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30 avril 2025
International
LE FRANC CFA TOUJOURS BIEN VIVANT, UN AN APRÈS L'ANNONCE DE SA DISPARITION
"Cette réforme Macron-Ouattara est un coup de bluff", déplore l'économiste Ndongo Samba Sylla. Selon plusieurs observateurs, la Côte d'Ivoire, principale économie de la zone avec le Sénégal, n'est pas particulièrement pressée de faire bouger les choses
2020 devait voir naître l'eco, une monnaie commune pour remplacer le franc CFA en Afrique de l'Ouest, après 75 ans d'existence. Mais sur les marchés d'Abidjan ou de Lomé, les vieux billets continuent de s'échanger.
Un an après l'annonce en grande pompe par les présidents français et ivoirien Emmanuel Macron et Alassane Ouattara de la fin d'un des derniers vestiges de la "Françafrique", le traité est en train d'être ratifié par les parlementaires français.
Mais de nombreuses questions concrètes restent encore en suspens.
Eco/Franc CFA : quels changements ?
Outre le changement symbolique du nom de la devise, l'avènement de l'eco va modifier deux choses.
D'abord, la France va cesser de participer aux instances de gouvernance de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Ensuite, la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du franc CFA.
"Ce sont deux questions particulièrement symboliques qui cristallisaient la quasi-intégralité des critiques adressées au franc CFA", assure à l'AFP une source à l'Elysée.
Une chose ne change pas en revanche: l'indexation de la devise sur le cours de l'euro qui apporte une stabilité aux économies des pays de la zone mais les rend également dépendants de la politique monétaire de la Banque centrale européenne.
"Cette réforme Macron-Ouattara est un coup de bluff. Le cadre de la politique monétaire demeure inchangé, elle a juste porté sur les symboles qui fâchent comme le nom", déplore Ndongo Samba Sylla, économiste à la Fondation Rosa Luxembourg à Dakar.
"La question de la parité a été méticuleusement discutée en amont de l'annonce de la réforme et la réponse de nos interlocuteurs africains (…) était qu'il était souhaitable de maintenir cette parité, essentiellement pour des questions d'attractivité", répond une source à l'Elysée, reconnaissant un débat "légitime".
Une autre union monétaire en Afrique centrale, distincte de l'UEMOA, utilise également le franc CFA et n'est pour l'instant pas concernée par la réforme.
Une monnaie commune... avec qui ?
L'annonce de la nouvelle monnaie commune concerne les pays de l'UEMOA qui utilisaient le franc CFA : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.
Mais l'idée d'un eco plus large est régulièrement évoquée, en y intégrant d'autres pays comme le Ghana et surtout le Nigeria, poids lourd économique du continent qui pèse 70% du PIB de la sous-région.
A maintes reprises, la ministre des Finances, Zainab Shamsuna Ahmed, a toutefois répété que les pays ouest-africains n'étaient pas prêts à une quelconque union monétaire, tant qu'ils ne respecteraient pas les critères de convergence : un déficit budgétaire n'excédant pas 3%, une inflation à moins de 10% et une dette inférieure à 70% du PIB.
"La question derrière tout ça c'est de savoir quel est le degré de solidarité auquel sont prêts les pays africains entre eux ? C'est un débat difficile avec beaucoup de non-dits", analyse l'économiste togolais Kako Nubukpo.
Que manque t-il pour lancer l'eco ?
"L'eco n'existe pas encore. Aujourd'hui, nous sommes toujours avec le franc CFA. On a l'impression de tourner en rond", déplore M. Nubukpo qui prépare un rapport sur les modalités de transition entre les deux monnaies.
Le Covid a obligé les Etats à revoir leurs priorités mais l'épidémie n'est pas la seule raison qui explique cette mise en oeuvre poussive.
"Ce qui bloque, c'est un problème purement politique : il y a des dissensions entre les dirigeants d'Afrique francophone", estime l'économiste franco-ivoirien Youssouf Carrius.
Selon plusieurs observateurs, la Côte d'Ivoire, principale économie de la zone avec le Sénégal, n'est pas particulièrement pressée de faire bouger les choses.
Plusieurs fois, le président Alassane Ouattara a défendu le franc CFA, "une monnaie solide", dont la parité avec l'euro, assure une stabilité économique.
Payer en franc CFA, jusqu'à quand ?
L'arrêt du franc CFA suppose avant tout l'impression de nouveaux billets de banque.
Pour l'heure, ils sont toujours imprimés à Chamalières, dans le centre de la France, dans une imprimerie de la Banque de France.
Aucune date n'a pour l'instant été dévoilée pour changer les billets.
"C'est un calendrier africain. Il y aura cette question-là dans les sujets qui seront débattus au prochain sommet Afrique-France en juillet 2021", assure l'Elysée.
Un avis que partage Lambert N'Galadjo Bamba, conseiller au ministère de l'Economie et des Finances ivoirien : "Nous avons dû réactualiser la feuille de route en raison de la crise du coronavirus et nous donner plus de temps pour travailler sur la convergence. Tous ces processus demandent du temps, il faut compter quelques années encore" avant le lancement effectif de l'eco.
"Les Européens ont mis près de 30 ans pour avoir leur euro", rappelle l'économiste Ndongo Samba Sylla.
COVID-19, COMMENT FONCTIONNE LES FUTURS VACCINS
On compte aujourd’hui 237 projets de vaccins contre le coronavirus dans le monde, développés selon des techniques très différentes. Voici comment ils agissent
Au bout de dix mois de développement accéléré, la compétition entre laboratoires pour la vaccination contre le nouveau coronavirus a pris un tournant très médiatique ces dernières semaines avec la multiplication des annonces de résultats. Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca ou l’institut russe Gamaleïa ont été parmi les premières équipes à dévoiler les résultats de leurs recherches.
Les espoirs d’obtenir un vaccin efficace et sûr reposent en partie sur la grande variété des techniques utilisées dans les multiples projets lancés. A la fin de novembre, on comptait 237 projets de vaccins contre le Covid-19 partout dans le monde, selon le recensement du Milken Institute, un groupe de réflexion américain.
Le principe du vaccin :
Les méthodes diffèrent, mais tous les vaccins ont le même but : apprendre au système immunitaire de l’organisme à reconnaître et à fabriquer ses défenses – les anticorps – spécifiquement contre le Sars-CoV-2. Ces défenses pourront ainsi neutraliser rapidement le virus lorsqu’elles le croiseront. Les explications ci-dessous se concentrent sur ce mécanisme, même s’il existe, en parallèle des anticorps, un autre type de défense immunitaire porté par certaines cellules spécialisées, les lymphocytes T.
Le bénéfice d’un vaccin repose sur le fait que l’on immunise la personne sans l’infecter avec la maladie ciblée, qui peut être dangereuse. Il faut faire croire à l’organisme qu’il est agressé par le coronavirus alors qu’il ne l’est pas vraiment pour obtenir une réponse immunitaire contre le contenu du vaccin.
Pour le tromper, l’astuce consiste à présenter la « carte d’identité » du virus, soit la partie du virus que les défenses de l’organisme reconnaîtront comme la signature d’un intrus : son antigène. Cet antigène, chez le Sars-CoV-2, est la molécule qui tapisse sa surface et lui donne sa forme de couronne, autrement appelée sa protéine de spicule (ou Spike protein en anglais).
Le principal opposant malien qui avait été retenu en otage pendant six mois par des jihadistes, est mort vendredi du coronavirus en France à l'âge de 71 ans
Le principal opposant malien, Soumaïla Cissé, qui avait été retenu en otage pendant six mois par des jihadistes, est décédé vendredi du coronavirus en France à l'âge de 71 ans, a-t-on appris auprès de sa famille et de son parti.
"Soumaïla Cissé, leader de l'opposition malienne, est décédé ce jour en France où il avait été transféré pour des soins du Covid-19", a annoncé à l'AFP un membre de sa famille.
"Je confirme la terrible nouvelle.Il est mort.Son épouse qui est en France me l'a confirmé", a déclaré à l'AFP un responsable de son parti, l'Union pour la République et la démocratie (URD).
Figure de l'opposition malienne, Soumaïla Cissé avait été enlevé le 25 mars alors qu'il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou (Nord-Ouest).
Il avait été libéré en octobre, soit après six mois de captivité aux mains de jihadistes.Il avait retrouvé la liberté en même temps que la Française Sophie Pétronin et deux Italiens, en échange de 200 détenus relâchés à la demande des groupes jihadistes.
"Je n'ai subi aucune violence, ni physique, ni verbale", avait-il déclaré après sa libération.
Ancien chef de l'opposition parlementaire, Soumaïla Cissé a été deuxième à trois reprises de l'élection présidentielle.Aux scrutins présidentiel de 2013 et 2018, il s'était incliné face à Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août par des colonels.
Ingénieur-informaticien de formation, M. Cissé a étudié au Sénégal et en France où il a travaillé dans de grands groupes tels qu'IBM, Péchiney ou Thomson, avant de rentrer au Mali.
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ABORDER LA QUESTION DE LA RESTITUTION DES OEUVRES CULTURELLES AFRICAINES SANS ANIMOSITÉ
Fatoumata Sissi Ngom, invite à travers son roman "Le silence du totem", à traiter la problématique de la restitution des œuvres d’art spoliées - une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain - d'égal à égal avec l'Occident
Invitée de l’émission Le Dimanche Soir du week-end dernier sur la RTS, Fatoumata Sissi Ngom, analyste de politiques climatiques, écrivaine, et ingénieure en mathématiques et en informatique, expose ses vues sur l’actualité de la restitution des oeuvres d’art africain, à travers son roman prémonitoire Le silence du totem, publié en avril 2018, et dont l’intrigue se déroule au Musée du Quai Branly à Paris et à Khalambass un village dans la région de Kaolack.
A travers des échanges denses et dynamiques avec Alioune Ndiaye et son chroniqueur Ibrahima Silla, le roman et l’actualité de la restitution ont été analysés d’un point de vue politique et culturel, mais d’autres facettes du livre de Fatoumata Sissi ont été abordées, à savoir la dénonciation d’une hiérarchisation biologique nocive de la société, le marxisme-léninisme, l’usage de substances illicites en milieux stressants, et la phagocytose culturelle, terme employé par l’auteure.
Pour Fatoumata Sissi Ngom, la restitution des œuvres d’art spoliées est une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain, et selon elle, il est surtout primordial de traiter le sujet d’égal à égal avec les contreparties occidentales.
LE COVID-19, VIRUS D'ORIGINE TOUJOURS INCONNUE
Après la thèse du pangolin, celle du marché de Wuhan ou encore, plus loufoque, celle d’une fabrication en laboratoire, le Monde nous invite, dans une enquête très documentée, à nous pencher sur l’histoire de mineurs chinois
Dans un article très fouillé, «le Monde» revient sur le mystère des origines du Sars-CoV-2 .Si le chemin entre la chauve-souris et l’homme reste à élucider, il n'est plus question de pangolin et d'un marché aux animaux mais de mineurs chinois et des pratiques obscures d'un laboratoire de Wuhan.
D’où vient le Sars-CoV-2 ? Les origines du virus responsable de la pandémie de Covid-19 restent floues. Après la thèse du pangolin, celle du marché de Wuhan ou encore, plus loufoque, celle d’une fabrication en laboratoire, le Monde nous invite, dans une enquête très documentée, à nous pencher sur l’histoire de mineurs chinois.
Ce que l’on sait d’abord. Le pathogène appartient à la famille des coronavirus. Il est proche d’un virus que l’on trouve chez des chauves-souris d’Asie. Sa version humaine a probablement émergé dans la région de Wuhan en Chine, aux alentours de novembre 2019.
Le pangolin, trop distant
C’est le chemin entre la chauve-souris et l’homme qui reste à élucider. Pour essayer de recoller les morceaux, les scientifiques comparent le code génétique du Sars-CoV-2 à ceux d’autres coronavirus connus. C’est ainsi que le pangolin a, un temps, été soupçonné. Mais cette hypothèse est tombée à l’eau, expliquait le virologue Etienne Decroly dans le journal du CNRS en octobre dernier : «La découverte dans le génome de coronavirus infectant des pangolins d’une courte séquence génétique codant pour le domaine de reconnaissance du récepteur ACE2, apparenté à celle qui permet à Sars-CoV-2 de pénétrer les cellules humaines, a un temps fait penser qu’on tenait un possible hôte intermédiaire, mais le restant de son génome est trop distant du Sars-CoV-2 pour être un ancêtre direct.»
LES GRANDES BATAILLES DES PLATEFORMES DIGITALES (2/3)
EXCLUSIF SENEPLUS – Comment Apple-iOS et Google-Android ont évincé du marché Nokia-Symbian et RIM-Blackberry OS ? Pourquoi Chrome de Google, domine par l’écosystème Android ? Quid de WhatsApp vs Messenger vs WeChat et les autres ?
La bataille des ordinateurs personnels : IBM-PC Microsoft Windows, Apple Mac OS
Cette bataille a opposé l’OS Windows de Microsoft et le MAC OS d’Apple. Microsoft avait largement remporté la bataille, car il s’était positionné en plateforme multiface, jouant un rôle d’interface entre les équipementiers de PC et les développeurs d’applications pour PC. Apple a maintenu une organisation de type « pipeline », maîtrisant toute la chaîne de production. Cela a assuré une robustesse et un design exceptionnels du Mac, en cohérence avec son positionnement sur le haut du marché.
Ce business model, avec son architecture (de type intégration verticale), possède certes des avantages (maîtrise et harmonie entre le hardware et le software), mais il présente aussi des limites en matière d’innovation et de proposition de valeur. Le Mac a gardé son positionnement en haut du marché et est resté un produit de qualité. Windows s’est largement inspiré du design de Mac OS à plusieurs reprises, et après quelques années, Apple s’est retrouvé dans une très mauvaise posture.
A la suite de nombreuses luttes entre ces deux standards, ponctuées de procès, Microsoft menaçait de ne plus faire évoluer sa suite applicative, Microsoft Office, dédiée au Mac. En 1997, Apple était au bord de la banqueroute. Steve Jobs, revenu fraîchement chez Apple après 11 ans, demanda à Bill Gates d’arrêter cette confrontation et que sa firme entre dans le capital d’Apple à hauteur de $150 millions. Bill Gates accepta cette proposition, sauvant ainsi in extremis Apple. Aujourd’hui, Windows domine ce marché avec plus de 75 % de parts de marché, mais Mac OS a retrouvé une certaine santé depuis le lancement d’iTunes/iPod et le déploiement d’iPhone/iPad, créant un écosystème qui intègre toutes les applications et tous les services offerts sur tous les devices (appareils) Apple. MacBook Air et MacBook Pro et iMac sont des ordinateurs de référence sur le haut de marché.
La bataille des OS de smartphones/tablettes : iOS, Android, BB OS, Symbian, Windows Phone…
L’une des batailles les plus épiques du monde digital est celle que livra Apple-iOS contre les géants de l’époque, Nokia-Symbian, BlackBerry OS et Microsoft-Windows Mobile. En cinq ans, entre 2008 et 2013, Apple-iOS et Google-Android, avec sa communauté d’équipementiers, ont évincé du marché les anciens mastodontes Nokia-Symbian et RIM-Blackberry OS.
Si BlackBerry avait un OS de type « pipeline » ou monoface, car l’architecture de ce dernier n’était pas ouverte en 2008, Symbian, par contre, disposait d’une plateforme qui jouait le rôle d’interface entre les fabricants de terminaux, les opérateurs et les développeurs. Malheureusement, de nombreux observateurs déploraient une absence de rigueur dans sa gestion, au point que le développeur fut obligé d’adapter son application à plusieurs fabricants.
Apple, poussé par la pression des développeurs, avait promptement tiré les leçons de cette situation chaotique qui caractérisait le monde des OS de smartphone, en opérant une ouverture très encadrée qui eut lieu quelques mois après le lancement de l’iPhone en 2007, son téléphone fétiche. Apple sera rattrapé très rapidement par les fabricants de smartphones en coalition avec Google autour de l’OS Android.
Google avait compris les enjeux et s’érigea en plateforme tierce, capable d’interfacer tous les fabricants qui le souhaitaient. Il proposa aux développeurs des kits de programmation Android et organisa toute la promotion de ce nouvel OS. On se retrouva devant un oligopole à deux. Malgré les tentatives de Nokia et Microsoft de revenir sur ce marché, ces deux nouveaux leaders avaient profondément creusé l’écart. Aujourd’hui, Apple détient 28 % de parts de marché, Samsung 30 %. Ils sont suivis par Huawei et Xiaomi, qui ont respectivement 10 % et 9 % de parts de marché. Les applications développées sur iOS tournent autour de 1,8 million ; celles qui sont sur Android sont autour de 2,5 millions.
La bataille du Cloud
C’est Amazon qui a initié le mouvement le plus remarquable avec le lancement de services AWS (Amazon web services) en 2006. Cela marque le début de ce qu’on a appelé le « cloud computing » ou l’« infinite computing ». Ce type de service constitue un pilier important de l’écosystème des plateformes digitales avec des logiques de service dépendant de la profondeur du besoin client : IaaS, PaaS, SaaS. Une entreprise qui a un business model percutant est dorénavant capable d’accueillir en un temps record des centaines de millions de clients sans se soucier de l’évolutivité (scalabilité) de son infrastructure technique. Le cloud lui offre cette solution, car elle peut alors utiliser autant de capacité qu’elle souhaite, la facturation se faisant à l’usage.
Aujourd’hui, Amazon, Microsoft et Google sont les leaders du cloud computing. Ils se disputent ce marché en pleine croissance, proposant des plateformes pouvant héberger d’autres plateformes. Netflix, Spotify, Baidu, Pinterest et AirBnB sont des plateformes de services hébergées dans le cloud d’Amazon. Netflix dépense mensuellement $19 millions pour les services d’AWS. Amazon détient une suprématie liée à l’expérience accumulée. D’autres services cloud se développent, notamment sur la partie SaaS, avec des acteurs clés comme IBM, Salesforce, NetAPP, etc.
2. Outils de navigation (web browser) et moteurs de recherche
La bataille des navigateurs web (web browsers) : Chrome, Firefox, Edge, Internet explorer, Safari, Opera, Netscape, Mosaïc (1)
Chrome est le navigateur le plus populaire, autant sur les desktops que sur les smartphones/tablettes. En 1993, Mosaïc détenait 88 % des parts de ce marché. En 1996, Netscape lui ravit la vedette avec 83 % des parts de ce marché. Internet Explorer de Microsoft dominait en 2004 avec 94 % des parts du marché. Ce leadership a été détrôné par Chrome de Google, poussé en avant par l’écosystème Android.
Google Chrome détient actuellement près de 68 % de parts de marché. Ses grands atouts résident dans la rapidité, la sécurité et l’ergonomie. La montée en puissance de Chrome est essentiellement liée à la capacité d’innovation de Google, dont le maître mot est « agilité ». Les tests de 2008 avaient montré que Chrome était 10 fois plus rapide que Firefox et 66 fois plus rapide qu’IE. Né en 1996, IE en était à sa neuvième version en 2012, 16 ans après sa naissance. Firefox, né en 2004, était à sa dixième version en 2012, 8 ans après sa naissance. Chrome, né en 2008, était en version 17 en 2012, juste 4 ans après sa naissance.
La bataille des moteurs de recherche : Google, Bing, Baidu, Yahoo, Ask, AOL, AltaVista…
Lorsqu’on parle de moteur de recherche sur le web, tous les esprits se tournent vers Google.
En 1996, deux étudiants de Stanford, Larry Page, 25 ans et Sergey Brin, 24 ans, lancèrent cette idée de mise en place d’un moteur de recherche en ligne réellement intelligent. Ils conçurent un algorithme de ranking (classement) breveté sous le nom de PageRank (appartenant à Stanford). Ils tentèrent en vain de vendre l’idée aux compagnies existantes (Yahoo, Excite). Jerry Yang, cofondateur de Yahoo, disait qu’il vendait de la publicité. « Si on offre au client la possibilité d’avoir, aussi rapidement, les réponses à sa requête, ce dernier clique sur le premier lien et quitte la page web. »
En mai 1998, fraîchement diplômés, Larry et Sergey mirent en place leur structure dénommée Google.
Pendant ce temps, les dirigeants de Microsoft n’avaient pas idée des bénéfices et du potentiel des moteurs de recherche en ligne. Tous les moteurs de recherche existants avaient ce double défaut qui constituait des frictions dans le parcours utilisateur : beaucoup de publicité et une recherche par arborescence qui ralentissait la navigation. Google s’est démarqué nettement des autres en commençant par proposer au client une home page épurée. Rien ne sera affiché sur cette home page en dehors du logo. En 2000, Google a refusé une offre de publicité de Visa d’une valeur de $3 millions sur sa home page.
Cette obsession pour offrir à l’usager une navigation exceptionnelle, la vision consistant à organiser l’information au niveau planétaire en la rendant facilement accessible, l’idée de fonder (toutes) les décisions sur des données et l’innovation ouverte (sous-tendue par une exploitation optimale de l’intelligence collaborative, y compris des partenaires développeurs) sont à la source du succès de Google. Tous ses produits sont sur des plateformes multifaces et Google les crée, les entretient et les détruit avec une dextérité rare. À quelques exceptions près, lorsque Google pénètre un marché, les acteurs courent le risque d’une disruption.
Actuellement, Google détient presque 70 % de parts de marché sur le search, suivi par Microsoft-Bing, qui en possède 13 % et Baidu (le Google chinois), qui est à 12 %. Il est évident que derrière cette activité de recherche en ligne se cache de la publicité plus ciblée, plus intelligente, et de loin plus efficace. Les annonceurs en ligne se sont tournés vers Google au détriment de ceux qui dominaient ce marché, en raison de l’efficacité et de la simplification des parcours proposée par Google. Lorsqu’on parle de marketing digital, Google et Facebook sont incontournables. La plupart des réseaux sociaux constituent maintenant des médias de prédilection pour la publicité. On estime à $375 milliards les dépenses de publicité en ligne.
3. Service de messaging et social media
La bataille des services de messagerie instantanée (messaging) : WhatsApp, Messenger, WeChat, QQ, Skype, Viber…
Avec l’avènement du mobile computing (les smartphones), le messaging a connu un vrai essor. Les plateformes de messaging initialement dédiées à l’échange de messages ont étendu leurs services, intégrant les appels voix, vidéo, la communication de groupe, le paiement et d’autres fonctionnalités.
Messenger de Facebook est surtout utilisé en Amérique, au Canada, en Australie, en Afrique du Nord et dans quelques pays européens. WhatsApp est présent dans le reste du monde, hormis la Chine, où l’on retrouve WeChat et QQ. Le nombre d’utilisateurs de WhatsApp dépasse les 2 milliards. Messenger a 1,3 milliard d’utilisateurs et WeChat 1,2 milliard.
Le succès de WhatsApp et Messenger sur Skype et Viber est essentiellement lié à la simplicité du parcours client. Le modèle économique de WhatsApp ne prévoit pas pour le moment une monétisation des services fournis au grand public. Elle se fera via la publicité et cela a fait l’objet d’une annonce de la part de Facebook, sa maison mère, qui l’a acquis en 2014 pour une valeur de $22 milliards. Ce déploiement massif de ces IM contribue à « disrupter » l’activité voix des télécoms.
WeChat, le service de messaging de Tencent, opérateur chinois, est pionnier dans ce domaine. Elle a largement élargi sa gamme de services. Initialement dévolue au messaging, elle est devenue une véritable plateforme multiservice. Elle a intégré régulièrement de nombreuses innovations : P2P messaging, chat video, gaming, e-commerce, mobile money services, fundraising, taxi, dating, intermédiation.
La bataille des médias sociaux : Facebook, MySpace, Friendster, Twitter, LinkedIn, YouTube…
Dans cette rubrique des médias sociaux, on retrouve des réseaux sociaux (Facebook, LinkedIN, Myspace, Friendster), du microblogging (Twitter) et du partage de vidéos (YouTube). LinkedIn est très orienté réseau social professionnel. La bataille qui eut lieu a surtout opposé Friendster, MySpace et Facebook.
Friendster, créé en 2002, est mort en 2006. Ses clients ont massivement rejoint MySpace, créé en 2003. En 2005, ce dernier site, très populaire, est acheté par Rupert Murdoch pour $580 millions. En 2008, Facebook, créé en 2004, devient un concurrent sérieux de MySpace.
C’est le commencement de la fin pour MySpace.
Facebook s’est appuyé sur 4 forces :
un modèle de plateforme multiface ouvert aux développeurs, ce qui permet de doper l’innovation et de créer plus de valeur pour les acteurs de la plateforme ;
une curation minutieuse : Facebook n’accepte pas les pseudos, le client doit s’identifier et ceux qui ne respectent pas certaines règles sont éjectés de la plateforme ;
développer d’abord les effets de réseau positifs sans se soucier d’un ROI à court terme ;
une obsession pour la résilience de l’infrastructure technique.
MySpace présentait de grosses lacunes sur toutes ces rubriques. Le mouvement de churn s’amplifia et en 2011, MySpace, étant assez mal en point, licencia la moitié de son personnel.
Twitter, créé en 2006, a attendu l’envol des smartphones en 2008 pour atteindre 1 million de clients. En 2012, il s’est mondialisé avec près 500 millions d’utilisateurs, acquis par le concours d’une forte viralité.
LinkedIn a connu une croissance forte depuis 2003, mais celle-ci est moins significative que celle de Facebook. En matière de partage de vidéos, YouTube est devenu un standard. La plateforme compte 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois.
ByteDance est une licorne chinoise très prometteuse. Créée en 2012, elle doit sa célébrité à son service de vidéos courtes : TIK TOK. Sa capitalisation boursière dépasse les $100 milliards.
La force de frappe de Facebook repose actuellement sur ses plateformes à succès : Facebook, WhatsApp, Messenger et Instagram. On évoque un projet d’intégration de ces différentes plateformes depuis 2019.
Le premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc est arrivé, mardi, à Rabat en provenance de Tel-Aviv. Le président américain, Donald Trump, avait annoncé la normalisation de leurs relations diplomatiques le 10 décembre dernier. Ce premier pas vers un rapprochement entre les deux pays devrait être suivi par la signature d'une série d'accords bilatéraux.
Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain, Donald Trump, et un conseiller du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se trouvaient à bord.
Le Maroc est devenu le quatrième pays arabe à annoncer cette année une normalisation de ses relations avec Israël sous l'impulsion de l'administration Trump, après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
Jusque-là, les quelque 50 000 à 70 000 touristes qui venaient chaque année d'Israël - pour beaucoup originaires du Maroc - devaient passer par d'autres pays pour se rendre dans le royaume.
Le Maroc compte toujours la plus importante communauté juive d'Afrique du Nord - environ 3 000 personnes - et reconnaît dans sa Constitution son "affluent hébraïque".
"Le Maroc a un rôle historique dans le rapprochement des peuples dans la région", a déclaré au quotidien Al Ahdath Al Maghribia Jared Kushner, architecte du plan Trump pour le Moyen-Orient dénoncé par les Palestiniens.
Il est accompagné du conseiller spécial à la sécurité de Benjamin Netanyahu, Meir Ben Shabbat, à bord d'un avion de la compagnie israélienne El Al baptisé 555, en référence à la "main de Fatima" associée au chiffre 5, qui habille l'appareil pour se prémunir du "mauvais œil".
Ce vol Tel-Aviv/Rabat devait être suivi par la signature d'accords bilatéraux (connexion des systèmes financiers, visas diplomatiques et gestion de l'eau), et à terme, le lancement de liaisons aériennes directes, selon des sources officielles israéliennes.
Donnant, donnant
En acceptant de relancer officiellement ses relations avec Israël, le Maroc a obtenu en contrepartie que le président Trump reconnaisse sa "souveraineté" sur le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole que lui disputent depuis des décennies les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.
L'accord propose d'ailleurs l'ouverture d'un consulat américain au Sahara occidental et un programme d'investissement américain - que la presse marocaine assure colossal -, la réouverture de bureaux diplomatiques à Tel-Aviv et Rabat, fermés au début des années 2000 après le déclenchement de la deuxième intifada, et le développement de la coopération économique bilatérale.
Mais comme le Sahara occidental, le soutien aux Palestiniens est considéré une "cause nationale" au Maroc.
Peu après l'annonce de la reprise des relations le 10 décembre, le roi Mohammed VI avait assuré au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, la poursuite de "l'engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste".
Si la reconnaissance américaine de la "marocanité du Sahara" a été largement saluée dans le royaume, deux manifestations pro-palestiniennes ont été interdites la semaine dernière à Rabat.
Une coalition, regroupant une trentaine d'associations et de partis d'extrême gauche marocains, a dénoncé, mardi, la visite de la "délégation sioniste", en appelant à manifester contre et à "résister à la normalisation" avec l'État hébreu.
Les Palestiniens s'opposent à la normalisation des relations entre Israël et le monde arabe, en estimant qu'elle aurait dû se faire après un accord de paix israélo-palestinien et non avant.
Selon des sources officielles israéliennes, il s'agit désormais de "rétablir" des relations qui existaient déjà pour atteindre des "relations diplomatiques pleines".
Les relations entre la communauté juive et le Palais royal au Maroc, et entre la communauté marocaine et le gouvernement israélien ont servi de "pont culturel" aux nouveaux accords, selon ces mêmes sources.
Le Maroc revendique "l'affluent juif" de son histoire, inscrit dans sa Constitution de 2011. Sous l'impulsion de Mohammed VI, plusieurs programmes de réhabilitation des cimetières, synagogues et quartiers historiques juifs ont été lancés.
Présente au Maroc depuis l'Antiquité, la communauté juive a crû au cours des siècles, notamment avec l'arrivée des Juifs expulsés d'Espagne par les rois catholiques à partir de 1492.
Elle a atteint environ 250 000 âmes à la fin des années 1940, soit environ 10 % de la population, avant de baisser drastiquement après la création d'Israël en 1948.
LES JCC PROPOSENT UNE RELECTURE CONTEMPORAINE DE DEUX CLASSIQUES DE SEMBÈNE OUSMANE
Les réalisateurs tunisiens Habib Mestiri et Heifel Ben Youssef proposent une relecture de deux classiques du réalisateur sénégalais dont "Le mandat’
unis, 21 déc (APS) - Les réalisateurs tunisiens Habib Mestiri et Heifel Ben Youssef proposent une relecture de deux classiques du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane dont "Le mandat’’, une manière de rendre hommage à ‘’l’aîné des anciens’’, à l’occasion de l’édition 2020 des Journées cinématographiques de Carthage (JCC, 16-23 décembre).
‘’Le Mandat’’ et ‘’Noire 2’’, une référence à ‘’La Noire de...’’, un film de Sembène (1966), font partie des six ‘’remakes coup de cœur’’ de la 31e édition des JCC.
Les auteurs de ces deux courts métrages inspirés des classiques du défunt cinéaste sénégalais comptent ainsi saluer l’engament et l’humanisme de Sembène Ousmane, connu avant sa mort en 2007 pour ses partis pris militants sur les questions politiques et sociales.
Dans ‘’Le Mandat’’, Heifel Ben Youssef met en scène Dalel, une jeune femme qui a reçu un appel de son mari émigré clandestin en Italie l’informant d’un mandat à envoyer par la poste.
Cette promesse réveille chez la mariée l’envie d’une vie de riche, un espoir amplifiée par son entourage, les autres femmes du quartier, qui, elles aussi, espèrent recevoir leur part du ‘’gâteau’’.
Le film peint de cette manière un quotidien de femmes superflues, artificielles et qui ne dépendent que d’un mari absent, inexistant.
Le réalisateur, sans trahir l’essence du film de Sembène, ‘’une satire politico-sociale qui peint une certaine administration au lendemain des indépendances’’ de plusieurs pays d’Afrique, évoque plutôt le quotidien actuel de la classe populaire tunisienne ou de beaucoup de pays africains, l’argent envoyé par les émigrés servant en général à entretenir les familles restées au pays.
‘’‘Le Mandat’ n’est qu’une inspiration d’une petite situation du ‘Mandat Bi’ (1968) d’Ousmane Sembène, dans laquelle j’ai pu me projeter’’, explique le réalisateur tunisien dans un entretien accordé lundi à l’APS.
Ben Youssef affirme qu’il lui a paru nécessaire de mettre la lumière sur cette catégorie de femmes qui subissent une violence symbolique, une dépendance économique influencée par les médias, suivant laquelle l’épouse dépend entièrement de son mari, même pour prendre soin d’elle, aller chez le coiffeur, se maquiller, etc.
Heifel Ben Youssef met en exergue de façon subtile cette violence psychologique causée par l’absence d’un mari surlignée dans le film. Une situation qui n’est pas propre à la seule Tunisie.
‘’Ousmane Sembène est un réalisateur engagé, que nous respectons énormément, et ça a été un honneur pour moi de réinterpréter son œuvre plus de cinquante ans plus tard’’, ajoute-t-il.
‘’Noire 2’’, l’un des deux courts métrages en question, constitue une relecture libre et moderne autour de la couleur noire, avec un intitulé visant à intéresser les cinéphiles 2.0.
Le réalisateur Habib Mestiri monte sur cette base une chorégraphie pour réinterroger le film autour du masque et de la lettre, le tout se traduisant par un spectacle comportant des moments de silence et réservant une large part au visuel.
Mestiri part de ses souvenirs personnels liés à une rencontre avec Sembène, à Rome, en 1999, pour interpréter l’esthétique du noir, la liberté du corps, de l’expression.
Le réalisateur, qui considère Sembène Ousmane comme son ‘’maître’’, se dit admiratif de ce dernier, de ‘’ses choix artistiques et idéologiques, de son militantisme’’, toutes choses qui font de lui ‘’un cinéaste à part’’.
Le film porté par une actrice noire, un fait rare pour une production cinématographique tunisienne, est axé sur une lettre et un plat de spaghettis noirs, par lesquels il démarre.
Le court métrage de 16 minutes de Habib Mestiri s’ouvre sur des extraits du film original ‘’La Noire de...’’, lequel, datant de 1966, a été récompensé du premier Tanit d’or aux JCC.
‘’‘La Noire 2’ revisite l’œuvre de Sembène Ousmane pour lui rendre hommage, l’honorer pour son engagement, cette clairvoyance, mais cette générosité et cet humanisme qui nous manquent dans le cinéma actuel’’, fait valoir Habib Mestiri.
‘’Le cinéma est devenu aujourd’hui trop mercantile, il y a un désengagement vers l’humanisme, la culture’’, déplore celui dont le vœu est de montrer ce film au Sénégal.
Outre ces deux films inspirés de classiques de Sembène, quatre autres courts métrages tunisiens font partie des ‘’remakes coup de cœur JCC 1966-2019’’ du festival, dont ‘’Le septième’’ d’Alaeddin Abou Taleb et ‘’Le temps qui passe’’ de Sonia Chamkhri. Il y a aussi ‘’The Barber House’’ de Tarak Khalladi et ‘’Sur les traces de Saïda’’ de Fawzi Chelbi.
Ces films sont une initiative des Journées cinématographiques de Carthage et ont été produits par le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) de la Tunisie.
Le CNCI avait lancé un appel d’offres pour soumettre des projets, en exigeant que les candidats travaillent sur un des films qui avaient marqué les JCC de 1966 à 2019.
par Madiambal Diagne
COVID-19, EN ATTENDANT LE VACCIN DE LA CHARITÉ
Les africains vont encore laisser l’image d’éternels assistés, avec des cargos chinois faisant le tour du continent pour déposer des lots de vaccins et autres médicaments
Assurément, nous sommes en proie à une nouvelle vague, tant redoutée, de la pandémie du Covid-19. Cette situation est due à notre relâchement collectif. Chacun d’entre nous a pu observer avoir personnellement fait montre de moins de vigilance, de moins de précaution, de moins d’attention. Les personnels de santé ne peuvent pas eux se relâcher, ils subissent stoïquement l’épreuve de devoir faire avec notre irresponsabilité ou notre insouciance. La désinvolture a eu pour conséquence que de plus en plus de personnes ont fini par choper le virus. Les services hospitaliers commencent à être débordés, les personnels épuisés et les moyens financiers commencent à faire défaut. Les statistiques sur les nouvelles contaminations montent de jour en jour, alors que nous nous félicitions déjà de la prouesse des pays africains d’avoir réussi à contenir le Covid-19. Pourvu que cette nouvelle vague, décrite comme étant plus virulente, ne dure pas aussi longtemps que la première ! On peut bien augurer que le tissu économique en Afrique ne saurait supporter une année de plus de pandémie. Mais au rythme où vont les choses, il est à parier que les autres parties du monde, qui pourtant restent les plus frappées par la pandémie, pourront s’en sortir bien avant l’Afrique.
En effet, tout le monde se rue vers les commandes de vaccins pour endiguer la propagation de la maladie. Malheureusement, l’Afrique continue d’attendre d’être servie après tout le monde. Les premières commandes de vaccins lancées par de nombreux pays sont destinées à leurs propres populations. «Charité bien ordonnée commence par soi-même.» Des calendriers de vaccination sont établis de manière précise. Les prévisions les plus optimistes prévoient des campagnes de vaccination de masse en Afrique à l’horizon de la fin de l’année 2021. Il n’y a pratiquement aucune commande provenant d’Afrique auprès des fournisseurs des vaccins mis au point par les firmes pharmaceutiques Pfizer-BioNtech ou Moderna, qui ont déjà bénéficié des certifications et agréments des autorités de santé publique. Au meilleur des cas, l’Afrique va compter sur la diplomatie du vaccin que la Chine notamment, tente de développer. Seulement, il n’y a aucune garantie sur la qualité et l’efficacité des vaccins qui seront ainsi offerts, non sans contrepartie, par la Chine ou par la Russie. Il s’y ajoute que les Africains vont encore laisser l’image d’éternels assistés, avec des cargos chinois faisant le tour du continent pour déposer des lots de vaccins et autres médicaments. Avec un renfort de propagande et de publicité, l’opération, menée à travers l’Afrique par la Fondation de l’homme d’affaires chinois, Jack Ma, au début de la pandémie du Covid-19, avec un avion-cargo chargé de masques et de produits détergents, parcourant les aéroports africains pour déposer des kits ridicules, reste encore dans les esprits. De hautes autorités gouvernementales étaient abonnées à l’accueil de ces dons. Lors d’un sommet Afrique-Chine, la Chine a promis de donner la priorité aux pays africains, une fois qu’un vaccin chinois sera prêt. Parmi les pays que la Chine a promis de soutenir figurent en tête de liste la Zambie et le Burkina Faso.
Refus de passer pour des cobayes
Il faut dire que les Africains semblaient s’interdire de participer aux efforts de recherche et de mise au point d’un vaccin. De nombreux gouvernements avaient été tétanisés à l’idée d’apparaître comme donnant leurs populations pour servir de cobayes pour les industries pharmaceutiques. Les gouvernements ont été frileux à l’idée de s’associer à des entreprises de mise au point de vaccins. Un pays comme le Maroc avait décidé d’autorité d’y participer et aurait cherché en vain à embarquer le Sénégal dans l’opération. Le Maroc fera, pour ce geste, partie des premiers pays au monde à bénéficier d’un important lot de vaccins. On annonce plus de 10 millions de vaccins qui seront disponibles pour le Maroc dès le début de l’année prochaine. D’autres pays comme l’Egypte, le Kenya et l’Afrique du Sud, avaient accepté de travailler avec des laboratoires internationaux, en testant certains des vaccins. Le Kenya et l’Afrique du Sud testent le vaccin Oxford – Astrazeneca, l’Afrique du Sud celui de Johnson and Johnson. L’Egypte teste son propre vaccin local appelé «Covied Vacc 1».
Le refus des pays africains de participer aux travaux scientifiques de mise au point de vaccins contre le Covid-19 ne manque pas de constituer un certain péril pour le reste du monde. Les scientifiques affirment qu’il est vital que les Africains participent à ces essais, expliquant que ne pas le faire pourrait compromettre les efforts pour trouver un vaccin qui fonctionne dans le monde entier. Le Cdc Africa (Asgence de l’Union africaine pour le contrôle et la prévention des maladies) affirme que les vaccinations pourraient ne pas commencer avant le deuxième trimestre 2021, sans doute entre avril et juin, et qu’il faudra entre deux et trois ans pour vacciner au moins 60% de la population. Le Cdc Afrique souhaite que l’Onu organise un sommet spécial qui examinera comment le monde peut assurer une répartition plus équitable des vaccins Covid-19. Il s’inquiète du rythme auquel les pays ont conclu des accords avec les sociétés pharmaceutiques pour obtenir davantage de vaccins pour leurs propres populations. Les recherches menées par une alliance d’organismes d’aide montrent que les pays les plus pauvres ne pourront vacciner qu’une personne sur dix, si la question n’est pas réglée assez tôt. La plupart des pays africains comptent sur l’initiative mondiale Covax, menée par l’Oms et d’autres organismes, qui vise à fournir des vaccins aux pays à faible revenu. Il est annoncé que grâce à cette initiative, l’Afrique pourra obtenir au moins 220 millions de doses initiales de vaccin une fois qu’il aura été homologué et approuvé. Cependant, il ne manque pas de se poser un problème d’approche pour ne pas dire de définition de priorités. En effet, les importantes sommes d’argent consacrées à assister les populations ou les activités économiques ne seraient-elles pas plus opportunes si elles étaient consacrées à acheter des vaccins et assurer plus ou moins immédiatement une protection des populations, plutôt que de continuer à traîner la pandémie et de subir ses effets néfastes dans tous les secteurs d’activités économiques et sociales ?
Le Sénégal espère se faire vacciner en juin 2021
Le Sénégal s’est inscrit, à l’instar de quelque 56 pays à revenus intermédiaires, à l’initiative Covax. Le Sénégal compte donc sur l’alliance de vaccination Gavi, organisation co-financée par l’Oms, l’Unicef, la Banque mondiale et la Fondation Bill & Melinda Gates, pour se doter en vaccins anti-covid. Déjà l’initiative Gavi est partenaire du Sénégal dans le cadre du Programme élargi de vaccination (Pev), dans lequel Gavi prend en charge 80% des financements. La même collaboration sera donc poursuivie dans le cadre de la prochaine campagne de vaccination contre le Covid-19. Le Sénégal devra se préparer à prendre en charge les 20% de contrepartie et déjà, un partenaire comme la Banque mondiale a approché le Sénégal pour l’aider à couvrir sa contrepartie. Il reste que le déploiement de l’opération Covax ne pourrait être effectif avant la fin du premier trimestre de l’année 2021. Il y a à souligner que Gavi n’a pas encore homologué un candidat vaccin particulier, d’autant que des pays comme les nôtres ne disposent pas des conditions logistiques adéquates pour assurer la bonne conservation à (température à -70 degrés) des vaccins produits par Pfizer-BioNtech ou Moderna. C’est dire que «le processus n’a pas encore abouti», pour reprendre le mot du ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
La théorie du complot continue de prospérer
Des vaccins ont commencé à être inoculés aux populations à travers de nombreux pays. Toutes les autorités compétentes en matière de santé publique en Europe, en Amérique du Nord et en Asie ont déjà passé au crible les vaccins pour donner des certifications. Mieux, des chefs d’Etat et autres têtes couronnées ont tenu à donner l’exemple pour donner leur caution aux vaccins contre le Covid-19, en se faisant vacciner en premier. Mais d’aucuns voudraient encore croire que les vaccins sont nocifs et qu’il serait préférable de ne pas se faire vacciner ! Le débat sur la dangerosité des vaccins a plus libre cours dans des pays qui n’ont même pas passé de commande de vaccins ! Les réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie sur les malédictions du vaccin qui serait l’instrument d’on ne sait quel complot contre l’Afrique et l’homme noir ! Dans une telle ambiance, l’Afrique restera encore au bord de la route si les gouvernements restent frileux pour prendre leurs responsabilités. Pour remédier à la désinformation, des organisations de vérification des faits ont commencé à démasquer ces messages et à les partager avec des organismes spécialisés de santé tels que l’Unicef et l’Oms, afin qu’ils puissent trouver de meilleurs moyens d’y répondre. Jusqu’à présent, Le scepticisme à l’égard des vaccins est “lié à la désinformation”. Près de huit Africains sur dix seraient prêts à se faire vacciner contre le coronavirus lorsque le vaccin sera disponible, selon une enquête menée par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa Cdc) et la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Les chercheurs ont interrogé 15 000 personnes dans 15 pays du continent. Ils ont constaté une variation des résultats allant de 94% d’acceptation du vaccin en Ethiopie à 59% en République démocratique du Congo. Ceux qui ne voulaient pas se faire vacciner, s’inquiétaient surtout de l’innocuité du vaccin, tandis que d’autres se demandaient s’il était justifié de se faire vacciner en général. Selon le Cdc Afrique, une grande partie de la méfiance était fondée sur «la désinformation, car la plupart de ceux qui ont dit qu’ils ne se feraient pas vacciner croient que la maladie est d’origine humaine, n’existe pas ou est exagérée et ne constitue pas une menace sérieuse«. Les chercheurs ont constaté que les personnes âgées, les habitants des zones rurales et ceux qui connaissaient une personne dont le test de dépistage du coronavirus était positif acceptaient mieux le vaccin. Au demeurant, qui pourrait garantir un vaccin qui ne produirait aucun effet de contre-indications pour l’ensemble de personnes auxquelles il est administré? Il est de coutume de voir retirer du marché des medicaments ou des vaccins en cas de découverte de contre-indications ou d’effets négatifs après plusieurs années d’administration. Du reste, quel gouvernement en Europe ou en Amérique du Nord, prendrait le risque d’inoculer à sa population un vaccin sans s’être préalablement entouré de toutes les guaranties ?
CE QUE L'ON SAIT DE LA NOUVELLE SOUCHE PLUS CONTAGIEUSE DU CORONAVIRUS
Le Royaume-Uni a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation « jusqu’à 70 % » plus rapide de la nouvelle souche, selon le premier ministre, Boris Johnson
L’apparition au Royaume-Uni d’une nouvelle souche du coronavirus SARS-CoV-2, vraisemblablement beaucoup plus contagieuse que les autres, inquiète les épidémiologistes. Le ministre de la santé britannique, Matt Hancock, a estimé dimanche 20 décembre que cette variante était « hors de contrôle », justifiant ainsi le reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre, reconfinement qui pourrait selon lui durer jusqu’à la mise en place généralisée de la campagne de vaccination.
« Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. « Ce sera très difficile de garder [cette souche] sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé », a-t-il ajouté. La nouvelle souche du virus serait apparue mi-septembre, soit à Londres soit dans le Kent (sud-est), selon lui.
Un virus plus contagieux, mais pour l’heure pas plus de mortalité constatée
« Le groupe consultatif sur les menaces nouvelles et émergentes des virus respiratoires (Nervtag) considère maintenant que cette nouvelle souche peut se propager plus rapidement » que les autres souches, a déclaré Chris Whitty, directeur général de la santé d’Angleterre, dans un communiqué.
L’information « concernant cette nouvelle souche est très préoccupante », renchérit le Pr Peter Openshaw, immunologiste à l’Imperial College de Londres et cité sur le site du Science Media Centre, notamment parce qu’« elle semble de 40% à 70% plus [fortement] transmissible ». « C’est une très mauvaise nouvelle », ajoute le Pr John Edmunds, de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, car « il semble que ce virus [soit] largement plus infectieux que la souche précédente ».
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il n’y a en revanche « aucune preuve d’un [quelconque] changement dans la gravité de la maladie », même si ce point fait actuellement l’objet de recherches. « Rien n’indique pour le moment que cette nouvelle souche cause un taux de mortalité plus élevé ni qu’elle affecte les vaccins et les traitements. Toutefois, des travaux urgents sont en cours pour confirmer cela », ajoute Chris Whitty.
La variante pourrait en revanche « affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic », selon « des informations préliminaires » fournies par l’OMS, lesquelles seront complétées et précisées dès que l’organisation aura « une vision plus claire des caractéristiques de cette variante », a indiqué une de ses porte-parole dans un courriel adressé à l’AFP.