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3 mai 2025
Opinions
par B. Camara
PEUT-ON COMMENCER À S’INQUIÉTER D’UN RECUL DÉMOCRATIQUE AU SÉNÉGAL ?
Le rôle des autorités démocratiques est de protéger une manifestation pour éviter les débordements et non de semer la terreur pour justifier son interdiction
Je préfère répondre à cette question par expériences...
Dans les grandes dictatures connues, des élections sont toujours organisées. Cependant, elles sont organisées en fonction des craintes du gouvernement. Des manifestations sont également autorisées par la loi. Toutefois, elles seront refusées pour des motifs choisis par les autorités. Les fameux motifs, comme vous le savez, restent : Troubles à l’ordre public (le fameux) et le non-respect d’une loi (Quel est le vrai contenu de la loi ?)
Et également, dans les grandes dictatures, tout ce qui peut légitimer une interdiction de manifestation est applicable. Les pistes de risques liés à un trouble public majeur, à la menace terroriste, à l’atteinte de l’Etat sont toujours privilégiés. C’est quand l’Etat utilise pleinement la terreur pour casser les manifestants et faire légitimer ses actions auprès d’une frange de population.
Et comme par hasard, une modification de la loi contre le terrorisme débarque en juin dernier au Sénégal en mode forcing. Est-ce qu’on peut dire que cette modification de la loi est liée aux évènements du mois de mars 2021 ou bien elle était déjà prévue depuis bien longtemps, et qu’il fallait trouver une opportunité d’application.
Toutes ces ruses du gouvernement empêchent de mieux comprendre la vraie problématique. Le rôle des autorités démocratiques est de protéger une manifestation pour éviter les débordements et non de semer la terreur pour justifier son interdiction. Et de surcroît, les autorités, dans une démocratie, doivent avoir une posture de pédagogie à l’égard de la population et éviter de rester dans la manipulation des lois et des consciences.
Soyons plus vigilants !
par Pape cHb Bassène
BUROK ZIGUINCHOR ET ABUS DE PATRIMONIALISATION
Rebaptiser les rues du « Capitaine Javelier » en « Avenue du Tirailleur Africain » et du « Lieutenant Lemoine » en « Rue Thiaroye 44 » enfonce encore plus dans l’oubli l’histoire mémoire de la Casamance à travers la « Compagnie de Bignona »
La notion de patrimoine employée mais peu repensée localement n’est, au niveau sens culturel, pas corrélative à nos réalités sociales. En anglais par exemple, patrimoine se dit « heritage » pour nommer ce qui est acquis ou transmis par une génération précédente. Certainement que chez nous, comme chez l’Anglais, « heritage » n’a pas de charge utilitaire comme l’est « patrimoine » qui renvoie à ce qui est conservé et transmis pour satisfaction d’un besoin. On comprend vite pourquoi les hommes politiques, voire les experts s’intéressent à cet aspect utilitaire sans jamais se poser la question du pour qui et pour quoi ? Question de pragmatisme qui amène à signaler que dans bien de communautés, l’héritage est assumé par celui à qui il échoit.
Mais, patrimonialiser à l’image de la « mère patrie » donne ainsi à la municipalité certaines prérogatives élusives de baptiser ou de rebaptiser les « lieux » où se manifeste la « mémoire » de la communauté. La commémoration en tant qu’acte politique impose des marqueurs extérieurs qui réduisent l’archive, cette « écriture du scribe » en emblème. Elle est un retour inavoué vers des pratiques traditionnelles jadis considérées transgressives quand les signes écrits désacralisèrent les emblèmes pour consacrer les livres.
Le monde aurait pu être un théâtre de cohabitation fécondante de grandes statues de saints dont l’immobilité empêcherait toute agression, ce dont les écrits des hommes de par leur destin de mobilité sont incapables. Les emblèmes en tant que « heritage » ornaient les cimetières des curiosités faute d’héritiers ; là où le « patrimoine » impose une mémoire institutionnellement commandée, source d’abus.
Nous l’avons relevé dans le procès-verbal de la « première session ordinaire du conseil municipal de Ziguinchor » du 17 février 2022 présidée par le maire Ousmane Sonko. Parmi les cinq points à l’ordre du jour, celui de la patrimonialisation par « redénomination de rues », de l’expression publique d’une mémoire commandée à des buts identitaro-africaine nous a interpellé.
Nous reconnaissons l’intérêt du projet politique de la nouvelle équipe municipale « Burok », qui tend à compter sur l’impact socio-économique de la culture, à lier culture et développement. Néanmoins, il y a une certaine incohérence quand la mairie privilégie les considérations de l’ordre de la culpabilité politique pour ne pas souffrir de la cohabitation des emblèmes sur la ville. Incohérence en ce sens que Ziguinchor, la Casamance n’a jamais subi d’atteinte à son estime au point de rejeter la démocratisation des lieux de mémoire.
« Casamance Invicta Felix », les armoiries de la ville de Ziguinchor rappelle ainsi que l’héritage de l’agression coloniale est marqué du sceau de la résistance. Tandis que les noms des rues, mêmes dans leurs consonnances étrangères, célèbrent les événements fondateurs d’une « Casamance (qui) a ses morts pour la France » à qui nous devons la « Patrie » Sénégal.
Au cas contraire, toute manipulation de la mémoire par l’actuel conseil municipal de Ziguinchor devrait se faire avec l’aide d’une commission qui devrait prouver les humiliations réelles ou imaginaires à l’estime de la Casamance derrière certains noms de rues et qui justifieraient que ces noms tombent dans l’oubli.
Contrairement à Dakar et ses rues comme « Thiong (Thionk-Essil), Sandiniéry… » qui célèbrent les batailles de l’unification coloniale en Casamance ; dans l’ancienne capitale territoriale tout emblème qui renvoie à la France porte la charge symbolique d’une altérité de réciprocité qui valide l’idée d’une Casamance heureuse et invaincue.
Or, rebaptiser les rues du « Capitaine Javelier » en « Avenue du Tirailleur Africain » et du « Lieutenant Lemoine » en « Rue Thiaroye 44 » enfonce encore plus dans l’oubli l’histoire mémoire de la Casamance à travers la « Compagnie de Bignona ». Cent douze réservistes de la 17e « Compagnie de Bignona » avec leurs chefs, le Capitaine Javelier et le Lieutenant Lemoine (on est loin de Thiaroye 44) sont massacrés en novembre 1914 à Arras.
Est-ce par zèle de panafricanisme ou de patriotisme que la mairie s’acharne à effacer les traces de cette mémoire quand elle n’en abuse pas ? Abus de patrimoine quand les rues « Général De Gaulle, France, Lieutenant Truche » deviennent respectivement « Rue de la Paix, Rue de l’Union Africaine, Rue de Séléki 1886 ».
Si les événements de 1886 ont confirmé l’existence d’un sous-groupe ajamaat dénommé les « Banjal », pourquoi - pendant que se perd les lieux comme Colobane banjal, Belfort banjal, Diéffaye… - ne pas symboliser cette unité « banjal » qui mit en déroute l’expédition du commandant de la Casamance à Sédhiou, le Lieutenant Truche qui préféra se suicider ? Pourquoi ne pas interroger la relation entre la « France, le Général De Gaulle » et la Casamance ? Qui oserait croire que la « paix » et « l’union africaine » se feront dans l’oubli de l’histoire mémoire ?
Même avec les meilleures intentions, une politique culturelle liée au développement de la Casamance naturelle qui procéderait par occultation du passé soit-il colonial, instituerait l’oubli comme règle qui empêcherait les futures générations de tirer des leçons de ce passé pour l’avenir. C’est justifier pour demain, comme actuellement, une certaine politique de violence qui veut bâtir la paix avec la force de recul d’un mortier faute d’avoir appris des erreurs passées.
Pour arrêter cette alerte, nous dirons de manière sincère que les lieux de mémoire qui évoquent le passé colonial restent des sites de conscience qui empêchent l’oubli. Ce sont des documents de l’histoire de la Casamance que nous devons côtoyer non pas pour s’y complaire en commentaires culpabilisateurs, mais pour nous permettre de bâtir une explication humanisante, des réponses aux problèmes de développement par la culture. Une politique de développement par la culture qui ne permet pas de conscientiser de manière juste sur l’histoire mémoire de la Casamance, alimentera de faux espoirs de développement par la culture.
"C’est compliqué" comme dirait un aîné !
Par Yoro DIA
MORTAL KOMBAT
Tous ceux qui en appellent à Macky Sall pour qu’il trouve une solution à l’invalidation des listes de Benno et Yewwi veulent saborder la République dont l’âme est la loi
Ok pour un Mortal Kombat. Mais pour un Mortal Kombat d’idées. Le Mortal Kombat que l’opposition est en train de mener a été déjà mené et gagné par l’opposant Wade entre 1983 (quand on a voté sans isoloir et sans carte d’identité) et 2000, date de la première alternance. Wade a gagné ce Mortal Kombat après 26 ans de lutte que résume notre Code électoral. La deuxième alternance présidentielle de 2012, la Ville de Dakar, devenue un bastion imprenable de l’opposition aussi bien sous Wade que sous Macky Sall, et les victoires successives de Sonko à Ziguinchor prouvent la fiabilité de notre système électoral et donc l’anachronisme du Mortal Kombat qui oppose actuellement majorité et opposition. Le seul Mortal Kombat qui vaille aujourd’hui est comment faire pour que dans notre vieille démocratie, les rapports de Droit remplacent les rapports de force.
En réalité, depuis l’alternance de 2000, depuis que l’alternance est devenue la respiration naturelle de notre système politique, le Droit devient plus le «moteur actif» des règles du jeu politique en lieu et place de la violence et des furies comme dans la démocratie pré-alternance, de 1960 à 2000. Même pour la dernière marche du 17 juin 2022, l’opposition, parallèlement à ses discours de matamore, a saisi la Cour suprême pour faire annuler la décision du Préfet. C’est pourquoi le Mortal Kombat de rue est devenu un anachronisme pour notre démocratie, parce que depuis 2000, nous assistons de plus en plus à une juridicisation des conflits électoraux et politiques. Cette juridicisation des conflits électoraux et politiques, qui est la seule façon de mettre fin à ce que le Doyen Vedel appelle «l’insoutenable autonomie» du politique qui a toujours pris en otage notre pays.
Cette juridicisation du politique qui fait du Conseil constitutionnel l’arbitre du jeu politique en lieu de place des rapports de force dans la rue. Cette juridicisation qui a vu le Conseil constitutionnel repêcher la liste de Yewwi à Dakar et invalider sa liste nationale et celle des suppléants de Benno. Pour la liste de Yewwi, il me paraît difficile pour le Conseil de la valider après que cette coalition a reconnu son erreur. Maintenant, si par la pression politique, religieuse ou sociale, on demande qu’on revienne sur une décision du Conseil constitutionnel, ce ne serait pas seulement la fin de l’Etat de Droit mais la fin de l’Etat tout court. C’est quand même inquiétant que des intellectuels et universitaires poussent à l’exploration de cette solution en faisant appel au président de la République, qui est loin d’être le gardien de la Constitution mais lui est soumis.
Dans le livre de Dominique Rousseau, Contentieux du Droit constitutionnel, on peutlire à la page 790 : «En 2010, le président de la République, François Hollande, et le Premier ministre se disent à nouveau prêts à prendre un risque d’inconstitutionnalité en soumettant au Parlement un projet de loi interdisantle port du voile intégral dans toutl’espace public.En 2005, dans un rappel à l’ordre immédiat, exceptionnel et cassant par sa brièveté, le président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, avait répliqué que le respect de laConstitution n’est pas un risque mais un devoir. Un devoir au demeurant inscrit, pour le président de la République, à l’article 5 de la Constitution». La même chose est valable pour le président de la République du Sénégal qui, faut-il le rappeler encore, n’est pas François 1er, à qui il suffisait de dire «tel est mon bon plaisir» pour que cela devienne loi. Tous ceux qui en appellent à Macky Sall pour qu’il trouve une solution à l’invalidation des listes de Benno et Yewwi veulent saborder la République dont l’âme est la loi.
Ce que conforte, aux Etats-Unis, tout un courant de pensée dirigé par Gordon Wood, qui «privilégie une interprétation démontrant le caractère aristocratique de la Constitution, celleci instituant une division tripartite des organes, prémunirait essentiellement contre la démocratie et ses excès. La révolution américaine serait d’une certaine façon une révolution trahie par la Constitution». Au contraire, après la révolution, la démocratie américaine a pu survivre grâce à la Constitution qui, dans le cadre de la République, en a fixé les règles, traçant ainsi une frontière entre la démocratie et la République. Vendredi dernier, c’était la République qui s’est manifestée pour rappeler que dans un Etat de Droit, le pouvoir est soumis au Droit, mais aussi l’opposition.
Le Pr Bathily a raison en disant qu’au-delà des alternances devenues routines, il nous faut des alternatives. L’alternative commence par des débats d’idées qui n’ont jamais eu lieu dans notre démocratie. C’est pourquoi nous avons besoin d’un mortal kombat pour un débat d’idées. Mortal Kombat d’idées sur comment gagner la paix en Casamance, après que l’Armée a gagné la guerre. Mortal Kombat d’idées pour ressusciter l’école publique. Mortal Kombat d’idées sur le terrorisme à nos portes. Mortal kombat d’idées sur comment transformer l’exception démocratique en exception économique avec le pétrole et le gaz. Autant de thèmes de débat pour les Législatives si notre pays n’était pas otage d’un Mortal Kombat anachronique.
Par Abdou Khadre GAYE
UNE FOLLE SOLUTION POUR UNE FOLLE PIROGUE
Chez nous, aujourd’hui, hélas, la bêtise fait tellement de bruit, que la voix de la sagesse, à peine, s’entend
J’ai publié, il n’y a pas longtemps, un papier intitulé : « Alerte rouge : Pluie d’insanités sur notre pays ». J’en ai beaucoup publié, dans ce sens, depuis le naufrage du bateau le Joola, et même bien avant. Cela a donné mon livre : « Les chantiers de l’homme ». J’en ai aussi lu de la part d’éminents intellectuels et hommes de culture de ce pays et d’ailleurs. J’ai écouté des discours et des prêches de haute facture, et de la même vaine. Mais, chez nous, aujourd’hui, hélas, la bêtise fait tellement de bruit, que la voix de la sagesse, à peine, s’entend ! Alors je propose dans mon texte de ce jour de partager « la sagesse » d’un fou. Un fou à lier, il est vrai. Mais, puisque tout le monde parle et fait le fou, laissons la parole au vrai fou : écoutons son message à la nation.
Mais d’abord, permettez-moi un petit rappel : à l’occasion d’une conférence dans le cadre des universités de l’EMAD sur le changement des comportements, c’était avant les années 2000, Élie Charles Moreau, le poète, avait fait un discours intitulé : « Tout fout le camp ». Entendez toutes les valeurs : spirituelles, intellectuelles, morales, civiques, citoyennes, etc. À l’époque, malgré le contexte, cela paraissait quelque peu excessif. Alors on a ri et pensé : « Ah, les poètes, ces rêveurs ! » Aujourd’hui, le rire est devenu un rictus, et je lui emprunte sa formule en y ajoutant le mot : « partout ». Cela donne : « Tout fout le camp, partout ». Partout : c’est-à-dire en religion, en politique…
Partout ! Voilà ! Car, on a l’impression que les fous - on pourrait dire « Les Possédés », comme dans le livre de Dostoïevski - occupent tout l’espace public. Tout. Et les sages et les intelligents se terrent, hélas ! À juste titre. Car, quand la racaille occupe l’espace public, les autres restent chez eux : ils ne veulent pas prendre de risques, ils ne veulent pas être confondus. Et ils ont raison. Ou peut-être tors. Je ne sais pas. Je ne sais plus.
Réfléchissons : il y a peu de temps, on disait : on parle beaucoup trop dans ce pays. On ne s’écoute plus. On ne sait plus se comprendre. On chante et l’on danse beaucoup trop. On aime la fête. On aime le bruit. Mais, aujourd’hui, on n’entend plus que des insultes. Partout. Tous les jours. On ne crie plus, on vocifère. On brait. On grogne. On aime les commérages et les radotages. On s’espionne, on s’accuse, on se dénonce… On aurait dit que ce peuple se nourrit de dénigrements, d’offenses et de scandales. Et ceux liés au sexe qui, disait-on, étaient l’apanage d’une certaine catégorie sociale sont maintenant l’affaire d’une élite supposée ; et ils n’émeuvent plus personne.
On disait : les intelligences sont maigres, et les cœurs étroits. Les parents ne s’occupent plus des enfants qui royalement les ignorent. Les aînés ne protègent plus les plus jeunes, qui ne les respectent plus. Les éducateurs ont besoin d’être éduqués. Les prêcheurs ont besoin d’être convertis.
Aujourd’hui, comme dit Brel : Le ventre grignote le cœur. Et le bas ventre démange plus souvent que la tête. Nous sommes devenus égoïstes et individualistes, à l’excès. Et la politique est devenue un métier, la religion un commerce. La chapelle est de beaucoup plus importante que le pays ou que l’humanité entière. Fini la camaraderie de parti. Fini la fraternité. Et la caricature et le ridicule sont notre jeu favori. On rit de tout. On casse et l’on détruit toutes les valeurs, toutes nos références. On peine à reconnaître ce peuple.
Et, comme si la césure historique opérée par la colonisation ne suffisait pas, on déchire des pages entières de nos livres. On piétine notre patrimoine. On tutoie nos fondateurs de confréries, au lieu de nous inspirer de leur enseignement.
On fusille Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. On les plonge en enfer, plutôt que de méditer leur œuvre. On traite Moustapha Niass et Aminata Mbengue Ndiaye de suceurs de sang du peuple, Idrissa Seck de zombie. Par méchanceté. Tout simplement parce qu’on n’est pas du même bord. Car, on les aurait louangés, alors. On (un député) insulte outrageusement le président, en plein meeting, sous les applaudissements, cependant que lui-même (le président) fait la fête à un insulteur du Net « repenti » au grand étonnement de tout le peuple ; et qu’un de ses lieutenants se fait voler plusieurs centaines de millions de francs CFA à son domicile.
Un leader de l’opposition (le même qui fusille les ex-présidents et traite les ministres de vampires ; et qui est devenu le crachoir des fous du régime libéral) désigne des maisons et des enfants de dignitaires à la vindicte populaire. Et pendant que l’opposition accuse et menace, les gens du pouvoir préparent leurs troupes, et, au vu et au su de tout le monde, publient la liste de domiciles d’opposants à attaquer, en s’écriant tout bêtement, comme les demeurés qu’ils sont : œil pour œil, dent pour dent… On agresse des journalistes.
D’aucuns s’en prennent au Bercy de Youssou Ndour, et veulent le sabotage. C’est bizarre. C’est fou. Absolument. Nous appelons sur nous le feu, mais nous ne le savons pas. Je dis : faisons la part des choses. On peut être des adversaires, mais on doit se respecter : l’adversaire n’est pas un ennemi. On peut se faire face dans le terrain politique, on peut même se faire la guerre, mais dans le respect des règles de l’honneur et de la dignité. Si nous ne le faisons pas pour nous même, faisons-le pour nos enfants et nos petits enfants qui nous regardent, nous écoutent et nous jugent. Ne troublons pas leur innocence. Car, quoi qu’il advienne, nous devons rester des hommes, nous devons préserver notre humanité. Préserver ce pays. Ne pas le transformer en une jungle.
Réfléchissons : un pouvoir peut toujours faire dans l’abus. Une opposition peut toujours saboter le travail du pouvoir. Alors, le pays de stagner, ses populations de piétiner, d’alternance à alternance, de changement de gouvernement à changement de gouvernement, sans amélioration aucune. Khalil Gibran l’a dit : « Pitié pour la nation où l’on accueille un nouveau souverain aux accents de la trompette pour le renvoyer sous les huées et en acclamer un autre aux mêmes accents de trompettes que le précédent. »
Le roi avait raison qui disait qu’il allait interdire la caricature et l’ironie dans son royaume. Car l’ironie, disait-il, est du cancre. Et caricaturer le roi, c’est désacraliser l’institution qu’il représente. Caricaturer le roi, c’est vider la fonction de sa substance. Caricaturer un quelconque guide, c’est caricaturer tous les guides, fragiliser la hiérarchie. Qu’adviendrait-il, en effet, dans un pays où chacun se mettrait à lire le ridicule sur le visage, la posture et la vie de son vis-à-vis et à rire de lui.
Et j’imagine, comme dans la chanson de Jacques Brel, le diable se frotter les mains et chanter : « Ça va, ça va, ça va, ça va ! » C’est-à-dire : ça marche comme je le veux, moi le diable, sur la terre des hommes, et dans ce coin du globe qu’on nomme le Sénégal. Ça va, parce qu’on y traite les braves de fous et les poètes de nigauds. Et dans les journaux de partout, tous les salauds ont leur photo. Ça va, alors, bien sûr. (Je vous conseille d’écouter la chanson, elle colle bien à notre réalité du moment. Son titre : « Le diable, ça va »). Je pense aussi à Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy inquiet du contenu des poitrines, s’exclamer : « Les cœurs, les cœurs, les cœurs ! Prenons soin de nos cœurs ! »
J’essaie d’imaginer ce qu’aurait dit Abdou Aziz Sy Dabakh, s’il était encore parmi nous. Ce qu’auraient dit Serigne Abdoul Ahad Mbacke, le Cardinal Hyacinthe Thiandoum et l’imam Maodo Sylla. Je devine la désolation de Cheikh Anta, la tristesse de Senghor et les larmes de tant d’autres…
Bref, laissons le fou authentique nous faire part de sa folle solution pour notre folle pirogue : c’était, il y a longtemps, à Keur Gou Mag, au 16 avenue Jean Jaurès. L’homme parlait comme Élie Charles Moreau. Vous savez, la distance n’est pas longue qui sépare les fous des poètes et des grands sages. Il disait, le fou, en grimaçant et en gesticulant sans mesure : « Ce pays est malade ! Et il faut le sauver d’urgence ! – Comment, lui avons-nous demandé ? en riant. » Il répondit ainsi : « Nous possédons plusieurs îles, n’est-ce pas !
Emmenons-y tous les nouveau-nés. Seulement les nouveau-nés. Et les enfants de moins de sept ans aussi. Oui. Sans les adultes. Peut-être quelques-uns. Quelques adultes pour s’occuper des petits. Des femmes. Surtout pas d’hommes. Pas d’hommes. Ils sont tous contaminés, les hommes. Des femmes. Mais un petit nombre. Le minimum nécessaire… » Il s’arrêta de parler, comme s’il avait oublié son sujet. On l’interpella : « Ensuite ? – Ensuite, dit-il… Ensuite. Oui, ensuite, une fois les nouveau-nés et les enfants en sécurité dans les îles, on met le feu à la Grande Terre, et l’on brûle tous les autres, tous les adultes sans exception, vous tous, nous tous, moi y compris… Tout le monde… »
Personne ne posa de question. On était interloqué. On avait les visages en point d’interrogation. Il nous regarda bizarrement, grimaça, puis après un rire méchant poursuivit en gesticulant, l’écume dans la bouche : « Une fois que tous les fous, tous les chiens, tous les rats, tous les cafards, les puces, les poux et les punaises que nous sommes, seront morts, et leur cendre jetée dans la mer, peut-être alors les enfants pourront habiter le pays et bâtir du bon et du bien, du bon et du bien, du bon et du bien… » Ainsi avait parlé le vrai fou, il y a très longtemps de cela. Et quand j’entends les faux fous, je pense à lui, et au proverbe qui dit : « Gaalu dof du téer… » (La pirogue d’un fou n’accoste pas…) Dieu sauve le Sénégal.
ABDOU KHADRE GAYE
Écrivain, président de l’EMAD
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
LA GUERRE POUR LA DIRECTION CULTURELLE DU MONDE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’Occident se considère comme l’Univers, en expansion continue. La tâche historique sans précédent impose de remettre en cause radicalement la voie désastreuse de la dépendance néocoloniale
Faire face à l’hégémonisme culturel et à la décadence morale de l’Occident
L’agenda LGBT avalisé tout récemment par l’Autorité pontificale du Vatican à Rome prouve à quel point les lobbies ont leurs tentacules partout et ont déjà parasité d’importantes et hautes institutions à travers le monde dont même, les institutions cléricales. Ces lobbies, loges maçonniques, réseaux mafieux, groupes d’intérêt liés aux industries de l’armement et aux laboratoires pharmaceutiques, cartels criminels, sont en train de susciter délibérément des divisions perfides au sein des sociétés. Ils créent express des tensions et des conflits permanents entre communautés, États et nations, les fragilisant ainsi, les uns les autres. Leur dessein est de faire éclater la cohésion sociale et l’unité interne des sociétés non occidentales, après avoir domestiqué les siennes. Ces conditions favorables réunies ouvriraient alors la voie à la grande offensive pour l’hégémonie culturelle de l’Occident impérialiste sur le monde.
Ce programme prépare donc à la guerre planifiée depuis plusieurs décennies avec ses étapes et phases d’exécution pour engloutir les pays, les territoires, les peuples et leurs ressources. La guerre est cette plaie incurable que porte en lui le capitalisme impérialiste hégémoniste, comme la nuée porte en elle l’orage. Ce processus d’interventions militaires et de spoliations des terres, des biens et des richesses des autres nations, s’accompagne également de violences destructrices sur l’environnement. Il constitue désormais une menace sérieuse sur la planète, les espèces, le Vivant.
L’agenda LGBT est une composante des projets de réduction à tout prix de la démographie des populations non occidentales, notamment africaines. La dévirilisation et la féminisation du mâle, la déstabilisation de la famille, la perversion du couple naturel, la désorientation sexuelle et psychologique des enfants, l’annulation de l’autorité parentale, la corruption morale du système éducatif sont en cours avec l’appui ferme des États occidentaux eux-mêmes. Les manipulations génétiques, la vaccination expérimentale, l’ajout des perturbateurs endocriniens et principes modifiants dans les produits pharmaceutiques, les produits alimentaires génétiquement modifiés, comme les conflits armés fomentés, sont partie intégrante de la stratégie d’ensemble en cours d’exécution dont le but est de détériorer l’état de santé des populations exposées et de mettre au pas l’humanité entière.
Le système impérialiste porte en lui une plaie, celle des violences séculaires et des souffrances indicibles faites aux peuples du monde. C’est pourquoi du point de vue de l’évolution historique et des résistances immanquables déjà manifestes, cette plaie intérieure évoluera en gangrène et finira par le consumer entièrement. Ainsi fut le destin et a fin funeste du régime nazi d’Adolphe Hitler qui provoqua la tragédie meurtrière des deux guerres mondiales.
Les contre valeurs, fondements de la décadence
L’individu absolu
L’individu considéré comme le seul maitre à bord dans un univers sans transcendance, sans un Dieu créateur, peut alors dans la liberté absolue, disposer de son corps, de ses désirs et phantasmes dans une économie capitaliste libérale, soutenant un vaste marché international du sexe. Le culte de l’individu absolu repose sur une conception du moi érigé en une entité existentielle suprême. C’est ainsi qu’à l’instar de nombre de penseurs, philosophes, écrivains, artistes, André Gide,[1] dans Nourritures terrestres, enjoignait à chacun de « faire de sa propre personne, envers et contre tous les tabous, le plus irremplaçable des êtres ». Paul Valery dans Narcisse,[2]pressait chacun de «se perdre en soi-même pour apprendre à se chérir et à se joindre à son inépuisable moi ».
Cette conception du moi absolu, conquérant pour devenir le maitre et possesseur de tout, a créé cet individu mythique, ce héros occidental blanc, justicier invincible, objet des productions de l’industrie cinématographique, de celles des dessins animés et bandes dessinées, des jouets pour enfants. Un environnement d’images est savamment construit à travers les supports publicitaires et de communication dans un langage cru ou parfois suggestif, célébrant dans l’imaginaire, la supériorité de l’homme occidental et la suprématie de sa culture.
Les personnages imaginaires de Tarzan, Buffalo Bill, Superman, Spiderman, James Bond et d’autres, en sont l’illustration. Telle est l’image phantasmatique et glorifiant que l’Occident impérialiste se donne à lui-même et présente au reste du monde. Les populations en Occident quant à elles, sont livrées à consommer la pensée unique servie de manière quotidienne et pernicieuse par les puissants moyens de communication et d’information de l’Empire. Cet empire des vampires et du mensonge considère d’ailleurs le reste du monde comme une simple région administrative intérieure. Dans cette logique, l’Occident se considère comme l’Univers, en expansion continue.
Le Dieu argent
L’argent dans ce système implacable joue un rôle dissolvant dans les rapports humains et concourt à l’atomisation recherchée des individus. L’usage de la monnaie comme médiation de valeur et équivalent universel a permis au capitalisme à ses débuts de détruire les liens de consanguinité et de solidarité organique, de disloquer l’organisation communautaire et de libérer ainsi les individus contraints à la migration et à la prolétarisation. En Occident et dans les grandes régions du monde conquises et asservies, les hommes ont été soumis au salariat, au système le plus perfectionné de l’exploitation de l’homme par l’homme connu par l’humanité.
Désormais l’argent et le profit sont devenus le maître mot de cette civilisation, ce qu’en son temps Engels (1974 : 185)[3] avait bien dénoncé ainsi : « La basse cupidité fût l’âme de la civilisation, dès son premier jour à nos jours, la richesse, encore la richesse et toujours la richesse, non pas la richesse de la société, mais celle de ce piètre individu isolé, son unique but déterminant ». L’accumulation de richesses, le culte du Dieu argent et la frénésie de consommation dans les centres du capitalisme ont constitué l’environnement favorable au développement d’une culture libertaire de luxure et de dépravation. Dans les zones périphériques dépendantes du système, ce mode de vie est aussi partagé par les oligarchies, autocraties et classes dirigeantes locales.
Dans les États impérialistes fondés eux-mêmes sur l’intérêt matériel individuel exclusif et l’immoralité absolue, ont partout utilisé la violence spoliatrice et asservi des peuples entiers sur la planète. Cela au nom de la prétendue démocratie et valeurs de liberté, mais aux seules fins de la domination pérenne du système dont s’enrichit une minorité d’individus cupides et bornés. C’est ainsi qu’aujourd’hui la planète est rongée par des inégalités insoutenables[4] qui font que les 10% les plus riches perçoivent 52% des revenus, détiennent 76% des richesses et émettent 48% du CO2 mondial.
Le principe du plaisir pervers
L’humanité reste attachée à l’éthique et à la décence morale, mais la surmodernité engendrée par le fulgurant développement scientifique et technique a finalement débouché sur une décomposition culturelle et morale avancée, une agression culturelle sous toutes ses formes, soutenue par un vaste marché mondial du corps et du sexe, d’orientation perverse du désir et de l’émotion dont les femmes, les enfants, les pauvres sont les principales victimes. Tout l’environnement communicationnel avec ses ramifications à l’échelle de la famille, des écoles, des médias, de l’internet, des institutions, est parasité par une massification des images de pornographie, des agressions publicitaires animés par des réseaux de pédophilie et de tourisme sexuel.
Dans ce marché sexuel élargi grâce aux Nouvelles Technologies du numérique, « Le corps est vu dans tous ses états ; la césure légale ou morale qui en empêchait les manifestations est presque annulée, alors que les barrières qui préservaient l’intimité sont abaissées ou forcées ». (Balandier, G. 2000 : 106).[5] On assiste à une banalisation du corps et sa généralisation comme forme marchandise dans une économie capitaliste libérale porteuse d’une homogénéisation des besoins mondiaux et de la diffusion « d’universaux culturels ».
Le pouvoir sur le Vivant
Les trois contre-valeurs et principes fondateurs de tout le système rationaliste de l’hégémonisme occidental justifient l’incroyable dessein de vouloir disposer du Vivant comme matériel expérimental de laboratoire. Cette nouvelle culture de la rationalité impitoyable cherche, avec les manipulations génétiques dangereuses pour l’humanité, le pouvoir d’agir sur le vivant, de parvenir ensuite à la maîtrise de la vie, après avoir dépouillé les dieux de leur raison d’être et la mort de sa puissance absolue. « La vie devient alors le moyen et la fin dans un procédé qui l’instrumentalise en la déviant de sa finalité première ». (Balandier, 2000 : 106-112).[6]
De nombreux chercheurs, nouveaux Frankenstein, soutenus par les firmes d’argent travaillent fiévreusement à des manipulations sur des souches biologiques pour des clonages et autres mutations biologiques sur le génome humain. Avec une telle dérive que produit l’économie et la civilisation capitaliste libérales, la science et la médecine font du corps humain un objet à conquérir et un produit commercial prisé pour le marché mondial. La généralisation de la forme marchandise dont parlait Marx dans le Capital atteint ici son paroxysme.
Le projet d’une identité humaine hybride
La mondialisation capitaliste libérale produit une incertitude de position et une incertitude d’identification dans la mesure où dans son extension à la planète entière, elle engendre « une érosion des différences, des configurations d’altérité par lesquelles se manifeste la diversité des cultures et grâce auxquelles se forment les identités »[7]. Dans cette logique la différence biologique de sexe ne serait pas naturelle, mais un tabou, une construction purement culturelle, un obstacle idéologique au champ infini du droit naturel au plaisir pervers.
Ce système de perversité et d’indécence morale est développé par de puissants lobbies et réseaux mafieux au cœur du capitalisme qui cherchent son hégémonie, c’est-à-dire à assurer les conditions politiques de l’imposer au reste du monde entier. Le capitalisme à ce stade impérialiste a dégénéré en un système puissant d’aliénation, de détérioration de toutes les valeurs qui honorent la vie de l’être humain et fondent sa dignité de créature suprême. Jamais l’humanité n’a été aussi proche de sa négation.
L’animalisation de l’humain
Ayant déclaré Dieu mort et le sacré avec, le corps humain devient objet de manipulations génétiques, le corps de la femme est dénudé, l’homosexualité est sans entraves, le mariage gay et le phénomène transgenre établis, l’adultère admise et organisée, la pédophilie gagne en légitimité, la zoo-sexualité attendant son tour. Cette perversion de la sexualité humaine rabaissée au stade de l’animalité vise à disloquer la cellule familiale, base de la société humaine. L’homme est dévirilisé, féminisé. Quant à la femme, noyau central de l’unité, elle est la cible principale à isoler et à fragiliser par des programmes soit disant d’émancipation qui la poussent à s’insurger contre toute domesticité, jugée infériorisant, à toute autorité maritale supposée aliénante, à dénier porter la vie pour conserver la jeunesse de son corps. Elle est ainsi libérée pour être soumise, désormais individu parmi d’autres individus, au contrôle de l’Etat capitaliste civilisateur et à la merci du marché universel en tant de produit.
La forte pression que l’idéologie moderniste à l’occidental exercée sur elle, pousse la femme à l’instabilité matrimoniale, particulièrement en milieu urbain, l’expose au célibat féminin prolongé, aux aléas de la migration internationale, à la prostitution dans le pire des cas. Le but de toute cette stratégie est de désorganiser ainsi le mode de reproduction que constitue la cellule familiale dont le couple est le noyau, d’anéantir les cultures sociétales en les privant de leur âme, c’est-à-dire de l’amour et de la concorde au sein du ménage, de la paix dans les familles.
La ligne rouge franchie, le seuil de tolérance dépassé
Tant que ce phénomène de l’homosexualité et d’autres similaires étaient vécus dans la discrétion intime et dans la marge par un petit nombre, les sociétés africaines les voyaient comme des formes pathologiques dont certaines étaient l’objet de traitement psychologique et de suivi familial pouvant donner des résultats de réintégration sociale. Cela était rendu possible d’autant que les familles et parents des concernés vivaient en parfaite harmonie avec les règles de la communauté. Une certaine tolérance existait au lieu du rejet systématique ou d’un châtiment infligé.
Les sociétés africaines n’ont donc nullement de leçon à recevoir de l’Occident s’agissant de tolérance et de respect des droits de l’individu et des minorités. Nos traditions ignorent l’institution et le régime d’incarcération de la personne humaine. Les fautifs dans un royaume trouvaient refuge dans les régions et pays voisins. Généralement même les malades mentaux sont laissés libres de leurs mouvements dans les villages par respect pour leur statut d’être humain.
Mais aujourd’hui, le nouveau contexte fait que le problème a changé de nature et d’échelle. Il ne s’agit plus de question de droit des minorités et de tolérance, mais d’une violation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’une agression de leurs cultures, d’une menace réelle imminente sur leur existence. L’enjeu est crucial car le phénomène LGBT et tous les courants conservateurs racistes, anti islamiques, antireligieux, ont conjugué leurs forces pour former une vaste organisation, une internationale de la dégradation de l’humain, soutenue par des puissances d’argent, d’influence et de pression de par le monde. Nous sommes dès lors en face d’une stratégie cynique d’anéantissement des lois et règles qui président à l’organisation et à la vie des sociétés et des communautés humaines.
L’objectif est d’imposer à ces dernières un nouveau mode de vie désagrégateur de leurs identités, une menace grave de dissolution des valeurs fondatrices de leur humanité. Le combat devient frontal, radical, sans concession possible. Les gouvernements occidentaux et des multiples institutions internationales bailleurs de fonds influents utilisent le chantage financier ou politique pour faire légaliser et faire dérouler l’agenda LGBT partout. Mais ils poussent ainsi les populations à travers le monde à se radicaliser contre et à avoir des réactions spontanées d’auto-défense. L’agenda LGBT plonge ainsi le monde dans une spirale de haine et de violences, dans une nouvelle époque de la radicalité, du désordre, de l’irréconciliable. Le choc des civilisations est au cœur de l’actuelle mondialisation au moment où elle rend possible l’unité de tous les hommes. C’est pourquoi les peuples de l’Occident qui y souffrent et ceux des autres parties du monde doivent faire jonction en une internationale des peuples pour la sauvegarde de l’intégrité de l’humanité, des cultures et de l’écologie de notre planète.
Le droit de défendre notre communauté
L’hégémonisme culturel occidental surestimant sa puissance militaire et imbu de sa supériorité raciale, aveuglé par son arrogance, va surement se compliquer la tâche en sous-estimant le caractère indestructible de la spiritualité et de la sagesse des peuples africains et du monde. Il agit de manière belliqueuse, punitive sur un terrain beaucoup plus résistant que celui de la guerre économique, des sanctions financières ou des interventions militaires. Cet hégémonisme occidental anglo-saxon attaque les autres sociétés du monde là où ces dernières sont le plus fort, là ou précisément lui, est le plus faible, le niveau dense de la culture spirituelle. Celle-ci en effet s’appuie en Afrique sur de solides armatures sociales lignagères et familiales articulées en réseaux interconnectés sur tout l’espace continental africain. La résilience observée des sociétés africaines tient ainsi de la superstructure culturelle forte, entretenue par les cérémonies et rituels d’appartenance et d’identification et par les alliances sociales consolidées et les solidarités horizontales élargies.
La sphère culturelle africaine concentre toutes les forces et toutes les réponses accumulées des communautés sur la longue durée, sur le temps immémorial de civilisation. La culture de nos peuples possède une zone du centre protégée, une mémoire collective, un foyer de l’intangible et de l’ineffable. Cette zone de tension spirituelle inaccessible rend la résistance culturelle indestructible et la reprise par les peuples dominés de l’initiative historique. C’est lorsque la connexion s’établit entre le mouvement social d’émancipation politique et cette source mémorielle cumulative d’énergies sacrées, que s’éveille alors le génie culturel d’un peuple en une force matérielle puissante de renouveau collectif. C’est précisément le génie culturel africain qui inspire le nouveau leadership intellectuel et politique panafricain pour donner aux communautés africaines remembrées, la direction historique de leur émancipation intégrale.
Le devoir de résistance collective
L’époque de la mondialisation et de l’hégémonisme capitaliste libérale, est précisément l’époque du droit naturel des peuples à disposer d’eux-mêmes, la grande époque des luttes pour l’indépendance politique effective, la souveraineté culturelle sacrée des peuples et nations du monde. La tâche historique sans précédent impose alors de remettre en cause radicalement la voie désastreuse de la dépendance néocoloniale.
Il s’agit d’écarter les dérives et les formes de décadence morale et marchande du modèle culturel occidental hégémoniste et de reformuler un modèle de développement endogène auto-centré. Celui-ci organise l’exploitation profitable de nos propres ressources naturelles, s’appuie sur l’expertise de nos élites intellectuelles, religieuses et morales, techniques, artistiques et savantes. Il est nécessaire et impératif en cela, de s’adosser aux valeurs africaines de respect sacré de l’humain, de la famille et de la communauté, de toute la création.
Ces valeurs de dignité et d’honorabilité humaine qui fondent les cohésions et les solidarités doivent bien entendu prendre toute leur place dans le combat des mouvements sociaux et des institutions de veille citoyennes, dans les sphères politiques, étatiques et gouvernementales, dans les cadres communautaires, les espaces confessionnels, spirituels et religieux, dans les combats citoyens de la jeunesse, des femmes, des travailleurs de toute catégorie. Ils doivent être bien entendu dans tous les processus éducatifs et donner vitalité à des contenus culturels conformes à l’histoire, aux aspirations et à la résistance organisée des peuples africains.
EXCLSUIF SENEPLUS - Nos deux protagonistes ont poussé le bouchon trop loin. Nous désirons des solutions à la vie chère, ils nous proposent des injures et des gueulantes. Leur méconnaissance du bien commun les empêche de s’entendre pour préserver ce pays
“Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la Justice” - Montesquieu, philosophe français.
On eût pensé un cours instant, quand il défit Wade en 2012, que Macky était promis au destin de Prométhée, apporteur de feu libérateur aux Hommes. L’espoir fut grand. Ce ne fut hélas point le cas. Assez vite, entourloupes, combines politiques jalonnèrent son magistère, qu’on le donnât pour Caliban* avec ses monstruosités coutumières. Puis survint la création de Sonko qu’il fabriqua de toutes pièces, et nous nous primes à louer Dieu de nous avoir envoyé Prospero* pour nous libérer de Caliban. Peine perdue.
Macky n’est pas Caliban et Sonko ne sera pas Prospero.
Macky Sall a été élu par le peuple sénégalais. Il est le chef de l’État. À ce titre, des responsabilités particulières lui incombent, dont notamment celle de préserver la paix dans le pays. Cela exige un niveau de leadership où, sa présence à elle seule, devrait avoir un impact et faire taire les divergences de toutes sortes. Pour notre malheur, notre président n’a pas atteint ce niveau pinnacle de leadership*.
Par ailleurs, nous ne pouvons pas plus, accepter au nom du “je veux me mettre à sa place”, les attitudes et comportements belliqueux de Sonko et de son encombrante coalition.
Dans ce marais glauque où ils veulent nous entrainer, c’est le règne du moi qui prévaut. Chacun se prend pour le roi du village. Je pars en coalition parce que je sais que je ne peux pas gagner tout seul, mais si je ne figure pas à une bonne place sur la liste – une bonne place est une place que j’estime gagnante –, je sors de la coalition sans oublier, d’arroser copieusement de tous les noms d’oiseaux, tous ceux avec qui je m’étais associé. Telle est la règle apprise de tous, comprise de tous.
Voila pourquoi la masse des politiciens nous révulse. Ils confisquent le pouvoir et nous tiennent en otage. Cela ne s’est hélas pas fait en un jour. Ce fut un long processus. Nous avons observé la longue colonne des insanités et insultes emporter chacune, une à une nos vertus et, bientôt notre socle de valeurs sera vide et s’affaissera tout seul. Nous y sommes presque.
Le président s’est loué les services d’un insulteur public pour contrer ceux d’en face, et ce après avoir, souvenez-vous, reçu en grande pompe dans son bureau de président, un transfuge de Yewwi qui avait disparu avec les listes de sa coalition lors des locales de février dernier. Les fautes morales se suivent, plus ahurissantes les unes que les autres. Toutes les limites sont franchies. On est loin des héros d’antan, reconnaissables non pas à ce qu’ils faisaient, mais surtout à ce qu’ils s’abstenaient de faire, tels ces Peulhs avec leur Harameeji jeedidi* ou encore ces adeptes de Buddha, tenus d’observer les “cinq interdictions”*.
« On en arrive à des imbroglios risibles s’ils n’étaient pas porteurs de calamités futures »
L’opposition n’est guère mieux lotie. Chacun, drapé dans son égotisme, vitupère à qui mieux mieux les manquements de la majorité et des coalitions rivales. Seul transpire ce qui est laid et peu glorieux chez les gens. Cela reste surprenant pour nous autres citoyens, si prompts d’habitude, à invoquer et à nous réfugier dans le “sutura”.
Le Conseil constitutionnel valétudinaire, se prend les pieds dans ses jugements et ne laisse plus le moindre doute sur sa partialité. Il confirme comme dirait Nassim Taleb*, qu’on ne peut pas faire confiance à des gens, dont la survie dépend de celui qui les nomme, et que le meilleur esclave, est quelqu’un qu’on surpaye et qui, le sachant, est terrifié à l’idée de perdre son statut. Voilà où on en est ! Avec un peu de bon sens et beaucoup de courage, le Conseil constitutionnel aurait dû invalider les deux listes des coalitions Yewwi et Benno, car fautives toutes les deux, au regard de la loi électorale. Peut-être serons-nous plus heureux que nous le serions sans ces fauteurs de trouble ? À force de couper les cheveux en quatre, de créer des pseudo-listes de suppléants, on en arrive à des imbroglios fort risibles, s’ils n’étaient pas porteurs de calamités futures. Nous sommes tombés bien bas.
« Nous désirons des solutions, ils nous proposent des injures et des gueulantes »
Nous devons toutefois leur rappeler que quand un seigneur oublie de se comporter en seigneur, un père en père et un fils en fils, c’est souvent le résultat d’une lente accumulation de laisser-faire. Nous nous sommes rendus complices des excès qu’on nous infligeait. Le président Sall ne peut et ne doit pas recevoir un insulteur de nos institutions. Mais où sont passés ses conseillers en com’ ? Comment peut-on associer le président avec cette vulgarité, dont par ailleurs on le protège par une loi anti lèse-majesté, certes vieillotte et, qui a valu au député Bara Dolly d’être jeté, sans autre forme de procès, au gnouf ? Si le président pense “imprimer” avec cette nouvelle pratique, il se trompe lourdement.
En réalité, aucun d’entre eux, opposition comme pouvoir, ne nous offre ce que nous désirons. Nous désirons des solutions à la vie chère, ils nous proposent des injures et des gueulantes. Telle est la douloureuse situation que nous vivons. Alors, il faudrait inciter ceux qui peuvent proposer autre chose qu’ils s’engagent dans l’action. À l’instar des bourgeois de Tocqueville qui menèrent la grande révolution, il faudrait que ceux d’entre nous, capables d’imaginer, de proposer des solutions, et qui soient autonomes financièrement, conduisions le grand changement qui nous libèrera de la férule de ces pseudo-politiciens, maîtres menteurs, souvent aptes à des canailleries les plus mesquines pour assouvir leurs ambitions démesurées. Le mépris des citoyens à leur endroit les mettra-il à l’abri de leur haine ? Pas sûr. Les chasses aux sorcières seront bientôt ouvertes. Les règlements de compte n’apporteront rien au Sénégal, sinon d’installer le désordre et le chaos. Les djihadistes, les marchands d’armes, les négociateurs de brut de tout acabit profiteront de cette situation. Si nous ne rendons pas impossible, cette chienlit qui leur est indispensable pour faire prospérer leurs affaires, leur heure viendra et nous nous en mordrons les doigts.
« Chacun croit montrer du caractère alors que, ce ne sont là hélas, que des emportements »
Il va falloir revoir les codes de l’opposition car le pays va mal, c’est que nous attendons de toute l’opposition, y compris celle qui pense être avantagée par l’exclusion d’une autre opposition et qui jubile en campant sur une position étrange de maintien des élections à date échue (sic) parce que caressant l’idée qu’elle aura plus de députés dans cette circonstance. Chacun ne pense qu’à ses intérêts immédiats, facteurs de division, au lieu d’ambitionner d’être la boussole qui aiguille vers le patriotisme, vers l’inclusion. Les insultes et menaces verbales ne révèlent en définitive, que la faiblesse et le manque de fiabilité de ceux qui les profèrent. On devrait leur enseigner le système d’éthique des assassins* qui consistait à “planter l’épée fermement à coté du lit du Sultan au lieu de la lui planter dans le cœur”, lui prouvant ainsi qu’on contrôlait la situation et qu’on était fiable. L’assassinat politique au lieu de la guerre, voilà vers quoi se diriger. Dominer politiquement sans entrainer l’effusion de sang, voila la bonne stratégie qui épargnerait les civils.
Nos deux protagonistes ont poussé le bouchon trop loin, entre “les élections auront lieu un point un trait !” du président et “nous participerons de force aux élections” du leader de Yewii, le point de non-retour semble être atteint. Chacun, comme dirait Philippe Alexandre*, croit montrer du caractère alors que, ce ne sont là hélas que des emportements. En d’autres temps, on aurait organisé un duel à six pas, entre eux deux seuls qui aient un intérêt dans cette lutte à mort. N’était-ce pas naguère le moyen d’éviter d’impliquer des groupes de personnes plus importants dans un conflit, et de circonscrire la bataille aux seuls concernés ?
« Amener cette pseudo-élite, plus électorale que politique, à résipiscence »
L’égoïsme de clan qui les anime, et l’individualisme sans limites dont ils font preuve, les engoncent jour après jour, dans la petite politique. Leur méconnaissance du bien commun les empêche de s’élever au dessus de la mare et de s’entendre pour préserver ce pays.
Le président Sall nous aura bien ramenés en arrière, car quoi qu’on dise, il est le seul vrai responsable de la désastreuse situation dans laquelle nous nous trouvons. Claquemurer les dirigeants de l’opposition pour les empêcher de manifester fut une mauvaise option. Assurément, le tiers des forces déployées ce 17 Juin, aurait suffi pour encadrer la manifestation interdite. Cela aurait coûté moins cher en argent et en vies humaines. On voit bien, que ce n’est ni leur argent, ni leurs vies qui sont en jeu !
Les Sénégalais sont bien las de ces pratiques anciennes du vieux monde que tentent de ressusciter ce pourtant jeune président et ses non moins jeunes opposants.
Il est grand temps pour les vrais patriotes, jeunes et moins jeunes, politiques et non politiques, d’amener cette pseudo élite, plus électorale que politique, à résipiscence.
Dr Tidiane Sow est coach en Communication politique.
La Tempête : Pièce de théâtre de Shakespeare en 5 actes écrite en 1610 - 1611
Caliban : Personnage dépeint comme un monstre dans la pièce de théâtre : La Tempête de W. Shakespeare.
Prospero : Personnage de « La Tempête », victorieux de Caliban ; bienfaiteur de l’humanité.
J.C Maxwell: 5 levels of Leadership. Pinnacle est le niveau 5 de ce modèle de Leadership.
Harameeji jeedidi : Les 7 principes de l’éducation peulh, sorte de posture via negativa. Dans l’action, c’est la recette de ce qu’il faut éviter.
Cinq interdictions : Basique code du bouddhisme, équivalent du Harmeddji djeninni peulh.
Suttura : Discrétion, réserve, pudeur
Les Assassins : Secte qui exista du XI au XIV siècle, liée à l’Islam chiite et violemment anti sunnite. Ils envoyèrent à Saladin un message que le gâteau qu’il s’apprêtait à manger était empoisonné par eux.
Philippe Alexandre : Paysages de campagne, Grasset
Nassim. N Taleb : Jouer sa peau. Les belles Lettres
PAR Amadou Tidiane Wone
TOUT CE QUI EST EXCESSIF
Ousmane Sonko me semble bien être l’os qui restera au travers de la gorge de ses poursuivants. À défaut de le soutenir, n’assistons pas impassibles à sa destruction
Depuis quelques années et, disons-le depuis l’apparition du phénomène Ousmane Sonko, le débat public s'est cristallisé sur sa personne. À un point tel qu'il est devenu de bon ton de se déterminer par rapport à son mouvement politique, dernier né pourtant de plus de 300 partis et organisations en tous genres. Cela tient, à mon humble avis, à certaines particularités qu'il faut relever : Pastef et son leader Ousmane Sonko, sont apparus sur la scène politique avec un discours clair sur la souveraineté tant politique, économique que monétaire. Un discours offensif sur la corruption et la gestion des deniers publics. Ousmane Sonko a mis sur la table un ouvrage intitulé « Solutions » et y développe celles qu'il propose pour le Sénégal. Il a produit un ouvrage sur les questions pétrolières, au plus fort des controverses consécutives à un reportage de la BBC à ce sujet. Dans le même temps, Pastef a développé une machine de communication et de diffusion de ses propositions. Sur les réseaux sociaux, cette infrastructure est tout particulièrement efficace, au vu des résultats obtenus sur le terrain : Ousmane Sonko, Inspecteur des impôts et domaines radié ? Le suffrage universel en fait un parlementaire. Ousmane Sonko accusé de tous les péchés du monde ? le suffrage universel en fait le premier magistrat d’une ville, à la fois chargée d’Histoire et de symboles, Ziguinchor. À chaque appel de l’opposition, dont Ousmane Sonko incarne désormais une figure de proue, les jeunes sénégalais, statistiquement majoritaires, déferlent dans les rues. Au sein de la diaspora, l’influence du Pastef et de son leader est incontestable et, en constante progression malgré les débauchages coûteux d’activistes repentis…
En face, et depuis l’apparition de ce leader charismatique, une nervosité évidente a vu le jour. Les troupes adverses ont développé un discours, d’abord méprisant, puis violent et de plus en plus haineux. Tous les Sénégalais ont assisté au long chemin de croix du syndicaliste Ousmane Sonko, entré dans l’Histoire politique du Sénégal par la magie des maladresses du pouvoir. Ce dernier a fait de lui un martyr et lui assure, à chaque tentative de le museler, une occasion de rebondir encore plus haut. Les stratèges du pouvoir mesurent-ils l’impact de leurs accusations non encore prouvées de viol, d’irrédentisme, et de tant d’autres perfides allusions, sur les gens raisonnables qui regardent avec détachement l’ébullition du landerneau politicien ? « Tout ce qui est excessif est insignifiant », disait Talleyrand…
Je ne connais pas Ousmane Sonko. Nous nous sommes croisés deux fois dans des endroits publics. Nous nous sommes reconnus, comme personnalités publiques, et salués respectueusement. Si je me demande aujourd’hui pourquoi il fait l’objet de tant de persécutions, c’est qu’il semble désormais évident que la tentation de l’éliminer, au besoin physiquement, est de plus en plus envisageable. Il faut donc tirer sur la sonnette d’alarme avant que l’irréparable ne se produise. N’est-il pas plus simple de le laisser, librement exercer son droit à faire de la politique, organiser son parti, construire ses alliances et aller en compétition électorale ? Seul le verdict des urnes doit départager les acteurs politiques. Aucune manœuvre, piège ou complot, ne doit ravir au peuple souverain son privilège de choisir entre plusieurs offres concurrentes. Il est temps que notre pays fasse preuve de sa maturité démocratique au lieu de retourner à l’ère des « tontons macoutes » de triste mémoire…
Dans tous les régimes il y a des zones d’ombres. Des esprits tordus qui concoctent, hors la vue des honnêtes gens, des stratégies myopes avec des moyens non conventionnels. À l’ère des réseaux sociaux, les signes avant-coureurs sont visibles. Ils sont inquiétants : les phrases incendiaires savamment sorties de leur contexte, attribuées au leader du Pastef, le « bashing » médiatique cousu de fil blanc qui sert de décor…préparatoire (?) Et enfin, la clameur que l’on cherche à installer pour relier Ousmane Sonko au MFDC, alors que nous savons tous que ce mouvement est moribond. Tout cela est manifestement téléguidé. Jusqu’à la preuve contraire. La réalité vraie est que la Casamance est infestée par les trafiquants de drogue et de bois, dont les ramifications remontent à des niveaux insoupçonnés, tant au Sénégal qu’à l’étranger.
Parlons sérieusement des choses sérieuses et ne jouons pas avec l’avenir de notre pays !
Enfin, personne dans les chaumières ne comprend l’acharnement sur un jeune sénégalais, Ousmane Sonko, qui a fait toutes ses études dans notre pays, et obtenu tous ses diplômes au Sénégal, avec des résultats incontestablement au dessus de la moyenne. Un jeune qui aurait pu faire une carrière sans histoires et qui a choisi de prendre le risque politique. À défaut de le soutenir, n’assistons pas impassibles à sa destruction. Au demeurant, je me demande où est-ce qu’il trouve les forces morales et physiques pour résister à la terrible vendetta dont il est l’objet. Il doit avoir des qualités certaines !
En un mot, comme en mille, Ousmane Sonko de ses initiales OS me semble bien être l’os qui restera au travers de la gorge de ses poursuivants.
J’attends les répliques argumentées et…civilisées qui pourraient me faire changer d’idée. Les aboyeurs sont donc priés de passer leur chemin…
C’était mieux avant ! Le débat contradictoire nourrissait la démocratie qui s’enracinait à vue d’œil au Sénégal. Le printemps des idées était florissant. Malheur à ceux qui n’en avaient pas ! Ils se cachaient derrière leur petit doigt
C’était mieux avant ! Le débat contradictoire nourrissait la démocratie qui s’enracinait à vue d’œil au Sénégal. Le printemps des idées était florissant. Malheur à ceux qui n’en avaient pas ! Ils se cachaient derrière leur petit doigt ou, faute de mieux, s’alignaient en cédant la place aux « vedettes » d’alors. Nous sortions d’une longue période d’hibernation et, par une conjonction de facteurs, tant internes qu’externes, le Sénégal se débridait petit à petit.
Le président Senghor s’ouvrait au monde et voulait à tout prix accentuer la perspective. Quant aux forces politiques, notamment celles de gauche, elles s’affirmaient et la plupart de ses incarnations étaient de redoutables « têtes d’affiche » qui alliaient savoir, brio, engagement, courage, détermination, intelligence des situations et amour du pays, donc patriotes jusqu’au bout des ongles...
Le temps a fait son œuvre avec ses outrages. Hors d’usage aujourd’hui cette gauche ? Aux oubliettes parce que méconnue des générations actuelles ? Que signifie d’ailleurs « être de gauche » en 2022 ? Elle lutte pour le progrès et contre les immobilismes quand par nécessité, la société doit évoluera en se débarrassant de tout ce qui peut l’inhiber. Elle se fixe un horizon angélique qui ne l’exempte pas pour autant de la prise en charge du réel. Par ce même réalisme, elle apprécie sa propre force à l’aune des autres forces de l’échiquier pour déterminer les rapports.
Sa puissance d’analyse contraste cependant avec sa faiblesse de mobilisation qu’elle compense par ses formidables capacités d’organisation. Les nombreuses alliances qui ont jalonné son parcours en témoignent éloquemment. Par essence la gauche est inventive. Bien que plurielle aussi, elle ne perd pas de vue sa mission première qui est de lutter contre les injustices, sources des inégalités et des situations acquises. Elle s’insurge contre les pouvoirs mais elle ne bouderait pas son plaisir de goûter… aux « sévices du pouvoir ».
Elle a affronté le régime de Senghor puis celui de Abdou Diouf qui « a regardé le monde » pour accepter de faire des concessions. La brèche ainsi ouverte permit l’élargissement de gouvernements successifs. Elle n’a pas été étrangère à la chute de Diouf en 2000 et l’arrivée triomphale de Abdoulaye Wade au pouvoir.
Pour « services rendus », le président libéral nomme des ministres de gauche dans son gouvernement. Ils apprécient différemment le compagnonnage mais découvrent d’autres facettes de Wade : l’arrogance, l’autoritarisme, les excès de pouvoir et une certaine légèreté dans la gouvernance publique. En se cassant, les ressorts effilochent l’attraction du pouvoir libéral qui s’enlise à mesure que se précise le projet de dévolution jugée monarchique.
Les figures de proue de la gauche quittent le « titanic » qui tangue et s’enfonce.
Pour faire court, Macky Sall présente le meilleur profil à soutenir. La gauche n’était pas loin. Résultat : l’actuel président terrasse son mentor grâce au soutien de l’opposition qui conforte de fait son emprise sur certains leviers d’action. Son étroite marge de manœuvre l’indispose toutefois au sein de cet attelage que pilote non sans habileté l’actuel locataire du Palais présidentiel. Aux dires des gens de gauche, il n’est pas exempt de reproches.
A la différence de Wade qui éjecte en cas de désaccords flagrants, Macky, lui, tue dans l’œuf les dissensions et retient ceux qui le défient. Il ne s’en débarrasse qu’après avoir tout tenté.
La gauche est-elle condamnée à ne tenir que les flancs ? A-t-elle des aptitudes (réelles ou supposées) pour être compétitive sous sa bannière propre ? Les nombreuses alliances qu’elle s’est forgée au gré des époques reflètent-elles des handicaps insurmontables ? Longtemps, elle a joué l’indignation pour se donner un dessein (et un destin ?) plus conforme à sa vision du monde sénégalais. Peut-elle amorcer un nouveau virage qui l’honore et la réhabilite ?
Le temps est-il venu pour elle de devenir plus pragmatique dans ses choix de vie politique ? Bien évidemment l’émiettement actuel des forces de gauche explique l’isolement des partis qui continuent de s’en réclamer.
A quand le retour ? Autant demander à la grenouille sa queue… ! Car la scène politique sénégalaise s’est renouvelée en s’enrichissant de nouveaux acteurs sans attaches particulières avec certaines traditions de lutte. Pour ceux-ci, seule compte la conquête du pouvoir. Et peu importe les moyens d’y parvenir. Leur irruption sur l’échiquier politique ajoutée à leur singulière irrévérence perturbe l’actuel jeu politique qui ne se donne pas à lire plus aisément.
Un langage outrancier envahit les espaces et les lieux de délibération. Les arguments de force l’emportent sur la force des arguments à l’heure où la gauche (quelle gauche ?) veut renaître.
Le récent livre du Professeur Abdoulaye Bathily vient-il à point nommé ? Sonne-t-il l’alerte ? Ouvre-t-il des perspectives ? L’auteur, figure de proue de cette gauche et fidèle à ses valeurs, a du poids et de l’authenticité pour donner des leçons d’histoire politique. Une gauche introuvable refait surface.
A travers son récent livre « Passion de liberté », Bathily renoue avec le débat en le relançant grâce à une addition de souvenirs qu’il raconte ou révèle parfois même en avouant ou en lâchant des formules révélatrices de sa forme actuelle. S’il est homme de gauche et le reste, est-il alors à la place qui lui sied, l’âge aidant ? Son aîné Amadou Mahtar MBow, 100 ans, s’est mis en retrait.
Bathily serait-il alors le prochain recours en cas de coups durs infligés au pays ? En fin observateur des dynamiques politiques en cours, l’ex-patron de la Ligue démocratique détient une trajectoire que d’aucuns considèrent comme une aubaine pour les jeunes en mal de repères. Le constat qu’il dresse est saisissant. La preuve, du beau monde, nostalgique d’un monde finissant, a répondu avec faveur l’autre samedi à la présentation des mémoires de ce géant de la politique sénégalaise.
L’historien de renom rejoint la grande perception que la classe politique se dégrade. Ses nouveaux visages, dont Barthélémy Dias et Ousmane Sonko, entre autres, s’affranchissent des codes et adoptent un langage et un ton virils qui leur valent leur popularité actuelle.
Pour survivre face à cette nouvelle faune, la gauche doit-elle opérer une rupture de stratégie ? Se réinventer… ?
Par Hamidou ANNE
AU NOM DE QUI PARLEZ-VOUS ?
J’observe cette société civile, et je souris. Tout sonne faux chez elle. Elle ne défend plus le droit, mais se meurt en postures et contorsions malhonnêtes. Que défendent ces entrepreneurs de la matière électorale au juste ?
Nous sommes dans un moment où la parole politique est désincarnée et ne produit qu’une litanie de vulgarités et de mots qui symbolisent la bravade ridicule. L’un de ces moments classiques où les citoyens observent des adultes échanger des mots doux comme s’ils se lançaient dans un concours de qui franchira le plus vite la limite de l’acceptable, du raisonnable. Des membres très en vue de la Société civile sénégalaise adorent ces instants pour se donner une contenance, une légitimité voire une utilité. Ils se lancent dans de grandes envolées afin de crier à la dictature, à la course vers l’abîme proche. Depuis que je suis la politique, et depuis que je m’y intéresse en ayant une certaine proximité vis-à-vis des acteurs du pouvoir et de l’opposition, je vois les mêmes mots, les mêmes craintes énoncées, les mêmes émotions feintes et les mêmes exagérations pour justifier une présence, une discontinuité au cœur des affaires publiques.
Entendons-nous bien : la Société civile est essentielle pour un pays, même si celui-ci n’est pas à proprement parler une démocratie. Il suffit de voir les risques que les sociétés civiles russe, congolaise ou camerounaise prennent dans des contextes d’autoritarisme. Dans ces pays, militer, appeler au respect des libertés fondamentales peut conduire à la prison ou à la mort. Au Brésil, la militante féministe, Marielle Franco, a été assassinée par des personnes supposées appartenir aux milices néofascistes dans son pays. Il y a un honneur dans l’acceptation du sacrifice parfois au péril de sa vie, pour défendre les causes progressistes relatives à la démocratie, à l’égalité, à l’indépendance de la presse et aux libertés publiques.
Aucune démocratie ne peut avancer sans l’apport d’une société civile consciente de son rôle et soucieuse de promouvoir la liberté, la justice et l’égalité.
Dans notre pays, nous avons une tradition d’une société civile -associations, Ong, collectifs- active qui a porté de grandes préoccupations et a poussé à les transformer parfois en lois pour le renforcement de l’Etat de droit.
Les mouvements féministes, les collectifs contre la précarité, les associations culturelles et sportives ne sont pas aussi visibles que ce que j’appelle la société civile des élections, mais ils ont une plus grande utilité dans les zones urbaines et les campagnes. A côté de ces militants, souvent désintéressés, existe une société civile des élections et du fichier électoral, qui existe plus sur les plateaux des médias et sur les réseaux sociaux que sur le terrain auprès des citoyens.
Yoro Dia a une belle formule qui les caractérise bien : «Les rentiers de la tension.» Ils prédisent les pires scénarii pour encore exister et importuner de leur parole creuse, faussement convaincue et au final lassante. La quête des financements rend la hargne mordante et la mesure absente. Il faut annoncer le pire et se dresser comme un médiateur, un facilitateur et rester au premier plan sur cette comique scène de la vie politique nationale, où le ridicule le dispute à l’obscénité.
Ils parlent d’alternance, mais restent à la tête de leur organisation pendant plusieurs décennies, dénoncent des magouilles mais ont des méthodes discutables, s’érigent en Monsieur Loyal des querelles politiques, mais prennent position au gré de leurs affinités. Mars 2021 fut un moment intéressant dans l’observation de cette «société civile des élections». Elle a pris fait et cause pour un groupe, reniant ses engagements à défendre la veuve et l’orpheline, ici en l’occurrence celle qui dit avoir été violée, et qui a reçu une injonction au silence. Elle a prétendu défendre la démocratie dans le M2D, groupuscule d’agités. Y’en a marre continue à se mentir à lui-même, n’assumant pas d’être devenu un régiment politicien. Fadel Barro, lui, s’assume ; en s’engageant en politique, il a quitté la direction du mouvement, faisant preuve d’honneur et de décence.
J’observe cette société civile, et je souris. Tout sonne faux chez elle. Tout. Elle ne défend plus le droit, mais se meurt en postures et contorsions malhonnêtes. L’un des plus éminents parmi eux appelle ouvertement à violer la constitution et les lois régissant la matière électorale au nom d’un apaisement. Comment appelle-t-on une société dans laquelle le droit se soumet aux desiderata des coteries et des appareils partisans ? Le même a envahi la rue en 2012 au nom du M23. Le même soutient, sur Sud FM, le 6 mars 2022, concernant un homme politique inculpé pour viol, qu’il «faut juger cette histoire et le laisser dérouler sa carrière politique, car il a beaucoup de gens derrière lui». Il a ainsi rendu un verdict et acquitté un homme accusé par une femme pauvre et orpheline. Que défendent ces entrepreneurs de la matière électorale au juste ? La démocratie ? La paix ? Le droit ? Ou la survie de leurs petites combines qu’ils sont encore les seuls à penser secrètes ? Je passe outre les juristes de la Société civile ; ceux qui avalisent toutes les forfaitures de la majorité et les autres qui inventent un nouveau droit sénégalais pour toujours plaire à leurs maîtres dont ils espèrent demain un renvoi d’ascenseur.
Ils ne mènent aucune bataille de principe, mais de personnes et de petits sous. D’ailleurs, au fond : qui a mandaté ces gens ? Au nom de qui parlent-ils ?
Par Guimba KONATE
DE LA DÉMOCRATIE À LA DEMON...CRATIE
Insultes, appels au meurtre et autres…Aujourd’hui plus qu’hier, il est devient dramatique de constater que la coprolalie verbale et la violence physique sont devenues des attitudes banalisées dans notre pauvre pays
Dans une de mes contributions, intitulée : « Les chiens de garde », publiée dans les médiats du pays au mois de d’octobre 2020, je m’indignais fortement et avec la dernière énergie contre les dérives verbales et les violences physiques de plus en plus inacceptables qu’il nous est donné d’observer au sein de la société sénégalaise.
C’était il y’ a deux ans déjà. Aujourd’hui plus qu’hier, il est devient DRAMATIQUE de constater que la coprolalie verbale et la violence physique sont devenues des attitudes BANALISEES dans notre pauvre pays. Pourtant des signaux forts nous avaient alertés sur cette dégénérescence rampante de notre société. Il y’a eu tout d’abord les insanités débitées par certains compatriotes expatriés comme Assane Diouf et consorts, relayées par le NET sur les tenants du pouvoir et sur certaines autorités religieuses et coutumières du pays. On a fait le dos rond si on ne s’en est pas tout simplement et perfidement rassasié comme pas possible en occultant le côté dégradant des actes posés.
Ensuite il y’a eu la dérive extraordinaire de la dame Penda BA pour ne pas la nommer qui, dans un accès de schizophrénie passagère avait débité des insanités d’une puanteur extrême sur les wolofs. S’ensuivit l’appel au meurtre ethnique lancé par l’Honorable député de Ranérou avec ses coupecoupes à sortir. Puis vint Cissé LO et son glossaire de bordées puantes déversées publiquement et sans retenue contre ses anciens partenaires avec une violence inouïe qui n’a toujours pas fini de révulser les gens simples. Au fait, il est où ce Grand monsieur ?
Enfin et en attendant la suite, Il y’a eu Gaston et son « il faut brûler les DIAZ, ils ne sont pas nombreux et pas des sénégalais vrais quoi.» Ironie de l’Histoire, le DIAZ « à brûler » est devenu le MAIRE de la capitale DAKAR. Comme quoi DIEU veille et veillera TOUJOURS. Malheureusement il semble que la leçon n’a pas été retenue. Car on assiste de plus en plus à une banalisation de l’injure et des insanités et surtout des appels publics au meurtre et à l’assassinat à tout bout de champ dans la sphère des relations sociales de notre pays.
SANS AUCUNE REACTION ENERGIQUE ni de la Justice ni des pouvoirs publics. Mieux ou pire c’est selon, le Chef de l’Etat garant de l’Unité et de la cohésion nationales et cible lui-même de ces attaques immondes en dessous de la ceinture, reçoit avec tous les honneurs et la déférence qui sied, des auteurs de ces actes innommables leur donnant ainsi une onction LEGALE et NORMALISEE. Et pourtant autant qu’on s’en souvienne. Personne ne reconnait au Président un langage de charretier. Même au plus fort de sa déchéance politique avec Wade, il a su rester courtois avec tout le monde, adversaires comme partenaires. Dès lors, on a du mal à le voir adouber des aboyeurs qui écument les plateaux des télévisions et les réseaux sociaux , la rage au cœur, la bave à la bouche, débitant les insanités les plus immondes sur tout le monde même sur ceux qui, hier seulement étaient étiquetés « frères ». Jusqu’au Président soi-même qui n’échappe pas à leurs logorrhées nauséabondes. Et il LES reçoit en grandes pompes. A quelles fins ?
Si ce n’est pas une forme de bénédiction çà y ressemble fort et c’est cela qui est INACCEPTABLE ET HAUTEMENT CONDAMNABLE. Il faut oser le dire. NON ! Monsieur le Président de la République, la fin ne justifie pas TOUS les moyens. Vous représentez une Institution, la plus Haute du pays et au nom de la République que Vous incarnez, sauf votre respect Président, Vous n’auriez JAMAIS dû accepter de recevoir ces énergumènes qui ne vous apporteront que des souillures. C’est un concitoyen très indigné qui Vous ledit Excellence.
Depuis quand est-ce que l’insulte – de surcroit publique- est devenue une VERTU pour être érigée en Valeur convenable ? NON, NON, NON. TROIS FOIS NON.
D’aucuns et ils sont très nombreux, tout comme moi, hésitent à se lancer dans le jeu politique pour la simple raison que dans les débats et autres discussions, les termes les plus usités sont des injures et des insultes. Çà part dans tous les sens. En veux-tu ? En voilà. Et personnellement, s’il y’a une chose que j’abhorre véritablement, c’est l’insulte gratuite sous toutes ses formes. Je n’insulte personne et tous ceux qui me connaissent le savent. Aussi, je ne veux permettre à personne d’avoir l’occasion de m’insulter comme cela se fait dans l’arène politique au Sénégal.
C’est à croire qu’on ne peut même plus avoir des relations civilisées entre Nous dans nos échanges, nos discussions, nos contradictions. Rien que des injures, des gros mots, des dénigrements, des scories et même des violences physiques avec agressions et autres. Jusqu’à des appels publics au meurtre. Et donc dans le Sénégal d’aujourd’hui, il semble bon et même très bon d’insulter à tout va, beaucoup insulter, toujours insulter pour parler comme Maître Wade. TERRIBLE. Si c’est cela la politique, alors Pauvre de Nous.
L’injure c’est comme un boomerang, elle retourne toujours au lanceur. Mais le champ politique national est devenu tellement nauséabond avec des lanceurs d’excréments que sa puanteur n’épargne personne. La coupe est pleine Vraiment. C’est à se demander ce qui nous arrive à Nous, sénégalais pour que nous perdions tout notre sens élevé de l’urbanité, de la fraternité, de la Téranga, du yaar, du teguine et du respect mutuel pour nous complaire de plus en plus dans les fanges putrides de la vindicte, des injures, des philippiques et autres joyeusetés entre nous ?
Il faut vraiment s’alarmer de la tournure des relations sociales dans notre pays à l’aune des nouvelles formes d’expressions et des postures qui rebuteraient même certains animaux nécrophiles. Ce à quoi nous assistons, n’est pas de la démocratie mais s’apparente beaucoup plus à ce que d’aucuns appellent la démon..cratie.
Pour dire Le règne des démons. Oui ! Il y’a vraiment lieu de s’inquiéter des dérives et autres attitudes d’exclusion et de confrontation, de menaces à peine voilées et des appels publics au meurtre qui émaillent de plus en plus de tous les cercles de notre vie sociale. Et il sied au Chef de l’Etat que nous nous sommes donné, de ne pas accorder l’onction de la bénédiction à de tels comportements en s’affichant ostensiblement avec des adeptes de l’insulte gratuite et permanente.
Pour dire simplement que l’Heure est Grave. Très Grave dans notre pays
On ne le dira jamais assez, ce pays Nous appartient à TOUS. Ceux qui y sont nés et qui y vivent. Ceux qui y sont venus et y sont restés pour y vivre. Nous sommes tous d’égale dignité d’être des sénégalais. Et dans ce Sénégal à Nous TOUS, soit Nous acceptons de vivre, Tous en frères en nous respectant les uns, les autres soit nous allons Tous mourir en IDIOTS pour paraphraser Luther KING. Qu’on se le tienne pour DIT. Plaise à DIEU que la Raison nous visite et que Nous revenions vite fait, à nos fondamentaux pour ne plus en ressortir. AMINE AMINE AMINE. DIEU Nous garde, garde le Sénégal et garde l’Afrique. Dakar le 15/06 /2022.