C'est un ministre des mines et de l'industrie serein et calme qui s'est prononcé sur l'affaire Pétro-Tim dont il est un des acteurs en sa qualité de ministre de tutelle.
Selon lui, "les gens surtout de l'opposition, manquent de sérénité dans cette affaire, sinon ils se contenteraient des documents et explications mis à leur disposition par le Premier ministre Dionne."
Revenant sur la chronologie des faits qui ont abouti à la signature du décret signé par le président Macky Sall et son PM d'alors Abdoul Mbaye, le ministre Aly Ngouille Ndiaye a révélé que le décret co-signé par Abdoulaye Wade et Souleymane Ndéné Ndiaye en janvier 2012, n'avait pas de numéro et par conséquent il ne pouvait faire foi. C'est lui, en tant que ministre en charge du secteur de l’énergie qui a préparé le décret et pris toutes les dispositions en vigueur dans le circuit administratif pour que le premier ministre Abdoul Mbaye puisse disposer de toutes informations nécessaires à la signature du décret avec Petro Tim Limited.
Le ministre s'est dit , par ailleurs, optimiste sur le fait que la plainte de Timis contre l'opposition
permettra d’éclairer définitivement les sénégalais sur cette affaire.
Aux informations véhiculées par l'opposition sur la part du Sénégal dans le partage des recettes pétrolières, le ministre des mines a révélé que sur le contrat avec Cosmos, l'Etat arrivera au moins à 20% et que le gouvernement s'attend même à mieux.
Se prononçant sur la demande de l'opposition et de la société civile pour une déclaration du président Macky Sall invité à édifier les sénégalais, Aly Ngouille Ndiaye a laissé entendre que "le président n'a pas à se prononcer sur ce dossier, il faut que les gens soient sereins!"
Depuis l’étranger où il se trouve, l’ancien super-ministre Karim Wade mobilise, à distance. Il a invité les Sénégalais notamment ses proches à manifester le 14 octobre prochain pour dénoncer la gestion du pays par le président Macky Sall. Le fils de l’ancien chef de l’État s’est montré solidaire de l’opposition regroupée autour de la coalition Manko Wattu Sénégal qui a décidé d’investir les rues.
Dans un message envoyé à ses soutiens, il demande à ces derniers d’être aux premiers rangs, le 14 octobre.
Saourou Sène est le nouveau patron du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems-Cusems). Il remplace Mamadou Lamine Dianté à ce poste à l'issue de leur 3ème congrès. En marge d'une conférence de presse sur la rentrée scolaire 2016-2017, le tout nouveau secrétaire général du Saems-Cusems est revenu dans cet entretien sur le congrès qui l'a porté à la tête de ce syndicat. Saourou Sène en profite pour dérouler sa feuille de route pour son premier mandat. Il affiche ses ambitions pour les enseignants et compte se battre pour que le gouvernement respecte enfin ses engagements signés depuis février 2014.
On assiste souvent dans les organisations syndicales à des fractions lors des congrès. Ce qui n'est pas le cas avec le Saems-Cusems. Quel est votre secret ?
Nous venons de tenir notre troisième congrès ordinaire. Avant ce dernier, il faut rappeler que nous avons tenu toutes les commissions administratives qui ont permis d'aller vers ce congrès-là. Nous avons tenu aussi à travers un comité préparatoire des rencontres de la commission d'organisation, des rencontres de la commission scientifique. C'est à l'issue de ce processus de renouvellement des sections et sous-sections que nous sommes arrivés à la conclusion qui est la tenue du congrès ordinaire. Ce congrès a d'ailleurs enregistré la participation de plus de 500 délégués. Comme pour dire qu'après la naissance du syndicat, nous sommes passés à la phase de structuration pour continuer la phase de massification. Et dans nos textes, il y a un aspect assez particulier. Le secrétaire général élu ne peut pas faire plus de deux mandats. Une fois que les deux mandats arrivent à terme, il débarrasse le plancher et c'est à l'issue de ces deux mandats que Mamadou Lamine Dianté a été remplacé par ma personne. D'ailleurs, il a reçu un vibrant hommage lors de ce congrès. Je dois rappeler que nous étions 5 candidats et c'est un vote démocratique qui nous a départagés. Je profite de l'occasion pour renouveler mes remerciements à l'ensemble de mes camarades.
C'est une belle leçon de démocratie que vous avez administrée aux autres organisations syndicales…
Très souvent dans les organisations syndicales, quand il y a un congrès c'est parce qu'il y a un groupe qui s'est fâché avec le reste de l'organisation. Il quitte et crée alors un autre syndicat et c'est cela qui est à l'origine de la multiplication des syndicats. Mais si le jeu de la démocratie se fait correctement et le plus naturellement du monde, je crois qu'il n'y aura pas de raison de créer encore d'autres syndicats. Nous avions l'habitude de dire que la démocratie n'appartient pas seulement aux politiques. Pour les organisations syndicales aussi, il faudrait que le fonctionnement soit démocratique et que le mode de dévolution du pouvoir soit aussi démocratique. Nous veillerons aussi à ce que les choses continuent dans cette dynamique-là.
Vous êtes nouvellement porté à la tête du Saems-Cusems. Est-ce que vous avez une feuille de route ? Quelles sont vos ambitions pour ce mandat ?
Nous au Saems-Cusems, nous avons notre ligne directionnelle qui est la défense des intérêts matériels et moraux des enseignants. Notre seule préoccupation, c'est la valorisation de la fonction enseignante. Nous ferons tout ce qui est possible pour participer à la réalisation de cet objectif. Nous avons signé des accords avec le gouvernement du Sénégal et nous comptons les matérialiser. Et pour cela, il n'y a pas de possibilité de faire de la littérature pour créer des dilatoires en ce qui concerne le processus devant aboutir à la réalisation de ces accords. Nous veillerons, en tout cas, à ce que ces accords soient correctement matérialisés parce que c'est ça notre mission.
Sur un autre plan, il y aura des innovations. Sur le plan de l'administration du syndicat, le Saems-Cusems est une grande organisation syndicale de près de 12 mille enseignants. Il va falloir avoir une administration moderne pour maintenir le contact régulier sur le plan surtout de la communication, des échanges des informations entre la direction et les militants. Nous avons aussi avec le secrétaire général sortant initié des programmes avec So Link un enseignant un ordinateur, un enseignant une tablette et une assurance pour assurer les camarades et leurs véhicules.
Nous envisageons d'élargir ce partenariat pour pouvoir faire du syndicalisme de développement. Je dois rappeler que les 5 fonctions essentielles du syndicalisme c'est la fonction de représentation, la fonction de revendication, de formation et d'éducation, la formation normative et enfin la fonction sociale. A côté de ces fonctions régaliennes, nous voulons innover et faire en sorte que le syndicat soit en partenariat avec d'autres secteurs pour améliorer le vécu des enseignants.
Vous arrivez à un moment où les relations entre les enseignants et le gouvernement sont très tendues. Les syndicalistes ont usé de tous les moyens pour exiger le respect des accords. Mais jusque-là, le gouvernement ne semble pas aller dans le sens du respect de ces accords…
Nous avons fait ce que nous devions faire. Lorsque nous avions déposé notre plateforme, le gouvernement avait créé des commissions techniques pour discuter des différents points contenus dans cette plateforme. A l'issue de ces discussions, nous nous sommes retrouvés pour extirper ensemble tous les éléments d'accord. Et c'est cela le protocole d'accord. Lorsque nous avons épuisé ce processus, le gouvernement et les syndicats avaient convié la presse pour que chacun puisse apprécier par rapport à ce qui s'était passé. Le ministère de la Fonction publique avait dit à l'époque que le gouvernement venait de signer des accords réalistes et réalisables.
Depuis lors, le 14 février 2014, nous courrons après la matérialisation de ces accords. Nous avons les moyens pour faire face. Les moyens, ce sont les grèves, les rétentions de notes. Vous avez vu que l'année dernière, le gouvernement a procédé à une campagne de diabolisation des enseignants auprès de l'opinion. Après la diabolisation, on nous a servi des réquisitions et au même moment comme si l'administration scolaire ne suffisait pas, l'État a mobilisé la gendarmerie et la police pour nous servir ces réquisitions. Histoire de nous intimider et de nous humilier.
Le gouvernement a même brandi la menace de radiation…
La radiation de quelque 5 000 enseignants. Tout cela parce que les enseignants demandent la matérialisation des accords. Je crois que cela ne fait pas honneur à la République du Sénégal. De toute façon, l'histoire a retenu que c'est sous le régime de Macky Sall que les enseignants et leurs familles ont été malmenés et meurtris dans leur chair. Mais nous sommes restés sereins, républicains parce que nous sommes convaincus que le gouvernement comprendra, même si ce sera trop tard qu'il vaut mieux respecter des accords déjà signés au lieu de faire dans la tergiversation ou la diabolisation. En tout cas de notre côté, nous utiliserons toujours les moyens que la loi fondamentale nous offre pour faire aboutir ces accords.
Vous n'avez pas peur que l'État use de la radiation une fois encore que vous déciderez d'aller en grève cette année ?
Le Saems-Cusems va s'attacher les services d'un conseiller juridique sur toutes les questions que nous allons aborder. Nous aurons le regard éclairé de notre conseil juridique. Nous prendrons tout ce que la loi nous donne et nous laisserons à l'État tout ce que la loi lui donne. Mais c'est dans notre texte fondamental que la grève est inscrite et je crois que la valeur des hommes et des institutions dépend des actes que ces derniers posent. Nous pensons que le gouvernement posera l'acte républicain qui consiste à respecter ces accords que lui-même a signés avec les syndicats.
Etes-vous optimiste quant à la matérialisation de ces accords pour cette année ?
Je suis au regret de vous dire non. Pour la bonne et simple raison que nous avions à pareil moment l'année dernière rencontré la plus haute autorité. Macky Sall avait pris 14 mesures phare. Nous avions pensé que puisque c'est le premier des Sénégalais qui nous parle cette fois-ci, le problème sera réglé et vous avez vu la suite. Rien n'a été fait. Si l'on revient avec le ministre de l'Education qui a pris des mesures que nous saluons, c'est-à-dire les rencontres régulières le premier mardi de chaque mois, ensuite le Grand prix du chef de l'État pour l'éducation. Mais ce que nous attendons du gouvernement, c'est qu'il respecte ses engagements. Ce que nous attendons, c'est d'arriver à créer un traitement normal équitable entre les agents de la Fonction publique. L'étude sur le système de rémunération a confirmé tout ce que les syndicats disaient en termes d'iniquité par rapport au traitement des agents de la Fonction publique. Un gouvernement respectable et respecté ne devrait pas attendre longtemps pour corriger cette injustice.
A votre avis, le gouvernement peut ou ne veut-il pas satisfaire vos doléances ?
Il peut. Il lui manque une volonté politique. Je le dis ouvertement, au Sénégal il y a une volonté politique réelle de prendre les richesses du Sénégal et de les partager entre politiciens en laissant de côté les travailleurs. Je donne l'exemple de la naissance de ce fameux Haut conseil des collectivités territoriales. Pour un pays qui exprime un manque de ressources, nous ne voyons pas qu'on puisse superposer des institutions dont la pertinence pose problème. Malheureusement, les priorités semblent être ailleurs. Ils doivent savoir qu'il n'y aura jamais d'émergence s'il n'y a pas de système éducatif de qualité.
A vous entendre parler, on a l'impression que vous n'avez plus confiance en ce gouvernement…
Très sincèrement, l'État a posé des actes qui ont fini de perturber notre confiance.
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BARTH TRAÎNE TANOR EN JUSTICE
PS: "Faux et usage de faux" dans les consultations sur l'appartenance à BBY - EN VIDÉO, L'INTÉGRALITÉ DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE BARTHÉLÉMY DIAS
Le Parti socialiste du département de Dakar a décidé de porter plainte contre la direction du parti pour "faux et usage de faux" dans les consultations sur l'avenir du Ps dans Benno bokk yaakaar mais aussi pour contester le fonctionnement du Secrétariat exécutif national. Face à la presse hier, Barthélémy Dias a rendu publique sa démission du Bureau de l'Assemblée nationale.
Au Parti socialiste, la crise prend une tournure judiciaire. En effet, des responsables du département de Dakar ont décidé de porter plainte contre Ousmane Tanor Dieng et la direction du Ps. Il faut dire que depuis le 1er août dernier, le Ps a lancé une circulaire demandant aux militants à la base de se prononcer sur l'avenir du parti dans la coalition Benno bokk yaakaar. Un processus qui serait entaché d'"irrégularités" dans certaines localités comme Yoff, Parcelles assainies, Khombole… selon Barthélémy Dias, Idrissa Diallo, Bamba Fall, Madiop Diop, Aminata Diallo, Babacar Diop entre autres qui, hier, ont tenu une conférence de presse à la mairie de Mermoz-Sacré cœur.
Ces députés et maires socialistes pour la plupart, reprochent à Ousmane Tanor Dieng et "sa clique de magouiller" et de "manœuvrer" pour maintenir le Ps dans la coalition présidentielle. "Cette circulaire a interrogé les coordinations sur une base totalement illégale. On ne peut pas être responsable d'une coordination et en même temps, être chargé d'interroger cette même coordination. On devait avoir des commissaires au renouvellement et aux élections. Lorsqu'un responsable est estampillé "pro-Tanor" comment peut-il organiser de façon neutre cette consultation dans son fief", dénonce Barthélémy Dias.
De plus, ces proches de Khalifa Sall justifient leur plainte par un "tripatouillage" des textes du Ps à travers la mise en place du Secrétariat exécutif national qui aujourd'hui, prend des décisions au nom du Ps. D'après M. Dias qui avait le règlement intérieur du parti en mains, cette instance devait servir à préparer les réunions du Bureau politique et du Comité central.
"On n'a pas dit que le Sen décide, valide ou vote quoi que ce soit. C'est ce que le dernier congrès du Ps a validé. Après le congrès, la direction du Ps a mis en place une commission ad hoc dirigée par Mamadou Faye. Ils ont rajouté un paragraphe en disant que le Sen peut statuer sur toutes les questions relatives à la vie de la Nation entre les sessions du Bureau. C'est comme si le Président Macky Sall disait que le gouvernement peut voter le budget entre les deux plénières de l'Assemblée nationale", enrage Dias-fils indiquant que ces statuts ne peuvent être modifiés que par le congrès sur proposition du Comité central. "Ceux qui se sont mis dans une salle et ont mis une commission ad hoc et ont rajouté un article font le faux. Ils vont s'expliquer devant la Justice", promet-il.
Barth' démissionne du Bureau de l'Assemblée nationale
Enfin Barthélémy Dias a décidé de démissionner de son poste de secrétaire élu à l'Assemblée nationale car, dit-il "Benno bokk yaakaar est une escroquerie politique". De toute façon, son acte sonne comme un départ par anticipation puisqu'il avait peu de chances d'être reconduit lors des renouvellements prévus le vendredi. Ses sorties acerbes contre le régime actuel sont passées par là. En outre, les pro-Khalifa Sall ont décidé de signer la pétition de Babacar Diop de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds). Ils ont promis 100 mille signatures de plus aux 200 mille que vise la Jds.
Il a profité de la législature tout le temps qu'il a pu. Elu député pour être protégé par une immunité qui lui évitait la prison pour meurtre présumé, il est devenu secrétaire élu grâce à la tutelle de Tanor. Ayant changé de tuteur, donc d'intérêts, il a attendu le dernier moment pour démissionner du bureau de l'Assemblée… où il n'avait aucune chance d'être reconduit. Mais il se garde bien de rendre le manteau de député par la même occasion. Ah, Barth ! Un vrai Boy Town, quoi
L’Afrique démocratique est en marche. Les élections régulières, plus ou moins libres et transparentes sont une certitude, des alternances se succèdent dans la sérénité dans bien des pays du continent.
Ce tableau rassurant, s’il est vraisemblable en Afrique l’Ouest, en Afrique Australe, en Afrique orientale et voire en Afrique boréale, c’est beaucoup moins le cas en Afrique Centrale.
Dans cette région, en effet, la règle semble être une certaine usure du pouvoir, avec la plupart des présidents venus aux affaires après des coups d’Etat militaires ou institutionnels.
Dans cet entretien, le journaliste franco-béninois Francis Kpatindé, chargé de cours à Sciences Po Paris, nous livre son analyse sur la santé démocratique de cette région, qui peine à suivre la marche du vent démocratique qui a soufflé le continent depuis les années 90.
Afrique centrale l’enfant malade de la démocratie africaine.
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«NOTRE PAYS EST SUR LA BONNE VOIE»
SAMBA SY, SG DU PIT SUR LA SITUATION ECONOMIQUE ET POLITIQUE DU SENEGAL
Le Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit) qui sort de son 6ième Congrès ordinaire a fait face à la presse hier, lundi 10 octobre, pour non seulement livrer ses conclusions issues dudit congrès, mais aussi pour se prononcer sur l’actualité du pays. Le nouveaux Sg du Pit, en l’occurrence Samba Sy, a peint un tableau reluisant du pays, estimant que le Sénégal est sur la bonne voie. Il a tout de même fait cas des défis à relever, non sans indiquer que «les Ape sont anti Pse».
Reproché par certains analystes de la scène politique d’avoir observé «un silence troublant» sur les questions de l’heure, notamment celle du pétrole et du gaz, sans oublier les interdictions systématiques de marche, le Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit) brise le silence. Les camarades d’Amath Dansokho, président d’honneur de ladite formation politique, ont fait face à la presse hier, lundi 10 octobre, pour se prononcer sur les conclusions issues de leur 6ième Congrès, tenu ressèment, mais aussi pour s’exprimer sur l’actualité nationale. Le tout nouveau Secrétaire général (Sg), Samba Sy, pense en réalité que les signaux sont au vert au Sénégal. En effet, le successeur au professeur Maguette Thiam estime «qu’aucun analyste sérieux ne peut dire que notre pays n’est pas dans la bonne voie».
Pour cause, il soutient tout d’abord que le fait qu’il y ait possibilité de poser un débat prouve que «le Sénégal n’est, ni ne peut être, une terre de pensée unique, encore moins de dictature». Ainsi, pour lui, c’est aberrant de dire qu’il n’y a pas de démocratie au Sénégal, tout en sachant qu’en le disant, on n’est pas inquiété. Dans la même veine, et concernant le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), le Pit applaudit «sa pertinence», dans la mesure où il a été proposé par les Assises nationales et la Commission nationale de réforme des Institutions (Cnri), auxquels il a participé.
Le Sg du Pit reconnait tout de même que le mode de désignation de ses membres proposé n’a pas été respecté, notamment d’être tous élus au suffrage indirect. Il invite par ailleurs, dans le processus d’approfondissement de la décentralisation du pays, à la restitution aux élus locaux de la plénitude de leur souveraineté sur cette institution en réduisant progressivement le nombre de conseillers désignés en faveur de conseillers élus.
Dans un tout autre registre, notamment l’affaire du pétrole et du gaz, le Pit déplore le débat de «mauvaise foi» soulevé autour de la question alors que le moindre litre n’a été sorti à ce jour. Pour le nouveau patron du Pit, l’objectif des agitateurs de la question du pétrole n’est que «de tenter de jeter le discrédit sur la légitimité des contrats dont bénéficient Américains et Britanniques à travers Timis et Kosmos». Cela, poursuit-il, dans un contexte où le Pm français, Manuel Valls a clairement livré une déclaration d’intention sur le pétrole et le gaz déjà attribué. Par conséquent, il s’interroge en ces termes : «les dénonciations tous azimuts ne participent-elles pas d’une volonté de créer les conditions permettant à Total par exemple de bénéficier d’une partie de ce pétrole et gaz attendus qui, en l’état en tout cas, échappe à ce groupe français ?». En termes clairs, le Pit soupçonne en réalité une certaine manipulation venant de puissances étrangères, n’ayant aucune mainmise sur les ressources pétrolières et gazifières du pays. Il trouve, cependant que sans le pétrole, le pays «est sur la bonne voie», dans la mesure où la croissance économique est continue, à son avis.
Concernant en outre le problème du recouvrement des avoirs retrouvés à Paris de Karim Wade et compagnie, condamnés par la Crei pour enrichissement illicite, le Pit pense qu’il se pose deux problèmes. Pour Samba Sy, le juge français n’a pas respecté la convention de Mélida, signée par le gouvernement français et qui prévoit le délit d’enrichissement illicite. Le second problème concerne, selon M. Sy, la question de la double nationalité des officiels sénégalais qui ouvre, selon lui, la possibilité d’échapper à la justice sénégalaise en se retranchant derrière celle de leur seconde patrie.
«LES APE SONT ANTI PSE»
Même si le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) a quelque que peu tressé des lauriers à l’actuel régime sur la situation démocratique et économique du pays, il n’en demeure pas moins qu’il note des défis à relever. Ainsi, Samba Sy, nouveau patron dudit parti estime qu’il y a vraiment de «sérieux défis à relever», notamment la question de l’intégration économique au sein de la Cedeao, celle des Accords de partenariats économiques (Ape), sans oublier celle du Franc Cfa».
Parlant en fait des Ape, il est d’avis qu’il faut «repenser notre rapport au Pse». Pour lui, «il nous faut donc dire de façon nette et claire : quelque part les Ape sont anti Pse». Sur les raisons de cette assertion, le Sg du Pit avance que les compensations financières promises ne pourraient aucunement compenser la faillite de pans entiers du tissu économique et le blocage des aspirations à l’industrialisation du Sénégal. Autre raison avancée, pour expliquer que le Sénégal n’a pas d’intérêt à ratifier ces accords en tant que Pays moins avancé (Pma), Samba Sy trouve que le pays perdra des droits de douane. Qui plus est, selon lui, ces accords soumettront des secteurs importants de la production locale à une concurrence inégale avec des produits provenant de pays de l’Union européenne.
Comme autre défi soulevé par le Pit, la mise en œuvre du Tarif extérieur commun (Tec), qui fixerait les droits de douane de tous les pays de l’espace Cedeao. Le hic, selon les camarades d’Amath Dansokho, c’est le fait que la Gambie voisine n’ait pas ratifié ce tarif, alors que son «économie est, quelque part, fortement tributaire de ses réexportations de produits importés dans notre pays». Dans la même dynamique, le Pit pense que l’arrimage du Cfa à l’Euro «rend nos exportations peu compétitives dans la zone Euro». En termes plus précis, le Pit estime que le Cfa freine non seulement les compétitivités des exportations, mais aussi l’économie sénégalaise. Bref, «il réduit notre potentiel de développement, y compris social», selon lui. Par conséquent, Samba Sy reste convaincu que la meilleure formule est d’avancer vers la monnaie commune en 2020, dans le cadre de la Cedeao.