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29 avril 2025
Politique
LU BEES AVEC RENÉ LAKE ET OUSSEYNOU NAR GUEYE
VIDEO
E FONCIER AU SÉNÉGAL, LA MAL-GOUVERNANCE PARTOUT
Les méfaits de la mal-gouvernance qu'elle soit aux Etats-Unis, au Mali en Côte Ivoire ou encore au Sénégal - Volonté politique de favoriser l'accès à la propriété immobilièr
Réalisation et montage Boubacar Badji |
Publication 22/07/2020
Lu Bees, avec René Lake à Washington et Ousseynou Nar Gueye à Dakar.
Dans ce numéro, Ousseynou Nar Gueye revient sur le foncier au Sénégal qui est au coeur de l'actualité. Volonté politique de favoriser l'accès à la propriété immobilière et de répondre aux demandes d'espaces verts urbains, mais aussi persistance de l'insécurité juridique du régime des titres de propriété.
De son côté, René Lake met en exergue les méfaits de la mal-gouvernance qu'elle soit aux Etats-Unis, au Mali en Côte Ivoire ou encore au Sénégal avec cette question du transfer des biches dans la propriété d'Abdou Karim Sall. Partout, la mal gouvernance a des effets désastreux. Que l'on soit dans un pays puissant comme les Etats-Unis ou un pays pauvre comme le Mali.
Lu Bees est un talk audiovisuel hebdomadaire de SenePlus et Tract, réalisé et monté par Boubacar Badji.
par Ousseynou Nar Gueye
BILLET D'HUMEUR, MON ADRESSE AUX DÉFAIDHERBEURS
Que les déboulonneurs « défaidherbeurs » soient cohérents et utilisent donc une autre langue, que celle du forcément infâme colonisateur : qu'ils commencent par s'interdire le recours au français
En ma qualité de Faidherbien, persuadé que je suis que Faidherbe est une figure sénégalaise à l'insu de son plein gré, je ne débattrai plus avec les déboulonneurs « défaidherbeurs » que s'ils sont cohérents et utilisent donc une autre langue avec moi, que celle du forcément infâme colonisateur : qu'ils commencent par s'interdire le recours au français.
Si nos échanges se font par écrit, je demande aussi aux « défaidherbeurs » de ne plus utiliser l'alphabet dans lequel nous avons "codifié" nos langues sénégalaises (et africaines), puisque cet alphabet est une resucée de l'écriture phonétique des langues latines et donc du français, oripeaux colonialistes qu'il faut jeter à la mer en même temps que les statues honnies. Les « défaidherbeurs » cohérents avec vous-même, j'attends que vous postiez vos audios en langues africaines en réponse sous cet article, dans les fils de mes réseaux sociaux, ou en direction de ma boite WhatsApp (bon, pour Whatsapp, appli "africaine", c'est plus facile...), en attendant que vous trouviez un alphabet dépouillé d'origine allogène et d'effluves coloniales, pour véhiculer vos mots dans la langue non d'origine coloniale avec laquelle vous me parlerez.
Il restera à remplacer, fissa et plus vite que ça, la langue officielle et la langue d'enseignement qu'est le "phrançais" par l'anglais par exemple (comme l'a fait l'exilé anglophone Kagamé après les 800 000 morts en 100 jours du Rwanda en 1994), des Anglais qui ont eu le bon goût de ne coloniser que la Gambie, ce suppositoire du Sénégal, dans notre proximité immédiate, et de s'arrêter à nos frontières comme les nuages du gaz de Tchernobyl. Ou mieux encore, remplacer le français par le suédois (la Suède, pays du SG des Nations-Unies, Dag Hammarskjöld, n'ayant colonisé personne, au moins pas dans nos contrées tropicales).
Je compte sur les Défaidherbeurs aussi pour persuader et même contraindre notre leadership politique actuel ou celui qui adviendra dans un futur proche, à rompre les relations diplomatique avec « l'Afrance » et à lui déclarer un état permanent de guerre de réparation, pour 130 ans.
Pendant cette guerre de réparation, nous ne manquerons pas de marcher militairement sur Lille, où on demandera aux indigènes du cru déboulonneurs de la statue locale de leur compatriote Faidherbe de nous restituer plutôt le fruit des rapines économiques de Faidherbe, évalué en monnaie constante au cours actuel de l'Éco non encore né, n'est-ce pas ; rapines et vols qui ont contribué au PIB de « l'Afrance ». C'est moins folklorique et plus efficace que de jeter à bas une statue lilloise. Bref, vaste programme que la « défaidherbisation », dont je me félicite d'être installé aux premières loges pour en contempler la reconquête martiale.
Ce qui me rappelle que devant une inscription murale : "A mort, les cons !", le certainement raciste De Gaulle avait aussi dit : "Vaste programme".
Ousseynou Nar Gueye est fondateur-éditeur du site d'informations Tract, General Manager d'Axes & Cibles Com
par Oumou Wane
DE LA MONTÉE EN PUISSANCE DE L’ANTI-FRANCE EN AFRIQUE DE L’OUEST
EXCLUSIF SENEPLUS - L’hypocrisie est à son comble entre le discours à succès de cette Afrique qui «décolle » et la réalité sur le terrain. Les contours d’une nouvelle relation entre l’Afrique et la France sont loin de se dessiner
Le problème avec la France, ce grand bailleur de l’Afrique de l’Ouest, c’est l’ambiguïté entre le sentiment d’amour qu’on lui porte et la dépendance structurelle de nos économies vis-à-vis d’elle.
Voici pourquoi la réforme du Franc CFA est une tâche délicate que l’Afrique devra réussir en gérant l’implication de la France pour ne pas réveiller de tensions dans la région autour de la création de cette monnaie unique, qui ne doit pas être un avatar du franc CFA, ni un mécanisme de substitution vécu comme une dépendance humiliante.
Oui le monde change et la France doit l’entendre si elle ne veut pas que la jeunesse africaine poussée au front par les souverainistes et panafricanistes la somme de ne plus toucher à l’Afrique ou de lui ficher la paix !
Bien sûr pour ma génération, il y a toujours cet attachement à la France et une partie de notre histoire commune mais la réalité aujourd’hui c’est que les solutions du passé ne sont pas à la hauteur des enjeux économiques et démographiques du continent.
D’une part, la France n’est plus la grande puissance coloniale qu’elle fut, mais surtout, la mondialisation et sa marche inéluctable a depuis plusieurs années changé la donne et redistribué les cartes entre les acteurs internationaux comme la Chine ou le Moyen-Orient qui ne tarderont pas si l’on n’y prend garde à contrôler à leur tour l’économie africaine.
Ce que les partenaires contemporains de l’Afrique ont bien compris, c’est que le XXIe siècle est le siècle africain, tant la croissance démographique y est forte et les besoins considérables.
En ce qui nous concerne au Sénégal, le pays connait depuis plus de dix ans une croissance économique record, de 5 à 6 points annuelle, et même s’ils ne sont pas suffisants pour éradiquer l’extrême pauvreté d’une partie de la population, ils sont une garantie qui nous permet de nous tourner vers d’autres partenaires, en particulier la Chine, dont la percée en Afrique rappelle que le continent n’est désormais plus une chasse gardée.
La France mesure-t-elle pleinement ce grand changement qui est en train de se produire dans le monde ? Car à part réécrire mille fois la page de la colonisation, multiplier les paroles de repentance et dénoncer les dérives de la «Françafrique », les contours d’une nouvelle relation d’amitié désintéressée entre l’Afrique et la France sont loin de se dessiner. Pire encore, l’hypocrisie est à son comble entre le discours à succès que l’on connait, cette Afrique qui «décolle », « novatrice et dynamique » et la réalité sur le terrain social et sociologique.
Dans la société française, combien encore aujourd’hui de jeunes et moins jeunes trouvent les portes closes à cause de leur couleur de peau ? Combien sont bloqués dans leur ascension sociale ? Combien occupent des postes en vue ou à responsabilité ? En France en 2020, être banlieusard, musulman et noir, c’est encore être victime de discriminations ordinaires. Un racisme vécu tous les jours qui se nourrit de préjugés : " Dans leur tête, quand tu es noir, la violence, tu connais..."
Comment s’étonner dès lors que resurgisse en Afrique francophone le sentiment antifrançais, même s’il va de soi qu’il faut le réfréner et le condamner, au nom de la tolérance et du vivre-ensemble. La France, à travers ses équipes gouvernementales successives, tente de se faire pardonner ses fautes en Afrique par l’usage politicien et intéressé de slogans opportunistes. Ne devrait-elle pas, tout au contraire, se lancer dans la refondation du partenariat culturel pour une relation d’amitié vraiment renouvelée ?
Il est plus que temps avant toute chose que les préjugés cessent et que la société française change et se transforme en profondeur. C’est un devoir de justice et de vérité. Non, la couleur de peau ne vous définit pas, ne limite pas vos possibilités, bien au contraire. Mais si on vous fait comprendre dès votre naissance que votre couleur est différente, vous êtes déstabilisé et fragilisé.
Il faudrait pour changer les choses une prise de conscience historique, notamment des ex-puissances coloniales, qui devront en premier lieu rendre les biens culturels accumulés durant la période coloniale ! Et tant pis pour ceux qui pensent que rendre les biens culturels à l’Afrique ne sauvera pas la culture africaine, car ce ne sera plus leur affaire !
A ce sujet, et comme on ne peut pas tout reprocher à la France qui est loin d’être majoritairement raciste et nationaliste, je veux saluer l’engagement très fort sur les patrimoines africains du président Macron « pour que la jeunesse africaine ait la possibilité d’accéder à son patrimoine, à son histoire en Afrique ».
Pour autant, même si restitution et réparation sont indissociables pour apaiser les esprits, restaurer la confiance et retrouver l’estime réciproque, il restera un long chemin à faire contre l’oubli et l’amnésie.
TRUMP VEUT MUSELER LA RUE
René Lake commente sur VOA, la décision du président américain de déployer des agents fédéraux dans des États en proie aux manifestations contre les brutalités policières, au grand dam des élus locaux qui menacent vigoureusement de s'y opposer
Le Monde Aujourd’hui, VOA TV, René Lake commente l’envoi de troupes fédérales par Trump à Portland dans l’Orégon au moment où il menace d’en faire autant à Chicago dès ce week-end. Les leaders locaux réagissent et certains ont l’intention de s’y opposer.
Analyse à suivre à partir de la 10è minute de cette vidéo.
«LE MAGISTERE DE MACKY SALL EST UN UNE GRANDE DECEPTION»
Comme à son habitude, c’est un Moustapha Diakhaté qui fait feu de tout bois qui s’est entretenu avec «L’as» et a tiré à bout portant sur le président de la République
Comme à son habitude, c’est un Moustapha Diakhaté qui fait feu de tout bois qui s’est entretenu avec «L’as» et a tiré à bout portant sur le président Macky Sall. Il a vertement critiqué la gouvernance de l’actuel régime tout en s’indignant particulièrement de l’affaire des gazelles oryx qu’il qualifie de scandale écologique et de trahison de la communauté internationale.
Plusieurs institutions de la république ont été épinglées par l'Inspection Générale d'état (Ige) pour mauvaise gestion des deniers publics. Certains observateurs s’étonnent du fait que les rapports de ces corps de contrôle connaissent rarement de suite. Votre commentaire sur cette question ?
Tout laisse croire que les responsables de ces institutions, auteurs de présumées malversations, ne seront ni sanctionnés, ni punis ou même inquiétés. En effet, contrairement à ce qu’il avait promis aux Sénégalais, l’impunité est devenue la norme lorsque les épinglés par des rapports des corps de contrôle de l’Etat sont du même bord politique que le président de la République. Pour ce qui concerne la bonne gouvernance et la reddition des comptes publics, le magistère de monsieur Macky Sall est un grand ratage, un immense fourvoiement, une grande déception. Sa promesse phare d’une gouvernance sobre et vertueuse, cet engagement de l’ancien candidat de Macky 2012 puis de Benno Bokk Yaakaar, huit ans après le début de son déclenchement, est sur le point de déboucher sur un retentissant fiasco politique et moral. La réactivation de la Crei qui avait suscité beaucoup d’espoir n’a pas servi à sanctionner les fautifs du régime du Président Wade. Bien au contraire, elle a été transformée comme arme d’une vengeance judiciaire contre le Président Abdoulaye Wade et sa famille. En effet, parmi les 25 hauts responsables du Pds qui ont été épinglés et dont certains ont fait l’objet d’une demande de levée de leur immunité parlementaire, seul Karim Wade a été jugé et condamné. Pour ce qui concerne les rapports de l’Ige, depuis 2012, seul l’ancien maire de Dakar a été poursuivi. Pendant ce temps, une vingtaine de rapports de l’Ofnac dorment dans les tiroirs du procureur. Les Sénégalais ont raison de penser qu’il n’arrivera rien aux responsables de ces présumées malversations.
En dehors des rapports de l’Ige, l’actualité est marquée par l’affaire des gazelles oryx qui implique des membres du gouvernement parmi lesquels Abdou Karim Sall. Quelle analyse en faites-vous ?
C’est un scandale écologique. C’est une trahison de la communauté internationale qui avait voulu associer notre pays à son combat pour sauver ces espèces animales en voie d’extinction. L’implication des membres du gouvernement, notamment du ministre l’Environnement Abdou Karim Sall dans ce braconnage d’Etat, m’attriste et me choque. Leur attitude est inacceptable. Ils ont sali l’image du Sénégal et violé la norme constitutionnelle qui dispose que les ressources naturelles appartiennent au peuple sénégalais. C’est une entorse grave à la promesse d’une gouvernance vertueuse que Macky Sall et l’Apr avaient vendue aux Sénégalais lors de la Présidentielle de 2012. Tous ceux qui ont participé à ce braconnage doivent être démis de leurs fonctions et poursuivis en justice.
Que pensez-vous des problèmes fonciers qui agitent le pays et dont le dernier en date est relatif au litige entre les populations de Ndengler et l’homme d’affaires Babacar Ngom ?
Je considère qu’on est en train de faire du tort à monsieur Babacar Ngom. Il n’a commis aucune faute. Ce sont ceux qui lui ont donné ces hectares qui ont enfreint la loi sur le Domaine national. En effet, selon l’Article 8 de la LOI N° 64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine national, «les terres de la zone des terroirs sont affectées aux membres des communautés rurales qui assurent leur mise en valeur et les exploitent sous le contrôle de l’Etat et conformément aux lois et règlements». Cette même loi en son Article 13 dispose que «l’Etat ne peut requérir l’immatriculation des terres du Domaine national constituant des terroirs, ou affectées par décret en vertu de l’Article 11, que pour la réalisation d’opérations déclarées d’utilité publique».
Au vu de ce qui précède, il n’y a pas de place au doute que le conflit opposant les populations de Ndengler à l’homme d’affaires Babacar Ngom résulte du non-respect de la loi portant Domaine national par le Conseil rural de Sindia, les autorités administratives de l’époque, le Service des Domaines et le président de la République, Monsieur Macky Sall. La délibération affectant ces terres à la Sédima est illégale tout comme le bail et le décret présidentiel transformant ces actes illégaux en titre foncier. Toutefois, la loi sur le Domaine national ne répond plus aux défis d’une agriculture moderne. C’est pourquoi je considère que le moment est venu pour le Sénégal d’organiser des assises agraires pour refaçonner, avec les paysans, la loi sur le Domaine national pour sécuriser les terres agricoles rurales et permettre à l’agrobusiness national de contribuer au combat pour l’autosuffisance et la souveraineté alimentaires de notre pays.
MACKY SALL N'A AUCUNE VOLONTÉ DE COMBATTRE LA CORRUPTION
Selon le Cheikh Faye, c’est avec l’avènement de l'actuuel président au pouvoir que la dilapidation des ressources et des terres s’est généralisée au Sénégal
Selon le professeur au département des sciences économiques et administratives de l’Université de Chicoutimi au Québec, Cheikh Faye, membre de la République des Valeurs, c’est avec l’avènement de Macky Sall au pouvoir que la dilapidation de nos ressources et aussi de nos terres s’est généralisée. Sur la question de la corruption, il reste sceptique quant à la volonté du président de la République de combattre ce mal. Entretien…
Le Témoin - M. Faye, qu’est-ce qui explique ce subit regain d’effervescence autour du foncier dans notre pays ?
Cheikh Faye - La question foncière a toujours été un sujet de préoccupation majeure pour tous les régimes qui se sont succédé au pouvoir, de l’indépendance à nos jours, tant ses enjeux sont énormes. Par exemple, ce sont les frustrations nées des questions foncières qui ont été l’un des faits déclencheurs du conflit casamançais au début des années 80 sous le régime du président Abdou Diouf. La question foncière semble être le lit de tous les conflits déchirants qui se déroulent aujourd’hui, sous nos yeux : littoral de Dakar, Mbane, Ndingler, Keur Samba Kane, Guéréo, etc. Trois raisons principales peuvent expliquer ce que vous appelez « subit regain » du foncier. La première est à chercher dans les pratiques d’accaparement des terres par l’élite politico-administrative à des fins spéculatives. Ces pratiques sont devenues effrénées, voire généralisées, sous le règne du président Macky Sall. C’est donc une infime minorité qui détourne à des fins personnelles les prérogatives qu’elle tient du peuple pour se constituer un capital financier personnel et/ou des fonds politiques destinés à acheter et fidéliser une clientèle partisane. De plus, les visées de plusieurs compagnies multinationales favorisent cette boulimie foncière en étant un facteur d’accélération de la dépossession des terres appartenant aux masses paysannes à leur exclusif profit sous prétexte d’investissements massifs. L’implantation de grandes firmes horticoles et agricoles le long du fleuve Sénégal en est une parfaite illustration. Certaines de ces terres leur ont été cédées par des membres de l’élite politico-administrative qui en étaient attributaires au détriment des paysans qui les cultivaient. La deuxième raison explicative tient aux effets d’un retour de bâton. Rappelez-vous, dès son arrivée au pouvoir, le président Macky Sall avait mis en place une Commission nationale de réforme foncière (CNRF). La CNRF était présidée, d’abord, par Me Doudou Ndoye, qui a fini très vite par jeter l’éponge face au manque de moyens et de volonté politique du régime. Il a été remplacé par le Professeur Moustapha Sourang qui a fait, avec son équipe, un travail remarquable, dont les principales recommandations pouvaient servir de rampe à la mise en place d’une ambitieuse réforme. Laquelle aurait favorisé, entre autres, une gestion foncière plus équitable et plus transparente, qui garantirait la sécurité foncière des populations et favoriserait les activités économiques. Le président de la République a jeté ces recommandations à la poubelle, puis dissout la CNRF moins de deux moins après la remise de son rapport. Donc, ce regain du foncier auquel on assiste aujourd’hui n’est que le résultat de l’inaction du président Macky Sall à travers son rejet de solutions qui auraient pu changer positivement la gestion de la question foncière. Troisième et dernière raison, ce regain foncier s’inscrit dans le contexte de l’utilisation massive et généralisée des réseaux sociaux. Le Sénégalais habitant à Mbane, Ndingler, Keur Samba Kane ou Guéréo, qui se sent lésé, peut rapidement alerter sur la spoliation dont il pense être victime et provoquer un élan de solidarité sur les réseaux sociaux, lequel va finir par une mobilisation sur le terrain.
Après la publication des rapports de l’IGE, le président de la République a demandé aux ministres et autres DG, qui ne l’avaient pas encore fait, de procéder à leur déclaration de patrimoine. Quelle lecture faites-vous de cette injonction ?
Ces deux faits que vous évoquez, publication des rapports de l’IGE et rappel de l’obligation de déclarer son patrimoine, ne semblent pas liés étant donné que la déclaration de patrimoine relève de la compétence de l’OFNAC et non celle de l’IGE. Toutefois, il est possible de penser que ces deux évènements participent à un même objectif, purement politique : la neutralisation de certaines personnes ou franges du pouvoir bien ciblées. En effet, la question pertinente qui se pose est celle de savoir pourquoi maintenant ? Pourquoi, après 5 ans de retard dans la publication de ses rapports, l’IGE se décide-t-elle à les rendre publics ? La fin de mandat prochaine du Vérificateur général du Sénégal, le patron de l’IGE, n’expliquerait pas tout. Pourquoi, après moult rappels de la présidente de l’OFNAC, sous le regard indifférent du président de la République, celui-ci sort brusquement de sa torpeur et enjoint ses collaborateurs de procéder, illico presto, à leur déclaration de patrimoine ? Ces questions sont légitimes et pertinentes tant le président Macky Sall nous a habitués à prendre des décisions où les calculs et considérations politiques priment.
Pensez-vous réellement qu’il a la volonté de combattre la corruption ?
Les faits ne plaident pas en sa faveur et incitent à répondre négativement à votre question. Lorsqu’on a la volonté de combattre la corruption, on ne protège pas, on ne s’entoure pas et on ne promeut pas des responsables politiques épinglés par les corps de contrôle. Aujourd’hui, dans tous les pays où la lutte contre la corruption constitue une priorité, même un soupçon de prévarication entraînerait systématiquement une mise à l’écart de la personne mise en cause jusqu’à ce que la justice tranche, ceci sans préjudice au principe de la présomption d’innocence. Regardez qui sont dans l’entourage du Président de la République et dans son gouvernement, vous y verrez, sans être exhaustif, un ancien ministre dont le nom est associé à un scandale de 29 milliards et un ancien directeur d’établissement public épinglé pour prévarication promu ministre. Ces faits, et tant d’autres, constituent une preuve irréfutable d’une absence de volonté réelle de lutter contre la corruption.
Comment jugez-vous la gestion de la pandémie au Sénégal ?
C’est à un échec patent et indiscutable du gouvernement dans la gestion de la pandémie que l’on assiste. Il importe d’emblée de préciser que cet échec est celui du gouvernement et il est non imputable au personnel de santé (toutes catégories professionnelles confondues), qui a démontré sa compétence, fait preuve d’engagement et montré son sens du dévouement remarquable. L’échec du Gouvernement peut s’analyser sous 4 angles : au plan stratégique, au plan du management, au plan de la communication et au plan sanitaire. Au plan stratégique, on peut noter, d’abord, une absence d’anticipation du gouvernement : officiellement, le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS) n’a été actionné que le 2 mars 2020, date d’apparition du premier cas de covid-19 au Sénégal alors que l’OMS avait déclaré l’épidémie de COVID-19 comme urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020. Ensuite, ce fût une erreur de privilégier, au départ de la pandémie, une approche biomédicale au détriment d’une approche inclusive communautaire. C’est maintenant qu’on a commencé à s’y mettre en essayant d’apporter quelques corrections. Enfin, ce fût une erreur d’accorder la priorité aux mesures sociales (achat et distribution de riz, huile, sucre, etc.) au lieu d’intensifier les mesures préventives au plan sanitaire et de travailler à la modification des comportements. Au plan du management, on a assisté à une trop grande centralisation de la gestion par un noyau dur au sein du Ministère au début de l’épidémie. Aussi, il y a eu une concentration des moyens au sommet au détriment des districts sanitaires. Les pétitions et sorties publiques de plusieurs segments du secteur de la santé réclamant leur implication dans la gestion de la pandémie en sont la preuve. La nébulosité dans l’octroi des marchés d’aides alimentaires, des équipements de santé et l’étirement des délais de distribution (prévus en 15 jours ils ont duré, finalement, plus de 4 mois) constituent des preuves irréfutables de mauvaise gestion de la pandémie. Au plan de la communication, le manque de cohérence avec des messages contradictoires, comme par exemple les marchés restent ouverts alors que les mosquées sont fermées, ont fait le lit du déni, du rejet, de la stigmatisation voire de la défiance. Aussi, le fait que le président de la République demande aux Sénégalais d’apprendre à vivre avec le virus est assimilable à une démission, un abandon, une désertion du général en rase campagne et sa capitulation devant la Covid19. Enfin au plan sanitaire, on est confronté à une multiplication et à une accélération des cas : exemple le nombre de morts enregistré en juin dépasse celui des 3 mois précédents. La gestion de la covid-19 a mis en exergue les insuffisances des structures et moyens sanitaires : les structures hospitalières ont été vite débordées. Ce qui a donné lieu à l’ouverture de nouveaux lieux de prise en charge extra hospitalière. L’aggravation de cette situation a conduit, récemment, à l’instauration d’une prise en charge domiciliaire.
Enfin, le ministère de la Santé se montre incapable de réaliser les objectifs qu’il s’était lui-même assignés : il prévoyait de réaliser 4 000 tests / jour alors qu’il peine toujours à atteindre le nombre de 1 500 /jour.
«JE SUIS POUR DONNER LA TERRE À CELUI QUI LA CULTIVE»
Le leader du parti de l’Action pour la citoyenneté et le travail a donné sa position sur le litige foncier opposant les populations de Ndingler à l’homme d’affaires Babacar Ngom de la Sédima
Le leader du parti de l’Action pour la citoyenneté et le travail (Act) a donné sa position sur le litige foncier opposant les populations de Ndingler à l’homme d’affaires Babacar Ngom de la Sédima. En direct hier, mardi 21 juillet, sur sa page Facebook, Abdoul Mbaye a estimé que la terre doit servir à l’économie. Il a toutefois précisé que non seulement, il suffit simplement d’un bail et non d’un titre foncier, mais aussi qu’il faut l’implication des populations locales, lors de la mise à disposition des terres.
Le foncier, on en parle encore. Cette fois-ci, c’est le président du parti Action pour la citoyenneté et le travail (Act) qui met les pieds dans le plat pour se prononcer sur le litige foncier qui oppose le Président directeur général de la Sédima, Babacar Ngom, aux populations de Ndingler pour une superficie de 225 hectares. En direct hier, mardi 21 juillet, sur sa page Facebook dans un format qu’il a nommé «discussion autour du Café», l’ancien Premier ministre a tout d’abord rappelé la position du parti concernant le littoral sénégalais. Et c’est pour dire «qu’au-delà de Dakar, il y a un problème foncier sur tout le territoire du Sénégal».
Ainsi donc, concernant cette affaire dans laquelle l’Etat est intervenu pour demander à Babacar Ngom d’arrêter les travaux sur ledit site, afin de permettre aux populations de cultiver cet hivernage, Abdoul Mbaye s’est voulu clair. «Le foncier, les terres doivent servir à l’économie, à l’agriculture. Moi je suis pour le principe qu’on donne la terre à celui qui la cultive. On ne peut pas laisser en jachère des terres des années sans culture, alors qu’on peut créer de la richesse dessus», a-t-il estimé.
Pour autant, l’ancien Premier ministre pense qu’il n’est pas question de laisser les populations à elles même. Pour lui, «il faut réfléchir aux moyens de compenser ceux qui prétendront au droit de propriété». Allant plus loin, il a posé une réflexion sur le pourquoi de la transformation du bail en titre foncier. Il pense en fait que «ce qui est anormal, pourquoi transformer une mise à disposition des sols en titre foncier ?».
En effet, il est d’avis qu’il ne faut pas embêter une société comme la Sédima, «qui fait du bon travail par ailleurs, qui veut aller au-delà pour contribuer au développement de la culture du Sénégal». Pour autant, il estime que ladite société aurait pu se contenter d’un bail et non passer à l’état de titre foncier.
Concernant d’ailleurs la mise à disposition des terres, Abdoul Mbaye pense qu’il faut «absolument associer les populations locales». «Quand je dis populations locales, ce ne sont pas seulement les conseillers municipaux ou les commissions municipales chargées des questions foncières, parce que tout se passe à ce niveau. Il faut ce qu’on appelle la démocratie directe. On appelle les jeunes, les femmes et on pose le problème selon nos traditions de “penc“», a-t-il précisé. Ce qui permettrait, à son avis, d’éviter les litiges futurs tout en sauvegardant la production.
Le président de l’Act a, par ailleurs, rappelé que le président Macky Sall avait posé les «bonnes questions en 2012», en décidant de mettre sur pied une commission en charge des questions foncières. Hélas, s’est-il désolé, tout a été abandonné pour revenir aux anciennes combines.
136 NOUVELLES CONTAMINATIONS, 3 DÉCÈS RAPPORTÉS CE MERCREDI
Faisant le point sur la situation du jour, Dr Ndiaye a signalé que parmi les personnes infectées figurent 101 cas suivis par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, 35 cas issus de la transmission communautaire.
Dakar, 22 juil (APS) - Le Sénégal a enregistré mercredi 136 nouveaux cas de coronavirus, 3 décès supplémentaires et 64 guérisons.
Ces 136 nouvelles infections ont été détectées sur un échantillon de 1244 tests, au cours des dernières 24h, soit un taux de positivité de 10, 93 %, a précisé le directeur de la Prévention au ministère de la Santé, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Faisant le point sur la situation du jour, Dr Ndiaye a signalé que parmi les personnes infectées figurent 101 cas suivis par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, 35 cas issus de la transmission communautaire.
Ces cas communautaires sont répartis entre Dakar (20), Thiès (05), Mbour (03), Ziguinchor (02), Kaolack (01), Rufisque (01), Saint-Louis, (01), Thionck-Essyl (01) Touba (01).
El Hadj Mamadou Ndiaye a indiqué que 3 nouveaux décès liés à la Covid-19 ont été enregistrés mardi, tandis que 39 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Il a annoncé que 64 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. L’état de santé des autres patients est stable.
A la date d’aujourd’hui, le Sénégal comptabilise 9121 cas de covid-19 dont 6108 guéris, 177 décès et 2835 sous traitement dans les différents centres de traitement.
DES SUJETS SE RAPPORTANT À LA PANDÉMIE DE COVID-19 À LA UNE
Dakar, 22 juil (APS) – Le bilan de l’opération de distribution des vivres aux populations impactées par la pandémie de Covid-19 et la situation épidémiologique sont entre autres sujets abordés par les quotidiens reçus mercredi à l’APS.
Le Témoin souligne que le ministre du Développement communautaire Mansour Faye est "totalement satisfait" du bilan de l’opération de distribution des vivres aux populations impactées par la pandémie de Covid-19.
Le quotidien Kritik rapporte que sur les 69 milliards de francs Cfa de cette aide d’urgence, "Mansour Faye économise 8,2 milliards".
’’Le compte est bon pour Mansour Faye malgré les difficultés inhérentes à ce genre d’opération, +la plus grande jamais réalisée au Sénégal+, le ministre du Développement communautaire (…) a réussi le pari de boucler le programme dans les délais", écrit le journal.
’’Chiffres, montants et acteurs, tout a été dit sur cette opération d’aide pour laquelle le ministre de tutelle a économisé 8,2 milliards de francs CFa de l’enveloppe initiale de 69 milliards", selon Kritik.
Le Soleil met en exergue "l’exercice de transparence" du ministre Mansour Faye avec des chiffres à l’appui.
Concernant la situation épidémiologique, Vox Populi constate que Dakar est "dans l’œil du cyclone". "Plus de 6000 cas de coronavirus sont recensés dans la région dont 56% dans les 19 communes du département de Dakar", selon le journal.
Abordant la gestion de la pandémie, Le Quotidien parle d’"opacité maladive". Selon le journal, "il est difficile de se forger une opinion sur le niveau de pénétration de la maladie dans ce pays, où le relâchement est total depuis la levée des mesures restrictives. Car les autorités médicales ont décidé de tout confiner dans les centres de traitement des épidémies".
L’Observateur note qu’"avec l’augmentation des cas de coronavirus, beaucoup de Sénégalaises n’honorent plus les rendez-vous dans les services de maternité-gynécologie obstétrique des hôpitaux. Un abandon des soins qui peut engendrer d’énormes risques chez les femmes enceintes".
Au sujet des conséquences de cette pandémie toujours, Enquête s’intéresse à la situation de l’Ile de Gorée, "coupée du monde depuis 4 mois" à cause des mesures de restrictions imposées par la Covid-19.
’’Si le Coronavirus n’a pas encore posé ses valises à Gorée, il y a tué plus de 95% des activités génératrices de revenus. Dans la dignité et le confinement, l’Ile-mémoire, patrimoine mondial de l’humanité, vit la pire crise économique de son histoire", écrit Enquête qui affiche à la Une : "Gorée au bord du gouffre".
A la date d’aujourd’hui, 8985 cas positifs de Covid-19 ont été officiellement déclarés dans le pays dont 174 décès et 2766 patients encore sous traitement dans les différents centres dédiés à la maladie.
L’As signale que le Forum civil "remet en cause la crédibilité de l’Inspection générale d’Etat (IGE)". "Une semaine après la publication des rapports 2017, 2018 et 2019 sur l’état de la gouvernance et la reddition des comptes, l’IGE est vivement critiquée par le Forum Civil. Birahim Seck et ses camarades relèvent ainsi de nombreux manquements dans le travail de l’organe de contrôle", écrit le journal.
Selon le quotidien, l’ONG déplore "la violation de la loi et du principe de l’imputabilité, la rupture d’égalité", l’absence dans les trois rapports d’informations sur le PRACAS, le PUDC, le PRODAC, le programme de bourses familiales, l’autoroute Ila Touba, le Building administratif.
Le journal Source A souligne que l’attribution du marché des centres régionaux de contrôle technique des véhicules "fait grand bruit".
"Elle n’est pas encore rendue effective et officielle. Mais l’attribution du marché des centres régionaux de contrôle technique des véhicules fait déjà grincer des dents dans le secteur des transports terrestres", écrit la publication qui pointe du doigt un ’’problème de sincérité" dans l’appel d’offres.
Selon le journal, "les postulants n’ont aucune possibilité de faire recours en cas de contestation des résultats et il n’est nullement mentionné la date d’ouvertures des plis".
Sud Quotidien aborde la campagne agricole et note que les agriculteurs, les opérateurs et l’Etat sont "à couteaux tirés". "Au niveau de certains milieux paysans, les producteurs, partenaires et autres déplorent la qualité et la quantité des semences d’arachides distribuées pour la campagne agricole de cette année (…)", écrit Sud.
L'AVENIR INCERTAIN D'IBK
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, est aujourd’hui le capitaine d’un bateau ivre, menacé d’être emporté par une tempête qu’il a lui même générée
Le Monde Afrique |
Cyril Bensimon |
Publication 21/07/2020
Quatre chefs d’Etat africains sont attendus à Bamako, jeudi, pour tenter d’arracher un accord entre le pouvoir et les contestataires.
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK »), est aujourd’hui le capitaine d’un bateau ivre, menacé d’être emporté par une tempête qu’il a lui même générée. Depuis son accession à la tête de l’Etat en 2013 puis sa réélection en 2018, « IBK » a déjà subi des épisodes de contestation, suscités notamment par l’absence de progrès dans le conflit au nord du pays ou les tueries à répétition qui endeuillent le centre. Jamais, cependant, son pouvoir n’avait semblé aussi fragilisé.
Jeudi 23 juillet, une nouvelle délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), composée cette fois de quatre chefs d’Etat en exercice – Côte d’Ivoire, Ghana, Niger et Sénégal – devrait se rendre à Bamako pour tenter d’arracher une solution aux acteurs de la crise et sortir le pays de l’impasse actuelle. La tâche s’annonce ardue, même si les opposants ont décrété, lundi soir, une trêve de la mobilisation jusqu’à la fin du mois.
Pour permettre aux médiateurs, conduits par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, de rechercher une issue, l’imam Mahmoud Dicko et les leaders du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avaient offert la semaine passée un répit au régime, en annonçant le report de la mobilisation prévue vendredi en mémoire des 11 à 23 victimes, selon les bilans, tuées lors des manifestations du 10 au 12 juillet. Mais, avant même la fin des cinq jours de discussions, le plan de la Cédéao a été rejeté par les protestataires, qui ont relancé leurs appels à « la démission d’“IBK” » et à « la désobéissance civile ». Quelques barrages sont timidement réapparus lundi 20 juillet à Bamako, la capitale, pour signaler que la colère ne s’est pas dissipée.
« Le chef de l’Etat a verrouillé tout le système politique »
« La Cédéao est venue avec un schéma arrêté dans le seul but de sauver le soldat “IBK”. Avec les élections qui se préparent en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Burkina Faso ou au Niger, les pouvoirs de la région ont peur de voir leur peuple dans la rue et que le Mali leur serve d’exemple », s’offusque Choguel Maïga, l’un des chefs politiques du M5-RFP, mouvement hétérogène où se retrouvent d’anciens ministres d’« IBK », comme M. Maïga, des membres de la gauche révolutionnaire, des acteurs économiques, des militants de la société civile et des religieux. Davantage préoccupé par l’évolution sociétale du Mali sur le temps long, l’imam Mahmoud Dicko n’est pas directement membre de cette coalition, mais il joue ici le rôle d’autorité morale et de mobilisateur des foules. Soumis à des pressions contradictoires entre une base qui s’est durcie après la répression des forces de l’ordre et des diplomates qui l’incitent à poursuivre les négociations autour d’un gouvernement d’union nationale, ses prochains messages pourraient être décisifs pour la suite du mouvement.