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19 mai 2024
Société
PROBLEMATIQUE DU FONCIER EN MILIEU URBAIN ET RURAL
La Médiature engage une réflexion pour une réforme consensuelle. Un atelier sur la problématique du foncier en milieu urbain et rural s’est tenu à Dakar hier, mardi 7 mai 2024.
Un atelier sur la problématique du foncier en milieu urbain et rural s’est tenu à Dakar hier, mardi 7 mai 2024. A l’initiative du Médiateur de la République, cette rencontre qui se tient sur deux jours, fait suite à d’autres, menées préalablement avec l'Association des anciens gouverneurs, l’Association des chefs de village et d’autres acteurs de la zone Silvio-pastoral. Elle a pour objet d’élaborer une réflexion avec tous les acteurs, afin de formuler des propositions à l’endroit des décideurs.
Cet atelier de réflexion, selon le Médiateur de la République, n’a rien à avoir avec l’actualité de ces derniers jours voire semaines, marquée par les problèmes de spoliation foncière agitée un peu partout à travers le pays, mais une vieille réflexion entamée depuis 7 mois, ont d’emblée tenu à préciser la Médiature. En effet, face à la récurrence des plaintes, des aliénations de sol en milieu rural dont les paysans se plaignent et dont le Médiateur est saisi, de la part des élus locaux, de la part des agents de l'administration, souligne Demba Kandji, «nous avons dans ce sens rencontré l'Association des anciens gouverneurs, l’Association des chefs de village et d’autres acteurs de la zone Silvio-pastorale pour essayer d’entamer une réflexion».
Mais, le débat électoral, intervenu entre-temps, a obligé la Médiature de mettre en veilleuse cette question. «Nous n’avons pas voulu nous en mêler, en donnant du grain à moudre aux uns et aux autres, parce que le problème foncier est très sensible. Nous nous sommes retirés, le temps de laisser cette campagne électorale se terminer», a clarifié le Médiateur de la République.
C’est ainsi qu’après ces échéances, déclare-t-il, «nous avons repris cette réflexion avec les acteurs avec lesquels nous l’avons engagé pour essayer, dans le cadre de nos pouvoirs de proposition et de suggestions, ficeler des directives, des suggestions à confier à ceux qui décident. En tant que Médiateur investi d’un pouvoir d’influence, de nous élaborer qui nous permet de nous saisir de questions qui agitent la société et de proposer des solutions à l’autorité».
De son côté, Babacar Diop, point de focal, foncier du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) et représentant des leaders du Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal (CRAFS), a trouvé positif la tenue de cet atelier. «Nous savons bien que la thématique foncière est une thématique stratégique et aujourd’hui, ça devient une thématique nationale. Vous savez aussi que l’Etat du Sénégal a entamé, à plusieurs reprises, la réforme foncière qui n’a pas abouti. Alors, maintenant, est-ce qu’on doit rester tranquille ? Non ! Il nous faut aller vers d’autres réflexions pour secouer ce processus de réforme consensuelle participative et inclusive», relevé M. Diop, membre du CRAFS. De ce point de vue, déclarera-t-il, «nous, au niveau du CRAFS, nous avons travaillé avec des communautés ; nous avons des cellules de veille au niveau des zones agro-écologiques ; nous avons écouté les populations et nous avons une position dans le cadre de la réforme foncière»
«Cette position, aujourd’hui, va être restituée dans la salle, avec tous les représentants et les participants. Mais l’idéal, autour de notre position, c’est la position des communautés locales au niveau du foncier. Notre souci, c’est de ne pas voir les agrobusiness qui viennent accaparer nos terres et s’approprier aussi des terrains, au détriment des populations locales», a indiqué Babacar Diop, point focal foncier du CNCR. Il faut noter que ces propositions du CRAFS, ont été versées dans le processus des réformes dont la commission était alors dirigée par feu Moustapha Sourang, qui, en revanche, n’a pas fait long feu. Une léthargie que demande de questionner le représentant du CRAFS.
SÉMITES, ANTISÉMITES : DE QUOI PARLE-T-ON ?
C’est l’historien allemand August Ludwig von Schlözer qui crée le terme sémitique à la fin du XVIIIe siècle, pour catégoriser une famille linguistique de l’Asie occidentale qui comprend, entre autres, l’hébreu et l’arabe.
The Conversation |
Par Laura Calabrese |
Publication 08/05/2024
Depuis le 7 octobre, comme lors de chaque résurgence du conflit israélo-palestinien, les discours et les actes hostiles aux Juifs se multiplient dans le monde entier, avec une augmentation de 1000 % en France (chiffres de janvier 2024).
Très souvent, les accusations d’antisémitisme sont suivies d’arguments destinés à les discréditer ou les minimiser. Certains de ces arguments sont aussi observables pour d’autres formes de racisme, par exemple l’accusation de victimisation ou d’obstruction du débat public, souvent utilisée à l’extrême droite de l’échiquier politique.
Mais un argument se démarque comme étant propre à la dénonciation d’antisémitisme, celui qui affirme que les Juifs ne sont pas les seuls Sémites, ce qui rendrait l’accusation illégitime.
Ce commentaire Facebook a été publié sous un post annonçant la conférence de deux chercheurs travaillant sur l’antisémitisme, qui a déclenché des accusations de victimisation et d’instrumentalisation.
L’énoncé doit se comprendre dans le contexte de la guerre Israël-Hamas, où il sert à étouffer la dénonciation de l’antisémitisme en sous-entendant qu’elle n’a pas sa place dans le contexte actuel. La logique, sans fondement historique, de l’argument mérite d’être examinée, et pour cela il faut revenir à l’origine du sémitisme et des notions qui le sous-tendent.
Aux origines du sémitisme
C’est l’historien allemand August Ludwig von Schlözer qui crée le terme sémitique à la fin du XVIIIe siècle, pour catégoriser une famille linguistique de l’Asie occidentale qui comprend, entre autres, l’hébreu et l’arabe.
S’appuyant sur la mythologie biblique de l’origine humaine, il identifie différents peuples de la région (Syriens, Babyloniens, Hébreux, Arabes, Phéniciens) comme étant un seul. En effet, la Genèse raconte que les descendants de Noé sont les seuls survivants après le Déluge. Les trois fils de Noé, Shem (qui devient Sem dans la traduction grecque et latine), Ham et Japhet, sont de ce fait les ancêtres de tous les peuples connus à l’époque : Ham donne naissance aux peuples d’Afrique, Shem aux Hébreux et peuples apparentés et Japhet aux Grecs, Persans et autres nations identifiées comme appartenant aux Aryens et locuteurs de langues indo-européennes.
Comme beaucoup d’autres récits bibliques, cette carte des peuples anciens s’installe comme une évidence dans l’imaginaire occidental. La parenté avérée entre les langues et le fait de considérer le récit biblique comme historique conduit donc à lier famille linguistique et famille ethnographique, un pas fondamental dans « la fabrique des Sémites », comme l’appelle l’historien italien Domenico Paone.
Si ce lien est vite fait, c’est parce que la philologie (la science des textes anciens et de leurs langues) du XVIIIe siècle voit comme une évidence la correspondance entre langue et culture. En effet, elle considère que tout groupe linguistique partage une série de caractéristiques communes plus ou moins intemporelles, qui peuvent aller de pratiques culturelles à des qualités morales, et qu’en conséquence les locuteurs d’une langue ou d’une famille linguistique constituent un peuple.
Plus tard, le sémitisme des philologues et des historiens va s’incorporer parfaitement à la vision racialiste des humains qui se développe au XIXe siècle.
Qui est un antisémite ?
S’il est vrai que chez les philologues et historiens la catégorie de Sémite réunit les Juifs et les Arabes, la fièvre antijuive de la fin de siècle va utiliser le terme presque exclusivement pour les premiers.
Dans les dernières décennies du siècle, dire que les Juifs européens étaient des Sémites revenait à les désigner comme étrangers, ennemis intérieurs des sociétés aryennes (sous-entendu chrétiennes).
Comme l’écrit le journaliste et écrivain d’extrême droite Édouard Drumont dans Le Testament d’un antisémite, le Sémite est celui qui « envahit l’Aryen indigène », il est « retors, peu scrupuleux […], expéditeur du personnel pour les harems et lupanars d’Orient dans les villes. »
Pour sa part, l’orientalisme axé sur l’Arabe et le musulman est bel et bien vivant, mais suit une autre voie, celle de l’exotisme et du regard colonial. Quoi qu’il en soit, depuis le début le Sémite prend les traits de l’altérité, de l’éloignement dans l’espace (l’Orient) et dans le temps (car arrêté au passé).
Preuve qu’en fin de siècle le concept de Sémite se focalise notamment sur les Juifs est la naissance du terme antisémitisme, popularisé par le journaliste viennois d’extrême gauche Wilhelm Marr, auteur de La Victoire du judaïsme sur le germanisme (où il exprime son plan pour envoyer les Juifs du monde entier en Palestine) et fondateur d’une « Ligue antisémite » en 1879.
La catégorie de Sémite lui permet de cristalliser des préjugés bien ancrés, qui vont de l’antijudaïsme chrétien classique à la racialisation moderne, en adoptant le ton scientifique de la philologie. Même si depuis son apparition le terme fait l’objet de débats au sein des groupes antijuifs, il réussit à s’imposer car il est suffisamment évocateur et à la fois sémantiquement vague.
Depuis lors, l’antisémitisme est consensuellement considéré comme une hostilité envers les personnes ou les institutions juives en tant que juives ou perçues comme telles. Cependant, le fait que ce type particulier de racisme soit nommé par le biais d’une dénomination qui est en soi un malentendu le rend vulnérable à toutes les manipulations.
Être ou ne pas être (anti) sémite
Pour nos yeux contemporains, la fragilité du concept de Sémite est évidente. Du point de vue philologique, il ne correspond pas aux réalités démographiques, car les Juifs ont cessé d’être un groupe linguistique depuis l’Antiquité. Du point de vue racial, il n’a plus lieu d’être depuis que l’Occident a cessé de croire en l’existence des « races ». Pourquoi le concept continue donc de circuler ?
Dans son usage actuel, il participe notamment de deux arguments. Le premier, déjà mentionné, sert à esquiver la dénonciation d’antisémitisme, à en détourner le sens ou à ne pas reconnaitre sa spécificité parmi d’autres types de racisme (un leitmotiv de certains groupes antiracistes), comme dans l’exemple suivant :
L’étymologie, souvent avancée comme argument dans les discussions, comme si elle donnait à la démonstration un vernis scientifique, suffit à nier un phénomène attesté. Un peu comme si on avançait que le racisme n’existe pas puisqu’il a été prouvé que l’humanité n’est pas divisée en races. L’argument ne résiste pas à la preuve du réel, car le terme antisémitisme n’est jamais employé par les associations antiracistes dénonçant le racisme contre les Arabes ou les musulmans.
Le deuxième argument qui mobilise la notion de Sémite se déploie dans le cadre du conflit israélo-palestinien : tous les Juifs ne sont pas des Sémites, mais uniquement ceux d’origine moyen-orientale. Le tweet suivant illustre les représentations qui sous-tendent ce discours : le Juif blanc, portant des habits européens, fait la morale à l’habitant légitime du Moyen-Orient.
L’artifice stylistique consiste en un calembour qui ignore le sens consacré du mot antisémitisme en tant que haine antijuive et se focalise sur le sens littéral et ancien du mot (les Sémites comme famille linguistique qui inclut l’hébreu et l’arabe).
Ce même argument avait été utilisé par Mahmoud Abbas en septembre 2023, dans un discours où il affirmait que les Juifs ashkénazes (d’origine européenne) n’étant pas des « Sémites », ils n’avaient pas de légitimité au Moyen-Orient. Ce qui est sous-entendu ici est que seul a droit à la terre le vrai Sémite, habitant originel et authentique de la région.
Comme on le voit, le concept fonctionne dans deux enchaînements argumentatifs qui se contredisent, ce qui paradoxalement n’affaiblit pas sa circulation :
les Juifs ne sont pas les seuls Sémites, donc l’antisémitisme ne peut pas les viser particulièrement ;
les Israéliens ne sont pas de vrais Sémites, donc ils n’ont pas de légitimité territoriale.
Alors que dans le premier argument tous les Juifs sont des Sémites (parmi d’autres), dans le deuxième ceux qui parlent une langue sémitique (l’hébreu) sont exclus du « peuple sémite ».
Ce concept, tout droit sorti de l’imaginaire racialiste européen des XVIIIe et XIXe siècles, nous rappelle combien nos représentations actuelles sont dépendantes de l’agenda des idéologues du passé. Loin d’être une notion descriptive qui prend appui sur la science, le mot Sémite a, au contraire, nourri un programme idéologique qui jette plus d’ombre que de lumière sur les événements du présent.
Les hépatites plus précisément l’hépatite B est en train de faire des ravages au sein de la population. La majorité de la population ignore cette affection. Rien qu’au service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann plus de 3000 patients sont suivis. L’annonce a été faite par l’infectiologue Dr Ndeye Maguette Fall lors de l’émission l’As santé.
Inflammation du foie, l’hépatite a plusieurs causes qui peuvent être virale c’est à dire lié à des pathogènes et des microbes tel que les virus de l’hépatite. Selon Dr Ndeye Maguette Fall infectiologue au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, parmi ces virus, on peut citer le virus de l’hépatite A, B, C D ou E. "Il existe aussi des causes non infectieuses comme les hépatites médicamenteuses, les hépatites auto immune. La prévalence tourne autour de 8% au Sénégal qui est une prévalence non négligeable même si dans d’autres pays cela peut être plus de 15% ", affirme-t-elle. C’est une infection qui touche, selon elle, le plus souvent les hommes peut être cela est due que les femmes font des visites prénatales lors de la grossesse et certaines mesures préventives qui s’appliquent plus aux femmes qui les protègent. " C’est moins fréquent chez les enfants puisque c’est inclue dans le programme élargi de vaccination (Pev). On retrouve aussi plus de cas au niveau du bassin arachidier, mais aussi dans les régions de Dakar, Diourbel, Fatick ". Interpellée sur le nombre exact de patients qui sont suivis au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, Dr Ndeye Maguette Fall estime qu’ils suivent actuellement 3000 patients. " Nous avons une cohorte de 1000 patients qui vivent avec l’hépatite qui sont suivis gratuitement. C’est à cause de cette gratuite que l’on s’est limité à 1000 patients parce que c’est un budget non négligeable. Ils bénéficient d’un certain nombre de bilan sanguins, d’examens et d’un suivi médical. A côté de ces patients, il y a 2000 patients que nous suivons qui assurent le paiement de leur suivi médical ", révèle-t-elle.
Cependant, elle indique qu’il y a d’autres services de maladies infectieuses comme Principal, Dalal Jam, dans les régions il y a Ziguinchor. " Il y’a aussi nos amis gastro entérologue qui suivent également les patients atteints d’hépatites ".
LES PRÊCHES DE SERIGNE GUEYE DIOP
Rencontre entre le ministre du commerce et les acteurs économiques.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce a rencontré les opérateurs économiques et commerçants du Sénégal. Une réunion d’échange entre le ministre, Dr Serigne Guèye Diop et la cheville ouvrière de l’économie en vue de recueillir leurs préoccupations et dégager les grandes orientations.
Les concertations entre l’Etat et les acteurs économiques se poursuivent. Après la rencontre entre le chef de l’Etat et le secteur privé, c’est au tour du ministre de l’Industrie et du Commerce de rencontrer les acteurs économiques hier. Une réunion de prise de contact qui a permis de recueillir les préoccupations des acteurs d'une part et de présenter la vision et les nouvelles orientations du département. De l’avis du Dr Serigne Guèye Diop et de son collègue ministre Secrétaire d'État chargé du développement des PME-PMI, Ibrahima Thiam, il existe déjà une politique envisagée et des leviers sur lesquels l’Etat compte s'appuyer pour la modernisation du Commerce et le développement de l'Industrie. Pour ce faire, Serigne Diop reste persuadé qu’il faut une « endogénéisation » de l'économie, à l'image des pays fortement industrialisés, qui implique un accompagnement et une protection des commerçants et industriels sénégalais en vue d'assurer une croissance économique soutenue et durable. Pour y parvenir, le ministre de l'Industrie et du Commerce appelle à une implication des acteurs du secteur dans un contexte où les ménages sénégalais souhaitent une baisse des prix des denrées de première nécessité comme le riz, l'huile et le sucre.... En d’autres termes, il les invite à faire preuve de patriotisme pour une souveraineté alimentaire. Prenant la parole au nom de leurs membres, le Président de l'Unacois Jappo, Idy Thiam, le représentant de ACIS l'Association des Commerçants et Industriels du Sénégal, Mohamed Fattah Ndiaye et le Président de l'Unacois Yessal, Cheikhou Cissé ont tous salué la démarche inclusive adoptée par le nouveau régime en place. Ils se disent rassurés par les propos du ministre qui, de prime abord, semble très au fait des contraintes et goulots d'étranglement qui plombent le secteur. Des contraintes liées au coût des taxes douanières jugé élevé, à la difficulté d'accès au foncier et au manque de financement approprié pour asseoir des unités commerciales et industrielles pérennes.
Vers de nouvelles réformes dans le secteur
Il faut préciser que cette rencontre, en plus de discuter des difficultés du secteur, annonce de nouvelles réformes dans les domaines de l’industrie et du commerce. C’est dire simplement qu’il y a une convergence de vues pour développer l'Industrie et le Commerce. En effet, il a été décidé, au terme de ces échanges, la mise en place d'une Commission regroupant les dix majeurs importateurs de riz, de sucre et d'huile. Ce qui permettra de trouver les meilleurs moyens de réduire les prix des denrées de consommation courante. A cela s’ajoutent la création d'une structure de financement forte et la promotion du concept « Baay Doundé» à travers les 8 pôles de développement économique, les agro pôles et la lancinante question de l'accès à la terre.
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LA CONVERGENCE INATTENDUE ENTRE DAKAR ET ABIDJAN
Génération et vision politiques les séparent. À 82 ans, Ouattara est un poids lourd libéral de la vieille garde africaine. Diomaye, 44 ans, se veut l'incarnation de la rupture panafricaniste. Pourtant, les deux font front commun face à la crise sahélienne
(SenePlus) - Malgré leurs différences générationnelles et idéologiques, les présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et ivoirien Alassane Ouattara ont affiché leur "totale convergence de vue" lors de la visite du nouveau chef d'État sénégalais à Abidjan le 7 mai, d'après une analyse du journal Le Monde.
Cette rencontre intervient dans un contexte de crise politique sans précédent en Afrique de l'Ouest, après les coups d'État militaires au Mali, Burkina Faso et Niger. Selon Le Monde, "le Sénégal pourrait s'affirmer comme un médiateur avec les régimes putschistes du Sahel."
Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, se décrit comme un "panafricaniste de gauche" incarnant la rupture après son élection démocratique fin mars. À l'inverse, Alassane Ouattara, 82 ans, est un libéral de droite prônant la continuité à la tête de la Côte d'Ivoire pour un troisième mandat.
Comme le souligne Le Monde, "deux hommes que peu de choses rapprochent à première vue, mais à la tête des poids lourds francophones d'Afrique de l'Ouest".
Pourtant, les deux présidents ont mis en avant leurs visions communes. Ouattara a adressé ses "chaleureuses félicitations" à Faye, avec qui il partage une "convergence totale des points de vue" sur les questions internationales et régionales.
Faye a confirmé vouloir "œuvrer à dissiper les incompréhensions" avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), un "outil formidable d'intégration" à préserver selon ses dires rapportés par Le Monde.
"Bassirou Diomaye Faye semble vouloir se poser en médiateur pour empêcher les pays" du Sahel de quitter la Cédéao, analyse pour Le Monde Caroline Roussy de l'Institut de relations internationales et stratégiques.
Son élection démocratique à 44 ans et son discours de rupture pourraient faciliter le dialogue avec les juntes, qui partagent certaines de ses aspirations comme la fin du franc CFA.
"Bassirou Diomaye Faye est dans une position qui nécessite beaucoup d'intelligence diplomatique" pour ne pas "crisper" ces régimes, estime Mamadou Hady Dème, chercheur à l'université de Dakar, cité par le journal.
Alors qu'Ouattara entretient des liens glacials avec les juntes, c'est donc le Sénégal, "rare pays à pouvoir parler à tous", qui pourrait être la "clé de l'apaisement" régional, poursuit l'analyse. Une visite du Premier ministre sénégalais au Sahel est d'ailleurs prévue.
En choisissant Abidjan pour sa première visite non limitrophe plutôt que la France comme ses prédécesseurs, Faye illustre "la diplomatie de proximité" que veut privilégier Dakar, une "première rupture" notable selon M. Dème cité par Le Monde.
Les relations apaisées entre les présidents sénégalais et ivoirien semblent ainsi promettre un nouveau partenariat influent face aux défis régionaux en Afrique de l'Ouest.
BILLETS NOIRS, UNE NOUVELLE SAISIE RECORD D’UNE CONTREVALEUR DE 3,4 MILLIARDS
Tout est parti de l’exploitation de renseignements faisant état d’un projet de transfert et de lavage de billets noirs par des individus opérant dans le Sud du pays.
La toute nouvelle Brigade commerciale des Douanes de Sénoba vient de réaliser une double saisie de devises en billets noirs d’une contrevaleur de 3 205 000 000 de francs CFA. Encore une grosse saisie de billets noirs réalisée par les Douanes. En effet, tout est parti de l’exploitation de renseignements faisant état d’un projet de transfert et de lavage de billets noirs par des individus opérant dans le Sud du pays. C’est ainsi que dans la nuit du lundi 06 au mardi 07 mai vers 22h, les agents de ladite unité ont filé et intercepté un premier groupe de trois personnes dont un individu qui prétend appartenir aux Forces de Défense et de Sécurité, renseignent les gabelous dans un communiqué de presse. En effet, les trois faussaires détenaient par devers eux des coupures de 500, 200 et 100 euros en billets noirs d’une contrevaleur de 02 milliards 292 millions de francs CFA et des coupures en dollars d’une contrevaleur de 913 millions de francs CFA soit au total 3 milliards 205 millions de francs CFA, renseigne la Division de la Communication et des Relations publiques des Douanes. Toujours dans le cadre de cette double opération, un autre individu est appréhendé ce mardi 07 mai vers 15h 30mn avec des coupures de billets noirs d’une contrevaleur de 242 millions de francs CFA. En somme, la Subdivision des Douanes de Kolda à laquelle est rattachée la Brigade commerciale des Douanes de Sénoba, a réalisé, en quelques mois, des saisies de billets noirs d’une contrevaleur de plus de 9 milliards 300 millions de francs CFA, informe la même source.
par Ismaila Madior Fall
LES RÈGLEMENTS DE COMPTES PERSONNELS N'ONT PAS DROIT DE CITÉ À L'UNIVERSITÉ
Les syndicalistes du SUDES, qui ont écrit ce communiqué fustigeant ma démarche, sont ou ignorants des règles qui régissent le statut des enseignants chercheurs ou de mauvaise foi. Respectons les usages et la liberté académiques
La communication du porte-parole du Recteur de l'UCAD, le Professeur Mbaye Thiam a été éclairante sur la question mais il convient de faire les précisions suivantes :
Après avoir formé une cinquantaine de docteurs et des professeurs agrégés, présidé le concours d'agrégation de droit public du CAMES et accumulé une expérience gouvernementale décennale, j'ai considéré que, de retour à l'Université, je serai plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance plutôt que de donner des enseignements sur les disciplines classiques que les professeurs que j'ai formés assurent de manière remarquable.
Mes activités d'enseignement à la FSJP pourraient alors se limiter à ce qu'ils souhaitent que je complète par des conférences de méthode et des cours sur des aspects pratiques non abordés par les enseignements théoriques.
A cet effet, j'ai introduit une demande auprès du Recteur dont seul un début d'instruction provoque des cris d'orfraie de syndicalistes à qui il faut rappeler l'histoire intellectuelle et la vocation pluridisciplinaire de l'IFAN, mais aussi la vocation hospitalière de celui-ci qui a fait sa réputation.
Les syndicalistes du SUDES, qui ont écrit ce communiqué fustigeant ma démarche, sont ou ignorants des règles qui régissent le statut des enseignants chercheurs ou de mauvaise foi. Le Recteur ne peut pas et ne veut pas m'affecter proprio motu à l'IFAN. Il ne peut que soumettre ma demande aux instances délibérantes des deux institutions (IFAN et FSJP) pour avis avant de prendre une décision y relative.
La FAC donne un avis favorable, l'IFAN de même, des syndicalistes ne peuvent pas s'y opposer. En cas de divergence d'avis, je m'acquitte de ma charge de professeur titulaire de classe exceptionnelle d'une demi-journée par semaine. Et j'ai tout mon temps libre à moi.
C'est une profanation des traditions universitaires et de la décence de ruer dans les brancards et de crier sur la place publique un avis d'opposition qu'on peut sereinement donner dans les instances appropriées.
Respectons les usages et la liberté académiques. Les règlements de comptes personnels n'ont pas droit de cité à l'Université.
ENGAGEMENT POUR LES DROITS HUMAINS ET LA PAIX
Lors d’une audience accordée à Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, le président Faye a exprimé ses préoccupations concernant la situation à Gaza...
(Seneplus) - Le vendredi 3 mai 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a reçu en audience Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, accompagnée de représentants de l'organisation au Sénégal et en Afrique, rapporte Seydi Gassama sur X (ex Twitter).
Lors de cette rencontre, le président Faye a réaffirmé son engagement à œuvrer pour le renforcement de la protection des droits humains ainsi que pour une gouvernance économique et financière plus transparente, selon les propos du directeur exécutif de la section Amnesty International au Sénégal.
D'après Seydi Gassama, le chef de l'État a souligné l'engagement de son gouvernement à promouvoir la paix et les droits humains à l'échelle régionale et internationale. Le président Faye a exprimé ses préoccupations concernant la situation à Gaza, déplorant les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire qui s'y déroulent.
par Nioxor Tine
PAS DE TRANSFORMATION SYSTÉMIQUE SANS REFONDATION INSTITUTIONNELLE
Porteur d'ambitions de changement, le nouvel exécutif est contraint d'avancer sur plusieurs fronts pour matérialiser sa vision et contrer les assauts de l'opposition
Un peu plus d’un mois après la constitution du gouvernement issu de la Coalition Diomaye Président, l’espoir, dont se réclamait frauduleusement l’ancienne majorité et qui s’était progressivement éteint, est en train de renaître. Certes, tout n’est pas pour le mieux, dans le meilleur des mondes, mais il y a quelques signes encourageants comme l’angle de traitement de questions aussi sensibles que la reddition des comptes, la question foncière y compris l’occupation illégale du domaine public maritime, la campagne agricole, les contrats de pêche, la question panafricaine…
Des efforts ont été faits pour ce qui est de la taille du gouvernement, même si des malentendus persistent, avec certains pans de l’élite féminine, sur le niveau de la représentation féminine dans l’Exécutif.
On ne peut manquer d’évoquer ces actes ambigus posés sur la question religieuse, pourtant clairement tranchée par le peuple, lors des différentes consultations électorales, depuis plusieurs années.
Pendant ce temps, les larges masses laborieuses, tout en mesurant l’ampleur de la tâche et conscientes, que l’équipe de Diomaye-Sonko n’en est qu’à ses premiers pas, se félicitent de ces courageuses mesures. Il n’y a que quelques mercenaires de la plume, dont certains voient leurs noms cités dans des scandales économiques et surtout fonciers, qui se muent en donneurs de leçons, accusant les nouvelles autorités de reniement de leurs engagements préélectoraux et continuant de les diaboliser, de plus belle, malgré le désaveu subi par leur camp politique.
Ce faisant, ils font semblant d’oublier, que c’est la résistance farouche du duo Sonko-Diomaye, à l’arbitraire du pouvoir de Benno-APR, qui a réussi à torpiller le scénario de la troisième candidature de Macky Sall et permis l’obtention de succès électoraux successifs jusqu’à l’admirable victoire à la présidentielle du 24 mars 2024.
Il s’agit, à présent, de passer du moment révolutionnaire de sédition au geste constitutionnel, par lequel le peuple consacre une nouvelle loi fondamentale, porteuse de rupture, instaurant la nouvelle ère de l’antisystème.
Car ne nous y trompons pas ! La marge de manœuvre du nouveau pouvoir reste étroite.
A première vue, le score flatteur engrangé par le président de la Coalition Diomaye Président ne laisse aucun doute sur la volonté du peuple de soutenir cette ambition de rupture d’avec la domination néocoloniale, marque de fabrique du Pastef, toutes ces dernières années.
Néanmoins, on ne peut manquer de noter une discordance entre l’influence politique considérable qu’exerce le Pastef sur la scène politique nationale et son niveau organisationnel mis à mal par la répression féroce et aveugle qu’il a subi. Il n’est pas exagéré de dire que les cadres du parti et plusieurs militants ne sont en fait que des rescapés de la machine carcérale étatique digne des pires dictatures.
De telle sorte qu’au vu des nobles ambitions annoncées, en termes de libération nationale et sociale, il y a lieu d’une part à ratisser encore plus large au sein de segments de la classe politique, acquis aux principes de la rupture avec l’ordre ancien et d’autre part à emmener le peuple à s’approprier des idéaux de souveraineté nationale, de respect des droits et libertés et de justice sociale.
N’oublions pas également que le parlement reste encore sous le contrôle de l’ancienne majorité du Benno-APR.
Ainsi, les prochaines législatives risquent d’être pleines d’incertitudes, d’autant plus difficiles pour le camp patriotique, qu’il ne devrait pas s’agir, cette fois-ci, de faire dans la continuité.
Pour rappel, on a assisté, lors de nos deux premières alternances, en 2000 et 2012, au « déménagement » massif ou transhumance de barons politiques et autres porteurs de voix, de l’ancien pouvoir vers le nouveau. De plus, les pouvoirs Sopi et Benno Bokk Yakaar n’ont pu disposer de majorités confortables au Parlement, que grâce au fameux système inique du raw gaddu consistant à privilégier le scrutin majoritaire à un tour par rapport à celui proportionnel. Cela leur permettait d’engranger un nombre d’élus sans commune mesure avec le pourcentage de voix obtenues.
Ainsi, lors de la deuxième alternance de mars 2012, quelques mois après son accession au pouvoir, lors des législatives du 1er juillet, la méga-coalition Benno Bokk Yakaar, perdait 12 points par rapport à son score aux présidentielles, avec 53,06% mais engrangeait 119 sièges. En avril 2001, le régime libéral était même devenu minoritaire avec 49,6%, des voix, en termes de vote populaire, mais recueillait quand même 89 députés.
Si le pouvoir Pastef et ses alliés veulent consolider leur nouveau pouvoir déjà victime de multiples assauts de la part d’anciens dignitaires du défunt régime de Benno Bokk Yakaar et de leurs auxiliaires, ils ne devraient plus pouvoir compter sur les vieilles recettes du système honni et se trouveraient donc obligés de résoudre des équations politiques très ardues. C’est dire que pour réussir la « transformation systémique », les nouvelles autorités n’y arriveront pas seulement, avec des mesures parcellaires, disparates et des experts technocrates.
Elles sont obligées de miser sur l’aboutissement heureux de la refondation institutionnelle, comme première étape, vers la matérialisation des autres composantes de l’héritage des Assises nationales.
LICENCES DE PECHES : LES MYSTÈRES D’UNE LISTE
La publication récente de la liste des bateaux autorisés à pêcher soulève plusieurs interrogations sur la transparence et l'équité du processus, certains navires étrangers ou entreprises semblant bénéficier d'un traitement de faveur
C’est désormais chose faite. La liste des attributaires de licences de pêche est depuis hier connue. En effet, la nouvelle ministre des Pêches a satisfait à l’exigence de transparence dans la conduite des affaires de l’Etat que prône le nouveau régime. «Conformément aux engagements des plus hautes autorités, je rends publique la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise, à la date du 6 mai 2024. Cet acte répond au principe de transparence dans la gestion des ressources naturelles qui
constituent un patrimoine national», a indiqué Dr Fatou Diouf dans son avis. Elle a cependant précisé que cette liste ne tient pas compte des dossiers qui sont en cours de renouvellement.
Les mystères du Dr Fatou Diouf Ce qui témoigne d’un fait. La publication de la liste s’est faite dans la précipitation. Déjà sous le ministre Alioune Ndoye, 129 bateaux battaient pavillon sénégalais. Et Pape Sagna Mbaye en a attribué au moins une quinzaine. A peine un mois après son installation, la nouvelle ministre a publié une liste de 132 bateaux battant pavillon sénégalais. Ce qui montre, selon des sources dignes de foi, que la liste a été établie à la va-vite, donc bâclée. Autre mystère qui interpelle dans cette liste, c’est la prééminence de certains armements. C’est le cas par exemple de SOPASEN. Cette société
qui appartient à Saër Seck, ancien président de la ligue sénégalaise de Football professionnel et président de l’institut de Football Diambars et à l’homme d’affaire Adama Lam du patronat sénégalais alimente la suspicion dans le milieu de la Pêche. Puisque ces deux plus grands activistes dans le secteur maritime avec leurs partenaires français se sont taillé la part du lion en se retrouvant avec 20 licences dans des zones réservées principalement à la pêche artisanale. Une prééminence qui provoque une rupture d’équité dans l’attribution des licences de pêches.
Autre mystère qui interroge, c’est que des navires qui ne battent plus pavillon sénégalais depuis 4 ans figurent sur la liste. C’est comme les licences des bateaux YI FENG 15 et YI FENG 16. Il faut aussi dire que la liste des attributaires de licence de pêche confirme un rapport de l’Office national de lutte contre
la fraude et la corruption (Ofnac). En effet, dans son rapport de 2021, l’Ofnac révélait que parmi les 131 navires battant pavillon Sénégalais, « figurent des navires avec des noms à consonance chinoise mais appartenant à des sociétés de droit sénégalais, car naturalisés conformément au Code de la Pêche maritime ». Dans la liste publiée par la nouvelle ministre des Pêches, on y voit des noms d’armement à consonance chinois, coréen, espagnol et italien battant pavillon sénégalais alors qu’ils sont des sociétés de droit sénégalais.
Une enquête est en cours sur l’attribution des licences
Selon la liste, au total 19 navires étrangers ont été autorisés jusqu’au 2 mai 2024 à pêcher dans les eaux sénégalaises. Ils sont tous de l’Union européenne dont 11 battants pavillons espagnols et 8 battants pavillons français. Toutefois, précise le ministère des Pêches, sur ces 19 navires étrangers, deux ne sont pas des navires de pêche mais des navires d’appui aux senneurs. La période de validité des licences s’arrête pour la quasi-totalité des navires étrangers, le 17 novembre 2024 excepté le navire battant pavillon français et immatriculé CC 933 961. Dans la liste publiée par le ministère des Pêches, il est indiqué que sa licence court jusqu’au 31 décembre 2024. S’agit-il d’une licence ou d’une autorisation de pêche ?
Au Sénégal, les autorisations de pêche sont accordées pour une période de 6 mois, renouvelables une fois. Alors qu’une fois que la licence est délivrée, elle est renouvelable chaque année. Toujours est-il, selon une source du secteur de la pêche, qu’une enquête est déjà ouverte dans les services du ministère des Pêches sur l’attribution des licences de pêches. Car il y a un décalage entre le nombre déclaré et le nombre existant de pirogues dans les eaux sénégalaises.