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3 mai 2025
Diaspora
PAR JEAN MEISSA DIOP
UNE DÉMOCRATIE PIÉGÉE PAR SES ACTEURS
Chantée à travers le monde comme un modèle, la démocratie sénégalaise est, pourtant, pleine de paradoxes dont le principal est cette violence initiée par des fanatiques et encouragée en sourdine ou à haute voix par des leaders
Enquête+ |
Jean Meissa Diop |
Publication 13/02/2019
Les devins, les catastrophistes et les Cassandre auront vu juste, si la journée de violence et de morts du 11 février devrait se rééditer dans l’un quelconque des jours qui nous séparent de l’élection présidentielle de février 2019. Deux morts à Tambacounda dans les ratonnades entre deux camps de militants de deux candidats, un bus de caravaniers du Parti de l’unité et de rassemblement (Pur) qui a heurté à mort un jeune homme, des autocars en flammes et le sang qui coule à flot du corps d’une des victimes dont l’image fait encore le tour des réseaux sociaux. Déjà que, dimanche dernier 10 février, quatre gendarmes ont péri dans l’accident de leur véhicule. La campagne électorale est partie pour être des plus violentes, des plus meurtrières… Huit journalistes ont été blessés dans l’assaut contre le bus les transportant.
Images choquantes aussi que celles de deux camps entre lesquels s’interposent des policiers anti-émeutes. On se bat à coups de demi-briques de ciment et de toutes autres armes qui sont tout sauf des jouets. De la violence dans toute sa laideur et dans toute son horreur macabre, surtout celle de ce jeune homme se vidant de son sang. A leurs corps défendant, des journalistes couvrant la campagne électorale se sont retrouvés victimes collatérales ou cibles sciemment choisies. Avaient-ils ces ‘’gilets presse’’ censés les protéger contre les exactions et agressions des uns et des autres, des agressions d’où qu’elles viennent, de quelque camp que soient les agresseurs ? Certains des reporters agressés voyageaient à bord d’un véhicule mis à leur disposition par l’équipe de campagne du candidat présidentiable.
Hélas, il y a là un risque, puisqu’ils ne sont pas nombreux parmi les nervis à mesurer le sens et la portée d’un journaliste en mission commandée, a fortiori quand il arbore un gilet presse. Certains de ceux qui savent lire se tamponnent des symboles et des sacrilèges, l’essentiel et la délectation, pour eux, étant de faire mal. On ne le dirait jamais : un journaliste qui voyage dans le convoi d’un candidat en campagne autant qu’un reporter se déplaçant dans une colonne militaire devient une cible objective. Les cris ‘’Presse ! Presse !’’ des reporters de Wal Fadjri ne les avaient point sauvés des coups et du vandalisme des talibés de Cheikh Béthio Thioune, lors de la campagne électorale de février 2012. Auraient-ils raison alors les organes de presse qui optent pour l’autonomie complète de leurs envoyés spéciaux ? Il est vrai qu’au vu de l’identité des victimes, cette distance vis-à-vis des caravaniers ne protège pas de tous les dangers, ni des arbitraires aveugles. Le groupe Futurs Médias a décidé de suspendre la couverture de la campagne d’El Hadj Issa Sall, candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), deux de ses reporters ayant été blessés dans les violences.
Chantée à travers le monde comme un modèle, la démocratie sénégalaise est, pourtant, pleine de paradoxes dont le principal est cette violence initiée par des fanatiques et encouragée en sourdine ou à haute voix par des leaders qui semblent vouloir se prouver à eux-mêmes et aux autres par un discours extrémiste.
L’un des prototypes n’est autre que l’ancien président de la République, Me Wade soi-même, qui a appelé à brûler des bureaux de vote et des cartes d’électeur-d’identité. Une démocratie dans le discours et les proclamations, mais dont les acteurs peuvent, sans craindre la contradiction, appeler leurs troupes au coup de feu (au propre comme au figuré). ‘’La démocratie sénégalaise/ou ‘’à la Sénégalaise’’ charrie souvent de ces paradoxes qu’on s’étonne de constater dans un tel système politique, écrivions-nous dans un éditorial sur www.seneplus.com, à moins de deux semaines de la campagne électorale en cours.
Les acteurs, du côté du pouvoir comme de l’opposition, clament leurs convictions dans ce système, mais se laissent aller à des actions et à des proclamations fort insolites, voire en contradiction formelle avec le jeu démocratique. En lieu et place de confrontations d’idées, on assiste plutôt à ce que le leader syndical Iba Ndiaye Diadji appela un ‘’débat physique’’. Et les tirades entendues de part et d’autre, ces temps-ci, laissent croire que les urnes ne seraient qu’une clause de style et que la violence va trancher l’adversité.
Une démocratie sénégalaise en est-elle une, tant que sa marche et son exercice doivent toujours se faire dans la violence et le sang ? La réponse (négative) tombe sous le sens.
iSSA SALL DU PUR ACCUSÉ : " CA A COMMENCE A KOLDA "
Suspendue après les violences qui ont éclaté à l’étape de Tambacounda, causant la mort de deux (2) personnes, le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) va poursuivre finalement sa campagne. La précision est faite par le candidat du PUR, El Hadji Issa Sall. Ce dernier, qui était à Ourossogui, ce mardi 12 février, est revenu sur les évènements de Tambacounda. « Ça n’a pas commencé à Tamba mais à Kolda. On a arrêté notre cortège et quand nous sommes arrivés à Tamba, il y a eu des altercations, détaille-t-il.
Quand nous voulions sortir de l’hôtel, malheureusement la police, prétextant vouloir me protéger, nous a pris au piège. Et nous sommes restés là-bas pendant une heure de temps. Mais de peur d’être séquestrés, de recevoir de pierres d’une meute de jeunes, nous étions obligés de faire demi-tour pour aller à Kidira. Sur la route, une centaine de Jakartamen, nous a surpris en caillassant l’essentiel de nos voitures, en brûlant quatre (4), blessant beaucoup de journalistes.
Quand nous sommes arrivés à Kidira, nous avons été accueillis par plus de trois cent (300) gendarmes. Ils ont demandé notre sécurité, qu’ils ont entendue, menottée et mise dans des voitures pour les acheminer sur ordre du Procureur à Tambacounda. Nous avons confiance en la justice et nous pensons qu’elle fera son travail. »
Ensuite, l’opposant qui compatit à « la douleur des personnes blessées mais aussi des personnes qui ont perdu leur vie », annonce qu’il « n’(a) pas arrêté (sa) campagne électorale. » Ce, parce que soutient-il, « cela ne se passe pas partout au Sénégal. Il n’y a que le cortège c’est-à-dire les membres de la caravane doivent rappliquer sur Dakar pour faire une conférence de presse afin d’élucider davantage le peuple sénégalais de l’intérieur et de la diaspora. »
LE PROCUREUR FAIT LE POINT : 24 MEMBRES DU PUR ARRÊTÉS, 26 JOURNALISTES AUDITIONNÉS
Demba Traoré, procureur de Tribunal de Grande Instance (TGI) Tambacounda fait le point sur les affrontements survenus hier, lundi 11 février, à Tambacounda. Vingt quatre membres de la sécurité du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) ont été interpellés par la compagnie de gendarmerie de Bakel. Et ont été déférées au parquet de Tambacounda.
Selon les informations du Procureur qui tenait un point de presse, des armes blanches, des gourdins et des machettes ont été retrouvées dans leurs véhicules après des fouilles. L’enquête de la mort de Ibou Diop est confiée à la police. Quant à la mort du second, Cheikh Touré, 25 ans, marié et père d’un enfant, elle est entre les mains de la gendarmerie. Pour les besoins de l’enquête, 27 journalistes ont également été auditionnés.
Demba Traore a promis que toute la lumière sera faite sur ces crimes et que leurs auteurs seront punis conformément aux dispositions de la loi.
Les échauffourées entre militants de Benno Bokk Yaakaar et ceux du Parti de l’Unité et du rassemblement (Pur) ont occasionné deux morts officiellement. Obligeant le candidat Issa Sall a suspendre sa campagne. De retour à Dakar, il a promis de faire une déclaration publique, demain mercredi, 13 février.
SECURITE DES CANDIDATS
L’Etat « arme » les 5 candidats à la présidentielle
Des éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale seront mis au service de la sécurité respective des candidats jusqu’à la fin des élections, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, au lendemain des scènes de violences survenus à Tambacounda entre des militants du PUR et ceux de Benno Bokk Yaakaar, occasionnant deux morts.
« D’ores et déjà, les dispositions sont prises pour renforcer la sécurité des candidats. A cet effet, des éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale seront mis au service de leur sécurité respective jusqu’à la fin des élections », a écrit le ministre sur ses comptes Facebook et twitter.
Selon lui, « les évènements survenus le lundi 11 février 2019 à Tambacounda entre des militants du PUR et ceux de Benno Bokk Yaakaar ont coûté la vie à deux de nos concitoyens et causé plusieurs blessés actuellement pris en charge dans les structures sanitaires ».
Il a ajouté que « des journalistes ont également été violentés et des voitures incendiées ».
« Cette situation est regrettable à ce stade de la campagne électorale et au moment où son encadrement sécuritaire dans tous les aspects a mobilisé un nombre important d’éléments des Forces de Défense et de Sécurité, engagés pour la sécurité des populations au prix parfois de leur vie », selon Aly Ngouille Ndiaye.
Le gouvernement, assure-t-il, « ne saurait tolérer la violence d’où qu’elle vienne ». Il ajoute : « c’est pourquoi, aussi bien la gendarmerie que la police sont à pied d’œuvre pour rechercher et appréhender les responsables afin de les présenter à la justice ».
Le ministre de l’Intérieur s’incline « au nom de l’Etat » devant « la mémoire des disparus et souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés ».
Il invite aussi les populations à « rester calmes et à faire confiance à nos forces de défense et de sécurité qui ne ménageront aucun effort pour garantir la poursuite normale de la campagne électorale et assurer un scrutin apaisé ».
LA GRANDE ÉMISSION RADIO "CONFLUENCES"
AUDIO
SONKO, LA GRANDE MARCHE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Que vaut Ousmane Sonko au-delà de ses propos détonnants ? Qu'en est-il de son programme de campagne ? Elgas et son équipe lèvent le voile sur le leader de Pastef en compagnie de Jacques Habib Sy, depuis Paris
#Enjeux2019 - Sonko, c’est à la fois un engagement patriotique, un sens aigu du travail et un propos clair porté par l'ensemble de la population dans une atmosphère inédite. Jacques Habib Sy se veut catégorique, l'engouement autour du leader de Pastef a moins avoir avec sa personne qu'avec l'état déliquescent du pays. Quand vous avez un jeune qui se lève pour dire stop, cela emporte l'adhésion de la masse", indique l'invité de Confluences. Selon ce dernier, le candidat de la coalition SonkoPrésident prône une rupture fondamentale dans la gestion de la chose publique. "Il est hors de question d’accepter les contrats avalisés par Macky Sall dans le secteur pétrolier", déclare Habib Sy, ajoutant qu'il vaut mieux renégocier ces contrats que de "demeurer esclave".
Selon Joel Assoko, les programmes économiques du candidat sont néanmoins peu chiffrés et cela n'est pas de nature à rassurer l'opinion. Il en veut pour preuve, ses propositions de réduction de la dette dans le financement de l'Etat. "Comment y parvenir ?", s'est interrogé le chroniqueur de Confluences.
Mohamed Mbougar Sarr quant à lui se dit circonspect sur ce qu'incarne le leader de Pastef. "J'ai un problème avec d'un côté ce discours moral fort et l'aspect politique du candidat", fait-il savoir. Aminata Thior abonde dans son sens en relevant les négociations en cours entre Sonko et Abdoulaye Wade. "Il n'y a jamais eu de marchandage de quoi que ce soit. Nous avons échangé avec Wade sur l'avenir du Sénégal et nous voulons cheminer avec des gens au parcours sain", a objecté Habib Sy.
La candiature annoncée à un nouveau mandat de Bouteflika en Algérie a notamment retenu l'attention d'Aminata Thior, au plan international. Le Venezuela devenu, selon Mbougar Sarr, un enfer à deux diables, a fait l'objet de la rubrique Guillotine.
Les violences survenues ce lundi à Tamba et ayant conduit à la mort de deux jeunes de la localité, prennent une tournure judiciaire. Vingt-quatre membres de la sécurité du Pur ont été arrêtés, désarmés et mis à la disposition du parquet pour les besoins de l'enquête. L’information est donnée par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, dans un entretien avec Zik Fm.
Au même moment le procureur de la République de Tamba, Demba Traoré, était face à la presse. Il faisait le point de cette affaire née des affrontements entre militants d’Issa Sall du Pur et ceux de Macky Sall de Benno.
Le chef du parquet a révélé que le convoi du Pur a été intercepté par l'escadron de surveillance de la gendarmerie de Bakel. En plus des interpellations, renseigne-t-il, des armes blanches et des pistolets ont été saisis dans le convoi d’Issa Sall.
Le procureur a tenu à préciser qu’au moment où il s’adressait aux médias, seuls deux morts ont été enregistrés dans cette affaire au lieu des trois annoncés par la presse. Il s’agit du tailleur Ibou Diop, le militant de Benno bokk yakaar poignardé lors de la bataille rangée, et d’un jeune qui a été renversé par une voiture du cortège du Pur.
Le candidat Issa Sall a décidé de suspendre sa campagne. Et dans un communiqué son directoire de campagne a signalé que les événements de Tamba sont un épisode d’une série qui a débuté dans le Sud du pays.
"Depuis l'étape de Kolda, rapportent Issa Sall et Cie, dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle, le candidat du Pur subit des sabotages qui entravent le déroulement normal de ses activités. Après avoir été empêché de continuer sa caravane à Kolda, avec l'arrivée de Macky Sall, cette tentative de provocation a continué depuis lors."
Le Pur ajoute : "C'est ainsi que ce matin du 11 février, nous avons subi des attaques de la part des militants de Bby à Tambacounda, occasionnant la mort d'une personne et plusieurs blessés, et la destruction de nos voitures. Nous déplorons cette perte en vie humaine et appelons la justice à faire son travail."
Sur les ondes de Zik Fm, Aly Ngouille Ndiaye a informé que pour la journée d’hier, la sécurité du candidat du Pur a été confiée par la gendarmerie. Il lui appartiendra, d’après le ministre, de reprendre en main celle-ci pour le reste de sa campagne.
Les Gilets Jaunes de l’Île Saint Denis dénoncent selon eux, les raisons qui sont à la base de l’immigration des africains vers les pays de l'Europe. Dans cette vidéo, ils évoquent l’exploitation des pays de l’Afrique.
MONDIAL 2018, PLUS DE 100 «SUPPORTERS» SÉNÉGALAIS EN SITUATION IRRÉGULIÈRE
Après l’organisation réussie de la Coupe du monde, les autorités russes avaient décidé de prolonger la validité des visas « Fan Id » délivrés aux supporters des différentes équipes en lice jusqu’au 31 décembre dernier. Un mois et demi après l’expiration de ces visas, 5.500 étrangers se trouvent désormais en situation irrégulière sur le territoire de la Russie, a révélé le ministère de l’Intérieur de ce pays. Dans le lot, plus de 100 faux supporters sénégalais du « 13e Gaïndé » sont restés au pays de Poutine où ils vivent dans la clandestinité. Devenant ainsi des cibles de la chasse aux immigrants illégaux déclenchée et intensifiée par la police russe.
VIOLENCES À TAMBA : LA GARDE RAPPROCHÉE D’ISSA SALL ARRÊTÉE
Rebondissement dans les violences notées à Tambacounda, ayant occasionné trois (3) morts. Déshabillée, désarmée et menottée, la garde rapprochée du candidat du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) a été interpellée puis ramenée à Tambacounda pour les besoins de l’enquête en cours. Le cortège a été intercepté hier soir à six (6) kilomètres de Kidira. Les véhicules ont été fouillés. Les forces de l’ordre ont reçu des instructions selon Alé Gueye, le coordonnateur départemental du PUR.
Interrogé par Sud fm, il explique que « les forces de l’ordre ont garé deux minicars entre 25 et 30 places. » Dans lesquels, indique-t-il, « tout le matériel que la sécurité avait en sa possession, ils sont en train d’y charger tout le matériel saisi. Le président leur demande d’obéir et de suivre les ordres du commandant. Ils disent avoir reçu un ordre venant du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
Aly Ngouille Ndiaye, joint par Iradio, avait déclaré que toute la lumière sera faite sur ces événements malheureux. « Déjà, confiait-t-il, sur nos ondes, nous avons des images. Et, la police et la gendarmerie sont en train de prendre toutes les dispositions pour identifier d’abord les différents responsables concernant l’accident des véhicules qui étaient dans le convoi. Egalement les responsables de la sécurité si les gens se sont battus, il y a certainement des témoins qui peuvent aujourd’hui aider la police à identifier le ou les coupables de cette agression. »
Pour l’heure, Issa Sall a suspendu toutes ses activités de campagne.
Il est de règle, dans l’ordre cosmique, que le soleil, après sa rotation, laisse enfin les étoiles briller. Quand le soleil du crépuscule, ‘’Atoum’’, selon l’expression des Egyptiens anciens, se signale, c’est pour un dernier baroud d’honneur avant de s’engager dans les ténèbres. Il espère réapparaitre à l’aube avec les lumières de l’espoir. Il aura ainsi vaincu les vicissitudes de la nuit et transcendé les dangers d’un périlleux voyage nocturne.
Wade, ce soleil de la politique sénégalaise, au crépuscule de sa carrière politique riche en péripéties, proclame entamer une révolution qui ferait de son personnage haut en couleur un ‘’Ré’’, éternel soleil au zénith. Lui est l’astre qui refuse l’extinction ; l’épicentre inamovible d’un système autour duquel gravite les satellites qu’il contrôle dans son giron.
Le monument Wade qui renait au cœur du système a couvert d’ombre la campagne et fait pâlir les cinq branches de ce scrutin en étoile. Il a fait feu de tout bois et soufflé sur le brasier avant de se rendre compte que les pyromanes sont honnis au pays des saints. La magie de Touba aura opéré sur la virulence d’un discours incendiaire devenu inoffensif. Mais attention, l’homme en bleu est réputé avoir plusieurs flèches dans son carquois et ses capacités de nuisance demeurent intactes. Hors-jeu, il abat ses ultimes cartes.
A ses dépens, Sonko, le missile patriote lancé contre le système, aura perdu sa vitesse de croisière et une journée de campagne. Esseulé et égaré dans un univers qui lui est étranger, la fulgurante météorite peine à se mettre sur une orbite qui le mettrait hors de portée des tempêtes du champ gravitationnel de la sphère politicienne. Le patriarche, comme un aimant, l’a happé et repositionné au cœur du tumulte dont il est le point de lévitation. Le jeune, qui suscite tant d’espoirs, est devenu la simple caisse de résonnance d’un vieux combattant en mal de troupe. Le vieux, lâché par ses épigones, ne veut point céder le flambeau qui mène au palais à autre que son fils Karim qui a raté les starters de la course.
Pendant ce temps, Madické, en bon diplomate, multiplie les courbettes auprès de son ami, alors qu’Idy cligne des yeux pour entrer dans les bonnes grâces de son ancien mentor qu’il avait aidé à conquérir le pouvoir. Alors que le peuple, amusé, s’interroge sur son destin, Macky veille au grain pour ne point trébucher sur les haies dangereuses qui jalonnent la piste qui mène à la victoire.
Toutefois, Wade, qui cherche des alliés pour ses propres desseins, ne sera l’allié de personne pour une cause qui n’est pas la sienne.