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27 avril 2025
Politique
L’ARMÉE ARRÊTE UN ÉCLAIREUR DES ''ROMEOS'' BISSAU-GUINÉEN A SAMICK
Les militaires en faction à Samick viennent ainsi de mettre la main sur un des éclaireurs des «Roméos», une bande bissau-guinéenne spécialisée en vol de bétail.
Les populations de la région sud sont dépassées par la tournure prise par le vol de bétail dans leur contrée. C’est ainsi que dans le cadre de la lutte contre le phénomène, l’armée est entrée en action avec le retour des cantonnements sur le long de la frontière sénégalo-bissau-guinéenne. Des actions qui ont porté leurs fruits. Les militaires en faction à Samick viennent ainsi de mettre la main sur un des éclaireurs des «Roméos», une bande bissau-guinéenne spécialisée en vol de bétail.
L’armée a fini de faire la traque au niveau de la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau et les reconnaissances se multiplient au grand bonheur des populations plus que jamais décidées à collaborer avec elle (l’armée) dans le cadre de la recrudescence du vol de bétail dans leur contrée.
C’est ainsi que lors d’une patrouille organisée dans la nuit du 12 au 13 novembre 19 aux environs de 02 heures du matin, les militaires du 5 éme bataillon en poste au village de Samick, village situé dans l’arrondissement de Niaguis, dans la région de Ziguinchor, ont interpellé un individu suspect avant de le conduire dans leur unité.
Domingos Mbundé puisse que c’est de lui qu’il s’agit, est né le 05 mai 1985 à Cathio, en Guinée-Bissau. Pêcheur de profession, il a été, selon nos sources, appréhendé sur son chemin au moment où il se rendait en Guinée-Bissau. «Domingos Mbundé est un éclaireur des «Roméos» bissau-guinéen spécialisés en vol de bétail dans les villages de la Casamance. Fouillé de fond en comble, il a été retrouvé par devers-lui un cornet de chanvre indien. L’enquête suit son cours», renseignent des sources proches du dossier. Son enquête bouclée, Domingos Mbundé pourrait être envoyé à la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor.
PAR François Soudan
L'AFRIQUE NE DOIT PAS SE RÉSIGNER À AVOIR LES TAUX DE SUICIDES PARMI LES PIRES AU MONDE
Pourquoi se suicide-t-on moins dans des États faillis, comme la Somalie, la Centrafrique ou le Soudan du Sud, que dans d’autres où le taux de croissance dépasse 5 % ?
Jeune Afrique |
François Soudan |
Publication 13/11/2019
Alors que l'OMS relève que le taux de suicides en Afrique est supérieur à la moyenne mondiale, il est urgent que sociologues et politologues se penchent sur cette pandémie en expansion qui devrait interpeller les pouvoirs publics.
Petit tacle entre confrères : il y a quelques jours, le très respectable Financial Times a publié un éditorial au ton résolument afroptimiste, rappelant au passage à quel point son non moins estimable concurrent The Economist avait vu faux avec sa célèbre cover story de l’an 2000 intitulée « The hopeless continent » – « le continent sans espoir ».
En quelques paragraphes, le quotidien londonien prédit à l’Afrique un avenir radieux pour peu qu’elle sache offrir à sa population, la plus jeune du monde, une éducation de qualité et qu’elle apprenne, comme l’a fait l’Asie, à s’approprier la technologie d’autrui. En 2018, souligne le FT, six des dix économies les plus performantes de la planète en matière de taux de croissance sont africaines.
Un continent « bankable »
Partout, l’espérance de vie s’accroît (elle est de 65 ans en moyenne), et la mortalité infantile baisse. Partout, grâce aux investissements des nouveaux partenaires chinois, turcs, brésiliens ou indiens, routes, ponts, aéroports, hôpitaux et logements surgissent du néant postcolonial. On ne compte plus les sommets multilatéraux consacrés au développement d’un continent où 45 des 54 chefs d’État membres de l’Union africaine sont désormais issus d’élections (plus ou moins) démocratiques.
Cherry on the cake : le lancement officiel, il y a un peu plus de deux mois, de la Zone de libre-échange continentale ouvre la voie à un marché unique de 3,4 milliards de dollars. L’Afrique est donc « bankable » !
Dans le genre anxiolytique, cette piqûre de rappel est la bienvenue, tant il est vrai que, sur le plan médiatique, les mauvaises nouvelles venues d’Afrique prennent en général le pas sur les bonnes. On a toujours vendu plus de papier, réalisé plus d’audimat et généré plus de clics avec une victime d’Ebola qu’avec l’inauguration de cent dispensaires, et il en sera toujours ainsi.
Un phénomène inquiétant qui concerne exclusivement la partie subsaharienne du continent, puisque, selon les chiffres de l’OMS, le Maghreb connaît au contraire en la matière l’un des taux les plus faibles de la planète (entre 3 et 5 pour 100 000 habitants).
Voici le (sinistre) top 10 des pays où l’on se suicide le plus : Lesotho, Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale, Ouganda, Cameroun, Zimbabwe, Nigeria, Togo, Bénin, Tchad. Tous ont des taux dépassant 15 pour 100 000, avec des pointes à 23 pour la Côte d’Ivoire et à 28 pour le Lesotho – plus qu’en Russie et à deux doigts du record mondial détenu par le Guyana.
Pesticides
Quelle en est l’explication ? On croit la connaître pour le petit royaume enclavé du Lesotho, frappé depuis quelques années par une épidémie de suicides chez les éleveurs de moutons – la principale richesse du pays – ruinés. Mais quid de la Côte d’Ivoire, où 3 446 humains se sont donné la mort en 2016 (dernier chiffre disponible) ?
Pourquoi le taux de suicides enregistré y est-il quatre fois supérieur à celui du Kenya ? Pourquoi se suicide-t-on moins dans des États faillis, comme la Somalie, la Centrafrique ou le Soudan du Sud, que dans d’autres où le taux de croissance dépasse 5 % ? Qu’est-ce qui explique l’exception São Tomé et ses 5 suicidés pour 250 000 habitants ?
Ni le niveau de vie ni la religion – l’islam et le christianisme interdisent tous deux le suicide – ne sont en cause, et l’OMS, qui souligne au passage que l’autolyse entraîne chaque année deux fois plus de morts que le paludisme ou les homicides, en est réduite à pointer l’importance croissante que prennent sur le continent les pesticides dans la réalisation de l’acte fatal. L’autoempoisonnement chimique supplante la pendaison et les armes à feu : c’est le revers de l’Afrique qui gagne.
Une pandémie en expansion
Nul n’étant génétiquement ou culturellement prédisposé au suicide, la question de savoir pourquoi on décide de se débarrasser du fardeau de sa vie, un peu comme on disparaît par une sortie de secours, relève de l’intime et d’un geste le plus souvent impulsif.
Reste que l’OMS a raison de traiter ce phénomène à l’instar d’une pandémie en expansion et que, dans ce cadre, la cartographie du suicide en Afrique devrait intéresser les sociologues, les politologues, et interpeller les pouvoirs publics.
Même si, comme l’écrivit un jour de génie facétieux le Nobel hongrois Imre Kertész, « vivre est aussi une façon de se suicider, l’inconvénient étant que cela prend beaucoup de temps », l’interruption volontaire d’existence chez les jeunes de 19 à 29 ans – surreprésentés dans les décès de ce type en Afrique – est un drame absolu auquel nul ne peut se résigner. L’Afrique ne doit pas perdre d’un côté ce qu’elle gagne de l’autre.
François Soudan est directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
LA RÉFORME DU FRANC CFA, UN CHANTIER ÉCONOMIQUE ET DIPLOMATIQUE COMPLIQUÉ
La question d'une devise unique a longtemps suscité les réticences du Nigeria, qui exigeait que l'éventuelle monnaie commune soit déconnectée du Trésor français
En évoquant la semaine dernière un retrait des réserves de change du franc CFA déposées en France, le président béninois Patrice Talon a relancé le débat sur une réforme de cette devise, un chantier compliqué tant sur le plan économique que diplomatique.
Pour l'heure, les 14 Etats africains qui utilisent le franc CFA doivent déposer 50% de leurs réserves en France, obtenant en contrepartie une convertibilité illimitée avec l'euro, ce qui leur donne une certaine crédibilité internationale.
Par exemple, si un Etat de la zone franc ne peut pas assurer le paiement en devises de ses importations, la France garantit le versement des sommes correspondantes en euros.
"Nous sommes tous d'accord là-dessus, à l'unanimité, pour mettre fin à ce modèle", a déclaré M. Talon dans une interview le 7 novembre à la radio RFI et à la chaîne France 24, assurant que ce modèle était avant tout un "problème psychologique" et non "technique".
Ce n'est pas l'avis de Ruben Nizard, économiste spécialiste de l'Afrique chez l'assureur Coface, pour qui "un retrait des réserves de change signifierait une remise en cause d'un des piliers de fonctionnement de la zone franc", et in fine de ce mécanisme de garantie de convertibilité par le Trésor français.
Pour l'heure, en revanche, pas question a priori de revenir sur la parité fixe de la devise avec l'euro (1 euro = 655,96 francs CFA).
"La fixité des parités réduit le risque de change pour des investisseurs, pour des exportateurs, c'est un luxe formidable", explique Ruben Nizard à l'AFP.
Mais la dépendance à la politique monétaire européenne des pays de la zone franc est régulièrement critiquée par les adversaires du franc CFA.
"Changer de place les réserves de change, c'est surtout une question politique et symbolique.Pourquoi ne pas déposer ces réserves auprès d'une Banque centrale africaine ? Nous sommes au XXIe siècle, l'Afrique doit assumer la gestion de sa Banque centrale et de sa monnaie", plaide Noël Magloire Ndoba, économiste congolais, consultant et ancien doyen de la Faculté des sciences économiques de Brazzaville.
"Le FCFA a un taux de change fixe avec l'euro, la monnaie de pays très développés, qui ont fixé comme priorité à la Banque centrale européenne la lutte contre l'inflation.Cela oblige nos Banques centrales (africaines) à mener des politiques monétaires très restrictives", critique de son côté Demba Moussa Dembélé, économiste sénégalais et directeur du Forum africain des alternatives.
"Or la priorité des économies africaines n'est pas la lutte contre l'inflation, elles ont besoin d'investissements et d'emplois", poursuit-il, interrogé par l'AFP.
- Peu d'écho pour l'"eco" -
L'annonce de Patrice Talon, sans calendrier précis, n'a pas encore trouvé un énorme écho.
En Côte d'Ivoire, la principale économie de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le gouvernement s'est refusé à tout commentaire sur ce sujet ultra sensible.
Et en France, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno le Maire a réaffirmé vendredi que ce n'était pas à Bercy de "faire des propositions ou d'imposer quoi que ce soit".
"Si une majorité d'Etats-membres de la zone franc veulent avancer vers une réforme ambitieuse nous répondrons oui", s'est-il contenté de déclarer, sans réagir directement à la proposition du président béninois.
"Le débat autour du franc CFA se cristallise beaucoup autour de la question de la souveraineté, donc si la réforme venait de la France ça passerait mal", décrypte M. Nizard.
L'avenir du franc CFA s'écrit toujours en pointillés, puisque quinze pays d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont mis d'accord fin juin pour l'adoption de l'"eco", une monnaie unique pour les huit pays de la zone qui utilisent le franc CFA mais aussi pour sept autres pays dont le géant régional, le Nigeria.
Les déclarations de Patrice Talon "sont peut-être un moyen de remettre le sujet sur la table", estime Ruben Nizard.
Sujet récurrent depuis des décennies dans la région, la question d'une devise unique a longtemps suscité les réticences du Nigeria, qui exigeait que l'éventuelle monnaie commune soit déconnectée du Trésor français.
"Sur le plan économique, la question de la parité avec l'euro pose problème.Il faudrait évoluer vers une parité avec un panier de devises, l'euro, le dollar et le yuan, correspondant aux principaux partenaires commerciaux de l'Afrique, l'UE, les Etats-Unis et la Chine", suggère Noël Magloire Ndoba.
Les pays de la Cédéao espèrent lancer l'eco dès 2020.
par Daouda Ndiaye
ET SI ON PARLAIT DU MARCHÉ D’INTÉRÊT NATIONAL DE DIAMNIADIO ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le M.I.N est une mine d’emplois que nous tardons à exploiter - Il mérite des interrogations légitimes au moment où l’employabilité des jeunes est devenue un problème préoccupant
Le M.I.N de Diamniadio est une mine d’emplois pour notre pays. Noyé dans une vague d’informations isolant le Sénégal de ses urgences sociales, il mérite des interrogations légitimes au moment où l’employabilité des jeunes est devenue un problème préoccupant.
Le M.I.N est « un service public de gestion de marchés dont l’accès est réservé aux producteurs et aux commerçants, qui contribue à l’organisation et à la productivité des circuits de production des produits agricoles et alimentaires, à l’animation de la concurrence dans ces secteurs économiques et à la sécurité alimentaire des populations ».
En effet, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, investir dans le capital humain se pose comme un impératif national pour lutter contre le chômage des jeunes et la précarité des couches sociales les plus vulnérables.
Le M.I.N de Diamniadio, lieu de négoce du commerce de gros, est un écosystème composé de professionnels (producteurs, grossistes, transformateurs, acheteurs, etc.) qui interagissent et contribuent à son dynamisme et à son évolution. Il permet aux entreprises et aux incubateurs d’entreprises de mutualiser leurs savoir-faire afin de renforcer leur position sur le marché africain.
Dans la perspective de la naissance de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine, le M.I.N de Diamniadio s’offre une opportunité d’être le fer de lance d’une économie pourvoyeuse d’emplois pour les jeunes dans tous les secteurs d’activités économiques.
« Créer un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique » telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063 », tel est l’objectif affiché de l’Union Africaine.
Avec le modèle économique du M.I.N de Diamniadio qui fera école, cette vision de l’organisation panafricaine déjoue les pronostics des économistes libéraux qui ont pensé et repensé une Afrique des économies orientées de l’Extérieur par l’Extérieur pour la satisfaction des besoins de l’Extérieur.
En effet, la vision linéaire de la croissance économique en cinq étapes formulée par Walt Whitman Rostow, devenue une bévue théorique, a montré ses limites dans notre pays où l’on cherche la rampe de l’émergence économique dans une congruence adéquate entre le capital humain et les secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
Le M.I.N de Diamniadio y participe, décloisonnant ainsi ces trois secteurs dans une approche globale au service de l’emploi des jeunes.
Ainsi, le M.I.N de Diamniadio, laboratoire de formations professionnelles spécifiques, offre une surface de 24 hectares dont 40 000 m2 d’entrepôts. A ce titre, il peut s’enorgueillir d’avoir :
-137 magasins (avec ou sans chambre froides, avec des bureaux), 2 chambres froides communes de 375 m2, 8 chambres froides communes de 100 m2 sur la gare des gros porteurs, un laboratoire sanitaire et un restaurant collectif.
Des aménagements complémentaires ont été prévus pour la seconde phase du M.I.N ; celle des produits carnés adossés au pôle de transformation.
Mais rien n’empêche aujourd’hui dans la première phase d’exploitation du M.I.N de commencer par la transformation des produits agricoles en attendant la phase des produits carnés. Les entrepôts s’y prêtent sous réserve du respect des normes d’hygiène et de sécurité alimentaires.
Ainsi, les légumes surgelés achetés dans la grande distribution au Sénégal n’ont plus besoin de quitter l’Europe pour remplir nos assiettes. Le Consommer sénégalais mis en place par le regretté Docteur Thianar Ndoye refait surface avec l’arrivée des grandes surfaces dans nos grandes villes.
Quelles sources d’emplois devrait-on alors dénicher pour le rayonnement international du M.I.N de Diamniadio dans une synergie forte entre l’agriculture, l’industrie et les services ?
Si la première fonction d’un M.I.N est d’assurer un juste prix des productions agricoles locales, il garantit en même temps la rémunération la plus haute possible pour le producteur et la plus accessible possible pour le consommateur.
Sans aller chercher des produits dans le corridor céréalier tracé par le P.S.E, la zone des Niayes couve le M.I.N de Diamniadio à quelques encablures des vestiges de BUD-Sénégal. Ce potentiel agricole de proximité porte en lui-même les germes des métiers qui vont de la sélection des semences aux pratiques phytosanitaires respectueuses des Objectifs du Développement Durable.
L’autre fonction du M.I.N est d’organiser la distribution locale des productions agricoles réduisant de manière drastique les intermédiaires qui vont du milieu rural au marché des grossistes de Thiaroye par exemple. Le consommateur y trouvera toujours son compte pour améliorer son pouvoir d’achat.
Enfin, la dernière fonction qui revient au M.I.N est de valoriser les productions agricoles par des unités de transformation prévues sur le site de Diamniadio.
La seule bataille qui vaille dans le développement du M.I.N sera avant tout la bataille de la logistique. Des métiers de conducteurs d’engins de manutention tous types, des techniciens en organisation de transport multimodal au management opérationnel des ateliers de production garants de la sécurité et de la qualité dans la Technologie alimentaire y sont attendus ; autant de métiers émergents en formation initiale et continue qui convergent vers une exploitation optimale du site de Diamniadio.
En amont, de nouveaux métiers d’ouvriers agricoles verront le jour à la périphérie du M.I.N boostant l’économie locale du Jandeer au Jalaaw.
La raison penche aussi pour la mise en place d’une société de collecte des déchets du M.I.N dans le format de l’Unité de Coordination de Gestion des déchets solides (UCG) qui pourrait en assurer la gestion dans une intercommunalité portée par la territorialisation des politiques publiques (Acte III de la Décentralisation)
Comment ne pas souscrire à cette Zone d’Activités des Mécaniciens et Professionnels de l’Automobile (ZAMPA) de 147 hectares en chantier située dans la Commune de Dougar face à la route nationale tout près du M.I.N de Diaminiadio, structure financée par l’Etat du Sénégal qui offre l’outillage nécessaire à la gare des gros porteurs in situ tout en fidélisant les camions faisant la navette entre Dakar et Bamako ?
Dans cette foulée, une réflexion sur le devenir de la formation professionnelle s’impose dans notre pays en rupture avec l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle à l’étalonnage des diplômes tels que le C.A.P, le B.E.P et le B.T.S. L’Université Amadou-Makhtar MBOW dans ses filières professionnelles et les centres de formations professionnelles du Sénégal seront également au rendez-vous à proximité du M.I.N de Diamniadio lui servant de bassin d’emplois directs et induits.
Ce nouveau paradigme prend sa source dans le learning by doing de John Dewey « apprendre par l’action », se déclinant par un système d’enseignement et d’apprentissage fondé sur les compétences critiques piloté par des moniteurs chevronnés. Le guichet 3 FPT des jeunes non-diplômés est interpellé ici pour prendre sa part dans l’insertion professionnelle.
C’est toute une chaîne de valeurs qui se dynamise à chaque étape du processus menant vers le M.I.N pour faire émerger des métiers immédiatement disponibles dans le Département de Rufisque. En témoigne le Plan Alimentaire Territorial élaboré par cette collectivité locale dont l’effet contagion dans les autres départements du Sénégal avec des ONG comme le Grdr et l’iedAfrique ne se fera pas attendre.
L’effet conjugué de l’Acte III de la Décentralisation et du P.S.E, placé sous l’angle de l’emploi des jeunes, nous amène donc au moins à trois interrogations :
- d’abord, quels sont les grands principes qui devraient guider le bon fonctionnement du M.I.N pour servir de vivier d’emplois ?
- Ensuite, comment développer une offre de services attractive sur le M.I.N pour renforcer le hub de services que propose le P.S.E ?
- Enfin, quelle méthode pour défendre au mieux les intérêts du Sénégal autour du M.I.N ?
I. Les grands principes gouvernant le fonctionnement du M.I.N de Diamniadio
Il s’agit pour notre pays le Sénégal d’offrir un cadre juridique attractif aux producteurs locaux. Protéger le monde rural sans verser dans le protectionnisme économique devrait nous conduire à organiser nos agriculteurs en coopératives pour remplir les critères d’éligibilité d’acteur du M.I.N de Diamniadio.
Le M.I.N est ouvert exclusivement aux grossistes. Divisés, les horticulteurs de la proximité de la zone des Niayes risquent d’être réduits à des sous-traitants d’un outil de commercialisation financé par l’argent du contribuable sénégalais. Les organisations professionnelles agricoles faîtières gagneraient à créer des groupements d’exploitants agricoles dotés d’une personnalité morale pour retrouver leur place sur ce marché.
C’est tout le sens du périmètre de référence que le président Macky Sall doit définir par un acte administratif contraignant tous les acteurs économiques autour du M.I.N à observer les règles d’une concurrence saine. Ce périmètre de référence, à définir par décret, est l’espace autour du M.I.N sur lequel sont interdits le déplacement ou la création d’un établissement concurrent pratiquant la vente en gros de produits dont la liste devrait être fixée par arrêté interministériel. Il s’agit ici de protéger sur ce périmètre de référence les producteurs locaux du M.I.N contre le groupe de pression de la grande distribution. « Entre le fort et le faible, dira Lacordaire, la liberté opprime, la loi libère »
La Loi libère, évitant que le M.I.N de Diamniadio ne devienne la centrale d’achats d’Auchan, de Carrefour ou de Leclercq qui doivent s’aligner derrière leurs organisations professionnelles comme le Conseil National du Patronat.
En bonne logique, dans le Conseil d’Administration du M.I.N seuls doivent y figurer les représentants de ces organisations professionnelles et les représentants de l’Etat pour mettre davantage d’équité dans les règles de concurrence entre les différents acteurs de ce grand marché. La Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Dakar y sera également représentée.
Usant de son pouvoir réglementaire, le Sénégal se doit également de confectionner un cahier des charges encadrant les critères d’attribution des surfaces sur le M.I.N et un règlement intérieur qui définira les horaires de vente, l’harmonisation des prix et les normes sanitaires.
La définition du règlement intérieur posera à cet effet un cadre propice au développement d’une offre attractive de services du M.I.N, gage de la durabilité des métiers émergents.
II. Quelle offre de services pour le M.I.N de Diamniadio ?
Le capital humain autour du M.I.N se nourrit de la navette entre différents secteurs d’activités pour étoffer le tissu économique issu des échanges intra-branches.
En effet, la gestion et l’exploitation du M.I.N doivent d’abord permettre d’assurer la sécurité du site, des personnes et des denrées. Cette sécurité du site et des personnes passe par la présence de banques avec des coffres sécurisés de peur de mettre en péril la vie des grossistes qui manipulent beaucoup d’argent liquide. Quant à la sécurité des denrées, elle se traduit par un contrôle sanitaire rigoureux des produits sur le marché devenu un vivier d’emplois pour les vétérinaires, les spécialistes de la technologie alimentaire et des services d’hygiène.
Enfin, tout se ramène à la sécurité ; sécurité des chambres froides pour éviter la rupture de la chaîne du froid alimentaire. Des formations sur site ne sont pas à exclure pour les tâches d’exécution liées aux métiers de la maintenance industrielle.
Sécurité de l’environnement par l’organisation d’un tri sélectif des « déchets » des produits agricoles qui, en vérité, sont des matières premières à réinjecter dans le recyclage des résidus agricoles organiques pour une seconde vie dans notre écosystème. L’emploi appelle l’emploi au service de l’émergence économique de notre pays. Toutes ces activités nécessitent en amont des Sénégalais qui soient bien formés pour être immédiatement opérationnels.
Il s’agit ensuite pour le M.I.N de mettre en place une plateforme de commerciaux qui vont canaliser l’offre de productions locales réduisant ainsi le maximum d’intermédiaires. Comme sur les places boursières, à l’ère de la digitalisation, il nous faut juste un widgets ; cette application interactive qui permet en temps réel l’affichage d’informations sur les prix et l’accès aux services du M.I.N sur Internet en passant par nos smartphones. Une telle application, créant un cercle vertueux de transparence partout dans le monde, permettrait d’éviter les abus de positions dominantes ou les ententes anticoncurrentielles pouvant naître d’une asymétrie d’information entre les différents acteurs sur le M.I.N. Ce qui n’est que justice.
Le M.I.N est donc investie d’une mission de service public définie suivant un critère matériel en ce qu’il offre la configuration d’un partenariat public-privé déléguant sa gestion à une personne privée sous le contrôle de l’Etat. Quelles solutions pour le décollage du M.I.N ?
III. Quelle recette alors pour le lancement du M.I.N de Diamniadio ?
Pour une meilleure rationalisation de l’action publique, il convient au préalable de délimiter précisément la sphère de compétences de deux personnes morales de droit public : la Délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU) et la Société de Gestion des Infrastructures Immobilières Publiques (SOGIP). Au-delà ces services publics, le Ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises a un rôle crucial à jouer, notamment dans le domaine de la réglementation des activités de vente et d’achat, via la Direction du Commerce Intérieur. Un comité de pilotage, en chantier, devrait voir le jour pour construire une synergie forte entre les différents maillons de la chaîne administrative.
Ce comité, sous la tutelle du chef de l’Etat pour les besoins d’un arbitrage, aura pour mission de formaliser le cadre de concertation en désignant ses membres et d’élaborer un schéma directeur qui permettra de définir le profil du futur gestionnaire du M.I.N.
Toujours dans cette dynamique, il faudrait d’ores et déjà penser à inviter le Port Autonome de Dakar pour préparer les opérateurs Import-Export à l’ouverture du M.I.N de Diamniadio, L’Agence Sénégalaise de la Promotion des Exportations (ASEPEX) jouera in fine sa partition.
Les Fonds à Frais Partagés de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) pourraient aussi venir appuyer par des subventions la formation continue les acteurs du M.I.N dans le renforcement des capacités de leurs employés.
Il faudrait en définitive un schéma directeur opérationnel qui ira au-delà de Diamniadio incluant les maires des communes voisines.
Dans cette perspective, c’est le lieu de mettre à profit le Centre de Formation Professionnelle de Diamniadio pour préparer aux métiers du tri, de l’assemblage et du conditionnement des fruits et légumes. Diamniadio, étant dans une zone de proximité côtière, les produits halieutiques feront sans doute leur entrée avec des mesures phytosanitaires qui relèvent de l’exigence de qualité propre à assurer le rayonnement des produits « Made in Senegal » avec un label très vendeur.
Somme toute, ne faudrait-il pas un modèle économique viable pour amortir l’investissement de l’Etat du Sénégal ? Le M.I.N ne sera pas tout de suite rentable. Il sera tout au plus un escalier social et non un ascenseur social permettant ainsi d’amortir graduellement les 66 milliards de Francs CFA d’investissement de l’Etat du Sénégal sur ce marché.
Le rêve de ne plus exporter de la canne à sucre pour importer des bonbons et des haricots verts de la zone des Niayes pour importer des boîtes de conserve se traduit par cette audace dans l’investissement qui a fait naître le M.I.N de Diamniadio. Ce n’est pas un jeu de mots, le M.I.N est une mine d’emplois que nous tardons à exploiter. Lisez les deux lauréats du Prix Nobel d’économie Théodore SCHULTZ et Gary BECKER, théoriciens du capital humain, Amartya SEN, Prix Nobel d’économie et l’économiste pakistanais Mahbud ul HAQ auteur du Rapport du PNUD de 1990, vous aurez suffisamment de paramètres pour mesurer à sa juste valeur l’apport nutritionnel riche des fruits du M.I.N de Diamniadio à notre pays le Sénégal dans la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. Et ces fruits ne seront que les meilleurs pour notre santé économique.
Docteur Daouda Ndiaye est Juriste, Docteur en Sciences de l’Education, Secrétaire Général de l’Association des Cadres « Le Péey Lébu »
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LE 20H DE LA RTS MARDI 12 NOVEMBRE 2019 AVEC PAPE BOUNA THIAW
A la Très Haute Attention de Monsieur François COLLIN, Vérificateur Général du Sénégal Institution Supérieure de Contrôle de l’Ordre administratif, l’Inspection générale d’Etat (IGE) est placée sous l’autorité directe du Président de la République.
Néanmoins, elle est tenue de présenter, chaque année, un Rapport public sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes, dans le respect du droit à l’information des citoyens, consacré par l’article 8 de la Constitution sénégalaise et par l’article 9 de la loi n° 2011-14 du 8 juillet 2011 abrogeant et remplaçant la loi n° 2005-23 du 11 août 2005 portant statut des Inspecteurs généraux d’Etat, modifiée par la loi n° 2007-17 du 19 février 2007.
A ce jour, les rapports d’activités 2016, 2017, et 2018 sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes, n’ont fait l’objet d’aucune publication, comme l’exige la loi. Des organisations de la société civile, une partie de la presse et de nombreux citoyens sénégalais dont je fais partie, s’interrogent, à juste titre sur les raisons de la non publication de ces rapports, qui contribuent à l’amélioration de la performance des services publics, en vue d’une gouvernance saine, efficace et transparente. Monsieur le Vérificateur Général, nos concitoyens sont habités par le doute.
L’IGE a l’obligation de lever le doute, et doit procéder dans les meilleurs délais à la publication desdits rapports. Selon des études, le coût de la corruption est évalué à plus de 148 milliards de dollars par an pour les économies du continent, soit 25% du PIB africain : un crime économique d’une ampleur inouïe qui anéantit tout projet de développement et compromet le devenir de centaines de millions de citoyens.
Une enquête sur la perception de la corruption réalisée par le Cabinet SYNCHRONIX, financée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), conclut que 93% des Sénégalais disent connaitre des pratiques de corruption (taux extrêmement élevé). Monsieur le Vérificateur Général, la vocation première de l’IGE, c’est de lutter contre la fraude, la corruption, la mal gouvernance et le mauvais usage des deniers publics. Il s’agit pour l’IGE de se conformer à la loi, en publiant les rapports (publics) 2016, 2017, et 2018.
Monsieur le Vérificateur Général, l’article 19 de la Loi n° 2011-14 du 8 juillet 2011 abrogeant et remplaçant la loi n° 2005-23 du 11 août 2005 portant statut des Inspecteurs généraux d’Etat, modifiée par la loi n° 2007-17 du 19 février 2007 précise qu’il « est interdit aux Inspecteurs généraux d’Etat en activité, d’appartenir à un syndicat ou à un parti politique et, de façon générale, d’exercer des activités incompatibles avec leur statut ».
Or, il est de notoriété publique que les inspecteurs généraux d’état Makhtar Cissé et Cheikh Awa Balla Fall coopté (nommé au tour extérieur) exercent des fonctions politiques officielles, étant des membres officiels du parti au pouvoir (APR). M. Makhtar Cissé qui a intégré le Secrétariat exécutif national de l’APR et M. Cheikh Awa Balla Fall qui a mis en place le mouvement « Mobilisation pour un deuxième mandat (M2M) » ne sont pas en mesure d’exercer leurs fonctions avec la rigueur, l’objectivité, l’impartialité et l’indépendance requises. Il vous appartient de demander l’application stricte de l’article 19, et d’exiger dans les meilleurs délais leur démission.
Leur appartenance à l’Institution prestigieuse telle que l’IGE constitue une violation manifeste de la loi et porte gravement atteinte aux valeurs et à la crédibilité de l’IGE. Je vous prie de croire, Monsieur le Vérificateur Général, à l’assurance de ma très haute considération.
Seybani SOUGOU
Lettre envoyée à l’IGE le 27 octobre 2019 Citoyen sénégalais
«LA COMMISSION A ESTIME QU’IL FAUT PRENDRE LES CHOSES PAR PRIORITE»
Déthie Faye du pole des non-alignes sur la date-butoir proposée par le pole de l’opposition
Conformément aux engagements pris par le régime d’installer incessamment le président du Comité de pilotage, Famara Ibrahima Sagna, la commission du dialogue politique a décidé de mettre sur pied un comité technique chargé de préparer les termes de références pour l’appel d’offre international. Joint par la rédaction, à la fin des travaux d’hier, le coordonnateur du pôle des non-alignés, Déthié Faye, informe que ladite commission a estimé qu’il fallait procéder par priorité, tout en considérant que la date-butoir fixée par l’opposition «est très éloignée», si tout est fait normalement.
La date-butoir du 1er décembre au plus tard, fixée par le pôle de l’opposition au niveau de la commission du dialogue politique, n’aurait pas fait l’unanimité. C’est du moins ce que semble dire le coordonnateur du pôle des non-alignés, Déthié Faye, qui informe qu’en réalité, l’opposition avait fait une telle proposition pour le lancement de l’appel d’offre international dans le but de retenir le cabinet d’experts indépendants qui doit procéder à l’audit du fichier et à l’évaluation du processus électoral. Mais, poursuit-il, «la commission a estimé qu’il faut prendre les choses par priorité».
Ainsi donc, selon lui, la commission a mis sur pied un comité technique composé de représentants des différentes entités en raison de 3 plénipotentiaires par entité. Cette cellule se chargera de préparer un document de référence qui va servir de base à l’appel d’offre international pour l’audit et l’évaluation du processus électoral. «Ce qui nous permettra de définir un timing très précis pour les autres actions à entreprendre», précise-t-il. Par conséquent, il est d’avis que si ledit comité effectue correctement ses missions, «nous considérons que cette date-butoir est très éloignée».
Le président du parti Cdr/Fonk sa Kaddu a, par ailleurs, estimé que la session du jour a été «très enrichissante», parce qu’elle a permis, suite à l’étonnement exprimé concernant le retard et le flou qui entouraient l’installation du comité de pilotage, de disposer d’assez d’informations. A son avis, il leur a été annoncé que «le président Famara Ibrahima Sagna va être incessamment installé et que tous les réglages sont faits». Le coordonnateur du pôle des non-alignés a, en outre, annoncé la poursuite des travaux sur la création de coalitions au Sénégal, si bien évidemment les questions d’audit du fichier et de l’installation du comité de pilotage sont réglées.
L’OPPOSITION FIXE LA DATE BUTOIR AU 1ER DECEMBRE ET PREVIENT
Le lancement effectif de la manifestation d’intérêt, pour le choix du cabinet qui doit effectuer l’audit du fichier électoral ainsi que l’évaluation du processus électoral, doit se faire au plus tard le 1er décembre prochain.
Le lancement effectif de la manifestation d’intérêt, pour le choix du cabinet qui doit effectuer l’audit du fichier électoral ainsi que l’évaluation du processus électoral, doit se faire au plus tard le 1er décembre prochain. C’est du moins l’une des exigences posées par le pôle de l’opposition. De l’avis de Tamba Danfakha, Secrétaire général adjoint de l’Union nationale patriotique (Unp) et plénipotentiaire de l’opposition, lui et ses camarades risquent de reconsidérer leur participation à ce dialogue si rien n’est fait d’ici là.
Les lenteurs notées dans le dialogue politique mené par la Commission cellulaire dirigée par le Général Niang semblent indisposer les acteurs prenant part à ces concertations. Ou du moins, le pôle de l’opposition ne compte pas rester de marbre face à que d’aucuns considèrent comme une négligence de la part des autorités, après l’obtention du consensus sur le report des élections locales. Hier, lors de la 35ème session de ladite commission, l’opposition a fixé une date-butoir aux tenants du pouvoir pour l’appel d’offre concernant l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral, deux consensus obtenus depuis août dernier. De l’avis du Secrétaire général adjoint de l’Union nationale patriotique (Unp) et non moins plénipotentiaire de l’opposition, Tamba Danfakha, «nous (pôle opposition) avons pris la décision de leur fixer une date-butoir du 1er décembre. L’opposition a clairement dit que d’ici le premier décembre au plus tard, il faut que la manifestation d’intérêt pour choisir le cabinet qui va faire l’audit, soit lancée». Ne s’en limitant pas là, l’opposition autour de la table des concertations menace de «reconsidérer» sa participation au dialogue, si d’ici là rien n’est fait.
Quid alors de l’installation du président du comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna ? Sur ce point, Tamba Danfakha rapporte que ce qui est nouveau dans cette affaire, c’est en réalité l’information qui leur a été livrée. Il indique «qu’on nous a informés que le président Famara Ibrahima Sagna a rencontré le président Macky Sall, que les locaux sont prêts et qu’incessamment, il va être installé». Concernant la date exacte de son installation, il dira que cela a beaucoup retenu les discussions parce que les uns et les autres avaient estimé qu’il fallait l’installation officielle du président dans une à deux semaines. Cela, selon lui, d’autant plus que l’atteinte des Objectifs spécifiques 1 et 2 dépend de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral.
A noter, par ailleurs, que l’opposition a pris acte des dispositions prises par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, concernant l’amendement relatif à la tenue des élections locales au plus tard le 28 mars 2021. Même si elle a déploré le fait que le ministre ait choisi de façon unilatérale la fourchette temporelle, elle n’a pas jugé utile d’en faire un problème, dès lors que la date exacte de la tenue des élections dépendra des «dialogueurs». Cela, si bien évidemment «le président respecte sa parole de prendre en compte les consensus», s’est précipité de clarifier, Tamba Danfakha. Il n’a pas manqué d’informer que l’opposition fera, dans les prochains jours, une sortie.
LES ERREMENTS DE L'ARMP
Le gendarme chargé de la régulation des marchés publics dont les décisions étaient craintes et redoutées par toutes les autorités contractantes, ne fait plus peur
En cette veille de la première Assemblée générale du Réseau africain de la commande publique (Racop) qui réunira, du 14 au 17 novembre à Dakar, 53 pays africains ainsi que les partenaires techniques et financiers, l’Armp est encore sous le feu des projecteurs. Aujourd’hui, force est de constater que la belle image de cette institution a été mise à rude épreuve.
Il fut un temps, ses rapports étaient attendus, guettés, scrutés par nombre d’acteurs de la commande publique, de la société civile, voire de simples citoyens soucieux de savoir comment leurs deniers sont gérés par les pouvoirs publics. Depuis quelque temps, ces rapports de l’autorité de régulation des marchés publics (Armp) ne sont plus aussi séduisants, attractifs. Même pas pour la presse, avide pourtant d’informations chaudes. Et depuis 2014, les choses semblent aller de mal en pis. Si ce n’est les ‘’réformes déconsolidantes’’ qui exaspèrent la société civile, c’est tout simplement le silence étonnant et assez étrange de l’autorité qui rechigne à publier annuellement ses rapports. En atteste l’omerta sur le rapport 2017 qui devait, normalement, être porté à la connaissance du public depuis belle lurette.
Finalement, la gendarme des marchés publics a décidé de briser le silence, en ce mois de novembre, informait ‘’Les Echos’’ dans son édition du week-end dernier. L’Armp confirme, mais refuse de donner plus de détails quant à la date de la publication.
En tout cas, certaines voix n’ont pas tardé de s’élever, suite à cette annonce. Elles parlent plutôt de divertissement et de dilatoire. Selon leurs dires, si l’Armp s’est résolue à publier ledit rapport prochainement, c’est surtout pour dévier l’attention, en cette veille de l’Assemblée générale du Réseau africain de la commande publique (Racop). Elle ne souhaiterait pas que ses failles soient exposées sous les projecteurs durant cette rencontre internationale sur la transparence et l’efficacité dans l’exécution des marchés publics. Première du genre, cette Ag sera organisée à Dakar du 14 au 17 novembre 2019.
Il s’agit, selon une note dont ‘’EnQuête’’ détient copie, des institutions en charge de la commande publique de 53 pays africains qui ont choisi le Sénégal pour accueillir la première Assemblée générale du Réseau africain de la commande publique (Racop). A noter que le Sénégal assure la présidence de cette structure régionale depuis sa création.
Pendant ce temps, les services de l’Armp bottent en touche et nient toute corrélation entre les deux évènements (l’organisation de l’Ag du Racop et la décision de publication du rapport 2017).
Pourquoi donc avoir attendu tout ce temps ? Deux raisons sont avancées par l’Autorité de régulation des marchés publics. D’une part, les retards sur les observations des autorités contractantes qui ont été auditées. D’autre part, et c’est là une grande innovation du rapport 2017, d’après notre interlocuteur, c’est la prise en compte des délégations de service public. Suffisant pour que ses détracteurs parlent ‘’d’aveu d’échec’’ du gendarme des marchés qui ne fait que se décrédibiliser davantage.
En effet, soutiennent ces spécialistes, l’Armp est certes tenue par le principe du contradictoire, mais les autorités contractantes ont un délai pour réagir suite à la notification du rapport provisoire. Si elles ne font pas leurs observations, l’Armp doit en tirer toutes les conséquences et publier ses conclusions.
Quid maintenant du rapport 2018 ? L’Autorité de régulation des marchés publics donne sa langue au chat. ‘’Nous travaillons actuellement sur la publication du rapport 2017’’, se borne à signaler notre interlocuteur qui rappelle les procédures de production des rapports. ‘’A la clôture d’un exercice, nous recrutons un cabinet. C’est ce cabinet indépendant qui va réaliser l’étude, avant de renvoyer ses résultats provisoires aux autorités contractantes pour qu’elles puissent faire leurs observations. C’est à la suite qu’un rapport définitif pourra être établi. Comprenez donc que les choses sont assez complexes’’, se défend le proche de la direction.
Toujours est-il que cette complexité n’a jamais été un prétexte à la non-publication du rapport. D’autant plus que l’exigence d’établir des rapports chaque année relève des dispositions législatives. Il ressort, en effet, de l’article 145 du décret n°2014-1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics que : L’Armp est chargée, entre autres missions, ‘’de commander, à la fin de chaque exercice budgétaire, un audit indépendant sur un échantillon aléatoire de marchés, de saisir les autorités compétentes au niveau national ou de l’Uemoa de toutes infractions ou irrégularités constatées au cours des enquêtes et contrôles effectués, de tenir la liste des personnes physiques et morales exclues des procédures de passation, de rendre compte des contrôles effectués dans un rapport annuel transmis au président de la République, au président de l’Assemblée nationale, au Premier ministre, au ministre chargé des Finances et au président de la Cour des comptes’’. ‘’Le rapport donne ensuite lieu à publication’’, indique enfin la disposition. Depuis 2018, l’opinion attend cette publication. Mais en vain ! L’organe de régulation a préféré s’assoir sur la légalité, pour ne pas gêner le pouvoir, à la veille de l’élection présidentielle passée, semblent convaincus certains acteurs.
Ceci est le dernier épisode d’une longue série de violations dont s’est rendue coupable l’autorité en charge de la régulation des marchés publics.
Pour rappel, depuis février 2017, son directeur actuel, Saër Niang, devait être remplacé. Mais le gouvernement est resté sourd, malgré les multiples appels de la société civile. Par décret n°2017-349, le président de la République passait outre l’article 24 du décret 2007-546 du 25 avril 2007 portant organisation et fonctionnement de l’Armp. Il ressort de l’alinéa 1er de cette disposition que ‘’la direction générale est assurée par un directeur général recruté sur appel d’offres par le Conseil de régulation, sur la base de critères d’intégrité morale, de qualification et d’expérience dans les domaines juridique, technique et économique des marchés publics et délégations de service public’’. L’alinéa 2 poursuit en ces termes : ‘’Le directeur général est nommé par décret, sur proposition du Conseil de régulation, pour un mandat de 3 ans renouvelable une fois.’’ Nommé en janvier 2011, Saër Niang, installé en février de cette année, devait quitter depuis février 2017. Son maintien en poste fait ainsi l’objet de controverse, depuis des années. Il s’y ajoute certaines de ses sorties hasardeuses dans lesquelles M. Niang s’indignait contre un ‘’traitement sensationnel’’ des rapports qui énerverait certaines autorités épinglées. Il envisageait même des mesures correctives.
Par ailleurs, il convient de préciser que les réformes de 2014 avaient aussi scandalisé plusieurs responsables de la société civile, car relevant le seuil de passation et de contrôle des marchés publics. A l’époque, les autorités se défendaient en invoquant les lenteurs dans les procédures de passation des marchés. ‘’Il a été constaté, de façon récurrente, soulignait le rapport de présentation du décret, des difficultés pour les autorités contractantes de mener à bien leurs procédures de passation de marchés et, partant, d’absorber les crédits mis à leur disposition, en raison notamment de la lourdeur desdites procédures’’.
Face à ce constat, commentait le rapport, et dans un souci d’efficacité des procédures de passation des marchés publics, il a été jugé nécessaire d’abroger le décret n°2011-1048 du 27 juillet 2011 portant Code des marchés publics et de le remplacer par un autre. ‘’Ce projet met l’accent sur la réduction des délais, l’allégement des procédures et la responsabilisation des autorités contractantes à travers, notamment, le relèvement des seuils d’application des procédures du Code des marchés publics, avec toujours comme principes directeurs le libre accès à la commande publique, l’égalité de traitement des candidats et l’économie’’, ajoutait l’exposé des motifs.
Plus de cinq ans après, le président de la République monte au créneau pour sommer ses poulains de faire dans le Fast track. Ce qui veut dire que le rythme de la commande publique n’avance toujours pas à son goût, malgré le code de 2014. En attestent les lenteurs dans les délais de réception de certains travaux comme celui du Train express régional.
Pour toutes ces raisons, le gendarme Armp dont les décisions étaient craintes et redoutées par toutes les autorités contractantes, ne fait plus peur.
POURQUOI LA FRANCE CONTINUE-T-ELLE À FAIRE LA GUERRE HORS DE SES FRONTIÈRES ?
Comment justifier cette projection loin de ses frontières ? Pourquoi, malgré la volonté de Paris, si peu de pays européens complètent-ils le dispositif militaire français à l’étranger ?
Les Opérations Extérieures (OPEX) sont nombreuses: l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Centrafrique, la Syrie, le Mali... Partout les forces françaises se sont enlisées. Les opérations militaires hors de nos frontières sont-elles condamnées à l’échec ? Qu’est-ce qui justifie une intervention ?
Le président Macron a inauguré cet après-midi à Paris un monument en hommage aux 549 soldats français morts en opérations extérieures depuis 1963. Qu’elles aient eu lieu au Tchad, au Liban, en Yougoslavie, en Afghanistan, En Irak, en Syrie, ou au Sahel ces opérations montrent la volonté de la France de se trouver seule ou accompagnée dans des actions militaires éloignées. Comment justifier cette projection loin de ses frontières ? Pourquoi, malgré la volonté de Paris, si peu de pays européens complètent-ils le dispositif militaire français à l’étranger ?