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29 avril 2025
International
DIARY SOW VA BIEN
Une intime confirme l’hypothèse de la disparition volontaire et donne des pistes pour comprendre le geste de l’étudiante. La pression scolaire qui règne en deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles d'ingénieurs y serait étrangère
Une intime de Diary Sow, sous couvert d’anonymat, confirme l’hypothèse de la disparition volontaire et donne des pistes pour comprendre le geste de l’étudiante sénégalaise du lycée Louis-le-Grand.
« Diary est vivante, elle va bien. Il faut la laisser tranquille, qu'on arrête de parler d'elle. Il faut surtout lui laisser le temps de faire ses choix et de revenir si elle en a envie. Une chose est sûre, elle s'expliquera un jour ou l'autre, demain, dans un mois ou dans un an ». En quelques mots confiés ce mardi au Parisien-Aujourd'hui en France, l'une des personnes les plus proches de Diary Sow dissipe, au moins en partie et sous couvert d'anonymat, un mystère qui persiste depuis le 4 janvier, jour de la disparition à Paris de l'étudiante du lycée Louis-le-Grand.
Selon cette intime, le projet de disparition aurait été conçu au moins quelques jours voire quelques semaines en amont. « Peut-être remonte-t-il à encore beaucoup plus loin… », nous souffle-t-on. La pression scolaire qui règne en deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles d'ingénieurs y serait étrangère. Quant à l'hypothèse d'une escapade passionnelle, envisagée dans ce type de disparition, elle ne semble pas avoir plus de consistance.
En quittant du jour au lendemain sa résidence étudiante du boulevard du Port-Royal (Paris XIIIe), Diary Sow, Sénégalaise de 20 ans, aurait seulement voulu reprendre sa vie en mains et s'écarter du tapis rouge qui semblait se dessiner sous ses pas dans un geste où la dimension romanesque ne peut être exclue. Un lien avec le décès brutal de son père ?
Étiquetée « meilleure élève du Sénégal » en 2018 et 2019 à l'issue du concours général et récompensée par le président de la République Macky Sall en personne, on lui promettait un destin tout tracé de scientifique de haut niveau appelée à endosser, tôt ou tard, des responsabilités dans son pays d'origine. « Non merci ou alors quand je l'aurai décidé », semble répondre Diary Sow avec un culot monstrueux.
Impossible, toujours selon l'un des membres de son premier cercle, de ne pas relier aussi sa volonté radicale de disparition avec le décès brutal de son père en avril dernier. Pâtissier dans le village de Malicounda à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, il était « son confident », « son complice », « son meilleur ami ». Mais l'essentiel est peut-être écrit noir sur blanc dans son premier roman intitulé « Sous le visage d'un ange » et publié en 2019 au Sénégal. C'est en tout cas dans cette direction que nous invite à regarder l'intime de Diary Sow.
Son personnage principal, Allyn, jeune femme sublime au destin contrarié, disparaît à deux reprises au fil des 317 pages de l'œuvre. Elle lui fait dire ceci. « Je veux fouler aux pieds tous les interdits, sortir des sentiers battus, refuser toutes ces règles convenues pour que rien ne bouge jamais. Je veux vivre sans contrainte aucune. Après n'avoir connu que le côté regrettable de la vie, l'heure est venue pour moi de jouir. À mon tour. Quels que soient les sacrifices que cela implique. » Quelques lignes plus loin, jaillit un doute existentiel : « À quoi bon une vie sans folies si un coup de vent peut tout venir bouleverser ? »
Mais où est-elle aujourd'hui ?
Dans cette « folie », Diary Sow n'aurait semble-t-il embarqué personne. Selon nos informations, elle a quitté Paris seule après s'être débarrassée de son téléphone. Devenue difficilement traçable, elle a ensuite donné un signe de vie à l'un de ses contacts, juste assez pour diffuser auprès d'un cercle très restreint de personnes des nouvelles rassurantes.
Mais où est-elle aujourd'hui? En France, en Belgique ou dans un autre pays de l'espace Schengen? Ça, personne ne le sait, ni ses intimes, ni les enquêteurs de la police judiciaire qui tentent de remonter sa trace depuis le 7 janvier, jour de l'ouverture d'une enquête pour disparition inquiétante. « Nous savons juste qu'elle semble vivante et pas sous emprise, expose une source policière. Mais nous n'en aurons la confirmation que lorsque nous l'aurons vu ou lui aurons parlé directement ».
LES CRINIÈRES DE LA LIONNE DU CAMEROUN SONT MADE IN GENEVA
Le mystère est levé sur les extravagantes coiffures de l'épouse du président camerounais Paul Biya. Mais, faute de visites à Genève, le look de la première dame est devenu plus sage
Le Temps |
Marie Maurisse |
Publication 19/01/2021
A chaque arrivée de Paul et Chantal Biya à l’hôtel Intercontinental de Genève, les bagagistes se demandaient ce que pouvaient bien contenir ces grands cartons légers, hauts d’environ un mètre vingt, qui semblaient flotter sur la marée de valises de marque du couple présidentiel camerounais et de sa nombreuse escorte. Mystère! D’autant que le jour du départ, il y en avait toujours un ou deux de plus.
Le secret des cartons est celui d’une coiffeuse française d’origine balkanique qui officie dans un petit salon genevois de la rive gauche; appelons-la Branca. Longtemps, elle a travaillé pour une enseigne parisienne réputée, non loin du Palais de l’Elysée. Chantal Biya était une habituée et Branca son obligée. Le courant passait bien. Il y a une dizaine d’années, Branca a quitté Paris pour s’installer à Genève. Une aubaine pour Chantal qui, jusqu’à la récente pandémie de coronavirus, y séjournait plusieurs mois par an. Les deux femmes ont ainsi pu nouer au bord du Léman une spectaculaire association capillaire.
A Branca de trouver des dizaines de milliers de vrais cheveux, souvent d’origine asiatique, de les décolorer avant de les teindre dans les tons fauves de sa cliente puis de les assembler en montagnes et en torrents, chez elle, le soir et les week-ends – un travail d’une infinie patience. A Chantal de porter ces perruques inouïes jusqu’à la Maison Blanche. De fait, la première dame camerounaise, qui vient de célébrer son 50e anniversaire, ne passe jamais inaperçue. Tenue violette pétante puis à fleurs rouges avec Michelle Obama en septembre 2016 pour une réunion sur «l’éducation de la jeune fille», chemisier jaune canard un an plus tard avec Melania Trump, à l’occasion d’un événement sur le «bien être des enfants». Dans les deux cas, une chevelure monumentale, colorée dans de puissants tons cuivrés. Une chevelure «made in Geneva».
Car à n’en pas douter, Chantal Biya a besoin d’un service très personnalisé pour sculpter ces racines crêpées très haut au-dessus du crâne que les journalistes de mode appellent la «banane», une crinière volumineuse qui entoure comme un casque flamboyant son visage maquillé. Symbole de puissance, coûteuse coquetterie? De quoi peut-être faire oublier le règne autoritaire de son époux, président depuis 1982 et dont le régime est régulièrement dénoncé par Amnesty International pour ses violations des droits humains. En 2011, cette association dénonçait l’incarcération de Bertrand Zepherin Teyou, écrivain camerounais, pour avoir publié un livre biographique sur Chantal Biya. Il passera pour ce «crime» plus de six mois à New Bell, la prison de Douala.
«Pas la grosse tête»
Dans une autre presse, on préfère commenter le combat de «Chantou» contre le VIH/sida, ou le chic de ses tenues. Le magazine Gala met par exemple la première dame en couverture en juin 2010. «Malgré les exigences du protocole, la première dame privilégie la détente et le naturel, écrit l’envoyée spéciale au Palais présidentiel de Yaoundé. Tailleur fuchsia, escarpins à talons hauts assortis, sa tenue est à son image: baroque et énergique.» Et ajoute un peu plus loin: «N’en déplaise à ceux qui s’interrogent sur sa chevelure, Madame Biya n’a pas la grosse tête».
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a été proclamé, lundi, vainqueur de l'élection présidentielle du 27 décembre. Il se maintient à la tête d'un pays déstabilisé depuis huit ans par des groupes armés qui contrôlent les deux tiers du territoire national.
France 24 est en édition spéciale en Centrafrique où le président sortant, Faustin-Archande Touadéra, a été déclaré, lundi 18 janvier, vainqueur de l'élection présidentielle du 27 décembre par la Cour constitutionnelle.
Les défis auxquels le chef de l'État fait face sont immenses, dans ce pays miné depuis huit ans par un mouvement de rébellion armée dont les groupes contrôlent la majorité du territoire. Seulement un électeur sur trois a ainsi pu voter en raison de l'insécurité.
Pour évoquer la situation, France 24, en édition spéciale en Centrafrique pour l'occasion, a donné la parole à Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme, Kessy Ekomo-Soignet, fondatrice de l'association de jeunes "URU" et Rafiki Fariala, un réalisateur de 23 ans.
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DIARY SOW AURAIT FUGUÉ
Des sources proches de l'enquête confirment le caractère volontaire de la disparition de la jeune fille, qui reste muette sur ses motivations. Sa famille informée en fin de semaine dernière, refuse de s'exprimer à la presse
La jeune fille portée disparue depuis le 8 janvier en France et qui a mis le Sénégal en émoi aurait décidé de s’éclipser de son plein gré sans en dire un mot à qui que ce soit, selon des informations de Jeune Afrique.
Le mystère semble s’éclaircir autour de la disparition de Diary Sow. L’étudiante sénégalaise en classe préparatoire à Paris serait hors de danger et sa famille informée du caractère volontaire de sa disparition, à en croire Jeune Afrique, citant une source proche des enquêteurs français.
Selon nos confrères, la police avait notamment collectionné les jours succédant la signalisation de sa disparition, nombre d’indices pouvant présager d’une fugue. Son historique de navigation internet avait révélé des recherches portant sur la légalité d’une disparition volontaire en France. Quant à sa chambre de la cité universitaire, elle avait été entièrement vidée. Plusieurs de ses camarades interrogés avaient par ailleurs indiqué que Diary Sow ne souhaitait pas retourner en classe après les vacances de janvier.
Sa famille refuse désormais de s’exprimer à la presse et l’étudiante reste pour l’heure toujours muette au sujet de ses motivations.
Par Madiambal DIAGNE
REVIENS DIARY, TU AS TA PLACE PARMI NOUS
Elle était conditionnée par les grosses attentes de ses proches et celles des plus hautes autorités de son pays. Tout cela a pu griser une jeune fille propulsée aussi rapidement au-devant de la scène
Les autorités françaises et sénégalaises semblent être plus rassurées quant à la sécurité physique de Diary Sow, la jeune étudiante sénégalaise en classes préparatoires au lycée français Louis-Le-Grand. En effet, la piste criminelle est de plus en plus écartée dans cette affaire «d’absence inquiétante» de l’étudiante sénégalaise, qui n’a plus donné de ses nouvelles depuis le 4 janvier dernier. Si la thèse d’une absence volontaire venait à être confirmée, seule Diary Sow pourrait alors choisir de réapparaître, de son plein gré, car la loi française n’autorise plus (depuis 2013) de révéler le lieu de cachette d’une personne majeure, qui décide de ne plus donner de ses nouvelles à ses proches, si elle ne rentre pas dans la catégorie des personnes majeures protégées.
Ne faudrait-il pas aider Diary Sow à réapparaître ?
Bien sûr que si ! L’absence de Diary Sow est sur-médiatisée partout à travers le monde. Des initiatives spontanées ont été lancées, ça et là, pour chercher sa trace et une enquête policière a été diligentée en France. Tout ce charivari fera qu’il sera encore plus difficile pour Diary Sow de retrouver sa résidence universitaire, comme si de rien n’était. Son retour est espéré et guetté. Comment pourra-t-elle expliquer son «absence» ? On peut considérer que Diary Sow se retrouve, par la force des choses, dans un engrenage d’où il faudrait la sortir. Pourtant, son histoire pourrait se révéler banale si jamais on se pose certaines bonnes questions.
Vraisemblablement, Diary Sow n’a pas fui pour une raison qui entacherait sa réputation de bonne fille ou pour se sauver d’un mariage forcé. Il est possible qu’elle ait tout simplement flippé comme cela arrive à beaucoup de jeunes de son âge, en proie à des doutes, des incertitudes, des angoisses, à la peur d’échouer, à la phobie de décevoir son monde. On a beaucoup trop demandé à cette pauvre fille. Elève «brillantissime», meilleure élève du Sénégal deux années de suite (2018-2019), et admise au Baccalauréat avec la meilleure mention. Elle était devenue (à son corps défendant ?) la mascotte de son pays. Sa vie devenait une success story. Diary Sow était comme programmée pour être la meilleure partout et dans tous les domaines de la vie. Elle devait être la première, la pieuse, la plus polie, la sagesse incarnée. Elle était en quelque sorte conditionnée par les grosses attentes de sa famille, de ses proches et de celles des plus hautes autorités de son pays. On a utilisé l’image de Diary Sow pour redorer le blason de l’école publique sénégalaise qui, faudrait-il le rappeler, continue de perdre de sa superbe. Diary Sow était l’illustration parfaite, sublimée d’un certain renouveau de l’école publique qui ne produisait plus depuis quelques années les meilleurs élèves du Sénégal. Diary Sow était aussi un symbole, un bel exemple pour la campagne de sensibilisation pour l’inscription à l’école des filles, dans une société qui continuait de confiner les jeunes filles aux tâches ménagères. On a sans doute privilégié son orientation vers les filières scientifiques pour satisfaire une politique publique d’encouragement de l’enseignement des matières scientifiques et de surcroît pour les filles. Des prix «Miss maths» ont été distribués çà et là. Diary Sow était aussi l’exemple parlant de la nécessité de garder les filles à l’école, quand la plupart d’entre elles n’arrivent pas à terminer le collège, parce que rattrapées par le mariage précoce ou les mutilations génitales. Diary Sow est issue d’un milieu social où la tradition, les us et coutumes permettent encore de marier les filles dès le plus jeune âge. Diary Sow, par les études, pouvait espérer échapper à sa condition de fille issue d’un milieu social défavorisé. Elle sortait sous les traits et atours d’un ange. Chaque parent aimerait avoir une fille comme Diary Sow. La jeune Diary Sow pouvait déjà se voir dans les étagères des armoiries de la République. L’échec était impossible, interdit à une telle fille prodige.
Il apparaît ainsi que tout le monde a voulu profiter de l’image de Diary Sow. Sa famille, qui avait de légitimes motifs de fierté, ne l’a pas soustraite des lumières pour la protéger. Bien au contraire. Elle s’est complue à laisser exposer sa fille, à lui trouver des «tuteurs» haut placés, dont on ne saurait nullement douter de la générosité et de la bonne foi. Diary Sow arpentait les marches des palais de la République pour présenter son premier roman. Pour apparaître devant les médias, elle était assez fashion : toujours apprêtée, plus comme une diva, qu’une jeune fille de son âge ou une étudiante en classes préparatoires. La fille a fini par se plaire à ce jeu. N’a-t-elle pas été ainsi gagnée par un petit brin de narcissisme ? Elle était sur tous les plateaux de télévision. Elle s’est mise dans la peau d’une leader précoce et titillait déjà des ambitions pour changer son pays, peut-être même le cours de l’Histoire. Tout cela a pu griser une jeune personne, propulsée aussi rapidement au-devant de la scène. En France, Diary Sow trouvait du temps pour allier ses cours à une carrière de romancière et s’activait dans des associations d’étudiants. Elle honorait moult invitations et trouvait du temps pour visiter la belle France, comme c’était encore le cas, il y a quelques semaines, quand elle était allée passer les fêtes de fin d’année avec une amie à Toulouse, bien loin de sa résidence Lourcine à Paris.
Diary Sow n’a-t-elle pas délibérément évité de passer ses examens ?
La réalité des études aux très élitistes classes préparatoires du lycée Louis-Le-Grand n’autorise pas autant de libertés pour ne pas dire de dilettantisme. Les anciens étudiants des classes préparatoires des grandes écoles françaises renseignent que le rythme et les contraintes constituent un véritable rouleau compresseur. Il ne devrait y avoir de la place pour une autre activité, que de se consacrer exclusivement aux études. Nombre d’entre ces anciens étudiants y ont vécu un «burn out», une sorte de syndrome d’épuisement dans cet enfer pour étudiants. C’est dire que la frénésie des activités extra-scolaires de Diary Sow a pu négativement peser sur les résultats de ses évaluations académiques, notamment pour certaines matières principales. Est-ce le fait d’une orientation inappropriée ? Toujours est-il que Diary Sow avait de bonnes raisons de redouter la perspective de devoir passer ses examens. N’a-t-elle pas été rattrapée par la réalité de la perspective de ses examens, une fois qu’elle est rentrée de son escapade de Toulouse ? A quelques semaines des examens, les étudiants studieux n’ont pas pour habitude de faire des voyages d’agrément et de loisir, ils révisent leurs cours. La journée du 4 janvier 2021, Diary Sow a «badgé» à son école et avait entamé, sans les terminer, les formalités de dépôt de sa candidature pour les examens ; des formalités qui étaient ouvertes jusqu’au 12 janvier 2021. Aujourd’hui, elle se trouve forclose pour les examens.
Seule dans sa chambre d’étudiante, face à un insupportable fatal échec aux examens, Diary Sow a pu se mettre dans la peau de l’héroïne de son premier roman, Sous le visage d’ange, et alors se décida à faire comme Allyn, c’est-à-dire fuguer et en France (!) où elle sera «seule, étrangère, pauvre, vulnérable dans un pays inconnu : (…) elle mènerait cette vie aussi longtemps qu’il le faudrait. On l’avait prévenue contre les risques, mais elle sait se battre. Elle ferait appel à toute sa fermeté» (Diary Sow L’Harmattan). La forte actualité en France, avec la disparition mystérieuse de la dame Delphine Jubilar (une dame qui a quitté son domicile conjugal du Tarn, depuis plus d’un mois, sans donner de ses nouvelles) a peut-être aussi donné des idées à Diary Sow.
La fugue, le moindre mal pour Diary Sow
Qui parmi nous n’a jamais menti sur ses notes à l’école ou ne les a cachées pour s’épargner la honte, l’opprobre ou des réprimandes ? Pour parfaite que pouvait être Diary Sow, on avait oublié qu’elle restait une enfant qui n’avait pas beaucoup voyagé, qui n’était jamais sorti du cocon familial pour vivre seule. Diary Sow se révèle comme une victime de notre soif collective de belles histoires, de notre soif de modèles à exhiber à la face du monde, de notre soif de vedettes. Elle a pu aussi être victime de la cupidité des siens, qui voyaient en elle un produit fini alors qu’elle était au stade du façonnage. Placés devant d’aussi énormes pressions sociales et psychologiques, de nombreux étudiants ont pu commettre des actes désespérés, des actes de folie. Un ancien étudiant sénégalais à Louis-Le-Grand avait par exemple choisi de provoquer gravement ses professeurs, pour ne pas passer ses examens qu’il redoutait. Il ne trouvait rien de mieux à faire que de balancer un projectile à son professeur d’une de ses matières principales. En ces périodes d’examens, du fait de l’anxiété, de l’épuisement, des insomnies, on redoute souvent le spectre d’une vague de suicides dans les «facs». Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 janvier 2021, un étudiant en droit de l’Université Jean-Moulin de Lyon s’est défenestré du 4e étage de sa résidence. Mardi 12 janvier 2021, vers 18 heures, les pompiers sont appelés par des témoins, car une jeune femme est au bord de sa fenêtre au 5e étage de la résidence universitaire Allix à Lyon, dans le 5e arrondissement. Quelques semaines auparavant, le 7 décembre 2020, un autre drame s’est joué sur le campus de la Doua. Au sein d’une résidence universitaire de Villeurbanne, un étudiant s’est lui aussi donné la mort. Sans forcément aller jusqu’au suicide, la fragilité psychologique comme le stress, la déprime, le sentiment d’isolement sont autant de symptômes inquiétants qui, dans les cas les plus graves, peuvent entraîner des idées noires, voire le passage à l’acte.
Dans une étude sur la santé des étudiants, publiée en juillet 2014, l’Observatoire de la vie étudiante en France révèle les malaises ou fragilités psychologiques qui peuvent être ressentis par les étudiants, notamment chez les 23-25 ans. «C’est à partir de cet âge où on ne commence plus à bénéficier de l’effet protecteur de la famille et pas encore de l’effet vie professionnelle visible chez les plus de 25 ans», note Feres Belghith, l’un des auteurs de l’étude. Si les filles sont en général plus touchées que les garçons, la filière des études dans laquelle on se trouve joue énormément. Ainsi, les classes prépas, à cause de la surcharge de travail, les écoles de la culture (architecture par exemple), ou encore les étudiants en médecine, en psycho et en sociologie semblent plus impactés. «Plus le temps de travail est élevé, plus les indicateurs de fragilité psychologique augmentent.» Dans un pays comme le Japon, on observe les plus forts taux de suicide en milieu scolaire et universitaire. Au Japon, réussir coûte que coûte sa scolarité est un objectif ancré très tôt dans la tête des enfants. Pour intégrer une université prestigieuse, garantie de trouver un bon emploi (donc une stabilité économique et l’accès à une famille), il faut passer des examens d’entrée particulièrement difficiles. Avec un rythme de travail intensif auquel s’ajoute la pression psychosociale de leurs parents, la souffrance vécue à l’école est telle que certains préfèrent mettre fin à leurs jours plutôt que d’y retourner, pris dans un engrenage tel qu’ils sont incapables d’imaginer qu’un autre choix est possible. Un recours au suicide qui s’inscrit dans les codes culturels du Japon, où cet acte historiquement valorisé pour racheter son honneur (en particulier chez les Samouraïs) est un moyen de s’excuser (vis-à-vis de la famille et de la société), de porter pleinement ses responsabilités. Que Diary rentre, on aura déjà tout oublié et elle pourra se réorienter au besoin, pour suivre d’autres filières dans lesquelles elle excellerait à coup sûr !
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DE NOUVEAUX HEURTS EN TUNISIE
À Ettadhamen, quartier populaire en périphérie de Tunis, comme dans plusieurs autres villes tunisiennes, de nouveaux troubles nocturnes ont éclaté dimanche en dépit d'un confinement sanitaire.
À Ettadhamen, quartier populaire en périphérie de Tunis, comme dans plusieurs autres villes tunisiennes, de nouveaux troubles nocturnes ont éclaté dimanche en dépit d'un confinement sanitaire, quelques jours après le dixième anniversaire de la révolution.
"S'il y avait quelqu'un pour juger nos abrutis de politiciens… Ces délinquants ne sont que le résultat de leur échec !", peste Abdelmonem, un serveur de café.
Des dizaines de jeunes, en majorité des mineurs âgés de 14 à 17 ans, ont été arrêtés après des heurts ces trois derniers jours, a indiqué dimanche à l'AFP Khaled Hayouni, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Si l'anniversaire de la révolution tunisienne a été étouffé par un confinement général de quatre jours qui s'achève dimanche pour tenter d'endiguer une flambée de cas de Covid-19, il n'a toutefois pas empêché les troubles, dont les motifs exacts ne sont pas connus.
par l’éditorialiste de seneplus, alymana bathily
ATTAQUE DU CAPITOLE, C’EST ÇA L’AMÉRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Que des individus Blancs s’en prennent à des institutions de l’Etat n’est pas une nouveauté. « Qui sème le vent, récolte la tempête », avait lancé Malcolm X à l’annonce de l’assassinat de Kennedy
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 17/01/2021
« Ceci ne nous ressemble pas, ce n’est pas cela l’Amérique », dira Joe Biden en réaction au saccage du Capitole le mercredi 6 janvier par une foule armée de partisans du président Donald Trump dénonçant les résultats de l’élection présidentielle établissant la défaite de ce dernier.
La presse du monde entier, dans son américanophilie naïve légendaire, reprendra cette appréciation politicienne : il s’agit là d’un accident, peu révélateur de la réalité de l’Amérique contemporaine et qui ne remet pas en cause le vieux mythe de l’Amérique, citadelle de la démocratie et guide du « monde libre ».
Pourtant les épisodes de violence souvent plus dramatiques que celui survenu au Capitole parsèment l’histoire ancienne et récente des États-Unis.
Des épisodes de défiance de l’autorité de l’État et même de tentative de subversion de l’ordre républicain, c’est-à-dire de coup d’État contre la Constitution et les institutions, sont nombreux.
Il y a ensuite le rejet aussi bien dans les États du sud que du nord de l’Émancipation, c’est-à-dire l’abolition de l’esclavage proclamée en 1863 par le président Lincoln renforcé par le 13e Amendement de la Constitution adopté par le Congrès le 6 décembre 1865 disposant que « ni l’esclavage ni quelque forme de servitude involontaire n’existeront à l’intérieur des États-Unis, à moins que ce ne soit pour un crime pour lequel la personne aura été dument condamnée ». Des milices de Blancs se sont organisées alors dans plusieurs villes du nord pour s’opposer violemment à cette disposition constitutionnelle.
“ Ce fut une orgie de mort et de violence. Un Noir de Detroit décrivit ce qu’il vit : une foule avec des tonneaux de bière, armée de bâtons et de briques, marchant à travers la ville, attaquant les hommes, les enfants. Il a entendu un homme dire « si nous devons nous faire tuer (par la guerre) pour les Négros, autant tuer chacun d’entre eux dans cette ville ». Puis le président Lincoln est assassiné le 14 avril 1865 quelques jours après la proclamation de la fin de la guerre civile (9 avril 1865), dans une tentative de coup d’État visant à décapiter le gouvernement fédéral victorieux en assassinant le vice-président et le Secrétaire d’État en même temps que le président.
Pendant la période dite de la Reconstruction qui devait démanteler le système esclavagiste des États du sud (1865-1877), le président Andrew Jackson s’opposera ouvertement au Congrès pour avoir adopté le 14e Amendement de la Constitution reconnaissant la nationalité aux Africains-Américains. Il fera d’ailleurs l’objet de la première procédure « d’impeachment » de l’histoire des États-Unis, procédure qui sera repoussée par le Sénat.
16 États du sud rejetteront alors ouvertement la Constitution et lui opposeront les lois ségrégationnistes basées sur le « Code noir », dites lois Jim Crow qui auront cours jusqu’en 1965. Le Ku Klux Klan créé dès les années 1860 opère dès lors ouvertement quoiqu’en toute illégalité pour imposer la suprématie blanche par la terreur et particulièrement par le lynchage.
L’Initiative pour l’Égalité et la Justice (EJI), du Mémorial national pour la paix et la Justice et le Musée de l’Héritage (National Memorial for Peace and Justice and the Legacy Museum), a recensé, entre 1877 et 1950, 4084 lynchages de Noirs, des exécutions sommaires par pendaisons publiques.
Entre le 31 mai et le 1er juin 1921, Greenwood, l’opulent quartier noir la ville de Tulsa de l’État d’Oklahoma, dénommé Black Wall Street, fut rasée, plus d’une centaine de personnes massacrées et jetées dans des fosses communes. Une enquête officielle établira plus tard que le massacre avait été perpétré par une conspiration impliquant les autorités de la ville et les forces de police locale soutenues par des avions de chasse.
La période du Mouvement pour les droits civiques des Noirs, 1950 à 1972, est jalonnée de violences contre les Noirs pris individuellement et contre les organisations luttant pour les droits civiques des Africains.
Ces violences sont perpétrées tantôt par des milices de Blancs tantôt par des forces de police, quand elles ne sont pas le fait de forces civiles appuyées par la force armée. En totale contravention par rapport aux lois républicaines.
On se souvient ainsi du dimanche sanglant (Bloody Sunday) du 7 mars 1965.
Des marcheurs, avec à leur tête Martin Luther King, se rendant de Selma, en Alabama à Montgomery la capitale de l’État pour demander l’inscription des Noirs sur les listes d’électeurs, furent attaqués par un groupe de Blancs et des policiers armés alors qu’ils traversaient le pont Edmund Pettrus Bridge.
Il y a aussi l’assassinat de Malcom X le 21 février 1965 à Harlem, New York puis celui de Martin Luther King à Memphis dans le Tennessee, le 4 avril 1968. On sait maintenant tous les deux ont été victimes d’une conspiration couverte par le FBI.
La récente attaque du Capitole n’est donc pas une aberration, du moins au regard de l’histoire des Africains-Américains. Que des individus Blancs s’en prennent à des institutions de l’État n’est pas non plus une nouveauté.
Ainsi l’assassinat du président John F. Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas, au Texas puis celle de son frère Robert Kennedy, candidat à l’élection présidentielle, le 6 juin 1968 à Los Angeles. Dans les deux cas, ce sont des Blancs qui sont les auteurs du crime, probablement avec la complicité de la police ou même du FBI.
L’attaque du Capitole révèle cependant une évolution : ce n’est plus seulement les Noirs et la lutte contre les droits civiques des Noirs qui sont ciblés ni des politiciens individuels, mais bien le système politique américain dans son ensemble.
C’est qu’un mouvement militant blanc s’est développé ces dernières années aux États-Unis autour d’une idéologie relevant à la fois du suprématisme blanc, de l’évangélisme chrétien, du libertarisme et du fascisme. Ce mouvement a adopté Donald Trump comme figure de proue.
Il s’agit apparemment d’un mouvement mobilisant des milliers, voire des millions de gens, comprenant de nombreuses milices armées, présents dans la quasi-totalité des territoires des États-Unis et dont certaines appellent ouvertement à la guerre civile. Ce mouvement s’en prend désormais ouvertement et violemment aux élus qui ne partagent pas ses opinions ainsi qu’aux institutions de l’État.
Ainsi récemment encore en avril dernier, le Capitole de l’État du Michigan a fait l’objet d’une tentative d’occupation par une foule brandissant des armes pour s’opposer au vote pour l’extension de l’état d’urgence face au Covid, introduit par la gouverneure démocrate de l’État.
En août 2017 à Charlotte en Virginie, une marche sous le slogan « Unir la Droite » a été organisée au cours de laquelle une jeune femme a été tuée. Interpellé alors, le président Trump a refusé de condamner la marche.
Comment les États-Unis d’Amérique en sont-ils arrivés là ?
Je rappelais ici dans un éditorial publié avant l’élection présidentielle américaine de 2016 que Trump se présentait comme le défenseur du « Petit Blanc » américain (qui) « attribue sa déchéance aux "autres", c'est-à-dire au "gouvernement de Washington" qui serait corrompu et aux mains des "socialistes", aux Noirs qui seraient "violents" et vivraient aux crochets des "Américains qui travaillent dur et croient en Dieu", aux Latinos et autres immigrés qui ne seraient que des trafiquants de drogue et aux "Chinois" qui leur auraient pris leurs "jobs" ».
Je concluais que même si Trump ne remportait pas l’élection, « le "Trumpisme" aura distillé son venin au sein de la société américaine et contribué à aggraver les clivages raciaux et sociaux, le racisme et les discriminations. Ceci survenant dans un contexte où l'élection d'un Noir à la Maison Blanche a provoqué une contre-révolution blanche… ». C’est bien cette contre-révolution blanche qui est en marche aujourd’hui.
« Chiken Come Home to roost » qu’on pourrait traduire à peu près par « Qui sème le vent, récolte la tempête », avait lancé Malcolm X à l’annonce de l’assassinat du président Kennedy.
La tempête qui se lève en ce moment sur les États-Unis avec cette insurrection de « petits blancs » qui ne supportent pas la remise en cause du système qui a assuré leur suprématie aux plans économique, social et culturel depuis des siècles se nourrit en effet des vieux démons de l’esclavage et de la ségrégation raciale. Elle est lourde de tous les dangers.
Espérons que les peuples de ce grand pays sauront la contenir au mieux.
Âgés en moyenne de 66 ans, les chefs d’État africains creusent l’écart avec la population du continent, dont plus des trois quarts sont âgés de moins de 35 ans
Jeuneafrique |
Marie Toulemonde |
Publication 17/01/2021
Âgés en moyenne de 66 ans, les chefs d’État africains creusent l’écart avec la population du continent, dont plus des trois quarts sont âgés de moins de 35 ans.
« Le problème en Afrique en général, et en particulier en Ouganda, ce n’est pas le peuple mais les dirigeants qui veulent rester au pouvoir ! » Trente-cinq ans après avoir prononcé ces mots alors qu’il venait de prendre le pouvoir, Yoweri Museveni ne l’a plus quitté. Le chef de l’État ougandais, âgé de 76 ans, a entre temps fait abroger la limite d’âge, jusque-là fixée à 75 ans, pour pouvoir briguer un nouveau mandat à la présidentielle de ce 14 janvier.
Il n’est pas le seul. Malgré l’arrivée au pouvoir de quelques présidents jeunes, le continent est dirigé par des hommes souvent âgés, dont certains cumulent plusieurs décennies au pouvoir.
Quelle limite d’âge
Si la majorité des Constitutions africaines fixent un âge minimum pour briguer la présidence (35 ou 40 ans le plus souvent), peu de pays ont inscrit dans le marbre l’âge maximum auquel un candidat peut se présenter. Par endroits, les limites d’âges auparavant imposées ont même été levées à la faveur de réformes constitutionnelles ; ailleurs, c’est l’inverse qui s’est produit : la limite d’âge maximum a été abaissée.
Choc des générations
Au bout du compte, sur un continent où la population est majoritairement jeune, l’écart se creuse. Dans certains pays, compte tenu de la pyramide des âges, une large partie des citoyens n’a connu qu’un seul dirigeant.
Il est de bon ton de se dire panafricaniste, mais soixante ans après la création de l’OUA, le concept n’est plus qu’une coquille vidée de sa substance et de son idéal par l’incurie de nos dirigeants et les ingérences des Occidentaux
Peut-on encore critiquer le panafricanisme ? Le sujet est clivant, souvent défendu par des ayatollahs au verbe mystique et à la fatwa facile. On s’imagine bien un Gauz, dramatiquement héroïque, se dressant face à une meute de « panafricanistes » enragés, lançant ses arguments tranchés contre des incantations cabalistiques directement inspirées des pyramides.
Gardez votre imagerie de super-héros, je tremble de peur ! D’autant plus qu’après avoir sorti un roman en plein Covid-couvre-feu (oui, la promo est bancale), je viens de voir mon dossier de demande de nationalité malienne rejeté (« du tout cuit », m’avait-on pourtant assuré).
Fantasmes salvateurs
Si je n’avais pas si peur des « panafricanistes », je leur dirais que « pan » est un « tout » grec porté par une civilisation occidentale méprisante, pour laquelle « noir, c’est noir », et qu’« africaniste » renvoie à une spécialité universitaire, au même titre qu’entomologiste ou botaniste.
J’ajouterais qu’il est tellement difficile de définir « africain » que « panafricain » en devient un sophisme. Je rappellerais que cette idée est un bon sentiment perpétuel, né en des milieux ultramarins qui ont eu la poésie de s’inventer une Afrique unique pour résister à l’oppression séculaire, et que cette Afrique a été un foyer de projection de fantasmes salvateurs.
Je continuerais en leur expliquant que les « pères fondateurs » ont peut-être gagné en émancipant les peuples et en créant l’Organisation de l’unité africaine (OUA), mais qu’ils ont aussi définitivement perdu quand la construction du nouveau siège de l’Union africaine (UA) a été confiée aux Chinois. Comment auraient-ils pu imaginer que soixante ans plus tard, les États-Unis et l’Union européenne assureraient les trois quarts du budget de fonctionnement de ce qui est à ce jour la plus grande entité panafricaine ?
L’EXPOSITION DES ŒUVRES DE LÉONARD DE VINCI S’INSCRIT DANS ‘’LA PROMOTION DE LA DIVERSITÉ’’
Le professeur Hamady Bocoum s'exprimait lors de l'exposition des 17 chefs d’œuvres du peintre italien Léonardo De Vinci (1452-1519), dont ‘’La Joconde’’ et la fresque de ‘’la Cène’’, ouverte samedi, au Musée des civilisations noires (MCN) à Dakar
Dakar, 16 janv (APS) – L’exposition des 17 chefs d’œuvres du peintre italien Léonardo De Vinci (1452-1519), dont ‘’La Joconde’’ et la fresque de ‘’la Cène’’, ouverte samedi, au Musée des civilisations noires (MCN) à Dakar, s’inscrit dans ‘’la promotion de la diversité et du dialogue des cultures’’, a souligné son directeur général, le professeur Hamady Bocoum.
Elle offre à voir ainsi en un seul lieu, par le biais d’une reproduction numérique rendue possible par la ‘’RAI Com’’ (la branche commerciale de l’audiovisuel public italien), les plus célèbres tableaux du génie de Florence.
Parmi les tableaux exposés, il y a le portrait de ‘’La Joconde’’ dont l’original se trouve au musée du Louvre à Paris, ‘’l’Annonciation, ‘’La Cène’’ qui reproduit la fresque murale de l’Eglise de Santa Maria delle Grazie à Milan, Les ‘’Vierges de Roger’’ dont l’une est à Paris (France) et l’autre à Londres (Royaume Uni).
Chaque toile est accompagnée d’un panneau expliquant le contenu et les conditions de réalisation de l’œuvre.
‘’Ce qui est intéressant dans ce que nous sommes en train de faire ici, cette exposition de Léonardo de Vinci, c’est la promotion de la diversité et surtout le dialogue des cultures et des approches’’, a déclaré M. Bocoum lors de la conférence de presse virtuelle via zoom.
‘’Le Musée des civilisations noires se veut un espace de rencontre universelle de toute les civilisations. Ce qui était important dans le corpus de Senghor, c’est l’universel. C’est avec beaucoup de plaisir que nous recevons Léonardo De Vinci’’, estime le directeur du MCN, qui a co-animé cette rencontre avec l’ambassadeur d’Italie au Sénégal, son Excellence Giovanni Umberto de Vito.
Selon lui, ‘’l’Afrique est presque sevré des artistes classiques’’.
‘’(…) autant en Europe il y a la possible de voir l’art africain, autant en Afrique il doit y avoir des possibilités de regarder les chefs d’œuvres de l’art européen, asiatique. Je crois que c’est cela la mondialisation culturelle. La mondialisation, il n’y a plus les indigènes et les autochtones, mais la culture monde’’.
Etaient aussi présents la directrice de l’Institut culturel italien à Dakar, Cristina Di Giorgio, le directeur artistique Lucas Gismondi, le commissaire associé Ousseynou Wade.
L’exposition ‘’Opéra Omnia Léonardo’’ qui signifie ‘’Toutes les œuvres complètes de Léonard’’ en latin, dont le coup d’envoi a été donné samedi à 16 heures par le directeur du musée des civilisations noires et l’ambassadeur d’Italie au Sénégal, boucle la tournée mondiale de la célébration des 500 ans de l’artiste, à Dakar
Elle permet aux visiteurs d’être en immersion avec le travail du génie de Florence à travers ces 17 tableaux les plus célèbres de son œuvre.
‘’La Cène’’, une fresque de 9 sur 4,5 mètres placée dans le hall d’entrée du MCN, laisse voir et admirer le ‘’dernier souper’’ de Jésus entouré de ses disciples, où il révèle qu’avant l’aube l’un d’eux va le trahir.
Si on s’approche de près et avec l’aide de la technique du rétroéclairage qui spécifient ses œuvres de Léonardo De Vinci, on peut voir que le peintre a su rendre compte de la réaction et des mouvements des disciples réunis autour de cette table.
Dans la salle où les 16 autres toiles sont accrochées sur les cimaises, une scénographie de Fodé Camara de ‘’Tawfeex design’’, on peut admirer les tableaux de portraits de musiciens, de femme : ‘’Le Cénacle’’, ‘’L’adoration des mages’’, entre autres.
Le rétroéclairage des œuvres donne aux visiteurs une autre ambiance des lieux.
Selon l’ambassadeur d’Italie au Sénégal Giovanni Umberto de Vito ‘’ Léonardo De Vinci a toujours associé son esprit d’innovation, de recherche et l’importance de la science avec la réalité sociale et avec la reconnaissance de la diversité du monde’’.
‘’Léonardo De Vinci a été aussi influencé par des penseurs de religion musulmane. Il y a beaucoup d’histoires sur la biographie du peintre, on dit que sa mère était peut-être d’origine d’Afrique du Nord, il n’y a pas de preuve sûr, et les témoignages disent que c’était un homme très ouvert qui avait une connaissance de la diversité du monde’’.
Cette exposition utilise beaucoup les nouvelles technologies et, selon le directeur artistique Lucas Gismondi, ‘’vise à permettre aux gens du monde d’admirer dans les meilleures conditions de lumière, d’espace de la salle, la vie artistique d’un peintre en l’occurrence ici Léonardo De Vinci au même endroit et en même temps’’.
‘’Vous savez que +La Joconde+ est au musée du Louvre à Paris, Les vierges de Roger une à Londres et l’autre à Paris. Ici on peut admirer toutes les œuvres complètes en même temps et on peut s’approcher’’, poursuit-il.
Il estime qu’un mélange de techniques différentes a été utilisé pour ces œuvres, ‘’la vision la plus naturelle, la plus près de l’originale, a été élaborée pour permettre de régler le niveau de lumière, le point de blanc à choisir selon l’ambiance où l’œuvre va être accrochée’’, explique le directeur artistique.
Le Musée des civilisations offre à voir jusqu’au 28 février prochain cette exposition en virtuel et en présentiel en respectant les mesures barrières et la distanciation sociale en cette période de pandémie liée au Covid-19.
‘’Toutes les mesures barrières sont prises pour faire en sorte que le public qui sera là, mais très limité, soit en toute sécurité. Nous avons travaillé avec le bureau +Véritas+ et l’Agence de promotion touristique’’, a rassuré le Professeur Bocoum.