La deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 se révèle plus meurtrière en Afrique. Le taux de mortalité du continent dépasse désormais la moyenne mondiale,selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC).
Le taux de mortalité du nouveau coronavirus en Afrique s'établit désormais à 2,5% des cas recensés, au-dessus de la moyenne mondiale de 2,2%, a expliqué le directeur cette agence spécialisée de l'Union africaine (UA), John Nkengasong, lors d'une conférence de presse.
Le nombre de cas sur le continent a augmenté de 14% par semaine lors du mois dernier. Depuis le début de la pandémie, l'Afrique reste officiellement l'un des continents les moins touchés, avec 3,3 millions de cas de Covid-19 et presque 82.000 morts, selon l'organisme. Mais l'augmentation du taux de mortalité marque une rupture avec la première vague, lors de laquelle il était resté en-dessous de la moyenne mondiale, a rappelé M. Nkengasong.
"Nous sommes en train d'assister à un retournement", a-t-il ajouté. "C'est une des caractéristiques notables de la deuxième vague, que nous devons combattre âprement."
À l'heure actuelle, 21 pays africains enregistrent des taux de mortalité supérieurs à la moyenne mondiale de 2,2%. Entre autres exemples donnés par le CDC, le Soudan enregistre un taux de mortalité de 6,2%, l'Egypte de 5,5%, le Liberia de 4,4%. Cette surmortalité est provoquée par l'accélération du nombre de cas, qui engorge les systèmes de santé sur le continent, selon M. Nkengasong. La dynamique de l'épidémie "dépasse la capacité des infirmières et des médecins à prendre en charge les patients", a-t-il expliqué. "Les patients ne bénéficient pas de l'attention et des soins nécessaires car nous avons un nombre limité de lits et de fournitures."
M. Nkengasong a notamment souligné les besoins en oxygène, utilisé pour soigner les formes graves de Covid-19, qui deviennent "critiques". Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, les autorités sanitaires rapportent devoir "choisir quels patients prendre en charge et auxquels refuser les soins", a-t-il détaillé.
L'UA a annoncé la semaine dernière avoir commandé 270 millions de vaccins pour le continent, en plus de ceux prévus via le dispositif Covax, une initiative de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de partenaires privés pour un accès équitable aux vaccins.
par l'éditorialiste de seneplus, Boubacar Boris Diop
KADHAFI, CHEF AFRICAIN ?
EXCLUSIF SENEPLUS - L’élan de sympathie à son égard n’a rien à voir avec son titre complètement farfelu de "Roi des Rois africains". Il est essentiel de nous remettre en mémoire un peu de ce que le libyen a représenté pour l’Afrique subsaharienne
Boubacar Boris Diop de SenePlus |
Publication 22/01/2021
Quelques semaines après la chute de Mouammar Kadhafi, un ami me demande une « Tribune libre » pour le numéro de fin d’année de son journal, un célèbre hebdomadaire africain basé à Paris. Mon texte, assez court, n’était pas un retour sur le règne du Guide libyen – pour qui j’ai par ailleurs le plus grand respect - mais une réflexion sur ce que l’on peut parfois s’autoriser à faire, en politique, du corps de son ennemi. De manière assez troublante, les bourreaux de Kadhafi n’ont pu s’empêcher de le poursuivre de leur haine jusque dans l’au-delà puis veillé à l'invisibilité de son tombeau et ces tortures post-mortem m’avaient remis en mémoire le cadavre du leader nationaliste congolais Patrice Lumumba débité à la scie à métaux et plongé dans une cuve d’acide chlorhydrique, aux fins d’anéantissement radical, par deux Belges, les frères Soethe. C’était le 17 janvier 1961, il y a exactement soixante ans. L’enterrement secret de Kadhafi m’avait aussi fait évoquer l’escamotage de la dépouille de Ben Laden par l’administration Obama. Qui se souvient par ailleurs que la dépouille de Félix Moumié - assassiné à Genàve par les services secrets du général de Gaulle - a été volé dans un cimetière de Conakry où il reposait depuis presque un demi-siècle ?
L’article met en colère le rédacteur en chef de l'hebdo, qui refuse de le publier. Nous ne nous connaissons ni d’Adam ni d’Eve mais il ne peut s’empêcher de fulminer dans un mail contre la sympathie de tant d’intellectuels africains pour Kadhafi et de rappeler ironiquement que d’ailleurs celui-ci se voulait « Le Roi des Rois africains… »
Je ne me suis pas gêné pour lui faire savoir, dans des termes les plus rudes, à quel point je jugeais cette remarque méprisable.
C’était la énième fois depuis le soulèvement de Benghazi que j’entendais ou lisais cette remarque perfide et plus insultante qu’elle n’y paraît à première vue. Elle suggère que si on a tant soutenu Kadhafi en Afrique subsaharienne, c’est parce qu’il distribuait à tout va des mallettes de billets à ses clients africains, en particulier aux chefs d’Etats. Peut-on, franchement, être plus stupide ? On sait aujourd'hui qu'aucun d'entre eux n'a reçu autant d'espèces sonnantes et trébuchantes que Nicolas Sarkozy. Et surtout, que c'est en partie pour faire taire le Guide libyen qu'on l'a éliminé. En invoquant le prétexte passe-partout de nos hypocrites belles âmes : la défense des droits humains.
Resservir les bons vieux stéréotypes sur les Africains permet en fait d’étouffer un débat de fond sur la destruction d'un pays souverain par une armada occidentale. Et dans ce cas précis, la manœuvre est quasi imparable, car il est facile de rapprocher l’excentrique Kadhafi du chef africain, également perçu comme un dirigeant bouffon et brutal. Qu'on me permette, ici une petite digression historique : irrité par la question d'un journaliste américain qui revenait sur sa complicité active avec les génocidaires du Rwanda, François Miterrand se lâche littéralement en conférence de presse : "Monsieur, que peut faire la France quand des chefs africains décident de régler leurs problèmes à la machette ?" Malgré la gravité de la situation, cette phrase fait sourire ces jours-ci, après l'ouverture des archives personnelles de Miterrand sur le Rwanda. Elles montrent qu'au moment même où il faisait cette déclaration, il encourageait en sous-main les assassins de bébés et de vieillards à Kigali, Gitarama, Kibuye et autres lieux de douleur. C'était en novembre 1994 à Biarritz et - cela va presque de soi - à l'issue d'un sommet France-Afrique...
De manière assez intéressante, cette calomnie n’est jamais au cœur du propos. Elle est glissée au passage, avec un petit sourire entendu, après mille et une foutaises sur le tyran qui bombarde son propre peuple et s'apprête à noyer les braves combattants de la liberté dans un fleuve de sang. La bataille est d’autant plus facilement gagnée qu’on a su ainsi mettre de son côté les rieurs et les compatissants.
Il est donc essentiel, pour en finir avec ce stéréotype, de nous remettre en mémoire un peu de ce que Kadhafi a représenté pour l’Afrique subsaharienne.
On ne saurait trop insister sur le fait qu'au-delà de ses excès et de ses méthodes expéditives, Kadhafi était sincèrement panafricaniste. S’il a sponsorisé ici et là des causes douteuses, il a aussi apporté une aide précieuse, voire décisive, à l’ANC dans sa lutte contre l’apartheid. Nelson Mandela a du reste eu l’élégance de le rappeler quelques jours après son exécution barbare. D’autres mouvements de libération ont bénéficié du même appui diplomatique et financier et la création de la compagnie aérienne "Ifriqiya" a été ressentie de Cotonou à Maputo comme un effort sérieux pour réparer la fracture saharienne.
L’élan de sympathie à son égard n’a donc rien à voir avec son titre, complètement superflu et farfelu il est vrai, de « Roi des Rois africains ». Le projet de monnaie africaine, révélé entre autres par Wikileaks, était une affaire sérieuse et personne ne le savait mieux que ses bourreaux. Une telle audace ne pouvait que se payer très cher. À l'arrivée, des milliers de morts et une nation en lambeaux.
UN TABLEAU DE SOULAGES AYANT APPARTENU À SENGHOR AUX ENCHÈRES SAMEDI EN FRANCE
Cette huile sur toile abstraite constituée de larges traits noirs faisant penser à une sorte de totem asymétrique est estimée "de 800.000 à un million d'euros", précise l'hôtel des ventes
Un tableau de l'artiste français Pierre Soulages ayant appartenu au poète et ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor va être mis en vente samedi à Caen dans l'ouest de la France, selon l'organisateur Caen Enchères.
Cette huile sur toile abstraite constituée de larges traits noirs faisant penser à une sorte de totem asymétrique est estimée "de 800.000 à un million d'euros", précise l'hôtel des ventes.L'oeuvre intitulée "Peinture 81 x 60 cm, 3 décembre 1956" a été acquise par Léopold Sédar Senghor peu de temps après sa réalisation par "son ami" Pierre Soulages, relate Caen Enchères. Son actuelle propriétaire, qui souhaite rester anonyme, est une amie de la soeur de l'épouse du poète décédé en 2001.
Disparue en 2019, Colette Senghor avait légué le tableau à sa soeur décédée en 2020.L'oeuvre se trouvait dans la maison des Senghor à Verson, près de Caen, où le couple a vécu à partir des années 80.Elle est caractéristique du travail du peintre dans les années 50, avant qu'il passe à l'outrenoir, cet univers imaginé par Soulages en 1979 lorsqu'il a pris le virage du noir complet.En 2019 un Soulages a atteint 9,6 millions d'euros (frais compris) aux enchères à Paris.
L'ancien président sénégalais était un fervent admirateur du peintre aujourd'hui âgé de 101 ans."La première fois que je vis un tableau de Pierre Soulages ce fut un choc. Je reçus au creux de l'estomac un coup qui me fit vaciller, comme le boxeur touché qui soudain s'abîme", écrit le premier Africain devenu académicien dans Lettres Nouvelles (1958)."Les peintures de Soulages me rappellent toujours les peintures, voire les sculptures négro-africaines", ajoute le chantre de la négritude, mouvement pour la défense des valeurs culturelles du monde noir qu'il a inventé avec l'Antillais Aimé Césaire.
Outre ce tableau, Léopold Sédar Senghor possédait également "un petit croquis" du peintre "où il avait écrit +amitiés Pierre Soulages+", selon Me Solène Lainé, commissaire-priseur.
L'AMÉRIQUE DE RETOUR AU DEVANT DE LA SCÈNE
L'analyste politique René Lake et le journaliste Claude Porsella commentent sur VOA TV, l'investiture ce mercredi, de Joe Biden qui entend rompre avec l'isolationnisme de son prédécesseur
L'analyste politique René Lake et le journaliste Claude Porsella commentent sur VOA TV, l'investiture ce mercredi, de Joe Biden qui entend rompre avec l'isolationnisme de son prédécesseur Donald Trump. Les deux invités se prononcent par ailleurs sur les priorités de la nouvelle administration américaine.
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LES BLACKS À WASHINGTON, ORIGINES
FILM DOCUMENTAIRE - Ils sont medecins, ingénieurs, taximan, officiers dans l’armée. Certains ont voté pour Trump même si la majorité est démocrate. Découverte des blacks de la capitale américaine. Première partie de cette série en 3 épisodes d'Alain Foka
FILM DOCUMENTAIRE - Ils sont medecins, ingénieurs, professeurs, journalistes, architectes, taximan, officiers dans l’armée américaine... Parmi eux, le sénégalais René Lake, les guinéens Mohamed Camara et Mori Diané, le camerounais Georges Collinet, les maliens Kamissa Camara et Mody Kanté, l'américaine Sheila Walker, etc.
Certains ont voté pour Donald Trump même si la majorité est démocrate. Découverte Bes black de Washington DC.
Première partie de cette série en 3 épisodes du documentaire d'Alain Foka.
Nos indépendances ont ajouté à la balkanisation de nos pays celle de nos langues. Les émissions de RFI en mandenkan et en fulfulde nous rappellent à tous qu’une langue n’est pas une nationalité, qu’elle est avant tout une culture...
L’implantation à Dakar des antennes de Rfi en mandenkan et en fulfulde et le démarrage effectif d'un programme renforcé dans ces deux conglomérats linguistiques représente un événement majeur dans notre paysage médiatique. On ne peut donc que regretter que la presse ouest-africaine en général et sénégalaise en particulier, ne lui ait pas consacré la place qu'il méritait.
Le choix de la capitale sénégalaise pour accueillir cette structure n’allait pourtant pas de soi. Dans la sous-région, notre pays n’est pas en effet celui qui abrite les communautés mandenkan et fulfulde les plus nombreuses ni même les plus mobilisées pour la défense de leurs cultures respectives et nos médias, radios et télévisions, ne leur consacrent qu’une faible part de leurs programmes, quand ils ne les ignorent pas tout simplement.
A défaut de Bamako, black listée par la France, Abidjan, pour le mandenkan, ou Conakry, pour le fulfulde, auraient été des choix plus objectifs car même si ces dernières capitales ne se trouvent pas dans leurs aires géographiques traditionnelles, les populations de langue dioula et peule y exercent une forte influence en raison de leur poids culturel ou économique. On peut donc dire que le choix de Dakar est, d’une certaine manière, une forme d’illustration de « l’exception sénégalaise », le signe que, grâce à la relative sérénité de sa vie politique, à l’esprit de tolérance de ses populations et à leur cohésion sociale, notre pays mérite sa réputation de terre d’accueil et de stabilité. C’est donc une fois encore, l’occasion d’inviter nos politiques, et tout particulièrement nos dirigeants, à préserver cet acquis et à en faire le fondement même de notre culture politique... Mais l’important est bien ailleurs que dans cette faveur accordée à notre pays et qui, peut-être, a d’autres motivations moins avouables.
L’important, c’est d’abord le seul fait que ces émissions, diffusées depuis une terre africaine, soient placées sous la responsabilité de femmes et d’hommes locuteurs des deux langues, formés au métier de journaliste, initiés aux méthodes modernes et ouverts au monde extérieur. Cela nous change des « animateurs » formés sur le tas et dont quelques-uns ont été choisis par leur entregent plus que par leur compétence, ou des « communicateurs traditionnels »souvent enclins au travestissement ou à la laudation, et qui constituent le gros des troupes de ceux qui servent les langues locales sur nos antennes.
Avec Rfi, les auditeurs en fulfulde ou mandenkan ont désormais accès aux mêmes informations que ceux qui l’écoutent en français et peuvent participer à des émissions interactives calquées, par exemple, sur le modèle d’émissions aussi populaires que « Appel sur l’actualité » ou « Alors on dit quoi? ». C’est un changement de qualité significatif car, au Sénégal comme dans les autres pays de la région, les émissions en langue locale, même lorsqu’elle est appelée pompeusement « langue nationale » alors qu’elle s’est à peine émancipée de son vieil statut colonial de langue vernaculaire, tournent généralement autour des faits divers, quand elles ne se contentent pas de faire du folklore ou de la pseudo histoire.
Enfin, et ce n’est pas anodin, l’offre éditoriale de Rfi en mandenkan et en fulfulde est à la fois indépendante des pouvoirs locaux, politiques mais aussi religieux, plus fiable et plus pluridisciplinaire puisque tous les sujets sont abordés : la jeunesse, la santé, le genre, l’économie, l’environnement et bien sûr l’actualité, sans compter la revue de presse... Mais le plus important, c’est sans doute que ces émissions brisent le carcan colonial dans lequel étaient enfermées nos cultures et nos parlers et qui a fait que nos indépendances ont ajouté à la balkanisation de nos pays celle de nos langues. Les chaînes de radio sénégalaises qui émettent en wolof ne se préoccupent guère du wolof diffusé en Gambie, quand elles ne le tournent pas en ridicule, le mandingue propagé par nos radios ne profite pas non plus des subtilités engrangées par le malinké de Guinée ou par le dioula de Côte d’Ivoire.
La situation est encore plus rocambolesque pour les populations de langues peules qui constituent, peut-être à une exception près, des groupes minoritaires,, éparpillés sur un vaste archipel. Les émissions de Rfi en mandenkan et en fulfulde nous rappellent à tous qu’une langue n’est pas une nationalité, qu’elle est avant tout une culture...
Evidemment, pour parvenir à cet exploit, il a fallu que Rfi se dote de nouveaux moyens, mais elle s’est surtout donné du temps en augmentant les crédits horaires consacrés aux deux langues, tout en facilitant le relais de ses émissions par les radios communautaires et en offrant même à ses auditeurs la possibilité de la suivre sur les réseaux sociaux et sur les ondes courtes...
La balkanisation de nos langues, amplifiée par le fait qu’elles ne sont pas généralement enseignées à l’école et qu’elles n’ont pas de supports écrits, a eu pour conséquence de faire d’elles, non des traits d’union entre les populations qui les véhiculent, mais des idiomes nationaux, reconnaissables par leurs accents ou leur vocabulaire... Je ne peux pas me prononcer sur les sentiments des auditeurs de Rfi en mandenkan, mais je ne crois pas me tromper en affirmant que ceux qui l’écoutent en fulfulde sont partagés entre la curiosité et l’émotion face à la confrontation, toute pacifique, de parlers d’une même famille qui, à leur grand désespoir, s’écartent les uns des autres au fil des jours. Ils sont sensibles aux efforts que font les journalistes venus du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso ou de Guinée pour d’abord se comprendre entre eux avant de se faire comprendre par leurs auditeurs et de construire par petites touches une lingua franca compréhensible par tous. J’espère que leurs auditeurs sont prêts, à leur tour, à fournir le même effort, à se plier au même exercice et à s’apercevoir qu’ils parlent tous la même langue.
D’ores et déjà, on peut dire que pour la première fois et sur une même radio les différences s’estompent entre pulaar, fulfulde, fulani et que chaque parler enrichit l’autre. Pour la première fois enfin, une chaîne de radio de grande diffusion émet chaque jour, sept jours sur sept, et deux heures durant dans une langue parlée par des dizaines de millions de personnes réparties dans près de quinze pays. C’est une double révolution.
DES VIOLENCES ENTRE TRIBUS RIVALES FONT 140 MORTS EN TROIS JOURS
Ce sont les violences les plus sanglantes depuis la signature en octobre d'un accord de paix entre le gouvernement et des groupes rebelles.
Près de 140 personnes ont péri en trois jours dans des affrontements entre tribus rivales au Darfour, au Soudan. Ce sont les violences les plus sanglantes depuis la signature en octobre d'un accord de paix entre le gouvernement et des groupes rebelles.
Depuis trois jours, de violents heurts entre tribus rivales au Darfour ont fait près de 140 morts et de nombreux blessés.
Lundi 18 janvier, des affrontements ont eu lieu dans l'État du Darfour-Sud, où des hommes "de la tribu arabe des Rizeigat à bord de véhicules, de motos et de chameaux ont lancé une attaque contre le village de Saadoun", fief de la tribu Fallata, a indiqué Mohamed Saleh, un chef de cette tribu. Les heurts, qui ont cessé, ont fait 55 morts, selon lui. Plusieurs maisons ont été incendiées durant l'assaut. Selon Mohamed Saleh, l'attaque serait une revanche après le meurtre, il y a environ une semaine, d'un membre des Rizeigat par les Fallata.
Un couvre-feu au Darfour-Ouest
Samedi et dimanche, au moins 83 personnes ont été tuées dans des heurts entre tribus dans la ville d'Al-Geneina, dans l'État du Darfour-Ouest. Ces heurts avaient éclaté entre la tribu Al-Massalit et des nomades arabes après une dispute entre deux individus.
Les autorités ont imposé un couvre-feu au Darfour-Ouest et le Premier ministre Abdallah Hamdok y a envoyé une délégation de "haut rang" pour tenter de rétablir l'ordre. "Le nombre réel de victimes n'est pas encore connu", a dit lundi le gouverneur du Darfour-Ouest, cité par l'agence officielle soudanaise Suna.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé aux autorités soudanaises "de déployer tous les efforts pour parvenir à une désescalade de la situation, mettre un terme aux combats, restaurer l'ordre et la loi et assurer la protection des civils", selon son porte-parole.
Dimanche, Abdel Fattah al-Burhane, président du Conseil de souveraineté en charge de piloter la transition politique au Soudan, a réuni en urgence les services de sécurité.
En octobre, le gouvernement de transition, mis en place après la chute de l'autocrate Omar el-Béchir sous la pression d'une contestation populaire, a signé un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles, y compris des mouvements insurgés du Darfour. Mais certains groupes rebelles du Darfour n'ont pas signé.
Le retrait progressif de la Minuad
C'est une "tragédie humaine", a réagi sur Twitter le chef du mouvement rebelle, Justice et Égalité. Un autre chef rebelle, Mini Minawi, a appelé à la mise en œuvre de l'accord de paix et à la "réconciliation" entre les tribus du Darfour.
Le conflit au Darfour avait débuté en 2003 entre forces loyales au régime du général Omar el-Béchir à Khartoum et des membres de minorités ethniques s'estimant marginalisées et réclamant une répartition plus équitable du pouvoir et des richesses.
Les violences ont fait quelque 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit, selon l'ONU.
Si les violences ont baissé d'intensité au Darfour, les affrontements restent fréquents concernant l'accès à la terre et à l'eau, opposant éleveurs nomades arabes et fermiers darfouris. La Minuad doit se retirer progressivement du Darfour dans un délai de six mois à partir de janvier, et le gouvernement soudanais doit prendre la responsabilité de la protection des populations de la région.
Après la Minuad, qui a compté jusqu'à 16 000 hommes, l'ONU restera au Soudan via une Mission intégrée des Nations unies pour l'assistance à la transition au Soudan (Minuats). Cette mission politique aura pour tâche d'assister le gouvernement de transition, installé en août 2019 et issu d'un accord entre militaires et dirigeants du mouvement de contestation. Elle devra aussi aider à l'application des accords de paix dans d'autres régions ravagées par les conflits.
DIARY SOW VA BIEN
Une intime confirme l’hypothèse de la disparition volontaire et donne des pistes pour comprendre le geste de l’étudiante. La pression scolaire qui règne en deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles d'ingénieurs y serait étrangère
Une intime de Diary Sow, sous couvert d’anonymat, confirme l’hypothèse de la disparition volontaire et donne des pistes pour comprendre le geste de l’étudiante sénégalaise du lycée Louis-le-Grand.
« Diary est vivante, elle va bien. Il faut la laisser tranquille, qu'on arrête de parler d'elle. Il faut surtout lui laisser le temps de faire ses choix et de revenir si elle en a envie. Une chose est sûre, elle s'expliquera un jour ou l'autre, demain, dans un mois ou dans un an ». En quelques mots confiés ce mardi au Parisien-Aujourd'hui en France, l'une des personnes les plus proches de Diary Sow dissipe, au moins en partie et sous couvert d'anonymat, un mystère qui persiste depuis le 4 janvier, jour de la disparition à Paris de l'étudiante du lycée Louis-le-Grand.
Selon cette intime, le projet de disparition aurait été conçu au moins quelques jours voire quelques semaines en amont. « Peut-être remonte-t-il à encore beaucoup plus loin… », nous souffle-t-on. La pression scolaire qui règne en deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles d'ingénieurs y serait étrangère. Quant à l'hypothèse d'une escapade passionnelle, envisagée dans ce type de disparition, elle ne semble pas avoir plus de consistance.
En quittant du jour au lendemain sa résidence étudiante du boulevard du Port-Royal (Paris XIIIe), Diary Sow, Sénégalaise de 20 ans, aurait seulement voulu reprendre sa vie en mains et s'écarter du tapis rouge qui semblait se dessiner sous ses pas dans un geste où la dimension romanesque ne peut être exclue. Un lien avec le décès brutal de son père ?
Étiquetée « meilleure élève du Sénégal » en 2018 et 2019 à l'issue du concours général et récompensée par le président de la République Macky Sall en personne, on lui promettait un destin tout tracé de scientifique de haut niveau appelée à endosser, tôt ou tard, des responsabilités dans son pays d'origine. « Non merci ou alors quand je l'aurai décidé », semble répondre Diary Sow avec un culot monstrueux.
Impossible, toujours selon l'un des membres de son premier cercle, de ne pas relier aussi sa volonté radicale de disparition avec le décès brutal de son père en avril dernier. Pâtissier dans le village de Malicounda à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, il était « son confident », « son complice », « son meilleur ami ». Mais l'essentiel est peut-être écrit noir sur blanc dans son premier roman intitulé « Sous le visage d'un ange » et publié en 2019 au Sénégal. C'est en tout cas dans cette direction que nous invite à regarder l'intime de Diary Sow.
Son personnage principal, Allyn, jeune femme sublime au destin contrarié, disparaît à deux reprises au fil des 317 pages de l'œuvre. Elle lui fait dire ceci. « Je veux fouler aux pieds tous les interdits, sortir des sentiers battus, refuser toutes ces règles convenues pour que rien ne bouge jamais. Je veux vivre sans contrainte aucune. Après n'avoir connu que le côté regrettable de la vie, l'heure est venue pour moi de jouir. À mon tour. Quels que soient les sacrifices que cela implique. » Quelques lignes plus loin, jaillit un doute existentiel : « À quoi bon une vie sans folies si un coup de vent peut tout venir bouleverser ? »
Mais où est-elle aujourd'hui ?
Dans cette « folie », Diary Sow n'aurait semble-t-il embarqué personne. Selon nos informations, elle a quitté Paris seule après s'être débarrassée de son téléphone. Devenue difficilement traçable, elle a ensuite donné un signe de vie à l'un de ses contacts, juste assez pour diffuser auprès d'un cercle très restreint de personnes des nouvelles rassurantes.
Mais où est-elle aujourd'hui? En France, en Belgique ou dans un autre pays de l'espace Schengen? Ça, personne ne le sait, ni ses intimes, ni les enquêteurs de la police judiciaire qui tentent de remonter sa trace depuis le 7 janvier, jour de l'ouverture d'une enquête pour disparition inquiétante. « Nous savons juste qu'elle semble vivante et pas sous emprise, expose une source policière. Mais nous n'en aurons la confirmation que lorsque nous l'aurons vu ou lui aurons parlé directement ».
LES CRINIÈRES DE LA LIONNE DU CAMEROUN SONT MADE IN GENEVA
Le mystère est levé sur les extravagantes coiffures de l'épouse du président camerounais Paul Biya. Mais, faute de visites à Genève, le look de la première dame est devenu plus sage
Le Temps |
Marie Maurisse |
Publication 19/01/2021
A chaque arrivée de Paul et Chantal Biya à l’hôtel Intercontinental de Genève, les bagagistes se demandaient ce que pouvaient bien contenir ces grands cartons légers, hauts d’environ un mètre vingt, qui semblaient flotter sur la marée de valises de marque du couple présidentiel camerounais et de sa nombreuse escorte. Mystère! D’autant que le jour du départ, il y en avait toujours un ou deux de plus.
Le secret des cartons est celui d’une coiffeuse française d’origine balkanique qui officie dans un petit salon genevois de la rive gauche; appelons-la Branca. Longtemps, elle a travaillé pour une enseigne parisienne réputée, non loin du Palais de l’Elysée. Chantal Biya était une habituée et Branca son obligée. Le courant passait bien. Il y a une dizaine d’années, Branca a quitté Paris pour s’installer à Genève. Une aubaine pour Chantal qui, jusqu’à la récente pandémie de coronavirus, y séjournait plusieurs mois par an. Les deux femmes ont ainsi pu nouer au bord du Léman une spectaculaire association capillaire.
A Branca de trouver des dizaines de milliers de vrais cheveux, souvent d’origine asiatique, de les décolorer avant de les teindre dans les tons fauves de sa cliente puis de les assembler en montagnes et en torrents, chez elle, le soir et les week-ends – un travail d’une infinie patience. A Chantal de porter ces perruques inouïes jusqu’à la Maison Blanche. De fait, la première dame camerounaise, qui vient de célébrer son 50e anniversaire, ne passe jamais inaperçue. Tenue violette pétante puis à fleurs rouges avec Michelle Obama en septembre 2016 pour une réunion sur «l’éducation de la jeune fille», chemisier jaune canard un an plus tard avec Melania Trump, à l’occasion d’un événement sur le «bien être des enfants». Dans les deux cas, une chevelure monumentale, colorée dans de puissants tons cuivrés. Une chevelure «made in Geneva».
Car à n’en pas douter, Chantal Biya a besoin d’un service très personnalisé pour sculpter ces racines crêpées très haut au-dessus du crâne que les journalistes de mode appellent la «banane», une crinière volumineuse qui entoure comme un casque flamboyant son visage maquillé. Symbole de puissance, coûteuse coquetterie? De quoi peut-être faire oublier le règne autoritaire de son époux, président depuis 1982 et dont le régime est régulièrement dénoncé par Amnesty International pour ses violations des droits humains. En 2011, cette association dénonçait l’incarcération de Bertrand Zepherin Teyou, écrivain camerounais, pour avoir publié un livre biographique sur Chantal Biya. Il passera pour ce «crime» plus de six mois à New Bell, la prison de Douala.
«Pas la grosse tête»
Dans une autre presse, on préfère commenter le combat de «Chantou» contre le VIH/sida, ou le chic de ses tenues. Le magazine Gala met par exemple la première dame en couverture en juin 2010. «Malgré les exigences du protocole, la première dame privilégie la détente et le naturel, écrit l’envoyée spéciale au Palais présidentiel de Yaoundé. Tailleur fuchsia, escarpins à talons hauts assortis, sa tenue est à son image: baroque et énergique.» Et ajoute un peu plus loin: «N’en déplaise à ceux qui s’interrogent sur sa chevelure, Madame Biya n’a pas la grosse tête».
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a été proclamé, lundi, vainqueur de l'élection présidentielle du 27 décembre. Il se maintient à la tête d'un pays déstabilisé depuis huit ans par des groupes armés qui contrôlent les deux tiers du territoire national.
France 24 est en édition spéciale en Centrafrique où le président sortant, Faustin-Archande Touadéra, a été déclaré, lundi 18 janvier, vainqueur de l'élection présidentielle du 27 décembre par la Cour constitutionnelle.
Les défis auxquels le chef de l'État fait face sont immenses, dans ce pays miné depuis huit ans par un mouvement de rébellion armée dont les groupes contrôlent la majorité du territoire. Seulement un électeur sur trois a ainsi pu voter en raison de l'insécurité.
Pour évoquer la situation, France 24, en édition spéciale en Centrafrique pour l'occasion, a donné la parole à Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme, Kessy Ekomo-Soignet, fondatrice de l'association de jeunes "URU" et Rafiki Fariala, un réalisateur de 23 ans.