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20 mai 2024
Société
ENGAGEMENT POUR LES DROITS HUMAINS ET LA PAIX
Lors d’une audience accordée à Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, le président Faye a exprimé ses préoccupations concernant la situation à Gaza...
(Seneplus) - Le vendredi 3 mai 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a reçu en audience Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, accompagnée de représentants de l'organisation au Sénégal et en Afrique, rapporte Seydi Gassama sur X (ex Twitter).
Lors de cette rencontre, le président Faye a réaffirmé son engagement à œuvrer pour le renforcement de la protection des droits humains ainsi que pour une gouvernance économique et financière plus transparente, selon les propos du directeur exécutif de la section Amnesty International au Sénégal.
D'après Seydi Gassama, le chef de l'État a souligné l'engagement de son gouvernement à promouvoir la paix et les droits humains à l'échelle régionale et internationale. Le président Faye a exprimé ses préoccupations concernant la situation à Gaza, déplorant les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire qui s'y déroulent.
par Nioxor Tine
PAS DE TRANSFORMATION SYSTÉMIQUE SANS REFONDATION INSTITUTIONNELLE
Porteur d'ambitions de changement, le nouvel exécutif est contraint d'avancer sur plusieurs fronts pour matérialiser sa vision et contrer les assauts de l'opposition
Un peu plus d’un mois après la constitution du gouvernement issu de la Coalition Diomaye Président, l’espoir, dont se réclamait frauduleusement l’ancienne majorité et qui s’était progressivement éteint, est en train de renaître. Certes, tout n’est pas pour le mieux, dans le meilleur des mondes, mais il y a quelques signes encourageants comme l’angle de traitement de questions aussi sensibles que la reddition des comptes, la question foncière y compris l’occupation illégale du domaine public maritime, la campagne agricole, les contrats de pêche, la question panafricaine…
Des efforts ont été faits pour ce qui est de la taille du gouvernement, même si des malentendus persistent, avec certains pans de l’élite féminine, sur le niveau de la représentation féminine dans l’Exécutif.
On ne peut manquer d’évoquer ces actes ambigus posés sur la question religieuse, pourtant clairement tranchée par le peuple, lors des différentes consultations électorales, depuis plusieurs années.
Pendant ce temps, les larges masses laborieuses, tout en mesurant l’ampleur de la tâche et conscientes, que l’équipe de Diomaye-Sonko n’en est qu’à ses premiers pas, se félicitent de ces courageuses mesures. Il n’y a que quelques mercenaires de la plume, dont certains voient leurs noms cités dans des scandales économiques et surtout fonciers, qui se muent en donneurs de leçons, accusant les nouvelles autorités de reniement de leurs engagements préélectoraux et continuant de les diaboliser, de plus belle, malgré le désaveu subi par leur camp politique.
Ce faisant, ils font semblant d’oublier, que c’est la résistance farouche du duo Sonko-Diomaye, à l’arbitraire du pouvoir de Benno-APR, qui a réussi à torpiller le scénario de la troisième candidature de Macky Sall et permis l’obtention de succès électoraux successifs jusqu’à l’admirable victoire à la présidentielle du 24 mars 2024.
Il s’agit, à présent, de passer du moment révolutionnaire de sédition au geste constitutionnel, par lequel le peuple consacre une nouvelle loi fondamentale, porteuse de rupture, instaurant la nouvelle ère de l’antisystème.
Car ne nous y trompons pas ! La marge de manœuvre du nouveau pouvoir reste étroite.
A première vue, le score flatteur engrangé par le président de la Coalition Diomaye Président ne laisse aucun doute sur la volonté du peuple de soutenir cette ambition de rupture d’avec la domination néocoloniale, marque de fabrique du Pastef, toutes ces dernières années.
Néanmoins, on ne peut manquer de noter une discordance entre l’influence politique considérable qu’exerce le Pastef sur la scène politique nationale et son niveau organisationnel mis à mal par la répression féroce et aveugle qu’il a subi. Il n’est pas exagéré de dire que les cadres du parti et plusieurs militants ne sont en fait que des rescapés de la machine carcérale étatique digne des pires dictatures.
De telle sorte qu’au vu des nobles ambitions annoncées, en termes de libération nationale et sociale, il y a lieu d’une part à ratisser encore plus large au sein de segments de la classe politique, acquis aux principes de la rupture avec l’ordre ancien et d’autre part à emmener le peuple à s’approprier des idéaux de souveraineté nationale, de respect des droits et libertés et de justice sociale.
N’oublions pas également que le parlement reste encore sous le contrôle de l’ancienne majorité du Benno-APR.
Ainsi, les prochaines législatives risquent d’être pleines d’incertitudes, d’autant plus difficiles pour le camp patriotique, qu’il ne devrait pas s’agir, cette fois-ci, de faire dans la continuité.
Pour rappel, on a assisté, lors de nos deux premières alternances, en 2000 et 2012, au « déménagement » massif ou transhumance de barons politiques et autres porteurs de voix, de l’ancien pouvoir vers le nouveau. De plus, les pouvoirs Sopi et Benno Bokk Yakaar n’ont pu disposer de majorités confortables au Parlement, que grâce au fameux système inique du raw gaddu consistant à privilégier le scrutin majoritaire à un tour par rapport à celui proportionnel. Cela leur permettait d’engranger un nombre d’élus sans commune mesure avec le pourcentage de voix obtenues.
Ainsi, lors de la deuxième alternance de mars 2012, quelques mois après son accession au pouvoir, lors des législatives du 1er juillet, la méga-coalition Benno Bokk Yakaar, perdait 12 points par rapport à son score aux présidentielles, avec 53,06% mais engrangeait 119 sièges. En avril 2001, le régime libéral était même devenu minoritaire avec 49,6%, des voix, en termes de vote populaire, mais recueillait quand même 89 députés.
Si le pouvoir Pastef et ses alliés veulent consolider leur nouveau pouvoir déjà victime de multiples assauts de la part d’anciens dignitaires du défunt régime de Benno Bokk Yakaar et de leurs auxiliaires, ils ne devraient plus pouvoir compter sur les vieilles recettes du système honni et se trouveraient donc obligés de résoudre des équations politiques très ardues. C’est dire que pour réussir la « transformation systémique », les nouvelles autorités n’y arriveront pas seulement, avec des mesures parcellaires, disparates et des experts technocrates.
Elles sont obligées de miser sur l’aboutissement heureux de la refondation institutionnelle, comme première étape, vers la matérialisation des autres composantes de l’héritage des Assises nationales.
LICENCES DE PECHES : LES MYSTÈRES D’UNE LISTE
La publication récente de la liste des bateaux autorisés à pêcher soulève plusieurs interrogations sur la transparence et l'équité du processus, certains navires étrangers ou entreprises semblant bénéficier d'un traitement de faveur
C’est désormais chose faite. La liste des attributaires de licences de pêche est depuis hier connue. En effet, la nouvelle ministre des Pêches a satisfait à l’exigence de transparence dans la conduite des affaires de l’Etat que prône le nouveau régime. «Conformément aux engagements des plus hautes autorités, je rends publique la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise, à la date du 6 mai 2024. Cet acte répond au principe de transparence dans la gestion des ressources naturelles qui
constituent un patrimoine national», a indiqué Dr Fatou Diouf dans son avis. Elle a cependant précisé que cette liste ne tient pas compte des dossiers qui sont en cours de renouvellement.
Les mystères du Dr Fatou Diouf Ce qui témoigne d’un fait. La publication de la liste s’est faite dans la précipitation. Déjà sous le ministre Alioune Ndoye, 129 bateaux battaient pavillon sénégalais. Et Pape Sagna Mbaye en a attribué au moins une quinzaine. A peine un mois après son installation, la nouvelle ministre a publié une liste de 132 bateaux battant pavillon sénégalais. Ce qui montre, selon des sources dignes de foi, que la liste a été établie à la va-vite, donc bâclée. Autre mystère qui interpelle dans cette liste, c’est la prééminence de certains armements. C’est le cas par exemple de SOPASEN. Cette société
qui appartient à Saër Seck, ancien président de la ligue sénégalaise de Football professionnel et président de l’institut de Football Diambars et à l’homme d’affaire Adama Lam du patronat sénégalais alimente la suspicion dans le milieu de la Pêche. Puisque ces deux plus grands activistes dans le secteur maritime avec leurs partenaires français se sont taillé la part du lion en se retrouvant avec 20 licences dans des zones réservées principalement à la pêche artisanale. Une prééminence qui provoque une rupture d’équité dans l’attribution des licences de pêches.
Autre mystère qui interroge, c’est que des navires qui ne battent plus pavillon sénégalais depuis 4 ans figurent sur la liste. C’est comme les licences des bateaux YI FENG 15 et YI FENG 16. Il faut aussi dire que la liste des attributaires de licence de pêche confirme un rapport de l’Office national de lutte contre
la fraude et la corruption (Ofnac). En effet, dans son rapport de 2021, l’Ofnac révélait que parmi les 131 navires battant pavillon Sénégalais, « figurent des navires avec des noms à consonance chinoise mais appartenant à des sociétés de droit sénégalais, car naturalisés conformément au Code de la Pêche maritime ». Dans la liste publiée par la nouvelle ministre des Pêches, on y voit des noms d’armement à consonance chinois, coréen, espagnol et italien battant pavillon sénégalais alors qu’ils sont des sociétés de droit sénégalais.
Une enquête est en cours sur l’attribution des licences
Selon la liste, au total 19 navires étrangers ont été autorisés jusqu’au 2 mai 2024 à pêcher dans les eaux sénégalaises. Ils sont tous de l’Union européenne dont 11 battants pavillons espagnols et 8 battants pavillons français. Toutefois, précise le ministère des Pêches, sur ces 19 navires étrangers, deux ne sont pas des navires de pêche mais des navires d’appui aux senneurs. La période de validité des licences s’arrête pour la quasi-totalité des navires étrangers, le 17 novembre 2024 excepté le navire battant pavillon français et immatriculé CC 933 961. Dans la liste publiée par le ministère des Pêches, il est indiqué que sa licence court jusqu’au 31 décembre 2024. S’agit-il d’une licence ou d’une autorisation de pêche ?
Au Sénégal, les autorisations de pêche sont accordées pour une période de 6 mois, renouvelables une fois. Alors qu’une fois que la licence est délivrée, elle est renouvelable chaque année. Toujours est-il, selon une source du secteur de la pêche, qu’une enquête est déjà ouverte dans les services du ministère des Pêches sur l’attribution des licences de pêches. Car il y a un décalage entre le nombre déclaré et le nombre existant de pirogues dans les eaux sénégalaises.
LE PATRIMOINE DE CHEIKH BETHIO THIOUNE EN QUESTION
Le lotissement de Médinatou Salam fait par Cheikh Bethio Thioune pour le compte de ses disciples, ses enfants et ses épouses en 2007 est remis en cause avec un litige sur 1500 parcelles. Les disciples du défunt guide religieux sont montés au créneau....
Le lotissement de Médinatou Salam fait par Cheikh Bethio Thioune pour le compte de ses disciples, ses enfants et ses épouses en 2007 est remis en cause avec un litige sur 1500 parcelles. Les disciples du défunt guide religieux sont montés au créneau pour défendre son patrimoine.
Ce sont des thiantacounes furieux, regroupés autour d’un Collectif pour l’émergence de Médinatou Salam qui ont tenu un point de presse le dimanche 5 mai pour dénoncer une remise en cause du lotissement initial fait par leur guide. «En 2007, Médinatou Salam a été loti par Cheikh Bethio Thioune qui avait mis sur pied une commission d’attribution. Le mode d’attribution était le même aussi pour ses enfants, ses épouses que pour ses disciples que nous sommes. Aujourd’hui, c’est ce lotissement initial qui est remis en cause», déplorent Arona Fall et ses condisciples. «En 2020, le maire de Malicounda, Maguette Sène, avait fait un recensement avec les services départementaux. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de régularisation mais plutôt une gestion nébuleuse avec des actes administratifs signés du maire, une superposition inacceptable», ajoutent-ils.
Selon eux, feu Cheikh Béthio Thioune a permis à beaucoup de ses talibés d’avoir un toit en achetant des parcelles pour eux avec ses «adiya» ( argent reçu de ses disciples). «C’est un administrateur civil qui a fait 35 ans de service, un as de l’aménagement territorial que personne ne peut corriger. Il était en avance sur son époque. Il a créé Dianatou Mahwa et Médinatou Salam qui n’étaient rien du tout avant lui», clame M. Fall
Ces thiantacounes, qui dénoncent des «ventes illicites de parcelles, une fraude foncière», disent avoir fait un «blocus» pour barrer la route aux courtiers interdits «de mettre les pieds sur le patrimoine de Cheikh Bethio Thioune». Par ailleurs, le Collectif pour l’émergence de Médinatou Salam déplore le «manque d’infrastructures socioéconomiques de base : poste de santé, eau, éclairage public…
LE COUP D'ESSAIE
Bow et Soringo, des villages de la région de Matam (nord), abritent des projets-tests de culture du blé, dont les résultats, jugés satisfaisants par des ingénieurs agronomes, incitent à développer la culture de cette céréale au Sénégal.
Matam, 6 mai (APS) – Bow et Soringo, des villages de la région de Matam (nord), abritent des projets-tests de culture du blé, dont les résultats, jugés satisfaisants par des ingénieurs agronomes, incitent à développer la culture de cette céréale au Sénégal.
La Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (SAED) déclare vouloir vulgariser la culture du blé dans la région de Matam, à la suite des tests effectués dans ces deux villages du département de Kanel. La SAED juge ‘’satisfaisants’’ les résultats des essais.
Dans son champ, à Bow, un village situé à 30 km de Matam, Aboubakry Bâ a aménagé une superficie d’un hectare et y cultive du blé, une première dans la région de Matam.
Son champ et celui d’un autre du village de Soringo ont été choisis pour la phase-test d’un programme de production de blé, à l’initiative de la SAED.
M. Bâ s’apprête à terminer un travail entamé il y a trois mois. Mais faute de moissonneuse-batteuse, il devra encore patienter. À cause de ce contretemps, des tiges de blé sont encore rangées sur une bâche, pour être décortiquées.
Aboubakry Bâ est l’un des pionniers de la culture du blé au Sénégal.
Une écharpe au tour du coup et un bonnet à rayures sur la tête, Aboubakry Bâ explique que la culture a duré quatre-vingt-dix jours. Il espère que sa récolte va avoisiner cinq tonnes.
‘’Nous avons testé la culture du blé pour la première fois dans la région de Matam, à Bow et à Soringo, sur une superficie de deux hectares. Nous trouvons que c’est bien faisable. Notre ambition est de mettre en place un programme de culture du blé dans la région’’, a dit Moussa Mbodj, un ingénieur de la SAED, lors d’une visite du champ de Bow, dimanche.
Le programme blé de la SAED découle des difficultés économiques causées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, d’où provenait une bonne partie des importations sénégalaises de ladite céréale, selon M. Mbodj.
‘’L’essentiel était de démarrer la production. C’est ce que nous avons fait à une période qui n’était pas appropriée, car le calendrier cultural du blé s’étend de novembre à décembre. C’est en janvier que nous avons commencé la culture, qui a duré quatre-vingt-dix jours, pour un rendement de cinq tonnes’’, explique l’ingénieur de la SAED.
Moussa Mbodj, un ingénieur de la SAED
Malgré le retard, ‘’les résultats ont été […] satisfaisants’’, observe-t-il, estimant que le rendement serait meilleur si le blé avait été cultivé en novembre et décembre.
De l’avis de Moussa Mbodj, il est temps de passer aux étapes suivantes, notamment la commercialisation, la transformation et la sensibilisation des producteurs.
‘’Les producteurs en sont conscients, les terres existent et sont propices à la culture du blé. Il reste à développer les segments de la chaîne, dont la disponibilité des semences’’, signale l’ingénieur.
Les premières récoltes de blé au Sénégal
Moussa Ngom, un conseiller agricole de la SAED, se souvient des doutes qui ont assailli les responsables de cette société nationale chargée d’agriculture, lors du lancement programme-test. Il relève surtout l’insuffisance d’informations relatives au blé, une céréale fortement consommée au Sénégal mais peu connue dans le pays.
‘’Il faut encourager les producteurs à cultiver du blé, la céréale la plus consommée au Sénégal après le riz. Il est important de se lancer dans la culture du blé pour atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays’’, souligne M. Ngom.
Pour la phase-test, la SAED a utilisé une variété égyptienne dénommée Misri 1, qui a permis de produire deux types de blé, le tendre et le dur, avec lesquels on peut faire du pain et de la pâte alimentaire.
UAM, LES ÉTUDIANTS RÉCLAMENT L’ACHÈVEMENT DES TRAVAUX DU CAMPUS SOCIAL
Les étudiants de l’université Amadou Mahtar Mbow (UAM) de Diamniadio, par la voix de leur représentant, Lamara Ba, ont invité le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, à aider à achever les travaux
Les étudiants de l’université Amadou Mahtar Mbow (UAM) de Diamniadio, par la voix de leur représentant, Lamara Ba, ont invité le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, à aider à achever les travaux du campus social et ceux du complexe sportif de l’université.
M. Diouf effectuait lundi une visite de prise de contact à l’UAM, où il a échangé avec le personnel enseignant mais également avec les étudiants. Il a visité les différentes infrastructures et équipements de cette université.
”Nous voulons l’achèvement des travaux en cours du campus social et ceux du complexe sportif de l’université, un accompagnement financier pour équiper le laboratoire de l’université”, a lancé M. Ba.
“Nous avons besoin d’un renforcement de notre service médical pour des soins de santé de qualité. Nous réclamons le remboursement de nos frais médicaux, qui constituent un réel fardeau pour nous”, a poursuivi le représentant des étudiants de l’UAM, devant Abdourahmane Diouf.
Lamara Ba a aussi demandé à la tutelle de renforcer le budget du centre des œuvres universitaires, afin de mieux soutenir les étudiants non boursiers.
“Ces appuis permettront de créer au sein de l’université des conditions de performances et des études de qualité “, a expliqué M. Ba.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Abdourahmane Diouf a demandé à son tour aux étudiants de l’UAM de ”mettre à profit les atouts de leur université pour éviter toute perturbation et se concentrer exclusivement sur leurs études afin de réaliser des performances”.
Il a magnifié ”les bonnes conditions offertes aux étudiants de l’université pour réaliser des performances dans leurs études”.
“On m’avait dit beaucoup de bien de votre université. Quand je suis entré ici j’ai été agréablement surpris. Effectivement, je puis vous assurer que les conditions de travail ici sont meilleures que celles dans certaines universités européennes. Il faut en être très fier”, a-t-il martelé.
Il a rappelé aux étudiants que c’est l’argent du contribuable sénégalais qui a permis la réalisation de cette université.
“La meilleure manière d’exprimer votre reconnaissance, c’est de très bien travailler et de faire des performances”, a lancé le ministre.
LA CORNICHE DE NOUVEAU SOUS LE BÉTON
Le gouvernement cède face aux lobbies du BTP et lève la suspension des chantiers. Sous la pression des cimentiers, entrepreneurs et des milliers d'emplois en jeu, les autorités autorisent de nouveau les travaux, même sur des sites sensibles
Après avoir fait grand bruit, la mesure de suspension des constructions sur plusieurs parties du pays dont la Corniche de Dakar, est en train d’être rapportée en douceur. Certains responsables de chantiers confient avoir obtenu l’autorisation de reprendre leurs chantiers. Loin des bruits et de la fureur. Pour dire que les enjeux sont très importants pour tous.
L’architecte-ingénieur Pierre Goudiaby Atépa avait, le premier, donné l’information le 29 avril 2024, avant même l’annonce officielle. Les pouvoirs publics avaient décidé, à la fin du mois d’avril, de l’arrêt de tous les travaux de construction sur le littoral sénégalais. En dehors de la Corniche de Dakar, lieu emblématique, il y avait aussi des zones aussi importantes situées dans plusieurs lieux de Dakar, mais aussi à l’intérieur du pays, dans des sites aussi sensibles que Bambilor, le Lac Rose ou la Pointe Sarène, en dehors des périmètres de la Dgpu ou de la Sapco.
Si beaucoup de personnes, particulièrement à Dakar, se sont hautement félicitées de cette mesure, un nombre tout aussi important n’a pas manqué de s’en désoler. L’une d’elles étant l’avocat Me Doudou Ndoye, ancien Garde des sceaux, qui a dénié au président de la République l’autorité de prendre de lui-même une telle mesure de suspension, surtout qu’il s’agit, pour la plupart des terrains concernés, de baux emphytéotiques en bonne et du due forme, ou de titres fonciers. Toutes ces lamentations semblaient noyées par les fortes voix de ceux qui encourageaient le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko à ne pas céder et à maintenir la suspension de ces constructions, «sur ces zones non aedificandi» !
Pourtant, il semble que, sans le crier sur les toits, les plus hautes autorités ont entendu les doléances de ceux qui se disent lésés par ces mesures. Ainsi, Le Quotidien a appris que le chef de l’Etat a reçu la semaine dernière, une délégation composée de «cimentiers» et d’entrepreneurs en bâtiment, qui sont allés plaider pour la reprise des chantiers. Les membres de la délégation, qui ont été reçus par la suite par le Premier ministre Sonko, ont fait valoir qu’en dehors du préjudice subi par ceux qui ont emprunté des millions pour faire leurs constructions, il y avait aussi une autre bombe qui se préparait au Port autonome de Dakar, avec des cargaisons de fer à béton commandées, ou de carreaux et autres céramiques, et qui ne pouvaient plus être dédouanées, et qui risquaient bientôt d’encombrer le Pad.
Plus grave encore, la mise en chômage technique de nombreux ouvriers et journaliers qui vivent des travaux effectués au jour le jour sur différents chantiers. Il s’agit de maçons, apprentis, ferrailleurs, carreleurs ou plombiers, qui, pour la plupart, sont payés à la tâche, et donc, dépendent de leur travail au jour le jour. L’un de ces entrepreneurs, qui a accepté de parler au journal Le Quotidien, a confié que pour ses deux chantiers sur la Corniche, il utilisait environ 500 journaliers. Et selon ses estimations, si l’on voulait faire une estimation sur le nombre de chantiers suspendus, on pourrait affirmer que ce sont environ 150 mille personnes dont les familles seraient ainsi plongées dans la précarité du fait de cette mesure.
Raison suffisante pour les autorités de l’Etat ? En tout cas, notre entrepreneur se réjouissait hier de ce que les responsables de l’Etat l’ont appelé pour lui dire qu’il pouvait reprendre ses chantiers après-demain jeudi. La même bonne nouvelle aurait été également communiquée à d’autres acteurs, même s’ils n’ont pas voulu parler à visage découvert.
LES POPULATIONS DE LA LANGUE DE BARBARIE EXPRIMENT LEURS PREOCCUPATIONS...
C’est avec la création du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie que les populations impactées par l’exploitation du gaz à Saint-Louis comptent exprimer leurs préoccupations.
Baye Diagne ( Correspondant permanent à St-Louis) |
Publication 07/05/2024
C’est avec la création du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie que les populations impactées par l’exploitation du gaz à Saint-Louis comptent exprimer leurs préoccupations.
Les membres de cette nouvelle entité ont tenu un point de presse, le samedi 04 mai à la Place Pointe à Pitre de Guet Ndar, pour d’abord présenter leur mouvement mis sur pied et dont l’objectif est de défendre l’intérêt de la communauté de la Langue de Barbarie. « Nous allons discuter des implications de l’exploitation du gaz dans notre localité, mais surtout exprimer nos préoccupations et revendications pour notre communauté. La Langue de Barbarie est riche en ressources naturelles avec comme activité principale la pêche, mais elle est aussi fragile et vulnérable », a d’emblée déclaré Mamadou Moustapha Wade, président du mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie qui ajoute que l’annonce de l’exploitation du gaz a suscité de l’espoir des populations de la Langue de Barbarie, mais aussi elle a installé l’inquiétude parmi plusieurs habitants de la zone.
Même s’ils se disent conscients des avantages, certains que le gaz peut apporter en termes de développement économique et d’opportunités d’emplois, ces jeunes sont très préoccupés par les impacts environnementaux et les conséquences néfastes que pourraient engendrer son exploitation. « La pêche artisanale est menacée, ce qui influe négativement sur le mode de vie de la communauté des pêcheurs. Il y a la pollution de l’eau, de l’air, les risques de catastrophes écologiques tels que : le déversement et l’écoulement du gaz », a listé Mamadou Moustapha Wade. Le mouvement de défense des intérêts de la Langue de Barbarie exige que toutes les activités ayant trait à l’exploitation des ressources naturelles dans la région soient menées de manière durable, en tenant compte de la préservation de l’écosystème et des moyens de subsistances des communautés.
Par rapport à la transparence et à la recevabilité, ces habitants de la Langue de Barbarie réclament une transparence dans tout le circuit de la gestion de l’industrie extractive (gaz et pétrole) y compris dans la négociation des contrats, l’utilisation des revenus générés avec une participation significative des communautés locales dans les prises de décision et dans la gestion des ressources. Les camarades de Mamadou Moustapha Wade exigent également une compensation juste et équitable et des mesures de réhabilitation appropriée pour les dommages causés à l’environnement et aux moyens de subsistance locaux des impactés. Pour eux, il ne s’agit guère d’une quelconque revendication, mais d’une alerte à l’Etat du Sénégal et aux industries gazières et pétrolières pour qu’ils puissent prendre langue avec la communauté afin de prendre en compte leurs préoccupations dans leur responsabilité sociétale d’entreprise. « La Langue de Barbarie est fortement impactée par l’exploitation du gaz à Saint-Louis et nous demandons que les revenus générés soient réinvestis dans les projets de développement communautaire », a- t-il estimé.
Les doléances n’ont pas manqué
Le mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie veulent une amélioration des infrastructures de base de la localité, un accompagnement des secteurs de l’éducation et de la santé. Sur le plan culturel, ils demandent la protection et la promotion du patrimoine culturel de la Langue de Barbarie et de Saint-Louis. Ils appellent également à la mise en place de mesures de sécurité sociale de protection pour les travailleurs de l’industrie gazière. Pour booster la compétence des jeunes et favoriser l’emploi local et l’autonomisation économique, le mouvement pour la défense des intérêts de la Langue de Barbarie veut des programmes de formation pour ces derniers. Dans ce contexte d’exploitation du gaz, les populations impactées réitèrent leur engagement à défendre les intérêts matériels et moraux de la Langue de Barbarie. « Nous resterons vigilants et mobilisés pour garantir que le gaz exploité dans nos côtes puissent profiter réellement à notre peuple et à notre chère région, le tout dans la préservation de l’environnement et du mode de vie des générations futures », a précisé le porte-parole. Ils appellent les responsables à prêter une oreille attentive à la communauté et aux vrais acteurs pour un partenariat et un avenir durable de la Langue de Barbarie.
CES GROS PONTES THIESSOIS FONT LE TONG-TONG DE MBOUR 4
Lors de sa visite surprise dans ce lotissement, le président a directement accusé d'anciens pontes du régime et des hommes d'affaires proches du pouvoir de s'être octroyés des centaines de parcelles de manière indue. Le mal serait plus profond que prévu
Lors de sa visite inopinée au lotissement polémique de Mbour4, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a directement indexé des « gros pontes de l’ancien régime et des hommes d’affaires qui lui sont proches, qui se sont partagé les terres ». Selon le chef de l’Etat, qui a détaillé, à l’occasion, le scandale entouré d’une grande opacité, avec des «forfaitures, de graves distorsions à l’égalité et à l’équité entre les citoyens», « Certains se sont retrouvés avec 3, 5, 10, 30, 50 ha, il y a même un qui a reçu 200 ha, pour la simple raison de sa proximité avec ce pouvoir. Un autre, qui sait que c’est à lui que je parle, a eu 40 parcelles à lui seul ».
Au regard de la situation décrite devant le président de la République, le mal serait beaucoup plus profond qu’on l’aurait cru. Puisque des pontes de l’ancien régime, des responsables politiques, surtout de la mouvance présidentielle, se sont retrouvés avec des centaines de parcelles, entre 180 et 585 chacun. À Thiès, en particulier, des noms auraient même été cités. Seraient-ils ministres, députés, hautes autorités administratives et/ou judiciaires, leaders de parti politiques, entre autres ? A en croire l’expert en communication et relations publiques, Ousseynou Masserigne Gueye : « Des hommes du pouvoir sortant sont indexés de s’être octroyés, à titre indu, des terrains sur le site de Mbour 4 et de Thiès Ville Neuve comme un gâteau d’anniversaire avec une boulimie foncière qui démontre leur cupidité et leur soif de s’enrichir sur le dos du contribuable sénégalais ». Aussi d’indiquer que « plusieurs dignitaires du régime sortant notamment des présidents d’institutions, des ministres, des directeurs généraux, des députés, des PCA, des guides religieux entre autres sont cités parmi les grands bénéficiaires car disposant de quotas de parcelles injustifiables »
Comment un citoyen Thiessois, qui n’a rien fait d’exceptionnel, peut se faire octroyer 13 ha, pendant que la ville n’a été créditée que de 3 ha soit 120 parcelles, à distribuer à ses citoyens. Et comment cette personne puisse se sentir à l’aise, au point même de demander à ses concitoyens leurs suffrages, pour présider aux destinées de la ville », s’est interrogé sur un ton ferme, le Président de la République. Pour lui, le projet concerne près de 3.000 ha et de ce point de vue, beaucoup de Thiessois ayant des problèmes d’accès au logement, pouvaient bel et bien y trouver leur compte. « Mais des hommes politiques de l’ancien régime se sont partagé le lotissement dont certains se sont retrouvés avec 30 ha, voire 50 et 200 ha » s’est-il désolé.
Le Président de la République a réaffirmé sa ferme volonté de mettre fin à toutes ces forfaitures, d’où la première décision conservatoire de suspendre toutes les opérations sur les terrains de Mbour 4 et sur tous les terrains présentant des situations similaires.
Certains auraient dû restituer ce qu’ils ont indûment reçu avant même la mesure
Il est évident que le lotissement de Mbour 4 est un projet à contentieux, qui a fait l’objet de beaucoup de polémiques, de beaucoup de réclamations et jusqu’ici, il n’y a en réalité aucune décision claire », a remarqué le candidat recalé à la dernière présidentielle de mars 2024, Charles Emile Ciss. De ce point de vue, dit-il, « la mesure de suspension prise par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui est une très bonne chose, permettra d’apaiser les tensions mais aussi de pouvoir reprendre éventuellement le processus et clarifier l’historique du découpage foncier ».
Le Coordonnateur régional de Thiès de la coalition Diomaye Président trouve que « ces histoires d’accaparement de terres sont indignes du Sénégal et elles risquent de frustrer des milliers de citoyens, raison pour laquelle, il était temps que les bonnes mesures soient prises ». Et d’indiquer qu’il appartiendra aux services compétents, sur les instructions du président de la République et du gouvernement, de voir « comment reprendre éventuellement ce processus, si reprise il y aura ». Il pense que « la première mesure, c’était d’abord d’arrêter car, quand un projet est polémique, avec beaucoup de tensions, marquées par des divisions, des soupçons de spoliation, de corruption, il faut arrêter et l’auditer de fond en comble. Ce qui permettra d’assainir le dossier, d’expliquer le processus, de faire ressortir les tares et voir qui a droit à quoi et qui n’y a pas droit, etc. ».
« Tout responsable public, qu’il soit de l’ancien ou du nouveau régime ne doit bénéficier d’assiette foncière, de par sa position. Il faut prêcher par l’exemple et les bénéficiaires, dans ce cas, ne devraient même pas attendre que le président de la République prenne des mesures. Ils doivent restituer ce qui a été pris indûment », indique Charles Emile Ciss. Qui ne manque pas d’inviter le président de la République à « inciter les responsables publics à arrêter de spolier, de s’approprier des hectares de manière indue ». Il salue la dynamique enclenchée avec ces mesures prises par le Président Faye et souhaiterait qu’ « on aille jusqu’au bout, pour rétablir la confiance entre les usagers et l’administration », indiquant, dans ce cadre, qu’« il urge désormais de faire en sorte que toute mairie impliquée dans une spoliation foncière soit mise sous délégation spéciale ».
D’après l’ancien Directeur de la Solde, « les mesures prises ces dernières temps sont bien incorporées dans le projet Diomaye Président. Et la suspension du lotissement de Mbour 4, entre dans le cadre de la bonne gouvernance et du rétablissement de la confiance entre les usagers et l’administration ». Selon lui, « de telles mesures permettent également de sécuriser les assiettes foncières, étant entendu que tout le monde sait dans quelles conditions se font les attributions, lesquelles ne sont généralement pas claires et ne permettent pas aux citoyens de savoir ce qui construit dans une zone déterminée ».
LA PALESTINE ET LE SILENCE GÊNANT DES UNIVERSITÉS SÉNÉGALAISES
A l’heure où des jeunesses européennes, américaines et asiatiques agissent pour la paix en Palestine/Israel, qu’exigent les étudiants sénégalais si prompts à envahir la rue et les ondes pour diverses causes ?
Il ne faut jamais cesser de condamner l’attaque du 7 octobre et les prises d’otages de civils israéliens perpétrées par le Hamas. Mais la riposte israélienne, son ampleur, son absence totale de discernement, les crimes perpétrés par l’une des plus puissantes armées au monde sur des civils dont une majorité d’enfants, sont indignes de toute forme d’humanité.
En sept mois, plus de 30 000 Palestiniens sont tués, la bande de Gaza rasée pour ne plus y permettre une possibilité de vie. La déshumanisation d’un peuple et la volonté de son effacement doivent faire réagir tous ceux qui croient encore en l’humanité.
Le gouvernement d’extrême-droite israélien, après avoir reçu un soutien inconditionnel de ses alliés traditionnels occidentaux, voit son image compromise et son isolement moral progressivement s’installer vu l’ampleur des crimes.
Les opinions publiques dans le monde face à la riposte massive et disproportionnée ont exprimé leur vive émotion face à ce que la Cour internationale de justice a qualifié de risque plausible de génocide. Nous sommes au 21e siècle, et cette barbarie qui s’installe devant les yeux du monde impuissant est intolérable.
Les jeunesses occidentales partout lèvent la voix pour dénoncer les crimes de guerre voire contre l’humanité commis par Benjamin Netanyahou et son gouvernement composé de suprémacistes juifs, ouvertement racistes, qui ont plusieurs fois appelé au nettoyage ethnique des Palestiniens.
Les universités américaines sont au cœur d’un tourbillon, avec des étudiants acquis à la cause palestinienne, qui appellent depuis des mois au cessez-le-feu malgré l’inertie d’un gouvernement Biden dont le soutien vis-à-vis d’Israël est absolu. Surtout que si cette guerre se poursuit, c’est aussi grâce au soutien de Washington, en fonds et en armes au gouvernement israélien. Face au caractère massif des protestations, vite les accusations d’antisémitisme ont émergé pour delégitimer une parole qui n’est pas hémiplégique et qui dit que les Palestiniens existent et ne doivent pas voir leur dignité d’exister bafouée.
En France également la polémique est vive. Les étudiants de Science-Po Paris manifestent pour l’arrêt des massacres à Gaza. Plusieurs conférences sont organisées dans les locaux de la prestigieuse institution et dans de nombreuses autres universités pour dénoncer l’ampleur des crimes de Netanyahou contre les civils palestiniens. Des troubles ont même été notés rue Saint Guillaume, générant un débat médiatique public national entre deux lignes distinctes. Tantôt accusés de soutenir le Hamas, tantôt faisant l’objet d’accusations d’antisémitisme, des jeunes étudiants prennent leur responsabilité pour élever la voix face à ce qui est devenu insupportable pour toute conscience un tant soit peu juste.
Dans notre pays, nous avons une tradition historique et diplomatique, depuis ininterrompue, de soutenir la cause palestinienne. Depuis Senghor, nous avons porté à l’Onu une voix exigeante sur la crise au ProcheOrient. Je me souviens, encore ces dernières années, de la hargne et de la redoutable efficacité, toujours avec une infinie délicatesse, des ambassadeurs Paul Badji, Fodé Seck et Cheikh Niang, qui ferraillaient aux Nations unies pour une paix et une solution à deux Etats.
A côté de l’Etat, que font les universités ? A l’heure où des jeunesses européennes, américaines et asiatiques agissent pour la paix en Palestine/Israël, qu’exigent les étudiants sénégalais si prompts à envahir la rue et les ondes pour diverses causes ?
Historiquement, l’Ucad a été un haut lieu de soutien au Peuple palestinien comme il l’a été pour le combat contre l’Apartheid. Notre pays a toujours été au cœur des convulsions du monde au nom de nos valeurs de paix, de tolérance et d’humanisme. Mais ces valeurs s’effritent et, outre la médiocrité qui a gagné les espaces de pensée, s’est installé un désintérêt vis-à-vis des grands principes universalistes. Nos universités fécondent de plus en plus des étudiants et des enseignants plus soucieux de la petite querelle politicienne locale, pour laquelle ils peuvent incendier un antre du savoir ou signer d’innombrables pétitions souvent sans intérêt autre que défendre des fascistes. Ils sont aussi désormais de plus en plus, dans la défense d’idées conservatrices et rétrogrades au lieu d’être des producteurs de nouveaux imaginaires progressistes conformes au sens de l’histoire.
Je suis surpris du mutisme de certains parmi nos illustres universitaires et penseurs sur un crime de cette ampleur et de cette gravité qui touche à ce que l’humanité a de plus essentiel, eux qui se disent pourtant parangons de la vertu et des grandes valeurs, et qui au nom de ces valeurs ont perturbé notre quiétude avec leurs tribunes massivement signées pour défendre une orientation politique rance animée par des gens à la moralité républicaine plus que douteuse.
Au regard du contexte international qui voit un chantage sur l’antisémitisme effectué sur de nombreuses voix critiques sur la politique israélienne, il est possible de comprendre le silence de nos intellectuels qui enseignent dans les établissements américains et européens.
S’ils soutiennent l’Etat hébreu, ils vont subir les assauts de nos compatriotes qui les taxeraient tout de suite de suppôts de «l’occident islamophobe». Et, à l’inverse, s’ils prennent publiquement position en faveur des droits légitimes du Peuple palestinien, leur faciès, leur origine voire leur foi religieuse seront instrumentalisés pour les harceler, jeter l’opprobre sur eux et peut-être exiger leur excommunication. Et ce sera leur mort sociale dans le champ intellectuel occidental avec ses conférences, ses rencontres et autres colloques.
En revanche, au moins depuis les amphithéâtres et les campus des facultés de notre pays, où ils ne peuvent pas brandir l’argument du risque de procès d’intention et de délit de faciès, les étudiants, les universitaires, la Société civile rentière de toutes les causes devraient davantage prendre position pour le Peuple palestinien. Pour la paix, pour deux Etats côte à côte dans des frontières sûres et reconnues, au nom du Droit international mais surtout au nom de la simple humanité.