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27 avril 2025
Opinions
PAR PAPE ALÉ NIANG
QUI A PEUR DE L’ABROGATION DE LA LOI D’AMNISTIE ?
"À coup sûr, ce n’est pas la majorité des Sénégalais. Les Sénégalais veulent connaître la vérité sur les crimes de sang commis pendant cette période barbare et inhumaine où l’unique méthode de gouvernance était le règne de la terreur."
Qui a peur de l’abrogation de la loi d’amnistie ? À coup sûr, ce n’est pas la majorité des Sénégalais. Les Sénégalais veulent connaître la vérité sur les crimes de sang commis pendant cette période barbare et inhumaine où l’unique méthode de gouvernance était le règne de la terreur.
La seule manière de rendre justice aux victimes, c’est d’abord de leur permettre de connaître la vérité. Cette loi d’amnistie, votée aux forceps, a été adoptée dans le but de favoriser l’apaisement et la réconciliation nationale. Malheureusement, les plaies sont plus que béantes et refusent de se cicatriser. Les victimes continuent de vivre douloureusement des événements traumatisants.
Que dira-t-on aux enfants de Didier Badji et Fulbert Sambou ? Ces enfants ne méritent-ils pas de connaître la vérité, surtout avec ces accusations loufoques débitées par des écervelés sur leurs pères ?
Cette puante loi d'amnistie avait comme unique objectif d’effacer les traces des graves crimes perpétrés par l’ancien régime. L'impunité offerte par l'amnistie nuit aux droits des victimes qui sont les seules à pouvoir pardonner.
Le Sénégal a connu 82 morts. Comment peut-on parler de réconciliation réelle et durable si on cherche, à travers une loi d’amnistie, à cacher la vérité aux victimes ? L’abrogation de cette loi d’amnistie est essentielle pour permettre la manifestation de la vérité.
par Abdoul Aziz Diop
DE QUELLE LIBERTÉ D’EXPRESSION PARLE-T-ON ?
Ce dont Moustapha Diakhaté est accusé n’est pas plus grave que ce dont avaient été accusés les « proscrits » d’hier. Pape Alé peut tenir sa mémoire de « journaliste persécuté » sous Macky pour responsable de la discrimination des acteurs en lice
Dans un post publié sur le réseau professionnel LinkedIn, le Directeur de la Radiotélévision sénégalaise (RTS), Pape Alé Niang, se prononce, sans mentionner le nom, sur la convocation de l’éveilleur de conscience Moustapha Diakhaté par la trop zélée Division spéciale de la cybersécurité (DSC) et sa garde à vue abusive qui précéda sa scandaleuse condamnation à deux mois de prison ferme par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour les chefs d’accusation fantaisistes portant sur le vocabulaire utilisé par le prévenu dans un entretien en langue nationale ouolof accordé à une journaliste. Dans son parti pris, M. Niang écrit d’emblée : « Dire que le Sénégal est sous une dictature où l'on assiste à des dérives autoritaires dans ce pays, c’est être de mauvaise foi. » Se passe alors de commentaire la question que le patron de la RTS pose dans la foulée : « Qui ose comparer le Sénégal d’aujourd’hui à celui de l’ère Macky Sall où la répression et la persécution, avec des méthodes barbares, ont été érigées en mode de gouvernance ?» Pape Alé répond lui-même : « Aucune liberté d’expression n’est menacée dans le Sénégal sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Bien au contraire. » Pour avoir tranché le débat sur la liberté d’expression avant même de l’avoir posé comme il se doit, Pape Alé Niang délibère pour son compte personnel et celui du nouveau régime en s’appuyant sur les idées de « responsabilité » et d’« auto-censure » du sujet qui s’exprime librement.
De la responsabilité et de l’auto-censure
Sur la responsabilité irrévocable, sur l’irrépressible auto-censure et sur l’importance de cette deuxième notion pour la première, le Directeur de la RTS s’efforce de convaincre sans donner le sentiment d’être gêné par son parti pris antérieur à son raisonnement. Voici in extenso ce qu’écrit Pape Alé Niang : « La liberté d'expression est un droit fondamental qui permet aux individus d'exprimer leurs opinions, leurs idées et leurs croyances sans crainte de répression ou de persécution. Mais cela signifie-t-il s’arroger le droit d’insulter, de calomnier, de diffamer en toute impunité ? La liberté d’expression n'est pas absolue et doit être encadrée par la responsabilité.
La responsabilité joue un rôle clé dans l'encadrement de la liberté d'expression. Chaque individu doit comprendre que ses paroles et ses écrits peuvent avoir des conséquences sur les autres et qu'il doit être prêt à en assumer la responsabilité. La conscience de cette responsabilité individuelle contribue à promouvoir un dialogue sain, constructif et respectueux.
Rivaliser d’ardeur à travers des déclarations fracassantes, le plus souvent idiotes, croyant faire le buzz, c’est manquer carrément de discernement. Car l’homme politique averti, l’analyste ou le chroniqueur est celui qui a l’intelligence situationnelle. C’est-à-dire cette capacité à comprendre une situation, à décrypter sa complexité pour s’y adapter à travers un discours dépouillé et perspicace.
Pour cela, l'autocensure consciente est essentielle. L'autocensure est la capacité d'un individu à réfléchir sur ses propres paroles et à choisir de ne pas diffuser des informations ou des opinions qui seraient préjudiciables ou nuisibles. L'autocensure consciente repose tout simplement sur la volonté individuelle de ne pas heurter et de respecter l’autre.
Autrement dit, même si la liberté d'expression est un droit fondamental, il est essentiel de l'encadrer par la responsabilité. Et être responsable, c’est se faire respecter.»
Si l’auteur de ce plaidoyer s’était abstenu de pendre parti dès le début de son texte, sa réflexion sur la liberté d’expression aurait eu le mérite de correspondre à la liberté limitée de celui qui s’exprime par celle de celui à qui la parole est adressée. La liberté d’expression d’untel ou d’untel s’arrête alors - postulat kantien - là où commence la liberté d’impression d’autrui. Mais, il y a beaucoup mieux, correspondant au passage d’une liberté de l’individu limitée par une responsabilité individuelle au nom d’une censure individuelle appelée autocensure.
De l’individu au collectif national
La faiblesse du post de Pape Alé Niang est de n’avoir invoqué la liberté d’expression en ne songeant qu’à l’adversaire qui s’exprime, oubliant l’autre partie maintenant aux commandes et totalement exemptée de tout abus de pouvoir bien qu’elle se soit autorisée à parrainer une police du vocabulaire des communications politiques.
En procédant de la sorte, Pape Alé Niang discrimine les trois acteurs, tous légitimés à se prononcer sur la chose politique. Ces acteurs sont les hommes politiques, les journalistes et le grand public à qui plus rien - ni même le dernier document de la haute administration - n’échappe.
Le Directeur de la RTS peut lui-même tenir sa mémoire de « journaliste persécuté » sous Macky Sall pour responsable de la discrimination, dans son post, des acteurs en lice. Imaginons alors ce que serait son texte si le journaliste se faisait violence en se neutralisant. Sa salve serait du coup celle qui renvoie dos à dos pouvoir et opposition au nom d’une responsabilité collective qui embrasse tout le corps social. À cet instant précis, l’homme des médias aurait fait don de sa personne pour revendiquer une réflexion qui fait autorité.
Quel intérêt aurait notre tribune si nous nous y efforçions seulement de montrer que ce dont Moustapha Diakhaté est accusé aujourd’hui n’est pas plus grave que ce dont avaient été accusés les « proscrits » d’hier ? Aucun vraiment du fait du dialogue de sourds que nous aurions délibérément choisi au lieu de débattre vraiment du sujet d’intérêt général !
Parce qu’il concerne tout le collectif national, l’intérêt général fait appel à la responsabilité collective, elle-même tributaire de la neutralisation collective qui déteint sur chaque individu pris séparément. Il en résulte une liberté d’expression réalisée - postulat hégélien - plus étendue que la liberté d’expression limitée dont Pape Alé fait l’apologie en choisissant, hélas, sa chapelle politique.
L’idée que nous avons une liberté d’expression à réaliser collectivement suppose, pour que nous y arrivions, que personne, vraiment personne, ne soit inquiétée à ce stade de la nouvelle conquête démocratique.
Tous donc libres ! Moustapha Diakhaté compris.
En faisant appel de la condamnation de l’éveilleur de conscience à deux mois de prison ferme, les avocats de l’ancien président de groupe à l’Assemblée nationale donnent une occasion inattendue à tous les partis de participer à la décrispation générale sans perdre la face. Le début de la nouvelle législature, la quinzième du genre, dans une atmosphère détendue en dépend aussi.
Moustapha Diakhaté libre !
par Djibril Ndiogou Mbaye
LETTRE OUVERTE À MACRON
Dans tous les cas, le massacre de Thiaroye sera un jour reconnu par un président français. Soyez ce grand président, le 1er décembre 2024 en les réhabilitant tous. Honorez-vous, honorez la France !
Reconnaissez le massacre de Thiaroye comme tel en rétablissant la vérité inaliénable de ces faits historiques douloureux et injustifiables.
Annoncez par la même occasion une décision de faire entrer au panthéon les tirailleurs africains, le 1er décembre 2024 au Sénégal.
La tribune de la commémoration du 80ème anniversaire du massacre de Thiaroye est pour vous une occasion exceptionnelle. Un rendez-vous avec la grande histoire des tirailleurs africains dans cette dernière guerre mondiale que vous n’avez connue qu’à travers des livres d’histoire qui n’ont pas dit toute la vérité sur les milliers de tirailleurs africains qui ont sacrifié leur vie pour libérer la France et le monde.
Le président de la République sénégalaise M. Diomaye D. Faye, en vous invitant à la commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, vous a grandement ouvert les portes de l’histoire des grands hommes d’Etat. Ceux qui changent le monde et le destin des hommes, en rendant aux peuples et aux hommes victimes d’injustices leur dignité dont ils ont longtemps été frustrés.
Martin Luther King a fait un rêve que Barack Obama a en partie réalisé. Frédérik De Klerk eut la hauteur de convier Nelson Mandela à des négociations nocturnes qui ont permis de mettre un terme à la longue et affreuse politique de développement séparé entre noirs et blancs d’un même pays.
Alors que nous attendons avec impatience la rencontre d’un grand Israélien et d’un grand Palestinien pour mettre un terme à un embrasement inutile et sceller une paix durable entre deux États frères et libres, voilà que ce grand destin vous tend la main. Cela n’arrive que rarement dans l’histoire d’un homme politique. Saisissez-la !
C‘est le moment de reconnaître le massacre des tirailleurs africains à Thiaroye.
Le timing est parfait, c’est maintenant ! Vous n’avez plus aucune excuse !
Les faits sont avérés et confirmés par tous les historiens sérieux et honnêtes. « Les faits sont têtus », ce n’est pas moi qui l’ai dit.
Le 1ᵉʳ décembre 1944, des tirailleurs Sénégalais mais aussi des Soudanais (actuels Maliens), des Voltaïques (aujourd'hui Burkinabè), des Ivoiriens tout juste rentrés de France où ils avaient combattu, ont été exécutés sur ordre d’autorités françaises, alors qu'ils réclamaient le paiement de leur solde de guerre.
Ces faits ont été récemment confirmés par votre prédécesseur François Hollande qui, dès 2014 reconnaissait à demi-mot en utilisant le langage « diplomatique » et pudique de « répression sanglante ».
Aujourd’hui, il va plus loin en confirmant, lui qui a eu comme vous certainement, accès aux archives classées, secret défense : « En fait, oui, c'est un massacre puisque ce n'est pas simplement une répression comme on en connaît dans des manifestations qui débordent. Là, il s'agit d'un massacre à la mitrailleuse. Les mots doivent être mis là où ils sont nécessaires et là où ils correspondent à une réalité, c'est à dire il y a eu un massacre à Thiaroye ».
Le moment est venu ! (ils sont presque tous morts, nos braves aïeux. Il ne reste plus que leur mémoire à honorer et nos cœurs à apaiser. Faites ce que vos prédécesseurs n’ont pas fait).
M. le président, je ne vous apprends rien en vous disant qu’il y a une crise entre la France et une frange de la jeunesse et des nouveaux dirigeants africains.
Vous n’avez plus rien à perdre car vous n’avez plus de grands enjeux devant vous, à part sortir en beauté. Justement, cette célébration en terre africaine est un tapis rouge déroulé sur le chemin de la grandeur. Ne marchez pas à côté. Je ne pense pas que le peuple français soit contre.
Faites de ce voyage une entreprise de charme au succès quasi garanti envers les nouvelles autorités du Sénégal et de l’Afrique qui cachent encore leur amour pour la France. Mais tendez aussi la main à la jeunesse africaine qui avance en regardant dans le rétroviseur de l’histoire. Elle n’a pas fait le deuil de l’esclavage et de la colonisation.
Cette jeunesse, sénégalaise et africaine, grand expert-comptable de notre histoire commune, ne saurait passer cette terrible créance au compte de pertes et profits. Cet épisode regrettable, inscrit dans le passif de nos relations, nous le vivons comme un omni-niant crachat dans notre chair, notre dignité et sur la mémoire de nos aïeux tirailleurs. Tirailleurs aux sacrifices longtemps méprisés. Leurs faits d’armes n’ont pas rempli les livres d’histoire et leur mémoire n’a pas été chantée par les poètes français, « Car les poètes chantaient les fleurs artificielles des nuits de Montparnasse, Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de simarre.
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux.
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l’élégance des ponts blancs.
Car les poètes chantaient les héros, et {leur} rire n’était pas sérieux, {leur} peau noire pas classique ». L. S. Senghor.
Dans tous les cas, ce massacre sera un jour reconnu par un président français. Soyez ce grand président, le 1er décembre 2024 en les réhabilitant tous.
M. le président, la seconde demande que je vous ferais sera de profiter de cette occasion pour annoncer la « Panthéonisation » du tirailleur africain. Ce terme pouvant englober tous les tirailleurs africains. Une marque de reconnaissance, comme la France l’a récemment accordé à Missak Manouchian et ses camarades d’origine arménienne, pour leurs actions de Résistance.
Aujourd’hui, nous savons que les grands hommes d’État, qui ont marqué l’histoire de l’humanité, l’ont été par leur courage de reconnaître et de défendre la vérité des faits contemporains ou historiques.
Le président de la République sénégalaise vient de vous tendre un stylo en or et la page encore blanche du livre d’histoire que liront les générations actuelles et à venir, pour que vous puissiez y inscrire, vous-même votre propre histoire politique.
Je ne suis pas un mémorialiste, mais il y a la moindre des choses que la gratitude, le savoir-vivre ou la politesse, des vertus certes humaines mais que les États empruntent souvent pour s’élever au-dessus de leur ego et humilier la condescendance.
Honorez-vous, honorez la France. Vous êtes le mieux placé pour redorer le blason de ce grand pays-ami et redonner une nouvelle impulsion à la relation France-Afrique.
Par Mama Diarra SOW
DE LA REVOLUTION POLITIQUE A LA REVOLUTION ÉCONOMIQUE
Cette dernière victoire a été encore plus amplement et puissamment analysée sur tous les fronts et sous tous les cieux parce que reflétant la confirmation du leadership de Ousmane Sonko figure phare du mouvement politique et chantre du PROJET.
Tout a été dit. Tout a été écrit. Sur la double victoire spectaculaire du parti PASTEF Les Patriotes de l’année électorale 2024 avec tout d’abord l’élection de leur candidat Bassirou Diomaye FAYE comme Président de la République; ensuite avec le succès de la liste dirigée par le Premier Ministre et Président du parti Ousmane SONKO aux élections législatives.
Cette dernière victoire a été encore plus amplement et puissamment analysée sur tous les fronts et sous tous les cieux parce que reflétant la confirmation du leadership de Ousmane Sonko figure phare du mouvement politique et chantre du PROJET. Aussi parce que la victoire a été écrasante et éclatante; Une majorité qualifiée en faveur d’un parti qui s’est investi seul sans coalition. Exceptionnel! Dans le même sillage du Président Faye sorti fraichement de prisonnier et élu au premier tour. Extraordinaire! Une année électorale couronnée d’un véritable succès. Inédit!
Une victoire qui a bouleversé l’ordre démocratique; qui a dynamité le champ politique. C’est une victoire électorale qui acte la fin d’un cycle politique et qui marque le début d’une nouvelle ère démocratique. Avec une ligne de rupture Avec un PROJET « de transformation systémique et profonde» donc révolutionnaire.
In fine, l’histoire à posteriori retiendra que la victoire de PASTEF Les Patriotes n’est pas seulement un changement politique. Elle n’est pas uniquement une alternance démocratique mais est simplement une révolution de plus en bonne et due forme dans la marche du monde.
Et la messe est dite ! REVOLUTION !
Une révolution s’est produite à la faveur d’élections démocratiques et par ricochet avec la volonté forte et une adhésion massive du peuple souverain.
Et donc la fin d’un système !
Et voilà que la république en deuil assiste médusée et impuissante à la mort du système politique sénégalais né des indépendances, le système postcolonial héritage de la 5ème République française. La mort du système enterrée par son bourreau Ousmane SONKO admirable de courage qui a réussi à abattre le système au terme d’une lutte âpre et dure de 2014 à 2024. après dix années de combat acharné pour venir à bout du système après dix années de désir ardent de tuer le système après dix années de confrontation douloureuse après dix années d’adversité rude.
Mais aussi dix années de douleurs et de tristesse; de rumeurs et de fantasmes; de controverses et de tumultes pour tous les patriotes militants, sympathisants ou juste citoyens épris de justice qui ont été trainés dans les ordures politiques, muselés ou embastillés
Et arriva le jour de la délivrance, le 24 Mars 2024 avec l’élection du Président Faye fraichement libéré de la prison du Cap Manuel.
Et s’en suivit le jour de la consécration, le 17 Novembre 2024 avec la victoire de son co détenu, Président de parti politique et Premier Ministre ainsi que tête de liste Pastef aux élections législatives anticipées convoquées par les soins du Chef de l’Etat.
Voici donc un duo installé de manière révolutionnaire à la tête de l’exécutif dont on espère, souhaite et prie au demeurant dans cette République laïque éminemment croyante et profondément religieuse qu’il n’y aura pas plutôt jamais de dyarchie entre eux au sein de l’Etat en faveur de l’intérêt général et au bénéfice du peuple sénégalais majeur et mature qui les a joliment élus.
En attestent la multitude de témoignages élogieux à l’endroit du Président Faye et la pléthore de félicitations dithyrambiques en faveur du Premier Ministre Sonko.
A raison ! Car Ousmane SONKO a porté le combat du PROJET intuti Personae au prix de sa vie. Indiscutablement et de manière incontestée au-delà de sa position de Président de Parti, il est le chantre de la révolution. Son parcours politique pour aboutir à cette relation fusionnelle avec le peuple sénégalais et surtout la jeunesse africaine ne trouve aucune explication si ce n’est la volonté de Dieu pour nous sénégalais comme précédemment dit.
Quantités de qualifications à son égard : artisan ou architecte de la révolution; porte drapeau ou porte parole du PROJET de transformation systémique; Auteur ou chantre du panafricanisme. Est il un souverainiste hors pair ou hors du commun ?
Force est de constater que tous ces attributs dans la conquête du pouvoir et attributions dans l’exercice du pouvoir le hissent indéniablement au rang des leaders historiques porteurs de révolutions à d’autres lieux et en d’autres temps à l’instar de Thomas Sankara du pays des hommes intègres, Patrice Lumumba du Congo des panafricanistes historiques et le Général de Gaulle qui fut le plus grand résistant de son temps etc…
Cela dit Ousmane SONKO vainqueur de la révolution politique triomphera qu’avec la révolution économique. Donc ce n’est que le début du commencement; le chemin de la gloire demeure encore long et difficile. La gloire de la révolution est à venir.
Cap pour la révolution économique, la révolution de notre temps. La révolution politique doit accoucher d’une révolution économique.
Pour la gagner, ma conviction républicaine est que :Ousmane Sonko comme tout guide devra capitaliser sur son leadership pour rassembler le peuple sénégalais dans son entièreté et dans sa diversité pour aller à l’assaut d’une révolution économique. Il va falloir qu’il réunisse les sénégalais pour l’essentiel à travailler plus et mieux, libérer les initiatives créatives et les projets innovants pour cette population majoritairement jeune. Maintenant avoir le cap sur la transformation systémique et profonde de l’économie avec la mobilisation de tous partout et en tout.
Il faudra compter sur le Référentiel 2050 qui permettra de transformer le pays. De transformer les ressources naturelles en richesses économiques par l’industrialisation source de croissance et d’emplois. De transformer toute ressource naturelle pour lui conférer de la valeur ajoutée. De manière concomitante il va falloir produire. Produire pour se nourrir, pour se vêtir, se soigner et pour avoir un habitat dans l’organisation et la méthode verbatim Président Senghor avec à la clef l’éducation.
De manière simple, seule une révolution économique permettra de répondre aux attentes des sénégalais qui sont incommensurables avec un espoir immense et une confiance insoupçonnée à l’endroit du Président de la République Bassirou Faye et du Président de Cœur Ousmane SONKO. Qu’il puisse convertir avec le même géni, avec la même vision le succès de la révolution politique en triomphe de la révolution économique seul gage du PROJET souverainiste. Car la souveraineté sera totale et entière qu’à la condition d’avoir une indépendance économique.
Avec sa bandoulière de leader dans la lignée du Prisonnier politique le plus célèbre NELSON MANDELA qui a retissé une nation d’apartheid en nation arc en ciel après un quart de siècle de privation de liberté. En demandant à ses concitoyens noirs et blancs de faire UBUNTU pour un vivre ensemble heureux. Une philosophie politique joliment analysée par le penseur et philosophe sénégalais qui fait notre fierté Professeur Souleymane Bachir Diagne et qui devrait aussi nous inspirer.
Mama Diarra SOW
Citoyenne
texte collectif
MÉMOIRE DE THIAROYE : LE SÉNÉGAL ÉCRIT L’HISTOIRE OUBLIÉE PAR LE DÉNI COLONIAL FRANÇAIS
Le souvenir des tirailleurs ne saurait se limiter à des cérémonies dictées par l’État français. Cette mémoire nous appartient : elle est celle des peuples africains, les véritables héritiers de ce drame et les seuls légitimes à en préserver l’héritage
La commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye prend une tournure révélatrice de l’approche française face à ce drame colonial. Contrairement aux premières informations qui laissaient entendre une éventuelle présence d’Emmanuel Macron, le président français a choisi de se faire représenter par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce choix, s’il évite la controverse directe liée à la venue du président français Emmanuel Macron, ne répond pas pour autant aux exigences de vérité et de justice portées par les militants du panafricanisme et de la souveraineté que nous sommes. Tant que la France n’assumera pas pleinement ses responsabilités historiques dans ce crime colonial, toute représentation officielle reste insuffisante et dénuée de sens pour honorer la mémoire des martyrs et leurs descendants.
Le massacre de Thiaroye, survenu le 1ᵉʳ décembre 1944, est l’une des tragédies les plus emblématiques du colonialisme français. Ce jour-là, des tirailleurs africains démobilisés furent massacrés par l’armée française pour avoir revendiqué leurs soldes. Ce drame illustre l’arbitraire colonial et la violence d’un système marqué par le mépris des droits fondamentaux des Africains ayant pourtant combattu pour libérer la France. Aujourd’hui encore, les archives restent verrouillées, et les réparations attendues ne sont qu’un mirage.
Le déni colonial français : des gestes insuffisants et une mémoire trahie
En 80 ans, la reconnaissance par la France de sa responsabilité dans le massacre de Thiaroye demeure limitée et empreinte de paternalisme. En 2014, lors d’une visite officielle à Dakar, François Hollande avait qualifié ces événements de « tout simplement épouvantables, insupportables ». Pourtant, ces paroles n’ont été suivies d’aucune action concrète. Dix ans plus tard, en 2024, la France s’est contentée d’un geste minimaliste en attribuant la mention « Morts pour la France » à seulement six tirailleurs identifiés, un effort dérisoire au regard de l’ampleur du drame. Les descendants des victimes attendent toujours un véritable travail d’ouverture des archives, une reconnaissance complète des responsabilités et des indemnisations justes et légitimes.
Les tentatives persistantes de la France pour occulter ce crime témoignent d’une désinvolture inacceptable face à son passé colonial. En tant qu’Africains, nous exigeons que cette démarche mémorielle cesse d’être unilatérale et paternaliste. Elle doit impérativement associer les pays d’origine des victimes, refléter notre quête de justice et respecter la dignité de nos peuples. Le souvenir des tirailleurs ne saurait se limiter à des cérémonies dictées par l’État français. Cette mémoire nous appartient : elle est celle des peuples africains, les véritables héritiers de ce drame et les seuls légitimes à en préserver l’héritage.
L’appropriation sénégalaise : un acte de souveraineté mémorielle
Dans ce contexte, il est essentiel de saluer la détermination du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko à inscrire la mémoire du massacre de Thiaroye dans une perspective véritablement africaine. Leur engagement pour une appropriation souveraine de ce drame historique marque une rupture nécessaire avec les récits imposés par la France. En plaçant cette tragédie sous l’autorité des Africains, ils affirment la volonté des peuples concernés de contrôler leur propre histoire, loin des discours paternalistes ou des symboles vides de sens.
Cet effort d’appropriation mémorielle est un pas décisif vers une justice historique. Il montre que l’Afrique, forte de sa dignité et de sa mémoire, refuse désormais que ses drames soient instrumentalisés pour servir des intérêts extérieurs. Cette posture courageuse ouvre la voie à une réconciliation basée sur la vérité, la reconnaissance et le respect mutuel.
Une commémoration sous haute vigilance
La décision d’Emmanuel Macron de déléguer sa représentation à un ministre montre la crainte d’un rejet populaire face à son implication dans cette commémoration. Toutefois, cette absence ne saurait suffire à réconcilier la France avec ce passé douloureux. Trop souvent, ces cérémonies se transforment en tribunes pour des annonces symboliques qui ne changent rien au fond des relations franco-africaines. La mémoire des martyrs de Thiaroye ne peut être un outil de blanchiment des crimes coloniaux ou un spectacle destiné à redorer l’image de la France en Afrique.
Pour que cette commémoration ait un véritable sens, elle doit être l’occasion d’actions concrètes : ouverture totale des archives, reconnaissance des responsabilités, excuses officielles, et réparations pour les descendants des victimes. Elle doit également se dérouler sous l’autorité des pays concernés, afin d’être un réel moment de justice mémorielle. Sans ces engagements, même présence de la délégation française apparaîtra comme une provocation, voire une insulte à la mémoire des victimes.
Une mémoire au service de la souveraineté et de la justice
Le massacre de Thiaroye incarne l’injustice coloniale dans toute sa brutalité. Ce quatre-vingtième anniversaire ne peut être réduit à une simple occasion pour la France de réorienter ses relations avec l’Afrique sans assumer ses responsabilités historiques. En prenant en main cette mémoire, le Sénégal montre qu’il est possible de s’affranchir des récits imposés et de construire une souveraineté mémorielle solide.
La France, quant à elle, doit comprendre que son avenir en Afrique ne pourra se dessiner sans une reconnaissance claire et sans réparations concrètes pour les crimes du passé. Thiaroye 44 ne doit pas être un théâtre d’effets d’annonce, mais un tournant vers une justice authentique portée par ceux qui en sont les véritables héritiers.
Liste signataires
- Abdou Aziz Diouf, Professeur titulaire, FSJP, UCAD
- François Joseph Cabral, Professeur titulaire, FASEG, UCAD
- Mouhamed Abdallah Ly, Directeur de recherche assimilé, IFAN, UCAD
- Dr Félix Atchadé, médecin
- Dr Ismaïla Fall, Chimiste
- Mme Olivia Marie Guèye, Informaticienne
- Bado Ndoye, Professeur titulaire, FLSH, UCAD
- Ahmadou Wagué, Professeur titulaire, FST, UCAD
- Mouhamed Abdallah Ly, Directeur de recherche assimilé, IFAN, UCAD
- El Hadji Samba Ndiaye, Professeur assimilé, UCAD
- Oumar Dia, Maître de conférences titulaire, FLSH, UCAD
- Mme Ndèye Aida Dia, Doctorante, ETHOS, UCAD
- Mohamed Lat Sack Diop, Maître de conférences titulaire, EBAD, UCAD
- Mamadou Kabirou Gano, Maître de conférences titulaire, FASTEF, UCAD
-Mor Dièye, Maître de conférences titulaire, EBAD, UCAD
- Thierno Guèye, Maître de conférences assimilé, FASTEF, UCAD
- Dr. El Hadji Séga Guèye, Sociologue
PAR Boubacar Biro Diallo
HABITAT À DAKAR : ENTRE DÉFIS PERSISTANTS ET SOLUTIONS À RÉINVENTER
La modernisation des modèles existants comme les SICAPS et la Société HLM, couplée à une réorientation sociale du projet Diamniadio, pourrait ouvrir la voie. Une transformation qui nécessite une vision politique claire
Dakar, à l’instar de nombreuses grandes villes africaines, fait face à une crise aiguë du logement. La pression démographique, conjuguée à une urbanisation rapide et souvent désordonnée, a exacerbé les inégalités sociales. La flambée des loyers et l’insuffisance de logements sociaux plongent les jeunes professionnels et les familles défavorisées dans une quête incessante d’un habitat décent.
Malgré des efforts notables, comme ceux des SICAPS, de la Société HLM ou encore du projet ambitieux de Diamniadio, la demande croissante de logements abordables reste largement insatisfaite. Ces initiatives offrent des enseignements précieux qui, s’ils sont renforcés et adaptés, pourraient guider vers des solutions durables.
SICAPS et Société HLM : Héritage et défis actuels
Les SICAPS : Offrir des terres viabilisées à faible coût
Les Sociétés Immobilières pour la Construction et l’Aménagement de Parcelles Sociales (SICAPS) ont été mises en place pour fournir aux familles modestes des parcelles viabilisées à des coûts accessibles. Elles ont permis à de nombreuses familles de construire leur propre maison dans des zones périphériques comme Pikine, Yeumbeul ou Guédiawaye.
Cependant, ce modèle a rencontré des obstacles majeurs :
Insuffisance des infrastructures : L’absence de routes, d’écoles, ou encore de centres de santé dans ces zones a compromis leur viabilité.
Spéculation foncière : Les parcelles, bien que destinées à des ménages modestes, sont souvent revendues à des prix exorbitants.
La Société HLM : Un acteur historique en quête de renouveau
Depuis les années 1970, la Société Habitations à Loyer Modéré (HLM) a joué un rôle essentiel dans la création de logements collectifs à Dakar. Des quartiers comme Grand Yoff, Fass ou les Parcelles Assainies témoignent de l’impact de cette institution.
Toutefois, l’institution doit faire face à :
Une demande dépassant largement son offre.
Des projets inadaptés aux besoins actuels des jeunes actifs.
Une coordination insuffisante avec d’autres partenaires du secteur immobilier.
Diamniadio : Une solution ambitieuse mais sélective
Le pôle urbain de Diamniadio représente une tentative audacieuse du gouvernement sénégalais pour décongestionner Dakar. Cette ville nouvelle se veut un modèle d’urbanisme moderne, intégrant zones résidentielles, économiques et universitaires.
Les points forts :
Diamniadio a déjà permis le développement de résidences modernes et d’infrastructures telles que le Train Express Régional (TER).
En attirant des entreprises et des investisseurs, la zone a contribué à une décentralisation progressive.
Les limites :
Coût élevé des logements : Une majorité des habitations construites sont inaccessibles aux ménages modestes.
Manque d’infrastructures sociales : Les écoles, hôpitaux et espaces verts restent insuffisants, limitant l’attractivité pour les familles.
Inclusion sociale absente : Peu de logements sociaux sont intégrés dans les projets en cours.
Si Diamniadio doit devenir un véritable modèle de développement urbain, il est impératif de revoir sa stratégie pour inclure des logements accessibles à tous.
Pistes pour un habitat durable et inclusif
Pour répondre aux défis du logement à Dakar, il est essentiel d’adopter une approche globale et inclusive :
Moderniser les modèles existants :
Renforcer les SICAPS avec des financements innovants et des partenariats public-privé.
Repenser la stratégie de la Société HLM pour répondre aux besoins des jeunes et des familles modestes.
Encourager un développement équitable à Diamniadio :
Imposer un quota de logements sociaux dans tous les projets immobiliers.
Développer des infrastructures sociales pour améliorer la qualité de vie.
Soutenir les coopératives d’habitat :
Inspirées des succès internationaux, ces structures permettent à des groupes de construire ensemble des logements durables et abordables.
Créer un fonds national pour le logement social :
Ce fonds pourrait financer des projets destinés aux populations vulnérables, en partenariat avec des bailleurs de fonds internationaux.
Renforcer la régulation immobilière :
Mettre en place des politiques de plafonnement des loyers pour lutter contre la spéculation foncière et protéger les locataires.
La crise du logement à Dakar n’est pas seulement un problème urbain, mais une urgence sociale et économique. En s’appuyant sur les acquis des SICAPS, de la Société HLM et sur les opportunités offertes par Diamniadio, le Sénégal peut tracer un chemin vers un avenir où chaque citoyen dispose d’un toit décent.
Cette transformation nécessite une vision politique claire, une collaboration active entre les secteurs public et privé, et surtout, une participation des citoyens pour construire ensemble un avenir inclusif.
L’heure est venue de transformer la crise en opportunité. Qu’attendons-nous pour agir ?
par Mody Niang
POUR FAIRE FACE AUX MANŒUVRES DU PRÉSIDENT-POLITICIEN
Sept ans après sa première parution dans les colonnes de WalfQuotidien, cette contribution retrouve une actualité saisissante, avec des idées toujours actuelles
Sept ans après sa première parution dans les colonnes de WalfQuotidien, la contribution de Mody Niang retrouve une actualité saisissante. Le texte "Appel autour d'une esquisse de programme alternatif commun pour faire face aux manœuvres du président-politicien", initialement publié en trois parties en septembre 2017, a été rediffusé ce 27 novembre 2024.
Cette republication fait suite à un récent article de l'auteur, "Encore bravo peuple sénégalais, cette fois pour votre cohérence !", paru le 21 novembre 2024. Dans ce texte, Mody Niang souligne la persistante pertinence de ses analyses passées, notamment concernant la réforme nécessaire du système de rémunération des agents publics.
À sa demande, nous republions cette contribution dont les idées, selon l'auteur, "restent actuelles et exactement miennes aujourd'hui plusieurs années après".
Appel autour d'une esquisse de programme alternatif commun pour faire face aux manœuvres du président-politicien
En janvier 2017, je lançais un appel à mes compatriotes, appel dont le titre était : « Pour un large front républicain, face aux apparences bavardes et trompeuses de la nauséabonde gouvernance du président-politicien ». En lançant cet appel, que Le Quotidien et WalfQuotidien m’avaient publié respectivement les 14 et 16 de ce mois, je ne me faisais aucune illusion sur les réactions positives qu’il pouvait provoquer chez mes compatriotes, dont la lecture n’est pas le point fort pour nombre d’entre eux. Je ne m’étais pas tout à fait trompé : des réactions, il y en a eu, mais pas beaucoup. Je ne m’en suis pas découragé pour autant. J’ai décidé de le redimensionner et d’en faire trois contributions publiées par WalfQuotidien et dont la première est celle-ci. Je rappelle que j’introduisais ainsi le prétentieux Appel des 14 et 16 janvier :
« Il a gagné ses élections législatives, de la manière que l’on sait, et se retrouve avec une majorité confortable, voire écrasante. Il a reconduit son Premier ministre et nommé un gouvernement de 39 membres qui siègent, au conseil des ministres, à côté de quatre ministres d’État sans portefeuille, payés quatre (4) millions de francs CFA par mois. Quarante-trois ministres, sans compter les ministres conseillers spéciaux et ministres conseillers dont personne ne connaît le nombre exact, peut-être pas même celui qui les a nommés. Nous sommes loin, très loin d’un gouvernement de 23 à 25 membres au plus qu’il s’engageait à nommer, ‘’pour plus d’efficacité’’. Plus de gouvernement encombrant dont les membres se bousculent dans la salle du Conseil des ministres, affirmait-il avec force, mais sans conviction. On en a le cœur net aujourd’hui. »
J’annonçais ensuite que je n’allais surtout pas m’attarder sur les élections législatives les plus carabinées qu’on ait jamais organisées dans ce pays, au moins depuis le Code électoral de 1992. Ni sur la parole de ce président-politicien qui ne vaut plus rien, qu’il renie à la moindre incartade, au gré de ses intérêts politiciens du moment. En matière de wax-waxeet, il dépasse son prédécesseur de plusieurs crans[1]. Sans état d’âme donc – en a-t-il en réalité –, il a nommé un gouvernement de continuité de 43 membres, un gouvernement très politique, très politicien, qui a pour mission exclusive de le faire réélire dès le premier tour. C’est un secret de polichinelle qu’il craint un second tour, encore plus une défaite, comme la peste et le choléra, et mettra tout en œuvre pour l’éviter. Il mettra tout en œuvre, vraiment tout, pour juguler cette lugubre catastrophe. Il ne lésinera sur aucun moyen, aucun vraiment pour atteindre cet objectif.
Des moyens, il en a à foison, en usera et en abusera. Il dispose, outre son fameux décret, de Fonds spéciaux pratiquement illimités. D’ores et déjà, il a fait de certains ministères – du moins selon certains observateurs – de véritables vaches dont les mamelles regorgent de lait au point de raser le sol. C’est le cas, en particulier, du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, et de celui du Pétrole et des Énergies, confiés à deux de ses très proches, Abdoulaye Daouda Diallo et Mansour Élimane Kane. Un autre proche, Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, leur facilitera la tâche s’il y a lieu, et il y aura sûrement lieu. Ce ministre, Amadou Ba, ancien Directeur général des Impôts et Domaines (DGID), joue un rôle essentiel dans la mal gouvernance financière du pays.
Une autre vache à lait ou que l’on peut considérer comme telle, la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC), qui gérerait plus de 200 milliards de francs CFA et d’énormes ressources foncières, est confiée à son frère cadet. Pourtant, il avait pris l’engagement formel – un de plus sans lendemain – à ne jamais prendre un décret pour le nommer à quelque fonction que ce soit. Selon de nombreux observateurs, ce frère serait loin, très loin d’avoir le profil de l’emploi. En outre, son nom a été cité dans plusieurs affaires non encore élucidées. Malgré tout, et malgré son engagement solennel public, il l’a bombardé à ce poste stratégique. Je ne suis pas sûr que le président Macron en ait un. Mais, s’il en avait, il ne lui viendrait jamais l’idée de le nommer à un poste aussi important. Ce serait un gros scandale en France, où il laisserait sûrement beaucoup de plumes. Plus que des plumes d’ailleurs.
De nombreuses directions, agences et autres structures (Centre des Œuvres universitaires de Dakar, Société nationale de la Poste, Port autonome de Dakar, Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes, etc.), joueront probablement leur partition dans la mission confiée à Bennoo Bokk Yaakaar, et principalement à l’APR, de faire réélire leur mentor dès le premier tour, le 24 février 2019. Á la tête de ces structures, on retrouve notamment deux de ses très proches, responsables de l’APR. Il s’agit, bien entendu, de Cheikh Oumar Ane et de Ciré Dia, respectivement Directeur général du Centre des œuvres universitaires (COUD) et de la Société nationale de la Poste.
Le président-politicien dispose de nombreux autres atouts pour réaliser son rêve. Il s’appuie, en particulier, sur un ministre (de l’Intérieur) et une administration (centrale comme territoriale) pratiquement acquis à sa cause. On peut aussi compter parmi ses atouts une Commission électorale nationale autonome (CÉNA) à bout de souffle. S‘y ajoute sa capacité de manipulations amplifiée par une télévision aux ordres exclusifs de son parti, de sa famille et, à un moindre degré, de ses alliés dociles qui se contentent des miettes qu’il veut bien leur distribuer.
Il ne s’arrête pas en si bon chemin. Il dispose d’ « atouts » multiformes dont la détestable transhumance qu’il exploite à fond. Cette tâche est facilitée par l’attachement morbide d’une certaine classe politique, d’une certaine société civile et de nombreux chefs dits religieux, à l’argent et aux honneurs. Or, de l‘argent, le président-politicien et son clan en ont à foison. Ils disposent, il convient de toujours le rappeler, d’un énorme trésor de guerre, dont le moins des avertis des Sénégalais sait comment il est alimenté. S’y ajoute son fameux décret qu’il a toujours en bandoulière pour ouvrir la porte des « honneurs » aux hommes et aux femmes qui n’ont plus cure du sens de l’honneur et de la dignité.
Nous reviendrons sur ces nombreux « atouts ». En attendant, nous pouvons affirmer, en nous fondant sur des faits précis, que ce président-politicien est pire que tout : il est la concentration de tous les vices que l’on peut imaginer. Il ne reculera devant aucune vilénie pour se faire réélire par tous les moyens, y compris par les plus illégaux. Cette réélection est pour lui et pour son clan une question de vie ou de mort. Sa nauséabonde gouvernance a tellement accumulé de scandales qu'il craint comme la peste d'être battu. Car, il sait que, dans ce cas, ce sera la pire des catastrophes pour lui et les siens. Son vieux prédécesseur et sosie a sur lui l'avantage de l'âge: le Sénégal se mettrait toute la communauté internationale sur le dos, s'il embastillait un vieillard de 90 ans (pourtant il le méritait largement). Lui, Macky Sall est jeune, du moins relativement. En cas de défaite, il sait ce qui l'attend, lui, sa famille, ses amis responsables APR, et nombre de membres de sa très soumise coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Il mettra tout en œuvre pour éviter cette lugubre perspective (pour eux, bien entendu). Il a commencé d'ailleurs à mettre en place les stratégies les plus tordues pour être réélu dès le premier tour. Il compte déjà sur trois chevaux boiteux pour réaliser ces vilaines stratégies : le parrainage, la pauvreté et l'analphabétisme pour près de 50% de nos populations. Avec le parrainage, il va faire invalider – si on le laisse faire évidement – toutes les candidatures qui sont susceptibles de constituer de rivaux sérieux capables de lui compliquer sa sale besogne ? Pour cela, il peut compter sur un conseil constitutionnel dont la majorité de nos concitoyennes et de nos concitoyens considèrent que ses membres lui sont soumis. Et tout indique qu'ils ont raison, si considère certains antécédents. Le président-politicien compte sur d'autres magistrats impliqués, par leurs fonctions, dans le processus électoral.
Outre ce mur pratiquement infranchissable pour les candidats qui peuvent le gêner, il enfourchera le second cheval : la pauvreté de nos populations, du moins de nombre d'entre elles. C'est devenu un secret de polichinelle qu'il est assis sur un énorme trésor de guerre alimenté, pour l’essentiel, par nos pauvres deniers. Il est pratiquement sûr que c'est avec l'argent qu’il va se faire plus facilement réélire. Comme son vieux prédécesseur et sosie, il croit que nous avons tous un prix. N'est-ce pas que c'est ce vieux prédécesseur (prédateur) qui disait, à propos de nous Sénégalaises et Sénégalais, « quenous avions du mal à nous souvenir de notre dîner de la veille, et que nous ne croyions qu'à l'argent et aux honneurs ». Et, c'est à partir de cette conception peu valorisante qu'il nous a gouvernés pendant douze longues années. Son successeur et « fil » a emprunté la même voie. Depuis plusieurs mois, il fait montre d'une « générosité » déferlante et débordante. Au vu et au su de tout le monde, il reçoit des délégations au palais de la République (devenu le « poulailler de la république ») et distribue des millions de francs à tout va. Ses ministres et autres directeurs généraux et directeurs lui prêtent main forte tous les vendredis, quand ils « descendent sur le terrain », conformément à ses instructions. Son épouse n'est pas en reste : elle étonne, elle aussi, par sa « générosité » sans borne.
Le président-politicien exploite aussi sans état la pauvreté de nos populations par ses bourses dites familiales qui sont une véritable escroquerie politique. Le montant de cette bourse est de 25.000 francs CFA que reçoivent, tous les trois mois, des chefs de familles triés sur le volet. En d'autres termes, en un an, nos « privilégiés », à la tête d'une famille qui peut compter jusqu'à 30 à 40 membres, perçoivent 100.000 francs CFA. Cent mille francs tous les ans, distribués à la tête du client ! Et on les menace de perdre ce « privilège », s'ils ne votent pas le moment venu pour le « généreux » président-politicien car, s'il n'était pas réélu, les nouveaux gouvernants supprimeraient la bourse familiale dès les premiers mois de leur gouvernance. Il faut insister surtout sur l'escroquerie politique que constitue cette fameuse bourse de sécurité familiale. Rappelons que le montant est de 25.000 francs par trimestre, 25.000 francs de nos impôts, de notre sueur. Pendant ce temps, le ministre du président-politicien reçoit chacun, pour seule indemnité représentative de logement, un million (1.000.000) de francs CFA par mois, sans compter son salaire dont le montant est de quatre (4.000.000) de millions de francs. Je ne m’attarde pas sur les véhicules rutilants, le carburant qui coule à flots, et les autres nombreux avantages invisibles.
Je ne passerai pas sur trois ministres d’État qui tournent les pouces auprès du président-politicien. Outre leur indemnité de logement d’un million, ils perçoivent, selon mes dernières informations, un salaire mensuel de cinq 5.000.000) millions de francs et nous coûtent annuellement 180.000.000 de francs (eux trois). Presque pour rien. Pour rien d’ailleurs, sinon pour mobiliser les militants. Combien de ministres sont-ils nommés par le président-politicien ? Combien de ministres conseillers ? Combiens de conseillers spéciaux ? Combien de chargés de mission ? Combien d’ambassadeurs dits itinérants et qui ne sortent pratiquement jamais du pays ? Lui-même, qui nomme, ne le sait pas. Combien sont-elles, les agences nationales dont les directeurs généraux parfois venus de nulle part, perçoivent des salaires mensuels de quatre à cinq millions et parfois plus, sans compter les budgets qu’ils gèrent comme leur propre argent ? Dans ces conditions-là, est-il seulement décent de nous tympaniser avec cette maigre bourse dite familiale de 100.000 francs par an ? Notre président-politicien exploite aussi à fond l’analphabétisme de nos populations, en les manipulant et en frappant leur imagination à longueur d’années, en particulier lors de ses interminables inaugurations d’infrastructures. De ces infrastructures coûteuses et pratiquement sans impacts positifs significatifs sur la majorité des populations. Si on commençait par l’autoroute « Ila Touba », qui va nous coûter 416 milliards de francs CFA ! Elle relie Thiès et Touba, distantes de seulement 112 km, à travers un terrain sablonneux et avec comme seuls obstacles quelques rares arbres. Quand elle sera terminée, elle sera sûrement exploitée à leurs seuls profits par les Marocains, les Turcs, les Français ou les Chinois.
Si les populations de la ville de Touba avaient à donner leur avis, elles n’auraient sûrement pas choisi cette autoroute-là. Différentes télévisions nous ont présenté Touba, lors des pluies diluviennes de ces cinq ou six derniers jours. Pratiquement, toutes les maisons, les commerces, les stations d’essence, etc., étaient envahis par les eaux de pluie mélangées aux eaux usées nauséabondes. Beaucoup de gens sont sortis de leurs maisons. Pourtant, combien de milliards le politicien sénior et le politicien Jr ont-ils déclaré avoir investis dans l’assainissement de la ville ? Où sont-ils passés, ces milliards-là ? L’assainissement est un véritable problème pour Touba, une véritable priorité. Une autoroute, même de dernière génération – la trouvaille de nos politiciens – n’était sûrement pas la préoccupation des populations. Á la place, elles préfèreraient de loin l’assainissement de leur ville. Elles auraient aussi opté pour l’eau potable qui leur fait terriblement défaut. Une ville comme Touba avec, dit-on, deux à trois millions d’habitants sans eau potable alors que, à quelques encablures, à Touba Bogo exactement, git une abondante nappe phréatique d’eau douce qui pourrait faire boire les populations pendant cent ans au moins, dit-on. Elles auraient aussi choisi sans hésitation la réhabilitation, l’équipement des infrastructures sanitaires, et leur dotation en médicaments, en équipements, en personnels qualifiés et en nombre suffisant. L’hôpital de Matlaboul Fawzéni serait alors prioritaire. Comme « Ila Touba », le président-politicien a opté pour un autre investissement de prestige, un investissement lourd. Il s’agit de ce fameux Train Express (TER) régional qui va nous coûter les yeux de la tête : plus 1000 milliards francs CFA pour relier l’Aéroport international de Diamniadio à Dakar, sur 54 km. Un TER dit de dernière génération alors que, pour tout patrimoine en matière de chemin de fer, nous n’avons que le branlant « petit train bleu ».
Ces deux infrastructures, « Ila Touba » et le TER, sans doute fortement surfacturées, ne nous coûteront pas moins de 1500 milliards de francs CFA, qui auraient pu être orientés plus utilement ailleurs. Le président-politicien a malheureusement d’autres préoccupations, à ses yeux de loin prioritaires : terminer les deux infrastructures et d’autres, pour les inaugurer en janvier 2019. Le président-politicien va mobiliser alors toute la République et même au-delà du pays. Il saisira l’opportunité pour manipuler comme il sait le faire en pareilles circonstances. Il va, en particulier, frapper fortement l’imagination des populations les moins averties avec son TER et l’Autoroute « Ila Touba » flambant neuf. On imagine parfaitement l’ampleur que prendront ces deux cérémonies et l’impact qu’elles pourront avoir sur des populations analphabètes et même sur d’autres, qui ne s’attarderont pas sur les coûts exorbitants, les probables fortes surfacturations de ces deux infrastructures. Celles-ci ne nous coûteront pas, nous l’avons déjà indiqué, moins de 1500 milliards de francs CFA, qui auraient pu servir bien plus utilement à relier Dakar et Ziguinchor par voie de train et réhabiliter les chemins de fer Dakar-Thiès, Thiès-Saint-Louis, Thiès-Kaolack, Kaolack-Guinguinéo, Louga-Linguère, etc. Une gare pourrait être construite alors à Diamniadio d’où partirait un embranchement de moins de trente kilomètres, qui rejoindrait l’Aéroport international Blaise Diagne. On se passerait ainsi de ce coûteux et impertinent TER, au profit de la renaissance d’activités économiques tout au long des voies nouvelles ou réhabilitées. Tout au long de ces voies ferroviaires aujourd’hui mortes, les gares grouillaient de monde au moment du passage des trains, qui étaient l’occasion de déploiements d’activités économiques importantes. Nous aurions préféré ce choix lucide à quelque infrastructure de dernière génération que ce soit. Selon un proverbe wolof bien de chez nous, « ku sa ab sèr jottul, doo boot ay gámb ». Traduit en français, ce proverbe donne : « Quand on ne dispose pas du minimum, on ne doit pas avoir l’outrecuidance de prétendre au maximum. »
Nous devons donc rester vigilants devant les infrastructures du président politicien. Une gouvernance ne se réduit pas à construire des infrastructures, surtout quand elles sont fortement surfacturées. Une gouvernance, c’est aussi des valeurs, des principes. Et c’est lui-même, le président-politicien, qui faisait pareille déclaration lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012. Elu, il la jette par-dessus bord avec tous les engagements qu’il avait pris et toutes les promesses qu’il avait faites. Tout le monde se les rappelle et je n’y insisterai pas. Le candidat devenu malheureusement président de la République est tout autre : nos valeurs cardinales ne retiennent plus son attention. Il n’y croit même plus finalement. C’est du moins l’impression qu’il donne. En particulier, la parole donnée n’a plus pour lui aucune espèce d’importance. En tout cas, sa parole à lui ne vaut plus un copeck. Une expression est de plus en plus employée chez nous : « Waxi Macky Sall, du ma ci dòor sama doom. » En d’autres termes, dans les maisons, dans les bureaux, lors des manifestations, partout dans le pays, personne n’accorde plus aucune espèce d’importance à sa parole. Pas seulement d’ailleurs ! C’est sa propre personne qui est contestée maintenant. Il ne bénéficie plus du respect dû à un président de la République car, il ne se comporte plus comme tel, s’il s’est jamais comporté comme tel d’ailleurs. Il est tout le contraire de la sobriété, de la transparence, de la vertu. Il a désacralisé la fonction présidentielle comme d’autres fonctions importantes. Il a transformé le palais de la République en siège de son parti et de sa coalition. Des gens venus de nulle part y entrent et en sortent à longueur de journée. Parfois, il devient carrément une arène lutte où des gens se battent rageusement pour se partager l’argent qu’il leur a donné à l’issue de leur audience.
Il est devenu comme un roi, un buur qui fait ce que bon lui semble. Il est particulièrement friand de louanges et est bien servi par la meute de griots et de minables courtisans qui l’accompagnent dans toutes les cérémonies, principalement lors de ces innombrables et folkloriques inaugurations d’infrastructures. Non content des tombereaux de louanges qu’on déverse sur sa personne, il permet même à ses griots de couvrir publiquement l’opposition d’injures. Demain, ils l’insulteront avec sa distinguée épouse et couvriront de louanges ses opposants qu’ils insultent aujourd’hui. C’est cela le Sénégal qu’il nous a construit pendant plus de six ans.
Je n’oublierai pas l’esquisse de quelques pas de danse, plus précisément sa danse lors de l’inauguration de l’Aréna, curieusement applaudi par les présidents d’institutions, les ministres, les députés et, pratiquement toute la République. Ses minables courtisans, prenant le devant des critiques qui n’allaient pas manquer, se sont mis rapidement à le défendre, avec l’argument éculé que le président Nelson Mandela dansait, que le président Cyril Ramaphosa lui aussi danse. Les pauvres ne savent pas que nous sommes au Sénégal, pas en Afrique australe où la danse des chefs fait partie de la tradition. Au Sénégal, le chef, le buur, le kilifa ne dansent pas. Fii ci Senegaal, kilifa du fi fecc. Xel nangu wu ko fi. Jekkul, rafetul. On m’a raconté qu’un Damel du Kayor dont je ne me souviens plus du nom, aurait été destitué pour avoir seulement esquissé quelques pas de danse. Notre président-politicien, grisé par le pouvoir et préoccupé au plus haut point par sa réélection, ne sait plus faire la distinction entre la décence et l’indécence, le licite et l’illicite, lu xel nangu ak lu xel nangu wul. Nguuru rek a ko ñor. Traduit en français, cela signifie qu’il piétine toutes nos valeurs, et que seul le pouvoir l’intéresse.
Le président-politicien va donc manipuler, manipuler, frapper fortement les imaginations en usant d’autres subterfuges comme la « modernisation des cités religieuses », la « couverture maladie universelle », les « bourses de sécurité familiale », « La délégation générale . . . . . . à la solidarité nationale », « Le Fonds de Solidarité nationale », etc. Pour ne s’arrêter que sur la « modernisation des cités religieuses », des dizaines, voire des centaines de milliards du contribuable y sont engloutis sans contrôle, gérés exclusivement par un couple, à partir du « cabinet d’architecture » de la présidence de la République. Imagine-t-on une telle structure, installée à l’Elysée, pour construire ou moderniser des Églises et des chapelles ?
Le président-politicien et son clan ne reculeront donc devant aucun obstacle, fût-il la loi, pour s’assurer une victoire confortable en 2019, et dès le premier tour. Ils vont rivaliser d’ardeur à acheter des consciences à coût de milliards de francs CFA. Ils nous ont déjà administré la preuve de ce dont ils sont capables dans ce domaine-là. Ils vont enfourcher d’autres chevaux de bataille pour renforcer la machine infernale qui va les conduire directement à la victoire. Ces gens-là ne sont surtout pas des enfants de chœur, et il faudra plus que la croix et la bannière pour leur barrer la route vers la réalisation de la mission qu’ils se sont fixée. Gagner ou périr, telle est leur devise.
Malgré les nombreux dysfonctionnements qui les ont entachées, les élections législatives du 30 juillet 2017 ont été révélatrices à plusieurs égards. Elles nous ont laissé l’impression que l’opposition, par ses divisions parfois artificielles et, partant, stériles, n’est pas encore à la hauteur des enjeux. Pour nombre de nos compatriotes, ses membres sont davantage attachés à des intérêts particuliers qu’à l’intérêt général. Pour d’autres, les élections législatives du 30 juillet n’ont pas permis de faire émerger des rangs de l’opposition, un homme ou une femme susceptible de pouvoir faire face au président-politicien et à sa redoutable machine électorale. Un homme ou une femme, même de qualité, n’y suffirait pas d’ailleurs. Il faudrait d’abord s’orienter vers l’élaboration d’un programme alternatif à celui que le président-politicien est en train de mettre en œuvre, et qui s’appellerait « Programme alternatif commun (PAC) ». Ce texte a pour, entre autres objectifs, d’appeler autour de l’élaboration de ce « PAC ». Comment l’élaborer ? Avec qui l’élaborer ? Comment rassurer nos compatriotes, qui ne croient plus à la parole des politiciens ? Comment gagner leur confiance et les convaincre que les porteurs de ce programme ne seront pas comme les autres, que leurs différents engagements ne finiront pas dans la poubelle, comme le sont ceux du président-politicien et de son prédécesseur ? Quelle femme ou quel homme portera-t-il (elle) le « PAC », une fois qu’il sera élaboré ? Comment sera-t-il (elle) désigné (e), etc. ? C’est à toutes ces questions, et à d’autres, que l’auteur de cet appel tentera de répondre, avec ses idées, ses maigres idées de profane qu’il continuera de développer dans la contribution suivante.
[1] Pourtant, aujourd’hui, Moustapha Diakhaté s’acharne sur ce qu’il appelle les waxwaxeet d’Ousmane Sonko, en oubliant carrément ceux qui ont jalonné la gouvernance de ses prédécesseurs, qu’il a accompagnés au moins pendant vingt ans. Si Ousmane Sonko est un . . .. . ., les deux premiers l’étaient infiniment plus. Yalla xam na ko et Moustapha Diakhaté est loin, très loin de l’ignorer.
PAR Alassane Sy
FIN DES ACCORDS DE PÊCHES SÉNÉGAL-UE, SO WHAT ?
La filière thon, dont le marché mondial devrait atteindre 52,73 milliards de dollars en 2031. Mais pour saisir cette opportunité, le pays doit repenser entièrement sa stratégie, de la capture à la transformation
Il y a quelques semaines la fin des accords de pêche entre le Sénégal et l'Union Européenne a fait le buzz pour utiliser le terme plus à la mode. Des déclarations ont fusé de partout allant des politiciens en quête de populisme aux Sénégalais lambda souvent profanes dans le sujet.
Je retiens et salue à sa juste valeur scientifique celle de Madame la ministre des Pêches Fatou Diouf, qui ne me surprend guère car émanant d'une véritable professionnelle. Elle disait en résumé : Nous sommes en train de faire une évaluation de ces accords et nous ne sommes pas pressés et nous attendons le résultat pour savoir les plus et les moins. Voilà la démarche qu’il faut mais en attendant que Peut-on tirer de bénéfique au non renouvellement de ces accords pour le Sénégal ?
Ma modeste personne essaie de faire une analyse en s'appesantissant sur ce que nous devons faire pour tirer profit de la fin de ces accords.
- Ces accords concernent la pêche du thon en majorité et dans une moindre mesure le merlu. Notre contribution sera focalisée sur le thon.
Les thons font partie des Scombridae (famille de poissons et nous notons au plusieurs espèces aux Sénégal dont Auxis thazard ou Auxide (40- 55 cm taille commune),Euthynnus alletteratus ou Thonnine commune (80 – 100 cm ) ,Katsumonus pelamis ou Bonite à ventre rayé ( 60 – 70 cm ),Thunnus obesus ou thon obèse (jusqu’ 200 cm),Thunnus albacares ou Thon albacore (200 cm) …
Leur principale caractéristique est leur adaptation à la nage rapide (40 à même 80 km /h pour certaines.
Les thons effectuent des migrations trophiques (liée à leur alimentation en général des petits poissons pélagiques comme la sardinelle ou yaboye) ou génésiques parfois importantes. Ils sont le plus souvent grégaires et très voraces et ont cette particularité exceptionnelle chez les poissons qui est la régulation de la température interne du corps qui peut dépasser de 10 degrés la température ambiante.
Ces poissons sont souvent présentés aux consommateurs au niveau des marché dans un piteux état du fait de la dégradation rapide de certains critères de qualité organoleptiques ;
Beaucoup de sénégalais ne sont pas adeptes de la consommation du thon pour les raisons ci-après :
Le thon, avec la manipulation et l'exposition au soleil et étant un poisson gras, voit la texture de sa chair perdre toute sa fermeté et se ramollir (il suffit d’appuyer sur la peau avec un doigt pour le constater), une odeur sensée être légère devient très forte et la peau très belle et luisante du poisson devient terne.
A noter que le thon fait partie des poissons dont la chair accumule certaines substances toxiques comme le mercure, les PCB (polychlorobiphényles polluants organiques persistants qui se désagrègent très peu dans l’environnement et s’accumulent dans différents milieux et en particulier le sol) et les toxines.
Une forte accumulation du mercure dans le corps humain peut provoquer une insuffisance rénale et des lésions gastro-intestinales.
De même, le thon fait partie des espèces riche en histidine pouvant favoriser une forte production d’Histamine dont l’intoxication peut provoquer des urticaires, des rougeurs de la peau, des démangeaisons etc.
Ainsi cette perte de qualité peut entrainer une augmentation de la concentration de ces substances dont le taux originel peut dépendre de la zone de pêche pour certains éléments.
Le Sénégal, à l’instar du monde, a depuis des années règlementé le taux résiduel admis de ces substances dans ces différentes espèces et le ministère de la Pêche veille au grain aussi bien au niveau des plages que des usines exportatrices. Ces dernières sont obligées de s’aligner sur la règlementation des pays de destination des produits s’il y a une différente avec les textes nationaux.
Que devons-nous faire ?
- Réapprendre aux pêcheurs et acteurs surtout artisans la meilleure manière de conserver le thon dès la capture, surtout jusqu’à la vente. Ainsi le consommateur lambda pourra acheter et consommer cette espèce sans aucune peur de se retrouver le lendemain aux urgences.
- Sensibiliser et sanctionner, surtout les pécheurs artisans qui font le plus gros des débarquements, la pêche des juvéniles qui sont en général la nourriture naturelle des thons. Ainsi le problème de distance de pêche pourra être résolue car les thons vont se rapprocher de plus en plus de nos côtes. Les conséquences seront entre autres une moindre consommation de carburant et des poissons plus frais débarqués Certains bateaux canneurs, pour ne pas dire tous, étaient obligés de venir dans la baie de Hann pour pêcher ces juvéniles utilisés comme appâts vivants.
- Pour la petite histoire il y a une trentaine d’année on notait, à certaines périodes, la présence de beaucoup de thon non loin du phare des mamelles jusqu’à la baie de Ouakam et on pouvait contempler le spectacle de leurs voltiges. Mon père, étant adepte de pêche à la ligne à ses heures perdues, remplissait la malle de son Renault 8 de grosses pièces de thon qu’il péchait à la cuillère derrière le monument de la Renaissance là ou un hôtel est en train d’être construit.
- Renforcer notre armement national avec une redynamisation des thoniers afin que l’Industrie locale puisse être approvisionnée en quantité et en qualité.
- Aider l’Industrie de la Transformation (hors conserve) à valoriser cette espèce sans risque et ainsi booster les exportations aussi bien en frais que congelés. Surtout insister sur la qualité car le thon bien que très prisé dans le Monde avec une forte valeur ajoutée obéit à des critères draconiens de qualité pour les raisons évoquées plus haut. Ainsi une Grande valeur ajoutée sera créée dans cette chaine de valeur.
Le prix du thon frais sur nos plage peut aller en moyenne de 500 F CFA à 3500 F CFA selon les espèces.
En France par exemple dans les poissonneries ces prix peuvent être de 12 euros (7872 FCFA) pour le thon blanc à 25 euros (16 400 F CFA pour le thon rouge. Pour ce dernier ne fois découpée ce prix peut évoluer à 48 euros (31488 F CFA).
Dans certaines boutiques une darne de 400 gr de Thon Rouge peut aller jusqu’à 30,8 euros (20200 F CFA).
Il y a donc une véritable chaîne de valeur à mettre en place pour redynamiser l’industrie de la transformation des Produits halieutiques au lieu d’exporter le produit entier brut.
La Division Valorisation de la Direction des Industries de Transformation des Produits de la Pêche du ministère de la Pêche devrait donc être renforcée afin de mieux encadrer les acteurs dans ce sens.
- Redynamiser l’industrie de la conserve de thon en faisant venir, dans un premier temps et si nécessaire pour, des Géants Mondiaux de cette industrie au Sénégal comme ce fut le cas avec la reprise de la SNCDS par le groupe Dongwon (plus grande entreprise de Pêche de la Corée du Sud) devenu SCASA (juste un exemple). Nous devons donc avoir plus d’industrie de cette envergure. Ce qui se transforme ailleurs peut bien être fait sur place dans les mêmes standards Qualité.
Notons que la taille du marché du thon a été évaluée à 40,12 milliards USD en 2019 et devrait passer en 2023 à 41,23 milliards USD en 2023 et 52,73 milliards USD en 2031.
Un des principaux stimulants de ce marché est la demande mondiale en conserve de THON mais aussi les plats préparés.
- Renforcer les moyens de recherche du CRODT (Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye) de l’ISRA afin de lui permettre de remplir ses missions dont entre autres l’évaluation de nos stocks pour permettre aux autorités de prendre les meilleures décisions.
- L’Union Européenne a pris comme prétexte les défaillances constatées dans la lutte contre la Pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN). Cette pêche, une des principales menaces pour les écosystèmes et l’économie bleue, représente une part importante de l’économie Mondiale avec environs 15 % des captures.
Pour cette raison la Direction de la Surveillance et de la Protection des Pêches (DPSP) du Ministère de la Pêche et l’Armée Nationale à travers la MARINE et l’Armée de l’Air doivent être renforcer en moyens humains et matériels (dont vedettes et avions de surveillance)
Sur ce point et pour les Générations Futures il est du devoir du gouvernement de rectifier ce qui peut l’être et nous pouvons faire confiance en Madame la ministre Fatou Diouf qui fait partie des références académiques en matière de Lutte contre la Pêche illicite, non déclarée et non réglementaire.
Cependant et en attendant de mettre en place certaines actions des questions se posent :
- Que feront-nous du surplus de stock que le Sénégal ne pourra pas exploiter compte tenu de l’une des spécificités du Thon qu’est la Migration ?
- Avons-nous présentement les moyens de contrôler ce stock afin que d’autres bateaux clandestins ne se substituent aux navires européens dans les mêmes zones ?
- Faudrait-il accorder des licences à d’autres pays hors UE en revoyant les quantités et les prix ?
Le débat reste ouvert et sans nulle doute le Ministère, après son évaluation des accords précédents apportera des éléments de réponses.
Voilà ma modeste contribution sur ce sujet et qui est une goutte d’eau dans la mare. Je reviendrai sur l’espèce merlu dans un prochain post.
32 ans d’expérience dans les produits de mer transformation et d’exportation
Technicien supérieur de l’ex-Institut supérieur des Sciences et techniques halieutiques (ISSTH) de la CEAO de Nouhadibou.
Par Ibou FALL
MOI, MONSIEUR !
Les clameurs se sont tues au soir du 17 novembre 2024, et c’est un silence de cathédrale qui leur succède sur la scène politique. Le tableau noir et la craie attendent le Pmos, ainsi que des millions de Sénégalais qui boivent ses paroles...
Cela fait une décennie qu’il attend ce moment, il y est : Ousmane Sonko vient de recevoir de la majorité des électeurs, les pleins pouvoirs. Je vais plagier de mauvaise grâce le nouveau politicien devenu taiseux, Madiambal Diagne, qui, après l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République, compare les nouveaux tenants du pouvoir à ces élèves qui demandent bruyamment au maître à aller au tableau, histoire de démontrer qu’ils sont les premiers de la classe, ont appris leurs leçons et fait leurs devoirs. Là, avec une majorité parlementaire, c’est l’heure d’y aller. Le tableau noir et la craie attendent le Pmos, ainsi que des millions de Sénégalais qui boivent ses paroles et croient en ses prophéties depuis une décennie…
Les clameurs se sont tues au soir du 17 novembre 2024, et c’est un silence de cathédrale qui leur succède sur la scène politique. A peine si l’on remarque l’indignation de Bougane Guèye Dany, qui appelle l’opinion nationale et internationale à se dresser contre ce qu’il considère comme une dictature rampante.
C’est vrai que ces derniers jours, il fait sale temps pour les déclarations fracassantes : la police distribue des convocations à la mitraille, tandis que le procureur de la République a l’inculpation prompte et le mandat de dépôt leste. Moustapha Diakhaté, Adama Gaye, «l’Ambassadeur» Cheikh Thiam, entre autres cibles notables aux fortunes diverses, constituent une sacrée fournée… Ils sont moins chanceux que la tête de liste de la coalition WhatsApp, que la Justice française absout de prétendus crimes contre l’humanité.
Quant à Samuel Sarr, que la gendarmerie alpague à sa descente d’avion et dont l’arrestation fait les choux gras de la presse, c’est une tout autre histoire : «l’Eternel Wadiste» est en guerre ouverte contre ses associés de la West African Energy qu’il traîne à son tour en Justice. Bref, le sang n’a pas fini de gicler sur leurs murs…
On croirait presque que le gourou de Pastef, qui marche actuellement sur du velours, a le triomphe modeste. Comme il précise durant la campagne, il ne faudrait pas que ses adversaires pensent qu’il les snobe avec son pas cadencé, il a juste les jambes arquées… Le superhéros des Législatives anticipées du 17 novembre 2024 pousse l’humilité jusqu’à avouer que ses déclarations intempestives sur les chiffres de l’économie sénégalaise créent une sorte de méfiance des bailleurs de fonds. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ?
Si l’heure est à l’introspection du côté des vaincus, qui ne s’expliquent pas comment le rouleau compresseur Pastef vient de les ratatiner, il est sûr qu’autour de Ousmane Sonko, les manœuvres de couloirs ne font que commencer et tout le monde retient son souffle : il y a tant de fromages, pardon, de beignets de mil, à redistribuer… Depuis le Perchoir jusqu’aux postes de direction nationale, en passant par les maroquins du prochain gouvernement, il y a moult sinécures à attribuer : elles ne tomberont pas du ciel sans un p’tit coup de pouce du destin. En un mot comme en cent, la saison des alchimistes du hasard, conteurs de boniments et apothicaires de la chance, qui ouvre ses portes lors des préparatifs de la Présidentielle de mars 2024, n’est pas près de clôturer…
A l’heure où vous lisez ces impertinentes lignes, les salles d’attente des sorciers à la petite semaine doivent refuser du monde, alors que le marché de la cola striée et des poules rouges connaît une sévère pénurie. J’imagine d’ici la flambée du prix des retraites mystiques, des rêves prémonitoires sur commande, des décoctions magiques, des ceintures cabalistiques, des bagues mystérieuses et des bracelets protecteurs…
Il n’y a pas que les futurs impétrants qui s’agitent pour bousculer la chance : dans leurs jardins privés, ça s’affole… Dans la demeure des pères et des mères exemplaires qui croient ferme que leurs prières propulsent leurs progénitures vers les sommets, les commandes de tapis de prière, d’eau bénite à La Mecque et de chapelets s’additionnent aux offrandes aussi païennes que pieuses. Aucun sacrifice ne sera de trop et cent précautions en valent mieux que dix…
Il y a aussi tous les proches qui donnent de leur personne pour que le Projet, toujours en phase de rédaction, voie le jour. Et puis ce miraculeux regain d’optimisme chez la «clandestine», comprenez la maîtresse qui a du nez et prend sur elle de consoler son éternel looser préféré, qu’elle n’ose pas même présenter à ses parents, tellement son dénuement se voit à l’œil nu. Ah, l’amour !
C’est aussi le temps des regrets dans le ghetto des situationnistes : toutes celles et tous ceux qui regardent jusque-là de haut et ferment leurs portes et fenêtres à cette faune qui ne réussit rien, que la police traque et auxquels les vénérables journalistes ne daignent pas consacrer dix lignes d’un article sophistiqué. S’ils avaient su…
Du côté des vaincus, anciens nouveaux riches, leurs récentes épouses, qui ont juste le temps d’emménager dans une villa de luxe d’un quartier chic, devront refaire leurs paquets et retourner dans les studios de neuf mètres carrés d’où elles viennent… Non seulement elles risquent de se faire répudier incessamment mais, en plus, ces braves dames ont mauvaise presse : officiellement, elles portent la poisse. Ceci dit, officieusement, elles sont surtout victimes des coupes dans les budgets des ménages.
Pour dire les choses sans gants, les parvenus de la vingt-cinquième heure, qui ont juste le temps d’emménager avec une maîtresse présentable dans un quartier chic, n’ont pas même le temps de défaire les paquets. Il leur faut déjà les remballer pour renvoyer leur danseuse dans le ghetto et reconquérir le cœur de la génitrice des grands enfants, lesquels assurent la pitance au nom du respect dû à leur mère. Quand ce n’est plus l’Etat qui assure la popote de la smala, le chef de famille devient brusquement d’une raisonnable austérité…
Et dire qu’on s’apitoie seulement sur le sort du consommateur fauché, qui voit tous les prix augmenter depuis le brusque embonpoint du Woyofal, jusqu’au scandale intolérable du coût de l’œuf bouilli après vingt-deux heures, lequel tarif de nuit crève les plafonds à cent-cinquante francs pièce, selon le plus sérieux prétendant au statut de patron de l’opposition, Bougane Guèye Dany. Les grandes douleurs étant muettes, nous éviterons de ressasser les sauts de grenouille du prix de la paille d’arachide, qui affole le marché des transports. A vrai dire, l’inflation n’a pas fini de galoper vers les sommets. Que font donc le Fmi et la Banque mondiale ?
Pour ne rien arranger, des étudiants mettent leur monde en ébullition. Apparemment, le menu recherché de la cantine dont le riz parsemé de morceaux de foie, qui contribue à activer leurs neurones, aurait plutôt le don de leur donner des idées noires… Et donc, puisque nous sommes en démocratie, à l’université de Ziguinchor, le «gatsagatsa» est en marche, histoire de signifier son mécontentement aux pouvoirs.
Un mouvement de mauvaise humeur que la flicaille tente de contenir à grands coups de lacrymogènes et matraques… Le Sénégal reste ce qu’il est depuis toujours ?
Avant-hier, le monde entier célébrait la journée contre les violences faites aux femmes, aux rangs desquelles figure le viol… En France, par un curieux hasard, l’avocat Juan Branco vient d’écoper d’une suspension pour «violation du secret de l’instruction» dans une affaire d’accusation de viol, pour laquelle il aurait publié moult tweets. L’affaire n’a pas fini de procurer des sensations fortes à ses protagonistes : l’avocat fait appel et l’Ordre des avocats ne lâche pas l’affaire. Pourquoi diable ses confrères sénégalais, avec lesquels il partage la défense du «Projet Sénégal 2050» qu’illustre un solide baobab, n’ont-ils pas assuré sa défense ?
Au pays de la Teranga, cette journée contre les violences faites aux femmes est d’une telle insignifiance : ce n’est pas le moment d’invoquer les sujets qui fâchent ?
par Cheikh Bamba Dioum
APRES LA RAZZIA DE PASTEF, LA PRESSE VA-T-ELLE SE RADICALISER OU S’ASSAGIR ?
La presse a toujours été le principal vecteur des grandes révolutions. En 2024, la presse sénégalaise a voulu ramer à contre-courant en soutenant vaille que vaille la contre-révolution.
La presse a toujours été le principal vecteur des grandes révolutions.
En 2000 et en 2012, le Sénégal n’avait pas échappé à cette règle quasi universelle.
En 2024, la presse sénégalaise a voulu ramer à contre-courant en soutenant vaille que vaille la contre-révolution. La plupart d’entre eux, totalement acquis à la cause de l’ancien régime, ont farouchement refusé le sevrage inévitable, contrairement au Peuple qui a tôt compris que le lait qui le nourrissait il y a douze ans n’était plus adapté à son âge.
On a vu de véritables As du journalisme donner l’impression de se muer en mercenaires suicidaires de la plume et de l’audiovisuel.
D’autres ont simplement brisé leurs plumes et renversé l’encrier pour prendre la tangente politique qui mène vers des chemins sinueux. D’autres encore plus coriaces ont préféré étaler leur insolence matinale ou nocturne face à leurs invités, fussent-ils de hautes autorités, ministres et tous ceux qui osent donner du crédit au vent du changement.
Mon Dieu, qu’est-ce qui est à la base de ce tintamarre stérile «des grandes gueules» qui brouillent les ondes radio, télévisées et incitent les auditeurs et téléspectateurs à déserter leurs sources d’informations préférées au profit de pseudos journalistes des réseaux sociaux comme source de soulagement ?
La pré-campagne et la campagne électorales pour les Législatives de 2024 ont donné deux faces d’un même Sénégal : d’un côté celle d’une presse qui, plus que l’opposition, a remué ciel et terre pour mettre Ko le redoutable Sonko, d’un autre côté, celle du Peuple qui, contre vents et marées, a imposé la tête de liste de Pastef, l’invincible Rambo, le phénomène politique qui a battu tous les records de résistance, de combativité, de popularité, d’estime et d’espoir.
La presse, ou plus exactement une certaine presse, à travers ses multiples plateaux de télévision, sa cascade de journaux quotidiens et ses journalistes experts en manipulation, a utilisé toutes les techniques de communication imaginables pour présenter le lion roi de la forêt comme un vulgaire chat de rue. Elle a failli réussir son projet diabolique en convainquant et en donnant les moyens à une opposition défaite, endormie sous le coup de massue reçu à l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Il est vrai que, quand des journalistes au verbe facile et la plume acerbe décident de mettre du venin au bout de leurs flèches, les cibles doivent préparer leurs tombes.
Mais c’était sans compter qu’en face, il y avait un Peuple vacciné et déterminé.
Certes, Rambo était lui-même suffisamment musclé et bien préparé au combat, mais le Peuple, malgré une apparence innocente, voire naïve, face à l’offensive de la presse, attendait avec empressement l’affrontement du 17 novembre pour hurler dans les urnes son cri du cœur. Le résultat sans appel a fait de Sonko et de Pastef les grands vainqueurs, l’opposition la grande perdante et la presse en question et son armada de journalistes et chroniqueurs, des prêcheurs bredouilles.
Les acrobates ont fabriqué un combat virtuel entre Sonko le Rambo et le téméraire Dias fils, négligeant sciemment les deux derniers présidents du Sénégal qui ont dirigé le pays successivement pendant douze ans chacun et qui se sont coalisés pour la circonstance. Là, au vu des résultats, la presse n’a pas eu totalement tort, car Ousmane et son parti ont été largement plus lourds que les deux présidents et leurs deux régimes réunis sur une même balance.
Par contre, Dias le maire est sorti abasourdi de l’illusion dans laquelle les médias l’avaient installé pour constater qu’il pesait, sans exagérer, cent fois moins que le colosse Sonko. La tension a été bien entretenue autour de son fief «Baobabs», mais aucun coup ne retentit malgré son talent digne du Far West.
Pour donner du tonus à leur campagne et soutenir le challenger, un colistier s’est échauffé du côté de Bakel, un laps de temps, pour défier à ses dépens l’autorité, avant de s’éclipser.
Le résultat du pesage a donné 3 kg pour Dias et 130 kg pour Sonko. Cela correspond relativement au poids du chat et du lion, contrairement à l’objectif que s’était fixé arbitrairement la presse rebelle.
Cette presse, qui a écrit des milliers de lignes et pondu des gigas de décibels à travers «les grandes gueules» des télévisions, radios et autres réseaux sociaux, va-t-elle se radicaliser ou se remettre en question, et reprendre l’orthodoxie journalistique qui rend une presse crédible ? Il ne s’agit pas de s’incliner, mais plutôt de s’assagir.
Le pouvoir, qui a obtenu les coudées franches pour mener à bien son projet, doit éviter le piège de vouloir rendre les coups encaissés dans la traversée du désert, au risque de ne pas arriver à destination. Il a intérêt à se réconcilier avec toute la presse pour le bien de la Nation.
Enfin, les ministres doivent comprendre que leur place n’est plus autour des plateaux et des débats pour justifier tel ou tel acte, mais plutôt sur le terrain des réalisations.