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4 mai 2025
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LA PRESSE SÉNÉGALAISE EN LUTTE
Face à la suspension de près de 400 médias, le CDEPS annonce un recours contre l'arrêté ministériel, qualifié d'"illégal et arbitraire". Un nouvel épisode dans la longue crise qui affecte la presse nationale depuis l'avènement du régime de Diomaye Faye
Le patron du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), Mamadou Ibra Kane, monte au créneau contre la récente décision gouvernementale visant à suspendre près de 400 médias. Dans une interview accordée à la télévision Future Média lundi 28 avril, il annonce un recours imminent contre l'arrêté ministériel du 22 avril qui impose "l'arrêt immédiat de la diffusion et du partage de contenu non conforme aux règles établies par le code de la presse".
"C'est un acte illégal et arbitraire," affirme M. Ibra Kane, rappelant que "la création d'un média n'est pas assujettie à une autorisation administrative" selon la législation sénégalaise. Il précise que "seule une décision de justice peut ordonner la cessation de parution d'un média, non le ministre de la communication".
Cette nouvelle tension intervient dans un contexte de crise profonde du secteur médiatique sénégalais. Le patron du CDEPS souligne que les difficultés ont commencé dès 2015 avec la hausse des prix du papier, avant d'être exacerbées par la pandémie de Covid-19. "Les entreprises de presse n'ont pas bénéficié des fonds d'aide de 1000 milliards destinés aux entreprises en difficulté," déplore-t-il.
La situation s'est encore détériorée avec l'arrivée du nouveau régime qui a refusé l'effacement fiscal accordé par le gouvernement précédent. "Non seulement on nous a asphyxié au niveau fiscal, mais également au niveau économique", explique-t-il, pointant également le gel des subventions à la presse votées dans le budget 2024 et la demande de "résiliation unilatérale des contrats publicitaires" avec les entreprises de presse.
Au-delà de ces tensions avec les autorités, Mamadou Ibra Kane reconnaît une part de responsabilité du secteur dans sa propre crise. "Nos médias sénégalais sont au 20e siècle alors que le monde est au 21e siècle", admet-il concernant l'échec de la mutation technologique. Il plaide néanmoins pour une vision plus stratégique de l'État envers un secteur qu'il considère "névralgique" pour la démocratie et le rayonnement international du Sénégal.
"Dans le monde du 21e siècle, c'est l'information qui est l'arme principale de domination et de concurrence entre les États", conclut-il, appelant les autorités à "ne pas considérer telle télévision, telle radio ou tel journal comme un opposant politique".
4 morts dans un accident à Warang
La nuit de samedi à dimanche a été tragique au village de Warang, situé dans la partie sud de la commune de Malicounda. Cette contrée touristique, réputée paisible, a vécu une nuit dramatique.Vers minuit, une voiture de marque Peugeot 307 en partance pour Mbour a violemment heurté un groupe de jeunes conducteurs de motos Jakarta. Sur le coup, trois jeunes ont succombé : deux qui étaient sur la même moto et un autre qui se trouvait à proximité. Le quatrième, grièvement blessé, a succombé à ses blessures le lendemain, dimanche, vers 13 heures à l'hôpital départemental Mansour Barro de Mbour. Les quatre morts, dont l'un habitait le village de Nianing, deux à Warang et un autre à Mballing, étaient venues participer à une soirée. Une fois de plus, l’indiscipline des chauffeurs a été pointée du doigt. Sur cet axe Mbour-Joal, les conducteurs roulent souvent à vive allure, surtout durant les heures creuses. À Nianing, il y a deux jours, un conducteur de moto Jakarta a violemment heurté un jeune, provoquant des fractures. Malgré les risques et bien que les villages traversés par la route départementale Nianing, Warang, Mballing ne disposent chacun que de trois ralentisseurs, le chef du village de Nianing, Abraham Sène, continue de réclamer l’érection de ralentisseurs pour la sécurité des populations.
Un individu interpellé avec 72 képas de drogue
Les policiers du commissariat des HLM Biscuiterie ont interpellé hier un individu pour offre et cession de drogue dénommée Kush. Le mis en cause a eu la malchance de croiser les éléments de la Brigade de recherche en opération de sécurisation au cours de laquelle leur attention a été attirée par son comportement suspect. Ils ont trouvé par devers lui un sachet en plastique, contenant soixante-douze (72) képas de la drogue dénommée kush. Interrogé sur la provenance et la destination du produit prohibé, il n’a pipé mot. Il est en détention au commissariat des HLM Biscuiterie pour les besoins de l’enquête et la drogue a été consignée. Un présumé trafiquant tombe avec 11 kg de chanvre indien Restons avec la police pour souligner que les éléments de la Brigade régionale des stupéfiants (BRS) de Kaolack de l'OCRTIS ont mis la main sur un individu en possession de 11 kg de chanvre indien, au quartier Kassaville de la ville éponyme. Les flics ont eu vent d'un trafic de chanvre indien sur la liaison Kaolack - Dakar, à bord des moyens de transport interrégionaux.
L’hôpital Roi Baudouin sur le décès de Idrissa Diène
La direction du Centre Hospitalier Roi Baudouin de Guédiawaye a brisé le silence sur le décès d’un jeune qui a eu un malaise lors d’un match de football. Présentant ses condoléances à la famille d’Idrissa Diène, décédé le mercredi 23 avril 2025, elle précise, toutefois, que «d’après les premiers éléments recueillis, le jeune homme a été transporté à notre service d’accueil des urgences après avoir été victime d’un malaise au cours d’un match de football. Le médecin de garde a procédé à une évaluation rapide dans l’ambulance pour une meilleure prise en charge, car estimant que l’état du patient nécessitait une prise en charge dans une structure disposant d’un scanner». C’est pourquoi la direction de l’hôpital a été bouleversée d’apprendre par la suite que le jeune homme est décédé dans un centre de santé. Elle reste disposée à collaborer avec les autorités compétentes afin que toute la lumière soit faite sur les circonstances du décès, en toute transparence et responsabilité. Cependant, elle déplore les incidents survenus dans la nuit du 23 au 24 avril devant l’hôpital. Selon la direction, si la douleur et la colère exprimées par les jeunes du quartier Médina Gounass sont compréhensibles, elle appelle néanmoins à éviter tout acte pouvant compromettre la sécurité des patients, du personnel soignant et la continuité des soins. Car la mission première de l’hôpital reste d’assurer, en toute circonstance, l’accès aux soins pour toutes les populations, sans distinction. Dans ce moment de tension et de deuil, elle lance un appel au calme et à la retenue.
Une fille meurt par électrocution
La commune de Yeumbeul Sud est sous le choc après le décès par électrocution de la fille F. Seck. Selon nos sources, les faits se sont produits vendredi dernier. L'autopsie a confirmé la thèse de l'électrocution.
Abus de confiance
Le commerçant A. Diallo habitant la Patte d'Oie croupit actuellement en prison pour abus de confiance portant sur la somme de 2,100 millions francs. Il a roulé dans la farine la commerçante M. Camara qui avait l'habitude de lui confier de l'argent. Lasse de réclamer son argent, la victime est partie dénoncer A. Diallo à la police des Parcelles assainies. Le boutiquier a reconnu les faits. Ce qui lui a valu un ticket gratuit pour la citadelle du silence. Menuisier indélicat Menuisier de son état, M. Kane est vraiment drôle. Après avoir empoché l'argent de la dame M. J. Gomis depuis 2024 pour la décoration de son salon de coiffure pour un montant de 100 mille francs, Kane joue au chat et à la souris avec la victime. Elle s’est rendue à la police pour dénoncer son fournisseur qui a reconnu les faits devant les enquêteurs. Suffisant alors pour qu'il soit placé en garde à vue avant d'être déféré au parquet pour abus de confiance.
Diomaye ouvre le Bal à Dakar Arena
Le président de la République accompagné de la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye et d’Amadou Gallo a présidé l’ouverture de la 5e édition de la conférence de Sahara du basket Ball Africa League, prévue du 26 avril au 4 mai au Sénégal. Le chef de l’Etat a assisté à la victoire de l’Asc ville de Dakar devant Us Monastir de la Tunisie 70-67. Habillé en costume africain blanc, Diomaye Faye s’est installé à la loge officielle. Il a été ovationné par le public à l’annonce de son nom par le maître de cérémonie. Lors de la mi-temps de cette rencontre, le chef de l’Etat en a profité pour accorder des audiences aux acteurs de la culture comme les artistes DIP, Canabasse, Youssoupha, le groupe Daara ji Family ou encore le célèbre tiktokeur Kabi Lame.
L’Asc ville de Dakar s’incline devant Kriol star (63-66)
Restons toujours sur le basketball Africa League (BAL) pour souligner qu’après sa sortie victorieuse, l’ASC ville deDakar a été battue par KRIOL Star du CapVert 66 à 63. Pourtant, dès le coup de sifflet de l’arbitre, l’équipe sénégalaise a lancé les hostilités. A la fin du premier quart-temps, les locaux mènent au tableau d’affichage sur le score de 20-15, soit un écart de 5 points. De retour sur le parquet, les visiteurs montrent un autre visage. En défense, le système mis en place par le technicien Hugo Salgado a été gagnant durant le deuxième round. Et les Capverdiens maintiennent le rythme. A la pause, l’équipe sénégalaise a été devancée par son adversaire d’un point(33-32). En seconde période, les coéquipiers de Thierno Ibrahima Niang baissent de régime comme lors de leur première sortie. L’équipe adverse commence à creuser l’écart. Plus organisée en défense, l’équipe adverse marque pratiquement sur toutes ses attaques. Malgré les réajustements du coach sénégalais, le club de la municipalité de Dakar s’incline pour la première fois dans cette compétition en totalisant 63 points contre 66 pour leurs adversaires. Avec une victoire et une défaite, l’équipe sénégalaise a l’obligation de se ressaisir, en perspective d’une qualification pour le second tour. Dans l’autre rencontre de cette journée, l’équipe US Monastir de la Tunisie a signé un succès devant Petro de Luanda 87-73. Grâce à cette victoire, les Tunisiens se relancent.
Mariama Diallo réélue à la tête de l’UDTS
L’Union Démocratique des Travailleurs du Sénégal (UDTS) a tenu son 8e Congrès ordinaire hier, à l’Arène nationale de Pikine, sous le thème : « L’UDTS face aux défis de l’avenir du travail décent ».Un événement qui a rassemblé des délégués, partenaires sociaux et autorités pour dessiner une stratégie syndicale face aux mutations du monde professionnel. Mariama Diallo est reconduite à la tête de l’UDTS à l’issue des travaux, confirmant ainsi la confiance des militants en son leadership. Elle a insisté sur l’unité syndicale et la nécessité d’innover pour répondre aux défis économiques et technologiques. Les congressistes ont acté plusieurs engagements, notamment le renforcement des alliances avec les centrales sœurs (CNTS, UNSAS, CNTS/FC etc.) et les partenaires internationaux ; peser sur les politiques publiques pour un travail décent, face à la digitalisation et l’économie informelle et élargir la base militante parmi les jeunes et les travailleurs des secteurs émergents.
Revalorisation des séries techniques
Les journées culturelles et de l’excellence du Lycée technique André Peytavin de Saint-Louis ont vécu. Elles ont vu la participation des anciens et actuels élèves de cet établissement qui a eu à former beaucoup de cadres à travers le pays. L’Amicale des anciens du Ltap a plaidé pour la revalorisation de ces séries. Elle note l’insuffisance d’élèves dans les séries techniques. Pour Mamadou Guèye de l’amicale des anciens du Ltap, il faut mener une politique pour inciter les élèves à titiller les séries techniques et scientifiques. L’amicale des anciens du Ltap qui a récompensé les meilleurs élèves des séries techniques prend en charge les inscriptions et la prise en charge médicale des élèves.
La Cap prépare son plan d’actions
La Coordination des associations de presse (CAP) prépare la riposte contre le ministre de la Communication qui a pris un arrêté interdisant de parution les médias non conformes au code de la presse. Elle convie les patrons et responsables de médias jugés non conformes à une réunion, demain 9h à la Maison de la presse. La rencontre sera clôturée par un point de presse.
Fraude de visas pour le pèlerinage
La Délégation générale au pèlerinage (DGP) révèle des fraudes de visas pour le pèlerinage à la Mecque. Il a été signalé par les autorités saoudiennes des cas de fraude liés aux visas du pèlerinage, qui impliqueraient des voyagistes privés. La Délégation générale rappelle que la fraude sur les visas est considérée comme une falsification de document administratif, conformément aux dispositions du code pénal du Sénégal et les auteurs sont désormais sous le coup de l'article 137 du code pénal et les bénéficiaires s'exposent aux sanctions prévues par l'article 138 du même code. A cet effet, la Délégation générale au pèlerinage (DGP) rappelle aux chefs de regroupements et aux organisateurs du pèlerinage l'interdiction d'entrer ou de séjourner en Arabie saoudite dans la période du 29 avril au 11 mai 2025 ainsi que l'impossibilité d'effectuer le pèlerinage sans le visa Hajj, sous peine de sanctions pénales sévères du Royaume de l'Arabie saoudite à l'encontre des contrevenants.
Résolution du congrès de l’Alliance démocratique Pencoo
L’Alliance démocratique Pencoo de Moussa Tine a tenu son congrès samedi sous le signe de la refondation stratégique et de la conquête démocratique du pouvoir, au service d’un Sénégal plus juste, plus souverain et plus solidaire. Pour la refondation du parti, le congrès a décidé de renforcer l’architecture du parti en se dotant de directions opérationnelles, aux côtés des secrétariats déjà prévus par les statuts et le règlement intérieur, afin d’assurer une exécution efficace des orientations stratégiques ; donne mandat à Moussa Tine pour conduire la clarification et l’actualisation du projet politique, fondé sur l’équité territoriale, la justice sociale, la démocratie participative, la souveraineté populaire et l’unité nationale. Pour ce qui est de la conquête et l’exercice du pouvoir, Moussa Tine et Cie réaffirment leur ambition de conquérir le pouvoir, non pour lui-même, mais pour transformer durablement le Sénégal, en réponse aux aspirations populaires. Il a reçu mandat de constituer des alliances larges et cohérentes avec les forces progressistes et mouvements citoyens.
Par Henriette Niang KANDE
UN PAYS DE DÉBATS, PAS DE SILENCE
Depuis un an, des actes qui pourraient sembler être de simples mesures administratives dessinent, pris ensemble, une stratégie visant à marginaliser et affaiblir une presse libre, pilier essentiel de la démocratie sénégalaise
Le 22 avril 2025, un arrêté ministériel a ordonné la cessation immédiate des activités de diffusion, de publication et de partage de contenus par les médias jugés non conformes au Code de la presse. Cette mesure concerne aussi bien les médias en ligne, écrits qu’audiovisuels, et prévoit des sanctions sévères pour les contrevenants.
Depuis à peu près un an, des actes ont été posés, qui, pris isolément, pourraient passer pour des mesures administratives classiques. Pris ensemble, ils dessinent une stratégie de marginalisation et d’affaiblissement d’une presse libre, pilier pourtant essentiel de la démocratie sénégalaise. Dans ce contexte, la vigilance s’impose plus que jamais pour empêcher que ne s’installe, insidieusement, une ère de musellement progressif sous couvert de normalisation.
Cette dernière décision du ministre de la Communication Alioune Sall ravive les inquiétudes quant à l’avenir du paysage médiatique sénégalais. Avant elle, les diffuseurs et éditeurs professionnels de la presse classique et en ligne, ont dénoncé ces mesures, les qualifiant de dérives et de tentatives de « criminalisation de l’activité de presse ».
« Le Sénégal n’a jamais été un pays de silence. Il ne le sera jamais. » Derrière cette affirmation, se dessine toute l’histoire d’une nation profondément attachée à la parole libre, à l’expression plurielle, et à la confrontation démocratique des idées. Car oui, dans cette contrée fière et frondeuse, le silence est une denrée plus rare que la pluie en saison sèche. La liberté d’expression n’est pas un luxe : c’est un sport national, parfois pratiqué sans échauffement. Terre de débats publics effervescents, le Sénégal a bâti sa réputation de bastion de la liberté de presse en Afrique au prix de luttes longues, souvent âpres, mais décisives. Conquérir l’indépendance éditoriale n’était pas un privilège octroyé : c’était une lutte de chaque instant. Arrestations, censures, intimidations n’étaient pas rares. Pourtant, les journalistes sénégalais ont persévéré, creusant, dénonçant, informant, même lorsque l’étau se resserrait.
Depuis l’indépendance, le Sénégal a bâti son image de bastion de la libre parole à la sueur de débats houleux, de tribunes effervescentes, et accessoirement, de quelques séjours imprévus en prison pour journalistes un peu trop inspirés. Dès les années 1960, sous Léopold Sédar Senghor – poète certes, mais pas franchement anarchiste –, la création du quotidien gouvernemental sonnait comme un clin d’œil ironique : un journal d’État, certes, mais où il pouvait arriver que la lumière des débats filtre quand même à travers les rideaux épais du pouvoir. La surveillance, omniprésente mais d’une discrétion de chat botté, visait surtout à serrer sans étrangler. Les services de renseignement, aussi subtils qu’un éléphant en ballerines, guettaient d’un œil suspicieux les plumes trop joueuses. De temps en temps, une mesure drastique prise pour refroidir les ardeurs. Pourtant, divine ironie, c’est sous cette chape de plomb ajourée qu’a poussé un drôle de jardin de journalistes : des as du sous-entendu, des champions de la métaphore contournée, capables de faire passer l’essentiel en glissant entre les mailles du filet. Braver l’interdit de face ? Très peu pour eux. Mieux valait danser autour.
Ce savant numéro d’équilibriste, entre autorisation murmurée et interdiction à peine chuchotée, a taillé sur mesure la future presse sénégalaise pour les grandes batailles d’indépendance éditoriale. À force de parler sous haute surveillance — un œil sur la copie, l’autre sur la sortie de secours — les journalistes ont affûté leur art de la résistance : d’abord en douce, à petits pas de fourmi, puis en tapant du pied, à mesure que le vent de la démocratie se transformait en tempête décoiffante.
Puis, vint la grande époque du « ça passe ou ça casse ». Les années 1980, sous Abdou Diouf, ont vu éclore radios privées, journaux irrévérencieux et magazines d’investigation qui grattaient là où ça démangeait. Résultat ? Arrestations en série, convocations matinales à la police, menaces à peine voilées… Mais les journalistes sénégalais, eux, avaient la peau dure et le stylo acerbe. Mieux encore : chaque tentative de muselière produisait l’effet inverse, un effet Streisand, version sénégalaise. L’effet Streisand étant le phénomène où le fait de vouloir cacher, supprimer ou censurer une information provoque exactement l’effet inverse. Cela attire encore plus d’attention sur cette information.
Avec Abdoulaye Wade au pouvoir dès 2000, puis Macky Sall en 2012, on croyait à l’avènement d’une ère de velours. Oh que non ! Si quelques avancées notables virent le jour – un Code de la presse, des lois sur l’accès à l’information –, le tango entre pouvoir et médias est resté endiablé : un pas en avant, deux croche-pattes, et de grands cris d’indignation en prime time.
La loi 2017-27, portant Code de la presse, laborieusement adoptée après d’interminables palabres où syndicats de journalistes, autorités publiques et organisations de droits humains se regardaient en chiens de faïence, illustre à merveille cette dynamique : tout se discute, tout se négocie, parfois même à coups de communiqués rageurs, de grèves symboliques, et de menaces à peine polies sur les plateaux télé.
Mais soyons justes. Si la presse sénégalaise tient encore debout aujourd’hui, ce n’est pas grâce à la mansuétude des gouvernants successifs – souvent tentés d’éteindre le feu avec de l’essence –, mais bien grâce à l’indomptable énergie d’une armée de journalistes, chroniqueurs, caricaturistes et activistes de l’ombre qui ont fait de l’audace une vertu cardinale.
Parmi les figures de proue, difficile de ne pas saluer avec un sourire complice les contributions de Babacar Touré, un des pionniers des médias privés, Sidy Lamine Niasse, grand provocateur devant l’Éternel, et Abdou Latif Coulibaly, fouilleur de dessous de tapis officiels. Et combien d’anonymes, plume en main, dictaphone usé, ont bravé menaces et pauvreté éditoriale pour que, quoi qu’il arrive, « ça se sache » !
L’histoire n’est pas terminée. Car de nouvelles bêtes noires rôdent dans les couloirs de la liberté de presse et la liberté de la presse. La scène médiatique ressemble à une immense kermesse où se mêlent vieux briscards, jeunes loups... et une foule de francs-tireurs pour qui le mot “déontologie” évoque vaguement un médicament contre la toux. Le journalisme, celui noble et rigoureux, a vu débarquer une armée de scribouillards, autoproclamés “voix du peuple”, “éveilleurs de conscience” ou, plus sobrement, “experts en tout et en rien”.
Dans ce bazar, certains croient dur comme fer que la liberté de la presse équivaut à une licence officielle pour insulter son prochain entre deux fautes d’orthographe. On publie sans vérifier, on balance sans nuance, on commente sans savoir. La déontologie, jadis fièrement brandie comme une bannière, est soigneusement roulée en boule et jetée dans un coin sombre, entre l’objectivité perdue et l’esprit critique disparu. Désormais, il suffit d’avoir un compte Facebook ou sur un autre réseau social, une opinion tranchée et un clavier en état de marche pour se proclamer “journaliste d’investigation”. Résultat : des articles qui tiennent plus du billet d’humeur que de l’enquête sérieuse, et des reportages où le “on-dit” sert de preuve irréfutable. La règle du jeu est simple : plus c’est gros, plus ça passe.
Dans ce chaos informationnel, la liberté de la presse est menacée autant par les censeurs que par ceux qui, sous couvert d’opinion libre, insultent, diffament et désinforment. Le temps est venu d’instaurer des mesures claires et fermes pour encadrer ce “nouveau type de journaliste” qui confond clavier et kalachnikov verbale. Sans bâillonner la presse authentique, il s’agit d’assainir le paysage, de restaurer la déontologie et de rappeler que la liberté n’est pas l’anarchie. Cela aussi relève de la responsabilité des professionnels eux-mêmes.
Mais, ne nous y trompons pas. Avec l’arrivée du nouveau pouvoir en 2024, on scrute avec la vigilance d’un chat en embuscade, les tentations de censure soft sous couvert de régulation, des pressions économiques sur des rédactions exsangues, mais toujours professionnelles. Car si la profession est aujourd’hui bousculée, éclaboussée parfois par les dérives des “journalistes d’occasion”, elle n’en reste pas moins peuplée de femmes et d’hommes qui n’ont pas oublié ce que coûte la liberté. Ce sont eux, héritiers d’une tradition de combats opiniâtres pour le droit d’informer, qui se dresseront avec la ténacité d’un roc contre toute velléité de musellement.
Face aux nouveaux périls, ces journalistes chevronnés ne se feront pas d’illusions. Ils ont appris que les censures modernes se dissimulent derrière de nobles prétextes : la lutte contre les “fake news”, la nécessaire “moralisation” de l’espace public, la défense de “l’intérêt général”. Mais derrière les mots lisses, ils savent lire les intentions rugueuses. Et, forts de leur histoire, ils opposeront à ces habillages de la censure, une résistance ferme, argumentée, fondée sur le droit, la légitimité et la force de l’expérience. Il s’agit de préserver un droit fondamental du peuple sénégalais : celui d’être informé librement, honnêtement, sans filtres ni chaînes invisibles. Les professionnels de la presse savent que leur combat dépasse leur sort personnel. Il engage l’avenir même de la démocratie sénégalaise. Une démocratie sans presse libre n’est qu’un simulacre, une vitrine vide destinée à tromper les naïfs.
Chaque tentative d’étouffement, chaque manœuvre sournoise, chaque pression déguisée sera observée, dénoncée et combattue. Avec calme, avec rigueur, avec obstination, mais haut et fort, par une profession aguerrie, qui connaît la valeur de ses conquêtes et refuse d’en être dépossédée
Car l’expérience enseigne que si au Sénégal on parle fort, il faut aussi savoir hurler pour défendre les acquis : le droit de dire, de contredire, de caricaturer, les puissants du jour.
Préserver cet héritage, c’est accepter les clashs télévisés, les éditos qui font bondir au Palais, les caricatures, et les scoops qui dérangent les siestes ministérielles. C’est le prix d’une démocratie qui respire – bruyamment certes –, mais qui respire encore.
C’est cette dynamique, patiemment construite au fil des décennies, qui explique pourquoi aujourd’hui encore, malgré les crises politiques, les changements de régime ou les tentations autoritaires, la presse sénégalaise demeure une force impossible à bâillonner. La parole n’est pas seulement libre. Elle est aussi tonitruante, espièglement audacieuse Et c’est justement pour cela que, malgré tout, le silence n’y fera jamais loi. Parce que c’est dans le bruit des batailles démocratiques et le fracas de débats que la presse libre et professionnelle a été forgée.
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REVUE DE PRESSE NATIONALE – LUNDI 28 AVRIL 2025
La presse sénégalaise du jour reflète un climat tendu sur les plans politique et judiciaire, tandis que sur le front sportif, des victoires redonnent le sourire aux Sénégalais. Entre attentes de reddition des comptes, révélations sulfureuses et exploits
(SenePlus) La presse sénégalaise de ce lundi est marquée par une actualité dense, dominée par des tensions politiques, des affaires judiciaires explosives et des succès sportifs éclatants. Passage en revue des principaux titres du jour.
OPPOSITION SOUS PRESSION ET BATAILLE AUTOUR DE LA REDDITION DES COMPTES
Sud Quotidien ouvre la journée sur une note politique lourde, titrant : « Opposition, OFNAC, reddition des comptes en ligne de mire ». Le journal rapporte que l'Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) intensifie ses investigations, mettant les leaders de l’opposition sous pression pour justifier leur gestion des ressources publiques.
Dans le même sillage, Le Témoin Quotidien met en lumière une nouvelle sortie remarquée de Waly Diouf Bodiang, sous le titre : « Waly Diouf Bodiang crache encore du feu ». L'activiste, connu pour ses prises de parole incisives, dénonce ce qu'il considère comme une instrumentalisation des institutions pour museler les voix discordantes.
WalfQuotidien, quant à lui, s'intéresse au nouveau patron de la LAPF (L'Agence de la Presse Financière), titrant : « Mbaye Dione cogne d'entrée ». Le journal souligne que dès sa prise de fonction, Mbaye Dione a donné le ton d’une gouvernance plus rigoureuse. En parallèle, Walf titre également sur la réaction présidentielle : « Diomaye-Président savonne l'opposition », évoquant un discours offensif du chef de l'État contre ses adversaires politiques.
Populaire (Pop) revient sur un autre front : celui des tensions religieuses et politiques. Sous le titre « Réplique du Serigne Mountakha : que mijote Serigne Mbaké Ndiaye ? », le journal explore les dessous d’un différend religieux qui pourrait avoir des implications politiques.
AFFAIRES JUDICIAIRES : REVELATIONS ET ATTENTES
Le volet judiciaire n’est pas en reste. Libération publie une enquête exclusive sur une vaste affaire criminelle, sous le titre choc : « Dans le secret des affaires noires du "White Dream" ». Cette sombre affaire, impliquant blanchiment et trafic, secoue plusieurs sphères influentes de Dakar.
De son côté, L’Observateur (L’Obs) rapporte des développements dans un autre dossier brûlant : « La saisie explosive du procureur financier à la DIC ». Le journal informe que Amadou Sall est attendu devant le parquet financier pour répondre à des accusations de malversations importantes. L'Obs détaille aussi l'enquête de la Brigade des affaires criminelles sur des faits impliquant Ismaïla Madior Fall.
Yoor-Yoor adopte un ton encore plus accusateur. Sous le titre : « Waly Diouf Bodiang intraitable : "On ne nous parle pas de reddition des criminels en liberté" », le quotidien donne la parole à l’activiste qui pointe du doigt l’impunité dont jouiraient certains hauts responsables.
ÉVOLUTION DU PAYSAGE PARTISAN : CRISE AU SEIN DE PASTEF
Sur le plan partisan, Enquête attire l’attention sur les secousses internes du parti Pastef avec : « Le grand bluff de Pastef ». Le journal analyse une stratégie politique qui semble avoir atteint ses limites, à l'heure où les querelles internes minent la cohésion du mouvement.
ÉCLAIRCIES DANS LE SPORT : TRIOMPHES AU FOOTBALL ET AU BASKET
Du côté sportif, la presse célèbre des performances inspirantes :
Record se réjouit de la performance des Lions de la Teranga dans son titre : « L'attaque de la Tanière frappe fort ». Les attaquants sénégalais ont brillé, marquant plusieurs buts lors de leur dernière rencontre internationale.
En basketball, Le Soleil Sports titre : « L’ASCVD à deux paniers de la gloire », soulignant que le club sénégalais est à deux doigts de décrocher un titre majeur sur la scène africaine.
De son côté, Rewmi Sports+ souligne l’excellent départ de l’AS Douanes à la Basketball Africa League 2025 avec : « Entrée réussie pour l’AS Douanes ». Un début de tournoi prometteur pour le représentant sénégalais.
SOCIETE : L'ARTISANAT AU CŒUR DES POLITIQUES PUBLIQUES
Enfin, sur le plan économique et sociétal, Le Soleil s'intéresse à une initiative gouvernementale en faveur des artisans : « L’or artisanal bientôt à portée des artisans ». L'État annonce des mesures pour faciliter l'accès à l'or, un geste qui pourrait réolutionner le secteur de l'artisanat et booster l'économie locale.
LE GOUVERNEMENT HAUSSE LE TON
La traque aux « médias non conformes » est lancée au Sénégal. Le gouvernement du Sénégal vient de poser un nouvel acte dans la procédure de régulation du secteur de la presse.
Le gouvernement du Sénégal vient de poser un nouvel acte dans la procédure de régulation du secteur de la presse. Hier, vendredi 25 avril 2025, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, relayé par le ministère de l’Intérieur, a rendu public un arrêté daté du 22 avril 2025, enjoignant aux médias qui ne sont pas en règle avec les dispositions du Code de la presse de cesser toute diffusion, toute publication ou toute parution, sous peine de sanctions et autres poursuites pénales. Près de 380 organes de presse seraient concernés.
La traque aux « médias non conformes » est lancée au Sénégal. Dans un arrêté signé par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, le gouvernement sénégalais impose désormais l’arrêt immédiat de la diffusion, de la parution et du partage de contenus non conformes aux règles établies par le Code de la presse. Ce texte, daté du 22 avril 2025, vise explicitement les médias en ligne, écrits et audiovisuels qui ne respecteraient pas les normes légales en matière d’information. « Il est fait obligation aux médias non conformes de cesser toute diffusion ou tout partage de contenus, de supports en application des dispositions du code de la presse », mentionne l’arrêté dans son article premier.
En substance, selon l’arrêté ministériel, les entreprises de presse en ligne qui ne sont pas en conformité avec l’article 178 du Code de la presse doivent suspendre toutes leurs activités de diffusion, sous peine de sanctions prévues à l’article 193. Il en va de même pour les entreprises de presse écrite ne respectant pas les articles 66 à 72 du même code, qui risquent de lourdes sanctions, notamment celles énumérées aux articles 194, 195, 200, 203 et 204. L’audiovisuel n’est pas en reste : toute entreprise de communication audiovisuelle ne disposant pas d’une autorisation conforme à l’article 94 du Code de la presse est tenue également de cesser immédiatement ses activités de diffusion.
L’arrêté cible également la « prolifération de contenus non conformes et de fausses nouvelles. Toute personne ou entité diffusant de tels contenus devra se soumettre aux dispositions du Code pénal ». A travers cette décision, le gouvernement du Sénégal pose un nouvel acte dans sa volonté « de réguler » le secteur de la presse sénégalaise et des communications, en pleine mutation numérique. Et ce, à un moment où les médias traditionnels et numériques évoluent rapidement.
Pour rappel, le ministère de la Communication avait publié, le jeudi 6 février 2025, une liste officielle des médias en règle avec le Code de la presse. Sur les 639 médias déclarés à ce jour, seuls 258 étaient en conformité, tandis que 380 organes ne respectaient pas les exigences réglementaires, selon Habibou Dia, directeur de l’information.
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REVUE DE PRESSE – SAMEDI 26 AVRIL 2025
Entre rigueur politique, enjeux économiques brûlants et exploits sportifs, la presse sénégalaise de ce week-end peint le portrait d’un pays à la croisée des chemins : engagé, critique et toujours vibrant
(SenePlus) L’actualité nationale est riche et variée, oscillant entre régulation des médias, enjeux économiques, affaires judiciaires et exploits sportifs. Tour d’horizon des principales "unes" de la presse sénégalaise.
POLITIQUE ET REGULATION DES MEDIAS : L'ÉTAT SERRE LA VIS
Sud Quotidien ouvre la marche avec un titre fort : "Le gouvernement hausse le ton". Le journal s’attarde sur la fermeté affichée par les autorités dans le cadre de la régulation des médias au Sénégal, dans un contexte où la question de la liberté d’expression suscite des débats intenses. Cette volonté de remettre de l’ordre est perçue par certains comme une mesure nécessaire, par d'autres comme un recul démocratique.
Dans la même veine contestataire, WalfQuotidien affiche un titre provocateur : "Coup pour coup". Le journal décrit une atmosphère de bras de fer entre le pouvoir et certains segments de la presse et de la société civile, alimentée par des mesures jugées liberticides.
Tribune enfonce le clou en titrant : "Une honte dans une démocratie...", dénonçant vigoureusement ce qu’il considère comme des atteintes graves aux libertés fondamentales, notamment à travers des arrestations et intimidations visant des opposants et des journalistes.
DIPLOMATIE ECONOMIQUE ET FINANCES PUBLIQUES : ENTRE AMBITIONS ET CONTROVERSES
Sur le front économique, Le Soleil annonce des perspectives prometteuses avec : "153 milliards de FCFA sur 6 ans", un montant consacré à un ambitieux programme de développement visant à soutenir les projets structurants dans plusieurs secteurs clefs.
Quotidien, pour sa part, nous transporte à Washington avec "Le printemps de l’APR à Washington", où il relate la participation de la délégation sénégalaise, conduite par de hauts responsables, aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Cependant, le climat économique n’est pas exempt de controverses. EnQuête soulève une interrogation de taille dans sa manchette : "Où sont passés les milliards du Fopica ?". Le journal s’interroge sur la gestion opaque des fonds dédiés au développement du cinéma sénégalais, pointant du doigt un possible scandale financier.
AFFAIRES JUDICIAIRES : UN FEUILLETON POLITIQUE ET JUDICIAIRE
Le volet judiciaire s’impose aussi largement dans les titres du jour. L'Observateur braque ses projecteurs sur une figure politique en titrant : "Mbaye Ndiaye face à la justice", tandis que Le Verdict met en lumière un affrontement verbal : "Moustapha Guirassy apporte sa réplique à Guy Marius Sagna", au cœur d'une polémique politique qui fait grand bruit.
Libération, fidèle à son style incisif, revient sur une affaire judiciaire sensible avec : "Les détails de l'affaire Sophie Gladima", exposant les éléments recueillis dans une enquête qui mêle politique et accusations lourdes.
Subatec et Antenne Quotidien poursuivent dans cette dynamique en évoquant respectivement des affaires impliquant le ministre Alioune Sall et des démêlés judiciaires autour du FMI, révélant les dessous d'enquêtes en cours et la fragilité de certaines institutions face aux scandales.
SPORT : LE SENEGAL BRILLE, L'ESPAGNE RETIENT SON SOUFFLE
Côté sport, c’est l’heure de l’enthousiasme et de la fierté nationale. Le Dakarois et Rewmi Sports célèbrent la performance de la jeunesse sénégalaise avec un titre commun : "Le Sénégal arrache sa place en finale" du Championnat d’Afrique de Football Scolaire. Une victoire qui augure de belles promesses pour la relève sportive.
Sur le plan international, l’Espagne retient son souffle à l’approche de la finale de la Coupe du Roi. Record s’interroge : "32e sacre du Barça ou 21e pour le Real ?", alors que Stades met en avant les enjeux tactiques sous le titre : "Real Madrid - FC Barcelone : 3 duels clés pourraient tout basculer". Cette affiche promet un affrontement épique entre les deux géants du football espagnol.
SOCIETE : LA VOIX DES INTELLECTUELS ET TENSIONS FAMILIALES
Enfin, Grand Panel se distingue en mettant à l’honneur un nouveau visage de la pensée sénégalaise dans son édition intitulée : "Couronné par la voix d'une génération", consacrée à un intellectuel qui incarne les aspirations d’une jeunesse en quête de nouveaux repères.
Les Échos livre, quant à lui, un récit plus intime des tensions politiques au sein d'une même famille : "Demba Ndong, très loin des affaires de son frère Farba Ngom", illustrant comment les parcours familiaux peuvent diverger face aux enjeux du pouvoir.
ALIOUNE SALL ORDONNE L’ARRÊT DES ACTIVITÉS DES MÉDIAS NON CONFORMES
Cette mesure s’appuie sur un arrêté officiel et s’accompagne de menaces de sanctions, allant jusqu’au retrait de fréquence ou de signal pour les contrevenants.
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a donné l’ordre, vendredi, aux médias déclarés ‘’non conformes’’ au code de la presse de cesser leurs activités, ceux d’entre eux qui n’obtempéreraient à cette injonction s’exposant, selon lui, à des sanctions.
‘’Il est fait obligation aux médias non conformes [au code de la presse] de cesser toute diffusion ou tout partage de contenus et de supports, en application des dispositions du code de la presse’’, est-il écrit dans l’arrêté du ministre parvenu à l’APS.
Les entreprises de presse en ligne, de presse écrite et de communication audiovisuelle doivent respecter le code qui encadre les activités des médias, a argué M. Sall.
Le ministère qu’il dirige a publié, le 6 février 2025, une liste de 258 médias ayant satisfait aux critères fixés en vue de leur reconnaissance officielle par l’État.
Vingt-six chaînes de télévision, 28 quotidiens, 30 radios commerciales, 102 radios communautaires, 22 chaînes de télévision uniquement diffusées par Internet et 48 sites d’information sont en règle, avait précisé le directeur chargé de la communication au sein du ministère exerçant la tutelle technique des médias, Habibou Dia.
Selon M. Dia, 639 médias avaient déposé un dossier sur la plateforme ‘’Déclaration médias du Sénégal’’, mise en place pour leur enregistrement.
À l’époque, 381 médias ‘’n’étaient pas conformes’’ aux dispositions du code de la presse les autorisant à exercer librement leurs activités, avait-il dit en février dernier.
‘’Ils encourent des sanctions allant jusqu’au retrait de leur signaux ou de leur fréquence’’, s’il s’agit de médias audiovisuels, avait prévenu Habibou Dia.
L’arrêté du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique rappelle que ‘’tout diffuseur de contenus de médias non conformes ou de fausses nouvelles est soumis à l’obligation de respecter les dispositions du code pénal’’.
La direction de la surveillance du territoire va interdire aux médias n’ayant satisfait aux critères fixés par l’État d’exercer leurs activités, selon Alioune Sall.
Ce démembrement de la direction générale de la Police nationale a reçu une telle consigne, mardi dernier, selon un document signé de son directeur et joint à l’arrêté ministériel.
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REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 25 AVRIL 2025
L’actualité sénégalaise de ce vendredi 25 avril 2025 est particulièrement riche, entre relance économique, justice, politique, sport et faits divers. Tour d’horizon des sujets majeurs qui font la une des quotidiens sénégalais.
(SenePlus)L’actualité sénégalaise de ce vendredi 25 avril 2025 est particulièrement riche, entre relance économique, justice, politique, sport et faits divers. Tour d’horizon des sujets majeurs qui font la une des quotidiens sénégalais.
GOUVERNANCE ET POLITIQUE : UNE VOLONTE AFFICHEE D’INCLUSIVITE ET DE STABILITE
Le journal Le Soleil met en avant les efforts du président de la République pour bâtir une société plus équitable à travers une gouvernance participative. En une : « Le chef de l’État promeut l’inclusivité », à l’occasion d’une conférence axée sur l’emploi et l’équité. Le quotidien souligne un discours fort du chef de l’État plaidant pour une meilleure intégration des jeunes et des femmes dans les politiques publiques.
Dans Sud Quotidien, le gouvernement tente de désamorcer les critiques croissantes sur le chômage des jeunes : « L’État mitonne sa riposte ». Une réponse attendue dans un contexte social tendu.
De son côté, Point Actu revient sur le devenir de l’Alliance pour la République (APR) avec une question incisive : « L’APR tient-elle sa revanche ? », après des remous internes et des pertes de popularité. Le journal analyse les stratégies en cours pour reconquérir le terrain politique face à une opposition de plus en plus affirmée.
Lii Quotidien, lui, met en lumière un discours engagé : « Le parti est engagé à s’imposer comme une force d’alternative vive », reflétant la volonté de renouvellement politique chez les challengers du pouvoir.
Enfin, EnQuête mise sur la continuité institutionnelle, titrant : « Le Conseil maintient le cap », mettant en exergue la stabilité du gouvernement malgré les critiques.
JUSTICE ET SECURITE : DES REVELATIONS, DES ARRESTATIONS ET DES AVANCEES
Le journal Libération révèle un nouveau rebondissement dans des affaires judiciaires majeures : « La Dic livre la 5e vague au procureur ». Il s’agirait d’un important lot de dossiers transmis par la Division des investigations criminelles, incluant un coffre-fort contenant 100 millions de FCFA.
Les Échos s’intéresse à une affaire retentissante avec pour titre : « Le sort de Doro entre les mains de la justice française », mettant en exergue l’internationalisation d’un contentieux judiciaire sénégalais.
Yoor-Yoor, quant à lui, met en avant un tournant majeur pour les droits des victimes : « Les victimes ou leurs familles peuvent désormais traduire en justice les présumés coupables ». Une avancée légale qui pourrait changer la donne en matière de lutte contre l’impunité.
Côté faits divers, L’Éveil rapporte un drame : « La citerne écrase des élèves, l’horreur ! ». Un accident tragique qui relance le débat sur la sécurité routière, notamment autour des établissements scolaires.
Rewmi Quotidien annonce une arrestation pour le moins surprenante : « Un mercenaire sénégalais combattant pour la Russie arrêté ». Le quotidien revient sur le profil de l’individu interpellé dans le cadre du conflit russo-ukrainien, soulevant de nombreuses interrogations sur l’implication de citoyens sénégalais dans des zones de guerre.
ÉCONOMIE : DES PERSPECTIVES, MAIS DES DEFIS A RELEVER
Grand Panel affiche un regard à la fois optimiste et réaliste sur la situation économique : « Une croissance prometteuse, mais un défi de confiance à relever ». La relance est bien amorcée, mais les incertitudes liées à la stabilité institutionnelle et à l’attractivité des investissements persistent.
Le Quotidien alerte sur une situation préoccupante dans le secteur médical : « Le Sénégal sous oxygène pour 3 mois ». Le journal rapporte des pénuries critiques d’oxygène médical, un sujet hautement sensible pour le système de santé.
SPORT : LES LIONCEAUX ET ANTOINE MENDY A L'HONNEUR
La passion du football s’invite en Une de plusieurs quotidiens. Record, Sud Quotidien et Point Actu Sport consacrent leurs manchettes à Antoine Mendy, jeune espoir sénégalais évoluant en France, qui doit affronter un adversaire redoutable : « Antoine Mendy défie l’ogre ! ». Des clubs dénoncent d’ailleurs déjà sa forme exceptionnelle.
Dans le même élan, Record et Sud Quotidien suivent de près l’aventure des Lionceaux du Sénégal qui affrontent l’Ouganda à 14h pour une place en finale du tournoi U20 : « Les Lionceaux face à l’Ouganda pour une place en finale ».
Point Actu Sport célèbre les performances locales avec « Le Jaraaf confortablement installé en tête du championnat, AS Pikine enchaîne… », soulignant la bonne dynamique des clubs sénégalais.
Ballon d’Afrique, enfin, s'intéresse aux futures réformes de la FIFA : « Ces nouveaux changements à venir de la FIFA », évoquant un potentiel bouleversement des règles du jeu mondial.
SOCIETE & ÉDUCATION : ENTRE ESPOIRS ET INQUIETUDES
Populaire annonce la désignation de Dr Cheikh Guèye comme facilitateur général à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) : « Dr Cheikh Guèye désigné facilitateur général », pour apaiser les tensions dans le milieu universitaire.
Rewmi Quotidien revient sur un projet éducatif prometteur : « L’école de la citoyenneté relancée », une initiative visant à renforcer les valeurs civiques auprès des jeunes.
Moustapha Ndiaye, Ryan Hachem et Moustapha Dieng cautionnent plus de 2,6 milliards
Sans tambour ni trompette le parquet poursuit ses investigations dans l’affaire des fonds Force-Covid-19. Les mis en cause ont cassé leurs tirelires pour échapper à la prison. Hier, le magnat du riz Moustapha Ndiaye, son poulain Moustapha Dieng et Ryan Hachem ont été déférés devant le juge d’instruction. Après une après-midi à la cave, Ryan Hachem a cautionné 1,825 milliard de FCFA. Quant à l’homme d’affaires, Moustapha Ndiaye, il a versé une caution de 750 millions de FCFA. Moustapha Dieng, lui, a été sauvé par Moustapha Ndiaye qui lui a cautionné 125 millions. Le trio a bénéficié d’un contrôle judiciaire. Hier dejà L’As se posait des questions le cas Moustapha Ndiaye. Dire qu’avec cette décision des sages, il y a de quoi être fier de nos juges.
Réplique salée de la jeunesse de Pastef à TAS
La jeunesse patriotique du Sénégal (Jps) n’a pas tardé à réagir suite à la sortie du député Thierno Alassane Sall. De l'avis du directeur de l'Aser, Jean Michel Sène, le tandem DiomayeSonko n’a aucune leçon à recevoir du président de laRépublique des valeurs qu’il considère comme une figure importante dans le régime de Macky Sall. Il se dit déçu de la gestion de TAS. A l’en croire, TAS a été une calamité dans la gestion des finances publiques Abondant dans le même sens, Ngagne Demba Touré accuse l’ancien ministre d’avoir fait perdre au Sénégal plusieurs milliards pendant ses deux ans à la tête du ministère de l’Energie. Il avait approuvé lorsque Cosmos vendait ses parts à BP. Mais il a refusé d’approuver pour Frank Timis. A cause de cela, dit-il, jusqu'en 2045, le Sénégal va perdre 1 455 milliards empochés par Cosmos et zéro franc pour Petrosen pour 645 milliards dépensés. Avec cette levée de bouclier des pastefians, Tas est en train de se positionner comme l’opposant le plus redoutable de Diomaye-Sonko.
Le Haut-commandement sévit
Trois gendarmes sont dans le viseur du Haut-commandement de la Gendarmerie nationale qui leur reproche un comportement aux antipodes des règles d'éthique et de déontologie professionnelle. En fait, leHaut-commandement a pris connaissance d'une vidéo devenue virale sur un incident opposant des gendarmes en police de la circulation à des automobilistes étrangers dans le département de Saint-Louis. Il a identifié les trois gendarmes impliqués dans cet incident et ouvert une enquête de commandement pour situer les responsabilités. Déjà, indique le communiqué, le comportement et les paroles des mis en cause sont d'ores et déjà répréhensibles. Ils sont aux antipodes des règles d'éthique et de déontologie professionnelle qui guident l'action de la Gendarmerie et les principes d'exécution du service, rapporte la même source. Selon le Haut commandement, la mission des unités de police de la circulation routière est la prévention des désordres, la régulation de la circulation, la sensibilisation des usagers, la surveillance active du réseau routier et, seulement en dernier ressort, la répression des infractions. Toute dérogation à ces principes d'action, notamment lorsqu'elle porte atteinte aux droits humains, est une déviance qui ternit l'image de la Gendarmerie nationale et appelle, par conséquent, des sanctions sévères et exemplaires si les faits sont avérés, prévient-il. Pourtant dans cette vidéo, c’est plutôt un étranger qui filmait les gendarmes à leur insu. Pire, le gus qui parlait anglais a accusé les gendarmes. Sur les réseaux sociaux beaucoup ont apporté leur soutien aux pandores. Prudence mon général, le gus n’est pas exempt de reproche…
L’aéroport de Cap Skirring obtient sa certification
Le secteur de l’aviation civile au Sénégal connaît un nouvel essor avec l’obtention d’une deuxième certification. Hier, lors de la cérémonie de remise de la certification de l’aéroport de Cap Skirring, le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), Ndiaga Bass, a affirmé que grâce à ce document, le Sénégal reste le seul pays d’Afrique de l’Ouest à disposer de deux aéroports certifiés. Cette nouvelle distinction marque une étape importante dans le développement du secteur aéronautique sénégalais. La certification atteste que l’aéroport respecte les normes internationales tant en matière d’infrastructures que de sécurité. Le Sénégal obtient ainsi sa deuxième certification après celle de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) à Diass. Le directeur général de l’AIBD, Cheikh Bamba Dièye, a reconnu les difficultés rencontrées par sa direction, mais s’est montré confiant. Il promet la poursuite de cette dynamique et de nouvelles infrastructures vont être déployées. M. Dièye a souligné que cette certification n’est qu’un début. Pour renforcer davantage le secteur aéronautique, plusieurs projets sont à l’étude, parmi lesquels la reconstruction du bloc administratif, de la tour de contrôle, l’installation de grandes enseignes comme Carrefour ou Auchan, la construction d’hôtels etla création d’une zone d’attractivité. Pour la prochaine étape, le Sénégal veut la certification des aéroports de Ziguinchor et de Saint-Louis.
Un étranger interpellé avec 151 cornets de «Kush»
Les limiers de Yeumbeul ont mis la main sur un individu de nationalité étrangère pour offre et cession de la drogue dénommée «Kush». Ils avaient reçu une information faisant état de l’existence, au quartier Yeumbeul «Tally Bou Khonkh» d'une maison occupée par des individus de nationalités étrangères qui s'adonneraient au trafic de drogue. La fouille par palpation effectuée sur le mis en cause, a permis de retrouver dans sa poche, un sachet en plastique contenant 57 cornets de «Krush». Un autre sachet contenant 94 cornets de ladite drogue a été découvert dans la chambre. Il a été déféré au parquet du tribunal de Pikine Guédiawaye.
Un trafiquant interpellé avec 119 kg de chanvre
Restons avec les limiers qui traquent sans relâche les trafiquants de drogue. Les éléments de la Brigade régionale des stupéfiants (BRS) de Kaolack de l’OCRTIS ont interpellé un individu au village de Nioro Keur Alassane, dans la zone de Karang, en possession de 119 kg de chanvre indien.
Mimi Touré exulte
L’Envoyée spéciale du chef de l’Etat, Aminata Touré, a commenté la décision du Conseil constitutionnel relative à la loi interprétative. Comme dit le proverbe chinois, écrit-elle, peu importe que le chat soit gris ou noir, l’essentiel, c’est qu’il sache attraper les souris. Selon l’ancien Premier ministre, le Conseil constitutionnel indique clairement que les auteurs et commanditaires des tueries, tortures et autres actes dégradants portant atteinte à la dignité humaine ne peuvent faire l’objet d’aucune amnistie. C’est tout ce que les victimes et les militants de la lutte contre l’immunité voulaient entendre, se félicite Mimi Touré. Maintenant soutient-elle, que sans délai, justice soit rendue aux victimes.
Diomaye veut dialoguer
Restons avec Diomaye qui a reíteŕ é au Gouvernement, aux Centrales syndicales, au Patronat et à toutes les forces vives de la Nation son attachement constant au dialogue et à la concertation comme méthode de gouvernance. Dans ce contexte de renforcement conséquent du dialogue social tripartite (Etat, Patronat, Syndicats), il a demandé́ au ministre en charge du Travail de faire le point sur le processus de conclusion du Pacte national de stabilité́ sociale, l’état de prise en charge des cahiers de doléances des centrales syndicales en perspective de la fête du travail, le 1er mai 2025, et les enseignements et recommandations du rapport 2024 sur les statistiques du marché́ du Travail.
L’armée démantèle des sites clandestins
Les soldats de la zone militaire n°4 poursuivent les patrouilles dans la lutte contre l'orpaillage clandestin et le grand banditisme. Ils déroulent depuis mercredi passé une opération de sécurisation. A cet effet, les militaires ont démantelé quatre sites d'orpaillage clandestins dans le secteur de la Falémé. Ils ont saisi six groupes électrogènes, 13 motopompes, 5 motos, 7 machines broyeuses et divers autres matériels. Un individu a été interpellé. En marge des patrouilles, les soldats ont distribué des fournitures scolaires aux écoliers.
Thiénaba célèbre son 2e Khalife
La cité religieuse de Thiénaba s'apprête à célébrer le deuxième khalife du fondateur Amary Ndack Sy. Il s'agit du Gamou dédié à Serigne Ibrahima Seck. Dans le cadre des préparatifs, la famille mise sur les pouvoirs publics pour la prise en charge des questions relatives à l'accès à l'eau potable, à la santé, à la problématique de la sécurité, pour que l'événement se déroule dans les meilleures conditions. Serigne Ibrahima Seck est le deuxième Khalife du patriarche Amary Ndack Seck, juste après Momar Talla Seck. Son magistère dura de 1946 à 1973, c'est dire qu'il était en fonction dans la période post deuxième guerre mondiale et postindépendance. Un des piliers de l'Islam du Sénégal de l'époque, il a su rassembler toutes les familles religieuses autour de la construction du pays, politiquement en difficulté à cette période. D'ailleurs, il avait assumé et affiché son alliance avec Mamadou Dia. Doté d'un leadership bien ancré, il a joué un grand rôle dans les concertations qui ont abouti au code de la famille, en défendant l'intégration des valeurs de l'Islam. Il se raconte également qu'il a été déterminant dans l'implantation de l'étoile dans le drapeau national, pour symboliser l'Islam.