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25 avril 2025
International
SONKO REPREND DES FORCES DANS LA BATAILLE
Le maire de Ziguinchor lève temporairement sa grève de la faim. Il n'abdique pas face à sa situation, qui la prive pour l'instant de participer à la présidentielle, même avec le parrainage annoncé de Bassirou Diomaye Faye
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/11/2023
'opposant sénégalais Ousmane Sonko, emprisonné depuis juillet, a mis fin à sa grève de la faim entamée mi-octobre, ont annoncé jeudi deux responsables de son parti Pastef qui lui ont rendu visite en prison. Mais l'opposant reste dans une course contre-la-montre pour obtenir sa candidature à la présidentielle de 2024.
«Il a suspendu l'utilisation de cette arme pour l'instant», a déclaré à l'AFP Guy Marius Sagna, député et membre de Pastef, citant les propos de Sonko. Habib Sy, autre responsable du parti, a confirmé l'information sur sa page Facebook, précisant que Sonko «reprendra sa grève de la faim, au gré des contextes».
Les deux hommes ont assuré que l'opposant de 49 ans était «en excellente forme» et avait le moral. Pourtant, selon ses avocats, il avait dû être admis en réanimation fin octobre, dans un état «très faible», après avoir perdu connaissance.
Pour se présenter à la présidentielle, Ousmane Sonko doit obtenir le parrainage de députés ou d'élus locaux, étape indispensable selon le code électoral. Or la Cour suprême a récemment cassé un jugement qui lui permettait de se porter candidat, remettant en cause sa participation.
Pastef appelle désormais à parrainer également Bassirou Diomaye Faye, autre responsable du parti emprisonné. «Parrainer Diomaye, c'est parrainer Sonko», précise le parti sur les réseaux sociaux. Si Ousmane Sonko reste le «plan A», la formation politique tente par tous les moyens de le maintenir dans la course à la présidentielle.
REMETTRE LES ASSISES NATIONALES AU CENTRE DE LA PRÉSIDENTIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un séminaire citoyen d'experts et de militants veut souligner l'actualité des Assises et des recommandations de la CNRI face au péril démocratique. Leur esprit de consensus représente une boussole pour une meilleure gouvernance
À trois mois de l'élection présidentielle sénégalaise de février 2024, la société civile s'empare des Assises nationales de 2009 et des conclusions de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) pour alimenter le débat politique, dans un contexte national tendu marqué par des entraves à la liberté, la répression des voix dissidentes, les arrestations de militants, le refus d’exécution des décisions de justice.
C'est l'objet du séminaire citoyen d’une journée organisé ce samedi 25 novembre 2024 dans les locaux de l’éditeur L’Harmattan, à l’entrée de la VDN à Dakar par le site d’information SenePlus, les organisations de la société civile Sursaut Citoyen et Demain Sénégal. Ces acteurs entendent notamment mettre en lumière les conclusions issues d'un processus participatif et consensuel qui a réuni de manière tout à fait historique l'ensemble des forces vives du pays.
Au programme, des sessions animées par d'éminentes personnalités telles que l'ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum, la juge Dior Fall Sow, l’économiste Jean-Louis Corréa, l’universitaire Abdoulaye Dieye et le leader de la société civile Moussa Mbaye. Il s'agira d'analyser en profondeur la méthodologie, les approches et le contenu des Assises et du travail remarquable de la CNRI, afin d'en diffuser une compréhension commune au sein des forces vives de la société.
Cette initiative se propose ainsi de réactiver l'esprit et la lettre des Assises face aux défis actuels de l'État de droit, en fournissant aux citoyens des éléments permettant d'exiger des engagements concrets des prétendants à la magistrature suprême sur ces questions cruciales.
Au-delà de la présidentielle à venir, les organisateurs du séminaire entendent promouvoir dans la durée, les valeurs démocratiques de consultation, de participation et de redevabilité mises en avant par cet acquis majeur du débat national sénégalais.
En un mot, il s’agit de mettre la démocratie participative au centre de la gouvernance au Sénégal. Certainement le meilleur moyen pour sortir le pays d’un hyperprésidentialisme décrié depuis plus de six décennies par de bien nombreux acteurs de la vie publique.
LE "TACLE" DE MACKY SALL AUX PUTSCHISTES
En Guinée, au Mali, au Burkina et au Niger, dans tous ces pays de l’Afrique règnent des putschistes. Le président Macky Sall, qui n’a jamais caché son aversion pour les coups d’Etat, a encore évoqué la question.
En Guinée, au Mali, au Burkina et au Niger, dans tous ces pays de l’Afrique règnent des putschistes. Le président Macky Sall, qui n’a jamais caché son aversion pour les coups d’Etat, a encore évoqué la question dans son entretien avec «Jeune Afrique».
«Ce n’est pas parce que des foules vous acclament dans les rues de la capitale que vous êtes réellement populaires. Les présidents déchus aussi avaient des partisans qui les applaudissaient dans leurs meetings», a déclaré Macky Sall dans les colonnes de "JeuneAfrique", parlant des présidents putschistes de la sous-région.
Évoquant les facteurs qui expliquent cette résurgence des coups d’État en Afrique de l’Ouest, Macky Sall souligne que dans tous les pays touchés par les putschs, il y a eu régulièrement des interruptions de l’ordre constitutionnel depuis les indépendances. «À chaque fois, on dit : ‘‘Il faut aller immédiatement aux élections’’, mais ce n’est visiblement pas la solution», concède-t-il.
«On l’a vu au Mali, avec Ibrahim Boubacar Keïta, ou au Burkina, avec Roch Marc Christian Kaboré, tous deux élus après des processus de transition post-putsch. Aucun n’a pu terminer son mandat. Au Niger, le président Mohamed Bazoum aussi a été élu après Mahamadou Issoufou, qui a quand même pu, lui, aller au terme de ses deux mandats. Je me souviens d’ailleurs d’une discussion avec ce dernier, qui craignait en permanence un coup de force», révèle le président sénégalais.
Pour lui, la crise du terrorisme au Sahel, est pour beaucoup dans cette instabilité. Car, explique-t-il, quand des militaires meurent au front, «on a tôt fait d’accuser le pouvoir en place d’être faible ou de ne pas donner assez de moyens aux soldats». De ce fait, «les gens pensent parfois que la voie militaire est la mieux indiquée».
Pour réduire ces coups de force, Macky Sall estime qu'il ne faut pas que les acteurs politiques eux-mêmes poussent les militaires à prendre le pouvoir. De son avis, les militaires doivent aussi «refuser d’exercer le pouvoir politique».
par Jacques Habib Sy
QUELQUES REPÈRES DANS LA PENSÉE POLITIQUE DE CHEIKH ANTA DIOP
EXCLUSIF SENEPLUS - Cheikh Anta a été souvent accusé de recevoir le soutien des militants mourides. Rien n'est plus éloigné de la vérité, car ce facteur religieux a plus été un handicap qu'un atout dans son parcours politique (4/5)
Devant cette situation, quelles sont les perspectives de lutte qu’il faut explorer et appliquer ? Cheikh Anta procède à l'analyse de la société africaine, de la nature des contradictions internes à cette société et des contradictions nées de facteurs exogènes.
Contrairement au dogme marxiste de cette période repris à l'unisson à quelques variantes près par les Africains radicaux du début des années 1950 et postulant la création d'une avant-garde prolétarienne ouvrière comme condition nécessaire de la révolution nationale, démocratique et populaire, Cheikh Anta tire l’autorité de ses arguments de J'enquête sur le terrain et d'une connaissance intime du monde paysan dont il est issu. Il se rend parfaitement compte que la « théorie des cinq stades » rationalisée par Staline et récitée comme une table coranique par les militants communistes ne correspond à aucune réalité tangible de la formation sociale négro-africaine. Cette "théorie" appliquée aux villes où le paysan devient provisoirement un semi-prolétaire, et, donnée de taille, l'absence d'organisation collective et d'une claire conscience de classe anti-impérialiste rendent inopérantes les présupposés idéologiques et politiques de Staline.
Devant cette situation, "'on voit aisément qu'une telle organisation de la paysannerie pour lutter sur une base collective ne peut être suscitée qu'à partir des villes. La prise de conscience devra donc s'irradier des villes vers les campagnes et l'on devra aboutir à une organisation qui harmonisera les deux cycles de vie sur le plan de la lutte". Dans le contexte du niveau des discussions idéologiques au sein du mouvement étudiant expatrié de l'époque et dans le paysage politique international du moment, l'affirmation est téméraire et sort des sentiers battus. Bien que la rupture entre le R.D.A. et le P.C.F. est déjà consommée, un nombre considérable d'intellectuels africains continue de penser en termes d'avant-garde prolétarienne et de bolchévisation de la lutte anticoloniale, la paysannerie étant considérée comme une classe d'essence petite-bourgeoise donc inapte à diriger la lutte de libération nationale.
Dans les toutes premières lignes de "Vers une idéologie politique africaine", Cheikh Anta dissipe le malentendu : la chute du bastion colonial du Sahara au Cap, c'est-à-dire à l'échelle continentale, participe d'un "travail d'avant-garde" qui revient à toutes les classes opprimées y compris la fraction nationaliste de la pseudo bourgeoisie. "Dans cette lutte concrète" qui transcende les convictions religieuses des uns et des autres, "le peuple ne peut pas se passer d'avant-garde qui oriente son action". Au contraire, le peuple tout entier "peut et doit contrôler cette avant-garde d'une façon dépouillée de toute sentimentalité" et selon les mécanismes d'une "pression à l'échelle de l'évolution générale de l'humanité, le passage universel du communautarisme primitif à l'esclavagisme, au féodalisme, au capitalisme et au socialisme, le communisme étant considéré comme la phase ultime de la lutte des classes et le "moment" où l'État coercitif n'a plus de raison d'être. C'est au nom de ce schéma idéologique que les marxistes africains de cette période vont tenter à tout prix de retrouver dans l'analyse de leurs sociétés les stades féodal et esclavagiste. C'est en fonction de la même prémisse qu'ils estiment que l'Afrique devrait se passer de la phase capitaliste et de la classe bourgeoise inhérente à celle-ci. D'où le mot d'ordre, « feu sur la bourgeoisie bureaucratique et compradore, en avant pour la révolution socialiste sous la bannière de son avant-garde prolétarienne ».
La dichotomie ville/campagne utilisée par Cheikh Anta dans son analyse lui permet d'exposer clairement les tendances principales du mécanisme social négro-africain. Les villes, estime Cheikh Anta sont caractérisées par une densité de population qui favorise la prise de conscience syndicale et la contradiction immédiatement vécue avec le colonisateur Blanc vivant dans les grands centres urbains et principalement dans la capitale. Ici le niveau intellectuel et le brassage social à la faveur duquel ouvriers, fonctionnaires et employés du secteur privé partagent la mème situation de colonisés créent les conditions propices à la résistance anticoloniale.
En revanche, la vie en campagne est caractérisée par un affaissement démographique considérable, une activité annuelle dominée par la vente des récoltes d'où le paysan tire l’essentiel de ses maigres revenus, un régime d'exploitation des plus féroces, la misère et son corollaire l'exode rural temporaire populaire étant tel que "l'efficacité de la lutte" s'en trouvera décuplée, "garantie".
La notion d'avant-garde révolutionnaire est donc élargie à toutes les classes ou aux fractions de classe qui ont objectivement intérêt au changement. L'aile avancée de l'avant-garde sociale, en particulier sa mouture intellectuelle, ne saurait être une entité qui plastronnerait, serait détachée des luttes sociales ou serait investie par le prolétariat et avec lui de la mission de droit divin de guider la révolution vers la radicalisation, entendue au sens étroit de la bolchévisation. La question de l'avant-garde de la phase nationale, démocratique et populaire de la révolution ne relève donc pas exclusivement, comme le postule un certain mimétisme idéologique, de la nature de classe de la direction du mouvement social. L'avant-garde révolutionnaire est aussi fortement conditionnée par la structure de classe de la société et les conditions historiques d'évolution des modes et des rapports de production qui caractérisent le moule culturel, civilisationnel donc social, économique et idéologique de la résistance nationale.
Malgré une détermination politique qui le met à l'aise sur le terrain du marxisme, non comme un dogme, mais essentiellement comme un instrument organisationnel et de lutte à l'efficacité certaine, Cheikh Anta n'hésite pas à prendre ses distances vis-à-vis des analyses inconsistantes ou "joyeuses" du marxisme ossifié. Il lance cependant une mise en garde :
« Il faut éviter l'erreur qui consisterait à croire que la paysannerie étant la classe majoritaire d'aujourd'hui est la classe de l'avenir. Une telle conclusion serait erronée parce qu'elle ne tiendrait pas compte des nécessités d'industrialisation de tout pays qui aspire à garder son indépendance dans le monde moderne, elle oublierait le fait que nous luttons pour réaliser le bienêtre matériel inséparable du progrès technique. Elle serait en opposition avec un principe élémentaire du marxisme qui consiste à savoir compter avec les facteurs d'avenir même s'ils sont aujourd'hui les moindres. Cependant, précisons qu'il ne s'agit pas de dire par là qu'il faille attendre que l'Afrique soit industrialisée, qu'il y ait un prolétariat important pour que la libération soit possible ; nous savons bien qu'il ne peut y avoir un développement considérable de la concentration prolétarienne en Afrique, sous le régime impérialiste, car cela équivaudrait à un suicide de la part de ce dernier.
Il y aura tout au plus mécanisation intensive des moyens d'extraction des richesses du pays, avec construction de routes menant vers les ports pour l'évacuation rapide de ces produits, afin d'abaisser au minimum leur prix de revient. Dans une telle conjoncture, il faut donc arriver à mobiliser dans la lutte de libération nationale tous les éléments de la population, depuis la ville jusqu'à la campagne. Une telle idée serait illusoire s'il n'existait pas un dénominateur commun qui fait de tous les Africains quels que soient leur rang social et leur lieu d'habitation, une même classe d'exploités. C'est pour cette raison que Staline a écrit, à propos des peuples colonisés, qu'ils constituent une réserve du prolétariat, présumant ainsi que, puisque des deux côtés on est exploité par la même classe bourgeoise à l'intérieur du même régime impérialiste, tôt ou tard, on se retrouvera dans un combat commun contre les mêmes oppresseurs ».
On ne saurait trop mettre l'accent sur la portée historique de cette prise de position sans équivoque en faveur du principe de la lutte des classes et de la communauté d'intérêts entre classes opprimées de toutes les formations sociales sous le joug du capitalisme. Seulement, pour la première fois dans le contexte africain, le principe de la lutte des classes est subordonné au principe de la lutte de toutes les classes contre l'impérialisme. Pour Cheikh Anta, la véritable ère de luttes de classes est en train de poindre à l'horizon et ne va prendre effectivement place qu'à partir de l'existence d'une véritable bourgeoisie autochtone maîtresse des moyens dominants de production des richesses nationales.
Au moment où sont rédigées ces lignes, la FEANF vient à peine de naître en un bond idéologique d'où est encore absent l'exigence d'indépendance immédiate et de fédération africaine en dehors de la Communauté franco-africaine. L'année précédente vient d'avoir lieu la rupture entre le PCF et le RDA (1950-1951), cependant que le CPP de Kwame Nkrumah fait accéder le Ghana à l'autonomie.
Durant cette période, Cheikh Anta reste obsédé par la coordination de la lutte à l'échelle panafricaine. "Il importe, écrit-il dans "Vers une idéologie..." « que les Africains se rendent compte que les problèmes d'une région quelconque, si particuliers qu'ils puissent apparaître sont, quant au fond, des problèmes continentaux". Il cite l'exemple du fascisme sud-africain, l'occupation illégale de la Namibie et les tentatives de repeuplement colonial du Congo. "Une Afrique noire indépendante ne serait stable, économiquement et politiquement, que si elle va du Sahara au Cap. Les Tropiques sont pauvres et ne peuvent se passer des bassins de l'Équateur et du Cap". Pour éviter à l'Afrique les risques presque immédiats de recolonisation ou de néo colonisation, "il importe donc de poser comme principe l'idée d'une Fédération d'États Démocratiques Africains, allant du Sahara au Cap en passant par le Soudan dit anglo-égyptien".
Devant ce principe d'un gouvernement central démocratique africain qu'il va poser plus tard comme l'axiome de son programme d'action dans le cadre des partis politiques qu'il crée une fois rentré au Sénégal, Cheikh Anta Diop identifie les ennemis de l'Afrique, "produits et sous-produits de l'impérialisme". Ces ennemis sont "la Sainte-Alliance d'une Europe capitaliste agonisante ; la croissance du nazisme sur notre sol national ; le fauteuil électrique américain invitant moelleusement 140 millions de nègres à prendre un "somme-Willy-Mac Ghee" ; la féodalité arabe".
Déjà à cette époque, Cheikh Anta met un accent particulier sur le danger mortel que représente l'impérialisme américain. L'agressivité ouverte et de plus en plus barbare de celui-ci ne s'explique pas autrement que par l'épuisement prochain des ressources stratégiques dont les Etats-Unis ont besoin pour se développer et se maintenir au niveau du leadership mondial. "Il importe donc, écrit-il, que les jeunes Africains réalisent que l'indépendance n'est pas pour 30, 40, 50 ou 100 ans. L'épuisement des ressources américaines et la conjoncture moderne ne nous accordent plus un tel délai. Le sort de l’Afrique se joue au cours de notre génération même". L'Afrique peut sortir victorieuse de ce défi gigantesque si elle comprend que son salut dépend essentiellement d'elle-même, si elle réalise la prise de conscience dans la lutte en se débarrassant du défaitisme, même inconscient, en s'organisant dans la discipline et la lutte pour le triomphe du régime démocratique en Afrique et “dans les pays européens" coloniaux.
Tel est le message politique que Cheikh Anta soumet au jugement critique de ses camarades étudiants du R.D.A. en 1952. Le message est d'une actualité brûlante trente-six ans après !
Lier théorie et pratique
C'est à partir de cette charpente politique et idéologique que Cheikh Anta crée le Bloc des Masses Sénégalaises dès qu'il rentre au Sénégal en 1960.
Au moment de l'indépendance "octroyée" par De Gaulle aux anciennes colonies françaises en Afrique, les grands ensembles fédéraux que constituent l'Afrique occidentale française (AOF) et l'Afrique équatoriale française (AEF) sont "balkanisés", sud-américanisés dirait Diop. Les "Etats-Unis" de l'ère néocoloniale font leur apparition. Ce sont des États condamnés à l'échec par leur instabilité politique et militaire, économique surtout, et ils sont dénoncés comme tels par Cheikh Anta. Malgré une activité intellectuelle très intense en 1960 (avec la publication de "L'Unité culturelle de l'Afrique noire", "L'Afrique noire précoloniale" et "Les fondements économiques et culturels d'un État fédéral d'Afrique noire"), Cheikh Anta crée le Bloc des Masses Sénégalaises (BMS) et sillonne les campagnes sénégalaises en s'adressant aux masses paysannes dans le franc-parler politique le plus total. Il s'adresse à ses compatriotes des villes comme des campagnes en wolof, langue nationale heureusement parlée par une très grande majorité de Sénégalais. Les thèmes de sa campagne politique sont clairs et sortent de la bouche de ce grand tribun dans un langage presque poétique chargé des paraboles de la plus pure tradition linguistique et culturelle wolof.
Les programmes du BMS (créé en 1960) et du Front National Sénégalais (créé en 1963) ont été résumés en quatorze points par l'auteur des "Fondements ... ".
Restauration de la conscience de l'unité historique africaine, unification linguistique à l'échelle territoriale et continentale, utilisation des langues nationales comme langues de gouvernement, représentation efficace (souligné par C.A.D.) de l'élément féminin de la nation, promotion de l'unité fédérale africaine, opposition à la création d'États blancs en Afrique noire, mesure préventive contre l'apparition d'une bourgeoisie industrielle autochtone, création d'une puissante industrie d'État, création d'une puissante armée moderne, création des instituts techniques indispensables à un État moderne, réduction des trains de vie et nivellement des salaires, organisation de coopératives de production en vue de la modernisation et de la mécanisation de l'agriculture, création de fermes modèles d'État et collectivisation de la production, promotion d'une politique équilibrée de repeuplement de l'Afrique, mise en œuvre d'une politique avisée de plein emploi : telles sont les lignes force des programmes du BMS et du FNS.
Il est difficile dans le cadre de cette brève esquisse du parcours politique de Cheikh Anta de restituer de façon satisfaisante l'atmosphère sociale et politique qui prévaut au Sénégal entre 1960 et 1963. Cette période de l'histoire du Sénégal est d'autant plus complexe qu'elle prend place à l'intérieur d'un jeu politique dominé par l'impérialisme français, la classe "bureaucratique" qui contrôle l'État par assistants techniques français interposés, les forces religieuses islamisées et la grande masse de paysans, pêcheurs, pasteurs et éleveurs éparpillés à travers le pays et sollicités depuis le début du siècle par des stratégies politiques clientélistes et démagogiques. L'opposition de ces années reste émiettée entre des sensibilités politiques et idéologiques souvent confuses sinon marquées par le dogmatisme et l'agitation coutumière dans les grands centres urbains (Dakar la capitale, Thiès, Saint-Louis l'ancienne capitale, Kaolack, Ziguinchor, etc.).
A peu de choses près, ce sont les mêmes débats idéologiques opposant naguère "radicaux" et "modérés", marxistes et nationalistes (encore qu'il faille accepter ces catégorisations avec la plus grande prudence), qui divisent alors les rangs du mouvement patriotique et créent l'atomisation des forces de progrès. Mais ce que l'on peut retenir du parcours politique de Cheikh Anta Diop durant cette période, c'est qu'il a systématiquement rejeté toute attitude de capitulation ou de compromission devant le régime néocolonial de Senghor. Ce dernier est allé jusqu'à lui offrir, du temps du BMS, plusieurs postes ministériels et à la chambre des députés, offre évidemment fermement rejetée par Cheikh Anta. Tous les témoignages s'accordent à reconnaître la haute probité morale de Cheikh Anta. On ne peut pas en dire autant de nombre de ses camarades qui, chemin faisant, se sont laissé corrompre par l'appât du gain facile et de la gloriole folklorique. L'esprit de capitulation particulièrement prononcé parmi la petite-bourgeoisie intellectuelle, la supercherie intellectuelle, la démagogie et l'opportunisme le plus réactionnaire ont joué un ·grand rôle dans la décomposition de ces deux partis. Il y a eu d'autres facteurs liés à l'immaturité politique des militants non intellectuels de ces deux partis et l'omniprésence de la politique de clientélisme et de "clan politique'' savamment inoculée dans les réflexes partisans des adhérents.
C'est que la lutte anti-impérialiste dans les néo colonies africaines soulève des problèmes jusque-là insoupçonnés dans les traditions de résistance connues des stratèges politiques africains du moment. Il y a d'abord la question de l'autonomie financière des militants permanents de la base au sommet de la hiérarchie partisane. Il n'y a encore qu'une tradition très limitée sinon inexistante dans la plupart des cercles politiques de mener l'action d'agitation, de propagande et d'organisation en mettant en avant le principe de "compter sur ses propres forces". Lorsque Cheikh Anta adopte la formule, elle est invariablement mise en difficulté par la faiblesse du pouvoir d'achat des adhérents paysans ou autres et, surtout, par la soumission absolue devant le "ndigël" (mot d'ordre) maraboutique parmi les membres actifs des confréries religieuses Mourides et Tidianes, les fidèles du clergé catholique étant surtout attentifs aux prêches de la hiérarchie catholique.
L'importance du facteur religieux est très nette au temps du BMS. A cette époque, Senghor, et avant lui l'administration coloniale française, ont adopté une politique consistant à accroître le niveau de la production agricole par le biais des confréries religieuses et à satisfaire en retour les desiderata de ces dernières (facilités bancaires, financières, part grandissante dans la mobilisation politique et dans l'appareil du parti dominant ou unique de fait, etc.). En outre, les pouvoirs religieux islamiques garantissent ou monnayent la voix de leurs fidèles au cours de votes législatifs et présidentiels de toutes façons escamotés par la machine administrative et policière du gouvernement en place.
Serigne Cheikh Mbacké, surnommé "Gaïndé Fatma", le "Lion de Fatma", a fait ouvertement campagne dans les rangs du BMS aux côtés de Cheikh Anta auxquels le lie, par ailleurs, une proche parenté. Cette attitude a créé une brouille durable entre Cheikh Mbacké et son oncle le Khalife Général de la confrérie mouride, El Hadj Falilou Mbacké. Il demeure certain, que devant les gages politiques et financiers (construction de la mosquée de Touba, construction de forages, puits et routes en milieu mouride, etc.) consentis par Senghor, les guides de la communauté mouride ont assuré l'Union Progressiste Sénégalaise de l'hégémonie politique en prime de celle garantie de toutes façons par l'impérialisme français.
Cheikh Anta a été souvent accusé de recevoir le soutien des militants mourides. Rien n'est plus éloigné de la vérité, car ce facteur religieux a plus été un handicap qu'un atout dans le parcours politique de Cheikh Anta. Pendant de très longues années, il a évité d'aller à Touba, capitale spirituelle et politique du mouridisme. En dépit de ses origines mourides très prononcées, Cheikh Anta s'est toujours opposé à la collaboration avec les chefs religieux sur une base politique. Il a toujours fermement cru en la laïcité des institutions républicaines. Il a adopté cette attitude de principe, fort de la conviction que la séparation des pouvoirs religieux et temporel est une condition essentielle de la démocratie et un progrès universel sur lequel il ne fallait pas revenir sous peine de placer la nation dans le chaos et en situation de sujétion devant les bourgeoisies réactionnaires du monde arabe. A l'appui de cette position il affirme dans son texte de 1952 que si la religion était "une condition nécessaire et suffisante pour former un seul gouvernement, l'Arabie Saoudite, l'Irak, l'Iran, l'Égypte, la Turquie, etc., ne formeraient aujourd'hui qu'un seul État au lieu de se retrouver seulement au sein d'une Ligue symbolique. L'Europe aussi ne formerait qu'un seul État chrétien”. "Le lien religieux, poursuit-il, est un prétexte qu'il faut soigneusement écarter pour éviter toute mystification".
Mais Cheikh Anta reconnaît le rôle non négligeable que peut jouer l'Islam en Afrique noire. "L'Islam, soutient-il plus tard dans l'organe d'information du RND, est une force qui n'a pas fini de développer toutes ses virtualités, en Afrique surtout. Les forces religieuses reposent, pour l'essentiel, sur la paysannerie et les travailleurs des villes, ouvriers, artisans, commerçants, travailleurs intellectuels. En tant que producteurs, essentiellement à la campagne, les chefs religieux subissent au même titre que les autres couches de production, l'exploitation du système néocolonial. Ils sont, en conséquence, comme ces couches, intéressés à la lutte de libération nationale et peuvent jouer un rôle important dans l'étape actuelle de la lutte pour l'édification d'un État national, démocratique et populaire" (cf. Taxaw, n° 8, avril 1978). A l'époque, des patriotes aux capacités d'analyse limitées voient dans cette prise de position une profession de foi en faveur de la "féodalité maraboutique", oubliant par-là que le produit et le procès du travail directement contrôlés par les chefs religieux sont soumis aux lois de la division internationale inégale du travail favorables, en particulier dans le contexte du Sénégal, à l'impérialisme dominant français. C'est pourquoi Cheikh Anta a eu raison de maintenir qu'à l'étape actuelle de la lutte de libération nationale, les chefs religieux peuvent, s'ils le désirent, être partie prenante de la lutte commune du peuple tout entier contre l'ennemi commun, en l'occurrence, l'impérialisme français et ses alliés internes et externes.
Après la dissolution du BMS en 1963 par un décret présidentiel des plus arbitraires, Cheikh Anta crée ouvertement le FNS, dissous la même année par Senghor. Ces événements coïncident avec l'arrestation du vice-Président Mamadou Dia et son internement au camp de Kédougou, au Sénégal oriental. Dans le même temps, des élections législatives et présidentielles contestées par l'opposition, le Parti du Regroupement Africain, en particulier, occasionnent des troubles graves (on estime un nombre variant de 50 à 100 morts et de nombreux blessés). Des arrestations massives s'ensuivent et se concluent plus tard par des négociations entre l'UPS et le Parti du Regroupement Africain (PRA). Les chefs de file du PRA sont intégrés dans l’UPS. Et dans les rouages gouvernementaux.
Après cette période et l'arrestation arbitraire de militants restés fidèles à l'ancien vice-Président et dont certains ont rejoint entre temps les rangs du FNS, c'est l’arbitraire Je plus total. Le parti "unifié" monolithique marque la régression du jeu démocratique et le rejet par Senghor de toute création de partis politiques. Le Parti Africain de l'indépendance (PAI) qui fait profession de foi marxiste et essuie des revers tactiques catastrophiques à travers la tentative de création d'un "maquis" révolutionnaire est également frappé d'interdiction cependant que certains de ses leaders sont contraints à l'exil.
L'agitation syndicale et scolaire qui aboutit à la crise politique de 1968, sans doute l'une des plus graves qu'ait eu à essuyer le régime du Président Senghor, débouche sur la dissolution de l'Union Nationale des Travailleurs du Sénégal alors dirigée par Doudou Ngom qui trahira plus tard la classe ouvrière pour rejoindre le parti au pouvoir. L'Université de Dakar est saccagée par les Groupements Mobiles d'intervention qui investissent également la Bourse du Travail. Il y a des morts, plusieurs centaines de blessés et des emprisonnements massifs. En 1971, le caractère néocolonial prononcé de l'Université de Dakar suscite parmi les étudiants africains réunis au sein de l'Union des Étudiants de Dakar (UED) et parmi les étudiants sénégalais regroupés au sein de l'Union Démocratique des Étudiants Sénégalais (UDES) une atmosphère de fronde militante, sans doute exacerbée par les détachements du mouvement contrôlés par les partis politiques marxistes-léninistes pour la plupart. La tension aboutit au boycott des examens dits partiels à l'Université et l'arrestation de plusieurs dizaines d'étudiants (71). D'abord internés dans un camp militaire, les dirigeants du mouvement étudiant sont enrôlés de force dans l'armée. Al Ousseynou Cissé, un jeune étudiant de 23 ans est envoyé sans armes en même temps que plusieurs de ses camarades au front avancé Sud-casamançais où de fréquentes escarmouches opposent l'armée terroriste du Général Caetano en Guinée Bissao à l'armée sénégalaise. Le jeune Cissé est capturé, décapité et affreusement mutilé. L'Université s'embrase de nouveau. Dialo Blondin Diop et son jeune frère Mohammed sont accusés de vouloir jeter un cocktail molotov sur le cortège du Président Français Georges Pompidou venu apporter son soutien à son ami de Khagne Senghor. Les frères Diop sont emprisonnés à Kédougou où ils rejoignent Mamadou Dia et lbrahima Sarr. Leur frère aîné, Omar Blondin Diop, un brillant étudiant à l'École Normale Supérieure française, est intercepté au Mali, livré à la police sénégalaise, condamné à perpétuité en même temps que Dialo Diop et embastillé au cul-de-bassefosse de l'île de Gorée. Omar Blondin Diop est exécuté en prison par certains de ses géôliers qui le provoquent et lui assènent des coups mortels. L’assassinat d’Omar est maquillé en suicide, ce que les faits infirment par la suite. Il n'en faut pas plus pour embraser de nouveau Dakar et de nombreux centres urbains sénégalais. L'agitation scolaire et universitaire s'aggrave et se solde par la mort de plusieurs élèves. Le pays est au bord du chaos. Dans les campagnes, après les bastonnades et le saupoudrage au DDT dont ils ont été l'objet durant la campagne de 1968, les paysans observent une attitude de défiance ouverte à l'égard du régime. La crise agricole très grave que traverse le Sénégal est doublée d'une crise politique non moins grave.
Le ton mesuré de Cheikh Anta devant la nécessité de construire des barrages dans la sous-région, le rappel de ses prises de position dans les périodes antérieures.et surtout le style serein de ses réparties contre le néocolonialisme au Sénégal et les personnalités au pouvoir sont souvent utilisés malhonnêtement ou par immaturité par ses détracteurs comme les signes d'un culte de la personnalité et de la tendance à vouloir pactiser avec le parti au pouvoir.
Il faut remanier la Constitution. Senghor procède à une révision constitutionnelle hâtive et crée, à travers la loi des trois courants de pensée, une opposition sur mesure. Le Parti Démocratique Sénégalais est officiellement reconnu comme le représentant du courant libéral en 1974 à Mogadiscio lors d'une rencontre entre Senghor et le Secrétaire général de ce parti, cependant que le Parti Africain de l’Indépendance s'adjuge le titré usurpé à un parti déjà existant et se voit affecter le troisième courant de pensée marxiste-léniniste. Après avoir confisqué au profit de son parti l'étiquette « socialiste », Senghor boucle le verrou constitutionnel et déclare hors-la-loi toute tentative supplémentaire de créer un nouveau parti ou syndicat.
Durant toute cette période, Cheikh Anta Diop fait de la libération de Mamadou Dia un préalable à la formation d'un nouveau parti politique. Dès que Dia et ses amis sont libérés, Cheikh Anta les saisit du projet de création d'un nouveau parti politique. Devant les échecs successifs antérieurs de fronts politiques artificiels parce que laissant aux parties impliquées l'entière autonomie de leurs actions et de leur programme politique, Cheikh Anta et ses compagnons optent pour un parti de type monolithique dont les décisions engageraient toutes les parties qui en sont membres. A ses yeux, c'est à peu près la seule façon d'être sûr que, cédant une partie non négligeable de leur souveraineté et de leurs prérogatives, les partis et les personnalités politiques se verraient obligés d'œuvrer à la construction d'un véritable front de salut national ou, le cas échéant, d'être discrédités politiquement aux yeux des masses.
Devant les hésitations de Mamadou Dia qui crée entre temps une Internationale Africaine des Forces pour le Développement, sorte de firme de consultation à caractère régional, et devant le scepticisme ou les arrière-pensées politiques de partis encore confinés dans l'esprit de clandestinité prononcé ou le dogmatisme petit-bourgeois, Cheikh Anta Diop rend publique en février 1976 la création du Rassemblement National Démocratique (RND). Le Secrétariat Politique du RND est composé de sept membres prudemment choisis afin de refléter de façon satisfaisante les différentes composantes sociales et politiques du parti.
Anciens membres du BMS et du FNS se retrouvent dans les structures de direction et de base avec d'anciens membres dirigeants du Parti Africain de l'indépendance avant la scission intervenue dans ce parti en 1963, avec des sans-partis et de nombreux jeunes désabusés par l'activisme petit-bourgeois et sans conséquence des petits groupuscules marxisants très sectaires qui foisonnent alors dans les centres urbains.
Devant la pression politique ouverte du RND qui se refuse à la clandestinité ou à inscrire son action dans la mince marge de manœuvre à peine consentie par le pouvoir, Senghor est acculé et tente de déplacer la contradiction qui l'oppose à ce parti du niveau juridico-politique et constitutionnel au point de vue du dénigrement systématique et de la tentative de faire croire à l'opinion nationale et internationale que Cheikh Anta Diop est mû par des ambitions personnelles. C'est le temps des accusations contre une opposition prétendument "crypto-personnelle" qui jouit pourtant d'un immense capital de confiance auprès des masses sénégalaises.
LE SÉNÉGAL RÉCLAME LA DISQUALIFICATION DE LA FRANCE DU MONDIAL U17
La Fédération sénégalaise de foot saisit la FIFA concernant l'éligibilité d'un joueur aligné par l'équipe de France. Il aurait déjà participé à une compétition officielle avec le Niger, ce qui le rend inéligible à jouer pour un autre pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/11/2023
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a saisi la FIFA au sujet de l'éligibilité d'un joueur aligné par l'équipe de France dans sa composition pour la Coupe du Monde U-17 qui se déroule actuellement en Indonésie.
Dans une lettre datée du 22 novembre 2023, adressée au Directeur de la Compétition de la Coupe du Monde, le Secrétaire Général de la FSF, Victor Seh Cissé, dénonce l'inéligibilité du joueur Yanis Ali Issoufou Abdoulkadre, qui figure dans la sélection française pour cette compétition internationale.
Selon la FSF, "le même joueur avait été aligné pour jouer pour l'équipe nationale du Niger comme attestent les feuilles de match jointes" lors du dernier tournoi de la zone UFOA B, qualificatif pour la CAN U-17 et la Coupe du Monde U-17.
Or, cite la lettre, "l'article 8, b des Statuts et transfert des joueurs stipule clairement qu'il n'est pas autorisé à jouer pour sa nouvelle association dans toute compétition à laquelle il a déjà participé pour son ancienne association". Le joueur Yanis, ayant joué pour le Niger, ne pouvait donc plus jouer pour la France par la suite.
Plus loin, la FSF s'appuie sur l'article 24 du Règlement de la Coupe du monde U-17 qui précise que "tous les joueurs doivent être éligibles en équipe représentative conformément aux statuts de la FIFA" et que "les associations membres participantes ne doivent aligner que des joueurs éligibles".
Aussi, la FSF "prie le Directeur de bien vouloir disqualifier la France [...] pour alignement d'un joueur inéligible", au regard du non-respect des règlements de la FIFA.
Affaire à suivre du côté de l'instance mondiale du football, qui devra trancher sur cette contestation de la part des autorités sénégalaises quant à l'éligibilité du joueur français Yanis Ali Issoufou Abdoulkadre.
DE NOUVELLES POURSUITES CONTRE ALPHA CONDÉ
L’ex président Alpha Condé est une nouvelle fois dans le collimateur de la justice guinéenne. Le Garde des Sceaux a instruit le Procureur Général d’engager des poursuites judiciaires contre lui pour des faits présumés "de trahison..."
CONAKRY- L’ex président Alpha Condé est une nouvelle fois dans le collimateur de la justice guinéenne. Le Garde des Sceaux a instruit le Procureur Général d’engager des poursuites judiciaires contre lui pour des faits présumés « de trahison, d’association de malfaiteurs et complicité, de détention illicite d’armes et munitions ».
L’enclenchement de cette nouvelle procédure fait suite à une opération d’infiltration initiée par le Parquet Général près la Cour d’Appel de Conakry. Il en ressort de cette infiltration, selon Charles Wright, que l’ex président Alpha CONDÉ, en lien avec Monsieur Fodé Moussa MARA dit Général EI SISI, a mis les moyens en vue de se procurer des armes, munitions et de matériels connexes.
Comment réagit l’ancien président qui est mis en cause dans cette entreprise de déstabilisation ? Pour Alpha Condé, il s’agit d’un non évènement. D’après lui, l’actuel ministre de la Justice cherche des poux sur un crâne rasé, parce qu’étant dans une impasse, suite à l’évasion de Claude Pivi depuis le 4 novembre 2023.
« Charles Wright a simplement peur, il est embrouillé par l’évasion de Claude Pivi qu’il sait très dangereux. Il perd la boussole et s’attaque arbitrairement à de paisibles citoyens », réagit l’ancien dirigeant guinéen dans une note transmise à Africaguinee.com.
C’est la troisième procédure ouverte en Guinée contre l’ex dirigeant guinéen. Un mandat d’arrêt a même été annoncé contre lui, sans que celui-ci ne prospère.
Alpha Condé parle de parodies d’injonctions orchestrées par le CNRD (Comité National pour le Rassemblement le Développement) qui, pour cacher son « incompétence », se voile derrière une chasse aux sorcières contre de simples blogueurs pacifiques.
LE PRÉSIDENT SUD-AFRICAIN ACCUSE ISRAËL DE « GÉNOCIDE » A GAZA
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a accusé Israël de « crimes de guerre » et de « génocide » à Gaza et réclamé un « cessez-le-feu immédiat et complet »
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a accusé Israël de « crimes de guerre » et de « génocide » à Gaza et réclamé un « cessez-le-feu immédiat et complet », ont rapporté des médias français.
Cyril Ramaphosa s’exprimait, mardi, à l’ouverture d’un sommet extraordinaire virtuel des pays émergents des BRICS consacré à Gaza, précise le quotidien français « Le monde ».
« La punition collective des civils palestiniens par l’usage illégal de la force par Israël est un crime de guerre », a-t-il déclaré ajoutant que « le refus délibéré de fournir des médicaments, du carburant, de la nourriture et de l’eau aux habitants de Gaza équivaut à un génocide ».
« Nous demandons instamment à la communauté internationale de convenir d’actions urgentes et concrètes pour mettre fin aux souffrances à Gaza et ouvrir la voie à une résolution juste et pacifique de ce conflit », a-t-il plaidé cité par le même média.
Outre un cessez-le-feu « immédiat et complet », il a demandé le déploiement d’une force rapide des Nations unies pour « surveiller la cessation des hostilités » et « protéger les civils ». Il a aussi plaidé pour que « tous les pays » fassent « preuve de retenue et cessent d’alimenter ce conflit, notamment en cessant de fournir des armes aux parties », rapporte encore “Le monde”.
Ramaphosa avait demandé vendredi avec quatre autres Etats une enquête à la Cour pénale internationale (CPI) sur la guerre à Gaza, rappelle le média français ajoutant que Pretoria a aussi annoncé au début du mois avoir rappelé ses diplomates en poste en Israël pour des consultations.
UNESCO, LE SÉNÉGAL ÉLU AU COMITÉ DU PATRIMOINE MONDIAL
ce mercredi, la Délégation permanente du Sénégal auprès de l’Unesco informe que notre pays a été élu ce ce jour au Comité du Patrimoine mondial de ladite instance inusienne, au premier tour de scrutin.
A travers un communiqué de presse signé, ce mercredi, la Délégation permanente du Sénégal auprès de l’Unesco informe que notre pays a été élu ce ce jour au Comité du Patrimoine mondial de ladite instance inusienne, au premier tour de scrutin.
« Il s’agit d’un succès diplomatique, qui s’ajoute à la récente élection de notre pays à la Présidence de la Convention mondiale antidopage », ont commenté Souleye Jules Diop et ses services.
La note rappelle que le Comité du patrimoine mondial est l’instance mondiale chargée de l’inscription et de la gestion des sites inscrits au Patrimoine mondial, de valoriser le rôle des Communautés dans la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, d’assurer la conservation efficace des biens inscrits au Patrimoine mondial.
La même source de renseigner que le Sénégal a été élu en même temps que le Kenya, au sein du Groupe Afrique, qui compte 54 membres.
GOUVERNANCE MALMENÉE
Après douze ans au pouvoir, le bilan contrasté de Macky Sall questionne sérieusement son attachement à l'Etat de droit et au respect des engagements, avec des violations répétées de la Constitution et des décisions de justice
Après environ douze ans d’exercice du pouvoir, le bilan de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, dans le domaine de la gouvernance politique et démocratique se distingue de loin, par rapport à celui de ses trois prédécesseurs (Senghor, Diouf et Wade), par des entorses à la loi, le non-respect des décisions de justice défavorables au pouvoir. Nonobstant ses multiples réalisations dans le domaine des infrastructures (routières, maritimes, aériennes, sanitaires, scolaires… ), le magistère de l’actuel chef de l’Etat a été fortement marqué par une difficile cohabitation avec l’Etat de droit.
Arrivé au pouvoir au terme du second tour de l’élection présidentielle de 2012, le président Macky Sall, comme ses trois prédécesseurs, a juré, «devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, de remplir fidèlement la charge de Président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles...» Aujourd’hui, après environ douze ans d’exercice du pouvoir, le bilan de l’actuel chef de l’Etat notamment dans le domaine la gouvernance politique et démocratique semble remettre fortement en question ces engagements constitutionnels. En effet, nonobstant ses multiples réalisations dans le domaine des infrastructures (routières, maritimes, aériennes, sanitaires, scolaires…), l’actuel chef de l’Etat ne cesse de poser des actes «autoritaires» de nature en remettre fortement en question la réputation du Sénégal, longtemps présenté comme une «vitrine de la démocratie» dans la sous-région ouest africaine. Et ce, en ne se fixant aucune limite dans sa traque aux opposants, qu’il s’est justement promis de réduire à leur «strict expression», contrairement à ces prédécesseurs.
La preuve, dans le cadre des batailles politico-juridiques avec ses opposants, l’actuel chef de l’Etat, malgré ses déclarations du genre «force restera à la loi», s’est toujours opposé à se plier aux dispositions de la loi ou des décisions de justice favorable à ces derniers (opposants), au détriment de l’Etat de droit. L’on peut ainsi citer, entre autres, les décisions rendues par la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le 31 mars 2022, ordonnant à l’Etat du Sénégal d’abroger «l’arrêté Ousmane Ngom», adopté en 2011 par le régime libéral du président Abdoulaye Wade et qui interdit des manifestations au centre-ville Dakar.
Toujours concernant les décisions de la Cour de justice de la Cedeao rangées dans les placards, par le régime du président Macky Sall, nous pouvons également citer l’injonction à «supprimer le système du parrainages électoral» dans six mois, donnée par la Cour en avril 2021, suite à sa saisine par le parti Union sociale libérale (USL) de l’avocat Me Abdoulaye Tine. Mais il y a aussi la décision rendue par cette même Cour de justice de la Cedeao, en 2017, dans l’affaire Khalifa Ababacar Sall-Etat du Sénégal.
Cas d’école au niveau national, endehors des decisions de la Cour de justice de la CEDEAO
Durant environ douze ans d’exercice du pouvoir, l’actuel chef de l’Etat et son régime ne se sont pas seulement illustrés dans leur refus d’appliquer les décisions de justice rendues par ces institutions juridiques internationales dont le Sénégal fait partie. Au niveau national, le magistère de l’actuel président de la République a été également fortement marqué par des actes de défaillance à l’égard des dispositions constitutionnelles mais aussi des décisions de justice. Pami les cas, nous pouvons citer la violation manifeste de l’immunité parlementaire de Khalifa Ababacar Sall, en 2017. Aujourd’hui, c’est le leader de l’ex-Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, qui paie les frais de ce refus «d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles...».
Radié des listes électorales après sa condamnation par contumace dans l’affaire de «viol répété et menace de mort», Ousmane Sonko qui a contesté cette radiation auprès du Tribunal d’instance de Ziguinchor, son lieu de vote, a finalement obtenu gain de cause. Seulement, pour une première fois au Sénégal, le Directeur général des élections refuse, depuis lors, d’appliquer cette décision. Outre le domaine de la gouvernance politique et démocratique, les douze ans de règne de l’actuel chef de l’Etat ont été également marqués par une politique de reddition des comptes et de transparence dans la gestion des deniers publics à géométrie variable. La preuve, depuis son accession au pouvoir, aucun rapport d’un Corps de contrôle public concernant les malversations orchestrées par des ministres et autres directeurs généraux n’a fait l’objet de traitement judiciaire.
En attestent les affaires liées au Programme des Domaines agricoles communautaires (Prodac), au Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), aux 94 milliards…, pour ne citer que ces scandales là. Sans parler du dernier rapport de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds «Force Covid-19» du Programme de Résilience économique et sociale (PRES) mis en place dans le cadre de résilience à la pandémie du Coronavirus, présume-t-on. Dans l’actuelle équipe gouvernementale du Premier ministre, Amadou Ba, plusieurs ministres dont la gestion des deniers publics a été fortement mise en cause par des organes de contrôle de l’Etat se pavanent librement. Et certains vont même jusqu’à mener des campagnes de dénigrement à l’encontre de ces organes de contrôle, en essayant de jeter le discrédit sur leurs membres, dans les médias. Le comble !
ZAHRA IYANE THIAM FAIT LE BILAN D’ÉTAPE DE LA PARTICIPATION DU SÉNÉGAL À DOHA
En perspective de la tenue de la semaine sénégalaise à l’exposition internationale horticole Doha 2023, Mme Zahra Iyane Thiam, Commissaire général Section Sénégal a animé une conférence de presse, ce mardi, pour faire un bilan d’étape de la participation.
En perspective de la tenue de la semaine sénégalaise à l’exposition internationale horticole Doha 2023, Mme Zahra Iyane Thiam, Commissaire général Section Sénégal a animé une conférence de presse, ce mardi, pour faire un bilan d’étape de la participation du Sénégal à cette exposition internationale. « Le Sénégal, par l’entremise de l’ASEPEX a placé sa participation dans le cadre du PSE vert avec comme thème « Senegal Going Green », déclinaison du thème général « Green desert, better environment : Desert vert, meilleur environnement ». (…) Cette orientation des pouvoirs publics a été réaffirmée dans le PSE qui ambitionne de multiplier par 2,5 les exportations à l’horizon 2035 en développant de 10 %, par an, les exportations sénégalaises.
C’est dans cette optique que, depuis le démarrage du processus relatif à l’expo de Doha 2023, l’ASEPEX a travaillé d’arrache-pied avec toutes les composantes qui gravitent autour de la question », a-t-elle dit en marge de la conférence de presse.
Selon elle, depuis l’ouverture de l’exposition, il a été noté une bonne affluence et un intérêt certain pour les présentations de notre pays. En 18 jours, le Sénégal a enregistré 20 261 visiteurs, soit 1125 visiteurs par jour en moyenne avec une augmentation de plus en plus croissante. « En outre, pour présenter et faire la promotion de l’offre exportable du Sénégal, une première cohorte de vingt artisans Sénégalais venus des 14 régions exposent des articles de souvenirs « Made in Sénégal » nous avons noté avec fierté la qualité des produits exposés. Cet engouement pour le stand du Sénégal n’a rien de surprenant car notre une participation a permis : de répondre au thème et de montrer les merveilles et les innovations du pays, d’une part ; de faire apprécier notre culture et découvrir notre potentiel économique, d’autre part », a soutenu Zahra Iyane Thiam. Avant de poursuivre : « c’est pourquoi nous préparons activement notre journée nationale, moment phare dans le calendrier des expositions. La nôtre, prévue le 10 décembre, sous la présidence effective de Son Excellence Monsieur Macky SALL, se déroulera en deux temps : un moment officiel et le forum économique ».