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26 avril 2025
Société
LES VILLAGES DE DAFIA, BISSASSOU, TANKANTO ET SIKOUR DONNENT DE LA VOIX
Les populations des villages de l’extrême sud-est de la commune de Simbandi Brassou situé à moins d’un kilomètre de la frontière avec la Guinée Bissau manquent presque de tout et peinent à supporter cette précarité vécue au quotidien.
Face à une situation de pauvreté ambiante et grandissante vécue au quotidien, les populations des villages de Dafia, Sikour, Tankanto Escale, Bissassou établies en zone de frontière avec la Guinée Bissau n’en peuvent plus de se débattre dans la galère. A cet état de fait s’ajoute l’insécurité consécutive au conflit armé en Casamance qui les a rendues plus vulnérables. Samedi 3 avril, ils ont fait face à la presse pour crier et décrier à la face du monde ce qu’ils qualifient d’injustice et réclamer leur « sénégalité » à égale dignité.
Les populations des villages de l’extrême sud-est de la commune de Simbandi Brassou situé à moins d’un kilomètre de la frontière avec la Guinée Bissau manquent presque de tout et peinent à supporter cette précarité vécue au quotidien. L’épine dorsale du mal est l’inexistence de route praticable. Cela, ils l’ont fait savoir samedi, à Dafia, lors d’un point de presse. « Notre principal problème, c’est l’absence de route. Depuis 1960, nous souffrons de ce problème avec des promesses sans lendemain. Ces sillons que vous voyez comme çà ne sont ni une route ni une piste de production. Cet état de fait a même freiné le développement de ce terroir. Notre économie rurale est à genoux. Les produits de cru pourrissent en zone de production comme les mangues, les oranges, l’anacarde et autres. En retour aussi, nous ne pouvons faire entrer des denrées car les automobilistes refusent de venir jusqu’ici », a déclaré Séckou Maréna l’un des porte-parole des populations.
L’absence du courant électrique exacerbe le vol de bétail dans cette zone de frontière ajoute Mouskéba Dabo une dame manifestement très engagée pour la cause de son terroir : « l’absence de l’électricité nous cause beaucoup de préjudice notamment le vol de bétail qui est trop préoccupant ici. Pour recharger nos téléphones portables, il faut aller à Tanaff ou ailleurs. La nuit, c’est l’insécurité ambiante et nos enfants ont du mal à réviser leurs leçons. A la limite, c’est même de l’injustice sociale face au privilège accordé à d’autres Sénégalais vivant ailleurs. Ou alors ne sommes-nous pas des Sénégalais ? », se demande-t-elle.
LE PLAIDOYER PORTE PAR UNE VOIX PATHETIQUE !
Ces populations sollicitent dans le même temps l’affectation des enseignants en sus de deux en service payés par les villageois eux-mêmes : « c’est une situation intenable car nous sommes en situation de pauvreté et c’est encore nous qui devrons assurer le salaire des enseignants. Partout dans ces villages de frontière, c’est pareil et c’est injuste », décrient les populations venues nombreuses assister au point de presse et dans la plus grande discipline.
Excédées par la fonte des multiples promesses comme beurre au soleil, ces populations des villages de Dafia, Sikour, Tankanto et Bissassou Doumassou implorent la diligence des tenants du pouvoir pour sortir de l’ornière. Séckou Maréna et Mouskéba Dabo, tous deux porte-parole du jour de renchérir : « nous lançons un vibrant appel au Chef de l’Etat Macky Sall et aux ministres des différents départements à penser à nous, des Sénégalais bon teint à part entière et non entièrement à part. Certes nous sommes proches de la Guinée Bissau mais nous sommes bien des citoyens du Sénégal. On entend parler du Programme de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA) mais que du vent pour nous, on ne voit rien ici » se désolent-ils.
Pour sa part, le chef de village de Diafia Koyo Kouyaté a indiqué que si la zone est dotée d’une route carrossable avec quelques infrastructures sociales de base, le développement se fera vite en raison, soutient-il, de l’existence d’un potentiel riche en agricole assez dense et varié.
MACKY SORT DE SA BULLE
Le débat identitaire et ethniciste qui gangrène le Sénégal ces derniers temps, n’a pas laissé indifférent le Chef de l’Etat.
Le président de la République s’est adressé à la nation le samedi 03 avril, veille de la fête de l’indépendance. Macky Sall a réservé une bonne partie de son discours à l’unité nationale. Récusant les propos ethnicistes qui polluent ces derniers temps-ci le débat citoyen, Macky Sall a loué le « pluralisme intégrateur » de notre nation et à inviter les Sénégalais à bannir le « particularisme ». Non sans décliner, dans son message, tout un ensemble d’engagements sur l’emploi des jeunes et de meilleures perspectives d’inclusion sociale et/ou d’émergence économique, malgré la Covid-19.
MACKY SALL APPELLE AU RENFORCEMENT DU CONTRAT SOCIAL
Le débat identitaire et ethniciste qui gangrène le Sénégal ces derniers temps, n’a pas laissé indifférent le Chef de l’Etat. Dans son discours du 3 avril dernier, à la veille de la célébration du 61e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, Macky Sall est resté ferme sur la question. « Le Sénégal est une nation unie et indivisible, et le restera ; un pays de pluralisme intégrateur ; un pays de paix et de convivialité entre toutes ses composantes ; un pays de téranga, qui accueille et protège tous ses hôtes sans exclusive », a déclaré le Chef de l’Etat. A cet égard, il a appelé les Sénégalais à la préservation de la paix sociale. « Ensemble, préservons cet art de vivre bien sénégalais. Assurément, c’est ce Sénégal qui fait notre bonheur, notre honneur et notre fierté. C’est ce Sénégal qui est connu et apprécié à travers le monde », a rappelé Macky Sall.
Allant plus loin, il estime que « dans ce Sénégal que nous aimons, il ne saurait y avoir de place pour le particularisme, quel qu’il soit ». Aux personnes qui tiennent des propos « ethnicistes », Macky Sall les a invités à bannir ce genre de débat. « Les ressorts de la nation sénégalaise sont solides. Ils inspirent confiance et continuent de jouer leur rôle régulateur. Gardons à l’esprit ce qui pourrait les affaiblir. Evitons tout propos et tout comportement qui pourraient les fragiliser. Je vous invite à un examen de conscience et vous appelle à renforcer le contrat social qui nous lie les uns aux autres et nourrit notre commun vouloir de vie commune », a souligné le Chef de l’Etat. Il a aussi réagi face aux nombreuses critiques envers les institutions. « J’appelle à une revitalisation urgente des valeurs de citoyenneté, de civisme et de coexistence pacifique. J’appelle au respect des Institutions et des principes qui gouvernent notre démocratie, l’Etat de droit et la République », a soutenu Macky Sall.
A l’en croire, « ces valeurs nous engagent et nous protègent solidairement ». Et d’ajouter : « elles constituent notre soupape de sécurité individuelle et collective, le socle sur lequel repose la nation sénégalaise. Nul n’a le pouvoir, ni le droit de les mettre en péril ». Sur ce, le Président de la République a affirmé qu’il reste « ouvert au dialogue et à la concertation pour faire avancer nos causes communes ».
LES RESIDENTS DE LA CITE MADIENG KHARY DIENG SUR LE PIED DE GUERRE CONTRE DES PREDATEURS
Le feu couve à la cité Madieng Khary Dieng de Tivaouane Peul où les résidents en veulent à un promoteur privé qu’ils accusent de vouloir s’accaparer des espaces réservés aux équipements et voies d’accès.
Le feu couve à la cité Madieng Khary Dieng de Tivaouane Peul où les résidents en veulent à un promoteur privé qu’ils accusent de vouloir s’accaparer des espaces réservés aux équipements et voies d’accès. En conférence de presse, ils ont fait savoir qu’ils ne se laisseront pas faire et useront de tous les moyens pour défendre des biens que l’ancien ministre de l’intérieur avait pris soin de prévoir dans la cité qui porte son nom.
En effet, d’après les attributaires de parcelles, un promoteur privé chercherait à morceler les terrains qui étaient prévus pour abriter la mosquée de la cité, le centre d’accueil et un boulevard de 20 mètres qui permet l’accès aux maisons à partir de la route, notamment le prolongement de la VDN. Une ambition qui, à leurs yeux sonnent comme une tentative de violer les volontés de l’ancien ministre de l’intérieur qui, a lui-même procédé au morcellement de son champ en parcelles d’habitation avec des espaces dédiés aux équipements et auxquels il tenait particulièrement. Ces habitants de la cité dénoncent la passivité du maire et des autorités administratives, malgré plusieurs correspondances. «Nous nous sommes mobilisés pour dénoncer des pratiques malsaines dans notre cité. Madieng Khary Dieng, un homme pieux et généreux qui a accepté de réserver une bonne part de son site aux biens et équipements et aux infrastructures de base. Parmi ces infrastructures, la Mosquée de plus de 1000m2, le centre d’accueil avec la même superficie, un espace vert de 700m2, un boulevard de 20m de large», soutiennent-ils.
«Malheureusement, depuis son rappel à Dieu, un promoteur avec la complicité de l’administration locale, veut mettre la main sur ces infrastructures-là. On a même appris que le centre d’accueil pour enfants a été vendu à un promoteur privé. Nous avons adressé des correspondances dans le but de rencontrer notre maire afin d’apporter des clarifications par rapport à cette information qui circule, en vain», regrettent-ils. Ces habitants qui revendiquent un droit à un cadre de vie sain avec toutes les commodités se disent prêt à tout pour défendre ces sites qui sont censés accueillir aussi les installations des réseaux des concessionnaires de l’eau, de l’électricité, de l’assainissement et du téléphone.
D’ailleurs des bornes installées par le promoteur sur le site ont une fois été détruites par les soins de la DSCOS. Mais le promoteur a récidivé et cette fois c’est le collectif qui a pris sur lui de les enlever avant de dire qu’il attendait de pied ferme les commanditaires, malgré les menaces et les intimidations. «Vous avez en face de vous de bons citoyens conscients de leurs droits et de leurs devoirs et qui ne se laisseront pas faire. Nous avons droit à un jardin public», avertit la dame Khadia Kane, habitante de la cité qui ajoute «on a droit à un bon cadre de vie, nous sommes des citoyens de ce pays et avons droit à l’accès à l’eau et à l’électricité. Et les conduites doivent passer par là et c’est sur cet endroit que le promoteur a mis ses bornes. En bons citoyens, nous avons saisi la DSCOS. C’est notre boulevard de 20 m qui les empêche de dormir. On l’interpelle la mairie qui doit régler ce problème. Car, ce promoteur n’est pas assez puissant pour agir de la sorte sans que la mairie ne soit au courant. Sur ces espaces prévus pour l’équipement nous souhaitons qu’on nous y construise une école ou une case des Tout-petits. Vraiment le vieux Madieng Khary Dieng a tenu à protéger ces espaces qui étaient prévus jusqu’à la fin de sa vie. On attend sa disparition pour venir tout saccager et s’emparer de ces espaces d’équipements. Mais, qu’ils se le tiennent pour dit, ça ne passera», a-t-elle averti. Interpelé, le promoteur indexé rejette tout en bloc.
Mieux Alassane Diallo, très en colère dit être touché dans son honneur et soutient de pas être mêlé à cette histoire et promet de lui aussi de faire face à ses accusateurs. «Je ne peux pas être un acteur social pour ensuite revenir violer la loi. Les équipements, écoles, mosquée sont des biens collectifs. Je ne suis dans le besoin pour me permettre de morceler des espaces prévus pour ces équipements. Si leurs espaces ont été morcelés, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs les acquéreurs pour leur demander qui est ce qui leur a vendu ces terres ? Personne ne pourra dire que c’est moi. Ils m’ont fait du tort et je ferai face», a-t-il lancé.
Par la même occasion, il soutient la bande en question ne fait pas partie du lotissement dont ils parlent, «ça appartient au titre de l’APIX et je suis allé voir le gouverneur pour lui dire si on n’y prend garde, les promoteurs vont venir la demander à l’Etat et cela risque de créer des problèmes là-bas. Il m’a mis en rapport avec le maire, le préfet pour que tout ce qui faisait partie du titre de l’APIX soit régularisé au nom des populations. Avec cette régulation, tous les espaces prévus pour des voies et routes seront conservés, les terres destinées à être des parcelles également le seront. Cette bande de 20 mètres, je n’y ai jamais touché et je n’y toucherai jamais ! Alors s’ils le disent ce n’est pas vrai. Je n’ai pas fait le lotissement de ce site. Ils ont engagé une guerre et ils sauront à qui ils ont à faire». Ce qui laisse augurer de confrontations sur le terrain et les autorités sont interpelées par les populations qui les appellent à prendre en main ce dossier avant que l’irréparable ne se produise.
56 CAMIONS D’ASSAINISSEMENT ONT ETE LIVRES A L’ANASP
Cette initiative a pour but de relever les problèmes urgents de l’élimination des déchets solides en priorité dans les quartiers les plus pauvres de la ville de Conakry.
Le Fonds Lives & Livelihoods (LLF) a livré avec le gouvernement de la Guinée, 56 camions d’assainissement à l’Agence Nationale de l’Assainissement et de la Salubrité publique (ANASP). La cérémonie s’est déroulée le 31 mars dernier sur l’esplanade du Palais du Peuple de Guinée, sous le patronage du Président de la République de Guinée, le Professeur Alpha Condé. Ces camions d’assainissement contribueront à améliorer les conditions de santé et d’hygiène de quelque 1,7 million d’habitants de la capitale guinéenne.
Le Fonds Lives & Livelihoods (LLF), une initiative multilatérale de développement mise en place par la BID et qui bénéficie de l’appui de plusieurs partenaires de coopération au développement a ainsi livré avec le gouvernement de la Guinée, 56 camions d’assainissement à l’Agence Nationale de l’Assainissement et de la Salubrité Publique (ANASP), une agence relevant du ministère guinéen de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Selon un communiqué qui nous est parvenu, cette initiative a pour but de relever les problèmes urgents de l’élimination des déchets solides en priorité dans les quartiers les plus pauvres de la ville de Conakry. « L’acquisition de la flotte de camions d’assainissement a été effectué grâce aux 54 millions de dollars américains alloués à l’ensemble du Projet d’Assainissement de Conakry financé par la BID à travers le Fonds Lives and Livelihoods.
Parmi les donateurs du Fonds figurent le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement ; la Fondation Bill et Melinda Gates ; le UK Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) ; la Banque islamique de développement ; le Centre d’aide et de secours humanitaires King Salman et le Fonds du Qatar pour le développement », rapporte la source. Grâce au projet d’assainissement de Conakry, 1,7 million d’habitants de la capitale guinéenne seront protégés des inondations et bénéficieront d’un ramassage constant des déchets solides.
Le traitement des boues passera de zéro en 2017 à 500 mètres cubes par jour en 2022, tandis que le nombre de cas de paludisme, de diarrhée, de schistosomiase et de typhoïde devrait diminuer de moitié chez les enfants de moins de 5 ans. Le projet devrait crée également des centaines d’emplois directs et indirects. « Des populations vivant dans un environnement salubre et en bonne santé sont des citoyens capables de s’investir pleinement et avec beaucoup d’énergie dans le processus de résilience aux chocs et de relance du développement socioéconomique amorcé en Guinée dans la dynamique de l’émergence espérée en 2040 », a déclaré le Professeur Alpha Condé, Président de la République de Guinée.
Pour sa part, le Dr Bandar Hajjar, président de la BID pense que l’accès à l’élimination sûre et efficace des déchets est l’une de ces nécessités que chaque personne devrait avoir. « Nous sommes fiers de travailler avec le gouvernement de la Guinée dans ses efforts pour protéger et autonomiser son peuple, et d’aider la ville de Conakry à relever ce défi et à améliorer fondamentalement la vie de ses citoyens.
L’ambition du Fonds Lives and Livelihoods et de ses partenaires donateurs est de permettre aux pays d’investir dans les services et infrastructures clés qui garantiront un avenir plus sûr, plus sain et plus prospère à leur population », a ajouté le Dr Hajjar
L'INCENDIE DU PUITS DE NGADIAGA ENFIN MAÎTRISÉ
Des techniciens sont venus à bout après presque quatre mois d'efforts de l'incendie de ce puits de gaz qui avait jeté l'alarme parmi les populations locales dans l'ouest du pays
Des techniciens sont venus à bout après presque quatre mois d'efforts de l'incendie d'un puits de gaz qui avait jeté l'alarme parmi les populations locales dans l'ouest du Sénégal, a annoncé lundi la société pétrolière nationale (Petrosen). "Rendons grâce à Dieu, le puits de Ngadiaga, en flammes depuis le 19 décembre, est enfin maîtrisé", a indiqué dans un communiqué le porte-parole de Petrosen, Ibrahima Bachir Dramé."Grâce au travail acharné des équipes pluridisciplinaires de Fortesa et de Halliburton, le feu est complètement éteint, le gaz n'arrivant plus", a ajouté le porte-parole de Petrosen, co-exploitant avec Fortesa du champ gazier de Ngadiaga.
Devant la difficulté à maîtriser l'incendie, le groupe de services pétroliers américain Halliburton avait été appelé à la rescousse.Le puits exploité depuis le début des années 2000, l'un des 11 du champ de Ngadiaga dans la région de Thiès, a pris feu à cause d'une fuite lors de travaux de forage. Il s'agissait de relier au réseau de production une couche inférieure de gaz censée compenser l'épuisement de la couche supérieure.
La fuite a provoqué des flammes spectaculaires qui ont semé la peur chez les habitants des localités voisines ainsi que des inquiétudes pour l'environnement. L'incident a causé la mort d'un ingénieur canadien qui a succombé aux brûlures contractées alors qu'il participait aux efforts pour contenir l'incendie. Un gendarme s'est noyé plus tard dans un bassin de rétention d'eau construit pour combattre le feu.
Les autorités ont sécurisé le site et constamment assuré qu'il s'agissait d'un phénomène spectaculaire mais circonscrit et qu'il n'y avait pas de risque d'explosion. Les ingénieurs ont veillé à ce que le gaz continue à brûler, précisément pour éviter une telle explosion.
L'incendie a aussi suscité des protestations locales contre le dénuement des localités avoisinantes qui ne profiteraient pas des ressources naturelles, ce que Petrosen réfute en invoquant le recours à la main d'oeuvre du cru et des investissements dans des équipements publics.
La production du champ de Ngadiaga est entièrement achetée par la Sococim, une cimenterie près de Dakar, où elle est acheminée par 36 km de pipeline, selon Petrosen.
Le gaz onshore de Ngadiaga, découvert en 1993, est différent de celui offshore découvert ces dernières années à la frontière Sénégal/Mauritanie, que ces deux pays sont convenus d'exploiter prochainement en commun.
CHEIKH TIDIANE SY AL AMINE, LE MARABOUT DES TEMPS MODERNES
Ingénieur agronome au départ, banquier par la suite, le fils de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, sixième khalife général des Tidianes, est aujourd’hui Directeur général de Takamoul Food, entreprise spécialisée dans la transformation de la tomate locale
Sa philosophie est claire ! Pour Cheikh Tidiane Sy Al Amin, rien ne se donne sur un plateau d’argent. Qu’on soit fils de religieux ou citoyen lambda, tout s’acquiert par le travail. Ingénieur agronome au départ, banquier par la suite, le fils de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, sixième khalife général des Tidianes, est aujourd’hui Directeur général de Takamoul Food, entreprise spécialisée dans la transformation de la tomate locale. Un Cv plus que prestigieux, mais trop petit pour le détourner de sa ligne de conduite.
Mine joyeuse, élégant dans son boubou bleu harmonisé avec le bonnet, Cheikh Tidiane Sy Al Amin est un homme actif. Entre réunion, coordination, il est au cœur des activités de son entreprise. Pour parler de sa personne, il se la joue modeste. «Je suis un fils de Daara avec une formation hybride». C’est ainsi que Cheikh Tidiane Sy se présente. Cette phrase fait allusion à son cursus scolaire écartelé entre l’école coranique et l’école française. Une synthèse des deux systèmes qui a fortement influencé la vision de sa vie de religieux. «Appartenir à une famille religieuse ne doit pas nous empêcher de travailler. Les gens se trompent en pensant que le religieux est toujours favorisé ou propulsé», dit-il, le propos sérieux, mais le regard toujours aussi serein.
Mais pour comprendre l’attitude de l’homme, il faut remonter à sa formation. En effet, le quatrième fils de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amin a fait ses humanités auprès des figures de la Tidjanya telles que Serigne Maguette Cissé et Thierno Abou Dia de Thiès et Oustaz Abdoulaye Fall fils de Serigne Cheybatou Fall, à Tivaouane. Après s’être abreuvé de science islamique auprès des compagnons de son grand-père Serigne Babacar Sy, le gamin de 15 ans s’est tourné vers l’école française. Du daara, il atterrit à l’internat catholique de Dakar. Un choix de son père qu’il croit avoir compris. «Il était à la recherche de l’excellence», suppose Cheikh Tidiane Sy, le doigt sur la barbe, comme pour pousser la réflexion encore plus loin.
Al Amin le père, Al Makhtoum la source
Pour ses modèles, Cheikh Tidiane n’a pas cherché loin : son père et son oncle Al Makhtoum. Deux hommes qui l’ont profondément influencé. Pour lui, Serigne Abdou Aziz Al Amin, en plus d’être un père, est sa boussole. C’est lui qui a toujours orienté physiquement et moralement son cursus et sa vie. «Serigne Abdou m’a toujours orienté. Lorsque j’ai eu mon baccalauréat, j’avais obtenu une bourse pour la Belgique. Il est intervenu pour me demander d’aller à l’université marocaine pour consolider mes connaissances en langue arabe. Physiquement ou mentalement, il a toujours été présent», dit-il la voix étreinte par l’émotion. C’est cet homme en qui il se reconnaît, qui lui a procuré le plus grand plaisir de sa vie. «Voir mon père se déplacer jusqu’au Maroc pour assister à ma soutenance de thèse en 1999 est le meilleur moment de ma vie», ajoute-t-il, le visage triste à l’évocation des souvenirs d’une disparition qui l’affecte encore. Le grand frère de son père, Cheikh Tidiane Sy Al Makhtoum n’est pas seulement un homonyme pour lui. C’est une source, un exemple de mode de vie et de philosophie. «Le décès de mon homonyme ne m’a pas beaucoup affecté, parce que je l’avais en moi. Serigne Cheikh m’a abreuvé de sa science. Ce n’est pas un père, mais une source, le savant que je citerai à la place de Molière, Balzac et des grands scientifiques», raconte-t-il. Les enseignements hérités de ses hommes l’ont forgé, dit-il, à croire à la notion d’alter égo «nawlé», dans la mesure, «il ne se croit supérieur à personne».
Ainsi, dans sa vie en société ou dans le monde professionnel, Cheikh Tidiane Sy dit se glorifier de l’héritage musulman du Sénégal. «Nous avons un héritage qui a donné satisfaction à ce pays. Il ne s’agit pas d’héritage maraboutique, mais de patrimoine, de valeur que nous avons au Sénégal sur le plan de l’éducation et de la vie en communauté. Nous avons le devoir de le perpétuer. Si nous avons aujourd’hui cette stabilité, c’est parce qu’il y a des gens qui se sont sacrifiés», souligne-t-il. Ainsi, il en déduit que le Sénégal et ses érudits ont des leçons à enseigner à l’Occident qui, à ses yeux, souffre d’un sous-développement spirituel.
Ingénieur agronome, banquier, acteur économique…
Son baccalauréat lui a ouvert les portes de l’Université marocaine d’où il sortira en 1999 comme ingénieur agronome. De retour au bercail, il intègre la Caisse nationale de crédit agricole au Sénégal (Cncas) devenue Banque agricole. Il est débauché de cette boîte en 2003 par la Cbao qui ouvrait une branche agricole. Poste qu’il n’a jamais occupé, parce qu’affecté dans le circuit classique : l’exploitation bancaire. Il change ainsi de cap, en virant de l’agronomie à la banque classique sans réellement avoir été à l’école de formation pour cette dernière filière. «S’agissant du métier de banquier, je suis un autodidacte. C’est à la banque que je l’ai appris », dit-il. Leçon sue. Puisqu’il deviendra plus tard formateur…en banque.
Après douze années à la Cbao, le banquier se transforme en acteur économique par hasard. En 2016, alors qu’il était sollicité en qualité de consultant pour la boîte Takamoul Food au bord de la faillite, son action pour le redressement de la société s’avère décisive. C’est ainsi qu’il intègre ladite entreprise jusqu’à en devenir le Directeur général. Aujourd’hui, Cheikh Tidiane Sy et son groupe font partie des plus grandes industries de transformation de la tomate locale. Avec près de 400 employés, son plus grand souhait est de voir émerger de grands champions nationaux. Ce qui passe, à son avis, par la convergence des forces. «Il faut que nos sociétés pensent davantage à s’unir pour permettre de créer des champions nationaux et de résister aux multinationales», prône-t-il, tout en insistant sur l’importance de mettre en adéquation la formation et les besoins du marché. Pour lui, il faut désormais s’orienter vers les formations liées à l’agriculture, le numérique, la distribution…
Politique de «contribution»
Cheikh Tidiane Sy est-il dans la politique ? La réponse est oui. «Je fais de la politique tous les jours, car j’ai mon mot à dire sur tous les actes posés par le Gouvernement ou l’opposition. Et j’essaie d’influencer sur les décisions», dit-il d’un éclat de rire. Sa conception de la politique, c’est d’être au service de son pays pour faire en sorte que les choses marchent mieux. Dans la sphère actuelle, Cheikh Tidiane Sy est plus convaincu par l’action de l’actuel Président de la République Macky Sall. «Aujourd’hui, je suis en phase avec la politique du Président Macky Sall et je l’assume. Je pense qu’il est en train de faire de bonnes choses», avoue-t-il. Son adhésion politique n’est pas celle «d’opposition mais de contribution» à l’action du Chef de l’Etat.
Réseaux sociaux
«Ce puissant médium me rapproche de mes amis, des intellectuels et du grand public. Il nous permet de discuter, partager des réflexions et parfois de rigoler. Rire, ce remède qui nous manque souvent pour agrémenter notre vie de stress». À travers ce texte publié le vendredi 11 décembre sur sa page Facebook, Cheikh Tidiane Sy s’extasie de la puissance sociale de cet outil qu’il utilise depuis 2009. «Quand j’ouvrais mon premier compte Facebook, un frère m’a demandé ce que je faisais avec cet outil d’enfant. Je m’intéresse à tout ce qui se passe dans mon monde. Au fur et à mesure, j’ai découvert un outil puissant qui permet de discuter avec l’homme de la rue, le mécanicien, le professeur d’université, l’homme politique», magnifie-t-il. Toutefois, il tient à y aller avec tact et retenue, pour ne pas trop frustrer. «Je suis un accro de cet outil qui nous permet d’avoir la température sociale du pays sans sortir», ajoute-t-il d’un fou rire. En dehors des débats qu’il y soutient, le monogame et père de trois garçons fait du community manager pour mieux écouler ses produits. Tenant coûte que coûte à profiter des nouveautés technologiques, Cheikh Tidiane Sy s’affirme en homme de son temps.
par Alain Foka
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BOLLORÉ COUPABLE
Vincent Bolloré est une réelle préoccupation pour nos économies. La situation de monopole qu'il occupe en tenant souvent dans le même pays : les ports, le chemin de fer et même une partie de l'agriculture et des médias, est inconcevable
Vincent Bolloré, l’homme le plus puissant d’Afrique francophone qui plaide coupable de corruption. Devant la juge, il a reconnu avoir utilisé les activités de conseil politique de la filiale Havas pour décrocher les gestion des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée au bénéfice d’une autre filiale, Bollore Logistics.
C’est quoi la suite de cette affaire qui sent déjà la naphtaline ? Quel arrangement va t’on trouver pour le sortir de ce mauvais pas ? Quid des chefs d’Etat qu’il a incriminé lors de ces aveux? Qu’est ce que ça change finalement ?
LE HADJ, L'AUTRE PÉTROLE DES SAOUD
Pour recevoir un nombre toujours plus important de visiteurs à La Mecque, les dirigeants wahhabites n’hésitent pas à transformer la ville sainte en chantier permanent, quitte à la défigurer
Le Monde Diplomatique |
Mohamed Larbi Bouguerra |
Publication 05/04/2021
Le pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l’islam, garantit une manne perpétuelle aux autorités saoudiennes. Pour recevoir un nombre toujours plus important de visiteurs, les dirigeants wahhabites n’hésitent pas à transformer la ville sainte en chantier permanent, quitte à la défigurer. L’ambition d’accueillir toujours plus de pèlerins pose de graves problèmes de sécurité et de santé.
Premier exportateur mondial de pétrole (plus de dix millions de barils par jour), le royaume d’Arabie saoudite est aussi le berceau et le centre névralgique de l’islam. Unique État qui siège aux Nations unies en portant le nom d’une famille (1), il s’attribue l’exclusivité de la chahada, la profession de foi musulmane, qu’il fait figurer sur son propre drapeau pour bien signifier au 1,8 milliard de fidèles recensés à travers le monde que ses souverains sont les « serviteurs des lieux saints ». La Mecque, où naquit le prophète Muhammad (Mahomet) — qibla (direction) des cinq prières quotidiennes — et Médine, où il repose, demeurent du ressort exclusif du monarque.
Les moyens financiers colossaux tirés de la manne pétrolière confortent le leadership religieux du royaume sur l’oumma (communauté des croyants), mais la monarchie sait qu’elle doit veiller à préserver sa légitimité de gardienne des lieux saints. D’où ses énormes efforts pour assurer le bon déroulement et la sécurité des pèlerinages qui ont lieu sur son sol. Le défi logistique, sanitaire et sécuritaire est de taille. Deux à trois millions de pèlerins effectuent chaque année le hadj (ou hajj), qui constitue le cinquième et dernier pilier de l’islam. Obligatoire une fois dans la vie pour tout musulman en bonne santé et qui en a les moyens, il s’effectue chaque année en cinq jours au minimum durant le mois de dhou al-hijja, dernier du calendrier hégirien (lunaire). Il constitue l’apothéose de la vie du croyant et le lave de tous ses péchés. C’est aussi un moment de retrouvailles des musulmans du monde entier, un facteur d’unité et d’échanges.
En moyenne, le hadj rapporte au royaume entre 10 et 15 milliards de dollars par an (2). À cette manne, il faut rajouter 4 à 5 milliards de dollars apportés par les huit millions de pèlerins accomplissant la omra, un pèlerinage, non obligatoire, à La Mecque qui peut s’effectuer à n’importe quelle date de l’année (en dehors du hadj) et qui atteint un pic pendant le ramadan. Selon la chambre de commerce et d’industrie de La Mecque, 25 % à 30 % des revenus du secteur privé des deux villes saintes dépendent du pèlerinage. Au total, les revenus cumulés du hadj et de la omra constituent le deuxième poste de recettes de l’État saoudien après les ventes d’hydrocarbures. En 2018, Riyad prévoyait que ces deux pèlerinages lui rapporteraient 150 milliards de dollars de revenus au cours des cinq prochaines années. Et le royaume veut plus. Selon les experts ayant rédigé « Vision 2030 », le plan de diversification économique du royaume concocté sous l’égide du prince héritier Mohammed Ben Salman, trente millions de personnes devraient effectuer chaque année la omra d’ici à dix ans. Selon ce document, « le tourisme religieux est une option durable pour l’Arabie saoudite » à l’heure où le pays semble avoir perdu les moyens d’être l’unique stabilisateur des prix du brut (3).
La lutte traditionnelle, avec ou sans frappe, est une discipline extrêmement populaire dans le pays. C’est aussi devenu un important enjeu économique. Entretien avec l'une de ses grandes figures, « Manga 2 »
« Manga 2 », de son vrai nom Hyacinthe Ndiaye, est une figure de la lutte sénégalaise. Ancien champion, il a reçu le prestigieux titre de « roi des Arènes » en 1984. Il est aujourd’hui vice-président du CNG, le comité national de gestion de la lutte, chargé de la lutte traditionnelle sans frappe.
Au Sénégal, se tenait un combat entre deux stars de la lutte dimanche 4 avril : « Lac 2 » et « Eumeu Sène ». Un rendez-vous très attendu et très suivi qui marque la récente reprise de la saison de ce sport national, après une année blanche, à cause de la crise sanitaire. La lutte traditionnelle, avec ou sans frappe, est une discipline extrêmement populaire dans le pays. C’est aussi devenu un important enjeu économique. Entretien avec l'une de ses grandes figures, « Manga 2 ».
RFI : Étiez-vous impatient de cette récente reprise des combats de lutte au Sénégal ?
Manga 2 : J’étais très impatient de cette reprise, parce qu’ici la lutte c’est le sport national, et à cause de la maladie, le Covid-19, nous avons passé un an sans compétition, c’était très difficile. Les jeunes lutteurs avaient tellement envie d’y retourner, et les amateurs avaient besoin de revoir de galas de lutte…. On a repris avec la lutte traditionnelle, et le succès a été total, les stades étaient archi-combles, on ne pouvait plus y mettre un pied ! Donc c’est satisfaisant. Parce qu’ici au Sénégal, la lutte est un facteur de développement. Dans les tournois, il peut y avoir plus d’une centaine de lutteurs, et finale, ils peuvent gagner de l’argent, en faire autre chose, faire vivre d’autres gens... Dans « la lutte avec frappe » les mises peuvent même monter jusqu’au 100 millions de francs CFA [plus de 150 000 euros, NDLR] pour une seul lutteur.
C’est donc un véritable enjeu économique ?
Oui, les gros cachets reviennent aux plus renommés, comme Mod’Lô, Balla Gaye 2, Gris Bordeaux, Lac 2… Mais devenir un champion de l’arène, ce n’est pas facile.
Comment ces surnoms sont-ils choisis ?
Mon nom a été choisi par les vieux du village. À mon époque, il y avait déjà un « Manga » qui était champion. Quand j’ai commencé, ils ont décidé de changer mon nom. Ils m’ont dit à présent tu vas t’appeler « Manga 2 » ! Ils ont fait des sacrifices pour me donner ce nom. Pour Balla Gaye 2, c’est une référence à Balla Gaye 1, qui était son entraîneur. Chacun a sa manière de choisir son super-nom à la lutte.
Le discours devant la nation de Macky Sall a manqué d’envergure, selon l’opposition sénégalaise, qui s’attendait à des annonces plus fortes. Rien non plus sur la crise politique qui a secoué le pays suite à l’affaire judiciaire impliquant Ousmane Sonko
Dans un discours à la nation prononcé la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal, le 4 avril, le président Macky Sall a déroulé son plan de route pour les jeunes. Parmi les promesses : 450 milliards de francs CFA sur trois ans pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes et l’allocation de 80 milliards de francs CFA pour inciter au recrutement de 65 000 jeunes.
Dans le quartier Médina, où quelques traces des manifestations de début mars sont encore visibles, il y a Oumar Ndiaye, étudiant. Il était descendu dans la rue. Aujourd’hui dépité, il n’a pas suivi le discours de Macky Sall. « Les politiciens font des discours répétitifs. Et puis ces temps-ci les jeunes en ont marre d'entendre ce genre de discours-là. Ce sont toujours des promesses. On ne voit pas de nos propres yeux ces financements... », reproche-t-il.