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6 mai 2025
International
AUDIO
LA DÉMOCRATIE AMÉRICAINE DANS L'OPPROBRE
Trump a poussé le bouchon un peu plus loin dans la défiance des institutions mercredi en encourageant ses partisans à envahir le congrès réuni pour entériner l'élection de Biden. L'analyste politique, René Lake revient pour VOA sur ces événements inédits
L’assaut des partisans du président Donald Trump contre le Capitole a été dénoncé par plusieurs personnalités ici aux Etats-Unis, d’anciens présidents comme Bill Clinton et Georges Bush à des dirigeants de grandes compagnies américaines. Les évènements à Washington ont aussi suscité des réactions sur le plan international.
Pour une analyse, Abdourahmane Dia a joint ici à Washington l’analyste politique Rene Lake
TWITTER ET FACEBOOK SUSPENDENT TRUMP
Les plateformes ont temporairement bloqué le compte du président sortant et Twitter l'a même menacé de suspension permanente, une mesure sans précédent décidée mercredi dans la foulée des violences au Capitole par les partisans du milliardaire républicain
Twitter et Facebook ont dégainé une arme que les anti-Trump n'espéraient plus: les plateformes ont temporairement bloqué le compte du président sortant, et Twitter l'a même menacé de suspension permanente, une mesure sans précédent décidée mercredi dans la foulée des violences au Capitole par les partisans du milliardaire républicain.
Donald Trump tente depuis des mois de jeter le discrédit sur la présidentielle du 3 novembre dernier, et n'a pas cessé de dénoncer des élections "truquées". Il avait prévenu qu'il tenterait d'empêcher le Congrès de certifier officiellement mercredi la victoire de Joe Biden, et certains de ses partisans l'ont pris au mot, envahissant l'assemblée dans un climat insurrectionnel.
Twitter a retiré trois tweets du président, dont une vidéo où il appelait les manifestants à "rentrer chez eux" mais où il déclarait aussi sans preuves que l'élection avait été "volée".
C'est la première fois que la plateforme enlève des tweets du chef d'Etat pour des raisons autres que les droits d'auteur. D'ordinaire, elle se contente de masquer ou d'ajouter des avertissements aux messages problématiques, relevant de la désinformation ou attaquant le processus démocratique, notamment.
C'est surtout la première fois qu'elle bloque le compte aux 88 millions d'abonnés, central dans la stratégie de communication du milliardaire républicain.
"Le compte de @realDonaldTrump sera bloqué pendant douze heures après le retrait de ces tweets. Si ces tweets ne sont pas supprimés (par leur auteur, ndlr), le compte restera bloqué", a expliqué le réseau sur son compte dédié à la sécurité.
- Mesures d'urgence -
Facebook et YouTube ont également retiré la vidéo ambivalente du président.
"C'est une situation d'urgence et nous prenons des mesures d'urgence appropriées, y compris le retrait de la vidéo du président Trump (...) qui, au final, contribue au risque de violence au lieu de le diminuer", a expliqué mercredi après-midi Guy Rosen, un des vice-présidents de Facebook, en charge de l'intégrité de la plateforme.
Plus tard, Facebook a emboîté le pas à Twitter, suspendant son compte pour 24 heures sur la plateforme et aussi sur l'application Instagram.
"Nous avons déterminé deux infractions à nos règles sur la page du président Donald Trump", a expliqué la communication du groupe californien sur Twitter. "Cela signifie qu'il perd la capacité de poster sur la plateforme pendant cette période".
Les échanges étaient survoltés mercredi sur les réseaux sociaux, où la manifestation et l'invasion du Capitole ont été relayées en direct.
Les entreprises californiennes ont tenté de parer au plus pressé. Twitter a réduit la portée des messages encourageant la violence - ils ne pouvaient pas être retweetés ou "aimés". YouTube a retiré les directs montrant des émeutiers avec des armes à feu ou tenant des propos inflammatoires.
Guy Rosen s'est dit "horrifié" par les événements du jour dans un communiqué où il explique que ses équipes ont cherché et retiré tous les contenus appelant de près ou de loin à la violence.
Mais les réseaux ont été largement critiqués pour leur lenteur qui a parfois été perçue comme de la complaisance par une partie de la société civile. De nombreux observateurs accusent les plateformes d'avoir laissé le président sortant et ses partisans violents organiser leur rassemblement grâce à leurs services.
- "Trop peu, trop tard" -
"C'est trop peu, trop tard", a réagi dans un communiqué l'organisation militante anti-Facebook baptisée "Real Facebook Oversight Board" ("Véritable Conseil de surveillance de Facebook").
"24 heures, ça ne suffit pas. Il reste 13 jours jusqu'à l'investiture du président élu Joe Biden, autant d'occasions pour Trump de semer le chaos".
"Hey Mark Zuckerberg, Jack (Dorsey), Susan Wojcicki et Sundar Pichai - Donald Trump a provoqué une attaque violente contre la démocratie américaine", a tweeté le comédien engagé Sacha Baron Cohen, interpellant les patrons de Facebook, Twitter, YouTube et Google.
Les relations entre Donald Trump et les réseaux sociaux se sont tendues depuis mai dernier, quand Twitter a commencé a épinglé certains de ses messages enfreignant son code de conduite.
Le locataire de la Maison blanche et son camp les accusent de "censure" et ont tenté de prendre des mesures de rétorsion, en s'attaquant par exemple à la loi qui protège leur statut juridique d'hébergeur (au lieu d'éditeur).
Plusieurs études ont pourtant montré que la droite américaine était bien présente et très efficace sur les réseaux sociaux.
Certains internautes farouchement pro-Trump fréquentent en outre assidûment des plateformes conservatrices, comme Parler, où fleurissaient mercredi les messages de soutien aux émeutiers du Capitole.
LE JARAAF ÉLIMINE LE FC SAN PEDRO
L’équipe du Jaraaf de Dakar s’est qualifiée au 2-ème tour de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), après sa victoire 2-1 aux dépens du FC San Pedro de Côte d’Ivoire, mercredi à Abidjan
Dakar, 6 jan (APS) – L’équipe du Jaraaf de Dakar s’est qualifiée au 2-ème tour de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), après sa victoire 2-1 aux dépens du FC San Pedro de Côte d’Ivoire, mercredi à Abidjan, la capitale ivoirienne.
L’équipe de la Médina avait perdu 0-1 la manche aller de la confrontation entre les deux équipes, le 23 décembre dernier, au stade Lat Dior de Thiès.
Le représentant sénégalais, avec cette victoire, obtient son ticket pour le deuxième tour préliminaire additionnel ou tour de cadrage de la Coupe de la CAF.
Peu avant la rencontre gagnée par son équipe à Abidjan, le secrétaire du Jaraaf de Dakar, Léonard Diagne, avait fait part de l’ambition des joueurs du club de la Médina de s’inspirer de Teungueth FC, qui avait déjoué tous les pronostics la veille en éliminant le Raja de Casablanca (Maroc), demi-finaliste de la Ligue africaine des champions 2020.
Le tirage au sort de ce tour de barrage concerne les vainqueurs du 2e tour préliminaire de la Coupe de la CAF et les perdants du 2-ème tour préliminaire de la Ligue des champions de la CAF.
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DES SUPPORTERS DE TRUMP ENVAHISSENT LE CONGRÈS
Des centaines de manifestants favorables au président Trump ont envahi mercredi le Capitole à Washington dans un climat insurrectionnel. La session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Biden à la présidentielle a été interrompue
Des centaines de manifestants favorables au président Donald Trump ont envahi mercredi 6 janvier 2021 le Capitole à Washington dans un climat insurrectionnel. La session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle a été interrompue. Un couvre-feu est entré en vigueur à 18 heures heure locale à Washington. Suivez les évènements.
La femme blessée par balle dans le Capitole est décédée, indique la police citée par l'Agence France-Presse. "Le bâtiment est sécurisé après 4 heures de chaos. Les forces de l’ordre tentent de vider les rues calmement", indique Élisabeth Guédel, la correspondante de TV5MONDE aux États-Unis, sur son compte Twitter.
Twitter va limiter la portée des tweets qui encouragent la violence au Capitole
Twitter a indiqué mercredi qu'il réduisait la portée des messages encourageant les actes violents en cours au Capitole qui ont interrompu la séance consacrée à la certification des résultats de la présidentielle.
Ces tweets "ne pourront pas être retweetés ou +aimés+, et on ne pourra pas y répondre", a précisé le réseau social qui avait déjà pris de nombreuses mesures pour encadrer les échanges pendant une élection sous tension.
Violences au Capitole : les réactions internationales
"Honteuses", "choquantes", "préoccupantes": les violences qui se sont produites mercredi soir à Washington, avec l'irruption de manifestants pro-Trump au Capitole, ont été condamnées par les dirigeants mondiaux, qui ont dénoncé une "attaque contre la démocratie" et appelé au respect du résultat de l'élection présidentielle.
Voici les principales réactions:
Royaume-Uni
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé des "scènes honteuses", et appelé à une transition "pacifique et ordonnée" du pouvoir vers le démocrate Joe Biden.
"Rien ne peut justifier ces tentatives violentes pour faire échouer la transition légale et conforme du pouvoir", a jugé de son côté le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab.
Allemagne
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a appelé les partisans de Donald Trump à "cesser de piétiner la démocratie", ajoutant que "les paroles incendiaires se muent en actions violentes".
Le ministre des Finances et vice-chancelier Olaf Scholz a condamné les "images inquiétantes" de Washington, dénonçant "une attaque insupportable contre la démocratie".
France
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a condamné "une atteinte grave contre la démocratie". "La volonté et le vote du peuple américain doivent être respectés", a-t-il ajouté.
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a envoyé pour sa part ses "pensées démocratiques et amicales" aux parlementaires américains empêchés de siéger après l'irruption des manifestants pro-Trump.
Union européenne
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dénoncé un "assaut inédit contre la démocratie américaine" et appelé au respect du résultat de l'élection présidentielle.
"Assister aux scènes de ce soir à Washington est un choc. Nous comptons sur les Etats-Unis pour permettre un transfert de pouvoir pacifique à Joe Biden", a déclaré pour sa part le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter.
Le président du Parlement européen David Sassoli a, lui, qualifié de "profondément préoccupantes" les scènes qui se sont déroulées au Capitole. "Les votes démocratiques doivent être respectés", a-t-il ajouté.
Otan
Le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a dénoncé des "scènes choquantes", et appelé au respect du résultat de la présidentielle remportée par Joe Biden.
Irlande
Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a rappelé "le lien profond" de son pays avec les Etats-Unis, disant observer les événements à Washington avec "beaucoup d'inquiétude et de consternation".
"Scènes choquantes et profondément tristes à Washington DC, que l'on doit nommer pour ce qu'elles sont: une agression délibérée de la démocratie par un président sortant et ses supporters", a condamné le ministre des Affaires étrangères irlandais Simon Coveney.
Pays-Bas
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a qualifié d'"horribles" les images de Washington, et appelé Donald Trump à "reconnaître Joe Biden comme le futur président aujourd'hui".
Norvège
"Ce que l'on voit en ce moment à Washington est une attaque totalement inacceptable contre la démocratie aux Etats-Unis. Le président Trump a la responsabilité d'arrêter cela. Images effrayantes, incroyable que ce soit les Etats-Unis", a réagi la Première ministre norvégienne Erna Solberg.
Réactions aux États-Unis
Des grandes entreprises américaines appellent Trump à "mettre fin au chaos"
Le lobby Business Roundtable, qui représente les plus grandes entreprises américaines, a appelé mercredi Donald Trump à intervenir pour mettre fin aux violences en cours au Capitole, causées par des partisans du président sortant pendant une séance consacrée à la certification des résultats de la présidentielle.
"Le chaos dans la capitale de la nation est la conséquence d'efforts illégaux pour changer les résultats légitimes d'une élection démocratique. Le pays mérite mieux", a fustigé le groupe. "Business Roundtable appelle le président et les autorités à mettre fin au chaos et à faciliter une transition politique pacifique".
L'ancien président Bush junior
L'ex-président condamne l'"insurrection" au Capitole, digne d'une "république bananière".
Une attaque "sans précédent", pour Joe Biden
Lors d'une allocution au ton grave, le prochain président démocrate a dénoncé une attaque "sans précédent" contre la démocratie américaine. Il a appelé Donald Trump à s'exprimer "immédiatement" à la télévision pour réclamer "la fin du siège" du Capitole et dénoncer cette "insurrection".
Dans une série de tweets, Donald Trump a demandé à ses partisans de se tenir à l'écart de la violence, avant de leur demander finalement, dans une courte vidéo, de "rentrer chez eux".
Des militaires de la Garde nationale ont été envoyés à Washington où la maire, Muriel Bowser, a imposé un couvre-feu à partir de 18H00 locales (23H00 GMT).
"Nous reprenons la Chambre", "c'est notre parlement", a déclaré à l'AFP un manifestant anonyme, dans des scènes de chaos qui semblaient inimaginables au sein de la première puissance mondiale.
Peu après la fin d'un discours particulièrement virulent de Donald Trump dénonçant des élections "truquées" et promettant de ne jamais concéder sa défaite, certains de ses sympathisants ont pénétré dans le célèbre bâtiment abritant le Sénat et la Chambre des représentants.
Une femme a été blessée par balle à l'intérieur du Capitole, selon plusieurs médias américains.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter d'évacuer les manifestants pro-Trump qui ont envahi la scène installée pour la prestation de serment de Joe Biden le 20 janvier.
De très nombreuses voix se sont élevées à Washington pour dénoncer l'attitude du président américain, accusé d'avoir soufflé sur les braises en refusant de reconnaître sa défaite et en relayant pendant des semaines des théories du complot sur de supposées fraudes électorales.
"Le président incite au terrorisme intérieur", a déploré sur Twitter l'élu démocrate du Wisconsin Mark Pocan, évoquant "un triste jour pour l'Amérique".
Les manifestants ont fait irruption lors des débats de la Chambre des représentants, ont investi les terrasses du capitole et provoqué l'évacuation des bâtiments du Congrès, peu après que le vice-président Mike Pence eut annoncé qu'il ne pourrait pas s'opposer à la certification de la victoire de Joe Biden.
Dans une lettre publiée quelques minutes avant l'ouverture de la session du Parlement américain, Mike Pence avait expliqué que les "contraintes" de la Constitution ne lui permettaient pas de modifier les résultats du scrutin du 3 novembre, tels que transmis par les Etats.
Le vice-président répondait ainsi directement à Donald Trump, dont il a été le fidèle lieutenant pendant les quatre dernières années.
Dans un geste extraordinaire qui restera probablement dans les livres d'histoire, le milliardaire républicain avait choisi de défier le Congrès en réunissant des dizaines de milliers de ses supporteurs à Washington.
"Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l'élection", avait-il lancé. "S'il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays", a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il doutait de l'attitude de son numéro deux.
Avant que les débats ne sombrent dans la confusion, Mike Pence avait bien commencé à présider la session conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat qui doit officialiser le vote de 306 grands électeurs en faveur de Joe Biden contre 232 pour Donald Trump.
Selon la Constitution, son rôle consiste à "ouvrir" les certificats envoyés par chacun des 50 Etats pour transmettre les votes de leurs grands électeurs. Seuls les élus peuvent contester les résultats dans certains Etats.
Dès le début de la session, des républicains ont émis des objections aux résultats de l'élection dans l'Etat d'Arizona. Les deux chambres se sont alors séparées pour en débattre.
De plus en plus isolé, le président Donald Trump s'en est pris avec virulence mercredi à son propre camp républicain juste avant que le Congrès n'entérine la victoire de Joe Biden.
Les ténors républicains sont "faibles" et "pathétiques", a-t-il lancé sous un ciel chargé de lourds nuages, à des dizaines de milliers de partisans
"Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais" la défaite, a-t-il martelé.
Mais son obstination à contester l'élection de Joe Biden divise le parti républicain.
"Spirale mortelle"
"Si cette élection était invalidée sur la base de simples allégations des perdants, notre démocratie entrerait dans une spirale mortelle", lui a rétorqué Mitch McConnell, le chef des républicains au Sénat.
Le chef des démocrates Chuck Schumer de son côté a estimé que les républicains soutenant Donald Trump s'associaient à "une tentative de coup d'Etat".
Élection sénatoriale en Géorgie remportée par les démocrates
Ces violents incidents sont intervenus au lendemain d'élections partielles en Géorgie. Les démocrates se sont assurés mercredi 6 janvier du contrôle du Sénat américain après la victoire de Jon Ossoff dans la deuxième sénatoriale cruciale de Géorgie face au républicain David Perdue, selon plusieurs médias américains cités par l'AFP.
Le candidat démocrate Raphael Warnock a battu la sénatrice républicaine Kelly Loeffler et est entré dans l'histoire en devenant le premier sénateur noir élu dans cet Etat du Sud traditionnellement conservateur.
Ces victoires, ainsi que le contrôle de la Chambre des représentants, assurent au président élu Joe Biden de pouvoir imprimer sa politique de façon plus profonde et efficace.
Les démocrates auront 50 sièges au Sénat, comme les républicains. Mais comme le prévoit la Constitution, la future vice-présidente Kamala Harris aura le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate.
Les républicains, après avoir perdu la Maison Blanche, voient ainsi la prestigieuse chambre haute leur échapper.
par Hamidou Anne
UN PETIT PAS POUR ISSOUFOU, UN GRAND PAS POUR LE NIGER
Trois décennies après La Baule et deux après le marqueur temporel de 2000, il y a un nouveau printemps démocratique à inventer. Cette nouvelle décennie doit féconder des ruptures et des transmutations politiques
Pour un enfant des années 80, l’an 2000 était un lointain futur. Dakar sera comme Paris. Les voitures seront comme dans le fameux film de science-fiction Total recall avec Schwarzenegger. Deux décennies après le basculement de 2000, la technologie révolutionne l’époque. Les réseaux sociaux se sont incrustés au cœur du corps social. Les progrès démocratiques ont été formidables dans beaucoup de pays. La Gambie n’est plus une dictature. Le Rwanda est devenu un pays de référence. Le Liberia a élu à sa tête successivement une femme et un ancien footballeur professionnel.
Partout sur le continent, une nouvelle conscience politique émerge après des décennies d’atrophie. La conquête de la souveraineté dans les années 60 avait généré une jeunesse à l’avant-garde du combat pour la dignité. L’Anc en Afrique du Sud, L’Istiqlal au Maroc, le Rda en Côte d’Ivoire, la Zanu au Zimbabwe ont été des outils importants dans la formation d’une génération de militants pour l’indépendance et le panafricanisme. Le Pai, créé en 1957, a été un creuset pour des milliers de jeunes qui se battaient pour un idéal de souveraineté et de progrès social.
Ce «monde d’avant» du militantisme, des puissantes causes et des grands desseins a cédé la place à une conception différente de la politique. Les raisons de ce reflux sont nombreuses, et il serait présomptueux de vouloir les citer ici. Mais la pratique politique en Afrique, celle qui érige la vision transformatrice au rang de socle, n’a pas résisté à la deuxième génération de leaders. Cette génération, d’une médiocrité rare, a sabordé les acquis des Pères fondateurs et a ouvert la voie à une politique dite politicienne, celle qui remplace l’idéal par l’avoir, la conviction par la tortuosité, la légèreté par la gravité qu’impose le service à la Nation. Cette génération des ajustements structurels et de la prédation est symbole du renoncement et de l’inanité.
Trois décennies après La Baule et deux après le marqueur temporel de 2000, il y a un nouveau printemps démocratique à inventer. Cette nouvelle décennie doit féconder des ruptures et des transmutations politiques. Le continent est un bassin de jeunesses dynamiques qui rêvent d’une vie meilleure. Il suffit d’observer l’engouement de ces derniers auprès des leaders radicaux pour comprendre qu’ils ont soif de changement. Il faut assouvir cette soif en renforçant l’inclusion des jeunes dans les espaces publics et en quittant cette démocratie institutionnelle pour ouvrir le chapitre d’une démocratie d’opinion inclusive.
Le politique gouverne l’économie. Les performances économiques sont vaines si nous ne construisons pas une société politique forte et dévouée à la prise en charge des préoccupations des citoyens en matière de participation aux affaires publiques. La Libye fut un champion de la redistribution directe des revenus du pétrole.N’empêche, bien avant l’assaut final franco-britannique, le régime a périclité, car n’ayant pu apporter des réponses à l’exigence de respiration démocratique des Libyens. Zoon politikon, disait Aristote. Animal politique, l’homme s’épanouit dans une société politique régie par le droit. Le confiner aux plaisirs du ventre, c’est le déshumaniser. Il est nécessaire pour les hommes politiques africains d’observer une mutation, de prendre conscience des valeurs que doit incarner l’exercice de l’Etat, c’est à dire ce sens du sacerdoce, du sacrifice au service à la communauté. Il n’est plus possible de gouverner des jeunes Africains connectés, ouverts et exigeants sans une capacité à se réinventer et à s’adapter aux défis actuels d’un continent qui change à une fulgurante vitesse.
La démocratie est un processus jamais achevé. Il suffit de suivre les ultimes suppliques de Trump appelant à la fraude en Géorgie pour s’en rendre compte. Le chemin est encore long en Afrique, mais des raisons de cultiver l’espoir existent pour ce «monde d’après» durant lequel une élection sera banale. Après une sombre année 2020, le Niger est le premier rayon d’espoir que nous offre 2021. Mahamadou Issoufou part au terme de son second mandat et laisse l’histoire s’écrire dans ce pays qui a connu un passif difficile après de nombreux coups d’Etat. L’apprentissage démocratique est complexe, parfois douloureux, mais Issoufou rend un grand service à son pays.
Avec l’organisation d’une élection à laquelle il ne participe pas, il part avec les honneurs. C’est ainsi qu’un homme politique rentre dans l’histoire. Par un petit pas pour lui qui signifie un grand pas pour sa Nation.
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QUAND TRUMP FAIT PRESSION SUR UN OFFICIEL POUR MODIFIER LES RÉSULTATS ÉLECTORAUX
Dans un enregistrement rendu public par le Washington Post, le président américain demande au secrétaire d'État de Géorgie de modifier les résultats de la présidentielle en sa faveur
France 24 Avec AFP et Reuters |
Publication 04/01/2021
Le président américain Donald Trump a fait pression sur un responsable électoral de l'État de Géorgie pour tenter d'obtenir une modification du résultat local du scrutin présidentiel du 3 novembre, selon un enregistrement audio que s'est procuré le Washington Post et publié dimanche.
"Tout ce que je veux, c'est trouver 11 780 bulletins". C'est la voix du président Trump qui prononce cette requête aux allures de coup de pression lors d'un coup de téléphone à Brad Raffensperger, l'élu républicain en charge des élections dans l'État de Géorgie.
L'enregistrement audio publié par le Washington Post, dimanche 3 janvier, montre comment le président américain, qui refuse toujours de concéder sa défaite à la présidentielle du 3 novembre, alterne pressions et cajoleries pour convaincre son interlocuteur de modifier les résultats du scrutin présidentiel dans l'État de Géorgie.
"Il n'y a pas de mal à dire que vous avez recalculé", lui a-t-il notamment déclaré, selon un enregistrement de la discussion réalisé à son insu et rendu public par le Washington Post, puis d'autres médias.
Donald Trump : "Il n'y a pas de mal à dire que vous avez recalculé"
"Tout ce que je veux, c'est trouver 11 780 bulletins (...) parce que nous avons gagné cet État", a-t-il justifié, alors que la victoire du démocrate Joe Biden en Géorgie avec environ 12 000 voix d'écart a été confirmée par un recomptage et des audits.
Invoquant des "rumeurs" de fraudes, Donald Trump a jugé, d'une voix étranglée par l'émotion, "injuste que l'élection (lui) ait été volée".
"Vous savez ce qu'ils ont fait et vous n'en parlez pas: c'est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c'est un gros risque pour vous", a-t-il ajouté, menaçant.
Brad Raffensberger, qui était accompagné d'un avocat de l'État, n'a pas cédé. "Nous pensons que nos chiffres sont bons", a-t-il sobrement rétorqué.
Onde de choc à Washington
La diffusion de cet enregistrement, que la Maison Blanche n'a pas souhaité commenter, a immédiatement suscité une onde de choc à Washington.
"Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu", a notamment commenté l'élu démocrate Adam Schiff, en jugeant ses pressions "potentiellement répréhensibles". Sa consoeur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé l'acte d'un "président désespéré et corrompu".
"C'est accablant", a pour sa part tweeté l'élu républicain Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président dans sa contestation des résultats. "Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille", leur a-t-il lancé.
Donald Trump s'est lancé dès novembre dans une croisade pour nier la victoire de Joe Biden mais a essuyé des échecs systématiques devant la justice et auprès des élus locaux, y compris républicains, qui ont tenu face à ses pressions.
Le collège électoral a déclaré le 14 décembre la victoire au démocrate avec 306 grands électeurs contre 232 au président sortant, un score qui doit être certifié mercredi au Congrès en vue de la prestation de serment du 46e président des États-Unis le 20 janvier.
LA CHRONIQUE DE PAAP SEEN
NOTES DE TERRAIN (1)
EXCLUSIF SENEPLUS - Notes de terrain s'arrête pour un moment - Retrouvez toutes les chroniques de notre éditorialiste Paap Seen - Merci aux lecteurs et aux lectrices
Il y a un an, presque jour pour jour, « Notes de terrain » devenait un rendez-vous hebdomadaire sur SenePlus. Chaque dimanche, je parlais de mes rencontres. Je disais mes expériences. Je faisais des commentaires sur des sujets divers. J’ai décidé de prendre une pause. Retrouvez, ci-dessous, toutes les chroniques. Merci aux lecteurs et aux lectrices.
MACKY SALL EST LE PORTE-VOIX DE LA GUINÉE BISSAU DEVANT LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Considérant le président sénégalais comme son « grand frère », le chef de l’Etat Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo est revenu, dans une vidéo largement partagée samedi sur internet, sur les liens entre leurs deux pays
Considérant le président Macky Sall comme son « grand frère », le chef de l’Etat Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo est revenu, dans une vidéo largement partagée samedi sur internet, sur les liens entre leurs deux pays. Bien qu’il existait une « entente cordiale » entre le Sénégal et la Guinée-Bissau sous la présidence de Senghor, d’Abdou Diouf, puis d’Abdoulaye Wade, il juge qu’avec le président Sall, elle n’a jamais été aussi importante notamment sur l’international où le Sénégal assiste et défend les intérêts de la Guinée-Bissau.
« Si la voix de la Guinée-Bissau est audible, aujourd’hui, devant la communauté internationale, c’est en partie grâce au Sénégal et notamment à son président ». C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo dans une vidéo largement partagée samedi sur les réseaux sociaux au Sénégal dont Lesoleil.sn a pu retrouver la date et le contexte.
Il s’agit d’un extrait de près de cinq minutes d’une vidéo de 2 heures 16 minutes et 59 secondes. (Voir la vidéo complète à partir de 1h17mn). Elle a été enregistrée mercredi 30 décembre 2020 et est intitulé « Balanço do final do ano » (bilan de fin d’année, en portugais) du président Umaro Sissoco Embalo. On y voit le président Bissau-guinéen être interpellé par un journaliste qui lui demande de répondre en français sur ses liens avec le président Macky Sall, qui lui valent certaines critiques dans son pays. Le président Embalo y remercie son « grand frère » et homologue sénégalais dont il loue les actes posés en faveur de la Guinée-Bissau.
« Le président Macky Sall a commencé à aider la Guinée-Bissau bien avant qu’il ne soit élu président de la République du Sénégal », a-t-il déclaré, ajoutant que « la Cedeao l’a désigné comme étant le porte-parole de la Guinée Bissau devant la communauté internationale. Et aujourd’hui, je peux vous dire qu’il est notre porte-parole chez tous les bailleurs de fonds ».
Umaro Sissoko Embalo s’est, en outre, dit convaincu que c’est « grâce à Macky Sall que la France nous a envoyé 1 500 000 euros en guise d’appui budgétaire et c’est juste le début. Quand je suis en difficulté. J’aimerais bien, un jour, rendre au Sénégal l’appui que Macky Sall a octroyé à la Guinée-Bissau. Le Sénégal est le premier pays à nous avoir assistés dans l’agriculture avec un montant de 2 millions de dollars bien avant que la FAO ne réagisse ».
DEUX MILITAIRES FRANÇAIS TUÉS AU MALI
Leur véhicule blindé a été atteint par un engin explosif dans la région de Ménaka.
Deux militaires français ont été tués samedi au Mali, a annoncé la présidence de la République. Leur véhicule blindé a été atteint par un engin explosif dans la région de Ménaka. Il s'agit de la deuxième attaque mortelle contre des soldats français au Mali en moins d'une semaine.
Deux soldats du 2ème régiment de hussards de Haguenau, le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser, ont perdu la vie, samedi 2 janvier, dans une attaque à l'engin explosif contre leur véhicule blindé tandis qu'ils effectuaient une mission de reconnaissance dans la région de Ménaka au Mali.
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FOULE AUX FUNÉRAILLES DE SOUMAILA CISSE
Des personnalités maliennes et étrangères, des amis et des anonymes se sont pressés par milliers vendredi à Bamako dans un rare moment de concorde pour rendre un dernier hommage à Soumaïla.
Des personnalités maliennes et étrangères, des amis et des anonymes se sont pressés par milliers vendredi à Bamako dans un rare moment de concorde pour rendre un dernier hommage à Soumaïla Cissé. La grande figure politique décédée du Covid-19 lle 25 décembre en France à l'âge de 71 ans. Il était un éminent personnage public, trois fois candidat malheureux au second tour de la présidentielle, ancien chef de l'opposition parlementaire. Reportage dans cette édition.
En République démocratique du Congo, l'annonce lue a la télévision nationale a créé la surprise. Tout détenu qui a déjà purgé 20 ans d'emprisonnement peut être éligible à la grâce présidentielle. Parmi les bénéficiaires : les personnes condamnées dans le cadre du procès pour le meurtre de Laurent-Désiré Kabila en 2001. Le colonel Eddy Kapend et ses co-accusés, incarcérés depuis 2001, vont donc être remis en liberté, à la faveur d'une ordonnance signée par le président Tshisekedi, à l'occasion du nouvel an. Les détails dans ce journal.
La Zone de libre-échange continentale africaine entre en vigueur ce vendredi. Des échanges de biens et de services facilités, avec des droits de douanes drastiquement réduits, les déplacements de personnes simplifiés, font partie des objectifs de ce projet.
Enfin, nous évoquerons l'or vert de la Tunisie : l'huile d'olive. Le pays l'exporte principalement en vrac mais de nombreuses Tunisiennes ont décidé de prendre les choses en main. De la cueillette à la mise en bouteilles, elles veulent en faire un produit de qualité labellisé. Reportage à la fin de ce journal.