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29 avril 2025
Politique
LE CONFLIT CASAMANÇAIS, UN FARDEAU POLITIQUE ET SÉCURITAIRE POUR L'ÉTAT
En trente-huit ans, aucun président n’a réussi à mettre un terme à la rébellion séparatiste. Retour en deux épisodes sur la plus vielle guérilla du continent
Le Monde Afrique |
Mariama Darame |
Publication 20/07/2020
Robert Sagna en est convaincu, « la paix est imminente en Casamance. » Selon l’ancien ministre et député-maire de la ville de Ziguinchor, le président sénégalais Macky Sall a les moyens de mettre un terme au plus vieux conflit d’Afrique. « Il m’a encore dit récemment qu’il était pressé de voir cette affaire se terminer », confie l’ancien édile.
Il serait temps. Le conflit qui oppose l’Etat sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques casamançaises (MFDC), groupe rebelle favorable à l’indépendance de la Casamance, dure déjà depuis trente-hui ans. Une guerre oubliée qui a commencé en décembre 1982 par la répression des manifestations à Ziguinchor, suivie du départ pour le maquis de milliers de jeunes hommes armés de pioches, de lances et de machettes.
Le problème serait-il vraiment en passe de se résoudre ? Tout le monde ne partage pas l’optimisme de Robert Sagna, loin s’en faut. « Le processus piétine malgré les espoirs du début », déplore l’actuel maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Le conflit pèse sur les épaules du chef de l’Etat comme il a pesé sur celles de ses prédécesseurs.
Pourtant, à ses prémices, dans les années 1980, Abdou Diouf espère en venir à bout rapidement. Il mise sur la répression militaire contre les sécessionnistes. Une erreur funeste, selon Ibrahima Gassama, spécialiste du conflit casamançais. « Si les manifestants avaient été écoutés quand ils exprimaient leurs colères, il n’y aurait pas eu toutes ces violences », estime le journaliste.
Sentiment d’abandon
Le sentiment d’abandon est très fort dans cette langue de terre du sud du Sénégal. Le manque d’infrastructures et les conflits fonciers entre autochtones et habitants du nord du pays alimentent la défiance. Une colère aggravée par le déploiement de l’armée, les combats et la destruction de nombreux villages. Aujourd’hui encore, 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté
Quand Abdoulaye Wade arrive au pouvoir en 2000, la situation s’est complètement enlisée. Il a promis, pendant sa campagne, de résoudre le problème en cent jours. Elu, il fait du dossier une affaire personnelle. Au point d’exclure tous les acteurs internationaux déjà impliqués dans les négociations avec la rébellion. « Wade prêchait faux, déplore aujourd’hui Robert Sagna, le conflit était internationalisé. La Guinée-Bissau et la Gambie étaient très impliquées. Elles abritaient les rebelles et leur fournissaient même des armes. »
MACKY SALL N'A AUCUNE VOLONTÉ DE METTRE FIN AU DÉTOURNEMENT DES DENIERS PUBLICS
Les scandales révélés par l’IGE viennent s’ajouter à ceux liés au pétrole et au gaz, au foncier, aux licences de pêche, aux gazelles Oryx... La boulimie des tenants du pouvoir n’épargne plus aucune ressource - DÉCLARATION DE LA LD-DEBOUT
SenePlus ci-dessous, la déclaration de la Ligue Démocratique Debout (LD-Debout), reçu ce 20 juillet 2020, relative à la situation sociopolitique nationale.
« Réuni en session ordinaire le 18 juillet 2020, le Secrétariat Exécutif National (SEN) de LD Debout a examiné les rapports 2016, 2017, 2018 et 2019 récemment présentés par l’Inspection Générale d’Etat (IGE) au Président de la République.
Le SEN est choqué de constater que le régime du président Macky Sall continue de spolier l’argent du contribuable et les ressources publiques.
A cet égard, La LD Debout s’indigne particulièrement :
des scandales liés à l’organisation du XVe Sommet de la Francophonie en 2014, où plus de 66 milliards de nos francs ont été distribués en entente directe aux « amis » turcs, français et belges, au détriment de nos entreprises nationales ;
de l’abandon de créances, sans aucune base légale, d’un montant de 8 milliards par le Collège de l’ARTP au profit d’un opérateur téléphonique.
Plus grave encore, le classement sans suite des rapports de l'IGE - sauf quand il est question de saisine partisane du parquet, comme cela a été le cas avec la caisse d'avance de la mairie de Dakar - donne la preuve que Macky Sall n’a aucune volonté de mettre fin à l'impunité et au détournement des deniers publics. Au demeurant, la LD Debout s’étonne que ces derniers rapports sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes ne mentionnent aucunement des problèmes sur la gestion de cette caisse d’avance qui avaient été mis en épingle par le régime de Macky Sall.
Dans la suite logique d' une politique de prévarication aux antipodes de l'éthique et de la morale, les scandales révélés par l’IGE viennent s’ajouter à ceux liés au pétrole et au gaz, au foncier, aux licences de pêche, aux gazelles Oryx...
Décidément, la boulimie des tenants du pouvoir n’épargne plus aucune ressource, ni de la terre, ni du sous-sol, ni de la mer, ni de la faune. Ces néo-libéraux tropicaux sont décidés à faire une razzia systématique sur toutes les richesses de notre pays pour s'enrichir et enrichir leurs familles, leurs amis et autres inconditionnels.
Pendant ce temps les Sénégalaises et les Sénégalais sont privés, dans leur écrasante majorité, du minimum décent et survivent dans la précarité.
Pour la LD Debout, il appartient au peuple souverain d'exiger l'arrêt de la soustraction frauduleuse ainsi que la dilapidation de l’argent public et des ressources du pays. DOY NA !
Dans ce sens, la LD Debout soutient, et sans réserve, la lutte engagée par les plateformes citoyennes et encourage tous les militants et sympathisants du parti, mais aussi tous les démocrates soucieux de l'avenir de notre pays, à la mobilisation contre cette race de prédateurs qui n'épargnent rien.
La LD-Debout lance un appel pressant aux patriotes pour une fédération de toutes les initiatives et de toutes les forces vives de la nation, notamment les partis progressistes, afin d'intensifier le combat contre les dérives de l'APR, de son chef et de ses alliés.
Sur le registre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, le SEN se félicite du travail remarquable des personnels de santé, les encourage à persévérer dans l"effort pour vaincre la maladie, et rappelle le peuple à la vigilance. La LD Debout salue la mémoire de toutes les personnes décédées du coronavirus, présente ses condoléances à leurs familles et souhaite un prompt rétablissement aux malades. »
MACKY SALL EN MÉDIATION AU MALI
Le chef de l'Etat se rend jeudi à Bamako, en compagnie de ses pairs, Alassane Ouattara de la Côte d'Ivoire, Mahamadou Issoufou du Niger et Nana Akufo Addo du Ghana, pour tenter de trouver une issue à la crise sociopolitique qui secoue le pays d'IBK
Les présidents de quatre pays d'Afrique de l'Ouest se rendront jeudi à Bamako pour tenter de trouver une issue à la crise socio-politique que traverse le Mali, après plusieurs semaines de contestation du pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Mahamadou Issoufou (Niger), Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire), Macky Sall (Sénégal) et Nana Akufo-Addo (Ghana) "sont attendus jeudi à Bamako", a déclaré à l'AFP un responsable de la présidence malienne sous le couvert de l'anonymat.La durée de cette mission n'a pas été précisée.
Lundi, alors que quelques barricades érigées dans les faubourgs de Bamako par des opposants au président Keïta, alias "IBK", ont été rapidement démantelées par les forces de l'ordre, les pourparlers diplomatiques se sont poursuivis en coulisses.
L'imam Mahmoud Dicko, sorte d'autorité supérieure, à la fois politique et spirituelle de la contestation, a reçu en fin d'après-midi les ambassadeurs au Mali de la France, des Etats-Unis et de l'Union européenne, a-t-on appris de sources diplomatiques.
L'imam, l'une des personnalités les plus influentes du pays et bête noire du régime, a déclaré aux diplomates que les portes du dialogue n'étaient pas fermées mais que la gouvernance au Mali devait radicalement changer, selon des participants à la rencontre interrogés par l'AFP.
- Montée en puissance -
La venue à Bamako en fin de semaine des quatre chefs d'Etats marque la montée en puissance de la médiation menée depuis des semaines par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont la présidence tournante est actuellement assurée par le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Jusqu'ici, les efforts diplomatiques de l'organisation ouest-africaine n'ont pas permis d’apaiser une situation qui inquiète les partenaires du Mali, pays pauvre confronté depuis des années à des violences multiformes, notamment jihadistes et intercommunautaires, malgré la présence de forces françaises, africaines et de l'ONU.
Les pourparlers menés de mercredi à dimanche à Bamako par une délégation de diplomates et d'experts, conduite par l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan, n'a pas permis d'aboutir à une solution de consensus.
La mission a recommandé la mise sur pied "de toute urgence" d'un gouvernement d'union nationale, comme l'a déjà suggéré le président Keïta, et la nomination d'une nouvelle Cour constitutionnelle chargée d'examiner en priorité le litige électoral autour des résultats des législatives de mars-avril, considéré comme l’élément déclencheur de la crise actuelle.
Mais ces recommandations se sont heurtées, avant même leur publication officielle, au refus des dirigeants du M5-RFP, alliance hétéroclite de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile à l'origine des manifestations contre le pouvoir, qui réclame en priorité le départ du président Keïta.
Or, les envoyés de la Cédéao, s'ils prônent un partage des responsabilités gouvernementales entre la majorité présidentielle, l'opposition et la société civile, ont souligné dans leur communiqué qu''aucune forme de changement non constitutionnel d'accession au pouvoir ne sera acceptée par la Cédéao".
- "Dialogue pas rompu" -
La médiation a produit "des résolutions importantes", avait estimé dimanche Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cédéao."Malheureusement, nos frères du (...) M5 n'ont pas accepté ce plan, mais le dialogue n'est pas rompu.Nous allons continuer à travailler", avait-il confié à l'AFP.
Au pouvoir depuis 2013, le président Ibrahim Boubacar Keïta est massivement contesté dans la rue depuis juin.
Au climat d'exaspération nourrie depuis des années par l'instabilité sécuritaire dans le centre et le Nord du pays, le marasme économique ou une corruption jugée endémique, est venue s'ajouter l'invalidation par la Cour constitutionnelle d'une trentaine de résultats des législatives.
Le 10 juillet, la troisième grande manifestation contre le pouvoir à l'appel du M5-RFP, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012, qui ont fait au moins 11 morts.
Les dirigeants de la Convergence des Forces républicaine (CFR), proche du pouvoir, se sont dits lundi "d'accord avec les recommandations de la Cédéao".
Le Comité stratégique du M5-RFP, l'instance dirigeante de la contestation, a pour sa part tenu une réunion dont les conclusions n'étaient pas encore connues lundi en début de soirée.
par Amadou Tidiane Wone
COVID-19,TOUCHÉ MAIS PAS COULÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons vécu, mon épouse et moi, la maladie dont tout le monde parle. Une vingtaine de jours pendant laquelle on apprend que des patients traînent des pathologies sévères pendant des années avec une forte envie de mourir
Chroniqueur, animateur de blogs, pour ne pas dire web activiste, j'ai un devoir de transparence, au moins à l’endroit de mes quelques dizaines de milliers de « followers », terme désormais consacré. Ainsi que vis-à-vis de ma famille de plus en plus élargie. Mais aussi de tous ces amis virtuels devenus si proches, et de tous ceux qui ne reçoivent plus mes réactions ni par mail, ni par tout autre support électronique depuis plus d’un mois.
Alors oui ! Mon épouse et moi rendons profondément Grâces à Allah qui nous a soumis à une épreuve qui aurait pu être fatale : le face à face physique, douloureux, incertain et hors de contrôle avec le virus de la Covid 19 qui s’est introduit, à notre insu et contre notre gré, dans notre organisme.
Nous avons vécu la maladie dont tout le monde parle. En toute ignorance, le plus souvent. Hélas ! Ce qui contribue à brouiller les messages simples qui auraient pu aider à une prise en charge communautaire de la pandémie.
Forte envie de vivre mieux
Nous sommes, quant à nous, ressortis du sombre tunnel de la maladie avec une forte envie de vivre mieux le dernier versant du cours normal d'une existence : naître, grandir, vieillir, mourir… Sauf accident, c'est la marche normale d'une vie. Mais je me suis rendu compte, et je le partage avec tous ceux qui me lisent aujourd’hui, que chaque jour de la vie est une page blanche ouverte. A remplir. Avec de la volonté, du désir et surtout une bonne définition des priorités. La société et ses convenances peuvent vous entraîner vers des chemins de traverse, vous fixer un rôle et vous figer dans un quant à soi qui n'est pas vous ! Réveillez-vous ! Vous n’êtes peut-être pas celui que la société veut faire de vous. Vous valez sûrement mieux !
Et c’est pour moi la fonction essentielle de cette maladie telle que je l'ai vécue : je suis remonté à la surface avec des souvenirs d'enfance épurés, ordonnés et énergisants. Ils m’imposent d'aimer ce qu'il me reste de temps à vivre. De redéfinir de nouvelles priorités axées sur la famille, les amis et la qualité de la vie. Se rendre utile. Sans contrepartie. Parce que j'ai déjà reçu un supplément de vie incommensurable. Ne pas se laisser chosifier par le regard des autres. Vivre en essayant de procurer de la joie à ceux que l'on aime. Parce que la montre tourne et que nul ne sait à quel moment elle va s’arrêter.
Reconnaissances
Et d'abord, chapeau bas à l’armée de résistance sénégalaise contre l’envahissement du virus Covid19 ! Respect et admiration sans limites pour des représentants éminents du corps médical sénégalais. Hommage au Professeur Moussa Seydi et à ses collaborateurs dévoués et engagés plus particulièrement au plateau de l’hôpital Aristide Le Dantec où nous avons été pris en charge de bout en bout. Merci, du fond du coeur au Docteur Attoumane Faye, du service de Médecine interne, mais aussi responsable du plateau Covid19 de l’hôpital A. Le Dantec, notre médecin traitant. Celui qui a accompagné, tant au plan physique, psychologique que… spirituel ( !) notre rémission progressive. Avec le sourire, l'humour et la joie de vivre communicative en prime. La médecine dans toute sa splendeur !
Coup d’oeil dans le rétroviseur
C’est après quelques évanouissements que j'avais été conduit à la Clinique SOS CARDIO du Docteur Ousmane Dieye pour, vraisemblablement, une exploration cardiaque. Et c'est de là que commence à se dérouler, sous mes pieds, une chaine de compétences, d’empathie et de « sénégalité" dont je souhaite vous faire l’économie. Parce que cela fait du bien de dire bravo à ceux qui suent, sang et eau, pour sauver des vies au quotidien. Ni par esprit de flagornerie ni par flatteries intéressées. Il s’agit juste d'un profond cri de coeur de reconnaissance et… de fierté à l'endroit de médecins sénégalais qui, du secteur privé comme du secteur public, ont déployé une chaine de savoirs, d’initiatives et de performances, qui nous a entraîné, mon épouse et moi-même, hors du fond du tunnel de la maladie. Et au bout de tant d'efforts, de jours et de nuits de souffrance indescriptible, ces mots libérateurs aux allures de sentences divines : « tous vos tests sont revenus négatifs… Vous êtes hors de danger. La phase post-hospitalière qui s'en suit va être plus efficiente à domicile. Vous ne représentez aucun risque pour vos proches, mais respectez les mesures barrières : port du masque, distances réglementaires et tout devrait bien se passer! ». Renaissance ! Sortie du couloir de la mort décrit avec des mots uniques par feu l’Ambassadeur Abdou Latif Gueye dont la voix m'a parfois rassuré dans les dédales sombres du tunnel…
Merci à mon frère, le Professeur agrégé de santé publique Issa WONE qui s'est oublié et mobilisé pour traduire en mots accessibles le langage parfois ésotérique des spécialistes ! Sa part est énorme dans notre guérison !
Merci à l’infirmière, Mariéme, de la Clinique SOS Cardio, le visage des prescriptions salvatrices du Docteur Dieye et de son staff. Celle qui prend les constantes et les humanise… Je vous raconterai à son sujet les anecdotes qui me marqueront pour le reste de ma vie. Elles sont formidables les infirmières, aux prises avec la douleur d'individus multiples, différents, d'humeurs inégales. Pour une durée non déterminée, ces personnels absorbent et amortissent des peines, des souffrances qui leurs sont pourtant étrangères. Merci Marieme !
Jusque là, il ne s'agissait que d'arythmie cardiaque et de l’éventualité de la pose d'un pacemaker….
Le basculement dans l’univers de la Covid s’opère en un retour de visite préopératoire grâce à la perspicacité du Docteur Niasse de la Clinique Les Madeleines. Il a distingué les premières traces de lésions suspectes à son scanner. Avec gentillesse et doigté, il m'a préparé à l’inconnu…
Retour à la case cardio et…Branle bas de combat : premier signal, le changement de physionomie de mon infirmière désormais en tenue de rigueur pour le traitement des malades Covid. Et pourtant, je distinguais dans son regard en allant vers l’ambulance toute sa volonté de me rassurer avant ce saut vers l'inconnu. Heureusement que mon épouse avait une forme plus asymptomatique de la maladie. Elle finira par me gérer à 100 % lorsque je descendais au fond du tunnel…. Elle me tiendra d'une main ferme à toutes les étapes. Des plus sombres aux plus lumineuses. Pour le meilleur et pour le pire m’avait-elle promis il y ‘a plus de 30 ans… Merci.
Et ce séjour en apesanteur dans les structures du Docteur Attoumane Faye. La maladie dans sa profonde douleur. L’appel de la mort. La résistance de la vie. Une vingtaine de jours coupé du monde, pendant laquelle on apprend que la maladie n'a rien à voir avec la mort ! Que de patients traînent des pathologies sévères pendant des dizaines d’années avec une forte envie de mourir et qui vivent pourtant ! Combien traversent en un clin d’oeil les affres d’une maladie sévère et qui en ressortent avec une nouvelle rage de vivre, une reconnaissance sans bornes pour le Maitre de toute vie.
Sortie de l’hôpital après une opération de désinfection totale de tous nos habits, de tous nos objets. Ainsi que de nos personnes. Aucun virus ne doit nous suivre.
Retour à la vie, retour à la maison ! Ma nièce le Docteur Marième Ciré Ly directrice de la Clinique A-Z Cardio ainsi que son infirmière Maimouna prennent en charge mon problème cardiaque, les soins infirmiers, l’encadrement psychologique subséquent. Elle a pris le relais, en toute confraternité et en toute complicité, du Docteur Kadia Ba qui m'a opéré avec succès et placé la petite pile qui améliore notablement mon confort vital. Elle a pris un gros risque. Elle a opéré un patient à haut risque ! Elle et ses collègues savent dans quelles circonstances …Merci !
Et enfin, d'apparence si fragile mais d'une puissance mentale au dessus de la moyenne, le Professeur Maimouna Ndour Mbaye, chef du service de diabétologie de l’hôpital Abass Ndao. Elle a pris en charge le rééquilibrage de mon autre comorbidité fortement mis a mal par la prise de médicaments prioritaires dans la gestion de la maladie. Il fallait désormais mettre de l'ordre, restaurer les équilibres, ramener l'organisme à naviguer sur des eaux plus calmes.. Chaque jour qui passe est devenu une conquête, la prise de nouvelles positions pour y installer des lignes avancées contre les ennemis invisibles…
Merci à tous ces éminents praticiens car, chaque jour, je mesure le fossé entre la science et l’ignorance, la différence que font des dizaines d’années d’études et d’expérience…
Merci au chef de service de pneumologie de l’hôpital Fann qui m'a examiné de fond en comble après mes premiers jours de convalescence pour s’assurer et nous rassurer que « tout allait bien » . Décidément diront certains ! Eh bien oui Encore une nièce, Le professeur Nafi Oumar Toure Badiane.. Je confonds dans ces remerciements son personnel médical, Fatimata et Fatou qui ont su solliciter et trouver des veines passablement éprouvées depuis plus d’un mois…
Merci à mon ophtalmologue, le Professeur Pape Amadou Ndiaye qui a eu la délicatesse de prendre des nouvelles régulières de mon état de santé. Là où le malade n'est pas qu'une fiche ou un numéro d'ordre mais un être de chair et de coeur.
Et enfin depuis ma sortie de l’hôpital et quelques jours de repos, je suis entre les mains de Ousseynou Faye, kinésithérapeute. Responsable du cabinet « Mon Kiné »… Il m'apprend, au jour le jour la réappropriation de mon corps, la coordination des mouvements. La réconciliation de la respiration avec les fonctions vitales essentielles… J'attends avec impatience nos séances matinales. Car elles éclairent, sous un jour nouveau, la beauté simple de la vie en soi et autour de soi. Même sans un sous en poche. La vie n'a pas de prix !
J’en aurai ennuyé certains… Mais je tenais surtout à partager un plaidoyer après ce chapelet de reconnaissances détaillées. Je le devais à chacun et à chacune de ces personnes formidables qui allient leurs vies de familles et leurs multiples obligations à la prise en charge de milliers de détresses humaines. Mon rêve est que chaque sénégalais puisse bénéficier un jour de la plénitude des compétences des professionnels sénégalais de la santé. Cela a un prix et sûrement des coûts. Mais il n'y a rien de plus important que la santé ! Surtout lorsque le savoir-faire est à portée de main. Mobilisons des moyens conséquents pour équiper nos hôpitaux et nos structures de santé. Donnons-nous les moyens de rapatrier les meilleures ressources humaines de la diaspora. Mettons les moyens qu'il faut, la où il faut ! Alors le Sénégal pourrait prétendre à une place de choix sur l’échiquier du tourisme médical international. Imaginez les effets d’entraînement sur tous les autres secteurs d’activités…
Voilà ! J'ai voulu témoigner de ce que j'ai vécu. Et partager quelques pierres précieuses glanées dans les bas-fonds. En espérant que cela puisse avoir une quelconque utilité, pour quelqu'un. Quelque part.
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
LE TEMPS, ANGOISSE DES DICTATEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - S’éterniser au pouvoir, oui, mais pour quels résultats ? Quel espoir pour demain ? L’exercice du pouvoir devient dérisoire quand la seule raison est la satisfaction de l’ambition, toujours folle, d’un égo hypertrophié
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 20/07/2020
« Le temps sera le maître de celui qui n’a pas de maître » (proverbe arabe)
L’horloge de la vie, indifférente, inusable, tourne. Elle égrène pour l’homme le temps insaisissable, forme achevée de son impuissance.
Le temps est la terreur des dictateurs car il leur indique que tout a une fin. Et les ramène à leur statut de simple mortel. Alors, pour eux, le sablier devient signe d’angoisse et symbole de terreur. Il leur rappelle constamment que la fin, inéluctablement, se rapproche. C’est la clepsydre, ce vieil instrument qui servait à mesurer la durée d’un évènement.
Au fil du temps, se fait le tri des promesses et des réalisations dans les gouvernances. C’est bien lui qui révèle la démagogie des dirigeants dont les programmes alléchants n’étaient pas réalisables au regard des possibilités du pays, à commencer par les moyens financiers et les ressources humaines limités.
Atteints de cette maladie incurable provoquée par un virus indétectable, sévissant dans le monde entier, ceux qui veulent s’éterniser au pouvoir ont le temps comme autre adversaire incorruptible et insaisissable.
Ni le tripatouillage des constitutions, ni le trucage des élections, ni le renouvellement des mandats à la « demande générale » des « masses reconnaissantes » n’arrêtent sa marche inexorable. Le temps qui passe est encore plus fatal aux boulimiques du pouvoir qui réalisent, plus que quiconque, que l’éternité n’est pas de ce monde.
Adeptes de la navigation à vue, l’ambition personnelle est leur boussole et l’égo surdimensionné leur mesure. Le désir suprême qui les habite se limite à rester au gouvernail qui devient ainsi un moyen et une fin en soi. Toute leur gesticulation vise cet objectif ultime et rappelle le serpent hégélien qui se mord la queue.
De fait, tout s’organise autour d’eux pour justifier une seule finalité, le maintien du dictateur dans son fauteuil.
Ainsi, le choix des « conseillers » courtisans, des membres du gouvernement, l’élaboration de l’organigramme du parti, les candidatures aux élections générales, les options de la politique intérieure, les priorités diplomatiques, le bâton pour l’opposition, la carotte pour les hauts fonctionnaires, la mise au pas de la presse, la corruption de l’élite, le musèlement de la société civile, les attentions en espèces sonnantes et trébuchantes envers les notabilités, les leaders d’opinion ayant pignon sur rue ou tapis dans l’ombre, la sélection des derniers visiteurs du soir, ne sont que les signes permanents de cette entreprise.
En plus de la peur qu’ils inspirent aux cadres maintenus dans le besoin, les dictateurs ont approprié de nouveaux outils pour se maintenir. Ainsi, la famille est mise à contribution, l’ethnie privilégiée, les religions manipulées, les médias sous coupe réglée.
Le Grand Timonier, le Guide suprême, l’infaillible Père fondateur, le Leader Bien-Aimé, le Génie infaillible, en quête permanente de prétextes, de faux fuyants, englué dans des atermoiements pour retarder l’échéance, se trouve face au temps, l’impitoyable maître qui veille. Les conseillers courtisans du chef n’ont de cesse de rappeler un programme à achever, un projet en cours, une réalisation à inaugurer, une première pierre à poser, une visite officielle à effectuer, un homologue à accueillir, etc. pour justifier son maintien. En plus, le peuple ne lui demande-t-il pas spontanément de continuer la tâche dont lui seul est capable de supporter le poids ? Sans oublier que le pays est sous la menace des terroristes, des sécessionnistes, des criquets pèlerins ou encore des oiseaux migrateurs ou même des martiens attendus de l’espace. En plus de toutes ces menaces la conjoncture internationale défavorable exige la présence d’un homme fort.
Ainsi, les mandats se suivent et se ressemblent jusque dans la caricature. D’insatiables thuriféraires obsédés par leur pitance quotidienne proclament le président à vie, le seul apte à conjurer tous les périls, à assurer le bonheur du peuple, à travers des slogans dans une pathétique mise en scène digne des représentations les plus ubuesques.
Ennemis de la pensée et de la création, les dictateurs les inhibent, achètent le silence de certaines élites soumises, règnent sur des travailleurs sans droit de grève, mettent au pas société civile et opposition ainsi stipendiées largement présentées dans des médias téléguidés. Résignée dans ses blessures contenues, la majorité silencieuse regarde des grabataires, accrochés au pouvoir depuis d’incalculables années, la garder en otage au mépris du droit et de la loi.
S’éterniser au pouvoir, oui, mais pour quels résultats ? Au bilan, combien de logements et d’écoles construits, d’emplois créés, d’hôpitaux, de routes ? Quel espoir pour demain ? L’exercice du pouvoir devient dérisoire quand la seule raison est la satisfaction de l’ambition, toujours folle, d’un égo hypertrophié.
Le peuple épuisé, opprimé, attend la solution ultime que le temps finit toujours par imposer : la réalité de la biologie humaine qui met un terme à toute vie.
Pour le peuple, souverain primaire, le temps reste l’allié qui ne trahit jamais. Plus que pour le commun des mortels, il est pour les dictateurs une angoisse permanente. Ils ont beau s’accrocher, ils partiront un jour car comme dit le dicton venu d’Arabie, « le temps sera le maître de ceux qui n’ont pas de maître ».
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
PARTI SOCIALISTE, ENTRE POSTURE ET IMPOSTURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes en 2020 et aucune perspective d’affranchissement du PS de l’APR n’est encore dans les limbes. Le parti est privé de la liberté lui permettant d’engager une reprise en main de son destin politique
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 20/07/2020
Les lampions se sont éteints sur le premier anniversaire de la mort d’Ousmane Tanor Dieng, ex-Secrétaire général du Parti socialiste (PS). Les couronnes et les fleurs n’ont pas manqué d’orner l’œuvre politique du défunt patron du PS. Elle a été magnifiée par ses partisans à travers le prisme d’une épopée socialiste flamboyante dont nous n’avons ni connaissance, ni souvenance, ni rémanence. Aussi, ai-je lu et parcouru maintes fois le texte que son successeur très controversée à la tête du PS, Aminata Mbengue Ndiaye, lui a dédié en guise d’hommages. Mais lu avec des lunettes non partisanes et non opposantes, je perçois en filigrane dans ce texte un réquisitoire subliminal ripolinant les dysfonctionnements au sein du PS dans la séquence tri-décennale 1988-2018. Dans son texte, la présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) déclare que « c’est à la faveur du 13e congrès ordinaire de 1996 qu’il (Tanor, ndlr) fut proposé, par le président Abdou Diouf, pour occuper le poste de 1er Secrétaire chargé, entre autres, d’assurer la gestion quotidienne du Parti ». C’est cette proposition impopulaire jurant avec les principes antidémocratiques du parti qui a déroulé le tapis rouge au dauphin putatif de Diouf mais qui a aussi plongé le plus vieux parti du Sénégal dans un maelström de problèmes sans fin.
30 mars 1996 : la descente aux enfers
Lors du congrès sans débat en cette triste et mémorable journée du 30 mars 1996, Aminata Abibatou Mbaye, l’alors présidente de l’Union régionale socialiste des femmes de Saint-Louis, a mis en branle le plan qui a été concocté pour adouber l’héritier présomptif de Diouf. «Nous désignons à l’unanimité Abdou Diouf au poste de président du Parti socialiste et unique candidat à l’élection présidentielle de 2000 et nous lui donnons carte blanche pour la formation du Bureau politique avec Ousmane Tanor Dieng au poste de secrétaire exécutif», a déclaré Abibatou dans une salle plénière en surchauffe où les 2500 délégués, par acclamation, ont investi Abdou Diouf au poste de président du PS et candidat à la présidentielle de 2000 et proposé Tanor Premier secrétaire. C’est le triomphe des refondateurs en vérité conservateurs.
Ainsi la messe était dite pour tous ceux-là qui pensaient que ce congrès allait aboutir à une mue régénératrice, à un PS réformé, plus ouvert, plus démocratique et débarrassé de ses vieux démons de la division. Sans vote, sans échange d’idées, sans débat autour des nouvelles orientations et réformes relatives à l’instauration du poste de président du parti et d’un premier secrétaire, le binôme Diouf-Tanor est imposé au sommet de la pyramide socialiste. Certes, l’on nous rétorquera qu’une commission avait travaillé de 1993 à 1996 pour ces réformes et qu’il était inopportun de débattre sur des questions déjà traitées et résolues. Mais un congrès présente un cadre spatio-temporel de discussions houleuses, de contestations hargneuses, d’échanges d’idées fertiles même s’il aboutit à une résolution consensuelle.
En vérité, dans l’histoire mouvementée du PS, jamais, il n’y a eu de refondation après Senghor. Des refondations s'opèrent par des ouvertures, des fusions, des élargissements, des changements de nom et de sigles, des mutations doctrinales. Du Bloc démocratique sénégalais (BDS) au Parti socialiste (PS) en passant par le Bloc populaire sénégalais (BPS) et l’Union Progressiste Sénégalais (UPS), Léopold Sédar Senghor a eu à refonder en 23 ans quatre fois le parti qu’il a porté sur les fonts baptismaux le 27 octobre 1948.
Ce qui s’est passé le 30 mars 1996 n’est que l’œuvre d’un chef de parti hyperpuissant, autoritariste qui excellait plus dans les purges staliniennes que dans la massification. Dans la première décennie de son règne, il a entrepris une désenghorisation outrancière au sein du parti sous la férule de son missi dominici Jean Collin en expurgeant tous les mammouths contemporains de Senghor. Et dans la seconde, il a été question de se débarrasser de ses congénères politiques qui pouvaient porter ombrage à son héritier qu’il louait comme un « homme plein de vertus, de talent, de courage, de compétence, d’une loyauté et d’un engagement sans pareil ».
Dans le choix du président de parti et du premier secrétaire, tout détonnait avec les règles basales de la démocratie. D’ailleurs, en 2005 lors de l’émission « Livre d'or » de la RFI, animée par Philippe Sainteny, Abdou Diouf a avoué le crime démocratique du 30 mars 1996 : « J'ai mis M. Ousmane Tanor Dieng (avant de rectifier) j'ai proposé M. Ousmane Tanor Dieng comme premier secrétaire pour gérer le parti au quotidien ». Pour parachever son emprise sur le parti, Abdou Diouf avait choisi à la tête des dix unions régionales des secrétaires généraux dévoués à son poulain. Les récalcitrants Djibo Kâ, André Sonko, Moustapha Niasse étaient écartés de toutes les instances décisionnelles. Je ferai abstraction des remous qui ont déstabilisé le PS et qui l’ont conduit à la chute en 2000. Seulement, j’évoquerai un passage très édifiant à cet égard de la lettre de démission d’Abdoulaye Makhtar Diop du PS rédigée le mercredi 18 juin 2003. « Depuis 1988, le fléchissement des suffrages du Ps, plus tendanciel que circonstanciel, était évident », avant d’ajouter que « les élections du 19 mars 2000 où les électeurs de ce dimanche historique et fatal au PS, dans leur grande majorité, ont confirmé une défaite annoncée et programmée, mais jamais sentie », déclare Abdoulaye Makhtar. C’est donc dire que le congrès de 1996 n’a jamais été un congrès de réformes en profondeur mais de perpétuation des méthodes éculées de gouvernance partisane totalitariste qui ne cadrait pas avec une vision refondatrice.
La résistance à l’offensive wadienne
J’épouse la position d’Aminata Mbengue Ndiaye quand elle déclare qu’après la perte du pouvoir, « Tanor Dieng a fait montre d’une grande capacité de résilience et de leadership en s’illustrant, dans ce contexte politique inédit, comme le digne continuateur de l’héritage de Senghor, confronté aux coups bas internes et aux tentatives de démantèlement du parti par le pouvoir libéral ». Cette opposition de Tanor au régime de Wade sans tache constitue la plus glorieuse page de son œuvre politique. Des membres du bureau politique tels que Robert Sagna, Mamadou Diop, Souty Touré, Moustapha Kâ, Madia Diop, Amath Cissé ont remis en cause le leadership tanorien avant de tourner casaque. Seul Abdoulaye Makhtar Diop a, avec une rare élégance intellectuelle, démissionné pour créer les Socialistes unis pour la Renaissance du Sénégal (les Surs).
D’autres socialistes plus ou moins proches de Tanor (Abdoulaye Diack, Aïda Mbodj, Sada Ndiaye, Léna Fall Diagne, Adama Sall, Abdourahmane Sow, Cora Fall, Mbaye Diouf, Aïda Ndiongue, sa sœur Bakhao et époux Mame Birame Diouf, Tieo Cissé Doucouré, André Sonko, Paul Ndong, Balla Moussa Daffé, Salif Bâ, Assane Diagne, Alassane Dialy Ndiaye, Lobatt Fall, Abdoulaye Babou, Serigne Mbacké Ndiaye…) ont quitté le navire socialiste tanguant pour transhumer vers les prairies bleues. Abdoulaye Wade vindicatif s’est attelé avec son gourou Idrissa Seck à démanteler le PS comme Abdou Diouf l’avait fait en 1982 au point de faire perdre au PDS son groupe parlementaire. Avec stoïcisme, Tanor a résisté à Wade nonobstant l’agitation systématique intimidante des licences de pêche accordées aux Russes en 1992 lors de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Sénégal. Et le combat de Tanor s’inscrivait autour du triptyque : la remobilisation des troupes, la contre-offensive et la reconquête du pouvoir. Et cette nouvelle vision oppositionnelle trouvait sa consécration avec l’apport des structures de réflexion et de lutte comme Vision socialiste dirigée par Moussa Taye, Convergence socialiste avec Barthélemy Dias et le Réseau des universitaires. Mais cette opposition n’a pas suffi pour redorer le blason du PS terni par 40 ans de gestion catastrophique du pouvoir.
Les réformes attendues n’ont pas été au rendez-vous. En 2007, le score à la présidentielle (13%) met à nu l’ampleur du divorce des Sénégalais et du parti de Senghor. Seulement, l’embellie viendra en 2009 quand Khalifa Sall, sous la bannière de Bennoo Siggil Senegaal, est élu maire de Dakar. D’autres localités estampillées du Sénégal tombent dans l’escarcelle de BSS. Mais l’élection présidentielle de 2012 ne fait que confirmer la désaffection des Sénégalais pour le PS quand Tanor obtient 11% derrière Moustapha Niasse, Macky Sall et Abdoulaye Wade. La leçon qu’il faut tirer de cette situation est le nécessaire passage du témoin à la jeune génération. Mais quand Aminata Mbengue soutient que « c’est le respect de la ligne d’orientation politique consacrée par le congrès de 2007 et confirmée par le congrès de 2014 qui justifie la présence du Parti, au sein de l’attelage gouvernemental », il y a de quoi se poser des questions sur les ambitions politiques du PS.
L’agitation trompeuse du « gouverner ensemble »
Défait encore en 2012, le parti de Tanor qui a traversé le désert aride de l’opposition pendant 12 ans ne peut plus se permettre d’entamer une nouvelle opposition qui peut encore durer plus d’une décennie. C’est cette volonté de « gouverner ensemble » qui a été la pomme de discorde entre Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall et Ousmane Tanor Dieng. A Aïssata et Khalifa qui déclaraient respectivement : « Le PS présentera un candidat issu de ses rangs à la prochaine présidentielle et qu’il est impensable que le parti de Léopold Sédar Senghor qui a participé à toutes les joutes électorales s’absente, au nom d’une logique de coalition, à une seule élection », « Le PS ne sera jamais un parti yobaléma (à la remorque, NDLR). Senghor et Abdou Diouf ont fait des choses dans le parti. Ousmane Tanor Dieng, dans des moments difficiles et périlleux, a su tenir le flambeau. Aujourd'hui avec lui, il faut que le parti reprenne sa place et revienne au pouvoir », Tanor répondait : « Le moment venu, les instances du parti ouvriront la voie à la concertation pour voir ce qu’on va faire ».
Ces deux positions antinomiques ont abouti à la fracture du PS même si Aïssata a fini par déposer ses baluchons dans BBY. La résistance de Khalifa a abouti au déclenchement d’une affaire judiciaire absurde télécommandée par le pouvoir et qui finira par anéantir toutes ses ambitions présidentielles. Et pour parachever le crime, des enquêtes judiciaires sur le saccage de la maison de Colobane aboutiront à l’incarcération des proches de Khalifa Sall avant leur exclusion du PS.
Comme le dit Aminata Mbengue, « Tanor est parti, en homme de devoir, après avoir pleinement rempli sa mission », mais dire dans sa posture de Secrétaire générale du PS jouissant des passe-droits du HCCT« qu’il laisse un parti revigoré et sorti de l’auberge », c’est verser dans l’imposture. De qui se moque la Secrétaire générale du PS ? Aujourd’hui, on est à même de se demander si le PS, depuis 2012, est toujours porteur d’un projet de société ou bien s’il a fini de jouer son rôle dans l’histoire politique de notre pays ? Un parti, c'est à la fois une idéologie, une implantation nationale et une incarnation par des hommes et des femmes susceptibles de gouverner. Le décès de Tanor a mis nu la carence d’un leadership au sein du PS. Aminata Mbengue est devenue par la force du destin la Secrétaire générale mais rien en elle ne lui donne une stature présidentielle. D’ailleurs, elle se le refuse en se suffisant du menu fretin dont bénéficie son parti dans le trompeur « gouverner ensemble ».
Certes, certains responsables socialistes jouissant de postes de ministre, de chef d’institution, de député, de direction, de président de conseil d’administration ou de chargé de mission n’ont plus d’ennuis financiers mais politiquement le parti désincarné est en état de collapsus avancé. Que reste-t-il des 11% de 2012 du PS depuis son compagnonnage avec l’APR ? Le responsable socialiste de Thiès, Doudou Gnagna Diop, croit fermement que l’érosion électorale de son parti n’est qu’une vue de mon esprit emprisonné dans une bulle épaisse mais les scores électoraux dégressifs depuis les locales de 1996 sont des indicateurs éloquents imparables.
Aujourd’hui, le PS est privé d’une liberté intellectuelle qui lui permet d’engager une reprise en main de son destin politique. Quel est le seul socialiste qui a le courage de se prononcer sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall alors que cette problématique a été le ferment de la bataille entre Wade et l’opposition de 2008 à 2012 ? Quel est le seul socialiste qui a le courage de déclarer que le PS aura un candidat issu de ses rangs en 2024 ? Aminata Mbengue et les siens préfèrent sombrer dans le béat acquiescement devant l’exercice du pouvoir. Nous sommes en 2020 et aucune perspective d’affranchissement du PS de l’APR n’est encore dans les limbes. A moins de croire ce que certains des socialistes supputent en catimini : l’imminent sabordage du PS dans l’APR pour acter le mariage définitif entre les verts et les beige-marron.
DIARIÉTOU GAYE NOMMÉE VICE-PRÉSIDENTE ET SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE
En tant que vice-présidente et secrétaire générale, Mme Gaye travaillera en étroite collaboration avec le Conseil d’administration, les gouverneurs et les autres membres de l’équipe de direction pour faire avancer la mission de l’institution.
Dakar, 19 juil (APS) – La Sénégalaise Diariétou Gaye, actuellement directrice de la stratégie et des opérations de la Banque mondiale pour la région de l’Afrique orientale et australe, a été nommée vice-présidente et secrétaire générale du Groupe de la Banque mondiale, avec effet à partir du 1er septembre 2020, a-t-on appris de source proche du bureau de la Banque mondiale à Dakar.
En tant que vice-présidente et secrétaire générale, Mme Gaye travaillera en étroite collaboration avec le Conseil d’administration, les gouverneurs et les autres membres de l’équipe de direction pour faire avancer la mission de l’institution. Elle sera également secrétaire exécutive du Comité du développement.
Mme Gaye œuvre au service du développement depuis plus de 22 ans, en tant qu’économiste et directrice dans diverses institutions. Elle a notamment travaillé sur des enjeux du développement et des réformes dans des contextes nationaux difficiles.
Diariétou Gaye a intégré la Banque mondiale en 1996 comme économiste, après avoir travaillé pour le ministère de l’Économie et des Finances du Sénégal. Elle a occupé divers postes depuis, dont Directrice des opérations pour le Kenya, le Rwanda, l’Érythrée et l’Ouganda, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sri Lanka et les Maldives (Asie du Sud) et responsable des opérations pour le Bénin et le Togo.
De 2007 à 2010, elle a exercé la fonction de directrice régionale pour les pays de l’Afrique de l’Est au sein de la Banque africaine de développement.
Mme Gaye apporte à son nouveau poste un bilan de réalisations en tant qu’économiste, gestionnaire efficace et leader respectée. En reconnaissance de ses solides compétences en matière de leadership, Mme Gaye a reçu à deux reprises le prix d’excellence en leadership de l’Association du personnel du Groupe de la Banque mondiale, souligne notre source.
MOINS DE TESTS, PLUS DE CAS ET 3 NOUVEAUX MORTS
54 patients ont été testés négatifs et donc déclarés guéris là où 34 patients sont en réanimation. La triste nouvelle c’est qu’il y a eu 3 nouveaux décès liés au coronavirus. Ce qui porte le bilan à 170 morts.
La maladie du coronavirus gagne de plus en plus du terrain comme en atteste le bilan de la situation du jour. Il y a eu 138 nouveaux cas testés positifs sur un échantillon de 639 testés réalisés. Ainsi, le taux de positivité est de 21%. Parmi les cas positifs, il y a 97 cas contacts suivis et 41 issus de la transmission communautaire. Lesquels proviennent des localités suivantes : Mbao (5) Ouest-Foire (3), Saint Louis (3), Mermoz (2), Thiadiaye (2), Parcelles assainies (2), Yoff (2). Les autres localités en l’occurrence Almadies, Avenue Lamine Gueye, Bignona, Colobane, Diamniadio, Diourbel, Gibraltar, Gadaye, HLM, Joal, Kaolack, Liberté 2, Liberté 6, Mamelles, Nioro, Nord Foire, Touba et Yeumbeul ont, chacune, enregistré un cas.
54 patients ont été testés négatifs et donc déclarés guéris là où 34 patients sont en réanimation. La triste nouvelle c’est qu’il y a eu 3 nouveaux décès liés au coronavirus. Ce qui porte le bilan à 170 morts.
A ce jour, le Sénégal a enregistré depuis l’apparition de la maladie le 2 mars dernier, 8948 déclarés positifs dont 6002 guéris et 2775 sous traitement. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale insiste sur le respect des mesures barrières individuelles et collectives pour lutter contre la propagation de la maladie.
84 KG DE CHANVRE INDIEN ET DES FAUX MÉDICAMENTS SAISIS
La valeur totale de la marchandise prohibée saisie et du moyen de transport utilisé est estimée à six millions de francs CFA. Deux individus ont été arrêtés au cours de l’opération.
Dakar, 19 juil (APS) – Les douaniers de la zone centre ont saisi 84 kg de chanvre indien et une voiture de marque bourrée de faux médicaments, annonce un communiqué du Bureau des Relations publiques et de la Communication de la Direction générale des Douanes.
Cette saisie a été opérée lors d’une opération dénommée ‘’Jonction’’ conduite ce week-end par les unités douanières de cette zone.
‘’L’opération +Jonction+ menée ce week-end par les unités douanières de la région centre (Kaolack, Fatick, Kaffrine, Diourbel) a eu pour résultat la saisie de 84 kg de chanvre indien et d’une Peugeot 406 remplie de faux médicaments’’, indique la même source.
Selon le communiqué, le chanvre indien a été saisi sur une pirogue artisanale, ce samedi 18 juillet vers 8 heures dans les eaux de Djinack, dans la commune de Toubacouta (département de Foundiougne, centre-Ouest).
Cette partie de l’opération ’’Jonction" a été "menée par les éléments de la brigade maritime des Douanes de Toubacouta’’, qui appartient à la subdivision de Fatick’’, souligne la même source.
La valeur totale de la marchandise prohibée saisie et du moyen de transport utilisé est estimée à six millions de francs CFA. Deux individus ont été arrêtés au cours de l’opération.
‘’Au même moment, la brigade mobile des Douanes de Nioro (...), qui a conduit l’autre partie de cette action, a intercepté un véhicule (...) transportant un lot de faux médicaments à Santhie Diamal, dans le département de Birkelane’’, ajoute le communiqué.
Il précise qu’il s’agit essentiellement de paracétamol (3.800 boîtes au total), soit 38.000 plaquettes, et de 236 boîtes de chlorpheniramine maleate contenant chacune 1.000 comprimés. La valeur de ces faux médicaments est estimée à 22 millions 220 mille francs CFA.
‘’L’opération +Jonction+ entre dans le cadre du démantèlement des réseaux et couloirs de trafic de produits prohibés’’, renseigne le Bureau des Relations publiques et de la Communication de la Direction générale des Douanes sénégalaises.
HAÏDAR EL ALI DÉCLINE UNE NOUVELLE APPROCHE
Le Directeur général de l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille verte a décliné, samedi, à Ndothie, dans la commune de Ndiob (Fatick), une nouvelle approche destinée à ’’reverdir’’ toutes les collectivités territoriales
Ndothie (Fatick), 19 juil (APS) - Le Directeur général de l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille verte Haïdar El Ali a décliné, samedi, à Ndothie, dans la commune de Ndiob (Fatick), une nouvelle approche destinée à ’’reverdir’’ toutes les collectivités territoriales du Sénégal.
’’Cette approche consiste à accompagner techniquement les collectivités territoriales et les populations dans la création, l’entretien et la gestion de pépinières communales’’, a expliqué M. Haïdar.
Il intervenanit lors de la cérémonie d’inauguration, à Ndothie, d’un "Tolou-Keur’’ (petits d’arbres fruitiers et médicinaux) et de la pose de la première pierre de la pépinière communale de Ndiob.
’’Au lieu d’amener des plants à partir de Dakar, nous allons descendre dans chaque commune pour, en rapport avec les autorités territoriales, créer des pépinières communautaires avec des arbres fruitiers et médicinaux, que les gens pourront consommer et vendre ultérieurement’’, a-t-il ajouté.
’’Nous voulons donner aux populations les arbres dont elles ont besoin, planter des arbres utiles dont les fruits seront mangés, transformés, vendus par les populations’’, a-t-il précisé.
Le militant écologiste a souligné que l’objectif principal de l’Agence qu’il dirige ’’est de reverdir l’ensemble du territoire sénégalais’’, ce qui nécessite selon lui "l’implication des populations locales, et des collectivités territoriales’’.
A cet effet, il a appelé ces dernières ‘’à bien vouloir délibérer sur cinq hectares hectares de leur assiette foncière où l’Agence se chargera, dans le cadre d’une convention signée, d’amener les plants utiles, de former les populations à la gestion et l’entretien de ces surfaces’’.
’’C’est dans ce cadre que nous sommes ici dans la commune de Ndiob, où le maire, Oumar Bâ, a compris notre message, et a délibéré avec le conseil municipal sur cinq hectares, où nous allons mettre une grande pépinière communale multifonctionnelle’’, a-t-il souligné.
Dans le cadre de cette politique, déclare-t-il, l’Agence a signé des conventions avec certaines communes, mais son objectif consiste à en avoir avec toutes les collectivités territoriales du Sénégal en vue de les doter toutes de pépinières.
L’Agence va initier avec les collectivités des ‘’tolou-keur’’, de petits périmètres d’arbres fruitiers et médicinaux, sans oublier l’opération ‘’100 millions de graines pour la terre’’ lancée à Ndiob.
Les activités environnementales initiées dans la commune de Ndiob se sont déroulées en présence du gouverneur de la région de Fatick, Seynabou Guèye, du maire, Oumar Bâ, ainsi que des partenaires.