Amadou Élimane Kane, auteur prolifique, éclectique et transgenre, publie un nouveau récit, aux éditions Lettres de Renaissances, intitulé Moi, Ali Yoro Diop La pleine lune initiatique, qui raconte l'histoire d'un combattant contre la colonisation pour rétablir la liberté et la justice. Pour mieux comprendre cette œuvre, nous avons rencontré l'écrivain-poète.
Après Un océan perlé d'espoir, Les fondements historiques du panafricanisme expliqués à la jeunesse et Enseigner apprendre à apprendre par la poésie, l'oralité et la citoyenneté, vous poursuivez votre travail de valorisation de la culture africaine en publiant un nouveau titre pour cette année 2016. Qu'est-ce que vous racontez dans votre nouveau livre ?
C'est une histoire qui m'a profondément marqué et dont j'entendais parler depuis longtemps dans mon environnement familial et culturel. Et je voulais en savoir plus sur l'histoire d'Ali Yoro Diop, un homme qui, au début du XXème siècle, a résisté à la présence française en réclamant la justice des droits humains. Comme ce sont des questions qui me mobilisent depuis longtemps, je me suis senti concerné et j'ai eu envie de relater cette histoire, au moyen d'une trame romanesque. Je précise que ce livre est le premier tome d'une trilogie qui s'inscrit dans une démarche de déconstruction, en vue d'un véritable paradigme intellectuel africain. L'histoire d'Ali Yoro Diop est basée sur des faits réels, issus d'archives écrites et orales dont je me suis servi pour bâtir l'intrigue. Je me suis vite rendu compte qu'Ali Yoro Diop n'était pas celui qu'on a voulu nous faire croire, un illuminé qui aurait perdu l'esprit. Il connaissait l'histoire africaine, ses origines et ses empires, et il s'est opposé à l'envahissement des colonisateurs, car il avait une conscience aigüe de la lutte contre l'injustice. Il a résisté tout simplement à la présence française, au péril de sa vie, car l'impérialisme occidental était en train de broyer notre dignité et notre histoire collective.
On voit en effet que votre œuvre contribue à parler de l'Afrique d'une autre manière. Comment décidez-vous d'écrire sur un sujet comme celui-ci ?
Si j'ai choisi d'exhumer le récit d'Ali Yoro Diop, c'est parce que je pense qu'il est grand temps de rétablir certaines vérités historiques et de déconstruire le schéma colonial, et notamment à travers nos récits. Partout sur le continent, il a existé des hommes pour dire non mais on les a enterrés et ils sont retombés dans l'anonymat le plus désolant. Ali Yoro Diop n'a même pas de sépulture au Fouta Toro. Cela prouve bien dans quel carcan on a voulu nous enfermer, pour ne pas honorer la mémoire de ceux qui voulaient sauver notre identité. Je veux juste rappeler que l'Afrique a connu plusieurs tragédies humaines et culturelles. Je ne le dis pas pour réactiver un processus de victimisation, nullement. Je le dis pour que l'on comprenne bien ce qui en résulte et comment aujourd'hui, et dans le futur, nous pouvons les dépasser. Il y a eu la traite, la déportation et l'esclavage qui ont décimé nos liens sociaux et nos forces humaines. Lors de la conférence de Berlin en 1884, les Occidentaux ont divisé notre continent d'un point de vue géographique, économique et social. Mais cela a été bien plus loin encore ; le partage absurde des terres africaines et l'anéantissement de leurs structures sociales, pour créer les frontières artificielles que nous connaissons encore, ont déséquilibré l'ensemble de nos modes de vie, de notre histoire, de notre mémoire et de notre patrimoine. La colonisation des territoires a aussi eu un impact énorme sur notre psychisme car cela a détruit nos espaces physiques et nos espaces mentaux. L'école coloniale nous a réduits à néant par une volonté toujours plus féroce à nous dominer.
Vous voulez dire que nos sociétés n'ont pas d'existence propre ?
Au contraire, elles ont une existence bien réelle et possède une identité profonde mais celles-ci ont été décimées mentalement, comme je l'ai dit précédemment. Car depuis 600 ans, qu'est-ce qu'on nous propose de raconter de l'histoire africaine ? Celle-ci débuterait à la fin du XIXème siècle grâce aux forces civilisatrices occidentales. Ce qui est bien entendu une tromperie, voire un massacre culturel et intellectuel. C'est pourquoi je pense qu'il faut en finir avec toute cette imagerie qui est malheureusement encore transmise, et qui consiste à dire que l'Afrique serait née de l'Occident. Encore en 2007, Nicolas Sarkozy, président de la France, avec force et nihilisme, affirme que l'Afrique n'est jamais entrée dans l'histoire ! C'est tout le contraire, notre histoire est profondément ancienne, elle constitue même le point de départ de l'humanité. Nous ne devons plus fonctionner par mimétisme occidental car c'est une erreur grave. Je n'ai rien contre ces pays mais nous devons impérativement faire l'état des lieux de notre patrimoine culturel pour rétablir tout ce que l'on nous a subtilisés. Pour cela, il s'agit d'écrire nos propres récits, avec à l'esprit notre narration collective.
Qu'est-ce que vous entendez par narration collective ?
Comme je l'ai dit, notre patrimoine a été nié. Il s'agit pour nous de réécrire notre propre espace culturel avec nos récits, nos mythes, nos croyances, nos langues. Nous devons reconstituer notre patrimoine historique, culturel et social dans ses vraies définitions et dans son identité remarquable. Je pense qu'il faut entériner la sauvegarde de notre monde, pour vivre la consécration de notre histoire qui ne peut plus être celle d'une autre culture, la culture occidentale. Il s'agit pour nous d'écrire nos propres récits, formant une narration collective qui permette la réhabilitation définitive de notre patrimoine et de nos empreintes culturelles et sociales. De reformer cette narration collective permettra non seulement de partager notre histoire commune mais aussi de redessiner les perspectives du futur, de nos besoins, de nos stratégies, en matière d'éducation, de droit, de politique unitaire et de citoyenneté. Nous aurons alors un tracé ayant du sens pour répondre à nos véritables besoins sociaux, éducationnels et humains.
Sur quelle base peut-on alors considérer le patrimoine africain ?
La culture nègre est un héritage de l'Egypte pharaonique. Et nous le savons grâce notamment aux travaux de Cheikh Anta Diop et de Théophile Obenga. Par exemple, et contrairement aux idées reçues, les traces écrites les plus anciennes se trouvent en Egypte pharaonique. Les chercheurs datent à -4000 les premiers pictogrammes connus de la Vallée. Si l'on compare cela aux textes les plus anciens en Occident, ceux-là apparaissent seulement en -1400, ce qui confère un écart très important entre le système pharaonique et le milieu indo-européen. Ainsi la question de l'antériorité de l'écriture pharaonique semble résolue. C'est donc intéressant de faire émerger les traces de la littérature, sous ses différentes formes au sein de la culture pharaonique et de sa préexistence au cœur de l'histoire de l'humanité. Cette influence originelle a contribué à la création du mythe occidental qui serait à l'origine de l'écriture. Or, si l'on s'attarde sur les écrits de l'Egypte pharaonique, on constate que les aspects religieux, philosophiques ou romanesques sont bien présents. Ce qui renforce l'hypothèse que l'Egypte pharaonique possédait les clés de la création littéraire.
A travers ce que vous dites, on reconnait aussi vos déclarations et vos écrits autour de la renaissance africaine. Pouvez-vous nous rappeler ce que cela recouvre ?
La renaissance africaine est une démarche qui propose un ensemble de valeurs en rupture avec les représentations afro-pessimistes. Cette démarche de rupture doit s'accompagner d'une unité africaine avec pour levier plusieurs articulations qui permettent d'œuvrer pour la renaissance : une unité culturelle avec la réappropriation du patrimoine historique ainsi que l'exercice des langues nationales ; mais aussi une unité économique et monétaire avec une réelle exploitation des richesses naturelles du continent et enfin une unité politique d'où doit émerger une véritable démocratie, la défense des droits humains fondamentaux et la lutte contre les corruptions. Mais cela doit s'accompagner d'une réelle prise de conscience, selon laquelle chaque africain doit recouvrer une image juste de soi avec l'estime et la confiance nécessaires à la réhabilitation de ses valeurs humaines, sociales, culturelles et artistiques. C'est pourquoi je crois aussi à la constitution des Etats-Unis d'Afrique car seule l'émergence d'un Etat fédéral est viable. Encore aujourd'hui, on est dans des stratégies d'évitement et l'Africain est son propre fossoyeur, un ennemi pour lui-même, en continuant de fonctionner sur des concepts iniques qui n'ont aucun sens. Les Occidentaux nous parlent de développement tout en continuant de tirer les ficelles financières et politiques. On ne va jamais se développer de cette manière, c'est un leurre. Certains hommes s'auto-proclament penseurs du futur alors qu'ils ne sont que dans l'aliénation d'un académisme qui nous tire vers le bas et qui ne correspond pas à nos enjeux.
Qu'est-ce que vous proposez pour remédier à cet immobilisme et engager le changement ?
Je propose que la pensée soit partagée et que la réflexion soit ouverte sur nos paradigmes culturels et sociétaux. Souvent, les défenseurs du patrimoine africain, nous n'avons pas suffisamment la parole. Nous sommes interdits d'antenne, on torpille notre travail, avec ce sentiment encore trop présent de ne pas exister. N'oublions pas que Cheikh Anta Diop est mort avec le titre "d'assistant", sans reconnaissance et combattu jusqu'au bout. Son livre Nations nègres et cultures a été refusé partout et ceux qui ont reçu des titres n'ont rien produit. Trop souvent, on nous refuse l'antenne médiatique et l'expression dans l'espace public. On est confronté à des comportements d'évitement. En somme, nous ne devons rien attendre des hommes fantoches mais nous battre pour une reconnaissance légitime. Vous savez, en France, j'ai fait tout un travail de recherche en pédagogie autour de la poésie et de l'oralité. Il y a vingt-cinq ans, j'étais marginalisé, voire ridiculisé. Mais désormais, on reconnait mon travail au sein de l'institution de l'éducation nationale car on a compris que ce travail des fondamentaux de la langue, de la culture et de l'identité contribue à l'émergence des savoirs et des apprentissages. Au Sénégal, on ne parle pas de cette avancée et on nous évite. Mais nul n'est prophète chez soi !
C'est pour cela que vous avez créé en 2012, l'Institut culturel panafricain et de recherche qui se situe à Yenne ? Racontez-nous comment vous avez imaginé ce lieu de culture ?
Oui, je voulais un espace de liberté où il soit possible de défendre notre idéal panafricain tout en demeurant dans l'ouverture culturelle, pédagogique et artistique. Et que nous soyons nos propres créateurs d'une structure qui parle de nous, de notre histoire, de nos arts, de notre diversité culturelle, sans enfermement. Nous avons aussi fondé une maison d'édition pour exister par nous-mêmes, sans qu'on nous oblige à penser sur le modèle occidental. Très souvent, la littérature africaine qui est publiée est tournée vers le commercial, ou le divertissement. Mais nous avons aussi une littérature qui engage notre propre récit et qui doit exister comme source de résistance. N'attendons rien de l'Occident ou des hommes à sa solde. Continuons à porter nos valeurs, nos cultures, nos arts, nos langues pour porter un regard sur nous et sur l'humanité, restons debout pour contrecarrer le refus de nous donner la parole. Cette parole, nous devons la prendre sans peur et sans honte.
Pour citer vos propres mots, vous parlez de "décolonisation intellectuelle". Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, la décolonisation n'est pas seulement géographique ou politique. Elle doit s'accompagner d'une libération culturelle, philosophique et linguistique. Car on sait qu'une civilisation doit être maîtresse de son histoire, de ses valeurs, de sa conception sociale pour pouvoir assurer son devenir et son rapport au monde. Je pense que, nous Africains, nous devons mener ce processus de décolonisation mentale jusqu'au bout. Car nos sociétés sont encore trop conceptualisées autour des modèles des puissances occidentales qui ont, dans un souci de domination permanente, bouleversé tous nos schémas culturels, historiques, philosophiques, spirituels pour nous laisser exsangues et en rupture avec notre héritage ancestral. La pensée, la spiritualité et la résonance culturelle de l'Afrique doivent reprendre leurs droits pour pouvoir contenir une influence occidentale encore trop paralysante pour notre épanouissement.
Comment ?
Je pense que la question linguistique est très certainement l'axe par lequel nous pouvons recouvrer notre mode de pensée. Nos éducations, nos travaux d'écriture, de recherche, d'oralisation sont dominés par les langues étrangères. Ce qui nous place dans ce que l'on peut nommer "l'esclavage linguistique". On sait combien une langue est médiatrice d'une culture, synonyme d'une vision philosophique et combien le mental intervient dans l'exercice d'une langue. C'est pourquoi nous devons valoriser nos langues africaines, nous devons travailler pour qu'elles soient de nouveau un mode de transmission, au sein de l'école notamment, pour refaçonner nos empreintes culturelles qui demeurent profondément attachées à la conception spirituelle de la cosmogonie africaine. Ainsi, nous avons tout un travail de reconnaissance à faire pour pouvoir affirmer notre totale liberté culturelle en utilisant nos langues originelles au cœur des sociétés. Nous devons créer nos propres outils linguistiques pour lire, dire, écrire dans nos langues nationales. Officialisons une langue commune qui soit africaine pour l'avenir de notre patrimoine historique. Cette libération linguistique permettra de conduire une véritable renaissance culturelle et identitaire africaine qui sera la réponse à une volonté unitaire et panafricaine.
Il fera jour après la sortie de Timis ! L'homme d'affaires australo-roumain, patron de Petrotim, qui veut noyer plusieurs personnalités sénégalaises dans les puits de pétrole, fait face à une "pétro team", prête à enflammer le débat public pour consumer le frangin du chef de l'État. Tous les ingrédients sont réunis pour un débat hautement inflammable. Surtout que Wattu refuse de se prosterner devant Timis en continuant de parler de ce Sall pétrole.
Libreville, 12 oct 2016 (AFP) - Le représentant des Nations unies en Afrique centrale est candidat à la présidence de la commission de l'Union africaine (UA) de même que le ministre des Affaires étrangères du président tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de l'UA, rapporte mercredi la presse gabonaise.
Le représentant du secrétaire général des Nations unies en Afrique centrale, basé à Libreville, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, va être remplacé par l'ancien Premier ministre de Guinée Conakry François Lousény Fall, affirme mercredi le quotidien gabonais l'Union.
"Abdoulaye Bathily compte se consacrer totalement à sa candidature au poste de président de la Commission de l'Union africaine (UA)", ajoute l'Union.
Acteur majeur dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel, le président tchadien Deby avance pour sa part la candidature de son ministre des Affaires Moussa Faki Mahamat, en poste depuis près de dix ans.
"Je crois à l'Afrique, je crois en la nécessité de l'Union africaine. Les défis que nous connaissons sont les défis communs, et je pense que mettre mon expérience au service du continent est un devoir", a commenté le ministre qui a notamment géré les dossiers du Darfour, de l'intervention au Mali et de la lutte contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, actif dans la région du lac Tchad.
Réunis en sommet en juillet à Kigali, les chefs d'Etat africains avaient reporté à janvier 2017 l'élection d'un successeur à l'actuelle présidente, la sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.
Aucun des trois candidats en lice, Agapito Mba Mokuy (Guinée équatoriale), Pelonomi Venson-Moitoi (Botswana) et Speciosa Wandira-Kazibwe (Ouganda), n'avaient obtenu la majorité des deux tiers nécessaire, de nombreux Etats jugeant qu'ils "manquaient d'envergure". st/ms
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CRÉATION DU COS-PETROGAZ
Décret portant création et fixant les règles de fonctionnement du Comité d'orientation stratégique du pétrole et du Gaz
Dakar, 13 oct (APS) - Le président de la République, Macky Sall a pris le décret portant création et fixant les règles de fonctionnement du Comité d'orientation stratégique du pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ), dans la dynamique de gestion saine et durable des ressources naturelles, a-t-on appris de source officielle.
Selon le communiqué de la présidence, le COS-PETROGAZ est chargé d'assister le président de la République et le gouvernement dans "la définition, la supervision, l'évaluation et le contrôle de la mise en œuvre de la politique de l'État en matière de développement de projets pétroliers et gaziers".
Présidé par le chef de l'État, le COS-PETROGAZ est composé du Premier ministre, du ministre en charge de l'Energie, du ministre de l'Industrie et des Mines, de représentants d'institutions de la République ainsi que d'autres structures intervenant dans le secteur de l'énergie.
"En dehors de ces acteurs, le président de la République peut inviter aux travaux du COS-PETROGAZ toute personne ou compétence utile à la réalisation de ses missions", ajoute le texte qui rappelle que la création de cette structure auprès du président de la République intervient dans le contexte de découverte d'importantes réserves gazières et pétrolières sur notre territoire maritime.
Le COS-PETROGAZ vient renforcer le dispositif global de transparence dans la gestion des ressources naturelles après l'adhésion de notre pays à l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) et la constitutionnalisation du droit des populations sur les ressources naturelles, précise la même source.
MANKOO WATTU SENEGAAL DIT NE PAS SE LAISSER DISTRAIRE
Le Front pour la défense du Sénégal/ Mankoo Wattu Senegaal apporte la réplique à Frank Timis. Lors d’une conférence de presse tenue hier, mercredi 12 octobre, des leaders de ce front, précisant qu’ils ne se laisseront pas distraire par la plainte du patron de Timis corporation accusé d’ailleurs d’être un «paravent» du régime dans ce dossier, ont annoncé la poursuite de leur plan d’action.
Malgré les interventions du Premier ministre et de Franc Timis, patron de la société Timis corporation, la polémique autour pétrole qui pollue, depuis quelque temps, le débat public au Sénégal, est encore loin d’être maîtrisée par les autorités. Les partis de l’opposition regroupés au sein du Front pour la défense du Sénégal/ Mankoo Wattu Senegaal (Mws) sont revenus hier, mercredi 12 octobre à la charge pour apporter la réplique à l’interview du patron de Timis corporation. Lors d’une conférence de presse à la permanence nationale du Grand parti, les leaders de Mankoo Wattu Senegaal n’ont pas du tout été tendres avec le régime en place et le patron de la société Petro Tim. Ce dernier est accusé, selon les propos de Mamadou Lamine Diallo de Tekki, porte-parole du jour de la conférence des leaders Mws, de «jouer à l’avocat du diable». En effet selon lui, Timis a voulu se substituer au Président Macky Sall à qui l’opposition avait demandé solennellement des excuses à la nation et la remise en question des procédures ayant conduit à la spoliation des ressources naturelles du peuple. Faute de quoi, le Fds/Mws engagerait une série d’actions de défense des intérêts du Sénégal, en particulier une plainte contre X, contre Aliou Sall, Wong Joon Kwang, Frank Timis, Kosmos Energy.
Le porte-parole du jour de Mankoo Wattu Senegaal a notamment déploré le fait que ce soit le sieur Frank Timis qui sort du bois pour prendre la défense de la famille présidentielle dans deux interviews publiées dans des journaux de la place. Tirant ainsi la conclusion selon laquelle, c’est «le gouvernement qui se réfugie derrière Frank Timis pour porter plainte contre l’opposition et mettre à exécution les menaces du Premier ministre». Mamadou Lamine Diallo, tout en précisant que «l’interlocuteur de Fds/Mws est et reste bien le Président Macky Sall», a tout de même tenu à préciser à l’endroit de Frank Timis que l’opposition ne se laissera pas distraire par sa plainte dans l’exécution de son plan d’actions, aussi bien au niveau judiciaire que politique.
En effet, selon le leader de Tekki, si la sortie de Timis a prouvé le niveau de son ignorance de ce dossier, certaines de ses déclarations sont complétement en contradiction avec les supposées précisions apportées par le Premier ministre, le 21 septembre dernier. La première dissonance relevée par le porte-parole du jour Mws dans la sortie des deux responsables, est le rôle du frère du chef de l’Etat. En effet, selon Mamadou Lamine Diallo, Franc Timis, contrairement à ce que le Premier ministre voulait faire croire aux Sénégalais, a avoué et confirmé dans son entretien qu’Aliou Sall, fonctionnaire de son état, est non seulement entré dans le dossier pétrole du Sénégal pour aider une société étrangère à négocier des contrats pétroliers avec notre pays, mais aussi continue encore aujourd’hui dans le dossier du pétrole au service de Frank Timis.
Par ailleurs, Malick Gakou, coordonnateur du Front Mws et compagnie exigent du frère du chef de l’État qu’il précise non seulement la nature exacte du «bon boulot» qu’il est en train de faire pour Frank Timis, mais aussi de déclarer ses revenus au fisc sénégalais.
«Aliou Sall reste aujourd’hui un employé de Timis Corporation, signataire de conventions avec l’État du Sénégal, tout en étant le frère du président de la République. Cette société a notamment réussi à obtenir la renonciation par l’État du Sénégal à ses droits de préemption, ce qui a causé un grave préjudice à l’État et à la nation sénégalaise. Frank Timis et Aliou Sall doivent préciser la nature exacte du « bon boulot » que ce dernier est en train de faire. Aliou Sall est rémunéré par Timis corporation. Ses revenus doivent être déclarés au fisc sénégalais. Quels sont les montants annuels perçus au titre de cette rémunération ? Ont-ils fait l’objet d’une déclaration et imposition conformément à la législation sénégalaise ?». Se prononçant sur les déclarations du patron de la société qui détient 30% du pétrole sénégalais, le porte-parole de la conférence des leaders de Mws déclare : «Il y a trop de contre-vérités dans ce qu’il dit. C’est manifestement un paravent ! Les questions posées par le FDS/Mws restent sans réponse. Nous attendons la réponse du Président Macky Sall sur les deux questions à savoir : que fait sa famille dans ce dossier et pourquoi n’a-t-il pas défendu au mieux les intérêts de la Nation».
LA JEUNESSE DE MANKOO WATTU SENEGAL MET EN GARDE MACKY
Les leaders de l’opposition, regroupés au sein de la plateforme le Front pour la défense du Sénégal/Mankoo Wattu Sénégal, peuvent bien compter sur la présence des jeunes de leur coalition à la marche qu’ils organisent demain vendredi 14 octobre. Dans un communiqué parvenu à Sud Quotidien ce mardi 11 octobre, ces jeunes qui s’engagent à s’investir pleinement pour le respect des libertés publiques, mettent en garde le régime de Macky Sall contre toute tentative d’interdire la manifestation.
Décidés à battre le macadam, de gré ou de force, pour dénoncer les «dérives» du régime actuel, demain vendredi, 14 octobre, les leaders de l’opposition regroupés autour de la plateforme du Front pour la défense du Sénégal/ Mankoo Wattu Sénégal peuvent bien compter sur leurs jeunes.
En effet, ces derniers ont décidé de jouer leur partition dans cette expression des droits et libertés publics. Dans une note parvenue à Sud Quotidien ce mardi 11 octobre dernier, la jeunesse de ladite coalition «compte jouer pleinement sa partition, en répondant massivement à l’appel historique du 14 octobre, qui sera le début du processus qui mettra le dictateur et ses ouailles hors d’état de nuire».
Elle s’engage résolument, lit-on dans le communiqué, «à ne ménager aucun effort pour un respect inouï des libertés publiques garanties par la constitution, le retour à un processus électoral crédible, fiable et consensuel, mais aussi à l’arrêt immédiat du pillage des ressources de notre cher pays».
La jeunesse de Mankoo Wattu Sénégal met cependant en garde l’actuel régime contre toute tentative d’interdiction de la marche. Dans la note, la jeunesse «met en garde Macky Sall et son régime contre toute tentative d’interdiction ou de sabotage». Estimant, en effet, que le droit de manifester est inscrit dans la constitution, elle prévient par conséquent «qu’aucune restriction à l’exercice de ce droit ne saurait être tolérée».
Auparavant, les jeunes de la coalition de l’opposition, considérée comme la plus «radicale», ont brocardé le régime du président de la République, Macky Sall. En effet, renseigne le communiqué, ces jeunes estiment «qu’au lieu de chercher à consolider nos acquis démocratiques et l’Etat de droit, ce régime aux abois, cherche à instaurer le régime de la terreur pour tuer toute velléité de contestation et installer la pensée unique». Plus virulent, ils accusent en indiquant que «la Dynastie “Faye-Sall“ en complicité avec des bandits de grand chemin comme Frank Timis, à piller sans vergogne nos ressources publiques, causant à bien des égards une dégradation de la situation économique et sociale de notre pays».
Le Parti de l’indépendance et du travail a organisé hier une conférence de presse pour se prononcer sur des sujets d’actualité comme l’affaire Pétro-Tim et la marche de l’opposition.
Le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) sort de sa réserve. En conférence de presse hier, les camarades de Samba Sy ont passé en revue plusieurs sujets d’actualité dont l’affaire Petro-Tim qui met au-devant de la scène le frère du président de la République par ailleurs maire de Guédiawaye. A ce sujet, le Secrétaire général du Pit a soutenu qu’il est inutile d’agiter tout ce débat alors que ‘’nous n’avons pas encore fait sortir de terre le moindre litre de pétrole pas plus que du gaz’’.
Les membres de cette formation politique sont convaincus que la majorité des personnes qui tirent des plans sur la comète sont en mission commandée. ‘’Que la Direction de l’Energie intervienne de même que Petrosen, que le ministre en charge de l’Energie apporte des précisions et que le Premier ministre livre des éclairages ou publie des documents, rien n’y fait. L’objectif crève les yeux : il faut coûte que coûte tenter de jeter le discrédit sur la légitimité des contrats dont bénéficient Américains et Britanniques à travers Timis et Cosmos’’, croit savoir Samba Sy.
Ce dernier de révéler que le pétrole et le gaz découverts au Sénégal sont destinés à des sociétés connues. Pour étayer ses propos, le Secrétaire général du Pit convoque la déclaration d’intention du Premier ministre français sur les ressources naturelles sénégalaises.
‘’Manuel Valls avait déclaré que son pays était intéressé par le pétrole et le gaz. Les dénonciations tous azimuts ne participent-elles pas d’une volonté de créer les conditions permettant à Total par exemple de bénéficier d’une partie de ce pétrole et gaz qui, en l’état actuel des choses, échappe à ce groupe français ?’’ s’interroge-t-il.
Toutefois, les membres du Pit pensent que les ressources naturelles sénégalaises doivent être destinées à la satisfaction des besoins du peuple. ‘’Ce pétrole ne doit pas être une malédiction et nous devons en faire une affaire collective. Il faut éviter de faire vivre à ce pays des combats par personnes interposées’’, déclare Samba Sy.
Le Secrétaire général du Pit s’est en outre prononcé sur la marche de l’opposition prévue le 14 octobre prochain. A ce sujet, il recommande au gouvernement de respecter les dispositions constitutionnelles en autorisant cette manifestation.
‘’Nous sommes pour que tous les Sénégalais, de quelque obédience politique que ce soit, puissent vivre l’intégralité de leur droit y compris celui de la marche’’, pense le successeur de Magatte Thiam à la tête du Parti de l’indépendance et du travail.