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26 avril 2025
Société
LE HADJ, L'AUTRE PÉTROLE DES SAOUD
Pour recevoir un nombre toujours plus important de visiteurs à La Mecque, les dirigeants wahhabites n’hésitent pas à transformer la ville sainte en chantier permanent, quitte à la défigurer
Le Monde Diplomatique |
Mohamed Larbi Bouguerra |
Publication 05/04/2021
Le pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l’islam, garantit une manne perpétuelle aux autorités saoudiennes. Pour recevoir un nombre toujours plus important de visiteurs, les dirigeants wahhabites n’hésitent pas à transformer la ville sainte en chantier permanent, quitte à la défigurer. L’ambition d’accueillir toujours plus de pèlerins pose de graves problèmes de sécurité et de santé.
Premier exportateur mondial de pétrole (plus de dix millions de barils par jour), le royaume d’Arabie saoudite est aussi le berceau et le centre névralgique de l’islam. Unique État qui siège aux Nations unies en portant le nom d’une famille (1), il s’attribue l’exclusivité de la chahada, la profession de foi musulmane, qu’il fait figurer sur son propre drapeau pour bien signifier au 1,8 milliard de fidèles recensés à travers le monde que ses souverains sont les « serviteurs des lieux saints ». La Mecque, où naquit le prophète Muhammad (Mahomet) — qibla (direction) des cinq prières quotidiennes — et Médine, où il repose, demeurent du ressort exclusif du monarque.
Les moyens financiers colossaux tirés de la manne pétrolière confortent le leadership religieux du royaume sur l’oumma (communauté des croyants), mais la monarchie sait qu’elle doit veiller à préserver sa légitimité de gardienne des lieux saints. D’où ses énormes efforts pour assurer le bon déroulement et la sécurité des pèlerinages qui ont lieu sur son sol. Le défi logistique, sanitaire et sécuritaire est de taille. Deux à trois millions de pèlerins effectuent chaque année le hadj (ou hajj), qui constitue le cinquième et dernier pilier de l’islam. Obligatoire une fois dans la vie pour tout musulman en bonne santé et qui en a les moyens, il s’effectue chaque année en cinq jours au minimum durant le mois de dhou al-hijja, dernier du calendrier hégirien (lunaire). Il constitue l’apothéose de la vie du croyant et le lave de tous ses péchés. C’est aussi un moment de retrouvailles des musulmans du monde entier, un facteur d’unité et d’échanges.
En moyenne, le hadj rapporte au royaume entre 10 et 15 milliards de dollars par an (2). À cette manne, il faut rajouter 4 à 5 milliards de dollars apportés par les huit millions de pèlerins accomplissant la omra, un pèlerinage, non obligatoire, à La Mecque qui peut s’effectuer à n’importe quelle date de l’année (en dehors du hadj) et qui atteint un pic pendant le ramadan. Selon la chambre de commerce et d’industrie de La Mecque, 25 % à 30 % des revenus du secteur privé des deux villes saintes dépendent du pèlerinage. Au total, les revenus cumulés du hadj et de la omra constituent le deuxième poste de recettes de l’État saoudien après les ventes d’hydrocarbures. En 2018, Riyad prévoyait que ces deux pèlerinages lui rapporteraient 150 milliards de dollars de revenus au cours des cinq prochaines années. Et le royaume veut plus. Selon les experts ayant rédigé « Vision 2030 », le plan de diversification économique du royaume concocté sous l’égide du prince héritier Mohammed Ben Salman, trente millions de personnes devraient effectuer chaque année la omra d’ici à dix ans. Selon ce document, « le tourisme religieux est une option durable pour l’Arabie saoudite » à l’heure où le pays semble avoir perdu les moyens d’être l’unique stabilisateur des prix du brut (3).
La lutte traditionnelle, avec ou sans frappe, est une discipline extrêmement populaire dans le pays. C’est aussi devenu un important enjeu économique. Entretien avec l'une de ses grandes figures, « Manga 2 »
« Manga 2 », de son vrai nom Hyacinthe Ndiaye, est une figure de la lutte sénégalaise. Ancien champion, il a reçu le prestigieux titre de « roi des Arènes » en 1984. Il est aujourd’hui vice-président du CNG, le comité national de gestion de la lutte, chargé de la lutte traditionnelle sans frappe.
Au Sénégal, se tenait un combat entre deux stars de la lutte dimanche 4 avril : « Lac 2 » et « Eumeu Sène ». Un rendez-vous très attendu et très suivi qui marque la récente reprise de la saison de ce sport national, après une année blanche, à cause de la crise sanitaire. La lutte traditionnelle, avec ou sans frappe, est une discipline extrêmement populaire dans le pays. C’est aussi devenu un important enjeu économique. Entretien avec l'une de ses grandes figures, « Manga 2 ».
RFI : Étiez-vous impatient de cette récente reprise des combats de lutte au Sénégal ?
Manga 2 : J’étais très impatient de cette reprise, parce qu’ici la lutte c’est le sport national, et à cause de la maladie, le Covid-19, nous avons passé un an sans compétition, c’était très difficile. Les jeunes lutteurs avaient tellement envie d’y retourner, et les amateurs avaient besoin de revoir de galas de lutte…. On a repris avec la lutte traditionnelle, et le succès a été total, les stades étaient archi-combles, on ne pouvait plus y mettre un pied ! Donc c’est satisfaisant. Parce qu’ici au Sénégal, la lutte est un facteur de développement. Dans les tournois, il peut y avoir plus d’une centaine de lutteurs, et finale, ils peuvent gagner de l’argent, en faire autre chose, faire vivre d’autres gens... Dans « la lutte avec frappe » les mises peuvent même monter jusqu’au 100 millions de francs CFA [plus de 150 000 euros, NDLR] pour une seul lutteur.
C’est donc un véritable enjeu économique ?
Oui, les gros cachets reviennent aux plus renommés, comme Mod’Lô, Balla Gaye 2, Gris Bordeaux, Lac 2… Mais devenir un champion de l’arène, ce n’est pas facile.
Comment ces surnoms sont-ils choisis ?
Mon nom a été choisi par les vieux du village. À mon époque, il y avait déjà un « Manga » qui était champion. Quand j’ai commencé, ils ont décidé de changer mon nom. Ils m’ont dit à présent tu vas t’appeler « Manga 2 » ! Ils ont fait des sacrifices pour me donner ce nom. Pour Balla Gaye 2, c’est une référence à Balla Gaye 1, qui était son entraîneur. Chacun a sa manière de choisir son super-nom à la lutte.
Le discours devant la nation de Macky Sall a manqué d’envergure, selon l’opposition sénégalaise, qui s’attendait à des annonces plus fortes. Rien non plus sur la crise politique qui a secoué le pays suite à l’affaire judiciaire impliquant Ousmane Sonko
Dans un discours à la nation prononcé la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal, le 4 avril, le président Macky Sall a déroulé son plan de route pour les jeunes. Parmi les promesses : 450 milliards de francs CFA sur trois ans pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes et l’allocation de 80 milliards de francs CFA pour inciter au recrutement de 65 000 jeunes.
Dans le quartier Médina, où quelques traces des manifestations de début mars sont encore visibles, il y a Oumar Ndiaye, étudiant. Il était descendu dans la rue. Aujourd’hui dépité, il n’a pas suivi le discours de Macky Sall. « Les politiciens font des discours répétitifs. Et puis ces temps-ci les jeunes en ont marre d'entendre ce genre de discours-là. Ce sont toujours des promesses. On ne voit pas de nos propres yeux ces financements... », reproche-t-il.
Le Sénégal ne déplore aucun nouveau décès lié au Covid-19 au cours des dernières 24 heures. Le ministère de la Santé indique également qu’aucun cas importé n’a été rapporté dans les différentes portes d’entrée du pays
Dakar, 5 avr (APS) - Soixante-neuf des 1.421 tests réalisés dimanche au Sénégal se sont avérés positifs au nouveau coronavirus, indique le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans son bulletin épidémiologique quotidien de ce lundi.
Le taux de positivité s’élève à 4,86 %, relève le ministère, qui avait rapporté 71 nouvelles infections la veille.
Il indique que sur les 69 nouvelles contaminations détectées, 29 sont des contacts suivis et 40 des cas issus de la transmission communautaire.
Le bulletin épidémiologique fait état de 83 patients testés négatifs et déclarés guéris, contre 70 la veille.
Vingt-huit cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Le Sénégal ne déplore aucun nouveau décès lié au Covid-19 au cours des dernières 24 heures. Le ministère de la Santé indique également qu’aucun cas importé n’a été rapporté dans les différentes portes d’entrée du pays.
Depuis l’arrivée du coronavirus sur son territoire, le Sénégal recense 39.093 cas positifs, dont 37.767 guéris, 1.063 décès et 262 encore sous traitement.
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PATRICE TALON BRIGUE UN SECOND MANDAT
Les Béninois sont appelés aux urnes le 11 avril pour élire leur prochain président.
Les Béninois sont appelés aux urnes le 11 avril pour élire leur prochain président. L’opposition dénonce un scrutin verrouillé et taillé sur mesure pour satisfaire aux ambitions du président sortant, car plusieurs opposants majeurs ont été écartés de la course. Patrice Talon est candidat à sa propre succession, revenant sur sa parole de ne pas briguer de deuxième mandat, lui qui avait promis de se contenter d’un seul.
LA TRISTE VICTOIRE DE LAC DE GUIERS
Les deux lutteurs du soir ont livré une terne prestation, au désespoir d’un public pressés de renouer avec le spectacle après des mois de restrictions liées au Covid. L'enjeu du combat l’a emporté sur toute autre considération
Lac de Guiers 2 a été donné vainqueur du combat l’opposant dimanche à Eumeu Sène, une opportunité dont comptaient profiter les deux lutteurs pour relancer leur carrière dans les arènes sénégalaises.
Les deux lutteurs, plus tout fait jeunes, ont livré une triste prestation au désespoir d’un public pressés de renouer avec le spectacle après des mois de restrictions liées au Covid-19.
C’est dire que l’enjeu du combat l’avait finalement emporté sur toute autre considération.
A partir des années 2000, Lac de Guiers 2 comme Eumeu Sène avaient été des animateurs remarqués des arènes sénégalaises dont ils étaient devenus des références certaines jusqu’à leurs derniers résultats pour le moins mitigés sinon décevants.
Le combat les opposant était pour l’un ou l’autre l’occasion de redorer son blason et de se rassurer après les nuls et défaites enchaînées par les deux lutteurs ces dernières années au risque d’inquiéter jusque dans leur camp.
Ils étaient visiblement loin du compte au regard de leur combat peu enthousiaste, sans rythme ni génie ni surprise, une prestation pleine de calculs au terme de laquelle la peur de perdre a primé sur l’audace de forcer le destin ou d’étonner les plus pessimistes convaincus d’un scénario écrit d’avance.
Au final, Lac de Guiers a été déclaré vainqueur presque sur tapis vert en raison d’un nombre moins important d’avertissements -, trois contre quatre pour son adversaire -, symbole d’une victoire sans saveur qui n’envoie surtout aucun message laissant penser à un retour en force.
Un tout autre message peut tout de même être décodé par les adversaires dans une arène qui va aller en se renouvelant de plus en plus. Le message selon lequel les deux lutteurs peuvent avoir définitivement perdu de leur superbe en même temps que leurs réflexes.
LA PLACE BAYA NDAR SERA LIVRÉE EN JUIN
Selon le maire de Saint-Louis, les retards enregistrés dans l’exécution de ce chantier s’expliquent par "des problèmes d’approvisionnement avec la grève des transporteurs mais aussi des contraintes liées à la maladie de la Covid-19
Le chantier de place "Baya Ndar" sera livré en juin prochain, à la fin des travaux de réhabilitation destinés à faire de l’ex-Place Faidherbe un espace convivial pour piétons, a annoncé le maire de Saint-Louis Mansour Faye.
"Ce qui est important, c’est qu’aujourd’hui, nous avons une visibilité par rapport à la date de livraison de ce chantier", a dit à des journalistes, samedi, à l’issue de ce chantier.
Selon le maire de Saint-Louis, les retards enregistrés dans l’exécution de ce chantier s’expliquent par "des problèmes d’approvisionnement avec la grève des transporteurs mais aussi des contraintes liées à la maladie de la Covid-19".
L’essentiel étant que "rapidement cette place soit rendue aux populations qui sont pressées d’en en avoir possession".
La réhabilitation de la place ’’Baya Ndar’’ s’inscrit dans un programme de développement touristique (PDT) de Saint-Louis financé par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 16 milliards de francs CFA, a dit Mansour Faye, par ailleurs ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
Il a signalé que l’AFD a accepté que l’immeuble Rognât Sud soit intégré aux travaux prévus dans le cadre de ce programme dont l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) assure la maitrise d’ouvrage déléguée des projets.
Le maire de Saint-Louis précise qu’à ce titre, l’APIX va bientôt "présenter les résultats", ajoutant que "cet immeuble majestueux aura une bibliothèque et un espace dédié aux acteurs cultures".
Mansour Faye indique par ailleurs que la mairie de Saint-Louis, par le biais du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN), envisage de dérouler un programme d’aménagement d’espaces publics.
Des actions dont le but est de donner à l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF) un statut international de ville carrefour et pôle touristique, a-t-il dit.
LE COVID AMOINDRIT L’ÉCLAT DE PÂQUES
Pâques 2021 correspondant avec l’anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, les responsables de l’église ont renouvelé leur appel à l’unité, à la concorde et à la cohésion nationale
La communauté chrétienne du Sénégal, à l’instar de celle des autres pays à travers le monde, a célébré Pâques qui constitue, avec Noël, la fête la plus importante du calendrier chrétien.
La fête de Pâques correspond à la résurrection du Christ, trois jours après sa mort. Elle s’échelonne sur une semaine complète, en lei avec le Carême chrétien, qui débute 40 jours avant Pâques.
Le dimanche de Pâques est traditionnellement le moment le plus important de l’année pour les catholiques et est jour férié dans la plupart des pays.
Des messes ont été dites à Dakar et dans les régions, les chrétiens sénégalais renouant avec une ferveur religieuse d’autant plus intense que le Covid-19 a entravé depuis plus d’un an le déroulement correct de tout culte.
Les fidèles ont donc retrouvé avec joie les lieux de prière mais dans le respect strict des mesures barrières, pour que la lutte contre la maladie à coronavirus ne soit ni oubliée ni négligée.
Pâques 2021 correspondant avec l’anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, les responsables de l’église ont renouvelé leur appel à l’unité, à la concorde et à la cohésion nationale.
Un appel à lier aux derniers évènements tragiques enregistrés au Sénégal et marqués par la mort de treize personnes tuées dans les violences nées de l’arrestation, début mars, de l’opposant Ousmane Sonko.
Le leader de PASTEF/Les Patriotes, qui a été par la suite placé sous contrôle judiciaire, est accusé de "viols répétés" et de "menaces de mort", par une employée d’un salon de beauté et massage dakarois.
La mise en liberté de M. Sonko après quatre jours de garde à vue pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non-autorisée a été précédée de scènes d’émeutes et de pillages à Dakar et dans d’autres localités du Sénégal.
Des évènements qui ont surpris la plupart des observateurs, tellement la réputation du Sénégal comme terre de tolérance et de stabilité avait été faite.
Aussi le clergé a-t-il appelé à la retenue, à la paix et au retour du Sénégal à ses valeurs de dialogue pour que le pays puisse préserver les valeurs qui ont jusque-là fait sa force, autant d’atouts qui font que le pays est admiré à travers le monde.
Un acquis directement lié à cette situation tient à la bonne entente entre musulmans de chrétiens, cultivée à travers le concept de dialogue islamo-chrétien, lequel transparait dans le partage du repas de Pâques avec les musulmans.
Une tradition qui semble avoir perdu de son éclat en raison de la crise sanitaire ponctuée de difficultés économiques et qui a imposé de nombreuses restrictions et dénaturé les retrouvailles fraternelles.
par Philippe D'Almaeida
ALIOU CISSÉ SUR LA SELLETTE
Six ans sans rien gagner ? C’est beaucoup. Mais il se susurre aussi que la colère des gradins sénégalais contre Cissé ne serait pas exclusivement imputable à ses résultats, mais aussi au crime de ses accointances supposées avec le pouvoir de Macky
Apparemment, son 3-5-2 ne lui aura pas réussi, déclenchant contre lui l’ire de la presse sénégalaise, unanime pour le coup, à voir en lui le coach ‘’nul’’ qui n’a pas vocation à mener le Sénégal à la victoire en Coupe d’Afrique des nations. La volée de bois verts que le coach de l’équipe nationale de football aura reçue, est assez illustrative du climat conflictuel qui est celui de tout le pays et qui désigne en victime expiatoire l’auteur de toute erreur ou de toute faille.
Pour le coup, Aliou Cissé aura servi de dérivatif aux colères enfouies qui n’ont pas trouvé dans les fureurs de février la catharsis dont elles avaient besoin pour poursuivre leur acclimatation à l’ordinaire quotidienneté de la cité.
Le 0-0 face au Congo avait déjà braqué les amateurs du ballon rond et les acteurs d’une presse survoltée qui, du coup, semblaient découvrir les rastas de cet Aliou, naguère adulé. La mémoire des peuples désacralise ce que leur conscience sacralise. Parce que toute mémoire est oublieuse. Heureusement !
N’eût été donc la salvatrice sortie de Cheikhou Kouyaté aux ultimes instants de ce match morose contre l’ex-Swaziland, les garçons d’Aliou Cissé auraient perdu la partie contre une équipe qui n’avait visiblement rien à perdre. Inadmissible pour les fervents du ballon rond qui constituent au Sénégal une église à part entière : celle de la fidélité à un dieu visible dans sa forme sphérique, inégalable dans les bonheurs qu’il procure… le temps d’un match.
Sous contrat jusqu’en 2022, Alioune Cissé n’a théoriquement rien à craindre quant à son maintien aux commandes de la sélection sénégalaise. Mais dans la pratique, les choses peuvent en être tout autrement : le mécontentement du monde footballistique est tel qu’il est inimaginable qu’Aliou Cissé ne se sente pas dans l’inconfort de ces antichambres détestables qui donnent sur la sortie.
Son 3-5-2 aura accouché d’une animation offensive pauvre, comme si le coach ne désirait que se préserver de possibles buts dans la défensive, et accessoirement, envoyer ses attaquants célèbres au charbon de l’intervalle à l’intérieur duquel la victoire resterait possible. Sans en être vraiment convaincu…
Cette stratégie empreinte de défiance par rapport à soi n’était, à l’évidence pas de nature à engranger les succès escomptés. Et l’on est d’autant plus surpris que ce 3-5-2 n’était pas le plan de jeu habituel du coach sénégalais. On aurait tort de le juger sur ses choix ; on aurait tort de désigner à la vindicte populaire un coach jadis salué.
Mais le monde du football est aussi impitoyable que tous les mondes qui charrient les rêves humains ou les échecs qu’ils subliment. Celui du Sénégal est d’autant plus atypique qu’il cristallise tous les amalgames : les échecs, les colères, les frustrations individuelles ou collectives d’une nation désireuse de s’accrocher absolument à un rêve, à une image, à un idéal, pour se donner des raisons d’espérer, plongée qu’elle est dans l’océan de désespérance qui ressemble tragiquement à celui dans lequel se perd des centaines de vies chaque année, en tentant de rejoindre un Occident de plus en plus hermétique.
Dans ces moments bousculés que vivent les Sénégalais, Aliou avait comme le devoir de les faire rêver ; il sera passé à côté et les scrutateurs de son action ne lui auront pas fait la concession de cette marge d’erreur qui est consentie à tout être fait de chair et de sang. Mauvais timing de l’échec.
Six ans sans rien gagner ? C’est beaucoup, en effet. Mais il se susurre aussi que la colère des gradins sénégalais contre Cissé ne serait pas exclusivement imputable à ses résultats, mais aussi au crime de ses accointances supposées avec le pouvoir de Macky Sall dont il aurait les faveurs et le soutien.
Il ne fait pas bon, en ces temps troublés et confus, de flairer bon le ‘’mackysme’’ ; c’est un peu se faire hara-kiri et de s’exposer aux passions extrêmes que soulève l’irrationnel qui est un peu l’air du temps politique de ces dernières semaines. Il serait juste à regretter qu’elles envahissent aussi le champ ludique dans leur manifestation haineuse.
LA FÊTE DE L'INDÉPENDANCE DANS LA SOBRIÉTÉ
Le chef de l’Etat Macky Sall a présidé dimanche une cérémonie de levée des couleurs marquant la commémoration du 61e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale
Le chef de l’Etat Macky Sall a présidé dimanche une cérémonie de levée des couleurs marquant la commémoration du 61e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
Cette cérémonie solennelle s’est déroulée "dans la sobriété’’, au palais de la République, en présence notamment des présidents d’institutions constitutionnelles.
Comme l’année dernière, l’esplanade du palais de la République a abrité cette cérémonie.
A son arrivée sur les lieux peu avant 10 heures, le président de la République a passé en revue un détachement de la garde présidentielle et salué le drapeau national, au rythme de la musique de la Gendarmerie nationale.
Le chef de l’Etat a reçu ensuite les honneurs de l’escadron spécial de la garde présidentielle, avant d’assister à la levée des couleurs.
Outre les présidents d’institutions constitutionnelles, étaient également présents, des membres du gouvernement et plusieurs autorités publiques.
Il s’agit du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, de la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales Aminata Mbengue Ndiaye, du président du Conseil économique social et environnemental Idrissa Seck,
Il y avait aussi le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, le chef d’état-major des armées le général Cheikh Wade, le Haut commandant de la Gendarmerie le général Jean Baptiste Tine.
Le thème de la fête nationale de cette année porte sur "Forces de défense et de sécurité et protection des frontières".