SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 10 juin 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh Ndiaye, Administrateur civil, précédemment Gouverneur adjoint chargé des affaires administratives de la région de Tambacounda, est nommé Secrétaire général du Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Christian Fernand Jonhson Tiburce DIATTA, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Kibily TOURE, Maître en Administration publique et en Gestion des Entreprises, précédemment Administrateur-Directeur général de Dakar Bamako Ferroviaire, est nommé Directeur général de la Société nationale « Les Chemins de Fer du Sénégal » ;
Monsieur IsmaÏla DEMBELE, Economiste, est nommé Président du Conseil d’Orientation du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur Amadou Boudia Gueye, titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en droit des affaires, est nommé Directeur général du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur El hadji Amadou NDIAYE, titulaire d’un Master II en Ingénierie financière, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Cheikh Sadibou DIOP, appelé à d’autres fonction"
MACKY SALL VEUT VALORISER LE LITTORAL
Le président a demandé aux ministres concernés de veiller, sur l’étendue du territoire, à l’application rigoureuse des dispositions du Code de l’Urbanisme et du Code de la Construction - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 10 juin 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres, le mercredi 10 juin 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, présenté ses condoléances émues et celles de la Nation au peuple burundais, suite au rappel à Dieu le mardi, 09 juin 2020 du Président Pierre NKURUNZIZA.
Le Président de la République, évoquant la stabilité macroéconomique et les soutiens au secteur privé et à l’emploi, a rappelé sa décision d’engager la mise en œuvre pragmatique du Programme de Résilience Economique et Sociale. Dans ce contexte, il a notamment insisté sur l’accélération de l’opérationnalisation auprès du secteur privé formel et informel : (i) des remises fiscales ; (ii) des mécanismes de financement d’un montant de 200 milliards de FCFA ; (iii) de l’apurement de la dette intérieure.
Le Chef de l’Etat, au titre du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, a rappelé au Ministre de l’Intérieur et au Ministre des Collectivités territoriales la nécessité de veiller à l’application rigoureuse des dispositions du Code général des Collectivités territoriales concernant le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire.
Le Président de la République a, par ailleurs, invité le Ministre des Finances et du Budget, le Ministre des Collectivités territoriales et le Ministre de l’Intérieur à veiller au respect des règles de gestion foncière au plan national.
Le Chef de l’Etat a, dans cette dynamique, demandé aux ministres concernés de mettre en œuvre un Plan global d’Aménagement durable et de valorisation optimale du Littoral national et de veiller, sur l’étendue du territoire, à l’application rigoureuse des dispositions du Code de l’Urbanisme et du Code de la Construction.
Le Président de la République a, également, signalé l’urgence d’intensifier le rythme des réalisations du programme prioritaire des 100.000 logements dans le cadre de la relance globale de l’économie nationale.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique, en informant le Conseil de sa participation en visio conférence, le 11 juin 2020 à la réunion du Bureau élargi de l’Union africaine, consacrée au suivi de la mobilisation des ressources, dans le cadre de la stratégie continentale de lutte contre la COVID-19.
Au titre des Communications, le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur la renégociation de la Concession de l’Autoroute à péage Dakar-Diamniadio-AIBD et sur l’aménagement du Pôle urbain de Diamniadio.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources financières du FORCE COVID-19.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale, l’assistance apportée à nos compatriotes de la Diaspora, dans le cadre de la pandémie de la COVID-19. Il a également rendu compte de la libération de nos compatriotes pêcheurs retenus au large du Gabon .
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le cadrage macroéconomique en cours d’élaboration et sur les dossiers de coopération.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait le point sur la situation de la pandémie.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole, sur la pluviométrie, et sur la situation phytosanitaire.
Les Ministres de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle ont fait le point sur la subvention accordée aux écoles privées, la reprise des cours, l’organisation des examens et la rentrée des classes.
Le Ministre de l’urbanisme, du logement et de l’hygiène publique a fait une communication portant sur le Programme Zéro Bidonville.
Le Ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur les avancées et la mise en œuvre des projets prioritaires, notamment sur le Parc des Technologies Numériques (PTN). Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet d’Ordonnance portant Loi des Finances rectificatives : LFR 2020 ;
- le projet de décret fixant le statut des notaires.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh Ndiaye, Administrateur civil, précédemment Gouverneur adjoint chargé des affaires administratives de la région de Tambacounda, est nommé Secrétaire général du Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Christian Fernand Jonhson Tiburce DIATTA, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Kibily TOURE, Maître en Administration publique et en Gestion des Entreprises, précédemment Administrateur-Directeur général de Dakar Bamako Ferroviaire, est nommé Directeur général de la Société nationale « Les Chemins de Fer du Sénégal » ;
Monsieur IsmaÏla DEMBELE, Economiste, est nommé Président du Conseil d’Orientation du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur Amadou Boudia Gueye, titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en droit des affaires, est nommé Directeur général du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur El hadji Amadou NDIAYE, titulaire d’un Master II en Ingénierie financière, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Cheikh Sadibou DIOP, appelé à d’autres fonction"
LU BEES PAR RENÉ LAKE ET OUSSEYNOU NAR GUEYE
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BLACK LIVES MATTER
EXCLUSIF SENEPLUS - L'affaire Akilee vs Senelec, quoi de neuf après le brouhaha médiatico-politique - C'est la décentralisation de l'Amérique qui sauve le pays du chaos - Macky et les autres devraient s'en inspirer
René Lake et Ousseynou Nar Guèye |
Publication 10/06/2020
Lu Bees avec René Lake à Washington et Ousseynou Nar Gueye à Dakar.
Ousseynou Nar Gueye expose et analyse les ressorts de ce qui apparaît comme une sortie de crise dans l'affaire Akilee vs Senelec, après un brouhaha médiatico-politique de deux mois. Il jauge, enfin, la stratégie de communication de crise déroulée par Akilee.
Et René Lake pour sa part, revient sur les émeutes et les manifestations aux USA, mettant en lumière le décalage qu'il y a entre les Noirs et les Républicains (électorat et personnel politique) aux USA selon une étude. Il met par ailleurs en perspective la décentralisation réussie des pouvoirs aux USA qui permet au pays de ne pas s'effondrer par manque d'un leadership national. Une démocratie "grassroots" avec des mécanismes "bottom up" qui devraient servir d'exemple aux pays africains caractérisés par un jacobinisme effréné.
La réalisation et le montage de ce talk hebdomadaire du mercredi sont assurés par Boubacar Badji.
À GORÉE, SANTÉ AU TOP ET ÉCONOMIE À GENOUX
Pour barrer la route à la Covid-19, les conditions d’accès à l’île ont été renforcées. Il ne suffit plus d’un ticket, il faut y ajouter une carte de résident, tout en respectant les normes d’hygiène
Gorée aux goréens, c’est apparemment l’un des effets collatéraux de la Covid-19. Cette terre si attirante, convoitée par des hommes et femmes de diverses origines ne reçoit plus. L’hospitalité tant attribuée à ses habitants a subi les affres de la pandémie depuis le 16 mars dernier. L’île paisible à la belle et colorée architecture s’est barricadée. Pour rallier cette commune, le passage obligé est à l’embarcadère de Dakar. L’ambiance de ce dimanche y est assez terne. Pas de bruit d’enfants accompagnés de leurs parents, ni de bousculade devant les guichets. L’espace d’accueil d’habitude animé est occupé par moins de dix personnes. Il est 9 heures 49 minutes. Plus qu’onze minutes avant la première embarcation de la journée. À 10 heures passées de deux minutes, les agents en charge de l’organisation se signalent. Parmi eux, une femme nommée Adja. En chemise noire, casquette de la même couleur sur le chef, la mine joviale, la dame questionne les passagers. Pas de couacs avec les cinq premiers sur la liste. Après présentation de la carte de résident, ils sont autorisés à accéder à l’autre poste de contrôle, après un passage au point d’eau pour la désinfection. « Lavez-vous les mains avant d’entrer », dit un guichetier sur un ton autoritaire. Cette voix s’est tue, Adja poursuit sa mission. Désormais, elle a affaire à deux jeunes cireurs désirant rejoindre l’île. Voyage impossible, selon elle. « Sans carte de résident, il est impossible d’aller à Gorée. C’est pour éviter la propagation du coronavirus », explique-t-elle. Sans objection, les concernés rebroussent chemin. Au dernier poste, un homme prend le relais. Concentré sur son sujet, il scanne les cartes de résidents et soumet au contrôle de température par thermo flash. Le billet d’embarcation à bord de la chaloupe Coumba Castel est ainsi délivré après cette étape. La barque est occupée par huit voyageurs. À la première loge, un blanc est plongé dans la lecture d’un bouquin. Les deux qui sont derrière mâchent du pain. Le reste contemple dame nature, dans son étendue, sa beauté, dans toute sa splendeur. À l’intérieur de la cabine, Abdoulaye Dacosta Goudiaby est à la manœuvre. Il tourne le volant à fond, le reste de l’équipage buvant ses consignes. « Depuis le mois de mars, il nous arrive même de voyager avec quatre personnes. L’accès à l’île est réservé aux résidents. De notre côté, nous imposons le lavage de mains et la distanciation sociale », indique-t-il, brièvement. Quelques minutes après le départ, la chaloupe accoste. Des membres de l’équipage s’empressent de l’attacher sur le ponton. Les passagers foulent ainsi la terre goréenne. Impossible de presser le pas, un gaillard veille au grain, thermo flash et bouteille de gel en main. « Excusez-moi, une minute, vous devez être contrôlés d’abord », dit-il, avant d’appliquer toutes les consignes reçues du personnel de santé. Gorée ne badine pas avec la santé de ses insulaires.
Les religieux au front
Ce 31 mai, jour de Pentecôte l’aurait sûrement trouvé à Popenguine si ce n’était pas la Covid-19. Malgré tout, Alain Maurice Attaba se rattrape chez-lui, armé de foi et de prières. Sur le canapé de son salon, le guide religieux est jovial et courtois. En chemise de couleur orange, le visage égayé par une petite moustache, l’Abbé est d’avis que l’église est à fond dans la lutte contre la propagation du Coronavirus. À l’en croire, tout est parti de la conférence épiscopale montrant la voie à suivre. « L’église a communiqué, depuis, les lieux de culte sont fermés. Les fêtes religieuses sont célébrées dans la plus grande sobriété », dit-il, le sourire aux lèvres. Sur le plan local, l’autorité religieuse indique que les messages envers les populations ne manquent pas. « Gorée est une famille. L’église est fermée, nous sensibilisons par la méthode bouche à oreille. Les messages sont bien perçus », ajoute Abbé Alain Maurice Attaba. Très connecté, il dit également profiter des opportunités du numérique pour atteindre la masse. « La sensibilisation se fait aussi à travers les réseaux sociaux tels que WhatsApp », précise l’Abbé. Quelques minutes de marche suffisent pour rejoindre la grande place des personnes âgées. Elles sont trois sous un grand arbre en face du terrain de football. Le port de masques est respecté par tous, itou pour la distanciation sociale. L’un des Imams Yoro Mbow est chargé de parler de l’implication des autorités musulmanes dans la lutte contre la Covid-19. « Nous sommes derrière l’État dans cette lutte. Quand il fallait fermer les mosquées, nous l’avons fait. Nous sommes à l’écoute des autorités », indique l’Imam.
Une jeunesse coopérante
Les vieux discutent sous l’arbre, les jeunes nettoient le terrain de football, munis de balais, pelles et brouettes. Deux couches sociales, deux extrémités qui s’entendent pourtant très bien, selon Imam Mbow. « Nous avons des jeunes engagés et disciplinés qui nous aident en appliquant, à la lettre, nos orientations. Ils ont un grand respect pour les personnes âgées et les autorités », témoigne l’autorité religieuse. Si les messages passent, c’est parce que la jeunesse est consciente et joue un rôle prépondérant, selon l’abbé Alain Maurice Attaba. « Les orientations sont suivies. Il n’y a quasiment pas de réticence. Les jeunes coopèrent et la ville se porte mieux, avec cet engagement », indique M. Attaba. Un avis partagé par le conseiller municipal Djibril Seck. À l’en croire, si Gorée est considérée comme un exemple dans la lutte contre le coronavirus, c’est en partie grâce aux jeunes. « Je le répète, Gorée est une famille. Les volontaires font un excellent travail. Ils sensibilisent, nettoient et contribuent au développement de la ville », insiste M. Seck.
Les gestes barrières, une réalité
Une chaleur torride enveloppe Gorée. La mer est calme. De petites vagues échouent aux pieds des adolescents et gamins qui rejoignent la plage un à un. Si certains se baignent, d’autres nettoient la plage, enlèvent les algues qui ont fini de verdir l’eau. Torses nus ou en sous-vêtements, ces citoyens, très actifs, sont observés de temps en temps par le maire de la ville, Me Augustin Senghor. En culotte et maillot de couleur bleue, une casquette de la Fédération sénégalaise de football sur la tête, le premier magistrat de la ville est en plein exercice physique, le visage suant, mains et pieds couverts de sable. L’enclavement de la ville n’est pas un prétexte pour se passer du port de masques. La plupart des personnes rencontrées l’ont mis. Que ça soit dans les places publiques, à côté des musées, du poste de Police etc. « Certains mettent le masque même s’il y a la restriction des conditions d’accès à l’île. Le port de masque n’est pas négligé », constate Djibril Seck. À l’en croire, il devient une obligation, au moment de prendre la chaloupe ou d’entrer dans les lieux accueillant du monde, à l’instar des structures bancaires, la mairie, la police etc. Certes il est en pleine discussion avec d’autres notables de Gorée, l’imam Yoro Mbow n’a pas besoin d’enlever son masque pour s’exprimer. Il l’a bien mis, dit-il pour donner l’exemple. « Que ce soit à Gorée ou partout ailleurs, les gens doivent respecter les gestes barrières. Chez moi ou sur la place publique, je prends le soin de mettre le masque. Je suis un guide, un exemple pour les autres », rappelle l’Imam Yoro Mbow. Dans son salon, Clarice Hazoumé s’empresse de mettre son masque avant d’aborder l’observation des gestes barrières. La présidente de la commission santé de la municipalité est d’avis que le port de masques est une réalité à Gorée, grâce à l’implication de tous à la lutte. « Dans les établissements publics, les gens mettent le masque. C’est un engagement sans faille pour barrer la route à la Covid-19 », martèle Mme Hazoumé.
CLARICE HAZOUMÉ, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION SANTÉ DE LA MAIRIE
« Tout n’est pas parfait mais nous avons le nécessaire »
La prévention à la communauté, les soins au corps médical. Jusque-là, les Goréens n’ont signalé aucun cas positif. La seule frayeur a été le cas suspect du 15 mars à bord d’un bateau qui assure la liaison Dakar-Ziguinchor. « Comme nous partageons le hall avec les passagers de Ziguinchor, il y a eu une petite frayeur », affirme Mme Hazoumé. Depuis lors, dit-elle, la ville a pris les devants, en filtrant les entrées et sorties. « Gorée a très tôt engagé la lutte, en plus de respecter les mesures allant avec l’état d’urgence. À 17 heures, tout est à l’arrêt. Personne ne peut entrer ni sortir. Nous vivons un double couvre-feu », lâche-t-elle, d’un fou rire. Par rapport à la prise en charge sanitaire, Clarice soutient que le corps médical est équipé en moyens appropriés dans cette lutte. « Nous avons reçu des dotations en masques, thermo flash, solutions hydro alcooliques. Tout n’est pas parfait mais nous avons le nécessaire », dit-elle.
Un fonds de solidarité pour atténuer les impacts
La situation sanitaire est complexe. Celle économique et sociale l’est encore plus. En dehors des gestes barrières, la prévention et la sensibilisation, Gorée mise sur la solidarité pour atténuer les impacts. C’est ainsi que les habitants ont mis en place un fonds de solidarité alimenté par l’appui des Goréens de la diaspora et des associations. « Nous avons eu, au départ, un fonds de solidarité de 5,5 millions. Le port autonome de Dakar nous a également assistés dans ce cadre lors de la visite de son Directeur. Sans oublier le rôle joué par la mairie », explique le conseiller municipal à Gorée et à la ville de Dakar, Djibril Seck. À l’en croire, cette caisse vise à soutenir les familles les plus vulnérables dans ces moments difficiles. « Ici, nous nous appuyons beaucoup sur la solidarité dans la mesure où, Gorée est une famille. Les religions et toutes les couches sociales vivent dans la fraternité », se félicite-t-il.
par Ibrahima Baba Sall
L’URGENCE DE LA SAUVEGARDE DU LITTORAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le cadre de l’aménagement du littoral, les modalités de retrait des autorisations et des procédures d’application des amendes et transactions ne doivent pas être occultées
L’engagement du président de la République, Son Excellence, Macky Sall sur le littoral s’est matérialisé avec plusieurs innovations environnementales issues de la révision constitutionnelle du 20 mars 2016. Selon les dispositions de l’article 25-1. « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables. L’État et les collectivités territoriales ont l’obligation de veiller à la préservation du patrimoine foncier ».
Par conséquent, le littoral est une priorité inscrite dans l’agenda politique de l’État du Sénégal. Les nouvelles orientations environnementales, telles qu’arrêtées par le président de la République, reflètent la position de monsieur Abdou Karim Sall, ministre de l’Environnement et du Développement Durable sur les impératifs d’une loi sur le littoral.
De par les qualités professionnelles dont il fait preuve, j’espère que l’opportunité lui sera offerte afin qu’il puisse réaliser les ambitions du président de la République.
Dans ce contexte irréversible des changements climatiques, nos 700 km de côtes subissent une détérioration des milieux marins côtiers, la pollution des nappes phréatiques littorales sans occulter la diversité des pollutions et nuissances. Il s’y ajoute l’urbanisation incontrôlée sur le Domaine Public Maritime et le manque d’assainissement.
Seulement, il est important de rappeler que le Sénégal s’est engagé à intégrer les principes de développement durable dans les politiques et cadres juridiques nationaux. Il est donc, fort à parier que nous pouvons compter sur l’engagement et la détermination particulière de Monsieur Amadou Hott, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération pour atteindre l’ODD14. « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » d’autant plus que son Département « coordonne l'élaboration des stratégies nationales de développement et veille à la mise en œuvre et au suivi des Objectifs de Développement Durable (ODD) ».
Les priorités « d’amélioration de la qualité du cadre de vie en milieux urbain et rural » sont déclinées dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE). L’adoption d’un certain nombre de mesures sur le littoral par M. Abdou Karim Fofana, ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique requiert de la synergie d’action avec l’ensemble des acteurs pour leur grande implication dans la protection et la gestion du littoral.
Au regard de la dynamique de lutte contre les risques naturels et anthropiques auxquels sont exposés le littoral des régions de Saint-Louis, Louga, Dakar, Thiès, Fatick et Ziguinchor, le cadre de l’aménagement du littoral, les modalités de retrait des autorisations et des procédures d’application des amendes et transactions ne doivent pas être occultées.
Aussi, le Sénégal étant partie à la Convention d’Abidjan (Convention relative à la Coopération en matière de Protection, de Gestion et de mise en valeur du milieu Marin et des zones côtières de la Région de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud) doit nécessairement ratifier les protocoles additionnels suivants :
le protocole relatif à la lutte contre la pollution due aux sources et activités terrestres ;
le protocole sur la gestion durable des écosystèmes mangroves ;
le protocole sur les Normes et standards environnementaux en matière d’exploration et d’exploitation pétrolière et gazière en mer ;
et le protocole de gestion intégrée des zones côtières.
L’ensemble de ces protocoles ayant des incidences sur le littoral, notre pays doit harmoniser son dispositif national avec lesdits protocoles.
Le succès législatif que nous autres parlementaires avions réalisé sous l’impulsion de son Excellence, le président Moustapha Niasse, nous donne beaucoup d’espoir sur la future loi sur le littoral. Dans cette dynamique, le Réseau des Parlementaires pour l’Environnement au Sénégal (REPES) dans sa logique de lutte pour un environnement et un cadre de vie meilleur au Sénégal, jouera pleinement son rôle de plaidoyer au sein de l’hémicycle sur cette question.
Ibrahima Baba Sall est Honorable Député Maire, président du REPES
DES FLOPS A LA PELLE
Entre reculades spectaculaires, décisions controversées et stratégie de riposte inexistante, ou du moins, inconnue et/ou incomprise des populations, le régime en place s’est illustré par des manquements qui ont fini d’exaspérer les populations.
Entre reculades spectaculaires, décisions controversées et stratégie de riposte inexistante, ou du moins, inconnue et/ou incomprise des populations, le régime en place s’est illustré par des manquements qui ont fini d’exaspérer les populations. La conséquence s’est illustrée par le dégoût généralisé des jeunes, sans oublier le relâchement noté dans le respect des gestes barrières chez certaines populations.
Le glas semble avoir été sonné le 11 mai dernier, après l’adresse à la Nation du président Macky Sall, qui a provoqué un tollé général, tellement les décisions prises par le gouvernement étaient non seulement impopulaires, mais incompréhensibles. La classe politique, surtout les adversaires au régime en place, tout comme certains membres de la société civile, ont vivement manifesté leur profond désaccord concernant cette nouvelle stratégie d’adaptation à la présence du virus, dans un contexte de forte propagation de la pandémie dans le pays.
L’assouplissement de certaines mesures relativement fermes, au moment où le pays enregistre plus de personnes testées positives à la Covid-19, ou encore plus de décès dus au Coronavirus, fait partie de ce lot de flops notés dans la gestion de la pandémie par le régime en place. Parmi ces mesures controversées, le réaménagement de l’horaire du couvre-feu, ramené de 20h à 21h pour se terminer à 5h du matin, au lieu de 6h.
Le gouvernement en a rajouté une couche en ramenant le couvre-feu de 21h à 23h. Pour certains pourfendeurs de la mesure, ladite décision n’était pas pertinente dans la mesure où l’essentiel des activités se fait dans la journée et non pendant la nuit. La mesure portant sur l’ouverture aussi des marchés hebdomadaires appelés “Louma“ n’a pas aussi fait l’unanimité chez certains qui craignent une recrudescence de la propagation du Covid-19, à cause des contacts rapprochés des gens dans les marchés. Dans ce lot de décisions très controversées, celle relative à la reprise des enseignements pour les élèves en classe d’examen sort du lot aussi. Ils sont nombreux à estimer qu’il serait difficile d’appliquer les mesures de distanciation sociale dans les classes, ou encore de créer des conditions optimales pour une reprise des cours sans risque, le 2 juin passé. Ces derniers ont eu raison du gouvernement qui était obligé de faire marche arrière, à la veille de ladite reprise des enseignements, après que des tests avaient été révélés positifs sur des enseignants qui avaient effectué le déplacement de Dakar vers Ziguinchor. Que dire de la décision d’ouverture des lieux de culte ? L’inadéquation de la décision est à percevoir à la mesure des voix discordantes pour refuser de procéder à l’ouverture des lieux de culte aux publics.
La Mosquée Omarienne, Tivaouane, la Grande Mosquée de Dakar, la famille feu Madior Cissé de Saint-Louis, ou encore l’Eglise catholique, tous ont décidé de maintenir fermer leurs lieux de culte. L’argument, les motifs pour lesquels les lieux de culte avaient été fermés sont toujours là et en pis. Le tâtonnement du gouvernement dans la gestion de la pandémie s’est aussi fait sentir dans la délivrance des autorisations spéciales de circuler, par le ministère de l’Intérieur. Il en est de même dans la distribution de l’aide alimentaire où certaines zones attendent encore les compléments du kit alimentaire avant de procéder à la distribution. Bien avant, ce fut les marchés d’achat et de livraison du riz qui avaient capté l’attention des uns et des autres, tellement des soupçons de mal gouvernance pesaient dans certains dossiers.
La conséquence de ces mesures impopulaires et incompréhensibles se voit sur le mépris ou même l’insouciance de bon nombre de Sénégalais par rapport à cette maladie qui continue pourtant de faire des dégâts dans le pays. Refus du port de masque, rassemblements un peu partout sans le respect de la distanciation physique, organisation de cérémonies familiales, etc. Tout y passe maintenant.
PRÉDATION FONCIÈRE AU SOMMET
La gouvernance vertueuse tant chantée par le régime de Macky s’est révélée verbeuse et boulimique. Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, d’autres relatifs au foncier sont étalés sur la place publique
La gouvernance sobre et vertueuse tant chantée par le régime de Macky Sall s’est révélée verbeuse et boulimique. Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, d’autres relatifs au foncier sont étalés sur la place publique. En plus de l’attribution des terres sur le littoral et au niveau de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, le maire de Mbao, dans une tribune publiée sur sa page Facebook, révèle que le Chef de l’Etat a procédé à la déclassification de la forêt de sa commune et aurait octroyé 10 hectares, au maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, qui est autre que l’oncle du Chef de l’Etat.
Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, un autre beaucoup plus grave risque d’exploser. Il s’agit de l’attribution des terres sur le littoral mais aussi au niveau de l’aéroport. Le Quotidien a déjà levé un lièvre lundi dans la chronique de Madiambal Diagne, intitulé : «Finalement, ils ont fait pire que les Wade avec nos terres».
Selon des informations parvenues à Sud Quotidien, le guide religieux dont faisant allusion nos confrères du journal Le Quotidien sous la plume de Madiambal Diagne, lundi dernier, n’est autre qu’un porte-parole d’un khalife général des Mourides. Sérigne Bassirou Abdou Khadre s’est vu octroyer un lot de 9 hectares qu’il a immédiatement revendu à plus de 5 milliards de francs. Ce qui constitue un détournement d’objectifs. Et pour cause, selon nos sources, les 9 hectares étaient destinés à un projet d’institution islamique universitaire. Mais le porte-parole s’est empressé de les vendre en empochant les 5 milliards.
Toutefois, selon ses partisans, rien dans ce qui est dit, n’est vrai. Ils parlent «d’affabulations» et de «mensonges grossiers». D’ailleurs avancent-ils, le porte-parole du Khalife va rencontrer la presse ce mercredi 10 juin pour édifier les Sénégalais sur la question. La boulimie foncière n’a pas non plus épargné le camp militaire de l’armée de l’Air qui a été morcelée en 63 parcelles de 500 m2, distribuées à des autorités militaires et des personnalités civiles. Le Haut commandement de l’Armée nationale avale difficilement la pilule, du fait qu’il existait sur le site un projet d’érection du siège de l’Etat-major de l’armée de l’Air, selon notre confrère qui ajoute «à quelques encablures de ce site, un beau domaine surplombant la mer et la Mosquée de la Divinité a été affecté à un opérateur qui y construit un hôtel. Un autre opérateur économique a bénéficié d’une autre affectation foncière sur la falaise protégeant la zone côtière, sur le flanc de la colline du phare des Mamelles, derrière les immeubles en construction de la Caisse des dépôts et consignations».
DECLASSIFICATION DE LA FORET DE MBAO
Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le maire de Mbao Abdoulaye Pouye, est lui aussi monté au créneau pour dénoncer la déclassification de la forêt de Mbao. Pis, il soutient que le président de la République aurait offert 10 hectares de cette forêt, au maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, qui n’est autre que l’oncle du Chef de l’Etat. Selon lui, «une partie de la forêt a été implicitement déclassée par le décret N°93-523 du 27 avril 1993 en son article 2 qui a ordonné en même temps l’élaboration d’un plan d’urbanisme de détail. Cette partie appelée communément le «Petit bois» fait 13 ha 31 ares 60 ca sans compter la surface qui fait plus d’un ha et revendiquée par le patron de Maritalia».
Selon plusieurs autres sources, la population prévoyait sur cet espace la construction d’édifices comme un deuxième lycée, un centre culturel, et un hôpital, mais aussi y reloger les nécessiteux. «Mais à notre grande surprise, fustige l’édile de Mbao, sans élaboration du plan d’urbanisme de détail, tout cet espace a été attribué discrètement et sans aucune concertation par les services de l’Etat depuis 2008 à seulement 3 personnes physiques et/ou morales. Il s’agit cite-t-il, «la Société Holding Guèye qui appartient à Fallou Guèye sous le TF N°14000/DP d’une superficie de 5ha 61a 25 ca (qu’il a d’ailleurs hypothéqué à hauteur de 700.000.000F à la SGBS) ; à la Société GETRAN par bail d’une superficie de 6ha 10a 35ca ; à un inconnu sous le TF N°13435/DP d’une superficie de 1 ha 60 ares».
Pourtant selon le maire Abdoulaye Pouye, la commune de Mbao avait adressé au Président de la République, une correspondance en date du 20 janvier 2016 et une autre en date du 24 avril 2018 au Premier ministre (Mahammed Boun Abdallah Dionne, Ndlr) toujours pour informer le gouvernement de cette situation et de demander l’annulation de ces beaux et l’expropriation de ces titres.
MORCELLEMENT
Selon notre confrère Madiambal Diagne, «dès 2014, une nouvelle opération de morcellement de parcelles a été effectuée sur les réserves foncières de l’aéroport de Dakar. Mais le plus sulfureux est à venir. Sous le prétexte de donner des lots de terres de 200 mètres carrés à quelque 300 personnes, victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares vient d’être morcelée, sur les réserves de l’aéroport de Léopold Sédar Senghor». Et d’ajouter «ces terrains sont aujourd’hui revendus au prix moyen de 50 millions de francs l’unité de 200 m2. Les bénéficiaires du lotissement sur le Tf 5725/DG aux abords de l’hôtel Radisson sont encore plus heureux, car le mètre carré sur ce site est cédé à 1 million de francs. Ce site qui provoque les hurlements de Barthélemy Dias, le maire de la commune Mermoz-Sacré-Cœur, a été partagé à des autorités politiques, des hauts fonctionnaires, des guides religieux, des personnalités étrangères et des opérateurs économiques. Le titre foncier numéro 17861/DG constituant le camp militaire Leclerc au quartier Liberté VI, a été découpé pour les mêmes catégories de personnes».
"UNE ANNULATION DE LA DETTE AFRICAINE NE SUFFIRA PAS"
Comme en avril, le président nigérien Mahamadou Issouf appelle à «un plan Marshall» pour l'Afrique, soulignant que ce plan adopté après la deuxième guerre mondiale en faveur de la reconstruction de l'Europe avait «coûté 4% du RNB des USA pendant cinq ans»
Le président du Niger Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a estimé ce mardi qu'une «annulation de la dette» des pays les plus fragiles «ne suffira pas» à compenser les conséquences de la pandémie sur le continent.
«L'ampleur de la crise économique que connaîtront nos Etats nécessite un soutien financier qui va au-delà d'un simple moratoire. Un moratoire me semble insuffisant (...) Même une annulation de la dette ne suffira pas», a affirmé le président Issoufou à la Task Force sur le coronavirus de l'Union Africaine (UA). «Nous saluons les annonces (...) relatives a un moratoire sur la dette des Etats les plus fragiles», a convenu le président Issoufou tout en soulignant que «nos pays ont besoin de ressources financières fraîches (...) non seulement pour faire face à la pandémie mais aussi pour relancer l'économie».
Une baisse à 2% du taux de croissance
Comme en avril, le président a appelé à «un plan Marshall» pour l'Afrique, soulignant que ce plan adopté après la deuxième guerre mondiale en faveur de la reconstruction de l'Europe avait «coûté 4% du RNB des USA pendant cinq ans». «C'est l'occasion pour la communauté internationale de concrétiser l'objectif de 0,7% du PIB à consacrer à l'aide publique au développement», a-t-il estimé. «Au niveau de la Cedeao, le taux de croissance initialement prévu à 3,3% baissera à 2% si la pandémie prenait fin en juin 2020 et à -2,1% si elle persistait au-delà du second semestre de 2020, induisant notamment une baisse des recettes fiscales et un accroissement du chômage et de la pauvreté», a-t-il rappelé.
Les pays du G20 ont décidé de suspendre pour un an le remboursement de la dette des pays les plus pauvres afin de les aider à faire face à la pandémie de Covid-19 alors que la chancelière allemande Angela Merkel a évoqué fin mai un nouveau «geste». L'endettement total du continent africain est estimé à 365 milliards de dollars, dont environ un tiers dû à la Chine. Selon un bilan lundi soir, l'Afrique qui a été relativement moins touché que l'Europe ou les Etats Unis a enregistré près de 200.000 cas pour environ 5.000 morts.
FACEBOOK FERME DES CENTAINES DE PAGES VISANT À PESER SUR LES ÉLECTIONS EN AFRIQUE
Les publications soutenaient notamment le Comorien Azali Assoumani, l’Ivoirien Henri Konan Bédié, le Tunisien Nabil Karoui ou encore le Togolais Faure Gnassingbé
Facebook a fermé 446 pages et 96 groupes administrés sur le réseau social par une société tunisienne de marketing numérique appartenant à l’homme d’affaires franco-tunisien Lotfi Bel Hadj, arguant du fait qu’ils visaient à peser, au prix d’infox, sur des élections en Afrique francophone.
Des groupes ont créé une audience de façon « trompeuse » en abordant des sujets attrayants, comme « le tourisme, les liens avec la diaspora » et récemment « la lutte contre le coronavirus », avant de changer de ton et se lancer dans la propagande politique, a déploré Facebook dans un communiqué. Selon le géant américain des réseaux sociaux, ces pages et groupes, qui touchaient quasiment 4 millions d’internautes au total, ont violé sa charte contre les interférences étrangères. Contactée lundi par l’AFP, la société visée, UReputation, n’a pas souhaité commenter.
« Maghreb Info », « Guinées Actu », « Revue Afrique », « L’Observateur togolais » ou « Le Moronien » : d’après une enquête du laboratoire de recherche américain Digital Forensic Research Lab (DFRLab), UReputation a lancé des pages présentées à tort comme des sites d’information locale. En réalité, ces pseudo-médias locaux n’avaient pas de rédaction indépendante et DFRLab a indiqué avoir établi des liens entre ces publications et des collaborateurs d’UReputation, rémunérés selon ce laboratoire pour diffuser des informations mêlées à des contenus biaisés ou faux.
« Pas de continuité idéologique »
D’après la même source, les publications, dont des sondages trompeurs, soutenaient le président comorien Azali Assoumani, l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, en campagne pour les élections d’octobre, le magnat tunisien des médias Nabil Karoui, candidat battu à la présidentielle fin 2019, ou encore le président togolais Faure Gnassingbé, réélu en février. « Cela semble avoir été motivé par le gain financier, car il n’y a pas de continuité idéologique qui se dégage du contenu », a estimé DFRLab, une émanation du groupe de réflexion américain Atlantic Council.
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par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LE VIRUS DE L'INCOMPÉTENCE (1/2)
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec son bataillon de ministres impliqués dans cette guerre, le Général est à bout de souffle au bout de trois mois de combat. Nous sommes en pleine crise dans la gestion de cette pandémie
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 09/06/2020
La guerre sanitaire à coronavirus qui sévit dans notre pays depuis le 2 mars dernier représente un sérieux test pour nos gouvernants. Mais de ce que l’on a vu jusqu’à présent, le Général Sall et ses lieutenants-ministres ont échoué lamentablement dans la gestion de cette guerre. La sérénité et la cohérence dans les discours et actes ont cédé le pas à la cacophonie et la discordance. Si le coronavirus affecte certains de nos compatriotes, celui de l’incompétence virale est en train de faire des ravages dans le cercle gouvernemental. Au milieu d’un brouillard "covidé" généralisé et d’une cacophonie tintinnabulante, le besoin irrépressible de s’épancher stérilement s’est déchaîné chez certains de nos ministres au point que leurs logorrhées incohérentes font florès. Chacun essaie de parler à travers les médias pour ne rien dire mais seulement pour exister. On est en pleine crise dans la gestion de cette pandémie.
Au tout début, le Général autoproclamé qui n’a pas élaboré et implémenté une stratégie a déclaré la guerre à l’ennemi invisible. Avec son bataillon de ministres impliqués au premier chef dans cette guerre, le Général est à bout de souffle au bout de trois mois de combat. Au moment où Sars Cov-2 a fait des dizaines de morts et envoyé plus de 3 000 Sénégalais dans nos hôpitaux, le Général fait machine arrière, assouplit les mesures restrictives et privatives contenues dans son plan d’urgence sanitaire. Aujourd’hui, toute la tactique tâtonnante mise en place pour venir à bout de Sars Cov-2 est revisitée pour ne pas dire remise en cause parce qu’elle s’avère perdante au bout du compte. Mais il faut se dire que ce sont les populations civiles pour lesquelles la guerre a été déclarée aux fins de les protéger qui ont été les premières à se lasser de cette stratégie de combat qui ne laisse entrevoir aucun espoir de victoire. La lutte contre la pandémie "coronavirale" a fini par céder à cette révolte latente de la population menacée par la pandémie de la faim. C’est le chemin de Damas du Général et ses lieutenants. Finalement, ses admonestations itératives et ses bravades combatives du début de la crise ont fondu comme beurre au soleil. Et c’est ce qui explique ces mesures d’assouplissement qui masquent mal ses reculades systématiques. Pourtant, ce n’est ni la fin de la guerre, ni l’armistice ni même un cessez-le-feu dans le combat, parce que Sars Cov-2 continue de tuer et de blesser certains de nos compatriotes.
Il faut souligner que dans cette guerre, le Général et ses troupes ont manqué de stratégie opératoire puisque pendant deux mois (entre l’apparition du coronavirus en Chine et son entrée dans notre pays), ils n’ont pas mis en place un plan contre-offensif au cas où Sars Cov-2 passerait par les frontières pour venir s’installer chez nous. Ce n’est pas au moment où le virus déferle que l’on bâtit des digues pour freiner l’avancée de la maladie parce qu’elles seront vite submergées. Ce n’est pas au moment où la pandémie arrive que l’on se procure des masques, des EPI, des gels hydro-alcooliques ou d’autres produits afférents. Si le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS) a été mis en place lors de la maladie à virus Ebola dans la sous-région en 2014, c’était pour face à temps à toute infection d’origine virale. Or, il a été constaté que c’est avec le reste des équipements achetés lors de la crise Ebola qu’on a entamé la lutte contre le Sars Cov-2.
Même si, avant l’installation de la pandémie dans notre pays, les agents du ministre Abdoulaye Diouf Sarr squattaient les médias pour communiquer sur la disponibilité de la logistique de guerre, il faut avouer que rien n’avait été mis en place au plan budgétaire. Le Général a attendu que le virus attaquât un étranger qui vit chez nous pour déclencher ses 2 R (l’opération Riposte et le plan de Résilience) en mettant sur la table un maigre budget de guerre. Et lorsque Sars Cov-2 a commencé à prendre des proportions alarmantes, le Général a pris des mesures drastiques qui laissaient penser à une stratégie de confinement. En période de pandémie, c’est une option pour venir à bout de l’ennemi comme le dépistage massif sans confinement ou l’immunité grégaire. Mais jamais ce confinement n’a été effectif parce que la liberté de circulation diurne et de déplacement clandestin interrégional des Sénégalais a été un moyen de propagation exponentielle du virus.
La distribution des vivres aux nécessiteux dans le cadre de la solidarité nationale laissait croire à une compensation du déficit vivrier en cas de confinement pendant quelques semaines. Mais l’on s’est rendu compte que cette distribution de colis alimentaires dirigée par le beauf Mansour n’est qu’une manœuvre politicienne pour adouber un potentiel dauphin qui, in fine, s’est révélé incompétent de conduire une telle opération. Depuis le simulacre d’appel d’offre pour l’achat et le transport jusqu’à la distribution nébuleuse des denrées alimentaires, Mansour Faye, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale aura brillé par son manque de transparence et par son incompétence notoire. Jamais, il n’a éclairci les conditions d’attribution du marché du riz au Libanais Rayan Hachem et de son transport à la société Urbaine d’entreprise (UDE) de Demba Diop Sy qui n’existe plus juridiquement. A ce manque de transparence s’ajoute un autre lié aux personnes bénéficiaires de kits alimentaires. Dans l’agenda de répartition, Mansour Faye a prévu de distribuer gracieusement des colis alimentaires à 40 749 ménages appelés nébuleusement groupes spécifiques ne figurant ni parmi les 588.045 ménages contenus dans la base de données du RNU (Registre national unique), ni parmi les groupes vulnérables retenus par les Comités communaux de ciblage.
Il faut souligner au passage que cette société illégale du député en question a aussi bénéficié d’un marché illégal du ministère d’Abdou Karim Fofana. Le 19 avril 2019, le juge du tribunal de commerce hors-classe de Dakar a ordonné la liquidation des biens de la société UDE. 15 jours après le jugement du tribunal ordonnant la liquidation de la Société de Demba Diop Sy, UDE a remporté, contre toute attente, le 02 mai 2019, deux marchés publics dans le cadre d’un appel d’offre ouvert passé par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Le montant cumulé des deux marchés s’élève à 1 321 565 957 F CFA et se répartit comme suit :
1. 02/05/2019- S0721/19-DK - Marché de nettoiement : balayage, collecte, transport et mise en décharge (lot 19) pour un montant de 636 971 257 F CFA TTC 2. 02/05/2019- S0719/19- DK - Marché de nettoiement : balayage, collecte, transport et mise en décharge (lot 19) pour un montant de 684 594 700 F CFA TTC.
Aucune entreprise en liquidation judiciaire ne peut soumissionner à un marché public a fortiori en être attributaire. L’article 43 du décret 2014-1212 du décret du 22 septembre 2014 portant code des marchés publics est clair, net et précis : « Ne peuvent pas prendre part, aux marchés quel que soit le mode de passation, les personnes physiques ou morales admises au régime de la liquidation des biens ».
Alors, pourquoi les ministres Mansour Faye et Abdou Karim Fofana ont attribué illégalement ces marchés à l’entreprise de Diop Sy en situation d’illégalité.
L’attribution illégale des deux marchés est intervenue alors que l’UDE est en cessation de paiement et que le tribunal de commerce a ordonné, le 19 avril 2019, sa liquidation et la publication de la décision au Registre du Commerce et du Crédit mobilier (RCCM). Laquelle structure centralise les informations sur les personnes physiques ou morales immatriculées ainsi que toutes les évolutions juridiques les affectant (les tiers peuvent connaitre en temps réel la situation de l’entreprise, notamment si elle est placée en liquidation judiciaire).