Le Gouvernement du Sénégal fait renaître des cendres de l’affaire Adji Sarr, Ousmane Sonko que les Sénégalais avaient commencé à ranger aux oubliettes. Et ce n’est pas de manière fortuite que le Gouvernement l’a fait. C’est, selon Me Sidiki Kaba, ministre des Forces armées, pour rétablir la vérité des faits après que l’opposition et la société civile prennent l’Etat pour responsable des violences qui ont eu lieu suite à l’interpellation de Ousmane Sonko.
« C’est important de livrer la part de vérité de l’Etat parce qu’il nous faut éclairer l’opinion sur ces évènements parce que nous avons entendu plusieurs narrations et récits laissent entendre que l’Etat endosse l’entière responsabilité des morts, des pillages, des blessés », a d’emblée déclaré le ministre des Forces armées pour camper le débat.
Poursuivant, il a situé le contexte dans lequel ces évènements se sont produits. Ils se sont déroulés, selon lui, dans un contexte de Covid-19 qui a eu des effets réticents sur l’ensemble des systèmes économiques du monde. Le Sénégal n’est pas un pays isolé et il avait quatre défis à relever. Lesquels étaient le défi sanitaire, le défi alimentaire, le défi économique et le défi sécuritaire. Et cela avait conduit le Gouvernement a adopté l’état d’urgence et des restrictions de certaines libertés pendant un certain temps.
Mais, constate-t-il pour le regretter, cela a été perturbé par un fait. Il s’agit de la plainte de la masseuse Adji Sarr accusant Ousmane Sonko de faits de viols répétitifs et de menaces de mort. « L’appel à la résistance du mis en cause, qui a refusé de déférer à la convocation, a eu un écho et, il y a eu des manifestations dans la rue. Lesquelles ont occasionné plusieurs dégâts », a expliqué le ministre des Forces Armées, rassurant que cette affaire sera tirée au clair.
« La justice en toute indépendance et impartialité rendra son verdict »
À l’en croire, la Justice est en train de suivre son cours. « Cette affaire a pu cacher la véritable affaire. La véritable, c’est cette plainte qui oppose deux sénégalais qui sont d’égale dignité et la justice en toute indépendance et impartialité rendra son verdict selon les éléments de preuves mis à sa disposition. Donc, laissons la justice continuer son travail et nous aurons la vérité le jour où elle rendra sa décision. On a voulu faire porter l’entière responsabilité des faits à l’Etat or, cette plainte et ce refus de déférer devant la Justice sont les éléments déclencheurs de ces évènements. Maintenant, il y avait un terreau qui a été lié à la situation de mal vivre d’une certaine population à cause de la pandémie », a soutenu Me Sidiki Kaba.
Dans le même sillage, le ministre a battu en brèche ce qu’il considère comme de grandes accusations qui ont été portées contre l’Etat du Sénégal. Il trouve que c’est excessif de dire que le Gouvernement du Sénégal est illégitime et que le président Macky Sall a un mandat illégitime. Cet argumentaire, à son avis, ne devrait pas être fait d’autant qu’il n’est pas fondé. Etayant ses propos, il revient sur les différentes élections qui, rappelle-t-il, ont été remportées haut la main par Macky Sall et ses alliés. Et, ajoute-t-il, toutes ces élections se sont déroulées de façon « honnête, sincère et transparente ».
« Les forces de l’ordre ont fait preuve de tenue, de retenue et de sang-froid »
S’agissant du bilan qui a été fait à la suite de ces évènements, c’est-à-dire les 13 morts et les 590 blessés, le ministre indique qu’il a été fait précipitamment. C’est un bilan partiel qui, de l’avis du ministre, n’a pas recueilli l’avis de l’Etat. Selon lui, ce rapport veut jeter l’anathème sur les forces de l’ordre en les indexant comme étant les responsables de ces actes de violences. Ce que rejette le ministre des Forces Armées.
À son avis, on ne peut pas soutenir que ce sont les forces de l’ordre qui sont à l’origine de ces violences. « Ces dernières ont même reculé et parfois, on a même entendu qu’elles ont fui. Si on n’était pas dans un Etat démocratique, cela ne serait pas possible. Cela ne se produirait pas dans un État de dictature. Les forces de l’ordre ont fait preuve de tenue, de retenue et de sang-froid. Si elles avaient agi autrement, nous aurions eu un bain de sang. Elles ont, par moment, reçu des pierres, elles ont été piétinées mais elles sont restées calmes », a fait savoir le ministre des Forces Armées.
« Le Sénégal n’est pas l’enfer des droits de l’homme »
De même il a nié les actes de tortures qui seraient infligés à certains citoyens lors de ces derniers évènements violents. D’après M. Kaba, des actes de tortures n’ont jamais existé. Car, poursuit-il, au Sénégal, on a institué la présence de l’avocat dès l’interpellation. Il s’ ajoute que la personne placée en garde à vue peut requérir un médecin pouvant constater s’il a des blessures ou pas. De même, Sidiki Kaba a déchiré le rapport d’Amnesty International qui fait état de la restriction des libertés de marche au Sénégal. Il a révélé que plus de 2000 demandes de marche ont été autorisées. « Il n’y qu’à peine quelques demandes qui ont été rejetées et, elles sont moins de 4% », a martelé Sidiki Kaba, ajoutant que sur cette question, l’Etat du Sénégal n’a pas de leçons à recevoir d’ailleurs « Le Sénégal n’est pas l’enfer des droits de l’homme ».
PEDRO SÁNCHEZ À DAKAR, UNE RENCONTRE AVEC MACKY SALL PRÉVUE
La rencontre entre les deux dirigeants se tiendra au palais de la République, selon le BIG qui ne mentionne pas l’heure de l’entretien entre le président de la République et son hôte
Dakar, 8 avr (APS) - Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, sera reçu par le chef de l’Etat, Macky Sall, dans le cadre de la visite officielle qu’il effectue jeudi au Sénégal, a-t-on appris du Bureau d’information gouvernementale (BIG). La rencontre entre les deux dirigeants se tiendra au palais de la République, selon le BIG qui ne mentionne pas l’heure de l’entretien entre le président de la République et son hôte.
‘’Plusieurs sujets seront abordés au titre de la coopération bilatérale au cours de cette visite qui survient dans un contexte de relance économique, avec la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré’’, précise le BIG. Selon la même source, le Cadre d’association pays, un organisme de coopération entre le Sénégal et l’Espagne, prévoit sur la période 2019-2023 ‘’près de 84 milliards de francs CFA, contre 33 milliards de 2014 à 2017’’. ‘’Pour la période 2019-2023, l’Espagne a prévu d’augmenter significativement sa contribution au Sénégal en atteignant 128 millions d’euros’’, soit près de 84 milliards de francs CFA.
Le BIG précise que cela ‘’représente une augmentation de 125 % par rapport à la période antérieure’’, sans compter qu’il est prévu que la partie espagnole maintienne sa contribution ‘’en dons autour de 60 millions d’euros’’. ‘’Cette augmentation conséquente de l’appui au développement reflète bien le dynamisme et la diversité de la coopération entre les deux pays.
Elle s’explique également par l’intérêt de l’Espagne d’apporter son soutien au Sénégal dans la mise en œuvre de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent’’, ajoute le Bureau d’information gouvernementale. ‘’A ce titre, entre 2019 et 2023, la contribution espagnole se chiffre à 128 millions d’euros, soit 83 milliards 985 millions 797 mille 990 francs CFA, soit une hausse de 125 % par rapport au volume des financements entre 2014 et 2017’’, indique le BIG dans son communiqué.
Il signale que les ‘’domaines prioritaires’’ du Cadre d’association pays entre le Sénégal et l’Espagne portent sur l’appui au développement productif agricole, au processus de décentralisation et au renforcement de la résilience des populations les plus vulnérables, à travers la sécurité alimentaire, la santé, l’eau potable et l’assainissement. En plus, entre 2019 et 2023, cet appui se traduit également ‘’dans des lignes de travail comme la gestion des déchets solides et les énergies renouvelables’’.
UNE COMMISSION D'ENQUÊTE ANNONCÉE SUITE AUX ÉVÉNEMENTS MEURTRIERS DE MARS
La création de la commission indépendante et impartiale se justifie, selon Sidiki Kaba, d’autant plus que des narrations et des récits laisseraient entendre que l’entière responsabilité de ce qui s’est passé serait celle du gouvernement
Dans le cadre des rencontres du « gouvernement face à la presse », le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, est revenu ce jeudi 8 avril, dans sa communication, sur les dernières manifestations qui se sont déroulées au Sénégal, dans la première semaine du mois de mars, ayant causé la mort d’individus, des blessés et entrainé des pillages, dans différentes localités du Sénégal, notamment à Dakar, la capitale. Le ministre des Forces armées annonce la création d’une commission indépendante et impartiale pour rétablir la vérité sur la véritable responsabilité des uns et des autres.
A travers cette approche, le gouvernement veut éclairer l’opinion nationale et internationale en rétablissant la vérité des événements. La création de la commission indépendante et impartiale se justifie, selon Me Kaba, d’autant plus que des narrations et des récits laisseraient entendre que l’entière responsabilité de ce qui s’est passé serait celle du gouvernement.
Des manifestants sont sortis, a reconnu le ministre soulignant toutefois que cela est lié au contexte, de la présence de la pandémie de la Covid-19, avec son corollaire de conséquences, autant sanitaires, économiques, alimentaires et sanitaires. «Cette pandémie a touchée toute la planète. Le Sénégal n’est pas un pays isolé et a été à l’image des autres touché de plein fouet par cette crise. Cette situation a désagrégé plusieurs secteurs du système économique», a dit Me Kaba. Cette pandémie qui a eu à créer des malades, des morts dans différents foyers aura été à l’origine de la sortie de la plupart des populations est-il d’avis.
«La justice est en train de travailler pour situer les responsabilités. En toute impartialité, la justice sera dite et les coupables sanctionnés, en se basant sur les éléments de preuves qui ont été déposés», annonce le ministre des Forces armées.
Des accusations ont été, par ailleurs, portées sur le Gouvernement du Sénégal. Certains ont voulu faire croire qu’il est illégitime. Ces propos sont excessifs, en démocratie, on s’autoproclame pas Président. C’est l’onction du suffrage universel qui confère la légitimité. C’est le peuple souverain qui valide ou invalide le mandat des dirigeants lors des consultations régulières, rappelle Me Kaba. Ces accusations sont donc sans fondements. Le président Macky Sall a été élu à travers une élection honnête, sincère qui reflète la volonté du peuple, a-t-il relevé.
CONTRE LA SPOLIATION FONCIERE, LES RECETTES DE LA SOCIETE CIVILE
La tension autour de la gestion des terres reste toujours vive au Sénégal. Entre entrepreneurs de l’agro-business et les populations locales, les conflits restent en latence.
Une institutionnalisation du contrôle citoyen à tous les niveaux par rapport à la gestion du foncier au Sénégal. C’est l’une des propositions sorties du webinaire, tenu mardi, par des organisations de la Société civile : la Cicodev, Legs Africa en partenariat avec Innovation for change.
La tension autour de la gestion des terres reste toujours vive au Sénégal. Entre entrepreneurs de l’agro-business et les populations locales, les conflits restent en latence. L’affaire Ndingeler qui oppose autochtones au patron de Sédima, Babacar Ngom, en est une illustration. La question a fait, mardi, l’objet d’un panel virtuel sur le thème : «La restriction des droits humains dans le secteur foncier en question !»
Pour mettre un terme à la spoliation foncière, le cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs), à travers le coordonnateur des programmes Enda Pronat, El Hadji Faye, a soumis des propositions. Le Crafs suggère l’institutionnalisation du contrôle citoyen à tous les niveaux, y compris à l’échelle villageoise à travers la création d’instances villageoises paritaires. Ces instances, qui vont être interlocutrices de la commune pour toute opération foncière dans le village, doivent regrouper les femmes, les jeunes… Au Sénégal, beaucoup de terres sont cédées sur la base du droit coutumier, notamment à Dakar, alors le Crafs veut une régulation du droit coutumier. «Les délibérations sur le foncier doivent être transparentes. Les décisions et les délibérations sur le foncier et la gestion des ressources naturelles doivent être adoptées à la majorité qualifiée des 3/4. Aujourd’hui, c’est la majorité simple mais nous pensons que le foncier est tellement important pour une communauté que la délibération doit se faire avec une majorité qualifiée au lieu d’une majorité simple comme on a tendance à le faire», ajoute El Hadji Faye.
Par ailleurs, il estime que les séances du Conseil municipal portant sur le foncier ne doivent pas se faire à huis clos. Il faut la présence des communautés de base mais également les commissions domaniales doivent être systématiquement élargies aux représentants de ces mêmes communautés, selon lui. «Et chaque collectivité locale, dit-il, devrait se doter d’une convention locale qui limite les superficies à affecter, qui décrit les conditions et critères de mise en valeur en respect avec les lois en vigueur.» C’est pourquoi le Crafs est favorable à la mise en place d’une loi foncière qui permettrait aux spécificités locales de se faire valoir à travers ces conventions locales.
En outre, il plaide pour un partenariat gagnant-gagnant entre investisseurs et communautés locales. «Un cahier des charges doit être établi entre les deux parties fixant les conditions de partenariat, les superficies à allouer, la durée de l’investissement», rajoute-t-il
LES TRAVAILLEURS TOUTES GRIFFES DEHORS
Selon eux, la direction des ressources humaines continue de traiter les travailleurs dans des conditions dignes de l’esclavage. Ils ont déposé un préavis de grève..
Les membres du Syndicat unitaire des travailleurs des Industries minières et activités connexes (Sutimac) fustigent les conditions de travail à Twyford Ceramics. Selon eux, la direction des ressources humaines continue de traiter les travailleurs dans des conditions dignes de l’esclavage. Ils ont déposé un préavis de grève..
Pour exiger de « Twyford Ceramics» le respect de la législation du travail en vigueur au Sénégal et un traitement digne pour ses travailleurs, le Syndicat unitaire des travailleurs des industries minières et activités connexes (Sutimac) vient de déposer un préavis de grève qui va expirer ce 12 avril 2021.
Les responsables syndicaux soutiennent en effet que depuis presque deux années, la direction des ressources humaines de Twyford Ceramics, sous la conduite des employeurs chinois, continue de traiter les travailleurs dans des conditions dignes de l’esclavage et de les gérer en dehors des normes de la législation du travail en vigueur au Sénégal, malgré les avertissements incessants de l’Inspection régionale du travail. «Cette multinationale à laquelle l'Etat du Sénégal a tout facilité pour lui permettre de promouvoir l’emploi des jeunes, continue de profiter des conditions favorables d’investissement qui lui sont octroyées au détriment des travailleurs, essentiellement des jeunes qui voient les ressources de leur pays surexploitées et qui, en plus, y sont traités comme des esclaves des temps modernes », ajoutent les membres du syndicat dans un communiqué.
Dans le même document, ils estiment également que l’entreprise Twyford Ceramics ne respecte ni la durée légale de travail de 40 heures par semaine et la pause quotidienne (chaque employé travaille pendant une durée de 12 heures par jour, sans arrêt et sans pause), les normes relatives aux conditions sanitaires, sécuritaires et de protection des travailleurs (conditions de travail d'une extrême pénibilité : travail en position debout durant 12 heures) ainsi que le versement des cotisations sociales à l'IPRES et à la CSS. « L’entreprise Twyford Ceramics ne fournit pas des équipements de protection individuelle (EPI) adéquats et appropriés dans certains départements de l’usine où les travailleurs qui y interviennent sont exposés à des risques de graves accidents », pestent-ils.
«A L'ENTREPRISE TWYFORD, LES EMPLOIS SONT PRECAIRES»
Les travailleurs des Industries minières et activités connexes déplorent en outre le non-paiement des primes de salissures, de risque et de transport. A la place, indiquent-ils, elle a opté d’assurer le transport du personnel avec un réseau qui ne couvre que partiellement les zones d’habitation des travailleurs. « À Twyford, au moment où d’autres entreprises subventionnent la restauration pour leurs employés, ici au contraire, on prend leurs primes de panier pour les remplacer par des repas d’esclaves juste pour faire des bénéfices sur ces primes», renseigne la même source.
En plus du non-paiement des primes, les membres du syndicat fustigent également la précarité des emplois. Ils renseignent que l’entreprise ne favorise pas la promotion de l'emploi des jeunes. « Elle se sert de manière abusive de la dérogation de la convention de l'APIX qui lui permet de renouveler des CDD durant 5 ans, en mettant fin aux contrats après seulement six mois et le remplacement par de nouveaux : « Twyford est une entreprise génératrice de chômeurs et non créatrice d'emplois», s’indignent-ils. Malgré cette situation délétère, informent-ils, le collectif des délégués du personnel n’a cessé de ménager des efforts par l’entremise d’un dialogue social constructif à travers de multiples tentatives de dialogue et de négociations, mais en vain. « Pire, les travailleurs de l’entreprise sont en train de subir des sanctions. Les délégués subissent actuellement une discrimination de la part de leurs supérieurs hiérarchiques qui les laissent en rade quant à l’avancement dans les emplois», informent les syndicalistes.
A les en croire, la direction est sur le point de ne pas renouveler les contrats des délégués, prétextant que certains d’entre eux ne font pas leur travail, ce qui est totalement contraire à la réalité. « La vérité est liée au fait que les délégués assurent leurs rôles, ce qui n’arrange pas la direction ; donc il faut les "dégager" », laissent-ils entendre.
LES DROITS HUMAINS DE MAL EN PIS
Amnesty International a publié son rapport annuel 2020-2021 hier, mercredi 7 avril 2021
Amnesty International a publié son rapport annuel 2020-2021 hier, mercredi 7 avril 2021. Lors de la conférence de presse de lancement de ce rapport, le Directeurs exécutif d’Amnesty International section Sénégal est revenu sur la situation des droits humains dans notre pays marquée par de multiples violences au cours des deux années successives, des atteintes aux libertés. La question des droits des homosexuels n’a pas été occultée, tout comme la situation des droits humains dans la sous-région, en Afrique, dans le Sahel et celle du Sénégal. Il invite les forces vives à la préservation des droits de l’homme, des libertés, pour une équité.
SITUATION DES DROITS HUMAINS AU SENEGAL : Que de libertés bafouées
L a situation des droits humains au Sénégal a été au cœur des débats lors du lancement du rapport 2020- 2021 d’Amnesty International hier, mercredi 7 avril à Dakar. Ainsi, le document d’Amnesty International révèle des violations des droits humains notamment la liberté d’expression, les conditions de détention dans les prisons, le droit à la santé, les droits des enfants talibés, entre autres. Selon Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, les mêmes problèmes sont soulevés depuis 12 ans. Seydi Gassama est revenu sur «la question du recours à la force, lors des opérations de maintien de l’ordre. En janvier de l’année 2020, un homme est décédé lors d’une garde a vue à Fatick, l’homme a été battu par les Forces de défenses et de sécurité notamment la Police. Et l’autopsie a montré qu’elle est décédée suite à la violence des Forces de l’ordre. Et au mois de mai, il y a eu également des événements de même nature survenus au Cap Skiring. Des jeunes qui tenaient une conférence de presse pour dénoncer un manque d’eau, ont vu leur conférence de presse interdite par le sous-préfet, ils ont été violements réprimés lors de ces violences. Et des jeunes avaient été arrêtés, jugés et condamnés à des amandes à payer», a-t-il rappelé.
En l’en croire, la situation des droits humains au Sénégal constitue un problème car vue les événements de l’année 2020, les citoyens n’ont pas eu droits à la liberté d’expression. Les litiges fonciers en sont un des problèmes, notamment le cas de Dingler, a souligné le Directeur exécutif d’Amnesty Internationale/Sénégal. Selon le rapport d’Amnesty, les droits humains au Sénégal, à ce rythme, peuvent menacer la stabilité du pays. Car beaucoup dans d’événements passés au cours de 2020-2021, les droits humains sont violés. «Le droit à la santé demeure le centre de la préoccupation des citoyens, le cas du Covid 19, la faiblesse du système de sante du Sénégal en vue. Nous avons vu dans la plupart des hôpitaux insuffisants, la prise en charge des cas de Covid-19 a été chaotique, pas d’équipements nécessaires, de personnel de santé, la question des salaires, des médecins non payés», a déploré Seydi Gassama. En outre, lors du lancement de son rapport, Amnesty International n’a pas occulté les récentes manifestations des mois de février et de mars, précisant que l’enquête sur ce dossier est en cours. Et pour la protection des droits de l’homme, l’Amnesty a mis en place une assistante judiciaire.
SEYDI GASSAMA PLAIDE POUR LE RESPECT DES DROITS DES HOMOS : «Il y a beaucoup de surenchère autour de la question des LGBT…»
L’autre point soulevé lors de la présentation du rapport annuel 2020-2021 d’Amnesty international, hier mercredi, concernant les évènements de 2020, c’est l’affaire des homosexuels. Ce, quelques semaines seulement après rapport des Etats-Unis mettent encore la pression sur le Sénégal pour la «légalisation» de l’homosexualité. Une occasion saisie par Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International/Section Sénégal pour plaider pour le respect des droits des homosexuels, appelant à la responsabilité de l’Etat. Selon lui, «c’est une question électorale au Sénégal ; il y a beaucoup de surenchère autour de la question des LGBT. L’Etat dit que l’on veut leur imposer de le dépénaliser. Quant il faut appliquer les résolutions des Nations Unies sur l’affaire Karim Wade, l’Etat dit on est souverain, on n’applique pas. Mais quand il s’agit des LGBT, ils disent : ‘’oui et on veut nous imposer’’. Il faut arrêter la démagogie, aucun Etat, aucune ONG, parmi les Nations Unies ne peut obliger le Sénégal à dépénaliser les LGBT».
Et M. Gassama de relever : «Quand il s’agit des LGBT, l’Etat dit qu’on veut leur imposer quelque chose. Il faut arrêter la surenchère, la démagogie… Nous n’avons pas de campagne spécifique pour demander la légalisation de l’homosexualité. C’est d’ailleurs une campagne qui serait vaine et sans succès», reconnaît-il. Cependant, assène le défenseur des droits des humains, l’Etat doit assumer ses responsabilités et protéger la vie des présumés homosexuels. «La Constitution du Sénégal protège tous les Sénégalais, protège le droit à la vie de tous les citoyens sénégalais. Même l’Etat ne peut pas prendre la vie de quelqu’un. La Constitution protège tous les Sénégalais contre la torture et les traitements cruels inhumains et dégradants. Tous les Sénégalais sont protégés et cette protection n’exclut aucune catégorie de personne», fait-il remarquer. Avant de dénoncer : «On ne peut pas accepter que les homos soient torturés, lynchés ou traqués. Le droit à la vie est garanti par la Constitution. Nous demandons à l’Etat de respecter la Constitution en protégeant tous les citoyens».
VIOLENCES ELECTORALES, CONFLITS ET ATTAQUES ARMES, ENLEVEMENTS… Ces terreaux fertiles aux violations des droits humains en Afrique et le Sahel
Faisant le focus sur la situation des droits de l’homme en Afrique d’une manière générale, l’Amnesty International dénonce les libertés bafouées en périodes de crise (notamment sanitaire avec la Covid-19), de manifestations ou attaques. Les violations des droits de l’homme notées par Amnesty sont diverses et variées. Selon Marceau Servieude, Directeur régional adjoint d’Amnesty International, la situation des droits humains varie d’un pays à un autre car, dans certains pays, il y a un avancement tandis que d’autres trainent les pieds. En Afrique de l’Ouest, M. Servieude souligne qu’il y a quatre (4) tendances qui marquent la situation des droits humains. «La première qu’on peut noter, c’est la persistance des situations de conflits et des attaques contre la population civile, le rétrécissement de l’espace des libertés dans la plupart des pays, une tendance frappante au niveau mondiale, un certain nombre de gouvernements cherche à restreindre les libertés et à s’attaquer aux voix critiques et dissidentes. C’est l’exemple des pays qui ont connu des processus électoraux extrêmement tendus, contestés, où les autorités ont cherché à faire taire les critiques sous leurs gouvernances. Un certain nombre d’interdictions de manifestation à long terme, des coupures du réseau internet, des arrestations arbitraires à l’égard des journalistes, à l’égard (de membres) d’organisations de la société civile, de défenseurs des droits humains ou même des activistes politiques. Des situations de violence, de discrimination fondées sur le genre dans de nombreux pays et encore trop de lois, des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes, des pratiques discriminatoires au sein des familles, de la vie professionnelle, et des situations de violence à l’égard des femmes au moment de la pandémie, notamment lors des confinements. Sur ce, Amnesty exhorte aux respects du droit des femmes. Enfin la dernière tendance repose sur les inégalités dans un certain nombre de pays. Et la pandémie a mis (en exergue) cette situation de manière éclatante. Des populations marginalisées qui n’ont pas une certaine jouissance à un logement, à l’eau potable, à un niveau de vie descend».
S’agissant la situation des droits de l’homme dans les pays du sahel, le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont épinglés. Docteur Ousmane Diallo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest, reste convaincu que les droits humains ne sont pas respectés dans ces pays. Pour lui, la situation des droits de l’homme au Mali, Niger et Burkina Faso repose sur quatre facteurs. «Les quatre situations liées aux conflits, à la pandémie du Covid-19, aux échéances électorales (les élections qui ont eu lieu au Mali, Niger et au Burkina Faso), à la situation liée à la justice et à l’impunité. En matière de conflits, ces trois pays sont au cœur des tourbillons sécuritaires affectant le Sahel, ce sont les pays de la zone des trois frontières. Notons, dans ces pays, l’insécurité est la plus remarquée. On assiste dans ces zones à des cas d’enlèvements et de disparitions forcées et des cas d’homicides illégaux». Docteur Diallo rappel que durant l’année 2020, de nombreuses violations sont déplorées dans la zone du Sahel, surtout sur les populations civiles. Selon ce membre d’Amnesty, la situation des droits humains est plus flippante durant les périodes des élections, période de pandémie de Covid-19 dans ces zones du sahel.
ALTERNATIVE A LA PROBLEMATIQUE DU MODE DE SAISINE DES ORGANES DE CONTROLE ET LEUR AUTONOMIE FINANCIERE
Selon le coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck, les difficultés que rencontrent les organes de contrôle au Sénégal à faire face aux problèmes de corruption et de détournement de deniers publiques ne sont pas forcément liées au mode de saisine. Interpellé dans le cadre de cet article réalisé en collaboration avec l’Ong Open Society West Africa au Sénégal (Osiwa Sénégal), le coordonnateur du Forum civil (Section sénégalaise de Transparency international) a plutôt pointé du doigt la faiblesse des moyens au plan humain, matériel et financier comme étant l’un des principaux facteurs paralysant l’action de ces organes. Ainsi, préconisant le renforçant de leurs moyens, Birahim Seck a également plaidé la mise en place d’un Parquet national financier (Pnf) chargé de mener toutes les enquêtes concernant les délits et crimes financières et économiques.
Le Sénégal est-il un géant aux pieds d’argile en matière de promotion de la bonne gouvernance ? Tout porte à le croire. Alors que le pays dispose de tout un arsenal, aussi bien au plan législatif que judiciaire, en matière de lutte contre la corruption et des pratiques assimilées, la bonne gouvernance reste encore un défi hors de portée. La preuve, la stagnation du Sénégal dans la zone rouge des résultats de l’Indice de Perception de la Corruption (Ipc) pour l’année 2020 publiés le 28 janvier 2021 avec un score de 45 sur 100 pour la quatrième année consécutive après une période de progression (36/100 en 2012, 41/100 en 2013, 43/100 en 2014, 44 en 2015). Il faut dire que cette situation est d’autant plus incompréhensible dans la mesure où le Sénégal dispose de plusieurs organes de contrôle tels que : l’Inspection générale d’Etat (Ige), la Cour des comptes, l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac), la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif) et l’Autorité de régulation des Marchés publics (Armp)… dont la mission est justement de prévenir mais aussi de réprimer les pratiques de mauvaise gouvernance de ressources publiques.
Interpellé sur cette question, Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil (Section sénégalaise de Transparency international) , estimant que cette situation n’a rien à voir avec le mode de saisine de ces dits organes de contrôle, pointe plutôt du doigt leur gouvernance qui, selon lui, pose problème du fait de l’absence de moyens. Sous ce rapport, il a ainsi préconisé trois pistes de solutions pour rendre plus efficace l’intervention de ces organes.
La première concerne le renforcement des moyens financiers, matériels et humains de ces organes pour dit-il leur permettre de développer les actions et activités prévues dans les cadres de leurs missions respectives. « Le problème des organes de contrôle ne se situe pas au niveau de leur mode de saisine mais plutôt de leur gouvernance. L’Etat devrait commencer par donner un financement suffisant à ces organes de contrôle pour leur permettre de développer les actions et activités prévues dans les cadres stratégiques de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent», at-il expliqué.
Avant d’ajouter, «récemment, le président de la République avait demandé à l’Ofnac de vulgariser la stratégie nationale de lutte contre la corruption, je pense que le chef de l’Etat devrait plutôt commencer par doter l’Ofnac de moyens, non seulement pour pouvoir faire le travail de vulgarisation mais aussi, de mise en œuvre des actions et activités qui sont prévues dans cette stratégie nationale de lutte contre la corruption. Et tout comme l’Ofnac, il devrait également donner les moyens à la Centif pour lui permettre de mettre en œuvre ses actions et activités prévues dans la stratégique nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux».
Poursuivant son propos, Birahim Seck estime toujours, au sujet de l’Ofnac, que cet organe devrait non seulement bénéficier d’un renforcement de son personnel enquêteur et investigateur mais aussi de nouvelles compétences capables de faire un travail préliminaire pour renforcer leur rapport mais aussi, alimenter éventuellement le Parquet national financier (PNF) si le gouvernement venait à adopter cette réforme.
UNE REDYNAMISATION DES CORPS DE CONTROLE INTERNES
Par ailleurs, s’agissant de la deuxième piste de solution qu’il a évoquée, le coordonnateur du Forum civil souligne que celle-ci est relative à la léthargie des corps de contrôle interne qui se trouvent au niveau des différents ministères et autres services administratifs. En effet, soulignant que la plupart de ces corps de contrôle interne sont devenus aujourd’hui que l’ombre d’eux-mêmes, Birahim Seck recommande ainsi leur redynamisation. «Au-delà des organes de contrôle, il faudrait également un retour à l’orthodoxie par le renforcement en moyen matériel, humain et financier de tous les corps de contrôle interne. Autrement dit, des inspections internes qui se trouvent dans les différents ministères et services administratifs. Car, ce sont ces organes de contrôle internes qui doivent alimenter l’IGE, il faudra donc les doter de moyens humains, matériels et financiers en vue de leur permettre de faire leur travail», a-t-il préconisé.
PARQUET NATIONAL FINANCIER COMME ALTERNATIF
Abordant la dernière piste de solution, le coordonnateur du Forum civil a indiqué qu’elle est relative à la création d’un Parquet national financier (Pnf). Poursuivant son propos, il a expliqué au sujet de la mission de ce Pnf qu’il se chargera de mener toutes les enquêtes concernant les questions financières et économiques, notamment la corruption et autres délits connexes dont : le trafic d’influence, le détournement de deniers publics, le blanchiment de capitaux, l’enrichissement illicite, l’escroquerie portant sur les deniers publics et le favoritisme. Par ailleurs, Birahim Seck qui souligne que cette «panoplie d’infractions nécessite d’être prise en charge par une instance spécialisée pour mieux encadrer les enquêtes préliminaires», estime aussi que la mise en place du Pnf pourrait également contribuer à la clarification du jeu des compétences entres les différentes juridictions en ce sens où précise-t-il, «on saura maintenant que tout ce qui est corruption, blanchiment d’argent, détournement de deniers publics, escroqueries sera de la compétence du Pnf».
Le coordonnateur du Forum civil a également insisté sur la nécessité d’un renforcement des Officiers de police judiciaire (Opj) spécialisés en matière de criminalité et de délits financiers et économiques au niveau de la Police, notamment à la Division des investigations criminelles (Dic) et à l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocretis) et à la Section de recherche de la Gendarmerie nationale. Notamment en ressources humaines, financières et matérielles pour leur permettre de mener à bien leur travail d’enquête préliminaire en cas d’infractions financières et économiques.
Par Fadel DIA
ALGÉRIE, RWANDA, LA REPENTANCE À PETITES GORGÉES
La France a toujours mal à son passé colonial, alors par intervalles réguliers, elle distribue des remèdes homéopathiques, comme le font toutes les autres nations dont la prospérité a été fondée sur la traite négrière, l’exploitation coloniale...
Emmanuel Macron a donc reconnu, «au nom de la France», que l’avocat algérien Ali Boumendjel avait été «torturé et assassiné» par l’armée française en 1957. Ce n’est pas un scoop puisqu’il y a vingt ans déjà que l’exécuteur en chef de ce crime l’avait dit et écrit, précisant même, pour ajouter à l’horreur, qu’il avait fait transférer le résistant algérien du rez de chaussée de l’immeuble où il était détenu, au sixième étage, pour rendre crédible la thèse officielle du suicide !
La vérité c’est que la France a toujours mal à son passé colonial, alors par intervalles réguliers, elle distribue des remèdes homéopathiques, comme le font toutes les autres nations dont la prospérité a été fondée sur l’une ou plusieurs de ces trois grandes tragédies humaines :
-la traite négrière, la transaction commerciale qui, dans l’histoire de l’Humanité, a connu le plus fort taux de profit, ce qui explique qu’elle ait pu durer trois siècles ;
-l’extermination des Amérindiens, plus meurtrière encore, puisque, selon un historien, le nombre de ses victimes était si massif que cela a provoqué… un refroidissement du continent américain ;
-l’exploitation coloniale, dont certains pays, notamment en Afrique, ne se relèvent toujours pas.
C’est toujours en trainant les pieds, en ordre dispersé et de manière inégale que les Etats qui portent ce lourd fardeau ont assumé leurs responsabilités. Le plus puissant d’entre eux, les Etats-Unis d’Amérique, ont tardé à faire leur mea culpa, mais quand ils ont franchi le pas, ils ont manifesté leur contrition sans ambages. Les présidents Clinton, à Kampala, et Bush, à Dakar, ont l’un , exprimé « ses regrets (pour la traite des esclaves), pire péché » des Etats-Unis, l’autre affirmé que celle-ci avait été « un des plus grands crimes de l’histoire ».
La Chambre des Représentants puis le Sénat américains, Démocrates et Républicains confondus, ont adopté des résolutions présentant les « excuses » du gouvernement et du peuple américains pour « l’injustice fondamentale, la cruauté, la brutalité et l’inhumanité de l’esclavage et de la ségrégation raciale envers les Noirs» ! Les Noirs ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette compassion puisque qu’une « politique de réconciliation » a aussi été adoptée en direction des peuples amérindiens, auxquels on a promis d’accorder plus de pouvoirs ou de visibilité. Pour les Indiens, comme pour les Noirs, tous les engagements n’ont pas été respectés, Donald Trump s’est même permis de tourner en dérision les racines cherokees d’Elisabeth Warren en la qualifiant de Pocohantas, il n’en reste pas moins que la décision de Joe Biden de nommer une personnalité de souche amérindienne à un poste ministériel important constitue une première historique. Ce n’est pas rien, puisqu’en cent cinquante ans de République française, aucun Français ressortissant d’Afrique ou de l’Outre-Mer n’a accédé à des fonctions ministérielles dans un domaine de souveraineté, à l’exception de Christiane Taubira…
Parmi les anciennes puissances coloniales, le Royaume-Uni est le pays qui a exprimé sa contrition de la manière la plus originale. Au niveau local, une municipalité, celle de Liverpool, ancien port négrier, a pour la première fois au monde, présenté ses « excuses officielles » pour sa participation au commerce des esclaves.
Au niveau central, le gouvernement britannique a, entre autres aveux, reconnu « la brutalité de la répression » que son pays avait menée au Kenya contre les Mau-Mau et pris l’engagement d’indemniser les victimes et de déclassifier ses archives. Enfin, des entreprises, publiques ou privées (banques, sociétés d’assurances…) ont tenu à s’excuser pour « les liens qu’elles ont pu avoir avec l’esclavage. » Citons, pour terminer ce survol rapide, le cas de la Belgique, qui, non contente de reconnaitre sa responsabilité dans l’assassinat de Patrice Lumumba, a, par la voix de son roi, présenté à la RDC ses « regrets » pour la douleur infligée au peuple congolais. Ce ne sont pas tout à fait des « excuses », mais personne en Belgique ne refuse que le débat soit ouvert.
Alors quid de la France ?
La France ne s’excuse ni ne se repent : qui peut imaginer que le Général de Gaulle présente ses excuses pour l’assassinat de Ruben Um Niobé et Felix Moumié par l’armée et le contre-espionnage français ? En réalité le refus de la contrition est dans les gênes du personnel politique français et on ne peut pas non plus imaginer Macron s’excuser pour ses tâtonnements dans la gestion du Covid, ce qu’a fait Angela Merkel, ou pour les bavures commises par son armée au Mali, même si elles sont attestées par l’institution qui est le garant du droit international !Ses prédécesseurs avaient ,après de longues hésitations, pris des positions courageuses sur la déportation des Juifs, mais aucun président français n’est apparemment prêt à tenir sur la colonisation et l’esclavage un discours comparable à celui de Chirac sur la rafle du Vel d’Hiv.
Les plus courageux ont préféré s’abriter derrière des lois votées au Parlement ou prendre en compte les travaux des historiens, car, selon Nicolas Sarkozy, « la repentance est une haine de soi ! » Pour que tout soit clair, François Fillon avait surenchéri : la France « n’a pas inventé l’esclavage », et la colonisation a été pour elle un acte humanitaire, l’occasion de « faire profiter sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique » …
Le rapport Duclert sur le Rwanda pourrait n’être, comme tous les travaux de mémoire qui l’ont précédé, qu’un outil politique, d’autant que ,nous rappelle Paul Valéry, « chaque historien nous tend une tête coupée qui est l’objet de ses préférences ».Le document affirme certes que la France a des « responsabilités lourdes et accablantes » dans la tragédie rwandaise, mais ajoute, pour la dédouaner, qu’elle n’est pas « complice », raisonnement pour le moins curieux car, dans les tribunaux ordinaires, la peine infligée aux responsables est généralement plus forte que celle que celle des complices ! Peut-on même réfuter la complicité de la France après avoir affirmé qu’elle a apporté « un soutien aveugle » à un régime « raciste, corrompu et violent », que son président a ignoré sciemment la réalité, que son ambassade, ses forces armées se sont impliquées dans la formation d’un gouvernement intérimaire et dans la fuite des génocidaires ? Pourtant tout cela ne vaut pas une once de repentance en France, mais au fond, le débat sur ce sujet a-t-il encore de l’intérêt au vu des résultats obtenus dans les pays où elle a été exprimée ?
Le rapport Duclert n’apporte pas fondamentalement de connaissances nouvelles, ses auteurs, de leur propre aveu, n’ont pas épuisé le sujet, la question est donc de savoir quelle suite lui sera donnée. Il marquerait un grand pas si, pour une fois, il donne lieu à une procédure judiciaire à l’encontre des personnes suspectées de crimes ou de complicité de crime. Si on prend en considération l’inculture profonde des dirigeants politiques français sur l’Afrique et ses peuples, qu’il a confirmée et qu’avait déjà mis en évidence l’insultant discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. Si ce constat peut pousser les Français à cesser de croire que les sentences jupitériennes de leurs dirigeants peuvent changer notre existence, et que l’histoire de l’Afrique c’est l’histoire de la France en Afrique.
S’ils réalisent que l’on ne peut pas remplacer une supercherie par une supercherie et que, par exemple, rendre un sabre saisi dans les bagages d’un chef vaincu, ce n’est pas restituer une œuvre d’art, qui est l’expression du génie d’un peuple !Si les dirigeants français décident de ne plus attendre qu’on leur torde la main pour reconnaitre les dérives de leurs politiques africaines : il y a les intraitables, Algérie et Rwanda, mais il y a aussi d’autres foyers de violence qui sont passés sous silence : Madagascar Cameroun …Thiaroye. S’ils se décident, enfin, à démomifier leurs archives coloniales et, quand elles ne sont pas rapatriées, à les ouvrir à tous les chercheurs. Les chercheurs africains doivent y avoir un accès facile et pouvoir donner leurs avis sans attendre le verdict de l’Elysée. Car nous nous inspirerons désormais de Saint Thomas : nous ne croirons que ce que nous aurons vérifié par nous-mêmes !
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 7 AVRIL
SenePlus publie ci-dessous, les nominations au Conseil des ministres du 7 avril 2020.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Amadou Mame DIOP, est nommé Directeur Général de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO-SENEGAL) en remplacement de Monsieur Aliou SOW, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Philippe Ndiaga BA, Titulaire d’un Master en Langues étrangères appliquées, est nommé Directeur de la Promotion Touristique au ministère du Tourisme et des Transports aériens, en remplacement de Madame Oulimata Fall SARR, appelée à d’autres fonctions ;
Monsieur El Hadji Habib KANDJI, Administrateur civil, matricule de solde n° 624 574/F, précédemment Conseiller technique du Délégué général à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, est nommé Secrétaire Général de l’Agence nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits, en remplacement de Monsieur Cheikh NDOUR, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Mor NDIAYE MBAYE, Expert Auditeur en système d’information et organisation des entreprises, est nommé Secrétaire technique du Comité National de Suivi de Contenu Local (CNSCL)."
DES MESURES DE L'ÉTAT POUR BOOSTER LA RELANCE ÉCONOMIQUE
Le président demande au gouvernement d’optimiser les projets et financements de la coopération internationale, ainsi que les partenariats avec le secteur privé national et international - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 7 avril 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 07 avril 2021, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat s’est incliné devant la mémoire de Monsieur Ibrahima SAKHO, Ancien Préfet, Ancien Gouverneur de Région, Ancien Directeur général de l’Administration territoriale et Secrétaire général sortant du Ministère de l’Intérieur, arraché, hier, à notre affection.
Le Président de la République présente ses condoléances les plus attristées à sa Famille, au Ministre de l’Intérieur, au Premier Président de la Cour des Comptes, Institution dans laquelle il venait de le nommer comme Magistrat, Conseiller référendaire, ainsi qu’à toute l’administration sénégalaise, notamment son corps d’origine : celui des administrateurs civils.
Ibrahima SAKHO fût un fonctionnaire expérimenté, au dévouement exceptionnel, un républicain ayant l’Etat toujours chevillé au corps. Il demeure, de par son parcours, son courage et son engagement, un exemple remarquable de Serviteur de l’Etat, pour les jeunes générations d’agents publics.
Revenant sur la célébration de la fête nationale du 04 avril 2021, avec le thème "Forces de Défense et de Sécurité et protection des frontières", le Chef de l’Etat a félicité chaleureusement nos forces de défense et de sécurité pour leur professionnalisme notable et leur engagement permanent dans le cadre de leurs missions de défense et de protection des personnes et des biens.
Le Président de la République réitère sa détermination à consolider la construction citoyenne, mais également, la modernisation de notre outil national de défense et de sécurité qui est l’incarnation de notre commune volonté de vivre ensemble dans la paix, la stabilité, la solidarité et la prospérité dans l’équité.
Le Chef de l’Etat rappelle au Conseil, les orientations et décisions annoncées, lors de son Message à la Nation le 03 avril 2021, relatives à l’emploi des jeunes, notamment la mobilisation, à partir de mai 2021, de 80 milliards de FCFA pour le recrutement de 65000 jeunes qui vont servir dans divers secteurs (éducation, sécurité, nettoiement, environnement et cadre de vie, culture urbaine, tourisme, …).
A cet égard, le Président de la République, après un large échange avec les membres du Conseil sur les questions de jeunesse et d’emploi, réaffirme sa forte volonté de territorialiser l’emploi des jeunes au niveau des collectivités territoriales. Il demande également au Gouvernement, une parfaite préparation du Conseil Présidentiel sur l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes, prévu le jeudi 22 avril 2021 au CICAD.
Abordant la question liée à la relance économique à travers l’amélioration soutenue de l’environnement des affaires, le Chef de l’Etat, appréciant positivement le taux de croissance actualisé à 1,9% en 2020 dans un contexte international de récession dû à la pandémie Covid-19, invite le Gouvernement à asseoir de manière dynamique la relance de l’économie nationale, conformément aux orientations du Programme d’Action Prioritaire PAP2A, dans une perspective d’intensification des projets de formation professionnelle, de promotion de l’entreprenariat et de création d’emplois.
Le Président de la République demande, dès lors, au Gouvernement d’accentuer les efforts budgétaires et les réformes sectorielles, d’optimiser les projets et financements de la coopération internationale, ainsi que les partenariats avec le secteur privé national et international.
Le Chef de l’Etat souligne, à ce sujet, la nécessité d’accorder une attention prioritaire à l’amélioration de l’environnement des affaires et à l’attractivité du Sénégal aux investissements directs étrangers (IDE).
Le Président de la République rappelle au Gouvernement, l’impératif de finaliser, les mesures restantes de la feuille de route Doing Business 2021.
Sur la nécessaire émergence des zones économiques spéciales comme sites d’innovation, d’industrialisation et de création d’emplois, le Chef de l’Etat invite le Gouvernement, à intensifier l’attractivité des quatre (04) Zones économiques spéciales (ZES), actuellement créées au Sénégal.
Le Président de la République demande, dans cet élan, aux Ministres en charge des Domaines et de l’Urbanisme, de veiller à la préservation foncière des sites "ZES" et au respect de leurs vocations en matière, notamment, de transferts de technologies, de développement industriel et de création d’emplois dans les localités d’accueil.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement l’importance qu’il attache à l’accélération des réalisations d’infrastructures et de centres de formation professionnelle fonctionnels, afin de promouvoir davantage le renforcement du Capital humain national mais aussi l’employabilité des jeunes dans les territoires (Communes et Départements).
Le Président de la République demande, à ce propos, au Ministre chargé de la Formation professionnelle de procéder, d’une part, à l’évaluation rapide du fonctionnement des centres et instituts de formation professionnelle et, d’autre part, à l’actualisation des structures de formation.
Le Chef de l’Etat invite, enfin, les Ministres en charge de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, à proposer une nouvelle carte scolaire et universitaire consolidée et optimisée, conforme à un rééquilibrage du système éducatif national vers le développement d’une formation professionnelle dynamique et adaptée aux besoins de l’économie nationale.
Le Président de la République informe le Conseil qu’il présidera, en fin juin 2021, une réunion présidentielle sur la Formation professionnelle.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat invite le Ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget, à accélérer les processus de mise à disposition intégrale des fonds (25 milliards) destinés aux artisans du Sénégal et à leurs organisations dans le cadre de la résilience économique et sociale.
Le Président de la République demande également au Ministre en charge de l’Artisanat de finaliser, avant le 15 mai 2021, la nouvelle stratégie nationale de développement de l’artisanat, en cohérence avec le Plan de relance de l’économie et le programme d’urgence d’insertion socio-économique et d’emploi des jeunes.
Le Chef de l’Etat signale, aussi, au Ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel, l’urgence (i) d’engager la réforme fonctionnelle et la modernisation des Chambres des Métiers ; (ii) de renforcer le dialogue de proximité avec les acteurs du secteur, dont le rôle collectif majeur, demeure un atout pour le développement économique et la stabilité du Sénégal.
Le Président de la République, a clos sa communication par son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la préparation de la troisième revue de l’Instrument de Coordination de la Politique Economique (ICPE) ;
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes ;
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation de la campagne de vaccination contre la Covid-19 ;
- Le Ministre du Tourisme et des Transports aériens a fait une communication sur le stratégie hub aérien et touristique 2021-2025 ;
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
-Le Projet de loi modifiant les articles 10 et 13 de la loi 2017-26 du 13 juillet 2017 abrogeant et remplaçant certaines dispositions de la loi n° 67- 42 du 30 juin 1967 portant Code des pensions militaires d’invalidité, modifiée ;
- Le Projet de loi modifiant la loi n° 2017-25 du 13 juillet 2017 abrogeant et remplaçant l’article 48 de la loi n°81-52 du 10 juillet 1981 portant Code des Pensions civiles et militaires de retraite.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Amadou Mame DIOP, est nommé Directeur Général de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO-SENEGAL) en remplacement de Monsieur Aliou SOW, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Philippe Ndiaga BA, Titulaire d’un Master en Langues étrangères appliquées, est nommé Directeur de la Promotion Touristique au ministère du Tourisme et des Transports aériens, en remplacement de Madame Oulimata Fall SARR, appelée à d’autres fonctions ;
Monsieur El Hadji Habib KANDJI, Administrateur civil, matricule de solde n° 624 574/F, précédemment Conseiller technique du Délégué général à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, est nommé Secrétaire Général de l’Agence nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits, en remplacement de Monsieur Cheikh NDOUR, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Mor NDIAYE MBAYE, Expert Auditeur en système d’information et organisation des entreprises, est nommé Secrétaire technique du Comité National de Suivi de Contenu Local (CNSCL)."