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2 mai 2025
International
SIX LEÇONS SUR LES MIGRATIONS AFRICAINES
Les Perspectives des migrations internationales 2019, rendues publiques ce mercredi 18 septembre par l’OCDE, ne montrent pas une Afrique aux portes de l’Europe
Le Monde Afrique |
Maryline Baumard |
Publication 18/09/2019
Selon le dernier rapport de l’OCDE, seuls 300 000 Africains sont arrivés dans les pays de l’organisation en 2018, obligeant à corriger les images fausses d’une Europe envahie.
Le continent n’est pas cité. Pourtant, lorsque les politiques disent vouloir « armer » la France contre les migrations, « préparer notre pays aux défis contemporains qui font peur », comme l’a rappelé le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, lundi 16 septembre à ses ministres, c’est bien l’Afrique qui est dans tous les esprits. Toujours l’Afrique, lorsqu’un ministre rappelait dans Le Mondedaté du mardi 17 septembre, selon les traditionnels éléments de langage du ministère de l’intérieur, que « l’enjeu est de savoir si la France peut résister à l’afflux d’un million de personnes venues du Maghreb en cas de crise dans l’un des pays de la région ».
Pourtant, les Perspectives des migrations internationales 2019, rendues publiques ce mercredi 18 septembre par l’OCDE, ne montrent pas une Afrique aux portes de l’Europe. Si ces statistiques mettent l’accent sur une planète plus que jamais en mouvement où 5,3 millions de personnes se sont installées en 2018 dans un des trente-six pays de l’OCDE (soit 2 % de plus que l’année précédente), elles pointent surtout que seuls 300 000 Africains sont arrivés dans ces pays industrialisés, obligeant à corriger les images fausses d’une Europe assiégée. Ces données permettent de dégager six leçons sur les migrations africaines.
1. Les Africains migrent moins que les autres vers l’OCDE
Chine, Roumanie, Inde, Pologne, Vietnam, Mexique, Syrie, Philippines… Pas un Africain dans la liste des dix-sept pays qui ont le plus migré vers l’OCDE selon les Perspectives des migrations internationales 2019. Il faut même attendre la 18e place pour trouver le 1er, le Maroc, et ses quelque 71 000 ressortissants partis (qui ont constitué 1,4 % des entrées 2017 dans la zone OCDE).
Dans la liste plus exhaustive des cinquante premiers pays « sources » de l’immigration vers cette zone, ne figurent que quatre autres Etats africains aux côtés du royaume chérifien : le Nigeria, l’Algérie, l’Egypte et l’Erythrée. A eux cinq, ils représentent 4 % des entrants dans l’espace OCDE et 15 % des entrants dans l’Union européenne (UE). La Chine, classée première, cumule à elle seule 8 % des entrées dans l’OCDE et 28 % dans l’UE à 28.
Comme aucun pays africain n’est membre de l’OCDE, ces statistiques ne disent rien des mouvements intra-africains qui constituent le gros (70 %) des déplacements des populations de ce continent. L’ONU le rappelle dans son rapport sur les mouvements mondiaux sorti ce 17 septembre : « La plupart des migrants internationaux se déplacent entre des pays situés dans la même région et la majorité des migrants internationaux en Afrique subsaharienne (89 %) (…)étaient originaires de la région où ils résident. »
2. Ils s’installent de manière contrastée en Europe
Les Africains optent plus que jamais pour les pays où sont déjà installés leurs compatriotes. Ainsi, ni le Royaume-Uni ni l’Allemagne ne comptent d’Africains dans la liste des dix premiers pays sources qui se sont installés chez eux en 2017, alors qu’en Italie, les Africains (Marocains, Egyptiens, Nigerians, Sénégalais) composent 64 % de la population étrangère du pays. La France, qui n’a pas fourni de chiffres à l’OCDE depuis 2015 sur ce sujet, compte 4,4 % de Maghrébins au sein de sa population et 1,5 % de Subsahariens (selon les travaux de l’INED) et n’a pas enregistré d’afflux cette dernière année. Juste une augmentation des entrées de 245 000 à 253 000, tout type d’entrées confondues et toutes origines.
3. Ils ne sont pas les premiers demandeurs d’asile en Europe
Au Canada, ce sont les Nigerians qui demandent le plus l’asile. En Israël, les Erythréens. Mais en Europe, c’est différent. En Allemagne, France, Grèce, Espagne ou Suède, aucun pays africain ne figure dans les trois nationalités qui ont le plus demandé l’asile en 2018. En France, les Guinéens arrivent en quatrième position, après le trio des Afghans, Albanais et Géorgiens. En revanche, lorsqu’on s’arrête sur les quinze premières nationalités qui déposent un dossier dans l’Hexagone, sept sont africaines au rang desquels figurent les Ivoiriens et les Soudanais, ce qui fait que le continent représente quatre demandeurs sur dix.
Et dans de nombreux pays de l’OCDE, les flux humanitaires ont fortement chuté. Si en Finlande, en Norvège, en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas, ils ne représentent que la moitié ou moins de leurs niveaux de 2016, seuls quatre pays de l’OCDE – dont le Mexique (+ 74 %), la France (+ 40 %) – ont accueilli nettement plus de migrants humanitaires(demandeurs d’asile et étrangers malades) en 2017 qu’en 2016. Et la hausse s’y est poursuivie en 2018. Qu’on le veille ou non, le Mexique et la France sont des pays de second choix. Les demandeurs d’asile ne s’arrêtent au Mexique que parce qu’ils ne peuvent plus entrer aux Etats-Unis. Ils demandent asile à la France parce qu’ils ont été refusés ailleurs en Europe et que l’absence de fichier européen le leur permet. En France, un tiers en moyenne des demandeurs d’asile – toutes origines confondues – obtiennent leur statut.
4. Une insertion dans l’emploi qui s’améliore doucement
Malgré des efforts d’intégration faits ces dernières années par les pays, et fortement recommandés par l’OCDE qui y voit un levier de croissance fort, c’est en Europe que le taux d’emploi des Africains reste le plus faible avec 64,9 % des Subsahariens en emploi en 2018 (6,2 points de plus que cinq ans auparavant) et 50,3 % des Maghrébins (5 points de plus qu’en 2013). Au Canada, le taux d’emploi est de 69 % pour l’ensemble des Africains et aux Etats-Unis de 71 %.
En moyenne dans les pays de l’OCDE, plus de 68 % des immigrés ont un emploi et leur taux de chômage a reculé de 9,4 % à 8,7 % entre 2017 et 2018. En France, on est à 58 %, quelle que soit la durée de séjour ou l’origine géographique. L’Allemagne est dix points au-dessus.
5. Les plus naturalisés en France
Obtenir la citoyenneté est un marqueur fort de l’intégration. Or 55 % des 174 274 étrangers naturalisés en France en 2017 sont Africains. Les trois nationalités qui ont le plus obtenu la nationalité sont les Marocains (16 687), les Algériens (16 283) et les Tunisiens (7 045). Au Canada, 2 149 Marocains, 2 004 Algériens et 1 883 Nigérians ont aussi obtenu cette reconnaissance que manient différemment les pays. L’OCDE observe ainsi que l’époque n’est plus vraiment à la naturalisation, car si 1,8 million de résidents étrangers ont obtenu la citoyenneté d’un pays de l’OCDE en 2017, c’est 11 % de moins qu’en 2016 et c’est surtout le chiffre le plus bas depuis 2010.
6. Pour les Etats, le migrant idéal est start-upper ou étudiant
En fait, les pays de l’OCDE rêvent tous plus ou moins fort d’une « immigration choisie », selon la terminologie mise au goût du jour par Nicolas Sarkozy, lorsqu’il était ministre de l’intérieur (2005-2007). 18 des 36 pays de l’OCDE ont inventé une formule pour attirer des start-upper. La France n’est pas en reste avec son Tech Ticket, mis en place en 2015, qui facilite l’obtention de titres de séjour pour ces jeunes entrepreneurs.
Mais on s’arrache aussi les étudiants pour gagner la bataille mondiale des cerveaux… La France, pour l’heure à la cinquième place pour l’accueil de cette catégorie avec 324 000 étudiants étrangers (dont 240 000 préparent un diplôme) en 2018, rêve de voir leur nombre monter à 500 000 d’ici à 2027. Une mesure a été introduite en 2018, baptisée « Bienvenue en France », qui passe par une augmentation des droits d’inscription pour les non-Européens et voudrait ouvrir sur des profils nouveaux de jeunes notamment issus de Chine ou de l’Afrique anglophone. Les Africains représentent 45 % des étudiants étrangers en France, leur nombre serait en forte diminution en cette rentrée…
APPEL AU REPORT DE LA MISE EN PLACE DE L'ÉCO
En dépit des promesses faites par les chefs d’Etats des pays de la CEDEAO, nous restons convaincus qu’il est utopique de croire que cette monnaie puisse voir le jour en 2020 dans de bonnes conditions - COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF SORTIR DU FCFA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collectif sortir du FCFA, daté du 17 septembre 2019, appelant à reporter l'échéance de la mise en place de l'Éco, future monnaie unique de la CEDEAO.
"Depuis quelques jours, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’Eco, la future monnaie commune de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Selon ses détracteurs, elle serait une copie conforme du franc CFA.
Nous sommes d’un autre avis. Au contraire, la création de cette monnaie unique pourrait être un événement politique majeur vers une intégration des économies de nos différents pays et porterait un coup fatal au franc CFA. Par conséquent, nous apportons notre soutien total à ce projet malgré les nombreuses imperfections qu’il pourrait comporter.
Toutefois, nous avons de sérieux doutes sur la capacité de nos dirigeants à créer une monnaie communautaire dans un délai si bref. En dépit des promesses faites par les chefs d’Etats des pays de la CEDEAO, nous restons convaincus qu’il est utopique de croire que cette monnaie puisse voir le jour en 2020 dans de bonnes conditions. Aucune stratégie, aucune feuille de route sensée et aucun Chef d’Etat au sein de la CEDEAO n’incarne suffisamment ce projet pour qu’il puisse aboutir si rapidement.
En outre, 2020 sera une année électorale dans nombre de pays de la CEDEAO, c’est le cas au Togo, au Niger et en Côte d’Ivoire. Il est difficilement concevable que ces Chefs d’Etats puissent s’engager dans un chantier d’une telle ampleur au vu de leur faible niveau de popularité dans leur pays respectif.
La précipitation imposée par ce délai irréaliste risque de bâcler la mise en place d’une monnaie unique au sein de la CEDEAO. Nous demandons donc solennellement à nos dirigeants de reporter ce projet ambitieux et salutaire et de proposer un calendrier qui permette d’associer les populations et la société civile aux débats nécessaires à la mise en application de l’Eco".
"MANDELA A ÉCHOUÉ, LE FCFA N'A PAS D'AVENIR ET JE NE CROIS PAS À L'ÉCO EN 2020"
L’économiste Chérif Salif Sy que d’aucuns présentent comme l’héritier de Samir Amin, s’est prêté au jeu des questions-réponses avec Financial Afrik - ENTRETIEN
Financial Afrik |
Ibrahima jr Dia |
Publication 17/09/2019
Ancien Conseiller Technique du Président de la république du Sénégal, chargé des questions économiques, avec rang de Ministre, secrétaire général de l’Association des Chercheurs Sénégalais (ACS), secrétaire général de l’Association Sénégalaise des Économistes (ASE), membre du CODESRIA et directeur du Forum du Tiers-Monde, Chérif Salif Sy est formel : «ce sont les chefs d’états de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, eux -même qui ont décrété en 1983 , que le FCFA n’avait pas d’avenir ». Invité par le MEDES (Mouvement des entreprises du Sénégal) à débattre de la question, le 12 septembre, en marge de la 19ème session annuelle de l’organisation patronale, l’enseignant et chercheur a également émis des réserves quant à l’entrée en vigueur de la monnaie unique, l’Eco, dès 2020. Celui que d’aucuns présentent comme l’héritier de Samir Amin s’est prêté au jeu des questions-réponses avec Financial Afrik.
M. Sy, quel regard, l’économiste que vous êtes porte-t-il sur le rejet des migrants africains par les sud-africains ?
Je crois que le problème de l’Afrique du Sud est un problème très complexe. Il y a une insuffisance de l’éducation relativement à la prise en main de cette population jeune après 1994. Les séquelles liées à l’Apartheid sont encore vives. De plus, il y a une incapacité manifeste de l’économie du pays, comme du reste, la plupart des économies du monde, à donner du travail à sa jeunesse.
On peut considérer qu’il y a un échec relatif, en tout cas sur ces questions. Il faut aussi parler de sujets qu’on ne veut pas aborder. Je me rends au moins deux fois par an en Afrique du sud. Ce que je remarque d’emblée, c’est la hargne de la jeunesse, son impatience et ses frustrations. En résumé, la jeunesse sud-africaine est très mécontente de la gestion du Congrès national africain (ANC).
Personnellement, il m’arrive de discuter là-bas, de l’avenant à la constitution très favorable aux Blancs, que le premier gouvernement de Nelson Mandela, avait signé et qu’on n’évoque jamais dans les débats. J’ai écouté des jeunes et notamment des chefs d’entreprises sur le sujet.
Mandela s’était engagé aussi à donner 30% des terres à la majorité noire. Le résultat est décevant puisque, sur 25 millions d’hectares, seuls 2 millions seulement, ont été distribués à 1,3 million de noirs. Lorsque Mandela a pris le pouvoir, 82% des terres étaient entre les mains de fermiers blancs contre 80% aujourd’hui.
Personnellement, je pense que Mandela voulait bien faire les choses mais 25 ans après, force est de le constater, le résultat a été plus que décevant pour les sud-africains. Très honnêtement, c’est un échec. Là-bas, on ne le pardonne ni à Nelson Mandela ni à ses successeurs.
A cela s’ajoute d’autres ingrédients explosifs. Johannesburg a le taux d’assassinat le plus élevé au monde avec New York. Le taux de chômage de 45 %, n’est pas soutenable.
Maintenant , celui qui a fait exploser la situation, c’est le nouveau maire de Johannesburg qui appartient à l’opposition et qui n’a pas arrêté de dire qu’il voulait «foutre dehors» les émigrés noirs . Voilà un ensemble d’ingrédients à intégrer pour comprendre comment ce pays est en train de se déchirer. Cela laisse quand même des traces profondes, qui ne vont pas s’effacer du jour au lendemain. Les plaies sont profondes. Il y a une succession de frustrations liées à la pauvreté mais aussi au manque d’éducation civique. Une autre chose de surprenant est que l’Afrique du Sud, a, avec la Tunisie et le Sénégal, les ratios les plus élevés par rapport au PIB pour l’investissement dans l’éducation (respectivement, 6,2%, 6,7% et 6,2%). Manifestement, cela ne profite pas la population noire. Voilà où nous en sommes aujourd’hui.
Et malheureusement, comme toujours, les Etats africains ont une façon de réagir qui ne donne pas suffisamment de satisfaction. Je ne pense pas, personnellement, que la bonne réaction soit simplement de rappeler son ambassadeur ou d’affréter un avion pour ses ressortissants. Il faut certes les mettre à l’abri. Au delà, il faut lancer des discussions sérieuses avec le gouvernement Sud-Africains parce que le problème est récurrent. Il existait déjà sous l’Apartheid, durant les présidences de Mandela, Thabo Mbeki et Zouma. On le voit aujourd’hui avec Cyril Ramaphosa. Le problème est profond.
Ces émeutes n’illustrent-elles pas les difficultés à venir de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ou de l’intégration africaine ?
Cela peut avoir un effet négatif, l’Afrique du Sud étant, avec ses capacités financières, parmi les économies qui se portent le mieux sur le continent. Cela se traduit par une prétention à être un leader sur le continent au niveau de l’Union Africaine ou à celui des Nations-Unies où Pretoria ambitionne de siéger au nom du continent. Les réactions des leaders sud-africains sont claires. Dès la création de la zone de libre-échange et la décision d’établir le siège à Accra (Ghana), ils ont organisé une grande réunion de concertation. Cela veut dire que l’Etat sud-africain accorde une attention particulière à la veille stratégique et à la prospective. Cependant, toutes ces ambitions de leadership s’avèreraient inutiles si rien n’est fait pour apaiser la situation dans le pays et rassurer les autres pays du continent. Les événements à caractère xénophobe qu’on y vit depuis quelques jours sont entrain de semer le doute concernant la crédibilité du gouvernement sud-africain. Comment prétendre au leadership sur le continent si on n’arrive pas à gérer ces problèmes sociaux.
Donc, je pense qu’en plus de sécuriser dans les meilleurs délais les ressortissants africains, les gouvernements de leur pays devaient immédiatement appeler à une réunion spéciale de l’Union Africaine élargie aux Nations Unies et à d’autres observateurs.
Parlons d’émergence : d’une manière générale n’est–on pas amené à considérer que les émergences africaines sont en échecs ?
Je n’en suis pas sûr ! Vous savez, il y a une sorte de reflux dans la propagande liée à l’émergence. Je crois que c’est surtout cela. Mais quand vous allez par-ci, par-là, il y a quelques travaux, des projets d’infrastructures. Le grand problème reste la mobilisation des ressources. Construire le développement fait appel à des ressources extérieures mais aussi et surtout, internes. Malheureusement nos pays ont une grande faiblesse dans la mobilisation des ressources internes. Dans tous les pays africains, on a cette impression d’une sorte de stagnation sur l’avancement dans la mise en œuvre de certains projets. L’émergence n’est pas un but objectif. Le vrai objectif c’est le développement.
On ne peut seulement avoir pour ambition de sortir la tête de l’eau. Il faut carrément sortir de l’eau. C’est ça le défi. Il faut, par conséquent, prendre l’émergence comme une étape de mise à niveau, pour que le développement et la compétition aient un sens. C’est une étape dans les réformes structurelles, qui est déterminante pour le développement économique et social.
Malheureusement, le constat, nous l’avons sous les yeux, les choses bougent lentement. Le FMI et la Banque Mondiale ne cessent, depuis quasiment un an, d’attirer l’attention des autres pays nourrissant cette prétention à l’émergence sur leur niveau d’endettement, même si pour certains d’entre eux, l’endettement reste relativement viable, autrement les agences de notation n’engageraient pas leur crédibilité en «annonçant la bonne nouvelle» aux investisseurs.
L’endettement est catastrophique surtout lorsqu’il touche le secteur privé national. Si on reconstitue dans un pays le stock de la dette intérieure, les entreprises ne pourront plus travailler, ni recruter. Et cela aura pour conséquence, l’augmentation du chômage. Je crois que ce sont des choses sur lesquelles il faut des concertations larges. Bref, le constat est là. L’on remarque le blocage des processus de l’émergence dans beaucoup de pays africains.
L’économiste français et Prix Nobel Thomas Piketty vient de publier un essai où il replace l’idéologie au centre de l’économie.Est-ce à dire que les idéologies ne sont pas mortes ?
Il ne peut exister une constitution sociale sans idéologie, ni de processus de légitimation, c’est impossible. Ceux qui déclarent qu’il n’y a pas d’idéologie, sont pour le statu quo, c’est-à-dire le règne de l’idéologie dominante à coup sûr. Donc, proclamer la mort de l’idéologie, c’est aussi faire de l’idéologie. Mais le problème n’est pas qu’un problème d’idéologie. Il y a aussi les dogmes érigés en lois de l’Economie et qui n’en sont pas. Au final, cela fait une série d’orthodoxies qu’on impose à des Etats. Et, fondamentalement, ces dogmes qui orientent la marche du monde depuis plus de quatre siècles ont été dénoncés dès le lendemain de la proclamation d’Adam Smith avec l’histoire de la «main invisible» dont on parle souvent. Notamment, la «théorie de l’équilibre général qui oriente l’économie conventionnelle». Jusqu’ici, on continue de la mettre à mal. C’est impossible, cela ne peut pas exister. Les derniers critiques proviennent des libéraux.
Et vous avez vu le mouvement des grands patrons aux USA, il y a deux semaines. C’est inédit dans l’histoire économique sous le capitalisme ! Des patrons qui disent «jusqu’ici, nous avons fonctionné sur le bonheur des actionnaires et le profit, il faut que cela cesse». Je pense qu’il faut que l’économie se penche surtout à toutes les parties prenantes pour que vraiment l’homme se réalise dans sa société.
En grande Bretagne, il y a une fédération de grandes organisations et un mouvement vaste de la société civile demandant qu’on repense l’économie, qu’on la réoriente vers l’économie réelle, sur la base d’une réflexion fondée sur ce qui est possible en économie. Le troisième niveau de répercussion de ces dogmes, orthodoxie libérale et néolibérale, réside au niveau de l’enseignement de l’économie.
L’enseignement a vécu 35 ans de blocage parce que c’est parti d’une révolte des étudiants qui disaient que ce qu’on leur professait en économie ne correspondait absolument pas à l’économie réelle. Apparemment, l’on peut dire que la cause est entendue puisque dans tous les pays, il y a une véritable réorientation de l’enseignement de l’économie. Il y a des raisons d’espérer mais ce n’est pas gagné. Les hommes d’entreprises et les patrons vont continuer à avoir le réflexe conservateur, surtout lorsqu’ils ne veulent pas perdre le contrôle sur la société.
Donc c’est des résistances qu’il faut organiser pour agir véritablement sur les inégalités dont traite Piketty ?
Mais, il faut dire que Piketty a approfondi son étude économique. Et c’est cela qu’on attend d’un scientifique. Son premier livre avait porté essentiellement sur les grandes économies. Dans son deuxième livre que je n’ai pas encore lu à part les extraits diffusés, il y a une prise en compte plus large des effets des inégalités sur les autres parties du monde. Et je crois que c’est très positif. Mais, il est clair que les inégalités sont un grand problème et tous les gouvernements doivent aujourd’hui s’engager dans leur forte réduction.
Dans un contexte où le FCFA est au cœur des débats entre spécialistes et économistes, êtes-vous pour son remplacement ?
Ecoutez ! Dès lors que les chefs d’Etat ont décidé dès 1983, avec la jeune CEDEAO, de créer la monnaie de l’espace communautaire, la fin du Franc CFA était décrétée. Mais de cette signature à la mise en œuvre d’une monnaie de la CEDEAO, il y a beaucoup de réformes, de discussions et de débats.
Quels sont les obstacles à cette monnaie de la CEDEAO ?
Nous sommes encore en présence d’Etats faibles, vulnérables, faillis. Certains parlent même de non-Etat. D’autre part, nos économies ne sont pas au même niveau de développement entre elles ; à peine certaines d’entre elles s’engagent dans l’industrialisation qui est fondamentale, ensuite il va falloir gérer les dissymétries entre économies dans le lancement de cette monnaie. Je ne suis pas sûr par ailleurs que la monnaie Eco soit prête en 2020. L’avenir nous dire ce qu’il en sera. Je soutiens néanmoins l’initiative depuis le début.
Certains économistes soutiennent que le Franc CFA a plus d’avantages que d’inconvénients. Votre commentaire ?
Non, ce sont des points de vue. Même si c’était vrai, certains inconvénients peuvent être extrêmement lourds, si bien qu’ils pèsent plus les avantages. Prenons un seul désavantage : lorsque dans les pays des différentes régions du monde, il est rare de trouver des taux d’intérêts dépassant 6% pour l’entreprise, dans notre espace monétaire, les prêts accordés au secteur privé oscillent entre 18 et 22%. C’est intenable. Il n’y a pas une région au monde où le secteur privé peut jouer un quelconque rôle avec un niveau si élevé de taux d’intérêt et de coût d’accès aux ressources.
Il est vrai que la zone Franc CFA nous a aidé à continuer à rester ensemble et à prendre en charge l’idéal de l’intégration. Mais le résultat est là. Au tout début du Franc CFA, on parlait de l’objectif du renforcement du commerce intrarégional. L’on doit constater qu’il est quasiment bloqué depuis que la monnaie existe. Bref, le Franc CFA a des avantages et des inconvénients considérables. À mon avis, il faut tirer toutes les leçons de la gestion de cette monnaie. Au passage, je dirais que le Franc CFA a permis à nos agents économiques et banques centrales d’avoir une expertise certaine qu’il faut capitaliser en vue de la monnaie commune de la CEDEAO.
Quels sont, vos pronostics quant à l’entrée en vigueur de l’Eco en 2020 ?
Non, encore une fois, je n’y crois pas à moins que l’on fasse ce qu’Alassane Ouattara a dit et, avec lui, d’autres chefs d’Etat. Les pays de l’UEMOA, étant beaucoup plus en phase entre eux, sont plus à même d’aller vers l’implémentation de la nouvelle monnaie. Il faut commencer par ce bloc. Cela ne veut pas dire comme nous l’entendons que c’est le franc CFA qui va continuer en prenant un autre nom ; c’est impossible pour la bonne raison que nous sommes dans la CEDEAO. Les autres rejoindraient par la suite, c’est dans l’ordre du possible. Il faudra regarder ce qui se passe dans le monde. On n’attend plus que tout le monde soit au même niveau. Il faut s’engager en entreprenant des actions. On se trompera, on se corriger mais on avancera. Je crois que c’est ce qu’il faut faire.
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KAIS SAÏED ET NABIL KAROUI S'AFFRONTERONT BIEN AU SECOND TOUR
Le candidat conservateur Kais Saïed et l'homme d'affaires emprisonné Nabil Karoui sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle tunisienne
Le candidat conservateur Kais Saïed et l'homme d'affaires emprisonné Nabil Karoui sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle tunisienne, avec respectivement 18,4 % et 15,6 % des voix, selon les résultats officiels rendus publics mardi.
Les résultats officiels dévoilés mardi 17 semptembre en Tunisie ont confirmé l'étonnant duel du second tour de la présidentielle entre le conservateur Kais Saïed et le magnat controversé des médias Nabil Karoui, actuellement en prison.
Kais Saïed, un universitaire de 61 ans sans parti ni structure, entré en toute discrétion sur la scène politique, recueille 18,4 % des voix, d'après les chiffres de l'Isie, l'instance électorale. Il devance l'homme d'affaires emprisonné Nabil Karoui, qui recueille 15,6 % des suffrages.
Sept millions d'électeurs étaient appelés dimanche à départager 26 candidats pour le premier tour de ce scrutin, qui s'est déroulé sur fond de crise économique et sociale et dans un contexte de rejet des élites politiques traditionnelles.
FATOU BENSOUDA “MAINTIENT” GBAGBO ET BLE GOUDE… EN PRISON
Nouveau rebondissement dans le feuilleton judiciaire international impliquant l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé
La Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a fait appel hier, lundi 16 septembre, de l'acquittement prononcé le 15 janvier dernier en faveur de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de l’ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, par ailleurs ex- chef des Jeunes patriotes de Côte d'Ivoire. La décision d’acquittement des deux hommes avaient été suspendue le 1er février dernier à la demande de la Procureure de la CPI.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton judiciaire international impliquant l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé. Après la suspension (le 1er février) de la décision des juges prise le 15 janvier 2019, la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a fait appel de l'acquittement de Laurent Gbagbo et de l'ancien chef des Jeunes patriotes de Côte d'Ivoire, Charles Blé Goudé.
Selon RFI, Fatou Bensouda estime que les juges auraient dû demander un non-lieu et non un acquittement. Déjà en janvier dernier, ils avaient acquitté les deux Ivoiriens en soulignant l'extrême faiblesse des preuves présentées par l'accusation. Après l’audition des témoins de la Procureure, alors que les accusés devaient présenter leurs propres preuves à décharge, deux des trois juges avaient estimé que la poursuite du procès était inutile, dénonçant «l’extrême faiblesse» des preuves de la Procureure et critiquant une «démonstration biaisée» sur cette période de l’histoire ivoirienne. Minoritaire, la troisième juge estimait que le procès devrait se poursuivre et c’est peut-être sur ces bases-là que la Procureure, qui avait contesté cette décision, aurait décidé de faire appel hier. Pour Fatou Bensouda, la différence est importante: l'acquittement innocente les deux Ivoiriens tandis que le non-lieu laisse ouverte la question de la responsabilité dans les crimes qui leur étaient reprochés, à savoir des crimes contre l'humanité dans la crise qui avait suivi l'élection présidentielle de 2010.
ASSIGNATION A RESIDENCE
La Procédure doit désormais être assez longue, comme elles le sont souvent à la CPI dont le fonctionnement est complexe et où presque chaque décision peut faire l’objet d’appel. Comme c’est cas avec cette décision de justice concernant le président Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse dont la séquence qui a débuté par l’acquittement en janvier dernier suivie de leur maintien en détention en févier et se termine par l’appel de la Procureure introduit, hier lundi. Pour l'instant, ayant interjeté appel, la Procureure n'en dit pas plus. Elle ne dit pas notamment si elle compte demander une reprise du procès. Elle compte détailler ses arguments dans le mémoire qu'elle doit présenter au juge de la cour d'appel d'ici décembre. Les avocats de la défense, qui défendent Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo, devront ensuite lui répondre.
D’ailleurs, du côté de la défense, la démarche de la Procureure est loin d'être une surprise, explique maître Emmanuel Altit, l'avocat de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, sur RFI. «C'est une éventualité que nous avions anticipée. Cet appel porte notamment sur des points techniques. La défense répondra à cet appel quand le document aura été déposé, dans un mois.» Après la réponse de la défense s'ensuivront éventuellement quelques jours d'audience avant que les juges de la Chambre d'appel ne délibèrent sur les questions soulevées par le bureau de la Procureure. En attendant, l'ordonnance émise le 1er février contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé qui limitait leurs déplacements, suite à l’acquittement prononcé le 15 janvier dernier en leur faveur, reste valable. Ils ne sont pas pour l'instant libres de leurs mouvements et ne peuvent retourner en Côte d'Ivoire. L'ancien président ivoirien, qui est toujours à Bruxelles placé sous contrôle judiciaire, n'a en effet jusqu'à présent pas eu l'autorisation de la CPI de quitter la capitale belge. Gbagbo ne peut se déplacer hors de la capitale belge sans l’aval de la Cour. Même chose pour Charles Blé Goudé qui se trouve toujours à La Haye (non plus à l’hôtel), mais dans un appartement privé.
DES «ERREURS» DE DROIT ?
En son temps, pour étayer sa demande de suspension de l’acquittement des deux hommes devant la Chambre d’appel, Fatou Bensouda, avait relevé qu’il existe un «risque concret» que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne prennent la fuite avant une éventuelle poursuite de leur procès. La procureure avait estimé également que les juges de la Chambre de Première instance avaient commis des «erreurs» de droit. Autre argument: la Côte d'Ivoire, pays signataire du Statut de Rome, n'a pas donné de signes convainquant d'une franche collaboration avec la CPI ces derniers mois. Une allusion aux déclarations d'Alassane Ouattara, le 4 février 2016, qui affirme qu'il n'enverra plus d'Ivoiriens devant la CPI. C'est lors d'une visite à Paris que le président ivoirien avait fait cette déclaration. En témoigne «l'échec», selon la Procureure de la Côte d'Ivoire à livrer l'ex-Première Dame, Simone Gbagbo, amnistiée le 6 août 2018, mais sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI. C’est pourquoi, elle avait recommandé, en cas de remise en liberté, de placer les deux personnes acquittées dans un pays qui coopère avec la Cour.
L’APPEL DE LA PROCUREURE DE LA CPI ET LA PRESIDENTIELLE IVOIRIENNE DE 2020
Ce nouveau rebondissement n’est pas sans intérêt pour les Ivoiriens, surtout les partisans de l’ancien président Gbagbo, à l’horizon des élections présidentielles prévues en octobre 2020. En ce sens qu’avec l’appel de Fatou Bensouda, Laurent Gbagbo ne pourra pas quitter Bruxelles, du moins dans un premier temps. Et même si l’ex homme fort de la Côte d’Ivoire venait à rentrer au pays, il ne devrait pas être complètement débarrassé de ses ennuis judiciaires. En janvier 2018, la justice ivoirienne l’a condamné à 20 ans de prison ferme dans l’affaire dite du «braquage» de la BCEAO durant la crise post-électorale de 2010-2011. N’empêche, après leur meeting réussi samedi 14 septembre aux côtés du PDCI, les inconditionnels de Laurent Gbagbo n’espéraient plus qu’une seule chose: le retour au pays de leur président et de l’ex-leader des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé. Car, un retour au pays de Gbagbo redistribuerait fortement les cartes du jeu politique ivoirien. Et permettrait aussi de faire face aux divisions internes au FPI. Mais les militants FPI qui déjà ne se faisaient pas de fausse joie, vont déchanter avec la dernière décision Fatou Bensouda qui risque de maintenir encore loin du pays leur leader pendant plusieurs mois.
Ibrahima DIALLO, avec RFI.FR
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QUAND MIMI TOURÉ REPREND SARKOZY SUR LA FÉCONDITÉ EN AFRIQUE
L'ancien président français a estimé vendredi que la fécondité élevée des femmes africaines impacterait négativement l’environnement car la planète est déjà sur-occupée. Des propos que la patronne du CESE a démonté avec humour
La présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a recadré l'ex-Président français Nicolas Sarkozy lors de l'Université d'été du patronat marocain à Casablanca.
Tout est parti d'une remarque "impertinente" de Nicolas Sarkozy sur le dérèglement démographie qui, selon lui, serait causé par la fertilité des femmes africaines.
Un argument qui a fait sortir de ses gonds Aminata Touré qui n'a pas tardé à lui porter la réplique. "Vous êtes un intellectuel monsieur le Président. Je ne pense pas qu'il y ait une relation scientifique établie entre la fertilité des femmes africaine et l'effet de serre mondial", a martelé Aminata Touré.
Des propos repris par Le Soleil, Walf Quotidien et Vox Populi qui signalent que la présidente du Cese a poursuivi ses diatribes contre Sarkozy en ces termes : "L'Europe a du mal à atteindre sont taux de reproduction démographique alors que l'Afrique, elle, va vers sa transition démographique".
Et de faire remarquer : "Pour preuve, ma mère a eu 8 enfants. J'en ai trois et ma fille n'en veut que deux. C'est ainsi que ça va se stabiliser".
Visiblement contrarié, Sarkozy répond à Aminata Touré. "Du tempérament, vous en avez. J'en ai moi aussi. Ce n'est pas parce que vous êtes une Africaine et moi un Français que l'un en a plus que l'autre", a-t-il temporisé.
COINAFRIQUE DÉPASSE LA BARRE DES 500 MILLE UTILISATEURS ACTIFS
Avec une activité en croissances mensuelles de 10% le service est en passe de devenir la première audience mobile de la sous région avec toujours pour objectif d’atteindre 10 millions d’utilisateurs d’ici à 2022 - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la direction de la plateforme en ligne CoinAfrique, datée du 16 septembre 2019.
"Une révolution dans le secteur des petites annonces en Afrique francophone, en seulement trois années d’existence, la Startup qui a basé son siège au Sénégal passe la barre symbolique des 500,000 utilisateurs actifs dans sa plateforme en Août 2019 dans l’ensemble des pays où elle est opérationnelle.
Dakar, le 10 Septembre 2019. « C’est un cap important que nous venons de franchir. Car avec 500,000 utilisateurs actifs dans nos services, nous validons notre modèle de croissance » annonce fièrement Kamal Diaite, Directeur Marketing et Communication de la plateforme CoinAfrique.
« Nous avons multiplié par 3 le nombre d’utilisateurs à notre service en moins d’un an, signe que nous couvrons un vrai besoin. Depuis le début de l’aventure, nous pensons que notre modèle de mise en relation est le plus pertinent pour faire venir les gens au commerce électronique »
« Nous recevons plus de 1000 voitures par jour, des centaines de smartphone et permettons à des dizaine de milliers de vendeurs de distribuer leur produits et services à travers la plateforme » souligne Kamal Diaité.
Avec une activité en croissances mensuelles de 10% le service est en passe de devenir la première audience mobile de la sous région avec toujours pour objectif d’atteindre 10 millions d’utilisateurs d’ici à 2022.
A propos de CoinAfrique CoinAfrique est le premier service mobile de petites annonces en Afrique francophone. Fondée en 2015 par Matthias Papet et Eric Genêtre, la société est basée à Dakar avec des bureaux à Cotonou (Bénin), Lomé (Togo), Abidjan (Côte d’Ivoire) et Douala (Cameroun). La startup vise 10 millions d'utilisateurs actifs en 2022."
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ALGERIE : L'ELECTION PRESIDENTIELLE FIXEE AU 12 DECEMBRE
En Algérie, le président par intérim a annoncé dimanche la tenue de l'élection présidentielle le 12 décembre, plus de cinq mois après la démission forcée du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika.
Une date a enfin été fixée pour élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika. L'élection présidentielle en Algérie aura lieu le 12 décembre, a annoncé dimanche 15 septembre le chef de l'État par intérim, Abdelkader Bensalah, dans un "discours à la Nation" retransmis par la télévision publique.
La date annoncée coïncide avec les délais réclamés par le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort du pays depuis la démission forcée du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril.
"J'ai décidé (...) que la date de l'élection présidentielle sera le jeudi 12 décembre 2019", a déclaré Abdelkader Bensalah qui, selon la Constitution du pays, ne peut être candidat.
"Processus de renouveau de la Nation"
Le chef de l'État par intérim, qui a signé dimanche le décret pour la convocation du corps électoral, a appelé les Algériens "à contribuer collectivement (...) le 12 décembre prochain, à l'écriture de l'histoire de leur pays et au choix de leur nouveau président".
Il a "exhorté" ses compatriotes à "la mobilisation pour faire de ce rendez-vous le point de départ du processus de renouveau de la Nation".
La présidentielle, initialement prévue le 4 juillet, avait dû être annulée, aucun candidat ne s'étant déclaré.
Le général Gaïd Salah avait réclamé le 2 septembre que la date de la présidentielle devant permettre d'élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika soit annoncée le 15 septembre, pour que le scrutin ait lieu avant la fin de l'année, malgré les protestations du mouvement de contestation inédit qui secoue le pays depuis le 22 février. Les manifestants s'opposent à la tenue rapide d'une présidentielle, n'y voyant qu'un moyen pour le "système" de se maintenir à la tête du pays. Ils demandent le départ des figures au pouvoir, Abdelkader Bensalah et le général Gaïd Salah en tête
BILAN DES RENCONTRES DU WEEK-END SUR LES PELOUSES EUROPÉENNES
Rien ne résiste à Liverpool en ce début de saison, puisque les Reds ont signé un 5e succès en autant de journées. En France, le PSG a peiné mais prend seul la tête de la Ligue 1. Bilan des rencontres du week-end sur les pelouses européennes.
• Ligue 1 : Neymar sauve le PSG, l’OM et Monaco font le spectacle
De retour après un été agité, conspué par les supporters parisiens avant et pendant la rencontre, le Brésilien Neymar a répondu sur le terrain en offrant au PSG un difficile succès face à Strasbourg (1-0), grâce à un sublime retourné. Trois points de plus qui permettent au club francilien de conserver la tête du classement de la Ligue 1.
Dans le sillage du champion en titre, trois clubs se partagent la deuxième place : Rennes, accroché à Brest (0-0), Nantes, qui a battu Reims (1-0), et l’OM, qui a ramené trois points du stade Louis-II au terme d’une rencontre folle face à Monaco (3-4). Lille, de son côté, pointe à la 5e place après sa victoire face à Angers (2-1) et l’OL n’est que huitième, conséquence d’un nul frustrant sur la pelouse d’Amiens (2-2).
• Liga : Séville nouveau leader, le Barça et le Real se reprennent
Sur la pelouse d’Alavés, le FC Séville a parfaitement profité (0-1) de la sortie de route de l’Atlético de Madrid à la Real Sociedad (2-0) pour prendre la tête de la Liga après quatre journées. Les Sévillans devancent au classement l’Atléti et le Real Madrid, qui s’invite sur le podium à la faveur d’une victoire étriquée sur Levante (3-2).
Le choc de la journée, qui opposait le FC Barcelone au FC Valence, a permis au club catalan de lancer enfin sa saison, porté notamment par un excellent Fati (5-2).
• Premier League : City laisse filer un Liverpool irrésistible
Rien ne semble pouvoir faire trembler Liverpool en ce début de saison. Les coéquipiers de Mohamed Salah ont enchaîné un cinquième succès en autant de journées de Premier League en surclassant Newcastle (3-1) et comptent désormais cinq longueurs d’avance sur Manchester City, battu par une surprenante équipe de Norwich (3-2).
Derrière les deux grands favoris du championnat anglais, Tottenham, Manchester United, Chelsea et Arsenal comptent tous huit unités. Les trois premiers se sont imposés, respectivement face à Crystal Palace (4-0), Leicester (1-0) et Wolverhamption (2-5). Les Gunners ont pour leur part connu un coup d’arrêt en partageant les points sur la pelouse de Watford (2-2).
• Serie A : la Juve accrochée, l’Inter seul en tête
Au soir de la troisième journée de Serie A – et en attendant le match du lundi soir entre le Torino et Lecce –, l’Inter Milan est la seule équipe à être parvenue à enchaîner un troisième succès de rang. Les Intéristes l’ont emporté face à l’Udinese (1-0) et comptent du coup deux longueurs d’avance sur la Juventus Turin, accrochée sur la pelouse de la Fiorentina (0-0). Bologne, également crédité de sept points en trois rencontres, prend place sur le podium après sa victoire sur le terrain de Brescia (3-4).
Derrière le trio de tête, le Torino reste donc en embuscade, mais il est aussi talonné par Naples et l’AC Milan, qui ont tous les deux empoché les trois points en battant la Sampdoria Gênes (2-0) et le Hellas Vérone (0-1). La Roma, qui n’avait toujours pas goûté à la victoire depuis le début de la saison, a également repris quelques couleurs en dominant Sassuolo (4-2).
• Bundesliga : le Bayern et Leipzig dos à dos, Dortmund se replace
Après quatre journées de Bundesliga, les ténors du championnat se tiennent toujours dans un mouchoir de poche. Leader, le RB Leipzig a partagé les points avec le Bayern Munich (1-1), ce qui laisse donc les Bavarois à deux longueurs.
Ce statu quo profite au Borussia Dortmund, nouveau dauphin après son probant succès sur le Bayer Leverkusen (4-0). Une deuxième place partagée avec la petite surprise de ce début de saison en Allemagne, Fribourg, qui a signé une troisième victoire en quatre rencontres, en surclassant Hoffenheim (0-3)
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KAIS SAÏED, UN CANDIDAT CONSERVATEUR QUI REVENDIQUE SON INDÉPENDANCE
Néophyte en politique, ce conservateur antisystème âgé de 61 ans affirme avoir remporté le premier tour de la présidentielle et s'être ainsi qualifié pour le suivant prévu le 13 octobre.
Néophyte en politique, ce conservateur antisystème âgé de 61 ans affirme avoir remporté le premier tour de la présidentielle et s'être ainsi qualifié pour le suivant prévu le 13 octobre.
L'universitaire conservateur Kais Saïed, candidat à l'élection présidentielle en Tunisie, a déclaré dimanche 15 septembre que les sondages réalisés à la sortie des urnes le donnaient en tête du premier tour. Aucun résultat officiel n'a encore été diffusé mais des sondages effectués par les instituts tunisiens Sigma Conseil et Emrhod attribuent à Kais Saïed 19 % des voix, contre environ 15 % à Nabil Karoui, un homme d'affaires incarcéré depuis le 23 août pour fraude fiscale et blanchiment d'argent.
"Ma victoire porte une grande responsabilité pour transformer la frustration en espoir, c'est une nouvelle étape dans l'histoire de la Tunisie, c'est comme une nouvelle révolution", a dit Kais Saïed, professeur de droit, inconnu jusqu'au début de la campagne présidentielle, au micro de Radio Mosaïque.
Nombre d'analystes s'attendaient à voir Kais Saïed marginalisé en raison des faibles moyens mobilisés autour de sa candidature. Sa campagne, low-cost, n'a donné lieu à aucun meeting, mais il a sillonné une centaine de villes, serrant les mains sur les marchés ou dans les cafés, avec une placidité à toute épreuve.
"Je suis un candidat indépendant, je ne représente aucun des partis", a-t-il fait valoir sur la radio Shems FM. "Je fais ma campagne par mes propre moyens, et je refuse toute aide".
Un "Robocop" conservateur
Surnommé "Robocop" par certains en raison de sa diction, ce juriste adepte d'un arabe littéraire rigoureux est connu pour ses prise de position conservatrices. "Ce spécialiste de droit constitiutionnel qui parle dans un arabe littéraire tranche avec les autres candidats en lice dans cette présidentielle. Il s’est imposé véritablement comme un candidat antisystème", explique Karim Yahiaoui, envoyé spécial de France 24 en Tunisie. Et ses prises de position, notamment sur l’homosexualité ou la peine de mort, ont suscité d’importants débats au cours de la campagne.
Régulièrement entouré de jeunes, étudiants ou actifs, ce père de trois enfants défend des positions socialement conservatrices. Selon le comparatif de l'Observatoire pour la défense du droit à la différence, qui a classé les candidats selon leurs positions sur les libertés individuelles, il est l'un des plus conservateurs : contre l'abolition de la peine de mort et contre l'abrogation des textes punissant l'homosexualité et les atteintes à la pudeur, texte qui a notamment servi à condamner des couples non mariés s'embrassant dans la rue.
Kais Saïed s'est également prononcé clairement contre l'égalité en matière d'héritage, une question délicate car elle touche à un principe dicté par le Coran, selon lequel une femme hérite le plus souvent moitié moins qu'un homme du même degré de parenté.
Lors d'un débat jeudi soir sur la chaîne Elhiwar Ettounsi, le candidat a été confronté à une photo de lui en train de boire un café avec Ridha Belhaj, un ex-cadre du mouvement salafiste interdit Hizb ut-Tahrir. Il a indiqué qu'en tant que candidat, il avait le droit de rencontrer tout le monde. "Est-ce que je dois demander l'autorisation pour rencontrer quelqu'un ? Après tout, je n'ai pas rencontré un hors-la-loi," a-t-il justifié à la radio Shems FM.