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2 mai 2025
Diaspora
AMADOU DIAW FAIT CHEVALIER DES PALMES ACADÉMIQUES FRANÇAISES
Le fondateur du Groupe ISM (Institut supérieur de management, privé), Amadou Diaw, a été élevé mercredi au rang de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques par l’ambassadeur de France au Sénégal, Christophe Bigot, a constaté l’APS
Dakar, 20 fév (APS) - Le fondateur du Groupe ISM (Institut supérieur de management, privé), Amadou Diaw, a été élevé mercredi au rang de chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques par l’ambassadeur de France au Sénégal, Christophe Bigot, a constaté l’APS.
Le récipiendaire a reçu sa médaille au cours d’une cérémonie solennelle tenue à la résidence de l’ambassadeur de France à Dakar, en compagnie des membres de sa famille, d’étudiants de son institut de formation et de personnes avec qui il avait lancé le groupe ISM en 1992.
A cette occasion, l’ambassadeur de France au Sénégal a salué l’engagement de M. Diaw en faveur de l’éducation et de la formation, le présentant comme ’’un vecteur de responsabilité sociale’’.
Christophe Bigot a également magnifié les efforts du récipiendaire en matière de culture, d’environnement et d’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, ’’des domaines dans lesquels il pourrait être également décoré’’, a-t-il relevé.
’’Le groupe ISM qu’il a fondé en 1992 est le partenaire de beaucoup d’écoles de commerce en Europe, notamment en France", a souligné le diplomate.
Amadou Diaw, considéré comme "un militant infatigable de l’éducation et la culture", a exprimé sa satisfaction en recevant cette distinction des mains de l’ambassadeur de France au Sénégal.
"Au-delà de ma personne, vous célébrez l’école sénégalaise dans sa tradition d’excellence", a-t-il déclaré, avant de dédier sa distinction à tous ses ’’anciens étudiants’’.
LA STABILITÉ DU PAYS MENACÉE, SELON MACKY
L’ambition manifeste d’une frange de l’opposition de brûler notre pays et d’empoisonner les rapports avec les voisins du Sénégal devrait inquiéter tous les patriotes et démocrates - LE PÔLE COMMUNICATION DU CANDIDAT DE BBY
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration du pôle communication du candidat Macky Sall, datée du 20 février 2019, relative au climat sociopolitique avant la présidentielle.
« Nous avons constaté avec consternation et regret que l’opposition continue sa campagne insidieuse de dénigrement et de chahut du système démocratique de notre pays en excellant dans la désinformation, la manipulation et le mensonge.
Rappelons que cela a démarré avec la campagne du référendum de 2016 au cours de laquelle l’opposition disait que si jamais le projet de constitution proposé par le Président Macky SALL passait, l’homosexualité allait être légalisée au Sénégal. Cela s’est avéré être un mensonge !
Ils ont continué à travers des menaces d’empêcher le vote de la loi sur le parrainage avant de promettre que l’élection présidentielle n’allait pas se tenir. Enfin, à l’entame de la campagne, des leaders de cette même opposition ont publiquement déclaré qu’ils allaient empêcher le candidat Macky SALL de battre campagne à travers le pays.
Constatant l’implacabilité de la déferlante drainée par Président Macky SALL, les appels à la violence ont alors fusé de partout, jusqu’à ce qu’un meurtre crapuleux d’un compatriote survint à Tambacounda.
Après toutes ces tentatives vaines et faute de recueillir l’écho favorable auprès des sénégalais, ils ont décidé maintenant de verser dans la désinformation et l’intox, en propageant des contrevérités qui renseignent sur leur immaturité, leur inélégance et leur conception de la morale et de l’éthique politique.
L’ambition manifeste d’une frange de l’opposition de brûler notre pays et d’empoisonner les rapports avec les voisins du Sénégal devrait inquiéter tous les patriotes et démocrates.
C’est pourquoi, un des candidats qui ne saurait avoir l’excuse de son immaturité, constitue avec ses connections occultes, une réelle menace pour la stabilité nationale et sous régionale. Faut-il laisser ce candidat versatile, mythomane, spéculateur foncier à ses heures perdues continuer d’injecter le venin de la haine et de la division dans un pays stable et en parfaite harmonie avec ses voisins ?
Non !
Les Sénégalais feront face pour pérenniser les acquis de notre diplomatie sous l’égide du Président de la République Monsieur Macky Sall dont la posture d’homme d’Etat tranche nettement d’avec celle de ces apprentis sorciers, inexpérimentés, revanchards, aigris et avides de sensation.
Au-delà de la personne du candidat Macky SALL, les bons rapports de voisinage de notre pays ainsi que la sécurité juridique des partenaires du Sénégal pourraient être sérieusement mis en mal par des apprentis politiciens sans envergure en dehors de leur capacité boulimique d’insinuation.
C’est pourquoi, le pôle Communication du candidat Macky SALL prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur l’irresponsabilité de certains leaders de l’opposition qui s’appuient sur des contrevérités antirépublicaines et dangereuses pour la stabilité nationale, voire régionale.
Le Président Macky Sall est un Républicain qui restera comme il l’a toujours fait dans une posture de paix et de stabilité du Sénégal et de la sous-région
Pour preuve, durant la crise gambienne, le Président Macky SALL avait, sous mandat de la CEDEAO et de l’ONU, largement contribué au retour de la légalité constitutionnelle sans effusions de sang.
Le Sénégal des pères fondateurs ne pourra jamais être déstabilisé par des slogans et comportements venant d’ailleurs. C’est un populisme pompeux, éhonté, indigne de notre pays, exemple de nation cohésive et chantre de l’unité africaine.
Nul ne pourra avec un tissu de contrevérités ébranler les fondements de la solidité de notre nation. »
PAR ALMAMY MAMADOU WANE
LE NAUFRAGE DE LA VIOLENCE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Depuis 2000, nous assistons à un glissement du spirituel vers le temporel, et vice et versa, qui marque l’érosion progressive de notre vivre ensemble - Le Sénégal s’interroge, il se retrouve sur des sentiers obscurs
#Enjeux2019 - Et si nous étions à notre tour frappés par la malédiction des ressources naturelles ? Le Sénégal s’interroge, il se retrouve sur des sentiers obscurs, et une inquiétude générale s’est peu à peu installée. Du côté du pouvoir, une fébrilité sourde semble avoir atteint son paroxysme.
Pourquoi cette surenchère de la violence ? Depuis 2012 le pays est géré d’une main de fer. À ce moment précis, nous pouvons nous attarder sur l’existence d’un traumatisme sénégalais. La nostalgie d’un passé sanctionné par les urnes rend difficile la visibilité des citoyens face à la prochaine échéance présidentielle. Le tintamarre autour des biens mal acquis a longtemps occupé l’espace médiatique entrecoupé au bout de cinq ans par un référendum dont le but était de dissimuler un aménagement constitutionnel en vue des prochaines joutes électorales. Ces sept dernières années ont été marquées par une absence de dialogue à tous les niveaux. La répression brutale des manifestations citoyennes a altéré les leviers indispensables au dialogue.
Dans ce contexte inédit, une armée de plumitifs s’est imposée partout cornaquée par des spécialistes de la manipulation politique. La perspective d’une rente pétrolière a permis au pouvoir de s’offrir toutes sortes de mercenaires politiques allant du simple journaliste au religieux converti à l’argent facile. Les unes des journaux du pays se caractérisent par leur violence, sans filtre aucun. Les revues de presse sur les ondes de certaines radios privées maintiennent une situation quasi insurrectionnelle tout au long de l’année. Une sorte de folklore journalistique qui nous est propre.
C’est dans cette ambiance surchauffée que vivent les jeunes sénégalais les plus démunis. À l’ombre de leurs idoles "lutteurs", les jeunes désœuvrés envahissent le champ politique pour survivre, le temps d’une élection. L’image du chef de l’État est brouillée par sa proximité avec les milieux professionnels de la lutte. Dès lors la parole présidentielle est désacralisée, raillée à la moindre incartade. Une parole absente lorsque les jeunes perdent la vie sur le chemin de l’Europe. Cette indifférence pesante sur ces « pirogues rouges » du sang de nos enfants imprime dans les esprits une violence qui couve silencieusement.
Dans le même temps, les autorités parrainent des fêtes, des concerts, des anniversaires de stars à la musique saccadée et nasillarde noyée dans un flot musical permanent rallié à la cause capitalistique la plus vorace de l’histoire de notre pays. Des rappeurs résistent et dénoncent les politiciens pris la main dans le pot de confitures.
L’utilisation des moyens de l’État pour faire campagne est une autre forme de violence envers le peuple. Le réflexe républicain s’impose comme une évidence. L’ancien chef d’État-major des armées le général Mansour Seck est sorti de sa réserve en s’interrogeant : « Quel patriote souhaite ce chaos pour notre cher Sénégal ? Vivement des démocrates réellement responsables ». En cas de dérives, c’est l’autorité suprême (le chef de l’État) qui doit prendre la parole sans attendre et poser des actes. La prise en compte de cette « vacance institutionnelle » en période électorale aurait permis l’anticipation d’éventuels troubles. Il aura fallu des affrontements sanglants pour que l’on daigne enfin prendre les dispositions appropriées. Comment faire la distinction entre le père de la Nation et le chef de parti qui « revendique » un second mandat lorsque surviennent des actes de violence opposant son camp à celui des autres candidats ? Selon le spécialiste de la sociologie politique Phillipe Braud :
« Ce qui caractérise l’État de droit, par opposition à tous les régimes tyranniques ce n’est pas l’impossible renonciation à la force, mais la soigneuse codification de ses conditions d’emploi. »
La violence politique, c’est la couardise assumée au sein de l’État qui se réfugie derrière l’ordre républicain, par conséquent, les forces de l’ordre sur lesquelles repose une paix sociale artificielle au service d’une patrimonialisation de l’État sans précédent. Chaque jour inaugure une intention philistine qui se couvre du manteau de la loi pour piétiner les droits élémentaires du citoyen appauvri. Ce sont ces apprentis sorciers qui organisent la dangereuse immixtion des confréries religieuses dans les affaires politiques, contribuant ainsi à donner le coup de grâce à notre compromis sociopolitique. Ce miracle social, spécificité sénégalaise, a servi pendant plusieurs décennies de garde-fous contre la montée des fondamentalismes religieux. Depuis l’an 2000, nous assistons à un glissement du spirituel vers le temporel et vice et versa, qui marque l’érosion progressive de notre vivre ensemble.
L’homme politique et théologien, Abd El-Kader (1808-1883) nous ouvre une précieuse fenêtre :
« Le savant est l’homme par lequel s’opère facilement la distinction entre la franchise et le mensonge dans les paroles, entre la vérité et l‘erreur dans les convictions, entre la beauté et la laideur dans les actes ».
Qui défend le peuple ? Comment occulter les ravages de l’argent, exquis instrument du monde qui, au-delà d’une certaine ritournelle sur ses miracles, plombe la vie sous nos cieux ? Le mutisme de certains religieux à propos de la violence est en partie lié à la rapidité avec laquelle l’atmosphère politique s’est dégradée dans un contexte électoral particulièrement tendu. Avec son cortège de morts et de blessés graves. L’embrasement de la campagne électorale a commencé avec la fin des inaugurations présidentielles en cascade. L’État dans une posture ambiguë n’a pas su prévenir la montée de la violence. Les milices armées dopées par un esprit partisan se sont multipliées, consacrant ainsi une faillite des pouvoirs publics dans leur rôle de garant de la sécurité publique.
Les Sénégalais souhaitent choisir librement leur prochain président de la République. La prise de conscience de la jeunesse donne à ce scrutin du 24 février 2019 une dimension inédite. Deux camps s’affrontent en réalité pour la première fois, celui d’un Ancien Monde désuet qui a montré toute sa capacité de nuisance et un autre, dans son temps, qui refuse l’arbitraire, la corruption et le népotisme. Une politique qui prend en compte les intérêts des populations n’est pas un luxe pour un pays aux atours géologiques et géostratégiques comme le nôtre.
La paix ne constitue-t-elle pas la plus grande richesse du Sénégal ? Ceux qui ne l’ont pas compris nourrissent le terreau de la violence. L’ombre de Mamadou Dia planera inévitablement sur le scrutin présidentiel, car son combat pour un Sénégal debout pour l'Afrique demeure d’une bouleversante actualité.
Rejetons l’agenda des derniers valets sénégalais de la françafrique parce que :
Nous sommes le pays de Mamadou Dia et de Cheikh Anta Diop.
Nous sommes le peuple des assises nationales.
Nous sommes le pays du dialogue islamo-chrétien.
Inventons la possession en commun du Sénégal, car l’unique faiseur de rois c’est le peuple souverain qui votera le 24 février prochain dans la paix et la communion des esprits.
Almamy Mamadou Wane est écrivain, essayiste et poète. Éditorialiste à SenePlus.com. Il a publié plusieurs essais politiques. Il est l’auteur du livre "Le Sénégal entre deux naufrages ? Le Joola et l’alternance". Dans son dernier ouvrage "Le secret des nuages" paru à l'Harmattan il y a quelques semaines, il revendique une poésie sociale qui se veut au service de la collectivité.
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Voter est une étape, savoir choisir le bon candidat en est une autre et nous avons hélas collectivement failli jusqu’ici dans nos choix. -LAMINE NIANG
D’ici quelques jours, les Sénégalais se rendront aux urnes pour choisir celui qui sera aux commandes de notre nation les cinq prochaines années. Cinq années à l’échelle humaine, c’est 1825 jours pendant lesquels nous devrons vivre avec les conséquences de notre choix. Décision déterminante donc au moment d’insérer le bulletin de vote dans l’urne et qui aura sans nul doute un impact immense sur notre vie et sur celle de nos concitoyens. Notre responsabilité individuelle est alors engagée,
À la lumière de notre rang peu enviable comme 25ème pays le plus pauvre au monde, il est clair que nous n’avons pas réussi, depuis notre accession à l’indépendance, à faire des choix éclairés sur le type de dirigeant qu’il nous faut. Les régimes se succèdent et se ressemblent dans leur incompétence à mettre le Sénégal sur la voie du développement inclusif pour toutes les composantes de sa population. Voter est une étape, savoir choisir le bon candidat en est une autre et nous avons hélas collectivement failli jusqu’ici dans nos choix.
En effet, à l’heure du bilan après sept années de gouvernance sous Macky Sall, nous constatons amèrement que la pauvreté est encore plus criarde au sein de population et n’eût été l’apport financier régulier des émigrés sénégalais, la situation sociale serait encore plus dramatique. De la santé à l’éducation, en passant par le revenu des ménages et la sécurité des populations, les souffrances de la population n’ont nullement été abrégées, bien au contraire elles ont été exacerbées. Qui n’avance pas recule, dit-on. Alors, nous ne pouvons souffrir de revoir un retour au pouvoir de la Coalition Benno Bok Yakaar élargie aux transhumants politiques à la recherche perpétuelle de strapontins.
En sanctionnant le régime libéral en 2012, nous pensions mettre fin au népotisme, aux nominations politiques, à l’impunité des coupables de détournement de fonds publiques, à l’inféodation de la justice au pouvoir exécutif, à l’endettement chroniques de notre État et aux dépenses publiques de prestige. Malheureusement, le mal semble systémique et profondément ancré. Ce n’est pas par la simple substitution d’hommes et de femmes façonnées à partir du même moule que les changements attendus surviendront.
Après tant d’années de déception, la rupture avec l’ordre établi est inévitable si nous souhaitons réellement voir un nouveau Sénégal. Un pays où l’égalité des chances est garantie quelle que soit notre origine sociale. Un pays capable de scolariser, garder et même ramener ses travailleurs les mieux formés. Un pays qui cesse de promouvoir la médiocrité et qui retrouve les valeurs perdues de ngorr, de jombb et de ligueey.
Des cinq candidats en lice pour prendre les rênes du pouvoir, seule la Coalition Sonko Président nous semble incarner une réelle volonté de changement devant l’immobilisme ambiant. Le programme Jotna proposé aux Sénégalais renferme les gages d’un véritable changement de cap permettant d’asseoir des institutions fortes au service exclusif du citoyen ancré dans des valeurs rétablies.
Nous savons tous que le mal de notre démocratie inachevée réside en partie dans notre système hyper présidentialiste. Un homme à la tête du pays à qui on confère tous les pouvoirs quasi divins, aussi bien dans le destin des carrières de ses semblables qu’il a entre ses mains que les fonds astronomiques mis à sa disposition qu’il peut utiliser de façon discrétionnaire et sans aucune forme de comptabilité.
Pour y remédier, la mesure courageuse dans le programme Jotna de supprimer les fonds politiques de la présidence pour les remplacer par des fonds spéciaux réglementés constitue une première rupture dans la démarche de bonne gouvernance. Que le président de la république ne soit plus le chef de son parti politique pour se prémunir de toutes les conséquences négatives que cela implique en termes de conflits d’intérêts de nomination partisane en est une autre.
Pour les postes de haute direction, accepter de laisser un comité spécial se charger de choisir les meilleurs candidats selon des profils objectifs basés sur la compétence, l’ancienneté et l’éthique reste également une décision majeure dans la panoplie des promesses contenues dans ce programme.
À l’heure où les plus grands pays du monde se protègent devant la mondialisation économique sauvage et les nombreuses pertes d’emplois que cela occasionne, promouvoir le patriotisme économique et la préférence nationale démontre d’une véritable vision pour que le fruit de nos efforts collectifs profite d’abord à nos compatriotes. Par l’option affichée et largement argumentée d’une industrialisation de notre économie, permettant par ricochet l’éclosion de véritables capitaines d’industries, nos agriculteurs, nos pêcheurs, nos éleveurs et nos artisans ne seront plus réduits à de simples producteurs de produits sans aucune valeur ajoutée, se contentant par conséquent d’être parmi les couches les plus pauvres de notre population.
Le slogan Jotna li niepp bok niep jotsi est prémonitoire devant la quantité des ressources pétrolières et gazières que notre pays est appelé à exploiter dans un futur proche et qui ne doit pas être au bénéfice exclusif de multinationales étrangères et d’une minorité de privilégiés locaux. En plus de soutenir le financement endogène de nos grands projets infrastructurels, l’exploitation du pétrole et du gaz doit constituer un tournant historique dans l’éradication totale de la pauvreté.
Il serait illusoire de penser que cela est possible si nous remettons le pays entre les mains de ceux qui ont toujours laissé l’or de Sabodola, le zircon de Diogo et le phosphate de Taïba nous filer sous le nez. Voilà des années que ces ressources minières sont exploitées dans notre sous-sol et que les zones qui abritent ces mines restent d’ailleurs parmi les endroits les plus pauvres de notre pays. Quelle irresponsabilité! Chassez le naturel, il revient au galop, dit le proverbe.
En faisant de la bonne gestion de nos ressources naturelles son cheval de bataille politique au sein de l’opposition, l’espoir est permis qu’Ousmane Sonko, en tant président de la république, veillera à la bonne redistribution des richesses produites par le gaz et le pétrole.
Si Macky Sall est reconduit au pouvoir ou qu’une coalition formée de politiciens professionnels lui succède, il y a fort à parier qu’une oligarchie, appuyée par des lobbies étrangers puissants, prenne le contrôle définitif de notre pays et que le pouvoir corrupteur de l’argent détermine l’avenir de notre nation.
Le 24 février, nous ne devrons pas rater une nouvelle fois ce tournant décisif dans la marche de notre pays pour l’obtention définitive de sa souveraineté alimentaire, économique et culturelle. Nous avons le potentiel naturel et humain pour y arriver. Ce qui nous a fait défaut depuis notre accession à l’indépendance c’est le choix d’un leadership éclairé, incarné par un dirigeant intègre, courageux et visionnaire.
Un homme qui n’a jamais été emprisonné pour avoir détourné des fonds politiques ou cité dans une quelconque affaire de détournement de deniers publics.
Au-delà des formules rhétoriques lancées pendant cette campagne électorale et des chapelets de promesses contenues dans les programmes, prenez aussi une minute pour interroger le parcours des cinq candidats qui sollicitent notre confiance les cinq prochaines années.
PAR OUSMANE DIADHIOU
INSTITUTIONS ET ÉCHÉANCES ÉLECTORALES D’UNE DÉMOCRATIE BICENTENAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 – Les institutions chargées du processus électoral souffrent comme toutes les institutions de la République, de la macrocéphalie de l’Exécutif (un président fort) très imprégné du jeu politique et du pouvoir judiciaire
#Enjeux2019 - Dans son histoire, le Sénégal faisait partie de grands empires connus comme le Ghana, le Mali et/ou le Jolof. Ces grands territoires ont été inspirés par les fortes institutions comme la charte du Mande. Cette charte du XIIIe siècle peut être considérée parmi les prémisses de la Déclaration des Droits de l’Homme. Le Sénégal a été aussi le théâtre d’une des révolutions majeures de l’humanité qui s’est déroulée au Fuuta avec Ceerno Suleymaan Baal, contemporain de Georges Washington au XVIIIe siècle. Cette révolution pose les premiers jalons : (i) de la bonne gouvernance, (ii) de la reddition des comptes et (iii) du contrôle citoyen sur les institutions et affaires de la cité. Ces trois éléments sont dans les principes de la démocratie, chère à Athènes qui est une référence antique.
La démocratie souvent définie comme étant le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple est pour l’instant le moins pire des systèmes politiques connus. Le professeur et historien Babacar Buuba Diop de l’Ucad rappelle souvent que c’est le pouvoir du peuple recensé, différent de la population (laos), la démocratie n’a été possible qu’avec l’invention de l’alphabet et de la monnaie. Ouvert géographiquement au monde, le Sénégal s’est très trop inscrit dans la géopolitique : avec des facteurs religieux (islam, christianisme), commerciaux (traite négrière), stratégiques (compétitions, rivalités coloniales).
Aussitôt la colonisation française enclenchée, le Sénégal avec ses quatre communes que furent Gorée, Saint-Louis, Rufisque et Dakar, s’est intégré dans le jeu démocratique français. Dès 1789, les Saint-Louisiens ont présenté des cahiers de doléances lors des Etats Généraux de la révolution française. En 1848, Saint-Louis a envoyé son premier député au palais Bourbon. Il s’agissait d’une démocratie discriminatoire comme à Athènes, mais cette fois-ci racialisée, ouverte aux métisses. Beaucoup d’eau a coulé après, Blaise Diagne fut élu premier député noir au XXe siècle.
Aujourd’hui, à l’heure de l’observation internationale des élections et « la Charte africaine de la gouvernance, des élections et gouvernance », le Sénégal est à la croisée des chemins à travers ses institutions et processus électoraux.
- Les institutions -
Le Sénégal post-indépendant a opté pour le régime parlementaire bicaméral, hérité de la quatrième (IVème) République française. Le Sénégal s’est trop tôt confronté à deux crises politiques majeures ;
L’éclatement de la Fédération du Mali en 1961
La crise au sommet de l’Etat entre le Président de la République, Léopold Sédar Senghor et le Président du Conseil Mamadou Dia en 1962
Cette crise qualifiée officiellement de coup d’Etat initié par le Président de Dia constitue la crise majeure au sommet de l’Etat. Le système politique sénégalais actuel est le produit d’une longue évolution historique qui prend sa source dans la Constitution de 1963. Suite à cette crise, une réforme constitutionnelle est commanditée par Senghor pour se doter d’un régime présidentiel fort, malgré l’institutionnalisation et la séparation trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire.
Depuis la stabilité du pays est attestée par l’absence de coups d’Etat militaires, l’organisation régulière d’élections (10 élections présidentielles) qui répondent aux standards internationaux et couronnées par deux alternances 2000 et 2012. Comme démocratie majeure l’Etat souverain, le Sénégal s’est doté d’institutions pour organiser ses élections en tenant compte des chartes, traités, conventions internationaux qu’il signe et ratifie parfois tardivement. Ces institutions sont couramment appelées les acteurs institutionnels.
- L’Exécutif avec ses démembrements -
Le Président de la République et du Parlement. Ensuite, (les décrets portant révision des listes électorales et convoquant les électeurs notamment).
Le Ministère de l’Intérieur qui s’occupe principalement de la préparation et de l’organisation des élections : aussi bien les opérations matérielles que les actes juridiques.
Le Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur prépare et organise les élections à l’étranger en relation avec le Ministère Chargé des Elections.
Les Autorités administratives qui sont la cheville ouvrière du processus électoral à travers la gestion des commissions de révision des listes électorales, de distribution des cartes d’électeurs ainsi que des bureaux de vote.
Les Ambassades et consulats qui dépendent du Ministère des Affaires Etrangères.
Le pouvoir Législatif pour le vote des lois ; le pouvoir judiciaire à travers le Conseil Constitutionnel, la Cour Suprême, les Cours d’Appel et les Tribunaux départementaux.
Le Conseil constitutionnel est une institution publique du Sénégal, la plus haute instance du système judiciaire. Il comprend 7 membres nommés par le Président de la République, dont deux sur une liste de quatre personnalités proposées par le Président de l'Assemblée Nationale.
Le Conseil Constitutionnel tranche les réclamations et se prononce sur les recours à l’occasion des élections présidentielles et législatives. Il proclame les résultats définitifs de ces élections.
Le Conseil Constitutionnel connaît de la constitutionnalité des règlements intérieurs des assemblées législatives, des lois et des engagements internationaux, des conflits de compétence entre l’exécutif et le législatif ainsi que des exceptions d’inconstitutionnalité soulevés devant la Cour Suprême.
Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Deux membres du Conseil sur cinq peuvent être choisis parmi les Professeurs et anciens Professeurs titulaires des Facultés de Droit, les Inspecteurs généraux d’Etat et anciens Inspecteurs généraux d’Etat, et les Avocats, à condition qu’ils aient au moins 25 ans d’ancienneté dans la fonction publique ou 25 ans d’exercice de leur profession.
A côté il y a les acteurs non institutionnels
- Des partis politiques ou coalitions et candidats indépendants qui ont la vocation constitutionnelle de participer à l’expression du suffrage ; ce sont eux qui proposent généralement les candidats aux élections.
- Des électeurs : il s’agit des Sénégalais des deux sexes âgés de 18 ans et plus et n’étant dans aucun cas d’incapacité prévue par la loi ; c’est leur suffrage dont ont besoin les candidats.
- De la société civile : elle participe à la sensibilisation et à la mobilisation des électeurs. Elle peut être amenée à jouer un rôle de médiation entre les acteurs politiques. En outre, elle intervient dans l’observation électorale.
- Des observateurs : ils sont nationaux ou internationaux. Leur rôle c’est de surveiller les opérations du processus électoral pour témoigner de leur transparence et de leur sincérité en faisant des recommandations au besoin.
- Des journalistes : ils ont un rôle extrêmement important dans la diffusion des informations relatives aux opérations électorales et aux activités des candidats ainsi que des autres acteurs.
La mainmise de l’Exécutif sur le Judicaire et le Législatif fait que les élections en général sont des moments de tensions parce que l’Exécutif est juge et partie. Au Sénégal, les institutions chargées du processus électoral souffrent comme toutes les institutions de la République de la macrocéphalie de l’Exécutif (Un Président fort) très imprégné du jeu politique et du pouvoir judiciaire. Cette macrocéphalie est surtout appuyée par le pouvoir législatif. Depuis 1960, la majorité de l’Assemblée Nationale est toujours favorable au régime. Ce constat est lié au système de désignation des députés. Lors des dernières législatives, la coalition Benno Bokk Yaakaar avec 40% des suffrages, s’est retrouvée avec plus de 70 % des députés.
Cette mainmise sur l’Assemblée des régimes qui se sont succédé de 1960 à 2019, aide l’Exécutif à faire passer tous ces désirs et désidérata sans passer par des référendums : comme la tentative du ticket, présidentiel (2013), la loi Ezzan, etc.
En effet, une lecture de son histoire politique révèle que le Sénégal a connu trente-huit (38) lois de révisions constitutionnelles. De toutes ces révisions constitutionnelles, on a eu seulement quatre (4) recours au référendum. Le pouvoir judiciaire est malmené dans ses différentes composantes au plus niveau.
Longtemps, la Cour Suprême a été la plus haute juridiction chargée de gérer le contrôle du jeu politique. Elle a été souvent confrontée à des contestations au lendemain des élections. Depuis 2000, le Haut Conseil n’a pas bonne presse, tous ses avis et délibérations sont favorables au Président (principe d’un 3e mandat accepté pour le Président Wade, le mandat du Président Macky Sall prolongé jusqu’en 2019 alors qu’il avait juré de faire 5 ans, le parrainage taillé sur mesure, etc.)
- Les élections -
Le calendrier républicain est toujours respecté. Depuis 1960, deux changements sur la durée du mandat ont été notés : en 2000 et en 2012. Depuis 1960 dix (10) élections présidentielles organisées : 1963, 1968, 1973, 1978, 1983, 1988, 1993, 2000, 20007 et 20012.
- Sous l’ère du Parti socialiste de 1960 à 2000 -
Avec Senghor, on est à l’ère du Parti Unique en Afrique : 1963, 1968, 1973 et 1978, avec l’ouverture démocratique limitée aux quatre courants : Marxisme/Léninisme, Communisme, Socialisme et Libéralisme
Avec le départ de Senghor, Abdou Diouf assure la transition, élargit l’offre et organise ses trois premières élections victorieuses en 1983, 1988, et 1993. Cette période est marquée par des contestations postélectorales qui aboutissent souvent à l’emprisonnement des leaders de l’opposition. On note la première entrée de l’opposition (PDS avec 4 ministres) dans le gouvernement en 1994 (entrisme). Le PDS quitte l’attelage gouvernemental avant les élections législatives de 1996. C’est sous Diouf que l’isoloir, une vieille doléance de la classe politique, est accepté pour la première fois en 1983.
Les législatives de 1986 constituent un tournant de la vie politique sénégalaise. Les partis de l’opposition, surtout la Gauche, souvent avant-gardiste et consciente de la faiblesse liée à la dispersion face au parti au pouvoir, ont mené la réflexion afin d’avoir le meilleur candidat pour l’alternance. C’est ainsi que la gauche jouera un rôle central pour le retour de Wade et la constitution du grand front électoral de 2000 : le Front Régularité et la transparence des élections (FRTE) au premier tour et qui deviendra le Front pour l’Alternance (FAL) victorieux au deuxième tour avec la dissidence de Djibo Leyti et Moustapha Niasse. Le premier soutiendra Abdou Diouf au deuxième tour tandis que le second reste arrimé au FAL. Il sera le premier ministre du pays post alternance. La quatrième élection présidentielle sera soldée par la première alternance poste indépendance le 24 mars 2000.
- Le Sénégal post alternance 2000-2019 -
Après l’alternance de 2000, le Président Wade a eu huit ans de grâces jusqu’à l’élection remportée haut la main en 2007. La disgrâce va commencer avec le ticket président présidentiel et le wax waxeet (reniement). Le tout est avalisé par un Conseil Constitutionnel dont les avis et décisions sont toujours en faveur de l’Exécutif. C’est le début des imbroglios politico-juridico-juridiques et des interprétations fallacieuses des textes de loi. Les élections 2012 font partie des plus violentes et meurtrières (13 morts). La société civile avec le comité de veille jouera un rôle central dans la tenue de la Présidentielle de 2012.
La seconde alternance a démarré par un second wax waxeet (rétraction sur la durée du premier mandat du premier mandat (5 ans au lieu des 7 ans) et surtout par des passages en force illustrés par :
l’acte III de la décentralisation
le référendum de 2016 (loi n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution de la République du Sénégal).
la loi sur le parrainage : pour la première fois le parrainage est élargi aux partis politiques et/coalitions. Ce qui a pris de court les acteurs politiques surtout l’opposition avec le vote express fait par la majorité mécanique.
Ce premier filtre institutionnel sera couplé aux affaires judiciaires pour écarter 22 candidats sur 27 de la course à l’élection présidentielle du 24 Février 2019.
C’est le moment de la grande transhumance institutionnalisée pour la protection des anciens dignitaires menacés pas dame justice : « Le coude du Président est sur certains dossiers ».
Le jugement des « K » atypiques dépasse les cours et tribunaux nationaux. Souvent l’Etat est débouté et se met en marge des juridictions internationales dont il est signataire. C’est ainsi que le Conseil Constitutionnel décrié comme une boussole dont l’aiguille indique l’Exécutif (depuis 2000 ses avis et décisions lui sont toujours favorables sera perfusé par 7 membres de la société civile pour le contrôle des parrainages. Malgré légalité constitutionnelle, le Conseil Constitutionnel souffre d’une crédibilité au sein de la classe politique.
- L’observation des élections -
Avec Diouf, la société civile a commencé à faire l’observation des élections. En 2000, le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (COSCE) a vu le jour en avec plusieurs organisations membres (11 en 2014). C’est avec le comité de veille que la Société Civile admise comme acteur institutionnel du jeu politique
« Il s’agit du Comité de veille et de suivi de la mise en œuvre des recommandations de l’audit du fichier électoral effectué par des experts étrangers et indépendants. Sa composition fait qu’il est une catégorie hybride. En effet, il comprend des représentants de départements ministériels impliqués dans le processus électoral, des acteurs politiques, de la société civile, de la CENA ainsi que de partenaires au développement ayant un statut d’observateur. La Situation Room de 2014 a été un fort moment de communion de tous les acteurs pour le monitoring du scrutin qui aboutira à la deuxième alternance ».
Il faut attendre les années 2000 pour voir l’internationalisation de l’observation. Suite aux lendemains électoraux désastreux dans plusieurs pays, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) ancêtre de l’Union Africaine (UA), a décidé de s’impliquer dans les processus électoraux des pays membres et de manière formelle. Cette approche verra la conception d’un document juridique de référence à savoir la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance. Au plan sous régional, le continent est divisé en cinq zones :
La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) regroupant dix-sept pays
La The Southern African Development Community (SADC)
La Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) La Commission de l'océan Indien (COI)
L'Union du Maghreb Arabe (UMA)
Le processus de l’observation électorale prendra plus d’ampleur avec l’implication d’organisations non africaines, telles l’Union Européenne qui travaillera de manière très approfondie sur la méthodologie avec le recrutement d’experts électoraux pour faire le monitoring des élections. Elle a intégré les élections dans la coopération multilatérale, pour l’Union Africaine et la CEDEAO. Cela s’est traduit par l’érection en leur sein de divisions électorales spécialisées en matière électorale. Ainsi ils déploient des observateurs pour le monitoring du processus électoral afin d’alerter sur les éventuelles fraudes et/ou irrégularités ou manquements, surtout d’accompagner les Etats pour des élections apaisées.
Il existe plusieurs organismes presque dédiés aux élections comme :
The International Foundation for Electoral Systems (IFES)
European Centre for Electoral Support (ECES)
The National Democratic Institute (NDI)
Carter Center
Les divisions électorales des organisations sous régionales (CEDEAO, SADEC, CEMAC) et continentale (Union Africaine) sont centrales et bien fournies en ressources humaines, financières et logistiques. Ce qui fait que toutes les élections africaines sont couvertes par des observateurs sous régionaux, africains et internationaux (européens, système des Nations Unies).
Les observateurs sont sélectionnés selon des critères préétablis surtout pour la maitrise des langues de travail (français, anglais, portugais, arabe). Ils sont déployés en deux phases. Les différents types d’observation sont les suivantes :
L’observation internationale (court et long-terme)
Missions d’observation organisées par les organismes régionaux, sous régionaux et internationaux. Elles proviennent de l’étranger.
Avantages : Les observateurs sont des témoins impartiaux. L’observation réduit la fraude et dans certains cas, agit comme un outil de prévention des conflits. Les observateurs rédigent avec une méthodologie assez pertinente, le rapport qui retrace la conduite du processus dans toutes les régions et dont le contenu sera rendu public par les médias internationaux.
Inconvénients : Faible maitrise de la culture du pays hôte et ignorance des langues locales. Donc certaines pratiques frauduleuses ou d’intimidation échappent à leur vigilance. Pour des raisons de communication ou de sécurité, les observateurs ne voyagent pas toujours dans les zones reculées ou dangereuses du pays. Nombre réduit (100 ou un peu plus, divisés en équipes de 2.) Ils couvrent en outre un faible pourcentage de la totalité des bureaux de vote. Leur séjour est court et ils ne sont pas présents au moment des inscriptions sur les listes électorales. D’ailleurs, certains reprochent aux missions internationales d’être trop diplomatiques et incapables de dénoncer la fraude réelle).
- L’observation locale ou citoyenne (court et long terme) -
Elle est mise en œuvre par des groupes citoyens communément appelés organisations de la société civile. Des citoyens d’un pays donné légalement constitués en associations s’organisent pour s’impliquer dans le processus électoral.
Avantages : Excellente maitrise du pays, notamment la culture, les langues, les subtilités de l’environnement politique. Ils voient ce que les observateurs internationaux ne peuvent pas voir et comprennent tout ce qui se dit autour d’eux, notamment dans les médias. En plus, ils connaissent les perceptions qu’on se fait des amis, de la famille, des voisins. Connaissance parfaite des enjeux des éventuelles réformes, l’amélioration de l’environnement démocratique et la place faite aux droits humains en général dans leur pays. Le plan de déploiement opère un parfait maillage du territoire national et surtout, dans des zones où les missions internationales ne s’aventurent pas.
Inconvénients : Les observateurs locaux manquent souvent de ressources, de formation, de méthode et de communication. Leur impartialité est souvent remise en question par les gouvernements locaux qui les taxent d’activistes. Ils ne bénéficient pas souvent de traitements respectables par les partis politiques et les OGE. Ils n’intéressent pas forcément les médias. D’ailleurs dans certains cas, ils sont recrutés à la dernière minute et ne connaissent donc pas les lois et règlements qui président à l’organisation du processus électoral. C’est souvent un moyen facile de se faire de l’argent. Beaucoup de missions locales apparaissent quelques jours avant les élections du fait des opportunités de financement dont elles disposent auprès des bailleurs. Ceci crée un problème de crédibilité, du manque d’expertise et de la coordination défaillante minée par des querelles de leadership. Dès fois, certaines missions locales ne répondent pas de l’usage qu’elles font des fonds. Dans beaucoup de cas donc, il est difficile d’apprécier la qualité de leur travail.
Avec plus de 200 partis politiques reconnus, des coalitions électorales et des candidatures multiples, le bulletin unique est réclamé par la classe politique.
Après une première alternance dirigée en douceur par une classe politique responsable et une seconde alternance menée à bras le corps par le peuple au sens large, acceptées toutes les deux par des Présidents sortants, devenus maad et/ou mat[1] entre deux tours, nous osons espérer que tout Président élu sera maad et/ou mat pour ne pas briguer un troisième mandat.
Ousmane Diadhiou est formateur à l’Association Nationale pour l’Alphabétisation et la Formation des Adultes (ANAFA) et administrateur de la Pan African Association for Literacy and Adult Education (PAALAE). Il a été membre du secrétariat de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI), des Assises de l’Education de la Formation (ANEF 2014) et de l’Histoire Générale du Sénégal (HGS), responsable de la sécurité et du numéro vert du FRTE et FAL en 2000, OLT Guédiawaye Collectif des Organisations de la Société Civile pour les élections (COSCE) aux présidentielles de 2012 et 2019, Observateur International des Elections Générales du Nigeria 2015 (CEDEAO) et du procès de Hissène Habré (Trust Africa).
Tënk ci wolof
Li Usmaan Jaaju bind
Senegaal, yëngu ngir bokk, yàgg na fi, doore ci jamono Maasa ya, jaar ci jamono Buur yi ak Tubaab yi. Jamono di dox, ba nu samp sart yu saxal njariňu mboolo mi, ňu tékale saň saňu dogal, saň saňu yoonal, saň saňu àtte. Réew mi, ňi koy doxal, du nu ci jal bi doŋŋ, ňi ci làngi politig am naň ci cër, sandikaa yi itëm, boole ci mbootaayu jaamburé ak yeenekaay yi.
Li am solo, moo di nuy yeesal ndoombo yi. Looloo moom sax na bu baax. Seŋoor jiitewoon na reew mi, Abdu Juuf wuutu ko, Abdulaay Wàdd topp ci. Tay jii Maki Sàll moo ne ci jal bi, te fu mu jaar bere ngir mën yaakaar toogaat. Li jara sàmm moodi tànn bi leer te mu am ci jàmm. Ni njaccaar mbir mi (moo xam ňu doon doomi réew mi, mbaa ňu joge bitim réew), am na liggeey bu am solo. Ndax ňoom ňoo mëna seede ne mbir mi jaar na yoon mbaa deet.
Maad : en sereer, le titre du roi est maad qui est la justice
Mat : en wolof
PAR CAROLINE ROUSSY
SENEGAMBIE, L’HISTOIRE D’UN PONT
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 – L’infrastructure peut être considérée comme un symbole réussi d’intégration régionale - Néanmoins, il ne doit pas être un moyen d’absorption de la Gambie, tant les concitoyens de ce pays restent attachés à leur souveraineté
#Enjeux2019 – Le 21 janvier 2019 fera date dans les livres d’histoire. Elle marque l’inauguration du pont transgambien, ouvrage de 18 mètres de hauteur et de 12 mètres de largeur permettant de relier les deux rives du fleuve Gambie et, incidemment, de faciliter sa traversée par les Gambiens et surtout les Sénégalais entravés dans leurs déplacements par un territoire divisé par la présence de la Gambie en son sein ; legs colonial du 19e siècle. Le président Macky Sall peut savourer son triomphe. Il a réussi là où tous ses prédécesseurs ont échoué des décennies durant. Attention toutefois, à ne pas verser dans un triomphalisme aveugle et à se croire en Gambie en pays conquis. Les oppositions à l’endroit des Sénégalais y demeurent vives tout autant que les stigmates de la période confédérale.
Longtemps, l’annonce sans lendemains de la construction de ce pont suscita des espoirs déçus parmi les populations trépignantes entre impatience, résiliences et « tracasseries », selon leurs propres mots tandis qu’ils subissaient la longueur des distances : soit des dizaines d’heures parfois pour rejoindre Dakar ou Ziguinchor par la route, moyen de transport à portée des petites bourses. Par-delà ces tracasseries du quotidien entre deux peuples « amis » se jouait un enjeu diplomatique entre les gouvernants sénégalais et gambien. Ces derniers ayant tôt fait de comprendre que la traversée de leur pays pouvait se révéler un levier de négociations diplomatiques avec leur « grand voisin », usant et abusant d’une asymétrie supposée au regard de sa taille et de sa démographie.
Le Sénégal devait payer sa condescendance. Peu le savent mais après l’ouverture de la route transgambienne en 1957, les Français tout à leur soudaine boulimie de constructions, ouverture d’universités, etc. proposèrent un projet de pont. Il était trop tard. Les Gambiens étaient sur leur quant à soi, craignant une absorption de leur pays par le Sénégal. Une mission onusienne diligentée en 1963 plaida en faveur d’une Gambie indépendante, et de la Grande-Bretagne et du Sénégal, base d’une négociation concertée entre les deux pays pouvant évoluer vers une entente, une association ou une formule fédérale. Il faut avouer que les Gambiens leur avaient tout du long de cette mission, affirmée avec vigueur « we want a change of status not of masters », « we don’t want to be ruled from Dakar », « experts or no experts we can live on our own ». Le pays acquit son indépendance le 18 février 1965 et entendait faire respecter sa souveraineté nonobstant les récriminations du ministre des Finances sénégalais Jean Collin qui, dès 1969, plaida en faveur d’une politique dite du « no » return avec pour objectif de mettre la Gambie à genou et de forcer le verrou de l’intégration économique et douanière. Il estimait que la contrebande organisée depuis la Gambie grèvait le budget national à hauteur de quelque 1 milliard 500 millions de Francs CFA.
- Relations en dents de scie -
S’ensuivirent jusqu’en 1975 des relations à fleuret moucheté dont il serait difficile d’évaluer, dans ce jeu d’échecs tant les économies étaient imbriquées, qui fut gagnant. Revenu dans de meilleures dispositions, les deux pays signèrent, en 1975, une série d’accords scellant un réchauffement des relations diplomatiques. Les médias officiels de l’époque furent inondés de photographies aux sourires compassés : c’était le temps des retrouvailles mais chacun demeurait sur son quant à soi. Deux chantiers furent décidés : la délimitation de la portion orientale de la frontière de Gambie au niveau de Yarboutenda, projet cosmétique, s’il en est, tant cette zone n’avait jamais été le cœur névralgique de la contrebande même s’il s’agissait d’asseoir clairement l’étatisation des espaces contigus. Le second plus audacieux concernait la construction du pont transgambien. Sa réalisation devenait nécessaire en raison de la motorisation des sociétés et des goulots d’étranglement au niveau du bac de Farafenni.
L’accord sembla emporter l’adhésion des deux gouvernements. Ayant fait le choix de l’ambition, ils ajoutèrent au projet la construction de deux barrages hydrauliques au niveau de Kekreti et de Sambagalou. Malgré un programme plutôt appétant, Jawara fit bientôt savoir qu’il refusait de partager tout droit de propriété sur cet ouvrage, qui ne pouvait être conçu que comme gambien et non comme sénégambien. En haut lieu sénégalais cette décision crispa d’autant que le Sénégal avait l’impression de faire cavalier seul dans la recherche de financements internationaux. Selon Assane Seck, alors ministre des Affaires étrangères, Jawara proposa en 1977, de coupler le projet de pont et celui de barrages en un seul et même projet qu’eût été la construction d’un pont-barrage. Cette nouvelle requête fut interprétée par les Sénégalais comme une énième tentative de procrastination masquant à peine une collaboration plus que vaine. Dans ces conditions, Senghor décida de suspendre les négociations et de construire une rocade routière contournant la Gambie et reliant Dakar-Kaolack-Tambacounda- Kolda- Ziguinchor. Malgré de nombreuses tentatives, jouant sur la fibre nationaliste pour convaincre les usagers d’emprunter cette nouvelle route, le projet ne séduit guère. Longue de quelque 864 kilomètres, elle pouvait difficilement rivaliser avec l'axe Dakar- Kaolack-Farafenni-Ziguinchor qui ne faisait alors que 450 kilomètres.
Durant la période confédérale, le projet ne fut guère abordé, tant la priorité était à un accord économique et douanier. L’objectif principal restait de mettre un terme à la contrebande organisée depuis la Gambie. Et du reste les troupes sénégalaises, depuis 1981 et la tentative de coup d’Etat contre Jawara, étaient stationnées en Gambie. Ils quadrillaient le territoire, selon leur bon vouloir et l’utilisait comme base arrière pour mener des offensives dans une Casamance entrée en sédition contre le pouvoir central. En Casamance, cela laissa aussi des traces…
- Avènement de Barrow et le déclic -
Jammeh arrivé au pouvoir, à la suite d’un coup d’état en 1994 où il resta 22 ans, mena durant toute cette période une politique pour le moins imprévisible et à soubresauts, tantôt il s’imposa comme médiateur dans le conflit casamançais, tantôt il donna refuge aux rebelles de ladite Casamance. Dans la même veine à plusieurs reprises, il signa des accords en faveur de la construction du pont transgambien (en 2013 les fonds étaient réunis par la BAD) tout en augmentant épisodiquement les frais de traversée du bac afin de réaffirmer chaque fois son pouvoir à l’égard de son voisin.
Dans ces conditions le pont était devenu un rêve remisé, laissant les populations harassées et indignées face à la dégradation du bac mettant leur vie en péril. Puis tout changea. Accélération de l’Histoire. Adama Barrow remporta les élections face à celui qui semblait indétrônable Yayah Jammeh. Peu enclin à abandonner aussi facilement le pouvoir, il tergiversa de longues semaines, laissant craindre un embrasement de la situation. Barrow trouva refuge au Sénégal et y fut intronisé président à l’ambassade de Gambie. Protégé, il devint l’obligé de Macky Sall et signa de nombreux accords dont celui qui permettait la construction du pont, quelque 60 ans après que le projet eut émis.
Facilitant désormais légitimement les déplacements à l’intérieur du Sénégal, ce pont aura indéniablement une incidence pratique dans la vie quotidienne des populations et leur manière de se mouvoir dans l’espace sénégambien. A ce titre, il peut être considéré comme un symbole réussi de l’intégration régionale. Néanmoins, il ne doit pas être une première étape en vue de l’absorption de la Gambie, tant les concitoyens de ce pays restent attachés à leur souveraineté pleine et entière.
Caroline Roussy est Docteure en Histoire de l’Afrique contemporaine. Elle a notamment travaillé dans sa thèse, sur la frontière entre le Sénégal et la Gambie.
PAR MAYECOR SAR
REPENSER LA DIPLOMATIE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Il va falloir que Dakar passe d’un réalisme défensif à un réalisme offensif modéré, ce qui nécessite des actions préemptives pour accroître son influence régionale et pratiquer un équilibrisme stratégique
#Enjeux2019 - Après la « diplomatie de rupture » d’Abdoulaye Wade qui fût profondément internationaliste de par son ancrage panafricain, Macky Sall, 4ème président de la République du Sénégal, s’est évertué à faire renaître le réalisme dans la politique étrangère de son pays. Son programme de campagne en 2012, le « Yonu Yokkuté » et ses premiers pas sur la scène internationale dessinaient les contours d’une diplomatie sénégalaise moins démonstrative que celle de son prédécesseur et qui replace la rationalité au cœur des actions de l’exécutif sénégalais.
Le « contrat avec le monde » de Macky Sall en politique étrangère est un retour aux fondamentaux de la politique Sénégalaise en matière de relations internationales reposant sur ce que des intellectuels tels que Hans Morgenthau, Edward Carr et John Mearsheimer, ont théorisé comme du réalisme : la consolidation de la souveraineté nationale et la préservation de intérêts internes.
- Politique de bon voisinage : entre rapport de force et apaisement -
Dans le grand concert des nations, l’influence de Dakar est sans équivoque et il est celui qui porte la voix africaine. Aujourd’hui encore, le Sénégal se pose, avec l’onction de l’Europe et des Etats-Unis, en « gendarme » régional des valeurs universelles de paix, de stabilité, de démocratie et de respect des droits de l’homme. Le caractère anarchique de l’Afrique Occidentale et l’instabilité chronique qui prévaut dans la majorité des pays lui imposent une politique de « zone tampon » avec ses voisins. L’objectif étant d’éviter que les crises frappant les pays frontaliers ne le contaminent et ne fragilisent la cohésion nationale.
S’inscrivant dans la tradition réaliste de ses prédécesseurs, le président Sall a, dans ses relations avec ses voisins, alterné entre le rapport de force et la diplomatie d’apaisement. Tout le monde garde à l’esprit la fermeté avec laquelle Dakar a pris la décision de clôturer ses frontières afin d’éviter la propagation du virus Ebola sur son territoire ou encore le rôle joué par le Sénégal dans la sortie de crise de la Guinée Bissau qui a abouti à la nomination d’un Premier Ministre de « consensus ».
Mais on ne saurait parler de politique de voisinage sans revenir sur ce qui est probablement le plus grand succès du septennat du président Macky Sall, à savoir l’intervention en Gambie. Sentant une opportunité historique à travers la tentative de se maintenir au pouvoir du président Gambien, Yaya Jammeh, Macky Sall utilise l’impératif du maintien de l’ordre et de la démocratie pour rentrer chez son voisin et y installer Adama Barrow comme nouveau président. Aujourd’hui le pont de Farafenni, qui désenclave la Casamance, fait renaître l’espoir d’une paix durable dans cette région affligée par un conflit vieux de près de 40 ans.
Alors qu’avec la Mauritanie, face aux questions sensibles des zones de pêche, de la transhumance qui obéraient et fragilisaient le développement d’une diplomatie de bon voisinage, le Sénégal a su négocier des contrats de pêche ainsi qu’un accord sur le partage des ressources pétrolières et gazières qui permettront enfin aux deux pays de jouir pleinement de la richesse de la zone frontalière.
- Une diplomatie d’influence au service du développement économique -
Son intégrité territoriale protégée, le Sénégal a également su transformer son influence dans les organismes internationaux en vraie stratégie de développement économique. En effet, ayant conscience de l’importance grandissante de l’Afrique pour les grandes puissances mondiales, le président Sénégalais a travaillé à renforcer l’influence de son pays dans les instances auxquelles il appartient (CEDEAO, UEMOA, OCI, ONU…) afin de se rendre incontournable dans les stratégies économiques des investisseurs et des bailleurs.
C’est ainsi que le Sénégal a retrouvé pour la troisième fois de son histoire une place de membre non permanent au conseil de sécurité de l’ONU et a pu jouer un rôle essentiel dans la majorité des opérations de maintien de la paix en Afrique. Cette réputation de pays stable, démocratique et de bonne gouvernance a permis au Sénégal d’être bénéficiaire du second compact du Millennium Challenge Account (MCA) dont le financement est axé sur la modernisation de l’accès à l’électricité, un des projets prioritaires de développement du Sénégal.
L’exercice du pouvoir ayant renforcé la familiarité de Macky Sall avec les affaires internationales, la maîtrise des jeux de rôles avec les nations, la diplomatie d’influence du Sénégal a pris une certaine envergure. L’Etat d’Israël qui avait rappelé son ambassadeur et gelé ses relations diplomatiques avec le Sénégal suite à un vote à l’ONU contre la colonisation Palestinienne, a, quelques années plus tard, annoncé dans un communiqué conjoint entre Macky Sall et Benyamin Netanyahu, la décision de rétablir les liens entre les deux pays. La CEDEAO étant une région importante dans la stratégie commerciale d’Israël en Afrique, le Premier Ministre Israélien avait besoin de l’incontournable diplomatie Sénégalaise pour arriver à ses objectifs.
Dans le même sens, risque a été pris de s’attirer la foudre de Pékin en soutenant les Rohingyas musulmans persécutés en Birmanie, un pays allié de la Chine. Mais dans sa stratégie « belt and road » en Afrique de l’Ouest, le Sénégal est un pion essentiel et les nombreux accords commerciaux avec le gouvernement chinois et la visite du président Xi Jinping au Sénégal en Juillet 2018 le confirment.
Les relations étroites que le Sénégal entretient avec la Turquie est un autre exemple de la politique réaliste de Dakar. En effet, malgré les protestations de ses alliés traditionnels tels que la France et l’Union Européenne, Ankara étant le plus offrant, a réalisé de nombreux projets d’infrastructures au Sénégal, dont le Centre de Conférence de Diamniadio et le nouvel Aéroport international Blaise-Diagne.
- Du réalisme défensif vers un réalisme offensif -
Dans l’ensemble, la politique étrangère Sénégalaise a été une des grandes satisfactions du septennat du président Macky Sall.
Cependant, l’action extérieure de Dakar peut être décrite comme ce que Kenneth Waltz appelle le réalisme défensif qui consiste à réagir à des menaces apparentes et agir pour préserver ses intérêts. Or ce principe organisateur pour un pays comme le Sénégal a pu fonctionner jusqu’à présent, mais dans un monde qui devient davantage multipolaire et anarchique, le Sénégal aura besoin d’être encore plus stratégique pour préserver son intégrité territoriale et de continuer à agir au service de ses intérêts dans le monde.
En effet, à en croire la théorie du « Piège de Thucydide » qui prévoit l’entrée en guerre de la puissance dominante avec une puissance émergente, les Etats-Unis et la Chine sont prédestinés à un conflit. La Russie, les États du golfe et les puissances Européennes sont également engagés dans une lutte pour retrouver leurs places historiques d’hégémonies régionales.
Dans ce contexte, il va falloir que Dakar passe d’un réalisme défensif à un réalisme offensif modéré, ce qui nécessite des actions préemptives et mesurées pour accroître son influence régionale et pratiquer un équilibrisme stratégique face aux aspirations des grandes puissances qui voient finalement l’Afrique comme une zone d’influence potentielle.
Quid de l’après 2019, avec une continuation de Macky Sall ou l’arrivée d’un de ses concurrents ? La diplomatie sénégalaise va-t-elle changer de cap ou persister dans la voie qui est la sienne depuis 2012 ? La diplomatie est le sujet absent de cette campagne, car elle n’est pas d’un enjeu « électoral » aussi important que l’agriculture ou l’énergie auprès du grand public. Ce qui génère un manque de lisibilité de la part des spécialistes sur l’orientation de chacun des candidats en matière de politique étrangère, surtout de la part des quatre candidats de l’opposition.
Quelle diplomatie chacun d’entre eux dessine-t-il pour notre pays dans un avenir rempli d’incertitudes et de convulsions géopolitiques et géostratégiques ?
Mayecor Sar est expert en politiques publiques, spécialiste des questions liées à l'économie politique, la gouvernance et les relations internationales. Il a été désigné Millennium Fellow au Atlantic Council et Emerging Leader au German Marshall Fund. Ancien élève de la Lee Kuan Yew School of Public Policy de Singapour (National University of Singapore), il est également diplômé en sciences politiques, philosophie et économie (PPE) de l'université de York en Grande Bretagne.
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IDY, LA DERNIÈRE CHANCE ?
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Le style Idrissa Seck, son programme, ses fortunes et infortunes diverses dans la vie politique, sont passés en revue par l'équipe d'Elgas depuis Paris, en compagnie du porte-parole du candidat Abdourahmane Diouf
#Enjeux2019 – "Il y a une forte probabilité qu'Idrissa Seck soit au second tour". Abdourahmane Diouf est formel : le porte-étendard de la coalition Idy2019 a appris de ses erreurs de 2012 et cela transparait dans son programme pour cette présidentielle. Des propositions jugées assez vagues par endroits par les chroniqueurs de Confluences, excepté le cadre économique. "C'est un programme avec le plus d'engagements possibles. Pour chaque thématique, nos experts dispose d'un cadrage financier précis", a objecté Abdourahmane Diouf, mettant en avant une vision d'emploi global centrée sur l’entrepreneuriat et le secteur privé.
Selon son porte-parole, Idrissa Seck propose notamment de professionnaliser graduellement le secteur informel avec une défiscalisation, de façon à encourager les PME. "Les idées de l'actuel régime sont généreuses en matière sociale, mais elles ne sont pas opérationnelles", fait-il savoir.
Comment détacher le nouveau Idy de l'ancien ?, s'est demandée la chroniqueuse Fatimata Wagne-Sagna qui relève quelques flottements dans la vision diplomatique du candidat. "Je suis surpris que la création d’une commission nationale sur la politique étrangère, qui constitue notre proposition phare n'ait pas retenu votre attention", a rétorqué Abdourahmane Diouf. Selon ce dernier, Idrissa Seck prône pour le Sénégal une diplomatie d'influence centrée entre autres sur des niches comme la religion, où le pays dispose de grandes figures de proue. Le conflit israélo-palestinien est-il toujours une querelle de demi-frère, comme l'avait laissé entendre le patron de Rewmi, il y a quelques mois ? "Nous avons dépassé cette déclaration. Idy aspire à diriger le Sénégal, jugeons-le sur son programme et non sur ses connaissances religieuses", déclare l'invité de Confluences.
Issa Sall, l'autre phénomène de la présidentielle
Issa Sall vu d'abord comme un faiseur de l'ombre par Aminata Thior, pourrait être la suprise de cette élection. "C'est typiquement le genre de personne à qui l'on a envie de tendre le micro et lui dire : racontez-moi tout ! dites-nous des choses pour la future génération", a-t-elle déclaré. Fatimata Wagne-Sagna reste néanmoins peu convaincue par le candiat du PUR, malgré ses atouts non négligeables.
Madické Niang, tantôt vu comme un candidat dont on ne craindrait rien, tantôt comme quelqu'un dont on ne sait pas grand-chose en dehors du compagnonnage avec Abdoulaye Wade, est passé à la guillotine de l'émission.
PAR NDONGO SAMBA SYLLA ET FANNY PIGEAUD
LE CFA OU LE LEURRE DE LA STABILITÉ MONÉTAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Maintenir le FCFA c’est souscrire une assurance sous-développement - La problématique du FCFA pose la question de la sélection de dirigeants au service de leurs peuples et celle du panafricanisme comme projet de libération
Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud |
Publication 18/02/2019
#Enjeux2019 - Généralement, pour soustraire du débat démocratique la question du franc CFA, un sujet qui mobilise de plus en plus la jeunesse africaine, il est fréquent d’entendre dire que la monnaie est un sujet « technique » et que seuls les experts doivent avoir la voix au chapitre. Ce point de vue n’est pas acceptable. Car il n’existe pas de sujet plus « politique » que la monnaie, mot qui partage la même racine étymologique que le mot grec qui désigne la loi. Le but de cet article est de montrer en quoi cette créature coloniale continue d’imposer des handicaps qui rendent impossible tout développement économique. A cette fin, il s’agira de revenir sur l’antienne des autorités politiques et monétaires selon laquelle le franc CFA est une « monnaie africaine » et qu’il offre une « stabilité monétaire ».
- Le Franc CFA reste une monnaie coloniale -
Le franc des Colonies Françaises d’Afrique (franc CFA) est né en 1945 comme l’une des monnaies d’un espace colonial : la zone franc. Il devait permettre de mobiliser les colonies en vue de la reconstruction d’une France dévastée par la guerre. En vertu du « pacte colonial », celles-ci n’étaient pas censées s’industrialiser mais devaient servir de sources d’approvisionnement bon marché en matières premières et de débouchés captifs pour une économie métropolitaine n’ayant pas la vigueur nécessaire pour affronter la concurrence internationale. Aujourd’hui, comme dans la période coloniale, le franc CFA repose encore sur les mêmes mécanismes de fonctionnement – parité fixe, centralisation des réserves de change, libre transférabilité et « garantie » de convertibilité du Trésor français – avec la même architecture institutionnelle inédite - des instituts d’émission franco-africains sous la tutelle administrative et financière du Trésor français et avec les mêmes objectifs – « stabilité monétaire ». Le transfert au milieu des années 1970 des sièges des instituts d’émission à Dakar et à Yaoundé ainsi que l’africanisation de leur personnel ne constituent pas une décolonisation monétaire mais des concessions de la part d’un système qui reste colonial dans ses fondements, ses mécanismes, sa gestion et ses objectifs. Comme l’écrivait en 1972 Mamadou Diarra, ancien directeur de l’Office national des changes du Sénégal, le franc CFA n’est pas « à proprement parler, une monnaie, mais seulement un sous-multiple du franc français ». Aujourd’hui, le franc CFA est un sous-multiple de l’euro administré par le Trésor français tandis que la zone franc est une annexe de la zone euro.
- « Stabilité monétaire » sans attractivité économique -
Les mécanismes de la zone franc ont été conçus dans l’optique de favoriser la « stabilité monétaire ». De tout temps la signification de ce concept est demeurée intacte pour les pays utilisant le franc CFA : favoriser le libre transfert de surplus économiques vers la métropole (l’extérieur) sans risque de change et avec l’assurance que ces sorties financières ne seront pas interrompues par une pénurie de devises. De nos jours, cette « stabilité monétaire » est symbolisée, pour les partisans du franc CFA, par l’arrimage fixe à l’euro et la faible inflation dans les pays de la zone franc. Mais qu’est-ce qu’apporte en termes économiques réels cette « stabilité monétaire » ? Plus d’attractivité économique, c’est-à-dire plus d’investissements et donc plus de croissance, que les autres pays africains - eux qui ont le malheur de ne pas utiliser le franc CFA, répondent ses thuriféraires. Que montrent les chiffres ? En Afrique de l’ouest, le Ghana dont la monnaie est réputée instable par les pro-CFA a un stock d’Investissement Direct Etranger – le cumul net des flux d’IDE depuis 1970 - supérieur à celui de tous les pays membres de l’UEMOA réunis ! En Afrique centrale, la République démocratique du Congo a un stock d’IDE supérieur à celui de tous les pays de la CEMAC sauf la République du Congo. Ces résultats sont-ils surprenants ? Nullement car partout dans le monde l’IDE va généralement aux pays les plus riches et ceux qui sont dynamiques. Dans les pays les plus pauvres, comme ceux de la zone franc, l’IDE est localisé dans les secteurs extractifs. Ceci explique ironiquement que malgré leur « stabilité monétaire » les pays africains de la zone franc ne reçoivent que moins de 5% du stock d’IDE français en Afrique. C’est dire que la France elle-même préfère investir ailleurs qu’en zone franc !
En somme, le surplus d’attractivité économique que les autorités politiques et monétaires imputent à la « stabilité monétaire » est inexistant d’un point de vue empirique.
- L’envers de la « stabilité monétaire » -
Cette « stabilité monétaire », devenue la dernière ligne Maginot des pro-CFA, comporte des contraintes et des coûts énormes ordinairement passés sous silence. Elle place les pays africains dans la trappe de l’extraversion économique. Tout d’abord, l’arrimage - fixe et non ajustable - à l’euro prive les deux zones CFA de la possibilité d’utiliser le taux de change pour s’ajuster en cas de choc économique. En de telles circonstances, le principal moyen d’ajustement est la « dévaluation interne » : la réduction des dépenses publiques, la baisse du niveau de vie des populations ainsi que la faillite des petites et moyennes entreprises. Autrement dit, la « stabilité monétaire » tend à se traduire par une instabilité du point de vue de l’activité économique et de l’emploi.
Ensuite, l’arrimage à une monnaie forte pénalise la compétitivité-prix des exportations et facilite les importations au détriment de la production locale. La BCEAO reconnaît elle-même dans le tome 3 de son histoire de l’UEMOA que le franc CFA a été surévalué dans des proportions variables des années 1960 jusqu’à 1994, ce qui dit-elle a « fortement entamé la compétitivité de la zone dans la mesure où les coûts de production restaient élevés ». La situation s’est empirée avec l’arrivée de l’euro dont l’ascension prodigieuse vis-à-vis du dollar au milieu des années 2000 a par exemple précipité la faillite des agriculteurs africains, notamment les producteurs de coton. En effet, quand l’euro prend de la valeur vis-à-vis du dollar, le franc CFA fait de même. Du coup, les recettes d’exportation que les pays africains reçoivent en dollars baissent lorsqu’elles sont converties en francs CFA. Au niveau macroéconomique, les effets de la surévaluation du franc CFA sont visibles pour les pays non producteurs de pétrole et non riches en ressources agricoles. Le Niger, le Bénin, le Burkina Faso et le Mali n’ont jamais connu une seule année d’excédent commercial depuis leur indépendance. Le Sénégal n’a plus connu d’excédent commercial depuis 1966. Autrement dit, ces pays sont placés dans une situation d’endettement extérieur structurel. Puisqu’ils ne peuvent pas dégager d’excédents commerciaux durablement, ils ne pourront jamais payer leur dette extérieure. Ils sont ainsi obligés de dépendre de l’aide au développement et de brader leurs ressources. Il est d’ailleurs curieux que le gouvernement et le patronat français qui n’ont eu de cesse de critiquer la cherté de l’euro depuis deux décennies viennent souvent dire aux Africains que l’arrimage à l’euro est une bonne chose pour eux. « La surévaluation de l’euro par rapport au dollar est une erreur économique grave. […] Continuons comme cela et on ne pourra plus fabriquer un seul Airbus en Europe parce que le dollar sera si bon marché qu’on ira les faire fabriquer aux États-Unis », disait Nicolas Sarkozy en 2006. Quand Airbus souffre de la cherté de l’euro, on n’imagine aisément le calvaire des agriculteurs et des industriels africains.
Par ailleurs, pour défendre la parité fixe vis-à-vis de l’euro, un rationnement du crédit bancaire est souvent nécessaire. En effet, pour la BCEAO et la BEAC, plus de crédits bancaires = plus d’importations = moins de réserves de change = plus de pression pour défendre la parité CFA-euro. Malgré des marges de manœuvre limitées, les banques commerciales, étrangères pour l’essentiel, préfèrent prêter peu avec des taux d’intérêt élevés. Elles ne financent que très peu l’activité économique. Ce que reconnaît le FMI dans un récent rapport sur l’UEMOA, zone qu’il qualifie de credit-constrained. Au Togo, par exemple, l’agriculture qui emploie 60% de la main-d’œuvre ne reçoit qu’1% des crédits bancaires. De même, le secteur productif de la Guinée-Bissau en 2017 n’avait reçu que 39,5 milliards de francs CFA de crédits bancaires, soit beaucoup moins que les 52,8 milliards de francs CFA de prêts que la BCEAO a accordés la même année à ses employés (3500 environ). Il faut comprendre que dans les économies capitalistes qui sont des « économies monétaires de production », la création de monnaie (création « ex nihilo » d’un pouvoir d’achat nouveau par l’octroi d’un crédit bancaire) est une condition de la production. Sans croissance de l’offre nette de crédits, il ne peut y avoir de croissance économique durable. Ce rationnement du crédit bancaire aux gouvernements, entreprises et ménages de la zone franc justifie l’endettement des gouvernements de la zone franc en monnaies étrangères.
Enfin, le principe de libre transfert facilite dans une certaine mesure les sorties de capitaux. Pour prendre le cas du Cameroun, les flux financiers illicites entre 1970-2008 ont représenté 13 fois le montant de sa dette extérieure.
En résumé, l’autre face de la « stabilité monétaire » c’est la paupérisation comme mode d’ajustement en cas de crise économique, l’absence de compétitivité à l’export, l’absence de financement bancaire de l’activité économique et les sorties de capitaux. Avec le franc CFA, il est donc impossible de mener une politique de mobilisation des ressources locales et une politique d’industrialisation cohérente. Souvent l’on entend dire que les pays africains doivent d’abord s’industrialiser et ensuite seulement évoquer la question monétaire. Il s’agit là d’un point de vue profane : comment s’industrialiser si le système bancaire ne finance pas la production et que vous avez une monnaie trop forte qui pénalise vos exportations ?
Au vu de tout ceci, il n’est pas surprenant que 9 des 14 pays utilisant le franc CFA soient classés parmi les pays les moins avancés (PMA) alors que quatre parmi les cinq autres (Gabon, Cameroun, Côte d’Ivoire et Congo) avaient en 2016 un revenu réel par habitant inférieur à celui qu’ils avaient dans les années 1970-1980 ! Les récentes performances économiques de la Côte d’Ivoire et du Sénégal ne doivent donc pas faire illusion. C’est une croissance de rattrapage « à rebours ». En 2016 le Sénégal avait le même revenu réel par habitant qu’en 1960 tandis que celui de la Côte d’Ivoire était inférieur d’un tiers au meilleur niveau qu’elle avait obtenu en 1978 !
Maintenir le franc CFA c’est souscrire une assurance sous-développement. En sortir n’est pas une garantie de développement. Car si la souveraineté sur l’instrument monétaire est primordiale, elle ne suffira pas s’il n’y a pas de souveraineté sur les autres instruments, sur les politiques publiques et sur les ressources. Depuis 1970, des économistes de premier plan comme Samir Amin, Mamadou Diarra et Joseph Tchundjang Pouemi ont réfléchi à des plans de sortie du franc CFA dans la solidarité panafricaine : ils n’ont jamais été entendus et leurs travaux sont toujours inconnus des décideurs politiques et des intellectuels africains. Il est temps sans doute de redécouvrir la parole de ces esprits éclairés.
S’il y a un point également à retenir, c’est le suivant : on ne connaît pas d’exemple de pays anciennement colonisé qui se soit un tant soit peu développé sans avoir une monnaie nationale. Quand un leader politique trouve des prétextes pour justifier le maintien du franc CFA, il admet implicitement son impuissance à gérer une monnaie nationale. Or, un gouvernement qui ne peut pas gérer une monnaie nationale ne peut pas, à l’évidence, hisser son pays au rang de nation industrialisée.
Quant au projet de monnaie unique CEDEAO, quels que soient ses mérites ou ses défauts, il représente pour l’instant plus un subterfuge permettant aux chefs de l’Etat de l’UEMOA de calmer les ardeurs des mouvements contre le franc CFA qu’une réelle alternative. En 2016, le Nigéria a exigé comme préalable que les pays de l’UEMOA fournissent un plan de divorce d’avec le Trésor français. A ce jour, aucun des chefs d’Etat concernés ne s’est prononcé là-dessus et encore moins exécuté.
Comme on le voit, la problématique du franc CFA dépasse les enjeux strictement économiques. Elle pose la question de la sélection démocratique de dirigeants au service de leurs peuples et celle du panafricanisme comme projet de libération.
#Enjeux2019
- Fanny Pigeaud est journaliste et écrivaine française, auteure entre autres, de « France-Côte d’Ivoire : une histoire tronquée », Vent d’ailleurs, 2015.
- Ndongo Samba Sylla est un économiste du développement sénégalais. Il est l’auteur entre autres, de « La Démocratie contre la République. L’autre histoire du gouvernement du peuple », L’Harmattan, 2015.
Les deux auteurs ont coécrit « L’arme invisible de la Françafrique. Une histoire du franc CFA », La Découverte, Paris, 2018.
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WADE NE SOUTIENDRA PERSONNE
Abdoulaye Wade a rassuré Alpha Condé très inquiet quant à la tenue des élections apaisées au Sénégal - Cependant Wade est resté catégorique sur sa position - Amadou Sall revient sur la visite de l'ancien président en Guinée
El hadji Amadou Sall est formel. ‘’Abdoulaye n’est pas allé en Guinée spécialement pour discuter de sa position par rapport à la présidentielle du 24 février’’.
Mais il révèle que le président Alpha Condé en a profité pour demander au pape du Sopi de tout faire pour que la présidentielle se déroule dans un climat apaisé.
‘’Le président Abdoulaye Wade a rassuré Alpha Condé qui était très inquiet quant à la tenue des élections apaisées au Sénégal. Cependant Wade est resté catégorique sur sa position. C’est-à-dire qu’il ne participera pas aux élections et ne soutiendra personne’’, a confié Amadou Sall.