«Le scandale foncier de Mbour 4 et tous les autres que nous avons vécus dans ce pays, sont symptomatiques d’une république de copains et d’une gestion de l’État par copinage. L’intérêt général, le principe d’ordre sur lequel l’État a construit sa légitimité, suggère que les gouvernants et les fonctionnaires se mettent exclusivement à son service. Il demeure impératif, pour nous tous, de réhabiliter l’intérêt général au Sénégal. Voilà pourquoi il n’a jamais été question pour moi, chef de parti, de négocier des postes en contrepartie de mon soutien au candidat Bassirou Diomaye Faye.
Il n’a été question que de Thiès, Thiès et Thiès. Il n’a été question que du Sénégal, le Sénégal et le Sénégal. Il en sera ainsi toujours, toujours et toujours». Ces propos ont été tenus hier par Dr Bababacar Diop Maire de la Ville de Thiès, qui se prononçait sur le dossier de Mbour 4, qui l’interpelle au premier chef, en tant que Premier Magistrat de la Ville. Durant cet exercice devant la presse, il s’est lavé à grande eau, affirmant à haute et intelligible voix : «je ne suis attributaire d’aucune parcelle à Mbour 4, ni ailleurs à Thiès». Selon lui, au total 120 parcelles ont été attribuées au Conseil de Ville de Thiès et elles ont été affectées aux conseillers municipaux, qui se décarcassent pour la ville alors qu’ils n’ont ni salaire ni indemnité, mais aussi à des agents de la mairie, à des organisations sociales et religieuses et à certains citoyens qui avaient introduit des demandes.
Et cette distribution, à l’en croire, a été faite plus d’un an après. Il s’empresse d’ajouter : «je n’ai aucun regret d’avoir procédé de la sorte. En ce qui me concerne, si je voulais un quota personnel, on me l’aurait donné, car les propositions n’ont pas manqué. Et la maison où je compte habiter avec ma famille, sera acquise à la sueur de mon front. Il s’y ajoute qu’en ma qualité de maire de la ville, dépositaire de la confiance des Thiessois, je ne pouvais tolérer que nos concitoyens soient lésés, que leur propriété soit aliénée».
Faisant la genèse du scandale foncier de Mbour 4, il a déclaré avoir hérité du dossier de Mbour 4 de la précédente équipe municipale. «Ainsi, nous avons constaté, dès notre prise de fonction, une volonté du régime du Président Macky Sall d’écarter les différents maires du pilotage et de la gestion de cet important dossier. Toute chose qui a motivé et justifié ma visite sur le site, le 29 juillet 2023, où je dénonçais publiquement le scandale et la corruption dans la gestion de Mbour 4», a indiqué Dr Babacar Diop. Pour toutes ces raisons, il s’est félicité du déplacement du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, non sans exprimer son soutien aux efforts du Chef de l’Etat «de contribuer à la mise en œuvre
des directives présidentielles, de lutter contre l’injustice sociale sous toutes ses formes, de défendre les droits des Thiessois, de réclamer la justice et de faire la lumière sur ce scandale foncier de grande envergure».
Il estime que certains Thiessois et des personnalités d’ailleurs, de par leur proximité avec l’ancien régime, se sont retrouvés avec un lot de parcelles, voire des hectares, alors qu’ils sont loin d’être plus méritants que les Thiessois. Il renseigne qu’il a eu deux échanges téléphoniques avec le Président Diomaye Faye, détenu politique à l’époque, sur cette affaire de Mbour 4, avant d’aller le rencontrer à la prison du Cap
Manuel à Dakar. Il informe que cette initiative fait suite à son intervention dans une émission d’une télévision de la place et que l’ancien détenu avait suivi depuis la prison. «Lors de notre entrevue, nous avions longuement échangé sur la situation foncière de Mbour 4. Je lui avais fait part des actes de gestion nébuleuse du dossier de Mbour 4 et de la Nouvelle Ville de Thiès», a-t-il ajouté. Etil avait promis, une fois
élu, de prendre en main ce dossier, pour y apporter toute la lumière requise, comme du reste il
l’avait également promis lors de son passage à Thiès, pour les besoins de la campagne électorale.
C’est pourquoi, avec cette visite inopinée, il a respecté cet engagement, alors qu’il était encore dans les liens de la détention. Et depuis lors, dit-il, «des décisions salutaires ont été prises au sujet du foncier national, avec un large écho dans l’opinion publique».
CONDAMNATION POUR DIFFAMATION DANS L'AFFAIRE CHEIKH YÉRIM SECK
Dans son livre, il a notamment mentionné que Seydina Oumar Touré aurait transmis la plainte d’Adji Sarr à Ousmane Sonko via WhatsApp...
L’affaire impliquant le journaliste Cheikh Yérim Seck, Xavier Pryen, Directeur général des Éditions Harmattan, et l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré a connu son dénouement ce mercredi 8 mai, avec le verdict du tribunal correctionnel de Dakar.
Après avoir statué publiquement, contradictoirement à l’égard de la partie civile[…] , le juge a reconnu coupable Xavier Pryen, responsable des Éditions L’Harmattan, et l’ancien journaliste de Jeune Afrique, respectivement de diffamation et complicité de ce chef.
Le jugement du 8 novembre 2023 (n° 521/2023) a été prononcé de manière publique, où Xavier PRYEN et Cheikh Yérim SECK ont été respectivement jugés coupable et complice de diffamation. Les prévenus ont été condamnés à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. Le tribunal a également reçu favorablement la constitution de partie civile de Seydina Oumar TOURE, qui a été alloué une compensation de 5.000.000 FCFA à titre de dommages et intérêts pour préjudices.
La décision a également statué sur la responsabilité civile des Éditions L’Harmattan, l’éditeur du livre contenant les propos diffamatoires. Elles sont déclarées civilement responsables et devront garantir le paiement de la somme due à Seydina Oumar TOURE.
Le tribunal a ordonné la publication de cette décision dans trois quotidiens nationaux, Walfadjri, L’Observateur et Le Soleil, aux frais des prévenus. De plus, ils sont condamnés aux dépens et la contrainte par corps a été fixée au maximum conformément à l’article 460 du Code de procédure pénale.
L’ancien capitaine de la gendarmerie, assisté de son avocat Me Moussa Sarr, a gagné son procès contre l’auteur du livre intitulé « Macky Sall face à l’histoire ». En effet, Cheikh Yérim Seck avait porté des accusations contre M. Touré dans son ouvrage.
Dans son livre, « Macky Sall face à l’histoire », en guise de rappel, Cheikh Yérim Seck a écrit à propos de Seydina Oumar Touré des éléments susceptibles de le mettre en cause. Il a notamment mentionné que Seydina Oumar Touré aurait transmis la plainte d’Adji Sarr à Ousmane Sonko via WhatsApp, et aurait encouragé Adji Sarr à prendre un avocat qui aurait obtenu des informations sur la plainte.
GESTION DU FONCIER : DEMBA KANDJI DÉFRICHE LE PROBLÈME
La préoccupation majeure du Sénégal, c’est la terre. Où habiter ? Où cultiver ?
Le médiateur de la République a initié des réflexions sur la gestion du foncier dans le pays alors que celui-ci est secoué depuis quelques jours par la succession de révélations sur l’attribution supposée de terres à certaines personnalités. Au-delà des centres urbains, Demba Kandji a insisté sur «la nécessité de protéger le foncier rural».
Si Macky Sall avait soutenu que l’essentiel des alertes qu’il recevait provenait des problèmes fonciers, le problème reste encore plus profond. Alors que le pays bruit des dernières révélations sur les attributions de terres et la suspension des constructions au niveau de certains sites avant que les autorités n’autorisent la reprise des travaux en douce, le médiateur de la République, Demba Kandji, a aussi entrepris des discussions sur le secteur pour mieux cerner la question. Comme l’ex-Président, il a annoncé que «des plaintes qui sont plus ou moins récurrentes par rapport aux aliénations de sols en milieu rural dont les paysans se plaignent et pour lesquelles le médiateur est saisi par des élus locaux et agents de l’Administration».
La Médiature a tenu hier un atelier d’échanges sur le foncier, en collaboration avec l’Association des anciens gouverneurs, des mouvements de la Société civile, l’Association des chefs de village et d’autres acteurs de la zone sylvo-pastorale. Dans son discours, il a insisté sur «la nécessité de protéger le foncier rural» et a préconisé des réflexions approfondies pour une réglementation du foncier au Sénégal. «La préoccupation majeure du Sénégal, c’est la terre. Où habiter ? Où cultiver ? Donc, nous avons entrepris cette réflexion pour essayer, dans le cadre de nos pouvoirs de proposition et de suggestion, de ficeler des directives à confier à ceux qui décident», a-t-il déclaré. Aux yeux du médiateur, les discussions vont permettre «proposer des solutions à l’autorité sur le foncier», notamment à «l’intérieur du pays» où on assiste à «une décomposition de la configuration sociale de l’habitat». Pour lui, la problématique de la Corniche-ouest de Dakar «n’est qu’une petite bande par rapport à ce qui est en train de se passer dans le pays».
En écho, Babacar Diop, Point focal foncier du Cadre national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) et du Cadre de réflexion sur le foncier au Sénégal, enchaîne : «Il nous faut aller vers une réforme foncière consensuelle, participative et inclusive. J’invite les autorités compétentes à écouter la position des communautés locales au niveau du foncier, les agrobusiness qui occupent nos terres et tous les autres acteurs pour éviter ces différents conflits fonciers.»
L’ETAT FAIT SA MUE
Avant le début de l’exploitation du pétrole et du gaz, prévu dès ce mois de juin, une rencontre de validation du rapport de l’Evaluation environnementale stratégique (Eess) du secteur pétrolier et gazier offshore et onshore du Sénégal, a été tenue hier
Les communautés côtières notamment celles de Saint-Louis et des dix-neuf (19) îles du Delta du fleuve Saloum craignent les impacts de la future exploitation des projets pétroliers et gaziers GTA et de Sangomar. Pour disposer d’un outil de décision et de mesure des conséquences des activités offshore en mer, l’Etat du Sénégal a lancé, depuis 2021, une évaluation environnementale stratégique. Une réunion de partage du document a eu lieu hier, mardi 7 mai 2024.
Avant le début de l’exploitation du pétrole et du gaz, prévu dès ce mois de juin, une rencontre de validation du rapport de l’Evaluation environnementale stratégique (Eess) du secteur pétrolier et gazier offshore et onshore du Sénégal, a été tenue hier, mardi 7 mai 2024. L’objectif est de faire le point sur les mesures à mettre en œuvre pour préserver l’environnement. Il devrait connaître sa version finale en juin prochain.
En attendant, le consultant a trouvé qu’il existe des zones de pêche très sensibles qui devraient motiver l’octroi de certains blocs pour que l’Etat puisse prendre les mesures idoines pour les protéger. La recommandation c’est aussi d’imposer aux compagnies l’installation de forages obliques dans les zones protégées, pour éviter les accidents. Ce conseil est une dépense supplémentaire ; il faut de ce fait, l’obligation de l’Etat pour que les entreprises s’y soumettent. Toutes les activités devront se faire en mer, pour éviter d’impacter les communautés côtières. Dans les recommandations de l’étude d’évaluation, les sociétés pétrolières et gazières sont aussi invitées de faire des démonstrations sur comment éliminer les gaz à effet de serre sinon, de les minimiser. Il importe, selon lui, de renégocier avec les compagnies pétrolières pour prendre en compte cet aspect. Une orientation stratégique est aussi demandée, afin de préserver les activités de pêche. L’Etat doit aussi veiller à la gestion des bruits sous- marins, car les activités pétrolières et gazières changent le milieu marin. Des activités sont prévues dans ce sens, mais sans une forte instance des autorités, les compagnies pétrolières et gazières ne s’exécuteront pas, prévient l’évaluateur. Il faut aussi que l’Etat s’assure que les ressources matérielles des compagnies sont en place, conformément aux études d’impact environnemental et les engagements pris.
L’électrification des usines du gaz naturel liquéfié doit être faite. Le Sénégal doit également aligner ses normes environnementales avec celles de la Banque mondiale ; ce qui facilite, à son avis, l’attraction d’investissements étrangers. En outre, le Sénégal est appelé à préparer un Plan national de développement social. Comme directive, il est également recommandé la réforme juridique, avec la mise à jour des contrats existants et déjà signés avec les sociétés pétrolières, afin de prendre en considération les exigences de l’Etude d’évaluation environnementale. L’étude préconise ainsi le développement d’une loi-cadre pour la gestion sociale. Elle recommande, par ailleurs, une stratégie de communication nationale sur le secteur pétrolière et gazière, comme il en existe présentement en Mauritanie. Une communication est nécessaire puisque, estime-t-il, il faudrait combler le vide communicationnel pour éviter la diffusion de fausses nouvelles sur le secteur pétrolier et gazière.
De même, il faudrait établir des normes environnementales spécifiques pour le secteur pétro-gazier, mettre à jour la Contribution nationale déterminée du Sénégal. Il faut aussi établir un programme de renforcement de capacité de toutes les institutions ayant un rôle dans la gestion des impacts environnementaux et sociaux du secteur pétro-gazier. L’évaluateur recommande encore de mettre à disposition des parties prenantes un guide pour la préparation et évaluation des études d’impact environnemental et social. Il est en même temps suggéré la mise en œuvre d’une plateforme digitale pour la gestion de l’information pour le secteur pétro-gazier. Cela suppose surtout la mise à disposition de données nécessaires pour compléter l’état référentiel des indicateurs de performance de l’Etude d’évaluation social et les intégrer dans la plateforme digitale.
DONNÉES OBSOLÈTES, NON PRISE EN COMPTE DE CERTAINES SPÉCIFICITÉS, TEMPS DE MISE EN ŒUVRE : Des acteurs font le procès de l’étude
Les participants à la rencontre de validation du rapport d’Evaluation environnementale stratégique, ont toutefois relevé des observations et inquiétudes non prises en compte par le document. Il s’agit de référence à des données obsolètes qui ne peuvent pas justifier le contexte actuel. Ils ont également invité les rédacteurs à l’élargir aux actions prévues dans le secteur de la pêche, la qualité de l’air, entre autres. Ils ont aussi appelé à faire état des mesures prévues pour la protection de la mangrove, écosystème très fragile et importante niche d’activités pour les insulaires.
Une plus grande attention à des aires marines protégées et des mammifères marins (espèces menacées de disparation très sensibles au bruit et au déplacement des navires), est nécessaire, selon le conservateur de l’Aire marine protégée (Amp) de Sangomar, le capitaine Cheikh Amadou Diallo. L’enseignant chercheur à l’Institut des sciences de l’environnement (Ise), Bienvenue Séne, pense nécessaire d’avoir des données référenciées. La Direction de la protection civile a plaidé pour une meilleure prise en compte de la gestion des risques dans le document. Il faut aussi prendre en charge les enjeux culturels et sociaux des communautés impactées. L’étude devrait aussi être orientée vers les moyens de suivi des recommandations des différentes études d’impact environnemental.
Pour le Directeur exécutif d’Action justice environnementale (Aje), Mamadou Lamine Diagne, « l’Eess viole les dispositions pertinentes du Code de l’environnement (ancien 2001, art L48 et nouveau 2023, art L30) qui dispose que l’Eess est une étape préalable et obligatoirement réalisée avant tout développement et mise en œuvre d’un programme…) Ensuite, ajoute-t-il, «elle annonce des questions essentielles et importantes sans les développer (même pas une phrase) ; c’est le cas avec la question de la gestion de l’écosystème de mangrove avec tous les impacts que l’exploitation des hydrocarbures peuvent avoir pour son équilibre».
Lamine Diagne a aussi regretté le fait que le rapport d’évaluation ne parle pas de l’impact des hydrocarbures sur le potentiel avifaune du Sénégal, pourtant elle l’annonce. «C’est aussi le cas avec la gestion et la conservation des plancton qui constitue un maillon essentiel dans la chaîne alimentaire au niveau de la vie aquatique et en même temps très sensible au rejets en mer et aux déversement de produits chimiques et d’hydrocarbures». A la suite des interventions, les autorités ont donné l’assurance que toutes les remarques seront prises en compte, afin de disposer d’une bonne politique de gestion environnementale du secteur.
BABA DRAMÉ, DIRECTEUR DE LA RÉGLEMENTATION ENVIRONNEMENTALE ET DU CONTRÔLE : «Disposer d’un Atlas de l’Environnement du milieu offshore et côtier du Sénégal»
Pour le Directeur de la Règlementation environnementale et du Contrôle, Baba Dramé, à travers cette évaluation, il s’agit d’avoir «un Atlas de l’Environnement du milieu offshore et côtier du Sénégal dont l’objectif est de répertorier et cartographier l’ensemble des zones et activités sensibles et vulnérables, aussi bien sur le milieu marin que sur le littoral, afin de minimiser les impacts de l’exploitation de l’industrie pétrolière». Il rappelle aussi que cette étude a démarré en 2021, aprés avoir été une forte recommandation de la troisième édition de la Conférence nationale sur le développement durable (Cndd), tenue à Dakar en 2018 et dont le thème portait sur «L’intérêt et la pertinence d’une exploitation durable et saine des ressources gazières et pétrolières». Les travaux du Comité scientifique avaient conclu, dit-il, «que les outils de gouvernance requis par l’industrie pétrolière et gazière dont disposait le Sénégal ainsi que les faibles capacités techniques et opérationnelles des acteurs en général et des administrations impliquées en particulier, ne garantissaient pas une maîtrise des risques environnementaux et sociaux de l’exploitation du pétrole et du gaz». Pour Phillipe Bacoumba Faye, Chef de l’Unité de gestion de l’Unité Ges-petrogaz, il s’agira de permettre à «l’Etat de disposer de l’ensemble des outils de contrôle et de supervision environnementaux des opérations pétrolières et gazières et d’avoir enfin une feuille de route de suivi environnemental». Le Directeur des hydrocarbures, Pape Samba Ba, juge «qu’il est hors de question de remplacer la structure économique avec du pétrole et du gaz». Mieux, ajoute-t-il, «les économies qui tournent autour du système marin doivent être conservées. L’étude permettra de disposer d’un référentiel pour que les dispositions soient prises de façon scientifique pour une cohabitation de l’exploitation de la pêche et la préservation de l’écosystème marin. Le vrai challenge est de mettre en œuvre les études et là c’est où le Sénégal devra s’investir».
PROBLEMATIQUE DU FONCIER EN MILIEU URBAIN ET RURAL
La Médiature engage une réflexion pour une réforme consensuelle. Un atelier sur la problématique du foncier en milieu urbain et rural s’est tenu à Dakar hier, mardi 7 mai 2024.
Un atelier sur la problématique du foncier en milieu urbain et rural s’est tenu à Dakar hier, mardi 7 mai 2024. A l’initiative du Médiateur de la République, cette rencontre qui se tient sur deux jours, fait suite à d’autres, menées préalablement avec l'Association des anciens gouverneurs, l’Association des chefs de village et d’autres acteurs de la zone Silvio-pastoral. Elle a pour objet d’élaborer une réflexion avec tous les acteurs, afin de formuler des propositions à l’endroit des décideurs.
Cet atelier de réflexion, selon le Médiateur de la République, n’a rien à avoir avec l’actualité de ces derniers jours voire semaines, marquée par les problèmes de spoliation foncière agitée un peu partout à travers le pays, mais une vieille réflexion entamée depuis 7 mois, ont d’emblée tenu à préciser la Médiature. En effet, face à la récurrence des plaintes, des aliénations de sol en milieu rural dont les paysans se plaignent et dont le Médiateur est saisi, de la part des élus locaux, de la part des agents de l'administration, souligne Demba Kandji, «nous avons dans ce sens rencontré l'Association des anciens gouverneurs, l’Association des chefs de village et d’autres acteurs de la zone Silvio-pastorale pour essayer d’entamer une réflexion».
Mais, le débat électoral, intervenu entre-temps, a obligé la Médiature de mettre en veilleuse cette question. «Nous n’avons pas voulu nous en mêler, en donnant du grain à moudre aux uns et aux autres, parce que le problème foncier est très sensible. Nous nous sommes retirés, le temps de laisser cette campagne électorale se terminer», a clarifié le Médiateur de la République.
C’est ainsi qu’après ces échéances, déclare-t-il, «nous avons repris cette réflexion avec les acteurs avec lesquels nous l’avons engagé pour essayer, dans le cadre de nos pouvoirs de proposition et de suggestions, ficeler des directives, des suggestions à confier à ceux qui décident. En tant que Médiateur investi d’un pouvoir d’influence, de nous élaborer qui nous permet de nous saisir de questions qui agitent la société et de proposer des solutions à l’autorité».
De son côté, Babacar Diop, point de focal, foncier du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) et représentant des leaders du Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal (CRAFS), a trouvé positif la tenue de cet atelier. «Nous savons bien que la thématique foncière est une thématique stratégique et aujourd’hui, ça devient une thématique nationale. Vous savez aussi que l’Etat du Sénégal a entamé, à plusieurs reprises, la réforme foncière qui n’a pas abouti. Alors, maintenant, est-ce qu’on doit rester tranquille ? Non ! Il nous faut aller vers d’autres réflexions pour secouer ce processus de réforme consensuelle participative et inclusive», relevé M. Diop, membre du CRAFS. De ce point de vue, déclarera-t-il, «nous, au niveau du CRAFS, nous avons travaillé avec des communautés ; nous avons des cellules de veille au niveau des zones agro-écologiques ; nous avons écouté les populations et nous avons une position dans le cadre de la réforme foncière»
«Cette position, aujourd’hui, va être restituée dans la salle, avec tous les représentants et les participants. Mais l’idéal, autour de notre position, c’est la position des communautés locales au niveau du foncier. Notre souci, c’est de ne pas voir les agrobusiness qui viennent accaparer nos terres et s’approprier aussi des terrains, au détriment des populations locales», a indiqué Babacar Diop, point focal foncier du CNCR. Il faut noter que ces propositions du CRAFS, ont été versées dans le processus des réformes dont la commission était alors dirigée par feu Moustapha Sourang, qui, en revanche, n’a pas fait long feu. Une léthargie que demande de questionner le représentant du CRAFS.
SÉMITES, ANTISÉMITES : DE QUOI PARLE-T-ON ?
C’est l’historien allemand August Ludwig von Schlözer qui crée le terme sémitique à la fin du XVIIIe siècle, pour catégoriser une famille linguistique de l’Asie occidentale qui comprend, entre autres, l’hébreu et l’arabe.
The Conversation |
Par Laura Calabrese |
Publication 08/05/2024
Depuis le 7 octobre, comme lors de chaque résurgence du conflit israélo-palestinien, les discours et les actes hostiles aux Juifs se multiplient dans le monde entier, avec une augmentation de 1000 % en France (chiffres de janvier 2024).
Très souvent, les accusations d’antisémitisme sont suivies d’arguments destinés à les discréditer ou les minimiser. Certains de ces arguments sont aussi observables pour d’autres formes de racisme, par exemple l’accusation de victimisation ou d’obstruction du débat public, souvent utilisée à l’extrême droite de l’échiquier politique.
Mais un argument se démarque comme étant propre à la dénonciation d’antisémitisme, celui qui affirme que les Juifs ne sont pas les seuls Sémites, ce qui rendrait l’accusation illégitime.
Ce commentaire Facebook a été publié sous un post annonçant la conférence de deux chercheurs travaillant sur l’antisémitisme, qui a déclenché des accusations de victimisation et d’instrumentalisation.
L’énoncé doit se comprendre dans le contexte de la guerre Israël-Hamas, où il sert à étouffer la dénonciation de l’antisémitisme en sous-entendant qu’elle n’a pas sa place dans le contexte actuel. La logique, sans fondement historique, de l’argument mérite d’être examinée, et pour cela il faut revenir à l’origine du sémitisme et des notions qui le sous-tendent.
Aux origines du sémitisme
C’est l’historien allemand August Ludwig von Schlözer qui crée le terme sémitique à la fin du XVIIIe siècle, pour catégoriser une famille linguistique de l’Asie occidentale qui comprend, entre autres, l’hébreu et l’arabe.
S’appuyant sur la mythologie biblique de l’origine humaine, il identifie différents peuples de la région (Syriens, Babyloniens, Hébreux, Arabes, Phéniciens) comme étant un seul. En effet, la Genèse raconte que les descendants de Noé sont les seuls survivants après le Déluge. Les trois fils de Noé, Shem (qui devient Sem dans la traduction grecque et latine), Ham et Japhet, sont de ce fait les ancêtres de tous les peuples connus à l’époque : Ham donne naissance aux peuples d’Afrique, Shem aux Hébreux et peuples apparentés et Japhet aux Grecs, Persans et autres nations identifiées comme appartenant aux Aryens et locuteurs de langues indo-européennes.
Comme beaucoup d’autres récits bibliques, cette carte des peuples anciens s’installe comme une évidence dans l’imaginaire occidental. La parenté avérée entre les langues et le fait de considérer le récit biblique comme historique conduit donc à lier famille linguistique et famille ethnographique, un pas fondamental dans « la fabrique des Sémites », comme l’appelle l’historien italien Domenico Paone.
Si ce lien est vite fait, c’est parce que la philologie (la science des textes anciens et de leurs langues) du XVIIIe siècle voit comme une évidence la correspondance entre langue et culture. En effet, elle considère que tout groupe linguistique partage une série de caractéristiques communes plus ou moins intemporelles, qui peuvent aller de pratiques culturelles à des qualités morales, et qu’en conséquence les locuteurs d’une langue ou d’une famille linguistique constituent un peuple.
Plus tard, le sémitisme des philologues et des historiens va s’incorporer parfaitement à la vision racialiste des humains qui se développe au XIXe siècle.
Qui est un antisémite ?
S’il est vrai que chez les philologues et historiens la catégorie de Sémite réunit les Juifs et les Arabes, la fièvre antijuive de la fin de siècle va utiliser le terme presque exclusivement pour les premiers.
Dans les dernières décennies du siècle, dire que les Juifs européens étaient des Sémites revenait à les désigner comme étrangers, ennemis intérieurs des sociétés aryennes (sous-entendu chrétiennes).
Comme l’écrit le journaliste et écrivain d’extrême droite Édouard Drumont dans Le Testament d’un antisémite, le Sémite est celui qui « envahit l’Aryen indigène », il est « retors, peu scrupuleux […], expéditeur du personnel pour les harems et lupanars d’Orient dans les villes. »
Pour sa part, l’orientalisme axé sur l’Arabe et le musulman est bel et bien vivant, mais suit une autre voie, celle de l’exotisme et du regard colonial. Quoi qu’il en soit, depuis le début le Sémite prend les traits de l’altérité, de l’éloignement dans l’espace (l’Orient) et dans le temps (car arrêté au passé).
Preuve qu’en fin de siècle le concept de Sémite se focalise notamment sur les Juifs est la naissance du terme antisémitisme, popularisé par le journaliste viennois d’extrême gauche Wilhelm Marr, auteur de La Victoire du judaïsme sur le germanisme (où il exprime son plan pour envoyer les Juifs du monde entier en Palestine) et fondateur d’une « Ligue antisémite » en 1879.
La catégorie de Sémite lui permet de cristalliser des préjugés bien ancrés, qui vont de l’antijudaïsme chrétien classique à la racialisation moderne, en adoptant le ton scientifique de la philologie. Même si depuis son apparition le terme fait l’objet de débats au sein des groupes antijuifs, il réussit à s’imposer car il est suffisamment évocateur et à la fois sémantiquement vague.
Depuis lors, l’antisémitisme est consensuellement considéré comme une hostilité envers les personnes ou les institutions juives en tant que juives ou perçues comme telles. Cependant, le fait que ce type particulier de racisme soit nommé par le biais d’une dénomination qui est en soi un malentendu le rend vulnérable à toutes les manipulations.
Être ou ne pas être (anti) sémite
Pour nos yeux contemporains, la fragilité du concept de Sémite est évidente. Du point de vue philologique, il ne correspond pas aux réalités démographiques, car les Juifs ont cessé d’être un groupe linguistique depuis l’Antiquité. Du point de vue racial, il n’a plus lieu d’être depuis que l’Occident a cessé de croire en l’existence des « races ». Pourquoi le concept continue donc de circuler ?
Dans son usage actuel, il participe notamment de deux arguments. Le premier, déjà mentionné, sert à esquiver la dénonciation d’antisémitisme, à en détourner le sens ou à ne pas reconnaitre sa spécificité parmi d’autres types de racisme (un leitmotiv de certains groupes antiracistes), comme dans l’exemple suivant :
L’étymologie, souvent avancée comme argument dans les discussions, comme si elle donnait à la démonstration un vernis scientifique, suffit à nier un phénomène attesté. Un peu comme si on avançait que le racisme n’existe pas puisqu’il a été prouvé que l’humanité n’est pas divisée en races. L’argument ne résiste pas à la preuve du réel, car le terme antisémitisme n’est jamais employé par les associations antiracistes dénonçant le racisme contre les Arabes ou les musulmans.
Le deuxième argument qui mobilise la notion de Sémite se déploie dans le cadre du conflit israélo-palestinien : tous les Juifs ne sont pas des Sémites, mais uniquement ceux d’origine moyen-orientale. Le tweet suivant illustre les représentations qui sous-tendent ce discours : le Juif blanc, portant des habits européens, fait la morale à l’habitant légitime du Moyen-Orient.
L’artifice stylistique consiste en un calembour qui ignore le sens consacré du mot antisémitisme en tant que haine antijuive et se focalise sur le sens littéral et ancien du mot (les Sémites comme famille linguistique qui inclut l’hébreu et l’arabe).
Ce même argument avait été utilisé par Mahmoud Abbas en septembre 2023, dans un discours où il affirmait que les Juifs ashkénazes (d’origine européenne) n’étant pas des « Sémites », ils n’avaient pas de légitimité au Moyen-Orient. Ce qui est sous-entendu ici est que seul a droit à la terre le vrai Sémite, habitant originel et authentique de la région.
Comme on le voit, le concept fonctionne dans deux enchaînements argumentatifs qui se contredisent, ce qui paradoxalement n’affaiblit pas sa circulation :
les Juifs ne sont pas les seuls Sémites, donc l’antisémitisme ne peut pas les viser particulièrement ;
les Israéliens ne sont pas de vrais Sémites, donc ils n’ont pas de légitimité territoriale.
Alors que dans le premier argument tous les Juifs sont des Sémites (parmi d’autres), dans le deuxième ceux qui parlent une langue sémitique (l’hébreu) sont exclus du « peuple sémite ».
Ce concept, tout droit sorti de l’imaginaire racialiste européen des XVIIIe et XIXe siècles, nous rappelle combien nos représentations actuelles sont dépendantes de l’agenda des idéologues du passé. Loin d’être une notion descriptive qui prend appui sur la science, le mot Sémite a, au contraire, nourri un programme idéologique qui jette plus d’ombre que de lumière sur les événements du présent.
Les hépatites plus précisément l’hépatite B est en train de faire des ravages au sein de la population. La majorité de la population ignore cette affection. Rien qu’au service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann plus de 3000 patients sont suivis. L’annonce a été faite par l’infectiologue Dr Ndeye Maguette Fall lors de l’émission l’As santé.
Inflammation du foie, l’hépatite a plusieurs causes qui peuvent être virale c’est à dire lié à des pathogènes et des microbes tel que les virus de l’hépatite. Selon Dr Ndeye Maguette Fall infectiologue au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, parmi ces virus, on peut citer le virus de l’hépatite A, B, C D ou E. "Il existe aussi des causes non infectieuses comme les hépatites médicamenteuses, les hépatites auto immune. La prévalence tourne autour de 8% au Sénégal qui est une prévalence non négligeable même si dans d’autres pays cela peut être plus de 15% ", affirme-t-elle. C’est une infection qui touche, selon elle, le plus souvent les hommes peut être cela est due que les femmes font des visites prénatales lors de la grossesse et certaines mesures préventives qui s’appliquent plus aux femmes qui les protègent. " C’est moins fréquent chez les enfants puisque c’est inclue dans le programme élargi de vaccination (Pev). On retrouve aussi plus de cas au niveau du bassin arachidier, mais aussi dans les régions de Dakar, Diourbel, Fatick ". Interpellée sur le nombre exact de patients qui sont suivis au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, Dr Ndeye Maguette Fall estime qu’ils suivent actuellement 3000 patients. " Nous avons une cohorte de 1000 patients qui vivent avec l’hépatite qui sont suivis gratuitement. C’est à cause de cette gratuite que l’on s’est limité à 1000 patients parce que c’est un budget non négligeable. Ils bénéficient d’un certain nombre de bilan sanguins, d’examens et d’un suivi médical. A côté de ces patients, il y a 2000 patients que nous suivons qui assurent le paiement de leur suivi médical ", révèle-t-elle.
Cependant, elle indique qu’il y a d’autres services de maladies infectieuses comme Principal, Dalal Jam, dans les régions il y a Ziguinchor. " Il y’a aussi nos amis gastro entérologue qui suivent également les patients atteints d’hépatites ".
LES PRÊCHES DE SERIGNE GUEYE DIOP
Rencontre entre le ministre du commerce et les acteurs économiques.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce a rencontré les opérateurs économiques et commerçants du Sénégal. Une réunion d’échange entre le ministre, Dr Serigne Guèye Diop et la cheville ouvrière de l’économie en vue de recueillir leurs préoccupations et dégager les grandes orientations.
Les concertations entre l’Etat et les acteurs économiques se poursuivent. Après la rencontre entre le chef de l’Etat et le secteur privé, c’est au tour du ministre de l’Industrie et du Commerce de rencontrer les acteurs économiques hier. Une réunion de prise de contact qui a permis de recueillir les préoccupations des acteurs d'une part et de présenter la vision et les nouvelles orientations du département. De l’avis du Dr Serigne Guèye Diop et de son collègue ministre Secrétaire d'État chargé du développement des PME-PMI, Ibrahima Thiam, il existe déjà une politique envisagée et des leviers sur lesquels l’Etat compte s'appuyer pour la modernisation du Commerce et le développement de l'Industrie. Pour ce faire, Serigne Diop reste persuadé qu’il faut une « endogénéisation » de l'économie, à l'image des pays fortement industrialisés, qui implique un accompagnement et une protection des commerçants et industriels sénégalais en vue d'assurer une croissance économique soutenue et durable. Pour y parvenir, le ministre de l'Industrie et du Commerce appelle à une implication des acteurs du secteur dans un contexte où les ménages sénégalais souhaitent une baisse des prix des denrées de première nécessité comme le riz, l'huile et le sucre.... En d’autres termes, il les invite à faire preuve de patriotisme pour une souveraineté alimentaire. Prenant la parole au nom de leurs membres, le Président de l'Unacois Jappo, Idy Thiam, le représentant de ACIS l'Association des Commerçants et Industriels du Sénégal, Mohamed Fattah Ndiaye et le Président de l'Unacois Yessal, Cheikhou Cissé ont tous salué la démarche inclusive adoptée par le nouveau régime en place. Ils se disent rassurés par les propos du ministre qui, de prime abord, semble très au fait des contraintes et goulots d'étranglement qui plombent le secteur. Des contraintes liées au coût des taxes douanières jugé élevé, à la difficulté d'accès au foncier et au manque de financement approprié pour asseoir des unités commerciales et industrielles pérennes.
Vers de nouvelles réformes dans le secteur
Il faut préciser que cette rencontre, en plus de discuter des difficultés du secteur, annonce de nouvelles réformes dans les domaines de l’industrie et du commerce. C’est dire simplement qu’il y a une convergence de vues pour développer l'Industrie et le Commerce. En effet, il a été décidé, au terme de ces échanges, la mise en place d'une Commission regroupant les dix majeurs importateurs de riz, de sucre et d'huile. Ce qui permettra de trouver les meilleurs moyens de réduire les prix des denrées de consommation courante. A cela s’ajoutent la création d'une structure de financement forte et la promotion du concept « Baay Doundé» à travers les 8 pôles de développement économique, les agro pôles et la lancinante question de l'accès à la terre.
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LA CONVERGENCE INATTENDUE ENTRE DAKAR ET ABIDJAN
Génération et vision politiques les séparent. À 82 ans, Ouattara est un poids lourd libéral de la vieille garde africaine. Diomaye, 44 ans, se veut l'incarnation de la rupture panafricaniste. Pourtant, les deux font front commun face à la crise sahélienne
(SenePlus) - Malgré leurs différences générationnelles et idéologiques, les présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et ivoirien Alassane Ouattara ont affiché leur "totale convergence de vue" lors de la visite du nouveau chef d'État sénégalais à Abidjan le 7 mai, d'après une analyse du journal Le Monde.
Cette rencontre intervient dans un contexte de crise politique sans précédent en Afrique de l'Ouest, après les coups d'État militaires au Mali, Burkina Faso et Niger. Selon Le Monde, "le Sénégal pourrait s'affirmer comme un médiateur avec les régimes putschistes du Sahel."
Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, se décrit comme un "panafricaniste de gauche" incarnant la rupture après son élection démocratique fin mars. À l'inverse, Alassane Ouattara, 82 ans, est un libéral de droite prônant la continuité à la tête de la Côte d'Ivoire pour un troisième mandat.
Comme le souligne Le Monde, "deux hommes que peu de choses rapprochent à première vue, mais à la tête des poids lourds francophones d'Afrique de l'Ouest".
Pourtant, les deux présidents ont mis en avant leurs visions communes. Ouattara a adressé ses "chaleureuses félicitations" à Faye, avec qui il partage une "convergence totale des points de vue" sur les questions internationales et régionales.
Faye a confirmé vouloir "œuvrer à dissiper les incompréhensions" avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), un "outil formidable d'intégration" à préserver selon ses dires rapportés par Le Monde.
"Bassirou Diomaye Faye semble vouloir se poser en médiateur pour empêcher les pays" du Sahel de quitter la Cédéao, analyse pour Le Monde Caroline Roussy de l'Institut de relations internationales et stratégiques.
Son élection démocratique à 44 ans et son discours de rupture pourraient faciliter le dialogue avec les juntes, qui partagent certaines de ses aspirations comme la fin du franc CFA.
"Bassirou Diomaye Faye est dans une position qui nécessite beaucoup d'intelligence diplomatique" pour ne pas "crisper" ces régimes, estime Mamadou Hady Dème, chercheur à l'université de Dakar, cité par le journal.
Alors qu'Ouattara entretient des liens glacials avec les juntes, c'est donc le Sénégal, "rare pays à pouvoir parler à tous", qui pourrait être la "clé de l'apaisement" régional, poursuit l'analyse. Une visite du Premier ministre sénégalais au Sahel est d'ailleurs prévue.
En choisissant Abidjan pour sa première visite non limitrophe plutôt que la France comme ses prédécesseurs, Faye illustre "la diplomatie de proximité" que veut privilégier Dakar, une "première rupture" notable selon M. Dème cité par Le Monde.
Les relations apaisées entre les présidents sénégalais et ivoirien semblent ainsi promettre un nouveau partenariat influent face aux défis régionaux en Afrique de l'Ouest.
BILLETS NOIRS, UNE NOUVELLE SAISIE RECORD D’UNE CONTREVALEUR DE 3,4 MILLIARDS
Tout est parti de l’exploitation de renseignements faisant état d’un projet de transfert et de lavage de billets noirs par des individus opérant dans le Sud du pays.
La toute nouvelle Brigade commerciale des Douanes de Sénoba vient de réaliser une double saisie de devises en billets noirs d’une contrevaleur de 3 205 000 000 de francs CFA. Encore une grosse saisie de billets noirs réalisée par les Douanes. En effet, tout est parti de l’exploitation de renseignements faisant état d’un projet de transfert et de lavage de billets noirs par des individus opérant dans le Sud du pays. C’est ainsi que dans la nuit du lundi 06 au mardi 07 mai vers 22h, les agents de ladite unité ont filé et intercepté un premier groupe de trois personnes dont un individu qui prétend appartenir aux Forces de Défense et de Sécurité, renseignent les gabelous dans un communiqué de presse. En effet, les trois faussaires détenaient par devers eux des coupures de 500, 200 et 100 euros en billets noirs d’une contrevaleur de 02 milliards 292 millions de francs CFA et des coupures en dollars d’une contrevaleur de 913 millions de francs CFA soit au total 3 milliards 205 millions de francs CFA, renseigne la Division de la Communication et des Relations publiques des Douanes. Toujours dans le cadre de cette double opération, un autre individu est appréhendé ce mardi 07 mai vers 15h 30mn avec des coupures de billets noirs d’une contrevaleur de 242 millions de francs CFA. En somme, la Subdivision des Douanes de Kolda à laquelle est rattachée la Brigade commerciale des Douanes de Sénoba, a réalisé, en quelques mois, des saisies de billets noirs d’une contrevaleur de plus de 9 milliards 300 millions de francs CFA, informe la même source.