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26 avril 2025
Société
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LE LOURD TRIBUT DES AMBITIONS MONDIALES DES LIONS
Face à l'Angleterre et l'Irlande en juin prochain, le Sénégal consent un effort financier exceptionnel de 250 millions FCFA. Un pari coûteux mais assumé par Augustin Senghor pour qui ces matchs de prestige sont la clé d'une préparation optimale
La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) ne lésine pas sur les moyens pour préparer les Lions de la Téranga aux prochaines échéances internationales. Me Augustin Senghor, président de la FSF, a récemment dévoilé le montant colossal nécessaire pour organiser les rencontres amicales contre l'Angleterre et l'Irlande en juin prochain : environ 250 millions de francs CFA, sans même compter les frais de transport aérien.
"C'est cher, nous avons déposé la fiche d'opération auprès de l'autorité", a-t-il déclaré, précisant que ce budget couvre principalement les primes, l'hébergement, les déplacements sur place et les aspects médicaux.
Ces investissements considérables s'inscrivent dans une stratégie ambitieuse. Le président de la FSF a justifié le choix d'affronter des adversaires de premier plan, notamment l'Angleterre à Nottingham, malgré les réticences de certains observateurs : "Certains m'ont appelé en me disant 'Pourquoi tu as accepté de jouer l'Angleterre?' Je leur ai répondu que je veux jouer contre plus fort pour apprendre et progresser."
Ces matchs de préparation ont un double objectif : préparer les qualifications à la Coupe du monde 2026 qui débuteront en septembre contre le Soudan et la République Démocratique du Congo, mais également mettre les Lions dans les meilleures conditions pour la CAN de décembre 2025.
La Fédération espère également que les pays hôtes contribueront financièrement à l'organisation de ces rencontres, permettant au Sénégal de réduire quelque peu sa mise de fonds. "Nous sommes en train de discuter avec eux, on espère aussi qu'ils vont nous aider comme d'habitude dans ces pays", a ajouté Me Senghor.
L'ambition ultime des Lions de la Téranga reste claire : obtenir une troisième qualification consécutive pour le Mondial et, pourquoi pas, franchir un cap historique comme l'a fait le Maroc lors du dernier Mondial. "Je rêve franchement que le Sénégal soit le premier pays à amener une Coupe du monde de football en Afrique", a conclu Me Augustin Senghor, déterminé à ce que cet investissement financier substantiel se transforme en succès sportif historique.
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EN CHINE, DES ROBOTS COURENT UN SEMI-MARATHON HISTORIQUE
Ils ne battront pas de sitôt les records humains, mais les robots humanoïdes chinois ont franchi la ligne d'arrivée. Une démonstration spectaculaire où ces athlètes métalliques ont alterné foulées mécaniques et changements de batterie sur 21 kilomètres
(SenePlus) - En Chine, le premier semi-marathon au monde ouvert aux robots humanoïdes s'est déroulé samedi 19 avril 2025 à Pékin, selon les informations rapportées par Le Monde. Cet événement inédit a vu une vingtaine de robots, venus de tout le pays, parcourir les 21 kilomètres de course aux côtés des athlètes humains, ces derniers courant sur une piste séparée.
D'après l'article du Monde, le grand vainqueur de cette compétition d'un nouveau genre est Tiangong Ultra, un robot de 1,80 mètre pesant 52 kilos, qui a terminé la course en 2 heures 40 minutes et 42 secondes. Un temps honorable bien que largement supérieur à celui du vainqueur humain, qui a bouclé le parcours en 1 heure 2 minutes et 36 secondes.
Cette compétition, organisée dans l'« E-Town », une zone de développement technologique de Pékin, visait à tester les performances et la fiabilité des robots humanoïdes dans des conditions exigeantes. "Courir sur une piste, cela peut sembler un petit pas pour un humain. Mais pour un robot humanoïde, c'est véritablement un énorme bond", a déclaré Liang Liang, directeur adjoint du comité de gestion de l'E-Town, cité par l'AFP et relayé par Le Monde.
Selon les critères détaillés par le quotidien français, les robots participants devaient répondre à quelques exigences simples : avoir une apparence humanoïde, mesurer entre 50 centimètres et 2 mètres, et être capables de tenir debout et de marcher sur deux jambes. Interdiction d'utiliser des roues ou de courir à quatre pattes.
D'après les observations rapportées par Le Monde, certains robots couraient de manière autonome, d'autres étaient pilotés à distance par leur "entraîneur". Comme dans toute course d'endurance, des ravitaillements étaient prévus pour les machines : huit points répartis sur le parcours permettaient aux robots de changer de batterie. Le vainqueur, Tiangong Ultra, n'a eu besoin que de trois changements pour terminer l'épreuve.
"Nous avions collecté des données de coureurs professionnels et avions entraîné le robot à adapter sa foulée, sa cadence, son amplitude de pas et sa posture pour se rapprocher au maximum de celle d'un sportif", a expliqué Tang Jian, directeur de la technologie au Centre pékinois d'innovation sur les robots humanoïdes, selon les propos recueillis par l'AFP.
Pour Cui Wenhao, ingénieur de l'entreprise chinoise Noetix Robotics, cette compétition représente "une formidable impulsion pour tout le secteur de la robotique" et un véritable test grandeur nature pour les batteries, les moteurs et les algorithmes des machines, comme le rapporte Le Monde.
Selon l'analyse du quotidien français, cet événement permet également à la Chine d'affirmer ses avancées dans le domaine de la robotique, longtemps dominé par les États-Unis avec des entreprises comme Boston Dynamics.
D'après les observations des journalistes présents sur place, si les robots participants ont parfois connu quelques défaillances – l'un d'eux est tombé avant de se relever seul, un autre a percuté une barrière après avoir dévié de sa trajectoire – l'événement marque néanmoins une étape dans l'intégration potentielle des robots humanoïdes dans la société.
Le Monde conclut que le "grand remplacement" des athlètes humains par des machines n'est toutefois pas pour demain, tant les performances des robots restent éloignées de celles des sportifs humains.
LE BILAN MITIGÉ DE LA PREMIÈRE ANNÉE DIOMAYE
Selon le dernier rapport de Senbaromètre, si certaines avancées sont saluées notamment sur les prix et l'énergie, les préoccupations économiques persistent avec une inquiétude marquée concernant la dette qui préoccupe plus des deux tiers des citoyens
Le dernier rapport trimestriel de Senbaromètre livre une photographie nuancée de l’opinion publique sénégalaise, un an après l’élection du président Bassirou Diomaye Faye. Si l’année écoulée a été marquée par des attentes élevées, les données recueillies révèlent un mélange de préoccupations économiques, d’espoirs en matière de réformes et de points de vigilance sur certains enjeux de gouvernance.
La question de la dette publique occupe une place centrale dans les inquiétudes exprimées. Selon l’enquête, 68,6 % des citoyens interrogés se disent préoccupés par son niveau, dont près d’un tiers (31,2 %) de manière particulièrement appuyée. Cette perception traduit une sensibilité croissante des Sénégalais aux enjeux macroéconomiques et à la soutenabilité des finances publiques.
Sur le plan des conditions de vie, une majorité relative des sondés (47,6 %) estime que la situation économique est “correcte”, même si 27,2 % la jugent encore “morose”. La stabilité des revenus est un enjeu majeur : plus de la moitié des personnes interrogées déclarent n’avoir constaté aucun changement dans leurs ressources au cours des trois derniers mois. Ce constat renforce l’appel à une dynamique de relance économique plus inclusive.
Cependant, certains signaux positifs émergent. Près de 44,4 % des sondés rapportent une baisse de leurs factures d’électricité, ce qui pourrait refléter des effets perçus des ajustements opérés dans le secteur énergétique. Par ailleurs, 56,6 % des répondants notent une diminution des prix des denrées alimentaires, un soulagement important dans le contexte du pouvoir d’achat. De manière globale, 41,1 % estiment que leurs conditions de vie se sont améliorées récemment.
Sur le plan institutionnel, les avis sur la première année de gouvernance du président Diomaye Faye sont partagés : 50 % des participants à l’enquête lui accordent une évaluation “passable”, tandis que 23,3 % se disent satisfaits, dont 11,5 % très favorablement. Ce regard diversifié illustre l’intérêt constant des citoyens pour le suivi des engagements et des réformes.
Concernant la loi d’amnistie, les résultats montrent une compréhension partielle : 38,9 % des sondés déclarent en saisir les grandes lignes, alors qu’un quart en perçoit les contours de façon plus floue. Les opinions à son sujet varient : 36,2 % souhaitent son abrogation, 32,2 % préconisent des ajustements, et 28,7 % soutiennent le texte tel qu’adopté.
En matière de sécurité, 41,5 % des personnes interrogées relèvent une amélioration du climat général, bien que certaines disparités régionales persistent. Les mesures économiques récentes, notamment les licenciements dans certains secteurs, sont perçues comme inévitables par 44,5 % des sondés, au regard de la conjoncture actuelle.
Ce rapport de Senbaromètre permet de mieux cerner les attentes, les perceptions et les espoirs des citoyens dans une période de transition politique et économique. Il témoigne d’une opinion publique active et vigilante, attachée aux progrès sociaux et à une gouvernance transparente, dans un esprit constructif et républicain.
LES CHRETIENS DANS LA JOIE DE LA RESURRECTION
Après quarante jours de jeûne, de pénitence, de prière et de solidarité, la communauté catholique célèbre la Pâques ce dimanche. Fête la plus importante du calendrier chrétien car célébrant la résurrection du Christ, élément central de la foi chrétienne
Après quarante jours de jeûne, de pénitence, de prière et de solidarité, la communauté catholique célèbre la Pâques ce dimanche. Fête la plus importante du calendrier chrétien car célébrant la résurrection du Christ, élément central de la foi chrétienne. Cependant, avant de vivre cette joie du Ressuscité, les Chrétiens traversent un temps de silence allant du vendredi soir au samedi avec la mort du Christ et sa mise au tombeau. Pour mieux vivre ce temps de grâces, l’Union des Clergés du Sénégal à travers son document de presse revient sur les moments forts des célébrations.
Le Samedi Saint, l'Église demeure auprès du tombeau de son Seigneur, méditant la Passion et la mort du Christ, ainsi que sa descente aux enfers, et elle attend sa résurrection dans le silence, la prière et le jeûne. Ce jour-là, l’Église ne célèbre aucun sacrement, à l'exception de la pénitence et de l'onction des malades. En effet, ce n’est pas un jour de célébration, mais un jour de veillée intérieure. Le silence du Samedi Saint est une pause dans l’histoire du salut, où tout semble suspendu. Le tombeau devient le lieu où le Christ rejoint tous les morts, inaugurant une nouvelle forme de vie.
DEROULEMENT DU SAMEDI SAINT
Le Samedi Saint est une journée de prière silencieuse dans les paroisses, mais elle prend une tournure très particulière dans le cadre de la Veillée Pascale du soir. Ce jour-là, l’Église invite les fidèles à se préparer spirituellement à la grande célébration de la résurrection. Par la prière, les lectures bibliques et les méditations, l’Église fait mémoire de l’histoire du salut et de l’espérance, en attendant le retour du Christ vainqueur de la mort. Ce temps permet à chacun de se préparer à vivre pleinement la Veillée Pascale.
SIGNIFICATION SPIRITUELLE
Le Samedi Saint nous appelle à l’attente active. Nous sommes invités à garder l’espérance, même dans le silence et l’obscurité apparente ; plonger dans le mystère de la mort du Christ, sachant que ce n’est pas la fin, mais le début d’un renouveau et contempler le Christ dans le tombeau, et ainsi méditer sur nos propres épreuves et espérer leur résurrection.
LA VIGILE PASCALE : LA FETE DE LA RESURRECTION, L’ABOUTISSEMENT DE TOUTE FOI
La Veillée Pascale, célébrée dans la nuit du Samedi au Dimanche de Pâques, est le point culminant de toute l’Année Liturgique. Elle marque le passage de la mort à la vie, le triomphe de la lumière sur les ténèbres, et la résurrection de Jésus-Christ.
DEROULEMENT DE LA VEILLEE PASCALE
La Vigile pascale est à la fois le cœur et la source de toute l’année liturgique. Elle est la mère de toutes les veillées, de toutes les célébrations. Elle est célébrée assez tard le samedi, aux environs de 22h ou 22h30, pour la plupart des paroisses, pour que sa réalité de « veille » soit manifeste. La liturgie solennelle de la veillée pascale est remarquable par la richesse des symboles. La célébration se déroule en quatre étapes : - Le rite de la lumière ; - Le rite de la parole, qui rappelle au peuple des Croyants son histoire sainte de la création à la résurrection du Christ ; - Le rite baptismal, qui renouvelle l’action génératrice du baptême ; - Le rite eucharistique (la messe) qui récapitule les trois rites précédents.
LE RITE DE LA LUMIERE
Le grand feu va servir à allumer un grand cierge orné d’une grande croix rouge, avec les inscriptions Alpha et Omega et le millésime de l’année. Le prêtre qui officie déclare : « Au Christ appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles ». Cinq grains d’encens sont ensuite plantés sur la croix, ils symbolisent les cinq plaies désormais glorieuses du Christ. Le cierge pascal peut alors être allumé à partir du feu qui brûle dans la nuit, puis il entre dans l’église, porté par un diacre ou le célébrant principal en l’absence de ce dernier et suivi des fidèles. A trois reprises, le diacre élève le cierge et chante : « Voici la lumière du Christ ». Les fidèles qui tiennent un petit cierge qu’ils ont allumé au cierge pascal répondent : « Nous rendons grâce à Dieu ». En se communiquant, la lumière fragile à cause du vent prend force. C’est l’image de la foi qui grandit en se communiquant. On garde la foi en la donnant aux autres. Le cierge pascal est ensuite posé sur un grand chandelier, il représente au milieu de l’église le Christ ressuscité. Le chant de l’Exulté est lancé. C’est le chant de la louange, la libération, la victoire retentit et déchire le silence de la nuit.
LE RITE DE LA PAROLE
Il est composé d’une série de sept lectures. Il y a comme une structure articulée autour de 4+3. Quatre textes qui évoquent 4 nuits, les nuits de la vie des hommes : la nuit de la Création, celle du sacrifice d’Abraham (ligature d’Isaac), nuit de la traversée de la Mer Rouge et nuit de la Pâque. Après les nuits, 3 textes baptismaux : le banquet - la liberté - l’adoption filiale, avec Isaïe 55, Baruch et Ezéchiel 36. « Cependant, là où des circonstances pastorales demanderaient de diminuer ce nombre de lectures, on en maintiendra au moins trois de l'Ancien Testament, tirées de la Loi et des Prophètes ; et jamais on n'omettra la lecture du chapitre 14 de l'Exode avec son cantique ». A chaque texte biblique, l’assemblée répond par un psaume ou un cantique. On répond ainsi à la Parole de Dieu par la Parole de Dieu. On dit à Dieu qui s’implique dans l’histoire humaine, les mots de Dieu. Avec l’oraison que prononce le président de la célébration, tout prend sens en Christ. Cette étape s’achève par la lecture du récit évangélique de la résurrection.
LE RITE BAPTISMAL
C’est au cours de ce rite que sont baptisés les catéchumènes. En l’absence de catéchumènes, le rite est simplifié. Il se déroule autour d’un grand récipient rempli d’eau, bénite par le prêtre. Il se tourne ensuite vers les fidèles, et à l’aide d’un goupillon ou d’une petite branche, il les asperge abondamment. « Les rites d’aspersion (...) visent à éliminer des objets que l’on veut bénir toute contagion du mal et à les rendre aptes à toute œuvre bonne. »
LE RITE EUCHARISTIQUE
Les cloches qui sont restées silencieuses depuis le jeudi saint, pendant le chant du Gloria, sonnent à toutes volées la gloire du Christ ressuscité. La messe, qui est mémorial de la passion et de la résurrection du Christ, est célébrée avec une grande solennité par des chants et de l’encens. Les fidèles sortent de la messe et se congratulent avec ces mots : « Joyeuses Pâques » ou « Le Christ est ressuscité » La Veillée Pascale est avant tout un acte de célébration de la vie. Elle exprime l’espérance chrétienne que la mort n’a pas le dernier mot. Jésus est victorieux, et sa victoire sur la mort est notre victoire. En cette année jubilaire, la résurrection du Christ devient un appel vivant à l’espérance: - Espérer dans l’avenir de l’Église et du monde, - Espérer dans le salut de notre pays, le Sénégal, en surmontant les épreuves, - Espérer dans la transformation intérieure, en recevant le Christ comme Lumière dans nos vies.
DIMANCHE DE PAQUES
.« Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia ! » Le dimanche de Pâques est le sommet de la foi chrétienne. Il célèbre la Résurrection de Jésus, victoire de la vie sur la mort, du pardon sur le péché, de l’espérance sur la peur. Après l’intensité du Triduum pascal, ce jour marque l’accomplissement du mystère pascal.
DEROULEMENT LITURGIQUE
Les messes de Pâques sont célébrées avec grande solennité. L’Alléluia, tu pendant tout le Carême, résonne à nouveau dans les églises. La liturgie utilise des vêtements blancs, les fleurs réapparaissent, les chants sont triomphants. L’eau bénite utilisée durant la nuit pascale est souvent proposée aux fidèles pour une aspersion ou pour emporter chez eux. Dans certaines paroisses, un renouvellement des promesses baptismales est proposé.
SIGNIFICATION SPIRITUELLE
Ce jour est un appel à vivre en ressuscités : aimer, pardonner, relever, espérer. Il ouvre les cinquante jours du temps pascal jusqu’à la Pentecôte. L’Église proclame que la mort n’a pas le dernier mot, et invite les chrétiens à être témoins de cette espérance dans leurs familles, leurs lieux de travail et dans la société. Au Sénégal, la fête de Pâques prend également une dimension familiale et communautaire. Après la messe, les familles chrétiennes se rendent visitent, partagent un repas fraternel, avec les voisins musulmans. Dans un esprit de dialogue interreligieux, les messages de paix et d’unité sont souvent échangés entre croyants.
Denise ZAROUR MEDANG avec Ucs.sn
PLUS DE 6 MILLIARDS 744 MILLIONS DE F CFA AUX MAINS DE LA DOUANE
Les unités douanières multiplient les opérations de lutte contre le faux monnayage et le trafic illicite. Selon les services de la Douane, les dernières opérations en date ont donné des résultats probants
Les unités douanières multiplient les opérations de lutte contre le faux monnayage et le trafic illicite. Selon les services de la Douane, les dernières opérations en date ont donné des résultats probants. C’est ainsi que la Brigade mobile des Douanes de Pikine, Subdivision de Dakar-extérieur, Direction régionale Ouest, a opéré une saisie de billets noirs d’une contrevaleur de trois (3) milliards de FCFA.
L’opération s’est déroulée dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 avril 2025, vers 2h du matin à Ouest foire. Trois prévenus, tous de nationalité sénégalaise, dont une femme, ont été interpellés au cours de l’opération ». Une semaine auparavant, informe-t-on, la même unité avait réalisé une première saisie de billets noirs d’une contrevaleur 723 millions francs CFA.
Dans la même foulée, des billets noirs d’une contrevaleur de plus de trois milliards CFA interceptés à Kaolack La saisie a eu lieu dans une auberge située dans la localité de Kahone à la sortie Est de Kaolack. Les agents de la Brigade mobile des Douanes du Pont Serigne Bassirou Mbacke (ex Pont Noirot), Subdivision de Kaolack, Direction régionale du Centre, ont appréhendé, dans ladite auberge, un homme d’une trentaine d’années se présentant comme un étudiant dans une université du pays. Le prévenu était en possession de 21 000 coupures de billets de banque verts et noirs d’une contrevaleur totale de 3 019 550 000 de francs CFA.
Poursuivant ses investigations, renseigne-t-on, ladite unité a procédé, à la Cité Aliou SOW, à Dakar, à une autre saisie de billets noirs d’une contrevaleur de deux millions de CFA. Trois individus de nationalité sénégalaise ont été arrêtés lors de cette nouvelle saisie. Toutes ces saisies font suite, informent les services de la Douane, à l’exploitation de renseignements et au déploiement d’un dispositif de veille et de filature efficace et adapté à la lutte contre ce fléau qui prend de l’ampleur.
La Douane renseigne également qu’un lot de faux médicaments a été saisi à Keur Momar Sarr. La saisie est réalisée par la Brigade mobile des Douanes de Richard-Toll, Subdivision de Saint-Louis, Direction régionale des Douanes du Nord. Il s’agit de 45 cartons de médicaments vétérinaires et de 10 cartons de médicaments pharmaceutiques d’une contrevaleur estimée à 46 millions de francs CFA. Cette saisie est le résultat de la filature d’un véhicule suspect suivie d’une course poursuite entre Ross-Béthio (SaintLouis) et Keur Momar Sarr (Louga).
Par ces actions, l’Administration des Douanes réaffirme sa détermination à lutter contre la criminalité économique et financière notamment le faux monnayage.
LE RÉCIT DES ARTISANS DU CHANGEMENT
Dans un livre-témoignage, les membres du collectif Dooleel PIT-Sénégal racontent comment ils ont participé à ce mouvement citoyen qui a finalement renversé le régime de Macky Sall, accusé de dérives autoritaires
(SenePlus) - Un nouvel ouvrage intitulé « Genèse d'une révolution démocratique (2021-2024) : trois ans de luttes et d'espoirs » vient d'être publié par le collectif Dooleel PIT-Sénégal. Ce recueil retrace l'engagement d'un groupe de militants du Parti de l'indépendance et du travail (PIT-Sénégal) face à la crise politique, sociale et économique qui a secoué le pays de 2012 à 2024.
Selon la présentation de l'ouvrage, le Sénégal traversait alors "une période sombre marquée par une crise d'une rare intensité" et était "plongé dans une mal-gouvernance crasse et des dérives autoritaires intolérables", comme le confirmeraient les audits et procédures judiciaires initiés par le nouveau régime.
C'est dans ce contexte qu'un groupe de militants du PIT-Sénégal, dont Abdou Karim Ndiaye, Bamba Ndiaye, Félix Atchadé et plusieurs autres, a décidé de créer la plateforme Dooleel PIT-Sénégal en décembre 2020, avec l'ambition de "refonder" leur parti politique.
L'ouvrage couvre la période allant de la publication du mémorandum fondateur jusqu'au 1er avril 2025, une semaine après l'élection présidentielle remportée par la coalition "Diomaye Président". Il est structuré en cinq parties chronologiques, documentant notamment la position du collectif face à la "cabale judiciaire" contre Ousmane Sonko, les élections de 2022, et la montée des tensions politiques jusqu'à la victoire de Bassirou Diomaye Faye.
Les auteurs soulignent que malgré les défaites électorales de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) en 2022, le gouvernement de Macky Sall avait poursuivi une "ligne de conduite agressive" contre l'opposition, notamment le parti Pastef. Face à cette situation, le collectif Dooleel préconisait "le dialogue à travers une concertation nationale délibérative".
L'ouvrage se termine sur les défis qui attendent les nouvelles autorités et appelle à "parachever l'indépendance nationale, rompre avec la mal-gouvernance endémique" et réformer les institutions pour "mettre fin à l'hyper-présidentialisme".
LA FAMILLE DE MARTIN LUTHER KING INDIGNÉE PAR MARINE LE PEN
Dans la tourmente après sa condamnation pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen a cru bon de se comparer à Martin Luther King. Une analogie qui a fait bondir la famille du pasteur américain, dénonçant "une distorsion inappropriée de l'histoire"
(SenePlus) - La famille de Martin Luther King a vivement réagi aux déclarations de Marine Le Pen qui avait comparé son combat judiciaire à la lutte pour les droits civiques menée par le célèbre militant américain.
Selon le quotidien Libération, le fils et l'épouse du militant afroaméricain ont exprimé leur mécontentement après que la cheffe de file des députés du Rassemblement National a invoqué l'héritage du pasteur lors d'une intervention en visioconférence au congrès de la Ligue, parti d'extrême droite italien, le 6 avril dernier.
"Cela constitue une distorsion inappropriée de l'histoire et porte atteinte aux sacrifices consentis par ceux qui se sont opposés à la haine et se sont battus pour la justice", ont déclaré les proches de Martin Luther King dans un entretien accordé à BFMTV, comme le rapporte Libération.
L'analogie faite par Marine Le Pen survient dans un contexte particulier. La cheffe politique du RN venait d'être condamnée pour détournement de plus de 4 millions d'euros au Parlement européen lorsqu'elle a déclaré : "Notre combat sera un combat pacifique, un combat démocratique. Nous prendrons exemple sur Martin Luther King qui a défendu les droits civiques. Ce sont les droits civiques des Français aujourd'hui qui sont mis en cause."
Ces propos ont été tenus deux jours seulement après le 57e anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King par un ségrégationniste blanc, souligne le journal.
Libération met également en lumière ce qui apparaît comme une contradiction idéologique : "En appeler à la plus grande figure de la lutte contre la ségrégation raciale quand son propre parti prône depuis des décennies la discrimination d'État via la 'préférence' puis la 'priorité nationale'."
La famille King a tenu à rappeler que les efforts du pasteur "ont ouvert la voie à la création de sa vision d'une 'communauté bien-aimée', une société fondée sur l'unité plutôt que sur la division", une vision qui semble aux antipodes de celle défendue par le Rassemblement National selon les critiques.
LE SÉNÉGAL EN MARGE DES FINANCEMENTS DU FMI
Pendant que le Sénégal traine, les voisins accélèrent. Entre mars et avril, les missions du Fonds monétaire international (FMI) ont fait le tour de plusieurs pays africains pour faire le point sur la mise en œuvre de divers programmes
Alors que le Sénégal peine à trouver un nouveau décaissement du FMI, après la suspension de son programme pour "misreporting", ses voisins de l'UEMOA, eux, continuent de dérouler ou de signer de nouveaux programmes.
Pendant que le Sénégal traine, les voisins accélèrent. Entre mars et avril, les missions du Fonds monétaire international (FMI) ont fait le tour de plusieurs pays africains pour faire le point sur la mise en œuvre de divers programmes. Plusieurs communiqués ont été publiés par l'institution de Bretton Woods pour rendre compte de la teneur des différentes missions. L'une des dernières en date, pour ce qui concerne les pays de l'UEMOA, c'est celle effectuée en Côte d'Ivoire pour passer en revue “l'état d'avancement du programme économique et financier des autorités appuyé par le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la Facilité élargie de crédit (FEC) ainsi que du programme de réformes climatiques appuyé par la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD)”.
À l'issue de la mission, l'institution de Bretton Woods informe : “Les services du FMI et les autorités ivoiriennes sont parvenus à un accord portant sur la quatrième revue du programme de réformes économiques de la Côte d'Ivoire appuyé par les accords MEDC et FEC, et sur la troisième revue de leur programme de réformes pour la résilience climatique appuyé par l'accord au titre de la FRD.” Les autorités ivoiriennes, poursuit le communiqué, “continuent de faire de grands progrès vers la réalisation de leurs objectifs fondamentaux, dans le cadre du MEDC et de la FEC, réduire les déséquilibres macroéconomiques, contribuer à reconstituer les réserves régionales et approfondir la transformation économique en vue d'atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et de renforcer encore plus la résilience climatique grâce à des réformes d'adaptation et d'atténuation.”
Selon le communiqué, l'approbation finale des revues MEDC/FFEC et FRD par le Conseil d'administration du FMI entraînera deux décaissements pour un total d'environ 740 millions de dollars. À noter que “l'accord MEDC/FEC pour un montant de 2,6 milliards de DTS (environ 3,5 milliards de dollars) et l'accord au titre de la FRD pour un montant de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars) ont été approuvés par le Conseil d'administration du FMI, respectivement le 24 mai 2023 et le 15 mars 2024”, et continue d'être exécuté sans discontinuité, au moment où le Sénégal a vu ses accords suspendus.
La même dynamique est aussi notée au Bénin, avec la conclusion d'un accord sur la sixième revue du programme appuyé par le MEDC et la FEC, et sur la troisième revue de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). “Les autorités béninoises et les services du FMI sont parvenus à un accord sur la sixième revue du programme appuyé par le MEDC et la FEC, et sur la troisième revue de l'accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD)”, lit-on dans le communiqué de fin de mission qui se réjouit également de la “transformation économique du Bénin” qui se poursuit, “avec l'essor des exportations de biens à valeur ajoutée et le dynamisme des technologies de l'information”.
Chef de la délégation de Cotonou, Frédéric Lambert a fait savoir que “les résultats du programme ont été solides” et que “tous les objectifs quantitatifs pour fin décembre 2024 ont été atteints”. Dans le même sillage, il s'est réjoui “d'une consolidation budgétaire”, avec un déficit qui converge vers la norme UEMOA, c'est-à-dire 3 %. “Cette consolidation budgétaire a été soutenue par un solide recouvrement des recettes fiscales et une exécution budgétaire prudente”, mais aussi par une croissance économique estimée à 7,5 % en 2024, dépassant même les projections initiales.
En ce qui concerne le Togo, un accord a été déjà approuvé en mars 2024, au titre de la FEC. Selon le communiqué, grâce à cet accord, les autorités togolaises ont été en mesure d'atténuer l'impact des chocs sur l'économie et la population togolaises. Cela s’est cependant accompagné d’une augmentation des déficits budgétaires et de la dette.
Cette visite s'inscrivait dans le cadre de la deuxième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) que le Conseil d’administration du FMI a approuvé en mars 2024, précisait la mission.
Le Mali décroche 129 millions de dollars
Les missions chez les pays sous contrôle des juntes militaires se sont également déroulées dans de bonnes conditions et des accords ou projets d'accords ont également été trouvés sans grandes difficultés.
D'ailleurs, pour le Mali, le Conseil d'administration du FMI a approuvé, hier, un décaissement de 129 millions de dollars au titre du guichet choc exogène de la Facilité de crédit rapide (FCR). “Ce qui ouvre ainsi la voie à un décaissement immédiat de 129 millions de dollars (93,3 millions de DTS)”, informe l'institution dans un communiqué, qui ajoute : “Le financement d'urgence du FMI aidera à répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements engendrés par les inondations, tandis que le programme de référence de 11 mois vise à renforcer la stabilité macroéconomique, à renforcer la résilience, à protéger les personnes vulnérables et à améliorer la gouvernance, en servant de point d'ancrage pour les priorités macroéconomiques du gouvernement.”
Il y a quelques jours, dans le cadre des missions dépêchées dans les pays, le FMI informait avoir trouvé un accord sur la troisième revue de la Facilité élargie de crédit avec le Burkina Faso. “Le FMI et les autorités burkinabé ont conclu un accord pour la troisième revue du programme économique du Burkina Faso soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Une fois la revue approuvée par le Conseil d'administration du FMI, le Burkina Faso recevra un décaissement d’environ 32 millions de dollars américains (24,1 millions de DTS) de financement”, indiquait le communiqué.
“Nous n'avons pas de leçons à recevoir du FMI”
Recalé depuis l'année dernière par le Fonds monétaire international qui exige la mise en œuvre de mesures correctrices, le Sénégal travaille, pour sa part, à trouver des mécanismes alternatifs, basés surtout sur la mobilisation des ressources domestiques. Par rapport à la stratégie d'endettement, le pays semble de plus en plus se tourner vers le marché intérieur et sous-régional. Face aux députés le 14 avril dernier, le Premier ministre disait : “Nous donnons trop d'importance au FMI qui est un partenaire comme tous les autres. Nous ne quémandons rien du tout ; nous empruntons juste et nous sommes tenus de tout rembourser. Il faut donc d'abord compter sur nous-mêmes, mais cela passera par le fait de situer les responsabilités. D'ailleurs, je dois dire que le FMI même a sa part de responsabilité, parce que nous l'avions alerté en 2018, par rapport au dépassement sur les ressources extérieures. Nous n'avons donc pas de leçons à recevoir de personne.”
Cela dit, les ministres chargés de l'Économie et des Finances sont attendus à Washington, dans le cadre des réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale.
PLUS DE 6,7 MILLIARDS DE FRANCS CFA EN BILLETS NOIRS SAISIS À DAKAR ET KAOLACK
Ces opérations, rendues possibles grâce à un dispositif de renseignement pointu, confirment la détermination des autorités à démanteler les réseaux de trafiquants.
Les unités douanières sénégalaises intensifient la lutte contre le faux monnayage et les trafics illicites. En l’espace de quelques jours, plus de 6,744 milliards de francs CFA en billets noirs ont été interceptés à Dakar et Kaolack, à l’issue d’opérations minutieusement menées sur la base de renseignements ciblés.
À Dakar, la Brigade mobile de Pikine frappe fort
Dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 avril 2025, vers 2 heures du matin, la Brigade mobile des Douanes de Pikine (Subdivision de Dakar-extérieur, Direction régionale Ouest) a mis la main sur une importante quantité de billets noirs à Ouest Foire. La saisie est estimée à 3,7 milliards de francs CFA. Trois individus de nationalité sénégalaise, dont une femme, ont été arrêtés.
Cette opération intervient une semaine après une première saisie effectuée par la même unité, portant sur des billets noirs d’une valeur de 723 millions de francs CFA.
Saisie record à Kaolack : plus de 3 milliards en coupures falsifiées
À Kaolack, c’est la Brigade mobile des Douanes du Pont Serigne Bassirou Mbacké (ex Pont Noirot), relevant de la Subdivision de Kaolack (Direction régionale du Centre), qui a réalisé une autre saisie d’envergure. Dans une auberge située à Kahone, un homme d’une trentaine d’années, se présentant comme étudiant, a été interpellé en possession de 21 000 coupures de billets verts et noirs. La contrevaleur est estimée à plus de 3,019 milliards de francs CFA.
Dans le prolongement de cette opération, une autre saisie a eu lieu à Dakar, précisément à la Cité Aliou Sow, pour une valeur de deux millions de francs CFA. Trois suspects ont été arrêtés.
Ces importantes saisies sont le fruit d’un travail d’enquête et de filature mené grâce à un dispositif de renseignement efficace, témoignant de la détermination des douanes sénégalaises à freiner l’expansion inquiétante du faux monnayage dans le pays.
PAPE DJIBRIL FALL, LE FICHIER PDF RELANCÉ
Redevenu député suite à la démission de Déthié Fall, il reste un électron libre dans le paysage politique, revendiquant une troisième voie qui le place dans une position ambiguë : pas assez coopératif pour l'opposition, trop critique pour la majorité
PDF. Trois lettres, une signature, un style. Pape Djibril Fall, longtemps silencieux dans le tumulte politico-médiatique sénégalais, a choisi de réapparaître à sa manière : clair, offensif, documenté. Comme un fichier resté en veille, il s’est ‘’reconnecté au système’’ par un point de presse bien calibré, renouant avec son verbe tranchant et sa posture de veilleur civique. Une sortie que ses partisans attendaient et que ses adversaires ont forcément notée.
Installé à la tête du mouvement Les serviteurs, hier, Pape Djibril Fall a tenu sa conférence dans un climat de tension politique marqué par des secousses à la fois sociales et institutionnelles. En ligne de mire : les licenciements au Port autonome de Dakar (PAD). L’ancien journaliste devenu député a brandi ce qu’il appelle des preuves irréfutables, des documents confidentiels qui viendraient contredire la version officielle défendue à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre des Mines Birame Souleye Diop.
Selon lui, ce sont bien 700 travailleurs qui ont été remerciés, dans des conditions opaques orchestrées par Waly Diouf Bodian, le directeur général du PAD. ‘’Certains ont été convoqués pour négocier leur départ. Ce n’est pas une décision collective, c’est un fait prémédité’’, a-t-il martelé.
En face, le pouvoir dément, minimise, temporise. Eux parlent d’optimisation des ressources humaines. Lui dénonce une manœuvre brutale, un coup porté au tissu social. Et pour appuyer ses dires, PDF agite les dossiers, les chiffres, les noms, à sa manière, presque clinique dans l’exposé, mais vibrante dans la charge émotionnelle.
Car au-delà du fond, la forme est restée intacte. Dans son éternel costume-cravate, oscillant entre wolof et français, Pape Djibril Fall alterne citations religieuses, métaphores bibliques et formules politiques, dans une rhétorique qui mêle pédagogie et ironie. Il n’a rien perdu de cette technique oratoire qui l’avait propulsé de chroniqueur télé à la figure montante de l'Assemblée nationale.
Ce point de presse, le premier depuis longtemps, a aussi été l’occasion pour lui de solder des comptes restés en suspens. D’abord, sur le traitement de la jeunesse où il a appelé à une politique du ‘’maintien au pays’’ plutôt qu'à l’exportation des cerveaux par l’immigration choisie. Ensuite, sur la presse, prenant la défense du journaliste Pierre Simon Faye, placé sous contrôle judiciaire. ‘’C’est une dérive grave. On ne peut pas criminaliser l’information’’, a-t-il soutenu, défendant la liberté d’informer comme socle de toute démocratie crédible.
Puis, dans un registre plus institutionnel, il a tiré à boulets rouges sur le Premier ministre. ‘’Il a préféré s’acharner sur l’opposition. Quand il dit que tout est aérien, c’est parce qu’il est lui-même déconnecté des réalités urgentes’’, a-t-il lancé. Un tacle assumé, alors que les relations entre l’ex-chroniqueur et le chef du gouvernement n’ont jamais été au beau fixe.
PDF a aussi interpellé de manière frontale l’Union des magistrats sénégalais (UMS), lui reprochant son silence face à ce qu’il qualifie de persécution du ministre de la Justice. Une sortie qui peut surprendre, mais qui s’inscrit dans son discours plus large : sans justice, pas de paix, répète-t-il. À ses yeux, la justice sénégalaise doit être libérée — non pas par le peuple, comme l’avait suggéré le président Diomaye Faye, mais du pouvoir Exécutif lui-même. ‘’Le peuple doit faire pression sur le président, pas sur la justice’’, insiste-t-il.
Cette conférence de presse, plus qu’un simple retour, est un acte de réappropriation politique. Depuis son élection à l’Assemblée nationale en décembre 2024, Pape Djibril Fall s’était montré discret, effacé, presque absent. On l’avait brièvement vu, écourté dans sa prise de parole au Parlement par le président El Malick Ndiaye, puis sèchement recadré par Ousmane Sonko sans droit de réplique. Ce mutisme apparent avait nourri les rumeurs : retrait stratégique ? Isolement ? Lassitude ? Lui répond aujourd’hui : hibernation volontaire, mais pas abdication.
Avec ce retour, il rebranche son canal direct avec les citoyens, contourne l’arène parlementaire pour réinvestir le terrain médiatique. Il renoue avec ce qui avait fait sa force : sa voix singulière, entre impertinence maîtrisée et gravité assumée. Il est de nouveau ce média à lui seul, comme lorsqu’il électrisait le plateau de ‘’Jakaarlo’’ sur la TFM.
Mais cette sortie soulève une question : quel est son cap politique ? Veut-il redevenir un simple éclaireur ou cherche-t-il à structurer une opposition hors système ? Ce flou est entretenu, peut-être volontairement.
Pour l’heure, il multiplie les symboles, recolle les fragments, aligne les priorités — jeunesse, justice, souveraineté — et construit un récit de vigilance, à défaut d’alternative.
PDF est de retour. Pas dans un format compressé. Mais dans un mode décryptage, prêt à relancer sa version.
PDF, le solitaire obstiné de l’hémicycle
À observer Pape Djibril Fall aujourd’hui, on pourrait croire à un retour stratégique. Mais à bien y regarder, il s’agit peut-être plus d’un rebond instinctif. Devenu député par défaut, à la suite de la démission de Déthié Fall, investi sur la même liste Samm sa Kaddu, PDF a intégré l’Assemblée nationale sans l’élan d’une campagne personnelle victorieuse. Déthié Fall, rallié en pleine campagne électorale à Pastef, avait clairement annoncé qu’il ne siégerait pas s’il était élu. Ce qui ouvrit la porte au journaliste devenu homme politique. Une entrée par la petite porte, mais que Pape Djibril s’est empressé de verrouiller pour ne pas en ressortir.
S’il bénéficiait de l’aura d’ancien chroniqueur et d’un capital de sympathie auprès d’un public jeune et urbain, son positionnement politique a toujours été ambigu. Porté un temps par une coalition électorale disparate, regroupant des figures comme Barthélemy Dias, Boucane Guèye Dany, Anta Babacar Ngom ou Cheikh Ahmed Tidiane Goum, il était le cadet du groupe, le plus médiatique sans être nécessairement le plus politique. Dès les premiers mois suivant les élections législatives de novembre 2024, cette alliance de circonstance s’est disloquée, révélant des fractures idéologiques et personnelles profondes. Et l’une des plus visibles fut celle qui l’opposa, en sourdine d’abord, puis frontalement à Bougane Guèye Dany. Leur passé commun dans le monde des médias avait déjà laissé des traces. Dans une émission restée célèbre en 2017, PDF avait pointé du doigt l’attitude jugée autoritaire de Bougane, accusé d’avoir freiné la création d’un syndicat de jeunes journalistes au sein d’un groupe de presse. Une affaire encore non résolue, mais dont l’ombre plane sur leurs relations.
Dès lors, difficile d’imaginer une cohésion durable entre eux dans un cadre politique, même sous la bannière de Samm sa Kaddu.
Anta Babacar Ngom, quant à elle, semblait initialement proche de PDF. On les a vus côte à côte sur les podiums, unis dans le combat contre l’arrestation de Bougane à Tambacounda. Mais la convergence fut éphémère. À peine quelques mois après l’élection, elle rejoint le camp des boycotteurs, refusant de siéger lors de la question orale d’Ousmane Sonko, au nom d’un acte de résistance symbolique. PDF, lui, choisit de rester. Il brave la marée des 130 députés ‘’pastefiens’, assis parmi les siens, minoritaires, sans ciller. Une posture courageuse ou isolée ? La réponse dépend du point de vue, mais elle révèle à minima un hiatus dans sa propre coalition, qui n’était peut-être qu’un attelage électoral sans projet commun.
Pape Djibril Fall a toujours revendiqué sa troisième voie, celle d’un homme libre, sans mentor, sans parrain, sans assujettissement. Une posture louable dans une démocratie balisée par les fidélités et les trahisons, mais aussi un positionnement risqué et souvent illisible. Car à trop vouloir échapper aux étiquettes, on finit par brouiller son propre message. Pendant que certains le classent dans l’opposition radicale, d’autres l’accusent de modération, voire tactique. Lui dit refuser le jeu binaire entre pro et anti-Pastef, mais semble aussi incapable de fédérer autour de lui un camp crédible. Pas assez coopératif pour l’opposition, trop critique pour la majorité.
Dans l’arène parlementaire, il n’a pas non plus su imprimer sa marque. Lors de sa prise de parole à l’hémicycle ce lundi 14 avril, il est interrompu par le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, sur fond de priorisation de l’ordre du jour. Le Premier ministre lui rétorque avec une froideur désarmante, ne laissant aucun espace à la réplique. La scène est révélatrice du peu d’influence qu’il pèse dans le jeu institutionnel. Sa capacité d’agacement est réelle, son pouvoir de nuisance limité.
Cette faible capacité d’alliances est l’une de ses failles les plus manifestes. Même Cheikh Ahmed Tidiane Youm, son ancien compagnon de liste, a pris le soin de se rapprocher du régime après les tensions entre le Pur et le pouvoir. PDF, lui, reste en solitaire, comme à ses débuts. Il semble avoir fait du rejet des chapelles politiques sa boussole.
Mais à l’ère des coalitions dynamiques, cette posture d’indépendance devient parfois une impasse. Elle alimente l’idée qu’il n’est qu’un acteur de témoignage, capable de coups d’éclat, mais incapable de peser sur la balance.
Et pourtant, malgré un score insignifiant aux dernières présidentielles, où il ne dépassait guère les 1 %, malgré l’absence de base territoriale solide et en dépit de ses errements stratégiques, Pape Djibril Fall s’accroche. Mieux, il continue d’exister médiatiquement, à travers ses sorties bien calibrées, ses conférences de presse et ses déclarations ciblées. Il sait choisir ses moments, ses mots, ses combats. La presse, la jeunesse, la justice : autant de thèmes consensuels qui lui permettent de se positionner sans trop de risques. Il ne mord pas, mais griffe à intervalles réguliers.
Mais combien de temps cette présence sans pouvoir tiendra-t-elle ? À trop s’appuyer sur la médiatisation pour compenser l’absence de relais politiques, on s’expose à une forme d’essoufflement. L’effet de nouveauté s’estompe. Le regard du public devient plus exigeant. Et PDF, qui n’a jamais réussi à traduire sa popularité médiatique en implantation électorale solide, pourrait se retrouver à jouer les figurants dans un théâtre où il rêvait d’être acteur principal.
En somme, le fils de Thiadiaye est un électron libre, à la fois courageux dans l’arène et isolé dans les rapports de force, brillant orateur, mais stratège fragile, symbole d’une jeunesse consciente, mais parfois victime de ses propres contradictions. Son parcours interpelle sur le sort de ces figures hybrides, nées du journalisme et aspirant à la politique, mais prisonnières d’un entre-deux : trop engagées pour rester analystes, trop seules pour devenir leaders.