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6 mai 2024
Société
LES 32 MILLIARDS DE FCFA EN FAUX BILLETS DE BANQUE TOUJOURS EN INSTRUCTION ?
Le trafic de faux billets de banque semble atteindre des niveaux insoupçonnés au Sénégal : des hommes d’affaires, citoyens lambda, étrangers aux techniciens du génie civil, en passant par des élus et autres faussaires attitrés etc, ont été indexés
Le trafic de faux billets de banque semble atteindre des niveaux insoupçonnés au Sénégal : des hommes d’affaires, citoyens lambda, étrangers aux techniciens du génie civil, en passant par des élus et autres faussaires attitrés etc, ont été indexés dans ce trafic. En novembre 2019, la Section de recherche (SR) de la Gendarmerie de Colobane, après plusieurs jours de filature est parvenue à prendre en flagrant délit de trafic présumé de faux billets de banque, Seydina Fall, alias Bougazelli, un député du parti au pouvoir d’alors, l’Alliance pour la République (APR). Bougazelli a été arrêté, le jeudi 14 novembre 2019, à la station d’essence de Ngor par des éléments de la SR de la Gendarmerie, avec 32 milliards de FCFA en faux billets de banque. Les gendarmes lui ont tendu un piège suite à l’interpellation du sieur Mamadou Samb avec des faux billets.
Présenté à l’ancien doyen des juges d’instruction, feu Samba Sall, après deux jours de garde à vue dans les locaux de cette unité spéciale de la Gendarmerie, il a finalement été placé sous mandat de dépôt pour des délits «d’association de malfaiteurs, contrefaçon de billets de banque ayant cours légal, blanchiment de capitaux et corruption», pour avoir proposé aux gendarmes enquêteurs, pour les soudoyer, 10 millions de FCA en échange de sa liberté. Tout comme ses cinq (5) acolytes présumés dont un Burkinabé. Mais, le 3 juin 2020, après un peu plus de sept (7) mois de prison, il a pu recouvrer la liberté, après plusieurs rejets des demandes de liberté provisoire introduites par ses avocats, pour raisons médicales, auprès de l’ex-doyen des juges d’instruction. Une liberté provisoire qui perdure jusqu’à nos jours, sans que les Sénégalais ne soient édifiés sur les tenants et aboutissants de cette affaire qui a défrayé la chronique parce que secouant la deuxième institution du pays (l’Assemblée nationale dont le président est la deuxième personnalité du Sénégal, après le président de la République).
Réagissant à cette mise en liberté conditionnelle, le ministre de la Justice, Garde des Sceau d’alors, dans un communiqué rendu public, a précisé qu’il n’interfère pas dans la procédure judiciaire contre le mis en cause et qu’aussi que le dossier de ce dernier est toujours entre les mains du magistrat instructeur. «Les investigations suivent leur cours, à charge et à décharge, à la fin desquelles, la décision sera prise ou non, de le traduire devant la juridiction de jugement le cas échéant», a fait savoir le ministère de la Justice. Non sans relever que «les motifs de placement sous mandat de dépôt et de mise en liberté provisoire inhérents au secret de l’instruction ne sont connus que du magistrat instructeur, du Procureur de la République et des conseils». Dès lors, soulignera-t-il, dans le même document : «toutes autres informations et interprétations sur la décision de mise en liberté et sur la suite qui sera donnée à l’affaire relèvent d’une spéculation gratuite». Bougazelli, lui, est depuis libre comme l’air.
LE SÉNÉGAL, UN PAYS À HAUT RISQUE
Depuis le début de l'année, les saisies record de drogues dures comme la cocaïne et les faux-billets se sont multipliées sur le territoire. Face à l'ampleur du trafic illicite, les forces de l'ordre redoublent d'efforts mais sont dépassées
Les nombreux trafics illicites, notés ces derniers temps, seraient-ils en passe de faire basculer le Sénégal dans l’univers du narcotrafic ? Les inquiétudes fusent en tout cas au regard des importantes saisies de drogue, notamment de drogue dure, qui sont notées et de manière fréquente. Comme en attestent d’ailleurs les statistiques : de janvier 2024 à nos jours, le cumul des saisies déclarées se chiffre à 1 240,44 kg de cocaïne et 200 kg de cannabis, pour une valeur totale estimée à plus de 99 milliards 237 millions (99.237.000.000) de FCFA. Ce compte ne tient même pas compte des 805 kg de cocaïne interceptés par la Marine nationale en janvier dernier et dont la valeur marchande n’a pas été dévoilée et d’autres opérations concernant de petites quantités ou d’autres drogues saisies. A cela s’ajoute également le trafic de faux billets de banque qui devient, lui aussi, très important. D’ailleurs, au moins 5 milliards ont été interceptés en faux et billets noirs, le 16 avril dernier, à Goudomp (Sédhiou).
Le Sénégal serait-il devenu une plaque tournante du trafic de drogue et du commerce illicite et/ou parallèle ? Longtemps considéré comme un pays de transit notamment pour la drogue dure et les narcotrafics, le pays fait face actuellement à de grosses saisies de drogues qui tendent à confirmer le rôle majeur qu’il joue pour les trafiquants. Pis, le Sénégal pourrait aussi être un lieu de forte consommation de drogue. Rien que le dimanche 14 avril dernier, la Brigade commerciale des Douanes de Kidira, Subdivision de Tambacounda, Région Douanière Sud-Est a enregistré, à Kidira, une saisie record de 1137,6 kg de cocaïne, jamais effectuée sur les routes du Sénégal jusque-là.
La drogue dure trouvée dissimulée, grâce à un scanner, dans un camion aux apparences vides en provenance du Mali, est évaluée à 91 milliards de FCFA. C’est «la plus importante saisie de cocaïne par voie terrestre jusque-là enregistrée au Sénégal. Il s’agit de 1137,6 kg de cocaïne conditionnés en 948 plaquettes et mis dans des sacs soigneusement dissimulés dans le double fond d’un camion frigorifique venant d’un pays limitrophe du Sénégal», explique la Douane dans un communiqué. Auparavant, les éléments de cette même Subdivision de la Douane de Tambacounda, à travers la Brigade mobile de Koumpentoum, avaient mis la main sur près de 92 kg (91,84 kg) de cocaïne (à Koumpentoum), le 31 mars dernier. Cette drogue dure est évaluée à 7 milliards 347 millions 200 mille FCFA. Les deux convoyeurs de nationalité étrangère ont été arrêtés.
2245,44 kg de cacaïne saisis par les forces de défense et de sécurité depuis janvier 2024
Le mardi 05 mars 2024, c’est la Brigade commerciale des Douanes de Keur-Ayib, Subdivision des Douanes de Kaolack, Région Douanière du Centre, qui s’est illustrée par une saisie de drogue dure. Ladite saisie porte sur onze (11) kilogrammes de cocaïne et deux cent (200) grammes de cannabis, pour une contrevaleur totale estimée à 890 millions de FCFA. Des saisies record de la cocaïne ont lieu dans un court intervalle. Ce qui est à noter, c’est aussi que ces opérations illicites, détectées par les différentes Forces de défense et de sécurité, ne sont pas des cas isolés ; elles sont récurrentes. En effet, la mer, le port de Dakar, les différentes villes frontalières du pays, constituent des portes d’entrée de stupéfiants et autres marchandises illicites.
Dans la nuit du vendredi 5 janvier, 5 commandos de la Marine nationale sont portés disparus en haute mer. Ils étaient à bord du patrouilleur de haute mer, Le Walo, et poursuivaient un navire suspecté de trafic international de drogue. Les marins ont été piégés par les trafiquants qui auraient préférer couler leur navire suspect. Leurs corps n’ont jusque-là pas été retrouvés.
En outre, en janvier dernier, 805 kilos de cocaïne avaient été saisis, au large des côtes sénégalaises, sur un navire, avait annoncé la Direction des relations publiques des Armées sénégalaise (DIRPA), sans donner de détail sur le navire et la valeur de la cargaison.
Bref, en tout, la Douane sénégalaise a saisi un total déclaré de 1 240,44 kg de cocaïne et 200 g de cannabis, pour une valeur totale estimée de 99 milliards 237 millions (99.237.000.000) de FCFA. A cela viennent s’ajouter les 805 kg de cocaïne captés par la Marine nationale en haute mer en janvier dernier dont la valeur marchande n’a pas été déterminée. Ce qui fait une saisie globale dévoilée de 2 245,44 kg de cocaïne par les Forces de défense et de sécurité, depuis janvier 2024.
Ces explois de la marine nationale, entre octobre et décembre 2023
Les tendances actuelles ne sont qu’une suite d’une situation constatée depuis la fin de l’année. En effet, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, près de 3 tonnes de cocaïne ont été découvertes par la Marine sénégalaise à bord d’une embarcation. Le navire a été intercepté à plus d’un kilomètre de Dakar, avec 10 personnes dont un Sénégalais à bord. Les autorités chargées de la lutte contre le trafic de stupéfiants, à travers le communiqué de la DIRPA, n’avaient pas déterminé la valeur marchande estimée de cette drogue, même si lors de la saisie d’une cargaison de près de 3 tonnes de cocaïne au large de Dakar, le 23 mai 2023, elles avaient estimé cette marchandise illicite à 126 milliards de FCFA. Le vendredi 22 décembre 2023, la Marine sénégalaise a saisi, à 220 km au large de Dakar, 690 kg de cocaïne qui étaient convoyés à destination de l’Europe dans une embarcation ultra-rapide de type go-fast et avait arrêté les cinq Espagnols à son bord. Le patrouilleur a dû effectuer des avertissements verbaux et des tirs de sommation pour stopper le navire. Là aussi, la DIRPA est restée muette sur la valeur estimée de cette drogue.
Auparavant, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, le patrouilleur «Le Fouladou» de la Marine nationale a intercepté un autre bateau à 150 km au Sud de Dakar, avec à son bord près de 3 tonnes de cocaïne (2975 kg). Même si aucune information n’a été donnée concernant la valeur de cette grosse prise, l’on peut avancer qu’elle devrait coûter plus ou moins environ 126 milliards de FCFA.
Surtout que, le 14 décembre 2023, soit environ un mois après, la Marine nationale arraisonnera un autre bateau à 450 km au Sud des eaux sénégalaises, transportant 3 tonnes de cocaïne. Cette saisie record avait été estimée à une valeur minimale de 120 milliards de FCFA.
Quelques mois plus tôt, en octobre 2022, une saisie de 300 kilogrammes de cocaïne a été opérée par la Douane sénégalaise à Kidira, pour une valeur estimée de 24 milliards de FCFA. Les agents des Douanes de la Brigade commerciale de Kidira ont trouvé par devers les convoyeurs de cette drogue en provenance du Mali des devises étrangères dont 2000 dollars, 10.028 léones, 250 ouguiyas, 830 mille FCFA ainsi que des francs guinéens. La liste des saisies de drogue dure de ces 12 derniers mois est loin d’être exhaustive.
Pus de 5.314.826.036 saisis en faux billets de banque depuis janvier 2024
Le Sénégal est aussi confronté à la circulation illicite de devises, y compris celles étrangères. Et en plus des stupéfiants, les nombreux milliards en billets noirs et faux billets interceptés ces derniers mois en disent long sur le phénomène et attestent de l’ampleur de cette forme de criminalité.
Le mardi 16 avril 2024, une importante somme en billets noirs a été mise hors circuit au Sud du pays, à Goudomp, pour une valeur estimée à 05 milliards de FCFA. Un coup de filet, réalisé par les éléments du poste des Douanes de Tanaff, dans le département de Goudomp (Sédhiou), qui a permis la saisie de cette manne composée de quatre (04) millions en coupures de 50, 10 et 200 Dollars ; quatre (04) millions en coupures de 500, 200 et 100 Euros ainsi que de deux cent (200) millions en F CFA. Au total 4 personnes ont été interpellées, dont deux de nationalité sénégalaise et deux de nationalité étrangère.
Une dizaine de jours plus tôt, la Brigade spéciale et de recherche des Douanes (BSR) relevant de la Subdivision de Dakar-Extérieur, Direction régionale des Douanes de l’Ouest, a réalisé une saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314.826.036 FCFA, le dimanche 07 avril 2024 à la Cité Balabey de Thiès.
Déjà, le dimanche 3 décembre 2023, la Brigade de recherche (BR) de la Gendarmerie de Keur Massar a saisi près de 2 milliards de F CFA en faux billets. Un ressortissant gambien et un Sénégalais ont été arrêtés et placés en détention. Il s’agit d’un homme d’affaires et d’un technicien en génie civil.
Longtemps considérée comme une zone de transit pour les drogues produites en Amérique Latine en destination de l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et du Centre est aussi devenue une région de forte consommation, selon l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC).
LE MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE DÉMARRE LE POINTAGE BIOMÉTRIQUE
Finie l'auto-déclaration des heures de travail par les agents de l'État. Dès la semaine prochaine, chaque agent devra valider physiquement sa présence par empreinte digitale
(SenePlus) - Le ministère de la Fonction publique a officiellement annoncé le démarrage du système de pointage biométrique dans un communiqué en date du 26 avril 2024. Cette mesure marque un tournant majeur dans le contrôle de la présence des agents de l'Etat.
D'après la circulaire, ce nouveau dispositif couplé à la vidéo-surveillance permettra "d'effectuer un contrôle d'accès au bâtiment et de monitorer le temps de présence, les retards et les absences des agents". Il s'agit là d'une volonté affichée des autorités de renforcer le suivi de l'assiduité au travail.
Comme le rappelle le texte, "les horaires de travail sont fixés du lundi au vendredi, de 8 heures à 17 heures avec une pause d'une heure entre 13h 30mn à 14h 30 mm", conformément au décret n° 96-677 du 07 août 1996. Désormais, tous les agents devront se signaler à leur arrivée comme à leur départ par empreinte digitale sur le terminal situé à l'entrée du bâtiment.
Cette mesure marque une rupture avec le passé car "le personnel d'encadrement et les agents dument autorisés ne sont pas concernés" par le pointage. Il s'agit là d'un changement majeur dans la gestion des ressources humaines de l'État qui suscite déjà des inquiétudes sur l'atteinte à la liberté des agents.
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES, LE TOUT OU RIEN DE L'INTERSYNDICALE DES TRAVAILLEURS
En mouvement d’humeur depuis près de deux ans maintenant, les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal ne comptent pas baisser la garde. Ils ont décidé de poursuivre leur combat jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
En mouvement d’humeur depuis près de deux ans maintenant, les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal ne comptent pas baisser la garde. Ils ont décidé de poursuivre leur combat jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications et autres droits légaux. Dans un communiqué, ils indiquent qu’ils reconduisent leur mot d’ordre de grève pour 120 heures supplémentaires.
L’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal qui réclament entre autres, une augmentation généralisée de leur salaire, veut ainsi maintenir la pression sur les nouvelles autorités, après un bras de fer avec le régime sortant.
MORATOIRE SUR LE BÉTONNAGE DE LA CÔTE
Pierre Goudiaby Atépa révèle l'arrêt immédiat de toutes les constructions sur le littoral décrété par le gouvernement. Cette mesure choc pourrait marquer un tournant dans la bataille menée pour la préservation du domaine public maritime
Dans une déclaration lors de l'émission "Point de vue" sur la RTS ce dimanche 28 avril 2024, l'architecte Pierre Goudiaby Atépa a révélé que les nouvelles autorités ont ordonné l'arrêt de toutes les constructions sur le littoral, et plus particulièrement sur la corniche.
"Nous attendons, nous les défenseurs du littoral, le premier ministre Sonko sur ce qu'il a dit, qu'il allait tout raser. Vous savez qu'ils ont fait arrêter toutes les constructions sur le littoral, sur la corniche, depuis avant-hier. Et je m'en réjouis personnellement. Tout est arrêté, tout est stoppé. Pour faire les états", a affirmé Atépa.
Cette décision met un frein à plusieurs décennies d'empiètement illégal sur le domaine public maritime, dénoncé par Atépa depuis des années. Selon lui, des pratiques mafieuses permettaient à des promoteurs véreux d'acquérir des terrains du littoral à bas prix avant de les faire déclasser en terrains privés et de les revendre à prix d'or.
"Les gens vont acheter un terrain qui vous appartient à 2450 francs le mètre carré. On se fait octroyer un bail. On s'organise pour le faire déclasser. Ils prennent ce titre foncier, ils l'amènent à la banque qui leur donne 1 million le mètre carré. Ils revendent à 1,5 million. C'est scandaleux !"
L'accaparement systématique du littoral au profit d'intérêts privés a également privé les citoyens de l'accès gratuit aux plages, jadis ouvertes à tous. "Quand on était jeunes, on allait nager au Téroubi. Aujourd'hui, vos enfants doivent payer 15 000 FCFA pour aller se baigner", a déploré Atépa.
Bien que partisan d'aménagements hôteliers encadrés sur la côte, le célèbre architecte prône un développement raisonné et concerté du littoral, citant l'exemple du Maroc qui a fait détruire 400 immeubles côtiers.
Ce moratoire sur les constructions marque un tournant dans la bataille menée par Atépa et d'autres défenseurs du littoral. Ils espèrent désormais un assainissement complet et durable pour restituer ce "patrimoine national" aux citoyens.
Pierre Goudiaby ATEPA, architecte : "Je suis contre les aménagements privés sur la corniche et je me réjouis du fait que le nouveau régime a arrêté toutes les constructions depuis avant-hier."
Extrait POINT DE VUE du dimanche 28 avril 2024
L’intégralité de l’entretien ici :… pic.twitter.com/GDXVySP0Lh
Pour président du Club des Investisseurs du Sénégal, priorité doit être donnée à l'agriculture, créatrice d'emplois. Il propose des "autoroutes agricoles" avec l'Armée pour relancer ce secteur vital. Objectif : un million d'emplois agricoles
Dans l'émission dominicale "Point de Vue" du 28 avril 2024 sur la RTS, Pierre Goudiaby Atepa, entrepreneur chevronné et président du Club des Investisseurs du Sénégal, a lancé un vibrant plaidoyer pour un nouvel élan économique porté par le secteur privé national.
Pour M. Atepa, la priorité est de créer de la richesse en transformant les matières premières locales plutôt que de les exporter brutes. Des projets d'envergure sont sur les rails : route de l'acier et de l'aluminium, complexe pétrochimique, raffinerie d'or, aquaculture marine, etc. L'objectif ? Faire émerger enfin une économie forte et souveraine.
L'agriculture, gement d'emplois à ne pas négliger, est également au cœur de la vision de ce bâtisseur. Atepa prône une approche novatrice avec la mise en place d'"autoroutes agricoles" sur les entreprises routières, en partenariat avec l'Armée. Un million d'emplois dans ce secteur vital serait à la clé.
Deux autres chantiers prioritaires : la bonne gouvernance, via une lutte résolue contre la corruption, et la préservation du littoral, menacé par la marchandisation effrénée du domaine public maritime.
Message fort à l'endroit des nouvelles autorités : "Nous voulons être la locomotive du développement". Un appel qui semble avoir été entendu, puisque le président et son Premier ministre montrent leur ferme volonté de s'appuyer sur le dynamisme des investisseurs privés nationaux.
AU CŒUR DE LA MÉMOIRE SÉNÉGALAISE AVEC BOUBACAR BORIS DIOP
À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de l'oubli collectif de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs
(SenePlus) - À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de la mémoire collective de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs, l'auteur rappelle "l'un des devoirs de la littérature : combattre l'amnésie involontaire ou délibérée par laquelle une société supprime certaines de ses figures historiques."
Le roman suit le récit de Njéeme Pay, une journaliste qui retrace la vie de son amie Kinne Gaajo, une écrivaine et courtisane décédée dans le naufrage du Joola, l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'histoire du Sénégal. À travers ce drame, Diop fait "du naufrage du 'Joola' la métaphore de l'angoissante légèreté d'un oubli que certains peuples croient conjurer en se rattachant à un passé importé, emprunté."
En élevant un "tombeau" à la fictive Kinne Gaajo, l'auteur rend également hommage à des figures méconnues de l'histoire sénégalaise, telles que "Siidiya-Lewoŋ Jóob, Phillis Wheatley, Àllaaji Gay, Maada Caam, Alin Sitóye Jaata…" Mbougar Sarr souligne que "si leurs noms ne sont pas familiers aux lecteurs occidentaux, certaines de ces personnes sont liées à la face honteuse de l'histoire occidentale, notamment française."
Le tour de force de Diop, selon Mbougar Sarr, est d'avoir fait de son héroïne "l'objet d'une question qu'elle se pose pour d'autres dans l'espace romanesque : qu'est-ce qu'écrire une vie ?" À travers une narration éclatée et une "temporalité flottante", l'auteur remet en question les conventions biographiques traditionnelles.
Avec "Un tombeau pour Kinne Gaajo", Boubacar Boris Diop, dont l'œuvre est qualifiée par Mbougar Sarr de "la plus importante du roman sénégalais contemporain", offre une plongée profonde dans les méandres de la mémoire sénégalaise, exhumant des figures oubliées et interrogeant les façons de raconter une vie. Un hommage littéraire puissant à la richesse et à la complexité de l'histoire d'un pays.
LA SOCIÉTÉ CIVILE INVITE LE CHEF DE L’ETAT À APPLIQUER LES CONCLUSIONS DES ASSISES NATIONALES
Le collectif s’est dit prêt à mobiliser des d’intellectuels afin d’accompagner les décideurs dans la mise en œuvre des recommandations du Pacte, établi sur la base des Assises nationales, dont le président Faye, alors candidat à la présidentielle.
Des associations de la société civile, regroupées au sein du collectif dénommé “Sursaut citoyen et Demain Sénégal“, espèrent du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qu’il applique les recommandations contenues dans le ‘’Pacte national de bonne gouvernance démocratique’’, un document produit lors des Assises nationales tenues du 1ᵉʳ juin 2008 au 24 mai 2009, et portant sur une ‘’réforme des institutions’’.
Elles ont fait l’annonce, samedi, lors d’une rencontre générale de la société civile avec la presse, au cours de laquelle, ces associations ont informé avoir adressé une lettre en ce sens au chef de l’Etat.
“Nous avons adressé une lettre au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour une rencontre d’échanges afin de l’inviter à la mise en œuvre du +Pacte national de bonne gouvernance démocratique+ “, a déclaré Mamadou Ndoye, un des membres fondateurs du collectif “Sursaut citoyen et Demain Sénégal“.
Le collectif s’est dit prêt à mobiliser des d’intellectuels afin d’accompagner les décideurs dans la mise en œuvre des recommandations du Pacte, établi sur la base des Assises nationales, dont le président Faye, alors candidat à la présidentielle du 24 mars dernier, est signataire.
‘’Ce Pacte vise la refondation des institutions pour l’approfondissement et la pérennisation de la démocratie, de l’état de droit, de la gouvernance responsable et de la centralité du citoyen“, a rappelé le professeur Ndoye, en présence de plusieurs membres du collectif.
Dans l’optique de la concrétisation du Pacte, le collectif dit avoir développé deux axes de stratégies, dont la première consiste à “obtenir l’adhésion des segments les plus importants des forces vives de la nation et de l’opinion publique en général“.
S’agissant du deuxième axe, ‘’une stratégie de veille est prévue allant dans le sens d’une vigilance constante en vue de l’application du pacte et de tenir informer l’opinion sur le processus de prise de décisions“, a souligné Mamadou Ndoye.
Selon lui, les objectifs recherchés dans cette stratégie de veille sont de détecter à temps les signaux de menace pour le pacte.
Il a annoncé la mise en place d’un “dispositif participatif avec toutes les organisations membres du collectif pour alimenter le processus informationnel“.
“Déjà nos membres dans le réseau ont perçu quelques signaux sur la gestion de la question de la femme et la question religieuse“, a relevé l’ancien ministre de l’Education du Sénégal.
DES PLUMES AFRICAINES ENGAGÉES
De Ngozie Adichie à Mbougar Sarr, la littérature africaine fait bouger les lignes sur la scène intellectuelle mondiale. Ces auteurs engagés, de plus en plus couronnés, portent haut les débats de société sur des thèmes universels
(SenePlus) - De plus en plus d'auteurs africains se distinguent par leurs engagements sociétaux et leur rayonnement international, bousculant les idées reçues selon un article de Jeune Afrique.
Parmi eux, Chimamanda Ngozie Adichie fait figure de pionnière. Élue à l'Académie américaine des arts et des sciences, cette Nigériane de 45 ans use de sa plume pour défendre les femmes et dénoncer le racisme.
Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021 à seulement 31 ans, explore dans ses romans des questions universelles comme le jihadisme ou la colonisation, tout en replaçant l'Afrique au cœur du débat mondial.
Autre voix majeure, la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, récompensée par le Goncourt des lycéens en 2020, porte haut les revendications féminines africaines face aux traditions patriarcales.
Du côté du Maghreb, Leïla Slimani et Yamen Manaï témoignent aussi d'une littérature désormais au service des idées progressistes. L'Algérienne Sarah Rivens, avec ses 350 000 lecteurs, prouve par ailleurs que la romance peut aussi véhiculer des thématiques sociétales fortes.
Ces auteurs, de plus en plus reconnus mondialement, montrent comment le "soft power" culturel africain peut être porteur de valeurs universelles et participer aux débats de société, en Afrique comme ailleurs. Une littérature engagée qui confère à l'Afrique une influence sur la scène intellectuelle internationale.
L'APRÈS-POUVOIR AU SÉNÉGAL, UNE LEÇON DE DÉMOCRATIE
Macky Sall dans ses nouvelles fonctions "ne gênera pas son successeur", insiste Jean-Baptiste Placca, car sa mission en faveur du financement des pays victimes du changement climatique va dans l'intérêt de tous les Sénégalais
(SenePlus) - Deux semaines après avoir quitté ses fonctions de Président de la République du Sénégal, Macky Sall mène déjà une nouvelle vie bien remplie loin du pouvoir, selon l'éditorialiste Jean-Baptiste Placca sur RFI. En effet, en sa qualité d'envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, il a rencontré le Secrétaire général des Nations unies à New York puis participé aux Assemblées du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
Pourtant, certains Sénégalais voient d'un mauvais œil cette reconversion rapide de Macky Sall. Mais comme le souligne Jean-Baptiste Placca, "l'essentiel ici est que la fin d'un mandat politique cesse d'être vécue, en Afrique, comme une malédiction". Et le Sénégal offre à cet égard un exemple positif : Léopold Sédar Senghor est devenu académicien français après avoir quitté le pouvoir en 1980, tandis qu'Abdou Diouf a occupé le poste de Secrétaire général de la Francophonie après sa défaite électorale de 2000.
La France a souvent offert de nouvelles responsabilités internationales aux anciens chefs d'État sénégalais, souligne l'éditorialiste, ce qui témoigne peut-être "d'une forme de soutien à la démocratie sénégalaise". En effet, contrairement à d'autres pays africains, le Sénégal "ne brise pas ses propres ressortissants" une fois qu'ils ne sont plus au pouvoir.
Macky Sall dans ses nouvelles fonctions "ne gênera pas son successeur ni ne nuira au Sénégal", insiste Jean-Baptiste Placca, car sa mission en faveur du financement des pays victimes du changement climatique va dans l'intérêt de tous les Sénégalais. De manière générale, les anciens chefs d'État sénégalais ont su "transcender leurs rivalités partisanes" sur la scène internationale. À l'image de Senghor, Diouf et Wade qui ne se sont jamais fait obstacle les uns les autres après avoir quitté le pouvoir.
Comme le conclut éloquemment l'éditorialiste, "c'est à leur capacité à situer la patrie au-dessus de leurs rancœurs, tenaces ou passagères, que l'on apprécie les hommes d'État". Le Sénégal offre ainsi l'exemple d'une démocratie où l'après-pouvoir se passe dans le respect des institutions et l'intérêt du pays.