Les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron ont passé en revue, lundi, la coopération entre les deux pays dans plusieurs secteurs dont la sécurité, la formation, l’économie, le climat, a appris l’APS.
Le chef de l’Etat sénégalais était reçu à l’Elysée par son homologue français.
Dans un discours retransmis par le site d’information afrique.midi.com, Macky Sall a salué ‘’la coopération bilatérale sans nuage’’ entre la France et le Sénégal, et rappelé les accords signés avec les autorités françaises lors de sa visite d’Etat en novembre, à Paris.
Il a évoqué le projet de haute technologie du Train express régional (TER) entre Dakar et l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, qui est selon lui ‘’un projet d’un partenariat franco-africain rénové’’.
Macky Sall, qui est aussi revenu sur le transfert de technologie avec le projet du Super calculateur dans le cadre de la Stratégie numérique du Sénégal, a souligné les efforts entrepris dans les domaines de l’éducation et de la formation.
Sur le plan de la sécurité, le chef de l’Etat a salué le rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, assurant que le Sénégal est aussi largement engagé dans la recherche de la paix et la lutte contre le terrorisme.
En substance, Macky Sall a souligné la nécessité de combattre le phénomène terroriste, estimant que l’Afrique ‘’ne doit pas être le ventre mou du terrorisme’’.
Abordant la question du climat, le président de la République a soutenu que l’Afrique, qui est une ‘’victime’’ de la pollution, est aux côtés de la France pour la défense de l’Accord de Paris, signé en décembre 2015.
Auparavant, Emmanuel Macron a salué ‘’la relation bilatérale extrêmement forte’’ entre la France et le Sénégal dont il a mis en exergue ‘’la solidité et l’attractivité économiques’’ grâce aux projets d’infrastructures comme le TER, les énergies renouvelables, la création d’une nouvelle compagnie aérienne, etc.
Il a salué l’engagement du Sénégal dans la lutte contre le terrorisme et souligné la nécessité d’une ‘’stabilisation’’ en Guinée-Bissau.
Emmanuel Macron a indiqué ‘’l’attachement’’ de la France et du Sénégal à l’Accord de Paris sur le climat, au renforcement des secteurs de l’éducation et de la formation, ainsi qu’à la lutte contre le fondamentalisme.
Deux journalistes maliens à la base des révélations du site le Monde-Afrique ayant éclaboussés l'église catholique malienne disent faire l'objet de menace.
Fin mai, une enquête publiée par le site Français révélait l'existence de comptes de l'épiscopat malien à la banque HSBC en suisse pour un solde totale de 7 milliards de francs CFA.
Les journalistes ont porté plainte contre X.
Depuis la publication de l'article, les deux journalistes à la base de l'enquête reçoivent des menaces le plus souvent sur leur téléphone avec des numéros masqués. David Dembélé journaliste à ''La Dépêche du Mali'' et correspondant du journal le Monde-Afrique est l'un des deux confrères menacés
Préoccupé par cette situation, ils ont déposé une plainte a été déposée contre X.
Les enregistrements de certains des appels ont été remis à la justice.
Les journalistes réclament de meilleures conditions de sécurité.
Pour rappel, l'enquête publiée fin mai avait citée trois responsables de l'Eglise malienne dont le nouveau cardinal Jean Zerbo.
L'enquête soupçonnait des détournements de fonds. Mais en réaction, la conférence épiscopale du Mali a nié tout détournement de fonds, sans pour autant démentir formellement l'existence de compte offshore.
RDC : ONZE MORTS ET 900 ÉVADÉS APRES UNE ATTAQUE SPECTACULAIRE CONTRE LA PRISON DE BENI
Onze personnes ont été tuées et plus de 900 détenus se sont évadés dimanche dans l’est de la RDC pendant l’attaque d’une prison par des assaillants non identifiés, a-t-on appris de source officielle. C’est la troisième évasion massive en RDC en moins d’un mois.
« La prison de Kangwayi de la ville de Beni a été attaquée par des assaillants dont l’identité n’est pas encore connue. Lors des échanges de tirs entre les forces de l’ordre et les assaillants, nos services ont [comptabilisé] 11 morts dont 8 éléments des forces de l’ordre », a déclaré à la presse le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, dimanche 11 juin.
« Pour l’instant, sur 966 prisonniers, il ne reste que 30 détenus dans la prison », a précisé ce responsable. Plusieurs dizaines de présumés rebelles ougandais ADF étaient incarcérés dans cette prison.
Un couvre-feu instauré
Un couvre feu est établi sur la ville et le territoire de Beni mais également sur la ville voisine de Butembo à partir de 18h30, heure congolaise. « Seuls les policiers et les militaires doivent être visibles à partir de cette heure », a affirmé Julien Paluku.
L’attaque de ce pénitencier intervient au lendemain de celle ayant visé un commissariat et un parquet de Kinshasa où une policière congolaise a été tuée et quatre grièvement blessées.
De précédentes attaques
Des attaques similaires se sont succédé ces trois dernières semaines. Le 17 mai, la prison de Makala, la grande prison de Kinshasa, avait été attaquée et s’en était suivi une évasion massive de détenus et d’ »importants dégâts matériels », selon les autorités. Le 19 mai, plusieurs dizaines de détenus s’étaient également échappés d’une prison située à 40 km au sud-ouest de Kinshasa.
La ville et le territoire de Beni sont situés dans le nord de la province troublée du Nord-Kivu. Depuis octobre 2014, plusieurs centaines des personnes y ont été tuées dans une série de massacres attribués aux rebelles ougandais ADF.
Le Qatar refuse toute intervention dans sa politique étrangère, a déclaré jeudi son ministre des Affaires étrangères, alors qu'une grave crise l'oppose à l'Arabie saoudite et ses alliés qui l'accusent de "soutenir le terrorisme" et lui reprochent de se rapprocher de l'Iran.
"Personne n'a le droit d'intervenir dans notre politique étrangère", a déclaré à l'AFP cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, rejetant implicitement les conditions posées par les adversaires de Doha pour une sortie de crise.
Il a cependant exclu que la tourmente actuelle dégénère. "Une solution militaire n'est pas une option", a-t-il dit, précisant qu'aucun mouvement de troupes n'avait été opéré vers la frontière saoudienne.
Il a assuré que Doha pouvait tenir "éternellement" malgré le blocus qui lui est imposé, ajoutant que le Qatar "respectait" ses engagements internationaux et qu'à ce titre, il ne couperait pas ses livraisons de gaz aux Emirats arabes unis, l'un des trois pays du Golfe à avoir rompu avec lui.
La crise a éclaté lundi lorsque l'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha en l'accusant d'entretenir des liens avec des organisations extrémistes.
Ces pays, qui reprochent aussi au Qatar son rapprochement avec Téhéran, grand rival régional de Ryad, ont également imposé de sévères restrictions aériennes et fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le petit émirat gazier.
L'Arabie et ses alliés exigent de Doha qu'il "change de politique" et qu'il épouse le consensus régional sur les mouvements islamistes radicaux et l'Iran, avec qui le Qatar partage le plus grand champ gazier du monde.
- Rôle de l'ancien émir? -
Les Emirats, qui sont à la pointe des critiques contre Doha, ont qualifié le Qatar de "champion de l'extrémisme et du terrorisme dans la région".
Leur ministre d'Etat aux Affaires étrangères Anwar Gargash a posé une série de conditions pour une sortie de crise, notamment l'arrêt de ce qu'il qualifie de propagande "extrémiste" de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera et des mesures contre des représentants des Frères musulmans et d'autres islamistes ayant trouvé refuge à Doha.
Un haut responsable du Golfe a affirmé à l'AFP que cette crise était la conséquence de "l'influence" selon lui néfaste et persistante du précédent émir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al-Thani (65 ans), sur son fils, Cheikh Tamim (37 ans), en faveur duquel il a abdiqué en 2013.
Cheikh Hamad avait réussi à placer le Qatar sur l'échiquier régional et international en lui faisant jouer un rôle de médiateur dans plusieurs crises et en l'imposant comme un pivot des soulèvements ayant agité le monde arabe après 2011.
Après avoir soutenu l'isolement du Qatar, le président américain Donald Trump a fait volte-face, offrant son aide pour désamorcer la crise.
Lors d'un entretien téléphonique avec cheikh Tamim, M. Trump a "proposé d'aider les différentes parties à régler leurs différends, y compris à travers une rencontre à la Maison Blanche si nécessaire". Il a également appelé l'homme fort d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al Nahyane.
Le président français Emmanuel Macron, lors d'entretiens séparés avec l'émir du Qatar, le président iranien Hassan Rohani et le roi Salmane d'Arabie Saoudite, a "invité toutes les parties" à poursuivre "le dialogue".
- 'Informations fabriquées' -
Il a rappelé son "attachement à préserver la stabilité dans la région et à lutter sans ambiguïté contre le terrorisme".
Dans un signe de soutien au Qatar, le Parlement turc a approuvé la mise en oeuvre d'un accord datant de 2014 permettant le déploiement de troupes sur une base au Qatar.
Le Qatar fait partie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui comprend l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït et Oman. Ces deux derniers pays n'ont eux pas rompu avec le Qatar.
L'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, s'est rendu mercredi soir au Qatar juste après des entretiens aux Emirats et une rencontre la veille avec le souverain saoudien. Mais les Emirats estiment que les conditions ne sont pas encore réunies pour une médiation.
Depuis le début de la crise, le Qatar a rejeté en bloc toutes les accusations, affirmant que l'élément déclencheur de la tourmente a été le "piratage" du site web de son agence de presse attribuant à son émir de "fausses" déclarations apaisantes sur l'Iran et les Frères musulmans.
Mercredi soir, le ministère de l'Intérieur à Doha a publié un rapport préliminaire d'enquête sur ce "piratage" qui, selon lui, a commencé en avril, utilisant des "méthodes techniques innovantes" et aboutissant le 24 mai à la publication "d'informations fabriquées". Il n'en a pas identifié les auteurs.
Jeudi, après les Emirats arabes unis, Bahreïn a interdit aux médias et aux utilisateurs des réseaux sociaux d'exprimer une quelconque "sympathie pour le Qatar" sous peine d'encourir une peine de prison.
Macky Sall veut que l'Afrique ne soit pas "le ventre mou" face au "terrorisme"
Le président sénégalais Macky Sall a souligné lundi à l'issue d'un entretien avec Emmanuel Macron sa volonté de faire en sorte que l'Afrique ne soit pas "le ventre mou dans la lutte contre le terrorisme", son homologue français saluant pour sa part "le rôle majeur" joué par le Sénégal dans ce domaine.
"Je veux ici redire le rôle majeur que le Sénégal joue et a joué dans la lutte contre le terrorisme au Sahel", a affirmé le président français lors d'une déclaration conjointe à la presse à l'Elysée.
"Le Sénégal a été à nos côtés depuis le départ", a ajouté M. Macron soulignant que "les premiers éléments de l'opération française Serval au Mali s'étaient déployés à partir du Sénégal et que (ce pays), déjà fortement engagé, deviendra dans les prochaines semaines le premier contributeur à la mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali".
Décidée par son prédécesseur François Hollande, l'opération Serval, menée de janvier 2013 à juillet 2014, avait permis de repousser l'offensive de groupes armés islamistes qui menaçaient l'intégrité du Mali.
"Mon souhait est que la France puisse continuer cet échange stratégique, militaire et de sécurisation" avec le Sénégal mais aussi avec la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), a-t-il dit.
"Dans le domaine de la défense et de la lutte contre le terrorisme (...) le rôle de la France dans le monde, en Afrique et particulièrement en Afrique de l'Ouest et du Centre doit être magnifié aux côtés des Africains pour nous permettre de faire face à cette vague de radicalisme qui déstabilise nos Etats", a affirmé pour sa part Macky Sall.
Celui-ci a ainsi a "salué" l'opération Barkhane lancée le 1er août 2014 pour prendre le relais de Serval et étendre les opérations contre les groupes armés jihadistes à toute la région sahélo-saharienne, en partenariat avec les cinq pays (G5) de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad).
"Avec vous nous allons accompagner la région, la Cédéao, le G5, tous les pays pour que l'Afrique ne soit pas le ventre mou dans la lutte conte le terrorisme", a assuré le président sénégalais, faisant valoir que "la sécurité du Sahel c'est aussi la sécurité de l'Europe".
Le Mali et le Burkina Faso ont été le théâtre d'attentats ces dernières années, dont ceux de Bamako en novembre 2015 (20 morts) et de Ouagadougou en janvier 2016 (30 morts). Le Tchad et le Niger sont quand à eux confrontés à l'extension de l'insurrection du groupe jihadiste nigérian Boko Haram.
GABON : UNE JOURNALISTE ANNONCE PAR ERREUR LA MORT D'ALI BONGO
Deux jours après le lapsus de l'une de ses présentatrices ayant annoncé par erreur la mort du président du Gabon, Ali Bongo, la télévision publique gabonaise a annoncé samedi avoir suspendu la journaliste fautive.
Voilà un lapsus que le Gabon n’est pas près d’oublier : une présentatrice de la télévision publique a été suspendue d'antenne après avoir annoncé par erreur la mort du président, Ali Bongo Ondimba, qu'elle a confondu avec son père et prédécesseur, a-t-on appris samedi.
L'affaire a commencé dans l'édition du journal télévisé de 23 h, jeudi 8 juin, jour du huitième anniversaire de la mort de l'ex-président Omar Bongo Ondimba, décédé à Barcelone le 8 juin 2009 après 42 ans au pouvoir. "Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, s'est éteint à Barcelone en Espagne", s’est trompée la présentatrice qui a toutefois mentionné dès la phrase suivante des documentaires "dans le cadre de la commémoration du huitième anniversaire de son décès".
La présentatrice a été suspendue de présentation du journal télévisé "à titre conservatoire", a indiqué le directeur général de Gabon Télévision, Mathieu Koumba, qui a cru bon de préciser : "Il faut la protéger aussi, car les réseaux sociaux s'en sont donné à cœur joie."
"Sanction"
Il était intervenu dès vendredi dans le journal de 13 h, évoquant une "sanction" après la "bourde" de sa journaliste : "Nous avons présenté nos excuses au président Ali Bongo Ondimba et à toute sa famille. Nous avons dit que nous examinerons en interne une sanction."
"Nous avons relevé que c'était un lapsus. Cela peut arriver à tout le monde. Mais là, c'est quand même un peu trop grossier car c'est une confusion qui a été faite avec le chef de l'Etat", a-t-il ajouté.
La journaliste, Wivine Ovandong, présentait depuis quelques jours seulement les journaux télévisés après plusieurs années de reportage de terrain.
L’ancien président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo, en détention provisoire depuis 2011 à la Cour pénale internationale à La Haye, affirme dans un entretien exclusif à Mediapart que la France de Jacques Chirac, puis de Nicolas Sarkozy, a systématiquement saboté sa présidence. Confidentiel Afrique publie les détails de cet entretien poignant d'un rebelle réalisé le 15 mai 2017.
Refusant une trop grande indépendance du pouvoir d’Abidjan, Paris n’a cessé d’œuvrer au renversement de l´ancien Président ivoirien, Laurent GBagbo. Ce qui ressort de l’interview préparée par l’envoyée spéciale de Médiapart, Fanny Pigeaud et acceptée par le détenu politique dans les geôles de la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, Pays Bas.
Les récentes mutineries de militaires en Côte d’Ivoire sont venues rappeler que le président Alassane Ouattara était arrivé au pouvoir, en 2011, en recourant aussi à des combattants mercenaires, dont certains avaient été engagés dès 2002 dans un coup d’État raté contre Laurent Gbagbo. Dans le processus qui a conduit Alassane Ouattara à être déclaré élu à la présidence ivoirienne, il y a eu un acteur majeur : la France. Pour beaucoup de citoyens d’Afrique francophone, son implication dans la crise politico-militaire qu’a traversée la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 est évidente, même si elle a toujours cherché à cacher ou à faire oublier son rôle.
Responsabilité évidente de la France dans la crise politico- militaire
Détenu depuis six ans à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), Laurent Gbagbo est poursuivi pour « crimes contre l’humanité », des crimes qui auraient été commis en 2010 et 2011 : « meurtre, viol, autres actes inhumains ou – à titre subsidiaire – tentative de meurtre et persécution ».
L’ancien président ivoirien a une vision très précise de cette responsabilité française. Il l’a récemment détaillée dans des circonstances singulières : il a accepté que je lui rende visite dans sa prison, le 15 mai 2017. À la fin de nos échanges, il a donné son accord pour l’utilisation dans un article de certains de ses propos, qu’un de ses proches, présent aussi ce 15 mai, a relus avant publication.
Le contexte entourant cette visite était également particulier. Chaque nouvelle audience du procès ouvert contre l’ancien président en janvier 2016, il y a donc bientôt déjà un an et demi, montre que la thèse de l’accusation s’effondre. En outre, il est de plus en plus question pour lui d’une possible libération, en raison de sa santé fragile, de son âge – 72 ans – et surtout de la durée de sa détention provisoire, qui a dépassé les normes admises par la Cour européenne des droits de l’homme.
Lors de cette entrevue du 15 mai, Laurent Gbagbo, élu en 2000, a dit n’avoir aucun doute : la France a cherché, pendant toutes ses années à la présidence, à l’écarter du pouvoir. À l’époque, il l’avait déjà plusieurs fois laissé entendre. Peu après le départ de Jacques Chirac de la présidence française, en 2007, il avait par exemple déclaré : « Depuis que Jacques Chirac est parti, je dors d’un sommeil profond et je me réveille tranquillement, sans penser que la nuit on peut attiser des militaires à droite et à gauche. »
Aujourd’hui, il assure « avoir su depuis le début »que Paris était derrière la tentative du coup d’État du 19 septembre 2002. Lorsque cette opération armée, menée par des ex-soldats ivoiriens pro-Ouattara, a eu lieu, Laurent Gbagbo était en visite officielle en Italie, où il s’était entretenu avec le président du Conseil, Silvio Berlusconi. Ce dernier l’avait mis en garde, raconte-t-il : « Il m’a dit : “Ne fais pas confiance à Chirac, il te plantera un coup de couteau dans le dos.” La nuit suivante, la Côte d’Ivoire était attaquée. »
À l’époque, la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie avait refusé d’appliquer l’accord de défense liant la France à la Côte d’Ivoire et prévoyant l’intervention de l’armée française en cas d’agression extérieure contre la Côte d’Ivoire. Elle avait justifié cette décision en soutenant qu’il s’agissait d’un conflit entre Ivoiriens. Pourtant, les assaillants étaient partis du Burkina Faso, qui les avait appuyés sur le plan financier et logistique.
Par la suite, cette rébellion armée, qui a pris le nom de Forces nouvelles, a entretenu un état de guerre permanent et occupé 60 % du territoire ivoirien jusqu’en 2011, avec le soutien actif du président burkinabè Blaise Compaoré. Des militaires français n’ont jamais compris pourquoi le gouvernement français avait refusé d’aider l’armée ivoirienne à déloger cette rébellion, qui non seulement tenait la moitié du pays mais aussi y faisait régner la terreur. Une telle action militaire n’aurait pris que quelques jours.
Mais « cette décision politique de dire “Oui, on soutient le gouvernement Gbagbo, et on va rétablir la paix et la stabilité au nord de la zone de confiance” n’est jamais venue. […] La France a souscrit à cette partition du pays avec au nord les Forces nouvelles et au sud le gouvernement du président Laurent Gbagbo », a relevé en 2012 Georges Peillon, ancien porte-parole de Licorne, opération militaire française en Côte d’Ivoire.
C’est parce qu’il était « de gauche » que le pouvoir français a tenté de le renverser, affirme aujourd’hui Laurent Gbagbo, qui a longtemps lutté pour la restauration du multipartisme en Côte d’Ivoire, obtenue en 1990. « Une partie de la droite [française], et surtout Villepin [qui est en 2002 secrétaire général de la présidence de la République avant de devenir ministre des affaires étrangères – ndlr], ne voulait pas que je sois président », dit-il, ajoutant : « Les Français m’ont toujours préféré dans l’opposition. »
L’ex-président précise que ses ennuis ont réellement commencé quand le socialiste Lionel Jospin a quitté ses fonctions de premier ministre en France et a été battu à l’élection présidentielle de mai 2002. C’est en effet seulement quelques mois plus tard qu’a eu lieu l’attaque du 19 septembre 2002. Si « la gauche » lui « a foutu la paix » au début, des cadres du Parti socialiste l’ont cependant fortement combattu par la suite. L’ex-ministre Henri Emmanuelli a été l’un des rares à être restés pour lui un fidèle ami, tout comme Guy Labertit, qui a été le « Monsieur Afrique » du Parti socialiste.
« J’étais trop indépendant » vis-à-vis de la France, avance aussi Laurent Gbagbo pour expliquer l’acharnement des autorités françaises contre lui. Il rappelle qu’il a dû un jour répondre à Chirac qu’il n’était pas un de ses sous-préfets. C’était en 2006 et il avait précisément déclaré : « Je ne suis pas président de la République pour travailler sous la dictée de quelqu’un. Je ne suis ni gouverneur, ni sous-préfet, ni préfet. Je suis un chef de l’État élu par son peuple. »
Suspension des prêts de l’Union européenne et de la France
Pour illustrer cet esprit d’indépendance qui aurait déplu à Paris, l’ex-chef d’État évoque plusieurs mesures, prises très vite après sa prise de fonctions, dont l’adoption d’un « budget sécurisé » : il s’agissait pour l’État ivoirien de ne compter que sur ses ressources propres pour se financer. La France et l’Union européenne avaient à ce moment-là suspendu leurs prêts à la Côte d’Ivoire, après le rejet de la candidature d’Alassane Ouattara, pour défaut de nationalité ivoirienne, à des élections législatives.
Les Français « voulaient nous étouffer. Avec le budget sécurisé, l’idée, c’était : on ne demande rien à personne. Bien sûr, si certains voulaient nous aider, nous acceptions. Mais il n’était pas question de réclamer quoi que ce soit », explique Laurent Gbagbo. Ce dernier a aussi cherché à équiper l’armée ivoirienne en s’adressant à d’autres pays que la France. « Lorsque je suis arrivé à la présidence, nous avions des officiers très bien formés, mais qui n’avaient pas d’outils de travail. Kadhafi – qui jouait sur plusieurs tableaux à la fois – nous a procuré cent kalachnikovs : elles ont été les premières armes de la police. Ensuite, je me suis adressé à Eduardo Dos Santos », président de l’Angola, qui a lui aussi accepté de fournir des armes à la Côte d’Ivoire.
Mais « si on se passe des Français, c’est comme si on les agresse. Pour eux, c’est la France qui doit dicter la voie à suivre à la Côte d’Ivoire », constate l’ancien chef de l’État. « J’ai pensé que les réformes que je voulais engager auraient amené les Français à dire : “C’est un homme d’État, laissons-le travailler.” »
Paris voulait un Président docile en l’imposant à Houphouet- Boigny en 1989
Seulement, Paris voulait qu’Alassane Ouattara, au profil plus conciliant, arrive au pouvoir. Les Français « ont imposé Ouattara en 1989 à Houphouët-Boigny [président de la Côte d’Ivoire de 1960 à 1993 – ndlr]. L’objectif, dès cette époque, c’était de l’amener à la présidence », analyse Laurent Gbagbo. Allié fidèle des Français en Afrique de l’Ouest, Blaise Compaoré a soutenu ce projet : « Compaoré m’a dit : “Tu es mon ami, mais il faut Ouattara comme président.” » Blaise Compaoré « a toujours agi pour le compte de la France », selon l’ex-chef d’État. C’est d’ailleurs l’armée française qui a exfiltré Blaise Compaoré du Burkina Faso, fin 2015, alors qu’il était menacé par un important mouvement de contestation.
Début 2003, la France a poussé la Côte d’Ivoire à signer l’accord dit de Linas-Marcoussis, qui a enlevé à Gbagbo une partie de ses prérogatives présidentielles et l’a obligé, notamment, à faire entrer des représentants des Forces nouvelles dans le gouvernement. « Je me suis retrouvé avec des ministres totalement illettrés, qui ne savaient ni lire ni écrire ! », se souvient-il. Le président a fait par la suite de nombreuses concessions à ses adversaires, acceptant par exemple que l’opposition politique et armée devienne majoritaire au sein de la « commission électorale indépendante » chargée d’organiser les élections.
Le bombardement de Bouaké
En novembre 2004, les relations entre la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo et la France de Jacques Chirac se sont considérablement détériorées. Le 6 novembre a eu lieu ce qu’on appelle aujourd’hui le « bombardement de Bouaké » : des avions ivoiriens pilotés par des Biélorusses ont tué neuf soldats français, à Bouaké. Chirac a aussitôt accusé son homologue ivoirien d’avoir été le donneur d’ordre. Ce dernier a nié toute responsabilité, sans être cru.
Trois jours plus tard, le 9 novembre, dans un contexte de grande confusion et après ce qui a ressemblé à un nouveau coup d’État raté, l’armée française a tiré sur une foule de manifestants non armés devant l’hôtel Ivoire, à Abidjan, tuant plusieurs dizaines de personnes. L’État ivoirien n’a jamais porté plainte à propos de cette fusillade, contre l’avis de collaborateurs de Laurent Gbagbo. Ce dernier dit aujourd’hui avoir plutôt « compté sur le temps pour que les gens y voient plus clair ».
Peut-être ce moment est-il arrivé : ces dernières années, l’enquête de la justice française sur le bombardement de Bouaké s’est orientée vers l’hypothèse d’une implication voire d’une responsabilité française. Début 2016, la juge chargée de l’enquête, Sabine Kheris, a ainsi demandé que les anciens ministres Dominique de Villepin, Michel Barnier, Michèle Alliot-Marie soient renvoyés devant la Cour de justice. Laurent Gbagbo se réjouit d’avoir pu être entendu par la magistrate, venue spécialement à La Haye, et d’avoir pu aussi rencontrer l’avocat des familles des soldats français, lui aussi persuadé de son innocence.
Accord signé en 2007 avec Guillaume SORO
En 2007, Laurent Gbagbo a conclu un nouvel accord de paix avec le chef des Forces nouvelles, Guillaume Soro. L’élection présidentielle qui devait avoir lieu peu après a cependant été plusieurs fois retardée. Laurent Gbagbo a été accusé de chercher à repousser au maximum cette échéance pour se maintenir au pouvoir. Les pressions politiques, venues essentiellement de Paris, ont fini par faire oublier que les rebelles n’ont jamais respecté les différents accords signés, dont celui de Linas-Marcoussis, qui fixaient leur désarmement comme préalable à l’organisation de la présidentielle. Les Forces nouvelles ont toujours refusé de se séparer de leurs armes.
Le scrutin a finalement été programmé pour la fin de l’année 2010. Nicolas Sarkozy, ami d’Alassane Ouattara, était alors président de la France depuis 2007. Laurent Gbagbo a vite vu que les choses allaient mal tourner : « J’ai compris que Sarkozy voulait utiliser les élections comme prétexte. On nous a par exemple imposé l’entreprise Sagem »pour assurer une grande partie des opérations techniques liées à l’organisation du vote. L’Élysée a en effet fortement insisté pour que Sagem Sécurité, société française, soit choisie par le gouvernement ivoirien. Ensuite, « Sarkozy a répété à Ouattara : “Tu vas gagner.” Puis ils ont levé des mercenaires dans la sous-région en leur promettant que s’ils arrivaient à enlever Gbagbo, ils auraient 12 millions de francs CFA chacun ».
La crise éclate début décembre 2010, après le second tour de la présidentielle. À l’issue d’un processus douteux, la commission électorale indépendante annonce des résultats provisoires donnant Alassane Ouattara victorieux, avec plus de 54 % des suffrages. Mais le Conseil constitutionnel décide, le lendemain, d’annuler pour fraudes massives les résultats dans sept départements du Nord, sous contrôle rebelle depuis 2002. Et il proclame la victoire de Laurent Gbagbo avec 51,45 % des suffrages, contre 48,55 % à son rival. Le représentant de la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et la communauté internationale, dont la France, prennent le parti d’Alassane Ouattara. Dès lors, le conflit est inéluctable.
Auparavant, Laurent Gbagbo avait plusieurs fois signifié son souhait de voir l’armée française quitter la Côte d’Ivoire, où elle dispose d’une importante base. Il l’avait en particulier fait savoir à une délégation envoyée par Nicolas Sarkozy à Abidjan pour revoir l’accord de défense liant les deux pays. Il se souvient avoir déclaré : « Cette ère [de présence militaire française en Côte d’Ivoire] est finie. » « J’ai cru que la sagesse l’emporterait. Je ne pensais pas qu’ils iraient jusqu’à bousiller le pays », commente aujourd’hui l’ancien président.
Pendant les cinq mois de crise postélectorale de 2010-2011, l’escalade des violences fait officiellement trois mille morts dans le pays. Face aux combattants de Ouattara, Laurent Gbagbo s’appuie sur les forces de défense et de sécurité, elles-mêmes soutenues par des groupes d’autodéfense (notamment dans l’Ouest), mais aussi sur le mouvement dit des « Jeunes patriotes » de Charles Blé Goudé, fidèle devenu ministre et jugé aujourd’hui dans le même procès que lui à La Haye.
Mais la France, allant au-delà du cadre d’une résolution de l’ONU dans lequel elle était censée agir, a fait un usage inédit de la force, qui a stupéfié beaucoup d’Ivoiriens : début avril 2011, des hélicoptères français ont pilonné pendant plusieurs jours la résidence officielle du chef de l’État ivoirien, où ce dernier se trouvait avec ses enfants, ses petits-enfants et des dizaines de collaborateurs. Plusieurs de ces derniers restent aujourd’hui persuadés que l’intention des Français était d’éliminer physiquement Laurent Gbagbo.
Le 11 avril 2011, après une dernière nuit d’intenses bombardements, une opération au sol menée par l’armée française a abouti à son arrestation. La résidence était alors en feu et en ruine. Ailleurs dans le pays, l’armée française a aussi joué un rôle important auprès des troupes levées par Alassane Ouattara pour prendre le contrôle de l’ensemble du territoire – avec, à la clé, la perpétration de massacres.
Complot contre un patriote
Six ans après, Laurent Gbagbo est donc toujours en détention provisoire. Il a d’abord passé huit mois dans le nord de la Côte d’Ivoire, dans des conditions éprouvantes et en dehors de tout cadre légal. Il est depuis novembre 2011 au centre de détention de Scheveningen de la CPI, à La Haye. Comme les six autres prisonniers (tous africains) de la CPI, il est détenu dans une cellule de 10 m2 et est soumis à des contrôles stricts. Il n’a pas vraiment été surpris de se retrouver là : depuis 2003, ses adversaires le menaçaient de l’amener devant la justice internationale, rappelle-t-il. Blaise Compaoré avait en effet déclaré en marge des « négociations » de Linas-Marcoussis, en janvier 2003 : « Gbagbo finira comme Milosevic, c’est-à-dire devant le Tribunal pénal international. » Quelques semaines après, en février 2003, Chirac avait repris la menace. Nicolas Sarkozy a fait de même en 2010, tout au début de la crise post-électorale.
Otage pour les intérêts des lobbies
« Je ne suis pas en prison. Je suis otage », estime Laurent Gbagbo. « Je suis là pour permettre à Ouattara d’être à la présidence » et aux Français de continuer à avoir la mainmise sur la Côte d’Ivoire, assure-t-il. Il n’en revient pas que Alassane Ouattara ait été obligé de faire appel à des aides extérieures pour assurer le fonctionnement de l’État ces dernières années. « J’ai toujours payé les fonctionnaires. L’État ivoirien a largement les moyens de fonctionner », affirme-t-il.
EN CRISE AVEC LE QATAR, L'ARABIE SAOUDITE INTERDIT LE MAILLOT DU BARCELONE
Porter le maillot du FC Barcelone en Arabie Saoudite pourrait coûter très cher à celui qui s’y risquerait ! Selon les informations de Sky Italia, relayées par Squawka, revêtir cette tunique entraine désormais une amende à hauteur de 135 000 euros et 15 ans de prison !
Ce changement de loi fait suite à la hausse des tensions dans les relations diplomatiques et aux frontières avec le Qatar, que le Royaume saoudien accuse de soutenir l’organisation terroriste Daesh. Le sponsor principal du club espagnol étant Qatar Airways jusqu’à cette saison (remplacé par Rakuten à partir de l’année prochaine), le pays du Golfe a donc voulu interdire le port de ce maillot sur ses terres.
VISITE EN BELGIQUE: CRAIGNANT D'ÊTRE HUÉ, MACKY SALL FAIT ÉVACUER LES OPPOSANTS
Le Président Macky Sall a profité de son séjour en Belgique pour rencontrer les Sénégalais vivant en Belgique. Un communiqué de l’ambassade du Sénégal à Bruxelles conviait l’ensemble des Sénégalais à la rencontre avec le chef de l’Etat. Cette rencontre a d’abord été fixée pour le mercredi 7 juin avant d’être repoussée pour le jeudi 8.
Avant même l’entame de la rencontre, le chef de la sécurité du Président Macky Sall est rentré dans la grande Salle de l’hôtel, un papier contenant les noms de quelques responsables de l’opposition à sa main, et a formellement demandé à Pape Mbodj, coordonnateur du PDS au BENELUX et candidat investi aux prochaines élections législatives, de quitter immédiatement la salle. Ce dernier lui demande alors pourquoi ? L’officier chargé de la sécurité du président lui dit que «pour la sécurité du Président, vous devez évacuer la salle».
Pape Mbodj refusa et lui répondit qu’il a reçu par mail une invitation de l’ambassade et qu’une place a été même réservée en son nom. C’était suffisant pour que l’officier pique une colère et appelle le secours de la police belge. Les policiers belges entourent alors Pape Mbodj et lui demande gentiment de partir. Convaincu que toute forme de résistance serait vaine, Mbodj accepta alors de partir.
Mais Pape Mbodj ne sera pas le seul à être évacué, puisque Adji Samassa va elle aussi être priée de quitter la salle. Adji Samassa est une Karimiste très connue en Belgique. Le chef de la sécurité du Président est venu lui demander de plier bagages et de déguerpir manu militari, car la sécurité du Président Sall est menacée. Adji Samassa a beau protester, elle ne pouvait résister à la police belge et aux forces de sécurité du Président Sall.
Les Sénégalais sont très déçus de cette attitude discriminatoire qui les divise en deux catégories de citoyens. Macky Sall est le Président de tous les Sénégalais et doit porter la même considération à tous les sénégalais quelle que soit leur coloration politique.
Macky Sall est venu en Belgique pour battre campagne électorale. Sa rencontre avec les sénégalais de Belgique a porté essentiellement sur le PSE (Plan Sénégal émergent). Une projection sur grand écran a été effectuée pour expliquer le PSE. Si le PSE était une réussite, il aurait fait sa propre publicité. Le PSE est un échec patent dans la mesure où les grands travaux qu’il génère ne profitent pas aux entreprises sénégalaises. Les seules entreprises qui en profitent sont d’origine étrangère. Le PSE n’a aucun impact positif sur la création d’emploi durable.
Le gouvernement de Macky Sall vante les performances du PSE qui ont permis, selon eux, d’enregistrer une croissance de 6,7 %. Ce taux de croissance est non seulement le plus bas de la zone UEMOA, mais en plus cette croissance n’engendre pas de retombées sur le plan de la création d’emplois. Elle ne permet pas d’améliorer le pouvoir d’achat des Sénégalais.
Le Président et son équipe ont voulu nous vendre les performances de leur politique économique. Force est de constater que sa politique économique manque cruellement d’audace pour soutenir les PME et les PMI qui sont nombreuses dans le pays et qui génèrent beaucoup d’emplois.
Le Président avait promis aux Sénégalais que le pays serait autosuffisant en riz en 2017. Nous sommes en 2017, et nous sommes très éloignés d’une autosuffisance en riz. C’est donc un autre échec de sa politique désastreuse. Le Président avait promis en 2012 de créer 500 mille emplois durant son premier mandat. Malgré un environnement économique favorable, avec une chute considérable du prix du baril de pétrole, on est très loin de ces chiffres.
Le président Macky sall se targue d’avoir créé dans le pays de nouvelles institutions notamment le haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), le conseil pour le dialogue social et le conseil chargé du dialogue des territoires. Ces institutions sont non seulement budgétivores, mais en plus n’ont aucune utilité. Elles servent à caser une clientèle politique et à se doter de fonds politiques.
C’est tout le contraire du discours politique de Macky Sall qui n’a cessé de brailler partout une gouvernance sobre et vertueuse. Il suffit de voir les personnalités mises à la tête de ces institutions pour se rendre compte que Macky Sall attend d’eux un renvoi d’ascenseur : «Néeckal mafi, ma Néeckallafi». Ce sont donc des institutions taillées sur mesure. On est très loin de la rupture tant chantée par Macky Sall.
Pape Mbodj
Coordonnateur du PDS au BENELUX
LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE ÉCRASE LES PARTIS TRADITIONNELS
Avec 32 % des suffrages, La République en marche est arrivé largement en tête, dimanche, au premier tour des élections législatives. Le parti d'Emmanuel Macron est en passe d'offrir au gouvernement une majorité absolue de plus de 400 députés.
Le raz-de-marée annoncé s’est finalement transformé en tsunami. Profitant d’une abstention record, La République en marche (LREM) a obtenu 32 % des voix, dimanche 11 juin, lors du premier tour des élections législatives. Ce score qui place le parti créé par Emmanuel Macron, il y a à peine plus d’un an, en situation d’extrême domination à une semaine du second tour et qui laisse présager une Assemblée nationale composée de 415 à 455 députés LREM sur 577, selon les projections en sièges Ipsos/Sopra Steria.
La République en marche ne laisse ainsi que des miettes à ses concurrents. Derrière LREM, l’alliance Les Républicains-UDI obtient 21,2 % des voix (projection de 70 à 110 sièges), le Front national 13,9 % (projection de 1 à 5 sièges), la France insoumise 10,9 % (projection de 8 à 18 sièges, PCF inclus), et l’alliance Parti socialiste-PRG 10 % (projection de 20 à 30 sièges).
Inédite, la recomposition à venir devrait donc largement dépasser le record de 1958, année où 310 nouveaux députés avaient fait leur entrée au Palais Bourbon. Mais encore plus révélateur peut-être, le record de primo-députés devrait être battu par le seul parti LREM. En revanche, si le mouvement macroniste est bien en passe de battre le record de sièges pour un seul parti, il ne devrait pas effacer le record de l'UDF-RPR de 1993 (484 sièges).
>> À lire : L'enjeu du financement public des partis aux législatives
Malgré ces excellents résultats, et à l'inverse des réactions exprimées suite au premier tour de la présidentielle, les représentants de LREM ont préféré réagir, dimanche soir, avec humilité. "Ce soir rien n'est acquis", a pris soin de souligner la présidente par intérim de LREM, Catherine Barbaroux, en soulignant que la "faible participation doit plus que jamais nous inviter à poursuivre nos efforts pour renforcer l'engagement citoyen qui est au cœur du projet de La République en marche et même à l'origine de sa construction".
"Rien n'est joué, une élection se fait en deux tours. Il faut rester mobilisés", a également déclaré, sur TF1, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, candidat LREM dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Quasi sans-faute pour les membres du gouvernement
Sans surprise, les membres du gouvernement également candidats aux législatives sont presque tous arrivés en tête au premier tour. Christophe Castaner a obtenu 44 % des suffrages dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, est 1er dans la première circonscription de l’Eure avec 45 % des voix, tandis que le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand (34 %) dans la 6e circonscription du Finistère, la ministre aux Affaires européennes, Marielle de Sarnez (40 %), dans la 11e circonscription de Paris, et le secrétaire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi (37 %), dans la 16e circonscription de Paris, sont eux aussi en situation favorable.
>> À lire : Mounir Mahjoubi, le "geek" du gouvernement symbole de La République en marche
Il n’y a finalement que la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, (41,59 %) qui se trouve dans une position délicate, en tête mais ex-aequo avec Stéphane Lenormand (parti Archipel Demain).
"Malgré l'abstention, le message des Français est sans ambiguïté", a déclaré depuis Matignon le Premier ministre, Édouard Philippe, symbole de la recomposition du paysage politique en cours. "Pour la troisième fois consécutive, vous avez été des millions à confirmer votre attachement au projet de renouvellement, de rassemblement et de reconquête du président de la République."
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Ces résultats du premier tour des élections législatives sont la dernière réplique du séisme politique provoqué par Emmanuel Macron, qui laisse aussi bien Les Républicains que le Parti socialiste en ruines. Pour les deux partis historiques de gouvernement, dont un nombre important de figures emblématiques ont été balayées dimanche au premier tour, se remettre d’une telle déroute prendra du temps.
Fort de cette probable solide majorité à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron aura les mains libres pour appliquer son programme. Dans les prochaines semaines, le Parlement devra examiner la prorogation de l'état d'urgence jusqu'au 1er novembre, ainsi que le projet de loi sur la moralisation de la vie publique porté par le garde des Sceaux, François Bayrou. Les députés devront également examiner le projet de loi habilitant le gouvernement à réformer le droit du travail par ordonnances, le premier grand chantier économique et social du quinquennat.