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27 avril 2025
Politique
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L'ESSAI QUI DÉBOULONNE LES IDOLES AFRICAINES
Chiffres à l'appui, Joël Té-Léssia Assoko ose l'impensable dans "Enterrer Sankara" en déconstruisant l'héritage du héros burkinabè. Tandis que l'AES et le régime sénégalais revendiquent cet héritage, le journaliste signe un plaidoyer pragmatique
(SenePlus) - Dans un essai aussi incisif qu'érudit, le journaliste économique Joël Té-Léssia Assoko s'attaque à l'héritage de Thomas Sankara et aux penseurs africains contemporains qui perpétuent, selon lui, des mythes économiques préjudiciables au développement du continent. Intitulé « Enterrer Sankara, essai sur les économies africaines », ce premier titre de la collection « Pépites jaunes » des éditions Riveneuve fait déjà polémique, rapporte Jeune Afrique.
« Ceci n'est pas un brûlot », prévient la quatrième de couverture. Pourtant, l'ancien rédacteur en chef adjoint de Jeune Afrique n'hésite pas à remettre en question l'héritage du révolutionnaire burkinabè, figure intouchable pour de nombreux Africains. Chiffres à l'appui, il déconstruit les politiques économiques mises en œuvre et les choix, parfois contradictoires, du capitaine qui n'est resté que quatre ans au pouvoir.
Selon l'auteur, Thomas Sankara représente un mythe « d'hérésies économiques », bien qu'il lui concède des idées novatrices en matière de santé et d'éducation. Ce que regrette particulièrement le journaliste franco-ivoirien, c'est que Sankara ait réussi à installer l'idée que la « révolution » soit la voie à suivre, une perspective qui mènerait à une impasse selon lui.
« Enterrer Sankara, c'est métaphorique », confie l'auteur à Jeune Afrique. « L'objectif, c'est de dépasser cet héritage. On ne peut pas résoudre les problèmes contemporains de l'Afrique avec ce référentiel des années 1980. D'autant qu'à l'époque, déjà, les politiques économiques de Sankara étaient vouées à l'échec ».
Le livre ne s'arrête pas à Sankara. Joël Té-Léssia Assoko élargit sa critique à plusieurs intellectuels africains influents comme Kako Nubukpo, Felwine Sarr, Achille Mbembe ou encore Célestin Monga. Tous sont accusés de perpétuer des idées utopistes et une tendance à « l'apitoiement sur soi ».
« Lorsque l'on met en avant de nouvelles façons de penser l'humain, de penser l'économie, c'est mentir à l'Afrique et se mentir à soi-même », écrit-il sans concession, selon Jeune Afrique. L'ouvrage s'inscrit néanmoins dans une réflexion plus large sur les modèles de développement du continent, avec une volonté affichée de pragmatisme.
La publication de cet essai intervient à un moment où la figure de Sankara connaît un regain d'influence. Comme le rappelle Jeune Afrique, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko prônent, à l'instar du capitaine burkinabè, la fin de la dépendance à l'Occident et placent le souverainisme économique au cœur de leur programme. De même, les juntes militaires au pouvoir dans plusieurs pays du Sahel revendiquent l'héritage sankariste.
Face à cette tendance, l'auteur regrette que ces régimes aient « l'émancipation politique comme seul programme » et délaissent les questions « technico-économiques » au profit d'envolées lyriques sur l'asservissement par l'aide au développement, la dette illégitime ou la prédation néocoloniale.
Pour le co-fondateur du think tank L'Afrique des idées, « la première loi de la pauvreté est l'économie ». Sa conclusion est sans appel : l'émergence du continent ne se fera qu'à condition d'une hausse significative et continue de la productivité.
À travers cet ouvrage de 151 pages, Joël Té-Léssia Assoko lance un pavé dans la mare des idées reçues sur le développement économique africain. Reste à voir comment les héritiers intellectuels de Sankara répondront à cette provocation assumée.
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, LE PHILOSOPHE QUI A CONQUIS L'AMÉRIQUE
L'université Columbia a organisé un hommage à la hauteur de la carrière du natif de Saint-Louis. Après 15 ans sur ce campus d'élite, ce penseur qui a révolutionné les études françaises en y intégrant une dimension africaine ferme un chapitre de sa vie
(SenePlus) - L'université de Columbia à New York a rendu un hommage exceptionnel au philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, qui termine sa carrière d'enseignant-chercheur après plus de quinze ans sur ce prestigieux campus américain. Pendant trois jours, ce penseur majeur originaire de Saint-Louis a été célébré lors d'une série de conférences et d'échanges intellectuels qui ont réuni plus de trente intervenants de renom, rapporte RFI.
"Cet hommage est tout naturel pour un grand professeur, un grand intellectuel qui apporte énormément dans plusieurs champs, et on voulait respecter cette tradition pour Souleymane, qui laisse un héritage immense à Columbia", a expliqué Emmanuelle Saada, responsable du département de français de l'université, citée par RFI.
Entouré de sa famille venue en grande partie de Dakar et de nombreux collègues universitaires, le philosophe a participé à des discussions embrassant une vaste gamme de disciplines, de l'histoire à la philosophie, en passant par la sociologie, le français et les religions. Une diversité qui reflète parfaitement l'approche intellectuelle de Diagne.
"C'est quelque chose qui est très marqué dans la culture universitaire américaine et je pense que cela amène de nouvelles dimensions au débat, car on demande, on analyse des sujets sur plusieurs angles, par différents types de personnes qui sont spécialistes dans des domaines différents", s'est réjoui le penseur sénégalais lors de l'événement.
L'impact de Souleymane Bachir Diagne sur ses étudiants est profond et durable. Martina, actuellement doctorante en philosophie à UCLA, témoigne avec émotion : "Je suis tout de suite devenue passionnée par ses cours, par son approche, mais aussi par la manière dont il analyse les phénomènes de société. En moins d'un mois, j'ai compris que je voulais emprunter la voie de la recherche en philosophie".
Son influence s'étend bien au-delà des frontières américaines. Mouhamadou El Hady Ba, responsable du département de philosophie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, raconte comment sa rencontre avec Diagne a changé sa trajectoire : "En 1996, j'ai obtenu le concours général de philosophie au Sénégal, alors que je m'apprêtais à faire de l'économie à la suite d'études en sciences. Bachir m'a rencontré et m'a félicité, et m'a conseillé de poursuivre la voie philosophique plutôt que de faire de l'économie. Je ne l'ai jamais regretté !"
Il décrit Diagne comme "un pionnier africain qui impacte à l'international, dont l'influence sans frontières inspire aussi le continent et sa jeunesse par son parcours formidable et ses réflexions toujours si constructives".
À l'aube de ses 70 ans, Souleymane Bachir Diagne ne considère pas cette étape comme une fin mais comme une transition. "Je ferme la boucle du troisième chapitre de mon parcours philosophique, rempli d'émotions, et avec le sentiment du devoir accompli", a-t-il déclaré avec son sourire caractéristique.
Le philosophe garde une affection particulière pour ses années à Columbia : "J'ai passé de superbes années ici, des années heureuses. Des années décisives pour ma carrière, aussi, car les publications et les travaux que j'ai réalisés ici ont eu un impact sans commune mesure avec les précédents travaux que j'avais réalisés".
Loin de prendre sa retraite, Diagne a déjà planifié ses prochaines activités intellectuelles : "Je ne m'arrête pas ! Je ne vais pas avoir de journées vides, c'est certain. Je travaille sur trois ouvrages, et je suis invité à plusieurs séminaires dans les mois à venir, dont un à Cambridge. Je vais aussi pouvoir passer plus de temps à Dakar, ce qui est toujours un plaisir immense".
Selon RFI, cet hommage marque non seulement la fin d'un chapitre pour le philosophe sénégalais, mais souligne également l'importance de sa contribution aux études françaises et à la pensée philosophique contemporaine, enrichies par sa perspective africaine et son approche résolument interdisciplinaire.
LA MORT D'UN SÉNÉGALAIS ENFLAMME LA RUE AU BRÉSIL
Le ministère sénégalais des Affaires étrangères annonce l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur ce drame qui aurait impliqué une intervention policière violente durant une opération contre des vendeurs ambulants
Le ministère sénégalais de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères a confirmé la mort d’un citoyen sénégalais à São Paulo. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame qui aurait impliqué une intervention policière violente.
La ministre sénégalaise de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, Yassine Fall, a publié un message de condoléances suite au décès d’un ressortissant sénégalais au Brésil.
Dans ce communiqué officiel daté du 12 avril 2025, la ministre exprime «avec tristesse et consternation» avoir été informée du «décès tragique» de Ngagne Mbaye, survenu à São Paulo le vendredi 11 avril 2025.
«En cette douloureuse circonstance, je tiens à exprimer, au nom du Gouvernement du Sénégal, mes condoléances émues à la famille du défunt, à la communauté sénégalaise résidant au Brésil, ainsi qu’à l’ensemble de nos compatriotes de la diaspora», déclare la ministre dans son message.
Le communiqué précise également que «les démarches sont entreprises, via notre représentation diplomatique pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame», suggérant qu’une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes du décès.
Violence policière présumée et manifestations
Les circonstances du décès, non détaillées dans le communiqué officiel sénégalais, seraient liées à une intervention policière selon des informations locales. Ngagne Mbaye aurait été abattu par un policier lors d’une opération de confiscation de marchandises visant des vendeurs ambulants dans le quartier du Brás à São Paulo.
D’après des témoins cités par des médias brésiliens, la victime tentait de défendre une collègue âgée lorsqu’une altercation a éclaté avec les forces de l’ordre. Il aurait été d’abord frappé avec un bâton par un policier avant de répliquer avec une barre de fer, ce qui aurait conduit à l’usage d’une arme à feu par l’agent de police.
Une manifestation organisée le samedi 12 avril pour protester contre cette mort a dégénéré, la police militaire ayant utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Le Centre de droits humains et de citoyenneté des immigrés a dénoncé dans un communiqué ce qu’il considère comme une nouvelle manifestation de violence policière ciblant spécifiquement «un homme noir, migrant et travailleur», et réclame une enquête transparente ainsi que des sanctions.
Les autorités brésiliennes ont annoncé que le policier impliqué a été relevé de ses fonctions et que son arme a été saisie dans le cadre de l’enquête en cours.
LA CDS DÉNONCE UNE PURGE POLITIQUE DERRIÈRE LES LICENCIEMENTS MASSIFS
Face aux vagues de renvois dans plusieurs structures publiques et parapubliques, la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme tire la sonnette d’alarme. Elle fustige une politique de licenciements qu’elle juge arbitraire.
Face à la vague de licenciements qui secoue plusieurs secteurs publics et parapublics au Sénégal, la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) sort de son silence. Réunie en conférence des leaders ce mercredi 9 avril, la coalition de partis de gauche a publié un communiqué virulent dénonçant ce qu’elle qualifie de « purge politique » opérée sous le régime des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF).
La CDS tire la sonnette d’alarme après la suppression des bourses familiales et le licenciement massif de travailleurs dans des structures clés telles que le Port autonome de Dakar, le FONGIP, la Caisse des Dépôts et de Consignation, la SAPCO, l’AIBD ou encore plusieurs ministères et agences étatiques. Selon le collectif Rassemblement des Travailleurs du Sénégal (RTS), formé par des agents concernés, ce sont plus de 30 000 employés qui auraient déjà été remerciés.
Dans ce contexte tendu, le RTS prévoit une marche pacifique ce vendredi 11 avril pour exiger la réintégration des travailleurs déflatés. Une initiative saluée par la CDS, qui apporte son « soutien militant sans réserve » à la mobilisation.
« La justification de ces licenciements par des difficultés économiques ne tient pas, surtout lorsque ces mêmes structures continuent d’embaucher ou de mener un train de vie dispendieux », fustige la CDS. La confédération déplore une situation « inédite », marquée par une insécurité sociale croissante et des décisions qui rappellent « les vestiges des pratiques dictatoriales les plus sombres ».
Fidèle à son engagement pour la justice sociale, la CDS appelle à un large front regroupant travailleurs et forces démocratiques pour mettre fin à cette spirale de licenciements qu’elle juge « iniques, antirépublicains et anachroniques ».
SAINT-LOUIS, TERRE DE PATRIMOINES
Son architecture coloniale unique côtoie les richesses naturelles du Djoudj et la tradition culinaire du "Ceebu jën", symbolisant l'alliance parfaite entre patrimoine bâti, environnemental et immatériel que les autorités s'efforcent de préserver
En évoquant Saint-Louis, on pense à ses potentialités touristiques, sa diversité culturelle. Mais aussi son patrimoine historique et ses fantastiques trésors architecturaux qui ont valu à l’île son inscription, en 2000, après le Parc national des oiseaux du Djoudj en 1981, sur la liste emblématique des trésors de l’humanité. En 2021, l’Unesco a encore enrichi la liste de merveilles mondiales dans le nord du pays en y ajoutant le « Ceebu Jën ».
En 2025, le Sénégal compte huit biens inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce qui lui permet d’occuper une place importante en Afrique. Parmi ces trésors, trois se trouvent dans la région de Saint-Louis dont les potentialités touristiques attirent, chaque année, de nombreux touristes en quête de découvertes et de sensations. Aujourd’hui, vieille de plus de 350 ans, l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof), qui se trouve entre le présent et le passé, recèle d’un patrimoine architectural riche d’une grande diversité de formes. L’île présente un ensemble urbain, architectural, historique et culturel parmi les plus remarquables de l’Afrique de l’Ouest. Ses valeurs architecturales et son rôle dans la formation des élites politiques en Afrique de l’Ouest ont été mis en avant pour la classer au Patrimoine mondial de l’Humanité en 2000, après un premier classement en 1976 comme secteur sauvegardé par le président Léopold Sédar Senghor.
Aujourd’hui, le visiteur ne peut s’empêcher de suspendre son regard aux balcons en bois ciselé qui se détachent des façades de nombreuses maisons et bâtiments de l’île. Mais, avec les vicissitudes du temps, Saint-Louis subit un dépérissement de son cadre bâti et le vieillissement de son patrimoine est devenu une réalité indéniable. Car, malgré l’adoption du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (Psmv) élaboré et approuvé par décret présidentiel n°2008-694, qui avait réussi à le sauver d’une inscription sur la liste du patrimoine en péril, la lutte pour la sauvegarde du patrimoine est loin d’être gagnée. La mise en œuvre du Programme de développement touristique (Pdt) conjuguée aux efforts de la gouvernance concertée pour la gestion du patrimoine pourrait redonner à la ville tricentenaire un nouveau souffle. Parc national des oiseaux du Djoudj et le « Ceebu jën » À Saint-Louis, se trouve également une autre merveille qui promet une expérience unique et inoubliable : le Parc national des oiseaux du Djoudj. Situé à environ 60 kilomètres de Saint-Louis, ce site exceptionnel, avec ses 16.000 hectares de zones humides riches en biodiversité, est l’une des réserves ornithologiques les plus importantes du monde. Reconnu en patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1981, ce havre de paix pour les oiseaux migrateurs du Paléarctique, est un sanctuaire vital pour la nidification des pélicans blancs, hérons pourprés et bihoreaux, des grands cormorans, des spatules d’Afrique, des grandes aigrettes, entre autres.
Depuis décembre 2021, le « Ceebu jën » (riz au poisson) est devenu le 8e bien sénégalais classé. En ajoutant cette nouvelle inscription à sa prestigieuse liste, l’Unesco reconnaît la valeur exceptionnelle de ce plat ancestral rebaptisé « Jollof rice » au Ghana et au Nigeria et des savoirs, pratiques et savoir-faire qui l’entourent. Après des années de persévérance, le Sénégal a réussi à inscrire au patrimoine culturel immatériel de l’humanité ce patrimoine culinaire qui s’est ouvert à l’universel. Dans leur ouvrage « Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais » (Harmattan, 74 pages), Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy, respectivement spécialiste en conservation préventive et philosophe, retracent le long itinéraire de cette spécialité qui ravive à la fois les yeux et l’estomac et devenue, par la force des choses, symbole de multiculturalisme et d’universalisme. Ce livre est une invite à préserver ce patrimoine immatériel bien sénégalais dans ses vertus et ses richesses, pour assurer sa transmission aux générations futures. Avec le label Unesco, symbole de la beauté et de l’importance historique, ces trois merveilles, mieux promues, pourraient permettre d’attirer davantage de touristes à la recherche de nouvelles aventures et de nouvelles sensations.
UN VOTE DE CONFIANCE POUR L'ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE
Le pays vient de réaliser une performance financière exceptionnelle sur le marché sous-régional, mobilisant 405 milliards de FCFA, soit près du triple de l'objectif initial. Une opération clôturée avant même l'échéance prévue
Le Sénégal vient de boucler avec succès une importante opération financière sur le marché sous-régional. En moins d’une semaine, le pays a mobilisé 405 milliards de FCFA à travers un emprunt obligataire par appel public à l’épargne, soit près de trois fois le montant initialement recherché de 150 milliards FCFA. L’opération, portée par Invictus Capital & Finance, a été clôturée de manière anticipée, bien avant l’échéance prévue du 18 mars 2025.
Un succès retentissant pour Invictus Capital & Finance
La société de gestion et d’intermédiation (SGI) Invictus Capital & Finance, cheffe de file et arrangeur principal de l’opération, a joué un rôle central dans cette levée record. Grâce à une stratégie de placement rigoureuse et une coordination efficace, elle a permis une sursouscription massive en un temps record, traduisant la performance de l’équipe et l’attractivité de l’offre proposée.
Une forte adhésion des investisseurs, reflet de la confiance dans l’État
Institutions financières, compagnies d’assurances, banques, mais aussi de nombreux particuliers ont répondu massivement à l’appel du Trésor public. Dans un contexte mondial pourtant tendu — entre inflation persistante, incertitudes géopolitiques et volatilité des marchés — la signature souveraine du Sénégal continue d’inspirer confiance. Cette affluence des souscriptions illustre la solidité perçue de l’économie sénégalaise et la crédibilité des autorités financières.
Une opération inscrite dans une stratégie globale
Ce succès marque le début d’un programme de mobilisation de ressources plus vaste. Deux autres émissions obligataires sont attendues au rythme d’une par trimestre, pour un objectif global annuel estimé à 6.000 milliards FCFA. Ces ressources serviront à financer des projets majeurs dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, du numérique, de la santé et de l’industrialisation. Ce programme s’inscrit dans la dynamique du nouveau référentiel de politique économique et sociale du Sénégal, fondé sur la transformation structurelle, la résilience et la justice sociale.
Vers une démocratisation de l’investissement et de l’épargne
Au-delà de la performance financière, cette opération témoigne aussi d’un tournant vers une inclusion financière accrue. L’élargissement de la base des souscripteurs, facilité par la digitalisation des processus et une meilleure vulgarisation des produits financiers, traduit l’émergence d’une nouvelle culture économique. Une culture où les citoyens prennent part activement au financement du développement national.
Le Sénégal démontre ainsi qu’il est non seulement capable de mobiliser rapidement des ressources significatives, mais aussi de bâtir une économie plus résiliente, inclusive et tournée vers l’avenir.
LE SÉNÉGAL DÉVOILE SON ATLAS ANTI-INONDATIONS
Le pays s'arme d'une nouvelle cartographie exhaustive des zones inondables. Cette initiative dévoilée ce vendredi, marque un tournant dans l'approche préventive du pays, alors que les autorités se préparent déjà à un hivernage potentiellement intense
L’État du Sénégal dispose désormais d’une cartographie complète des zones inondables du Sénégal permettant une connaissance fine du risque lié à ce phénomène dans toutes les régions et une planification ciblée des interventions, a-t-on appris vendredi du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
“Aujourd’hui, on a fini de faire la cartographie des zones inondables du pays, de l’ensemble des régions. Nous avons une parfaite maîtrise de la connaissance du risque d’inondation dans tout le pays. Nous savons où il faut intervenir, quels ouvrages renforcer et comment organiser la coordination des actions”, a-t-il déclaré.
Cheikh Tidiane Dièye s’entretenait avec des journalistes, à l’issue du réunion Comité national de gestion des inondations, à laquelle participaient les gouverneurs des 14 régions du pays.
Des représentants des structures publiques concernées ont également pris part à cette rencontre, de même que qu’une trentaine de députés, ainsi que les maires des grandes villes impactées par les inondations, sans compter de nombreux acteurs communautaires.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a assuré, au sortir de cette rencontre, que les structures opérationnelles des ministères concernés sont déjà à pied d’œuvre pour préparer l’hivernage 2025.
”Les zones de pré-positionnement des stations de pompage et des descentes électriques ont été identifiées, tandis que des travaux de réhabilitation ou de renforcement des digues sont en cours”, a-t-il indiqué.
Cheikh Tidiane Dièye a précisé que le délai arrêté pour la fin de ces travaux est fixé au 15 juillet. ”Tous les travaux destinés à l’hivernage devront être achevés d’ici cette date”, a-t-il insisté.
Face aux incertitudes liées au changement climatique, le ministre indique que son département anticipe un hivernage potentiellement plus intense que celui de l’année dernière.
”Mon département est en train de prendre toutes les mesures nécessaires en anticipation, en organisation, en gestion et en coordination pour être prêt et faire face”, a-t-il assuré.
“Nous travaillons sur une hypothèse pessimiste. Quelles que soient les prévisions, nous nous préparons à des pluies extrêmes, aussi bien en inondations pluviales qu’en crues fluviales, notamment sur les bassins du fleuve Sénégal et de la Gambie”, a-t-il souligné.
Cheikh Tidiane Dièye a également annoncé l’exécution d’un calendrier de suivi rigoureux.
“Des réunions spécifiques seront organisées avec les gouverneurs, les députés, les maires, les acteurs communautaires et les associations citoyennes. Une grande rencontre sera notamment tenue avec les populations pour définir les modalités de leur implication dans la gestion des inondations”, a-t-il annoncé.
Il a promis d’effectuer, à partir de fin avril, des tournées sur le terrain pour constater l’état d’avancement des travaux engagés dans les régions.
”Chaque mois, je retournerai sur le terrain pour constater l’état d’avancement des travaux”, a promis le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Il a relevé que l’Etat ne pourra pas résoudre liés à l’assainissement et à la gestion des inondations, mais il a pris l’engagement que les pouvoirs publics feront tout avec les moyens humains et financiers dont ils disposent pour limiter les dégâts et gérer au mieux l’hivernage 2025.
par Sidy Diop
BEAUTÉ SOUS CAUTION
Le maquillage, ce miracle moderne qui transforme, embellit et parfois méduse. Certaines émissions de téléréalité nous vendent du rêve : elles sont toutes belles, toutes parfaites. Évidemment, à condition de ne pas pleurer sous la pluie
Le maquillage, ce miracle moderne qui transforme, embellit et parfois méduse. Un peu de fond de teint, un trait d’eye-liner, et voilà qu’on redessine les traits comme un peintre retouche son tableau. Certaines émissions de téléréalité nous vendent du rêve : elles sont toutes belles, toutes parfaites. Évidemment, à condition de ne pas pleurer sous la pluie.
Car c’est là le drame : cette beauté-là est sous caution. Un sourire trop large, et le rouge à lèvres migre vers les joues. Une larme mal placée, et les cils s’effondrent en cataclysme. Quant au contouring, cette magie qui sculpte un visage en trois dimensions, il fond à la première goutte de sueur. Tout est illusion, sauf la facture du salon de beauté.
Et pourtant, on persiste. On colore, on rectifie, on poudroie. Comme si la vraie beauté n’était pas celle du matin, sans filtre ni artifices. Celle qui ne s’efface pas avec un simple coton imbibé de démaquillant. Mais qui osera l’assumer ? À croire que le seul fond de teint qui tienne vraiment, c’est la confiance en soi.
L’AFP REPORTE SON CONGRES
Les militants progressistes et autres observateurs de la vie politique sénégalaise qui s’impatientaient de connaitre le successeur de Moustapha Niasse à la tête de l'Alliance des Forces de Progrès (AFP) devront prendre leur mal en patience.
L'Alliance des Forces de Progrès (Afp) a annoncé hier, jeudi 10 avril, à travers un communiqué de presse le report à une date ultérieure de son congrès initialement prévu pour demain, samedi 12 avril, en raison du double deuil qui a frappé le Sénégal suite au rappel à Dieu du Khalife général des Layènes, Seydina Mouhamadou Makhtar Laye, et du Président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara.
Les militants progressistes et autres observateurs de la vie politique sénégalaise qui s’impatientaient de connaitre le successeur de Moustapha Niasse à la tête de l'Alliance des Forces de Progrès (AFP) devront prendre leur mal en patience. En effet, le congrès initialement prévu pour demain, samedi 12 avril, a été reporté à une date ultérieure qui sera rendue publique dans les meilleurs délais, a annoncé hier, jeudi 10 avril, l'Alliance des Forces de Progrès dans un communiqué de presse.
Les camarades de l’ancien président de l’Assemblée nationale ont justifié cette décision prise « après une large concertation » par le double deuil qui a frappé le Sénégal suite au rappel à Dieu du Khalife général des Layènes, Seydina Mouhamadou Makhtar Laye et du Président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara. « Le Secrétaire général de l'AFP, Moustapha Niasse, et l'ensemble des militants s'inclinent, avec émotion et recueillement, devant la mémoire des illustres disparus et prient Dieu, dans Sa Miséricorde infinie, pour qu'Il les accueille en Son Paradis »,a imploré l’Afp dans ce document.
Pour rappel, s’exprimant lors d’un un d’un point de presse tenu, le mercredi 9 avril dernier, en prélude à ce congrès, Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence du parti, avait confirmé le départ de Niasse à la tête de l’Afp à l’issus de cet événement. « Il est en retrait, mais loin de la retraite », avait-il indiqué avant de préciser que le parti travaille pour l’instant à trouver un successeur consensuel.
Poursuivant son propos, Marcel Diana Ndiaye a également annoncé d’autres changements majeurs lors de cette assemblée générale. Le porte-parole du jour du comité d’organisation de cette rencontre, a notamment annoncé un renouvellement de la direction à travers le rajeunissement des cadres et le renforcement de la collégialité. « Nous allons installer une nouvelle direction fortement rajeunie », a insisté Marcel Diana Ndiaye qui soulignera que cette approche collective vise à éviter les divisions internes tout en capitalisant sur l’expérience des anciens.
LE « OUI…MAIS » DU FDR À L'APPEL AU DIALOGUE
L’opposition regroupée au sein du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), n’entend pas aller sans conditions au dialogue politique appelé par le nouveau régime, pour le 28 mai prochain.
L’opposition sénégalaise, regroupée au sein du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), n’entend pas aller sans conditions au dialogue politique appelé par le nouveau régime, pour le 28 mai prochain. Face à la presse hier, jeudi 10 avril, le front de l’opposition a fait part de sa disponibilité à aller aux concertations en question, non sans manquer d’étaler ses revendications et préalables à un dialogue sincère et ordonné.
Le Front pour la Défense de la Démocratie (FDR), qui réunit plus de 70 formations politiques d’opposition, a tenu hier, jeudi 10 avril 2025, une conférence de presse au siège de Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, l’ancien maire socialiste de Dakar, pour se prononcer sur divers sujets de l’actualité politique nationale. L’occasion a été saisie par le député Abdou Mbow, Mamadou Lamine Massaly (président de la commission Diaspora du FDR et porte-parole du Front), Samba Sy, ancien ministre, et bien d’autres personnalités de l’opposition, pour apprécier l’appel au dialogue politique appelé par le chef de l’Etat, le 28 mai prochain et dicter les conditions du front par rapport à ces concertations.
Pour M M Massaly, « Cette annonce intervient après plusieurs décisions unilatérales prises sans aucune concertation, notamment sur les conditions d’organisation des législatives anticipées et sur les commissions d’inscription sur les listes électorales ». Tout en dénonçant ces « coups de force », le front de l’opposition se dit favorable à ces concertations, à condition qu’elles soient sincères et permettent des échanges fructueux dans l’intérêt du Sénégal. Toutefois, le front avertit qu’il ne cautionnera « aucun dialogue-subterfuge visant à couvrir un transfert anticonstitutionnel du pouvoir exécutif à un Premier ministre super-fort ». En tout état de cause, le Front pour la Défense de la Démocratie (FDR) rappelle qu’il revient au Président de la République de prouver sa sincérité en s’engageant solennellement à faire respecter les libertés inscrites dans la Constitution et à appliquer l’ensemble des recommandations consensuelles issues des discussions, le cas échéant. « Un tel engagement s’impose d’autant plus que le consensus obtenu à l’occasion de la seule rencontre à laquelle l’opposition a participé avec le ministre de l’Intérieur, à la veille des législatives de 2024, avait été cavalièrement invalidé par l’Exécutif », relève le front. Parmi les revendications essentielles du FDR figurent : le plafonnement de la caution électorale à 30 millions de FCFA pour la présidentielle ; une réforme de la loi 81-17 du 6 mai 1981 sur les partis politiques, incluant leur financement et le statut du chef de l’opposition ; la création d’une commission d’évaluation de la CENA et du CNRA ; le renforcement des pouvoirs de l’OFNAC entre autres.
Le Front pour la défense de la démocratie et de la République n’a pas manqué par ailleurs de brocarder le régime en place, relativement à l’adoption dite « à la hussarde de la loi interprétative de la loi portant amnistie de 2024 ». De même, à en croire l’opposition, « le président de la République a annoncé un projet de révision constitutionnelle tendant à instituer un Premier ministre super-fort ». Pour le front, derrière cette manœuvre, se cache une manœuvre claire : instaurer un système où le pouvoir exécutif serait capté par une figure non élue, au grand dam de la démocratie ! « Autrement dit, donner corps et vie institutionnelle à l’État-Sonko que le FDR ne cesse de dénoncer », a dit sans ambages Massaly, porte-parole du jour.