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30 avril 2025
International
CE QUE L'ON SAIT DE LA NOUVELLE SOUCHE PLUS CONTAGIEUSE DU CORONAVIRUS
Le Royaume-Uni a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation « jusqu’à 70 % » plus rapide de la nouvelle souche, selon le premier ministre, Boris Johnson
L’apparition au Royaume-Uni d’une nouvelle souche du coronavirus SARS-CoV-2, vraisemblablement beaucoup plus contagieuse que les autres, inquiète les épidémiologistes. Le ministre de la santé britannique, Matt Hancock, a estimé dimanche 20 décembre que cette variante était « hors de contrôle », justifiant ainsi le reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre, reconfinement qui pourrait selon lui durer jusqu’à la mise en place généralisée de la campagne de vaccination.
« Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. « Ce sera très difficile de garder [cette souche] sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé », a-t-il ajouté. La nouvelle souche du virus serait apparue mi-septembre, soit à Londres soit dans le Kent (sud-est), selon lui.
Un virus plus contagieux, mais pour l’heure pas plus de mortalité constatée
« Le groupe consultatif sur les menaces nouvelles et émergentes des virus respiratoires (Nervtag) considère maintenant que cette nouvelle souche peut se propager plus rapidement » que les autres souches, a déclaré Chris Whitty, directeur général de la santé d’Angleterre, dans un communiqué.
L’information « concernant cette nouvelle souche est très préoccupante », renchérit le Pr Peter Openshaw, immunologiste à l’Imperial College de Londres et cité sur le site du Science Media Centre, notamment parce qu’« elle semble de 40% à 70% plus [fortement] transmissible ». « C’est une très mauvaise nouvelle », ajoute le Pr John Edmunds, de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, car « il semble que ce virus [soit] largement plus infectieux que la souche précédente ».
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il n’y a en revanche « aucune preuve d’un [quelconque] changement dans la gravité de la maladie », même si ce point fait actuellement l’objet de recherches. « Rien n’indique pour le moment que cette nouvelle souche cause un taux de mortalité plus élevé ni qu’elle affecte les vaccins et les traitements. Toutefois, des travaux urgents sont en cours pour confirmer cela », ajoute Chris Whitty.
La variante pourrait en revanche « affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic », selon « des informations préliminaires » fournies par l’OMS, lesquelles seront complétées et précisées dès que l’organisation aura « une vision plus claire des caractéristiques de cette variante », a indiqué une de ses porte-parole dans un courriel adressé à l’AFP.
DE QUEL MAL FRANÇAIS LE REJET D'ASSA TRAORÉ EST-IL LE NOM ?
Ce que la France ne pardonne pas à Assa Traoré, ce n'est pas de pleurer son frère, mais d'affirmer que sa mort est le résultat inéluctable d'une mécanique, les violences policières contre les minorités, que nous avons appris à identifier comme américaine
L'émoi est grand et la République tremble sur ses bases: Time Magazine a osé choisir Assa Traoré parmi ses «Guardians» 2020. Non contents d'avoir fait l'aveu de leur connivence avec l'islamisme, les médias anglophones remettent de l'huile sur l'autre brasier qui menace de ravager la France: l'antiracisme.
Après les manifestations de juin 2020 contre les violences policières, les hashtags #StopTraore, #GangTraore, #StopAuxTraore sont devenus les serpents des mers usées de Twitter: pas un jour ne passe sans qu'un quidam épris de justice et de transparence, n'écoutant que son courage, rappelle le casier judiciaire des frères Traoré.
Mais, depuis vendredi et l'annonce par Time Magazine de ses personnalités de l'année, on est passé à la vitesse supérieure. C'est le tocsin qui sonne.
Critiques en rafales
Time Magazine, dites-vous? Selon Jean Messiha, «un torchon qui a nommé Hitler homme de l'année 1933, Joseph Staline homme de l'année 1943 et l'ayatollah Khomeyni homme de l'année 1979». Ledit «torchon de la gauche américaine», ajoute l'éditorialiste-poète, «devrait être recyclé en papier toilette dans nos prisons remplies de diversité!»
Selon Guillaume Bigot, un vecteur de «l'impérialisme américain», dont Assa Traoré serait «la chienne de garde». Selon Gilles-William Goldnadel, un mélange de «Le Monde et Libé en pire», qui «en dit long sur l'état de la presse américaine» et permet de comprendre «le traitement de Trump durant quatre ans».
N'en jetez plus: comme les campus, les rédactions des grands quotidiens et hebdomadaires américains sont désormais le lieu d'une révolution conformiste, woke, dont le but ultime est de soumettre les peuples du monde entier à la «tyrannie du politiquement correct» et la «dictature des minorités». Soros, es-tu là?
L'acharnement personnel dont elle fait l'objet, la paranoïa et le soupçon qu'elle suscite au même titre que Rokhaya Diallo, saluée de son côté par Politico, ont quelque chose de pathologique. De quel malaise sont-ils la manifestation?
«L'ordre blanc»
Assa Traoré demande justice pour Adama, son frère, mort à la gendarmerie de Persan le 19 juillet 2016 après son interpellation à Beaumont-sur-Oise. Quatre ans plus tard, après une série d'expertises et de contre-expertises médicales, le stop-and-go de l'instruction, la lumière n'a toujours pas été faite par les autorités sur ce qui s'est passé ce jour-là. En août 2020, deux des trois magistrats chargés de l'affaire ont été mutés et le troisième a été dessaisi du dossier.
Au centre de celui-ci, il y a la technique du plaquage ventral, reconnu par l'un des gendarmes avant que leurs avocats réfutent l'utilisation du terme. Selon la contre-expertise diligentée par la famille en juin 2020, cette forme d'immobilisation serait à l'origine de la mort par asphyxie d'Adama Traoré.
«J'ai du mal à respirer»: c'est, d'après les premières déclarations des gendarmes aux enquêteurs, ce que la victime leur a dit avant de faire un malaise sur le trajet de la gendarmerie de Persan. C'est aussi un slogan du mouvement Black Lives Matter depuis la mort d'Eric Garner, en 2014: «I can't breathe». Et, plus personne ne l'ignore depuis le 25 mai 2020, ces mots sont parmi les derniers prononcés par George Floyd, le dos écrasé sous le genou du policier Derek Chauvin.
Ce que la France ne pardonne pas à Assa Traoré, ce n'est pas de pleurer son frère, mais d'affirmer que sa mort est le résultat inéluctable d'une mécanique, les violences policières contre les minorités, que nous avons appris à identifier comme américaine; c'est d'appliquer hors-sol la critique d'un système, l'ordre blanc, dont nous nous estimons préservés par les lois et les valeurs de la République.
IL Y A UNE HISTOIRE COMMUNE ENTRE AFRICAINS ET EUROPÉENS FAITE DE BRUTALITÉ MAIS AUSSI D'ÉCHANGES
La professeure d’histoire coloniale, Olivette Otele, a récemment publié « African Europeans », qui retrace la présence des Noirs en Europe depuis plus de deux mille ans. Elle y décrypte notamment la fabrique des préjugés raciaux
Le Monde Afrique |
Coumba Kane |
Publication 20/12/2020
Olivette Otele est professeure d’histoire coloniale à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. D’origine camerounaise, elle est la première femme noire à occuper la présidence d’une chaire d’histoire au Royaume-Uni. Elle vient de publier African Europeans, An Untold History (Hurst Publishers, non traduit), une synthèse inédite sur la présence des Noirs en Europe, du IIIe siècle avant Jésus-Christ à nos jours. Une histoire qui « ne peut pas être réduite à l’esclavage et à la colonisation, comme c’est souvent le cas », souligne-t-elle.
Quelle était la perception des Africains par les Européens sous l’Antiquité, période par laquelle débute votre ouvrage ?
Pour les Grecs, les Africains représentaient ceux qui vivaient au sud de la Méditerranée. Le bassin méditerranéen était perçu comme le centre d’échanges entre des populations différentes, et les Africains étaient des acteurs de ces interactions. Quant à l’empire romain, bien que brutal et esclavagiste, il entretenait une forme de multiculturalisme. Dans un parcours de vie, l’origine géographique et la couleur de peau jouaient souvent moins que l’ambition personnelle. C’est ainsi que Septime Sévère, né dans l’actuelle Libye [en 146], a pu devenir empereur à Rome et fonder une dynastie. Sans compter les nombreux penseurs qui ont marqué l’histoire européenne, à l’image de saint Augustin et Apulée, tous deux originaires d’Afrique du Nord.
Au Moyen Age, l’origine géographique semble d’ailleurs moins vecteur de préjugés raciaux que la religion…
Le rapport à l’islam de l’Europe chrétienne à l’époque médiévale illustre en effet cette prégnance des préjugés raciaux sur une base religieuse. Dans un contexte de rivalité entre ces deux monothéismes, en particulier autour de la Méditerranée, des attributs péjoratifs sont accolés aux musulmans. En France, au XIe siècle, dans le poème épique La Chanson de Roland, ils sont décrits comme « d’horribles animaux ». Mais tous les Européens n’étaient pas vus comme un bloc homogène. Les Irlandais, qui furent réduits en esclavage par les Vikings, étaient perçus par les Anglais comme des sauvages « à civiliser » et donc à dominer.
Quel fut le rôle de l’Eglise dans la fabrique des préjugés raciaux à l’égard des populations noires ?
L’Eglise entretenait une certaine ambivalence envers les Africains. Elle a permis l’émergence de saints noirs tout en associant la peau foncée à la couleur du mal. Le message véhiculé se résumait ainsi : en se repentant, on pouvait être sauvé, même en naissant noir. C’est ainsi qu’au XVIe siècle, l’Europe du Sud a vu apparaître un certain nombre de saints noirs, parmi lesquels les franciscains siciliens Benoît le More et Antonio da Noto. Ce dernier a vu le jour en Afrique du Nord dans une famille musulmane.
Après avoir été capturé par des pirates siciliens, il a été réduit en esclavage en Sicile, où il s’est converti au catholicisme et s’est distingué par sa piété. Malgré ce parcours de sainteté, son nom est tombé dans l’oubli, contrairement à celui de Benoît le More, né de parents subsahariens fervents chrétiens, et canonisé en 1807. Il est aujourd’hui le saint patron de Palerme.
Vous évoquez une très forte présence noire en Europe au XVIe siècle. A quoi est-elle due ?
La traite des Noirs n’était pas que triangulaire. Dès le XVe siècle, des captifs africains furent déportés dans des villes européennes, d’Amsterdam à Séville en passant par Venise et Lisbonne. Leurs maîtres chrétiens les achetaient à des intermédiaires arabes. Beaucoup étaient des hommes, contraints de travailler dans les champs et les fermes, notamment dans le sud de l’Italie. Avant la traite des Noirs en Europe, les riches familles du centre et du nord de l’Italie se procuraient des domestiques issues de l’actuelle Europe de l’Est, de la Russie et de l’Asie centrale. Mais après la chute de Constantinople, les esclaves africains devinrent plus nombreux. De cette forte présence noire en Europe, il reste des tableaux de la Renaissance, vrais témoins de l’époque.
Quand et comment mettre à disposition de tous le vaccin ? Quelles solutions pour stocker et assurer la chaîne du froid dans les zones les plus défavorisées ? Entretien avec Makhtar Diop, vice-président de la Banque Mondiale pour les infrastructures
Quand et comment mettre à disposition de tous le vaccin anti-COVID-19 ? Quelles solutions pour stocker et assurer la chaîne du froid dans les zones du monde les plus défavorisées ?
A l’heure où le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada administrent les premières injections, les pays pauvres seront-ils les grands oubliés de cette crise sanitaire, qui a débuté en Chine il y a tout juste un an ?
La Banque Mondiale se mobilise pour une distribution à grande échelle des vaccins. L’institution financière internationale, dont le siège est à Washington, prépare aussi les Etats à faire face aux répercussions économiques et sociales.
Makhtar Diop, vice-président de la Banque Mondiale pour les infrastructures répond aux questions de Dominique Laresche (TV5MONDE) et de Marie de Vergès (Le Monde).
COVID-19, LE MOT DE L'ANNÉE, MASCULIN ET FÉMININ À LA FOIS
Vous dites « le » ou « la Covid-19 » ? Le mot de l’année, un nom mutant de maladie adoubé par des fonctionnaires internationaux, n’arrive pas à se décider en français entre masculin et féminin
Vous dites « le » ou « la Covid-19 » ? Le mot de l’année, un nom mutant de maladie adoubé par des fonctionnaires internationaux, n’arrive pas à se décider en français entre masculin et féminin.
« Nous linguistes, on attend en bons darwiniens que des deux formes l’une l’emporte sur l’autre », affirme Yannick Chevalier, maître de conférences à l’université Lumière de Lyon.
L’Histoire retiendra que le terme, qui désigne l’affection provoquée par le virus SARS-CoV-2, est né au monde le 11 février 2020, dans un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé. Cette maladie avait été découverte depuis plus d’un mois, à Wuhan (Chine), sans avoir d’appellation officielle partagée par tous.
« Le mot est constitué par le Comité international de taxonomie des virus, dont c’est le rôle de déterminer ces noms. Mais celui de Covid-19 est véritablement consacré par l’OMS », explique à l’AFP la linguiste Delphine Jouenne, qui a créé une agence de marketing.
Covid vient de l’anglais « COronaVIrus Disease » (maladie à coronavirus), le « 19" précisant que la maladie est apparue en 2019. Et l’OMS, tout de suite, écrit « la COVID-19 », au féminin, tout en majuscules.
C’est donc un acronyme étranger, conçu pour servir dans le plus de langues possible, et que le français n’adopte pas sans accroc. Sa typographie fluctue, entre « COVID » et « Covid ». Son genre aussi va vite devenir incertain.
« Diktat » de l’Académie française
Comme la grande majorité des mots importés qui ne sont pas clairement masculins ou féminins (bermuda, camping, goulag, karma, sauna, sushi, etc.), il est d’abord masculin dans le langage courant: « le Covid-19 ». En France du moins.
Le 6 mars, l’Office québécois de la langue française tranche en faveur du féminin. Tout comme le gouvernement fédéral canadien ensuite. « La désignation COVID-19 est de genre féminin, étant donné que le “D’ de “COVID” désigne le mot de base “disease” (“maladie” en français) », lit-on dans sa banque de données terminologiques.
L’Académie française met longtemps à intervenir, pour tenter de rectifier ce masculin qui s’est solidement implanté. Le 7 mai, elle met en ligne un article qui recommande de « dire la covid 19" (curieusement sans trait d’union ni majuscule), « puisque le noyau est un équivalent du nom français féminin maladie ».
« Ce diktat a eu quelques effets. Il a fait rire dans un premier temps, et puis à la rentrée de septembre, moment où les médias réfléchissent à leurs pratiques rédactionnelles, des journalistes ont suivi: la Covid », selon Yannick Chevalier.
Flottement en francophonie
Dans les autres pays francophones, dont la Belgique, la Suisse ou les pays africains, qui n’ont pas d’institution de normalisation du français, on observe un flottement.
Le Temps, journal de Lausanne, constatait mi-mai: « L’Académie française s’appuie sur l’exemple québécois pour plaider en faveur de “la” Covid-19. Problème, en Europe francophone, l’usage “du” Covid s’est imposé ». Chez les institutions confédérales comme cantonales suisses, le masculin prime encore aujourd’hui.
En Belgique, pays d’une forte complexité administrative, certaines administrations préfèrent le féminin, comme le Service public fédéral de santé publique, d’autres le masculin, comme le ministère des Affaires étrangères.
La majorité des gouvernements en Afrique, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou les deux Congo, disent « le Covid ». Mais celui du Mali « la Covid ». Sur le site internet du gouvernement en Tunisie, les deux cohabitent.
Le Canada se distingue comme le seul pays où le féminin domine quasi exclusivement.
Chez une même personne, on peut trouver les deux, comme chez Delphine Jouenne, qui publie « Un bien grand mot », sur les « mots de l’année ».
« Dans le livre, j’ai dû mettre la Covid, parce qu’on peut difficilement faire un ouvrage sur la langue française en ignorant la norme de l’Académie. Mais je vous avoue qu’à l’oral je dis le Covid. Je suis l’usage, et tous les linguistes vous le diront: l’usage fait loi », raconte-t-elle.
Et d’après son confrère Yannick Chevalier, ce masculin a des chances de l’emporter en France. « Pour moi ça va être le Covid, parce que c’est comme ça que c’est arrivé. Le mot renvoie à une expérience traumatique, et quand un mot est chargé d’investissements affectifs aussi forts, on peut difficilement le changer ».
3174 MIGRANTS ONT TROUVÉ LA MORT EN 2020 SELON L’OIM
Les chiffres sont effarants. Ils font froid dans le dos. Selon l’organisation internationale pour les migrants, ce sont 3174 migrants qui sont décédés le long des différents itinéraires migratoires dans le monde cette année.
Les chiffres sont effarants. Ils font froid dans le dos. Selon l’organisation internationale pour les migrants, ce sont 3174 migrants qui sont décédés le long des différents itinéraires migratoires dans le monde cette année. Il s’agit d’une baisse de près de 2000 morts par rapport aux 5 327 décès recensés par l’OIM en 2019.
Cependant, précise l’OIM, la baisse du nombre de décès de migrants enregistrés n’indique pas nécessairement que le nombre de vies perdues a réellement diminué en 2020. Car la pandémie de Covid 19 remet également en question la capacité de l’OIM à rassembler des données sur les décès pendant la migration et à surveiller des itinéraires spécifiques.
En sus, l’OIM indique avoir eu connaissance d’au moins 14 naufrages invisibles ayant fait au moins 600 victimes et qui n’ont pas été inclus dans les dossiers de cette année.
LE LIBRE-ÉCHANGE EN AFRIQUE, UNE RÉALITÉ ENCORE LOINTAINE
L'économie du continent ne pèse que 3% de l'économie mondiale et est en outre morcelée entre 55 systèmes économiques différents ce qui constitue un "énorme frein" à sa croissance
Censée devenir l'espace commercial le plus peuplé du monde à compter de janvier, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec) est une réalité encore lointaine, selon Jakkie Cilliers, expert sud-africain à l'Institut d'études sur la sécurité à Pretoria.
"Ca va prendre du temps", met en garde le chercheur. Actuellement, seulement 16% des échanges commerciaux du continent se font entre pays africains.L'ambition de la Zlec est de faire passer ces échanges à 60% d'ici 2034 entre les 55 pays membres de l'Union africaine, qui représentent 1,2 milliard de personnes.
Le lancement des échanges commerciaux dans ce cadre, retardé en raison de la crise du Covid-19 et d'âpres négociations entre les pays signataires sur la suppression des droits de douane, est prévu en janvier.
Mais l'application effective du principe de libre-échange à l'échelle du continent prendra "plusieurs années", selon Jakkie Cillers: "de nombreux points sur les droits de douanes sont encore en négociations entre les différents pays".
L'idée est que l'accord, déjà ratifié par 34 Etats, soit opérationnel "d'ici 2034 avec la suppression d'environ 97% des taxes douanières".
Rassembler les marchés d'une cinquantaine de pays, à des niveaux de développement différents sur le continent le plus pauvre du monde, ne se fera pas en un coup de baguette magique, explique M. Cilliers.
- Sortir du "modèle colonial" -
Tout d'abord, "les 55 membres de l'Union africaine n'ont pas tous ratifié l'accord, mais tous les pays clés l'ont fait dont le Nigeria", premier marché d'Afrique avec quelque 200 millions d'habitants.
Mais "les négociations commerciales sont extrêmement complexes car chaque accord sur les taxes douanières doit être négocié" entre pays membres.
Ensuite, il faut résoudre la question des rapports entre la nouvelle Zlec et les huit Communautés économiques régionales (CER) existantes.
Les accords commerciaux signés avec l'Europe, la Chine et les États-Unis sont encore un autre obstacle à surmonter.En juillet, les États-Unis ont par exemple ouvert des négociations avec le Kenya.
Enfin, "la corruption dans certains gouvernements, la lourdeur de l'administration et le manque de moyens seront un défi pour la mise en œuvre" du projet, soutenu par l'Union africaine, souligne M. Cilliers.
L'Afrique "est restée prise au piège d'un modèle économique colonial", selon le secrétaire général de la Zlec, Wamkele Mene. Pour en sortir, elle doit mettre en œuvre presque "de manière agressive" le nouvel accord.
L'économie du continent ne pèse que 3% de l'économie mondiale et est en outre morcelée entre 55 systèmes économiques différents ce qui constitue un "énorme frein" à la croissance du continent, estime M. Cilliers.
Avec cet accord, "l'idée est de construire des relations à l'échelle régionale et permettre aux Africains d'échanger des produits de base, mais aussi davantage de produits à valeur ajoutée", explique-t-il.
Si elle atteint ses objectifs, la Zlec permettra de sortir 70 millions d'Africains de la pauvreté et 30 millions d'une situation d'extrême pauvreté d'ici 2035, selon la Banque mondiale.
PIERRE BUYOYA EST MORT
L'ancien président du Burundi (1987-1993 et 1996-2003) est décédé à Paris à l'âge de 71 ans du Covid-19
L'ancien président du Burundi Pierre Buyoya (1987-1993 et 1996-2003) est décédé à Paris à l'âge de 71 ans du Covid-19, a-t-on appris vendredi auprès de plusieurs de ses proches.
"Le président Pierre Buyoya est mort cette nuit à Paris.Il avait le Covid-19", a déclaré à l'AFP un membre de sa famille qui a requis l'anonymat.
Plusieurs autres proches ont confirmé le décès de M. Buyoya, qui a également occupé le poste de Haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel de 2012 à fin novembre de cette année.
M. Buyoya "avait été hospitalisé mercredi de la semaine passée (9 décembre, ndlr) dans un hôpital de Bamako où il avait été placé sous respirateur", a précisé à l'AFP le membre de sa famille.
"Il a été évacué sur Paris hier", jeudi en début d'après-midi, "son avion a fait une escale et est arrivé en France dans la nuit.Il est décédé dans une ambulance qui l'amenait dans un hôpital parisien pour des soins", a précisé cette source.
En octobre, M. Buyoya avait été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour l'assassinat en 1993 de son prédécesseur Melchior Ndadaye.
L'ex-président avait dénoncé "un procès politique mené de manière scandaleuse" et avait démissionné fin novembre de son rôle d'envoyé spécial de l'UA pour "laver (son) honneur".
M. Buyoya, Tutsi issu d'un milieu modeste, a d'abord fait sa carrière dans l'armée avant de devenir président à la suite d'un coup d'Etat contre Jean-Baptiste Bagaza, lui-aussi un Tutsi, sur fond de grogne dans l'armée.
Pendant son premier mandat, il s'emploie à ouvrir l'espace démocratique au Burundi, un processus qui débouche en 1993 sur l'élection à la tête du pays de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu du Burundi et premier hutu à accéder au pouvoir.Les Hutu représentent environ 85 % de la population du Burundi.
Il revient au pouvoir en 1996, encore à la faveur d'un coup d'Etat, et alors que le Burundi est plongé dans une guerre civile meurtrière.
Il signera en 2000 les Accords d'Arusha, qui visent à mettre un terme à la guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006), et quitte le pouvoir en 2003 conformément à ces accords.
ETO'O AGACÉ POUR L'ABSENCE DE JOUEURS AFRICAINS DANS LES ÉQUIPES DE RÊVE DU BALLON D'OR
Sur les 33 joueurs, on compte des Sud-Américains évidemment, de très nombreux Européens, mais aucun Africain, tels que George Weah, Ballon d'or 1995, ou Roger Milla. Ce qui a visiblement énervé l'ancien joueur camerounais
Si le Ballon d'or ne sera pas décerné en 2020, compte tenu de la crise sanitaire et des perturbations du calendrier footballistique, France Football - organisateur de l'événement - a tout de même décidé de marquer le coup, en révélant cette semaine une "dream team", la meilleure équipe de l'histoire, établie à partir des votes des 140 jurés habituels aux quatre coins du monde.
L'hebdomadaire français a même dressé deux onze de légende "bis", toujours en tenant compte des votes des observateurs. Mais, comme l'a fait remarquer un journaliste mauritanien sur les réseaux sociaux, une absence peut interpeller: celle de tout joueur africain.
Emmanuel Macron, a été testé positif au Covid-19 jeudi, a annoncé l'Élysée. Conformément aux consignes sanitaires, celui-ci "s'isolera pendant sept jours".
Emmanuel Macron, a été testé positif au Covid-19 jeudi, a annoncé l'Élysée. Conformément aux consignes sanitaires, celui-ci "s'isolera pendant sept jours". Cas contacts, le Premier ministre Jean Castex, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, ainsi que la Première dame, Brigitte Macron, se placent à l'isolement.
Emmanuel Macron a été testé positif au Covid-19, jeudi 17 décembre, et va s'isoler pendant sept jours, a annoncé l'Élysée.
Après le diagnostic établi par "des tests RT-PCR réalisés dès l'apparition de premiers symptômes", le chef de l'État "s'isolera pendant sept jours [mais] continuera de travailler et d'assurer ses activités à distance", ajoute la présidence dans un communiqué.
Le voyage d'Emmanuel Macron au Liban prévu mardi et mercredi est donc annulé, a précisé l'Élysée. Il devait passer un réveillon avec les militaires français de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, et rencontrer de nouveau les dirigeants libanais.