. Les cameras des télévisions ont immortalisé les sollicitations de prières et le recueillement d’un candidat qui rêve d’avoir le « ndigueul» pour retrouver à nouveau le Palais de l’avenue Roume.
Le talibé occasionnel
Une stratégie qui montre à suffisance qu’il mise sur l’électorat mouride, à travers ses grands électeurs. Le fait de s’afficher avec le Khalife Général des mourides, le marabout de Darou Mousty etc., est la preuve qu’il cultive une proximité avec ce milieu religieux aux fins de s’attirer la sympathie de tous les électeurs qui s’identifient à cette confrérie. Son port vestimentaire (mouride) en dit long sur les intentions d’un « talibé » (modéré ou occasionnel) qui veut coûte que coûte avoir le soutien du pays mouride qui semble, pour l’heure, lui manifester son désamour.
2- El Issa Sall joue la carte de la reconnaissance
Le candidat du Pur, El Issa Sall, est retourné dans son fief de Pikine-Guédiawaye, lequel lui avait porté bonheur lors des dernières législatives, en se classant comme troisième force politique du pays. Une manière d’être reconnaissant à l’endroit des électeurs de la banlieue dakaroise.
Fort de son poids dans cette localité, il voulait faire le rassemblement au Stade Alassane Djigo, mais, dit-il, le maire, oncle du Président sortant, aurait tout fait pour qu’il n’en soit pas ainsi.
Au-delà de la stratégie de victimisation (il a aussi rappelé le refus des autorités de faire son rassemblement au stade Aréna, pendant la période du parrainage), le candidat du Pur veut ainsi montrer la capacité de mobilisation de son parti, que le camp d’en face ne souhaite pas voir, parce que ça gêne.
L’imaginaire a aussi fonctionné dans le choix de Pikine-Guédiawaye, qui avait porté chance au Pur lors des législatives, pour « forcer » le destin une deuxième fois.
Du coq à l’âne
El Issa Sall s’est ensuite attaqué à la gestion de Macky Sall, au plan de la sécurité, en parlant même de la disparition de six de nos compatriotes, liée aux failles sécuritaires. Seulement, en annonçant, dans son discours, développer cette question (sécurité) qui constitue le sixième axe de son programme, le porte-étendard du Pur est tombé dans le piège de digression qui l’a éloigné du sujet. En lieu et place, il a parlé de la séparation des pouvoirs et leur manipulation par le Président sortant, et de la suppression de la caisse noire. C’est une erreur grave de communication qui met à nue les problèmes de cohérence dans le speech d’El Issa Sall.
3- Idy, le choix de l’ancrage
Le choix de Thiès, par le candidat de la coalition Idy 2019 est, à plus d’un titre, symbolique. Pour qu’un arbre puisse résister aux intempéries, il lui faut des racines profondes et solides. Sa ville natale lui a servi d’ancrage. En cela, Idy n’a fait que respecter la tradition, car pour le démarrage d’une campagne électorale ou la déclaration de candidature, les hommes et les femmes politiques ont tendance à choisir leur ville ou village d’origine. Le choix est certes symbolique, mais plein d’enseignements pour quelqu’un qui a été battu dans le département lors des dernières législatives. Il fallait alors réussir cette entrée en matière par une forte mobilisation à la place mythique de la Promenade des Thiessois, pour rappeler à ses détracteurs qu’il est toujours là.
L’humour pour démolir Macky
Dans son discours, Idy a dénoncé les problèmes d’eau constatés dans la capitale du Sénégal. Il a jeté la pierre dans le jardin du Président qui a manqué, selon lui, de hauteur, de sagesse et de bonté, au cours des sept ans de sa gouvernance. Pour lui, l’opposition n’est pas le problème de Macky, mais plutôt le peuple.
En recourant à l’humour, le candidat Idy 2019 a parlé de l’attitude sévère d’un Président qui ne sourit pas – ce qui lui a valu le sobriquet de « Niangal » - et dont la vision s’arrête à Diamniadio. Par ailleurs, il a fait usage de l’alternance codique (usage du français et du wolof), même si le français domine. Pour plus d’efficacité, il gagnerait à privilégier le wolof.
4- Madické, l’héritage mouride
C’est Touba que Madické Niang a choisi pour lancer sa campagne. Ce talibé mouride revendique l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba Rassoul auquel il s’identifie. Le rescapé du naufrage libéral « n’aime pas seulement le fondateur du Mouridisme, mais il le vit ». Cet attachement à cette confrérie est utilisé comme un élément de séduction pour attirer l’électorat mouride. Madické se dit qu’il y a là, une carte à jouer, avec la non-participation du PDS à cette élection. Le fait de se rendre à Porokhane pour se recueillir sur la tombe de Mame Diarra, est un clin d’œil à l’électorat féminin mouride.
Il a aussi utilisé l’humour en présentant Macky comme quelqu’un qui a pris la tangente, quand il a appris sa venue en terre mouride dont il est le digne et légitime héritier. Dans son discours, il dira que le Président sortant n’a rien fait à Touba, en dehors des deux forages.
Déconstruire pour se poser en défenseur
La stratégie de déconstruction du discours du camp du pouvoir qui brandit l’autoroute Ila Touba comme un trophée, lui permet de se poser en défenseur d’une communauté dont il est membre à part entière.
Le candidat gagnerait à animer son discours pour afficher sa détermination, aux fins de casser l’image d’une « candidature négociée » servant d’écran au tenant du fauteuil. C’est à lui d’effacer cette image par les actes qu’il posera sur le terrain de la campagne. Il doit se prendre au sérieux en assumant son leadership.
5 - Sonko parle aux jeunes
Le candidat de la coalition SonkoPrésident a choisi Dakar pour lancer sa campagne. Il a sillonné les rues de la capitale et de sa périphérie à travers une caravane qui lui a permis de prendre un bain de foule. Les jeunes ont constitué la majorité de la foule qui l’accompagnait. Son discours anti-système a séduit cette frange de la population. Ousmane Sonko l’a compris, d’où sa présence à l’université, le lieu, par excellence, de contestation, pour avoir la confirmation que son discours est bien réceptionné et compris.
Dans la tenue de l’homme d’action
Dans son discours, il a parlé de l’impératif d’industrialisation du pays, avant d’annoncer la baisse des impôts sur les sociétés de 30 à 23% ; la diminution du train de vie de l’Etat et le gaspillage qui permettront d’économiser 350 milliards de F CFA.
Le candidat Sonko était dans une tenue de travail, comme pour renvoyer l’image d’un homme d’action et pragmatique. Et cet enfant qu’il prend dans ses bras, avant de l’embrasser, est une manière de séduire les parents. L’enfant politique n’est pas acteur, puisqu’il n’a pas encore l’âge de vote, par contre son image est utilisée par les politiques pour tendre la main à ses géniteurs qui eux, sont des électeurs.
Le président de la République que nous proposons doit aimer le Sénégal et les Sénégalais plus que tout au monde - Pas un mot, mais de la pratique, de la culture, des actes de tous les jours et de toujours
Pas un Sankara, ni un Kagamé ni personne d’autre d’ailleurs, mais un Président pour le Sénégal et les Sénégalais (nous reviendrons sur la précision).
L’objectif de cette contribution est non d’endoctriner, mais de participer à l’effort national par la plume, ce droit qui est protégé dans notre Charte fondamentale en son article 10. Cette contribution s’efforcera de ne pas mentionner un seul nom parmi les prétendants au fauteuil présidentiel. Aussi, le programme des uns et des autres (sur lesquels, nous avons un petit aperçu) serat-il exclu.
Notre ambition est de dire qu’au-delà des personnes et des idées de l’époque présente, le président de la République que nous proposons serait un passeur entre des générations et des époques. Quelqu’un à qui on peut faire recours à chaque fois que l’élection présidentielle pointe à l’horizon.
Il n’est pas n’importe qui. Il n’est pas comme tout le monde. Il est de tout le monde. Il est une personne ordinaire. Son appartenance religieuse importe peu, son appartenance ethnique l’est d’autant. En un comme en mille mots, pour nous, tant dans sa personne (I) que dans ses idées (II), il incarnera ce que les Sénégalais et le Sénégal veulent dans leur grande majorité. La personne du président de la République que nous voulons Le profil du président de la République que nous proposons est une personne ferme et pas ferme.
Ferme, lorsqu’il s’agit de punir, de récompenser, de ne faire aucune concession sur l’intérêt supérieur de la Nation, sur ses exigences. Pas ferme, lorsqu’il s’agit de dialoguer, d’impliquer, de consulter et de faire participer à l’œuvre nationale. Il doit à chaque fois qu’il est besoin utiliser, selon les cas, ou bien le bâton ou bien la carotte.
Il doit aimer le Sénégal et les Sénégalais plus que tout au monde. Pas un mot, mais de la pratique, de la culture, des actes de tous les jours et de toujours.
Aimer les Sénégalais est pour nous servir de papa, de grandpère, d’ami, de confident, de guide, de conseiller. En gros, être au chevet de chaque Sénégalais dans les situations troubles. Pas avec la solennité du protocole d’Etat. Pas au vu et au su de tout le monde, mais dans le secret de sa profonde humanité.
Le président de la République devrait être le père de la Nation, un sage, l’unificateur du Peuple. Pour cela, il devrait s’effacer. Il est quelqu’un qui laisse la voie libre à son Premier ministre. Ce dernier aura la réalité du pouvoir et dirigera. Le président de la République jouera un rôle d’arbitre dans les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Il jouira d’une très grande légitimité et d’un leadership incon - testables. Pour cela, il doit être blanc comme neige, être irréprochable.
Il réunira autour de lui une très large adhésion et bâtira autour de lui un empire de personnalités hors pair dans les valeurs ancestrales qui ont fondé le Sénégal : le sutura, le fula, le fayda, le ngor… Il doit partout, en tout, pour tout, et de tout temps respecter sa parole. Au-delà de sa personne, il doit incarner certaines idées.
Les idées du président de la République que nous voulons
Dans ses idées, le président de la République que nous proposons se démarquera du populisme en grande pompe. Incontestablement, il doit éviter les discours de circonstance et les actes de contingence. Le discours va-t-en-guerre, il se gardera. Le folklore, il s’éloignera. Le tout politique, il bannira.
Il doit imperturbablement défendre le Sénégal contre les menaces de l’extérieur et les velléités de l’intérieur. Ces deux fléaux ternissent l’image des Etats. Il s’efforcera de les étouffer dans l’œuf. Il n’a pas besoin de se suffire à lui-même, de vivre en autarcie. Ces modes de vie sont révolus. La tendance est à l’ouverture, à l’intégration, à la communion, au partage, à la coopération. Il est donc illusoire qu’il puisse se limiter aux seules ressources du Sénégal ou bien faire cavalier seul. Le Sénégal est un petit Etat. Ce n’est pas à oublier. Il lui reste du chemin à faire. Il faut des lustres pour le bâtir. Par conséquent, engager le Sénégal et les Sénégalais dans un tourbillon de bras de fer aigu dans les paroles comme dans les actes est un non-sens. Il ne doit pas tenir lieu de politique étrangère.
Il ne doit pas se mêler du fonctionnement des autres pouvoirs, ni prendre parti pour une personne ou une autre. Ce que nous attendons de lui, c’est qu’il puisse être fort dans ses idées de toutes sortes : politique, économique, sociale, environnementale, cultuelle et culturelle… sans tomber dans des contradictions biscornues et saugrenues.
Il doit avoir un très bon rapport de voisinage avec les autres Etats. Il doit donner des moyens exorbitants au secteur privé, mais ne pas se limiter à lui seul quand il s’agit de passer des marchés et autres, par exemple. Pour le recrutement aux postes de responsabilité, le critère du mérite doit être privilégié. Pour cela, des appels d’offres internationaux seront les bienvenus. Last but not least, dans ses idées, il fera du Sénégal le pays du futur, la destination tant souhaitée. Il portera sa culture et la fera connaître au plus grand nombre. Mais et après ?
PAR DJIBY DIALLO
LE VENT TOURNE !
Le système de gouvernance occidental « la démocratie » a atteint ses limites - C’est un fait en ce début du 21é siècle qui voit le nationalisme et les crises idéologiques secouer les plus vieilles démocraties du monde
Le système de gouvernance occidental « la démocratie » a atteint ses limites. C’est un fait en ce début du 21é siècle qui voit le nationalisme et les crises idéologiques secouer les plus vieilles démocraties du monde. Les mouvements populistes ne cessent de gagner du terrain, en France, aux pays bas, le Brexit qui est le début de la fissure de l’Europe, l’élection de Trump chez le pays de la liberté par excellence en est la consécration.
Tous ces changements nous interpellent plus en tant qu’Africains, victimes de cette globalisation étouffante depuis trop longtemps. Il faut éviter d’attendre jusqu’au dénouement de tous ces changements qui aboutira sans doute à un nouvel ordre mondial où nous occuperons encore la place que nous avons toujours occupé. Nous devons trouver le moyen de prendre le vent au tournant avant les autres, si ce n’est déjà trop tard ?
Dans nos pays, les défenseurs de la démocratie ont usé de toutes les belles paroles pour se maintenir ou accéder au pouvoir. Avec un regard ou une main complice de l’occident, nos Hommes politiques se passent le témoin pour les mêmes scénarios, les mêmes erreurs, les mêmes excuses, le même résultat et bis repetita. Ils sont souvent diplômés, très bien formés et excellent dans l’art de la belle parole mais ils n’y arrivent point parce que le système les engloutis dans ses entrailles de combines, de tricheries et de mensonges. Il est vrai que beaucoup s’engagent dans la politique pour de bonnes raisons et de bonnes intentions mais ne dit-on pas que le milieu détermine l’Homme ? Le système que nous vend l’Occident à travers eux, me rappelle juste la relation entre le chien et son maître, une relation ou le peuple est à la merci des chiens. Quel triste sort !
Récupérez le pouvoir au lieu de faire le diagnostic de notre échec, l’échec de nos hommes politiques à permettre à seulement 14 millions de sénégalais de vivre sans manquer d’eau, de vivres, de pouvoir se soigner, bref de tous les besoins primaires. Oui ! Ils ont détecté tous nos problèmes, ils ont établis beaucoup de plans, de projets et leurs slogans; pour quels résultats en 57 ans ? Si le sénégalais est réputé intelligent et capable d’apporter des solutions à d’autres pays alors le problème est ailleurs que dans nos plans et projets. Seulement le point commun de nos hommes politiques c’est de beaucoup parler en oubliant le plus important : l’Action.
Quel « Président » osera se débarrasser de ce système, envoyer cette classe politique complice à la retraite, redonner confiance au génie sénégalais …. Quel « Président » ? En effet la solution ne peut émaner que d’un « Président » courageux et HABILE non d’une révolution par ce qu’une révolution sans leader accouche toujours d’une situation encore pire, le printemps arabe en est la preuve. « Mais on doit être persuadé que jamais les réformes ne se feront sans danger ; car la plupart des hommes ne se plient pas volontiers à une loi nouvelle, lorsqu’elle établit dans la cité un nouvel ordre de choses auquel ils ne sentent pas la nécessité de se soumettre », disait Nicolas Machiavel, et pourtant il faudra les soumettre.
Au Sénégal, il faudra qu’on s’arrête un instant pour rebâtir notre nation et arrêter de foncer dans le mur.