SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 avril 2025
Société
LA RENCONTRE AMBIGUE ENTRE LA TRADITION ET LA MODERNITÉ, SELON CHEIKH HAMIDOU KANE
Dans l’imaginaire des Sénégalais, le nom de Cheikh Hamidou Kane reste à jamais associé à son roman L’Aventure ambiguë paru en 1961. Portrait de cet homme aux « longs mûrissements multiples »
Il n’est nul besoin de présenter le Sénégalais Cheikh Hamidou Kane. Écrivain légendaire, mais aussi figure politique, l’homme, âgé aujourd’hui de 93 ans, a joué un rôle important dans la vie politique et culturelle de son pays. Dans l’imaginaire des Sénégalais, son nom reste à jamais associé à son roman L’Aventure ambiguë dont le héros autofictionnel incarne le drame de l’homme africain écartelé entre la tradition et la modernité. C’est avec Mariama Samba Baldé, qui vient de consacrer un livre-portrait à l’auteur de L’Aventure ambiguë, que notre chroniqueur Tirthankar Chanda brosse le portrait de cet homme aux « longs mûrissements multiples ».
En 1961, il y a soixante ans, paraissait L’Aventure ambiguë*. Récit magistral de la rencontre tragique entre l’Afrique et l’Occident, ce roman est devenu une lecture incontournable pour des générations d’Africains. Certains ont dû même rédiger des dissertations analysant tel ou tel aspect de ce grand roman, pour obtenir leur bac. Son auteur n’est pas seulement un écrivain, mais il a aussi été une figure majeure de la vie politique sénégalaise.
Entre les années 1960 et 1990, Cheikh Hamidou Kane fut ministre dans les gouvernements de Senghor et d’Abdou Diouf et marqua les esprits par sa pratique politique basée sur des valeurs humanistes et démocratiques. Ainsi, en pleine crise gouvernementale qui a opposé en 1962 le président Senghor à son Premier ministre Mamadou Dia, il démissionna de son poste pour protester contre les dérives autoritaires du régime. Mais plus qu’à son action politique, c’est à son roman qu’est L’Aventure ambiguë, devenu un classique incontournable des lettres africaines modernes, que Cheikh Hamidou Kane doit sa réputation, qui dépasse aujourd’hui les frontières de son pays et de son continent.
« Sillage d’Hommes »
La parution récente d’un nouveau livre consacré à ce monstre sacré des lettres africaines, sous la plume de l’éditrice Mariama Baldé, nous fournit l’opportunité de revenir sur ce parcours hors du commun. Cheikh Hamidou Kane : L’inoubliable étincelle de l’être (Éditions « Paroles tissées », 2020) est un ouvrage d’un format original. Réparti en cinq chapitres nommés d’après les cinq doigts de la main et composé d’entretiens avec l’écrivain, il éclaire les différents pans de la vie du dernier, de sa jeunesse studieuse à sa pensée panafricaniste, en passant par l’homme politique, le littéraire et le croyant.
Ayant décelé des fraudes, des blocages et des retards dans le processus de portabilité des numéros de la téléphonie mobile, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a envoyé des lettres de mise en demeure à la SONATEL et à Free
Ayant décelé des fraudes, des blocages et des retards dans le processus de portabilité des numéros de la téléphonie mobile, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a envoyé des lettres de mise en demeure à la SONATEL et à Free Sénégal. Ces deux opérateurs ont moins de 30 jours pour changer de ligne de conduite.
L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a mis en demeure la SONATEL pour blocage et retard dans le traitement des demandes de portage faites par les clients. Ce processus appelé portabilité donne la possibilité à un abonné de conserver son numéro de téléphone en cas de changement d’opérateur de téléphonie mobile.
Dans une correspondance datée du 07 avril 2021 et adressée au Directeur général de la SONATEL, Sékou Dramé, Abdoul Ly et ses collaborateurs donnent un délai de 30 jours à la SONATEL pour revoir sa copie. «En application de l’article 177 de la loi n° 2018-28 du 12 décembre 2018 portant Code des Communications électroniques, nous vous mettons en demeure de prendre toutes les dispositions nécessaires pour vous mettre en conformité, dans un délai de trente (30) jours, à compter de la réception de la présente, aux dispositions de la décision n° 2016-011 du 23 novembre 2015 modifiant et complétant la décision n° 2015-008 du 08 juillet 2015 fixant les conditions et modalités du processus de portabilité des numéros de la téléphonie mobile. Passé ce délai, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes se réserve le droit d’appliquer, dans toute sa rigueur, les sanctions prévues par le texte précité», menace l’ARTP.
Selon Abdoul Ly et ses collaborateurs, des tests ont été effectués par les agents assermentés de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes, afin de vérifier l’évolution de la prise en charge par SONATEL des demandes de portage qui lui sont adressées. Mais, à leur grande surprise, «les conclusions des dits tests ont révélé que SONATEL ne respecte pas les dispositions de la décision n° 2015-011 du 23 novembre 2015 modifiant et complétant la décision n° 2015-008 du 08 juillet 2015 fixant les conditions et modalités du processus de portabilité des numéros de la téléphonie mobile». En effet, d’après les vérificateurs, outre la violation des délais impartis dans les différentes étapes du processus de portabilité, « les tests ont révélé que les motifs de rejet des demandes de portage (numéro inactif ou suspendu) évoqués par SONATEL ne sont pas fondés en ce sens que certains de ces numéros sont opérationnels».
L’ARTP EPINGLE FREE
Cependant, un autre opérateur de téléphonie mobile a reçu une lettre de mise en demeure. Il s’agit de SAGA Africa Holdings Limited, propriétaire de l’exTigo devenu Free Sénégal. «En application de l’article 177 de la loi n°2018-28 du 12 décembre 2018 portant Code des Communications électroniques, nous vous mettons en demeure de prendre toutes les dispositions nécessaires pour vous mettre en conformité, dans un délai de trente (30) jours, à compter de la réception de la présente, aux dispositions de la décision n° 2015-011 du 23 novembre 2015 modifiant et complétant la décision n° 2015-008 du 08 juillet 2015 fixant les conditions et modalités du processus de portabilité des numéros de la téléphonie mobile. Passé ce délai, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes se réserve le droit d’appliquer, dans toute sa rigueur, les sanctions prévues par le texte précité», tempêtent Abdoul Ly et ses collaborateurs.
A l’instar de la SONATEL, des tests ont été effectués par les agents assermentés de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes, afin de vérifier l’évolution de la prise en charge par SAGA AFRICA HOLDINGS LIMITED, des demandes de portage qui lui sont adressées. Et les conclusions «des dits tests ont révélé que SAHL ne respecte pas les dispositions de la décision n° 2015- 011 du 23 novembre 2015 modifiant et complétant la décision n° 2016-008 du 08 juillet 2015 fixant les conditions et modalités du processus de portabilité des numéros de la téléphonie mobile». «En effet, outre la violation des délais impartis dans les différentes étapes du processus de portabilité et les motifs de rejet des demandes de portage (numéro inactif ou suspendu) non fondés, les tests ont révélé que SAHL pratiquait de la portabilité frauduleuse auprès de certains abonnés de la téléphonie mobile», précise l’ARTP.
LA TENDANCE BAISSIÈRE LIÉE À LA MALADIE DU CORONAVIRUS SE POURSUIT
Covid-19 : 57 nouveaux cas, 3 décès et moins de 300 patients sous traitement
La tendance baissière liée à la maladie du coronavirus se poursuit. Ce samedi, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé 57 nouvelles contaminations sur un échantillon de 1515 tests réalisés, soit un taux de positivité de 3,76%. Aucun cas importé n’a été enregistré. Mais, 19 cas contacts et 38 issus de la transmission communautaire sont dénombrés. Lesquels sont ainsi répartis : Dakar 27 cas et 11 dans les autres régions. Il y a eu 70 patients qui ont été déclarés guéris.
Cependant, le directeur de la prévention du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye a annoncé 18 cas graves qui sont pris en charge dans les services de réanimation. Là où 3 décès ont été enregistrés.
A ce jour, il y a 39364 déclarés positifs dont 38101 déclarés guéris, 1077 décédés et 185 patients sous traitement. En outre, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé que depuis le début de la campagne de vaccination contre la maladie du coronavirus, il y a 343222 personnes qui ont été vaccinées sur toute l’étendue du territoire nationale.
LE DÉMENTI DE MACKY SALL SUR LES ACCUSATIONS DE DÉTOURNEMENT DE FONDS EUROPÉENS À LA UNE
Dakar, 10 avr (APS) – Le démenti fait par le chef de l’Etat sur les accusations de détournement de fonds mis à la disposition de l’Etat du Sénégal par l’Union européenne (UE) est le sujet le plus commenté par les quotidiens pour leur édition du weekend.
‘’Supposé détournement de fonds de l’UE dédiés à la migration : le président Macky Sall parle d’affabulation’’, écrit Le Soleil.
‘’C’est une affabulation, c’était de la mauvaise information, de la diffamation [à l’encontre] du gouvernement du Sénégal (…) Pensez-vous que l’Espagne va mettre des centaines de millions d’euros à la disposition du Sénégal qui va les dissimuler pour les détourner ?’’ rapporte Le Soleil, citant le président de la République.
Mack Sall a tenu ces propos lors d’une conférence de presse qu’il donnait vendredi aux côtés du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, lequel était en visite à Dakar depuis jeudi.
Le chef de l’Etat réagissait ainsi aux accusations de détournement de fonds portées sur les autorités sénégalaises par Boubacar Sèye, le leader de l’organisation Horizons sans frontières (HSF), qui s’occupe des questions liées à la migration. M. Sèye a passé plusieurs semaines en prison avant d’être libéré en mars, pour les mêmes accusations.
Comme d’autres journaux, WalfQuotidien relaye le démenti du chef de l’Etat tout en s’apetissant sur la politique migratoire que veulent mener ensemble Macky Sall et Pedro Sánchez.
‘’Le gouvernement espagnol veut (…) rapatrier les migrants sénégalais en situation irrégulière sur son sol. En contrepartie, l’Espagne va intensifier l’aide et l’investissement au Sénégal’’, écrit le même journal.
‘’C’est d’un ton ferme et colérique que le président de la République a démenti’’ Boubacar Sèye, affirme Sud Quotidien.
M. Sèye, lui, maintient ses accusations, selon certains journaux.
‘’Concernant la question des fonds alloués par l’Union européenne, je ne vais pas polémiquer (…) avec le président de la République (…) Les enquêteurs ont reçu le document que j’ai reçu de l’Union européenne, concernant ces fonds fiduciaires estimés à 118 milliards de francs CFA. Je ne peux pas l’inventer. C’est un document que l’UE m’a remis. La question que je me pose est de savoir si le président est bien informé’’, a argué le leader de HSF, cité par L’Observateur.
Vox Populi parle de ‘’la colère présidentielle’’. ‘’Macky Sall solde ses comptes avec Boubacar Sèye’’, lit-on dans Le Quotidien, qui est peu satisfait de la démarche menée par l’Espagne et le Sénégal pour que les migrants sénégalais arrêtent d’entrer illégalement dans le territoire espagnol.
‘’On a tendance à lier l’émigration clandestine à la modicité de l’offre d’emploi. Cela a pour conséquence de refaire les mêmes choses qui ont déjà été tentées, sans se poser des questions sur leur impact. C’est le cas du nouvel accord [signé] avec l’Espagne pour faciliter le travail saisonnier [de migrants sénégalais] dans le pays de Cervantes’’, commente-t-il.
Une promesse du secrétaire d’Etat chargé du réseau ferroviaire, Mayacine Camara, fait la manchette de L’As. ‘’Le train va rouler, d’ici à décembre, sur le tronçon Dakar-Tambacounda’’, a promis M. Camara en parlant du programme gouvernemental de réhabilitation du réseau ferroviaire.
La création d’une commission d’enquête indépendante sur les émeutes de mars dernier ‘’laisse perplexes’’ des leaders de l’opposition et de la société civile, selon EnQuête. ‘’Une commission d’enquête, plusieurs interrogations !’’ écrit-il.
Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a annoncé jeudi la création de ladite commission, dont la mission sera de situer les responsabilités des acteurs impliqués dans les violences à l’origine de la mort d’une dizaine de personnes et d’importants dégâts matériels, début mars.
Certains quotidiens continuent d’évoquer le décès survenu jeudi du célèbre magistrat et doyen des juges du tribunal régional de Dakar, Samba Sall. ‘’Tous ceux qui sont passés dans son bureau ont salué sa disponibilité, sa courtoisie, son humanisme. Il lui arrivait même de servir du thé aux personnes venues pour des auditions’’, témoigne l’avocat Assane Dioma Ndiaye dans le journal Source A.
LE GROUPE FAUZIE LAYOUSSE ET LA CENTRALE ELECTRIQUE DE KOUNOUNE EPINGLES PAR LA CDP
La Commission de protection des données personnelles (CDP) a cloué le groupe Fauzie Layousse et la Centrale électrique de Kounoune pour installation illégale des systèmes de vidéosurveillance et de biométrie en milieu professionnel.
La Commission de protection des données personnelles (CDP) a cloué le groupe Fauzie Layousse et la Centrale électrique de Kounoune pour installation illégale des systèmes de vidéosurveillance et de biométrie en milieu professionnel. Les deux dossiers sont en cours d’instruction afin de faire cesser les manquements signalés, révèle l’avis trimestriel de cette année en cours.
Parmi les plaintes traitées par la Commission de protection des données personnelles (CDP), dans son avis trimestriel de l’année 2021, deux d’entre elles font état d’installation illégale des systèmes de vidéosurveillance et de biométrie en milieu professionnel. Il s’agit, en fait, du groupe Fauzie Layousse et de la Centrale électrique de Kounoune.
Dans l’avis rendu public hier, vendredi 9 avril, le régulateur signale que «le Syndicat des Travailleurs de la Centrale Electrique de Kounoune (MESA) a adressé une plainte à la CDP, relative à l’installation d’un système de vidéosurveillance, au sein des locaux de l’entreprise. Il ressort de la plainte que le système de vidéosurveillance installé ne respecterait pas les droits des travailleurs».
Le rapport indique, en outre, que «sur le fondement de la Délibération n°2016-00238/CDP du 11 novembre 2016 portant sur les règles d’installation et d’exploitation d’un système de vidéosurveillance dans les lieux de travail et des articles 18, 35, 58 et suivants de la loi n°2008-12 du 25 janvier 2008, la CDP a transmis une demande d’explication au responsable du traitement».
Le dossier est en cours d’instruction, afin de faire cesser les éventuels manquements signalés, rapporte la même source. Pour les mêmes motifs, le Collège des Délégués du personnel du Groupe Fauzie Layousse a porté plainte contre leur employeur, car estimant que les droits des travailleurs n’étaient pas respectés en installant le système de vidéosurveillance et de pointage biométrique au sein de l’entreprise. «Ainsi, en application des articles 18, 20, 35, 58 et suivants de la loi n°2008-12 du 25 janvier 2008, la CDP a transmis au responsable du traitement une demande d’explication, relative à l’installation et l’exploitation de ces deux systèmes, sans effectuer les formalités préalables, et en méconnaissance des droits des personnes concernées», rapporte le «gendarme» des données personnelles qui informe, par ailleurs, que le dossier suit son cours pour arrêter les délits signalés par le personnel.
A noter, par ailleurs, qu’au cours de ce premier trimestre, la CDP a émis 1 appel à la déclaration, reçu 12 plaintes et signalements, ainsi que 6 demandes d’avis. Mieux, le régulateur des données personnelles a accueilli 05 structures et 01 particulier, venus s’imprégner de la législation sur les données à caractère personnel. Il a aussi traité 45 dossiers, dont 33 déclarations et 12 demandes d’autorisation. En outre, 32 récépissés de déclaration et 12 autorisations ont été délivrés, et il a décidé de sursoir à l’examen 1 dossier.
LE COUP DE GUEULE DE L’ARTISTE SALIF KEÏTA
Salif Keïta en colère ! L’artiste malien, disque d’or en 2002, dénonce le mutisme des dirigeants du monde face au carnage du mariage Bounti au Mali
Salif Keïta en colère ! L’artiste malien, disque d’or en 2002, dénonce le mutisme des dirigeants du monde face au carnage du mariage Bounti au Mali. Une enquête de l’Organisation des Nations unies (ONU) conclut qu’une frappe aérienne menée par l’armée française au Mali en janvier a tué 19 civils réunis pour un mariage, et pas seulement des djihadistes, comme l’a soutenu Paris jusqu’alors, selon un rapport consulté par l’Agence France-Presse (AFP).
« Comment imaginez-vous que l’ONU confirme que 19 civils lors de leur mariage ds leur village a #Bounti #Mali soient tués par l’armée française et que le monde reste silencieux ? Quand vos journalistes sont morts on a ts pleuré #JeSuisCharlie. Et personne ne pleure #JeSuisMali », s’est emporté l’artiste sur sa page. L’artiste qui semble avoir été victime d’attaques suite à sa publication, enfonce le clou : « En tant qu’artiste surtout au Mali la chose la plus facile est de se taire et chanter les éloges de tous les régimes. Je ne suis pas un griot mais un musicien qui a tjrs été engagé pour son continent durant mes 50 ans de carrière. Et je n’ai peur de personne. Dieu est grand ! » Au moins 22 personnes ont été tuées, dont trois des membres présumés de la katiba Serma. Dix-neuf sont morts sur le coup et trois au cours de leur évacuation, affirme le document. Le groupe touché « était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire », rapporte le rapport de la Munisma.
IDRISS DÉBY, L'INDISPENSABLE DICTATEUR DE PARIS
L’homme fort de N’Djamena sera réélu dans un fauteuil, ce dimanche. Depuis son accession au pouvoir en 1990, il n’a cessé de consolider cette force militaire que le président tchadien monnaye auprès de tous ses sponsors étrangers
l'Humanité |
Marc de Miramon |
Publication 09/04/2021
L’homme fort de N’Djamena sera réélu dans un fauteuil, ce dimanche. Depuis son accession au pouvoir en 1990, il n’a cessé de consolider cette force militaire que le président tchadien monnaye auprès de tous ses sponsors étrangers. Et en premier lieu la France.
Il est un pur produit de la coopération militaire française avec ses anciennes colonies, formé à Paris au milieu des années 1980 à l’école de guerre interarmées. Idriss Déby, au pouvoir depuis le mois de décembre 1990, soit plus de trente années d’un règne sans partage, se dirige tranquillement vers sa réélection, dimanche prochain, au terme d’une campagne électorale émaillée de violences.
Un raid meurtrier contre l'entourage d'un candidat
Human Rights Watch a accusé, jeudi, les forces de sécurité tchadiennes d’avoir mené « une répression implacable » contre les opposants, alors que depuis plusieurs mois, des partis et organisations de la société civile appellent chaque samedi à marcher « pacifiquement » pour une « alternance au pouvoir ».
En guise de réponse, l’appareil sécuritaire du pays a interdit les rassemblements, violemment dispersés, et des hommes en armes ont systématiquement cerné les sièges des partis de l’opposition comme le domicile de leurs leaders. Comme ce 28 février, lorsque la police et l’armée ont mené un raid meurtrier à celui de Yaya Dillo, candidat à la présidentielle, durant lequel les forces de police ont tué sa mère, âgée de 80 ans, et blessé cinq autres membres de sa famille.
Un des partenaires clés de l’opération « Barkhane »
Si prompt à s’indigner des violences politiques signalées en Russie, au Venezuela ou ailleurs, Paris est resté une fois encore muet face à ce climat délétère, tant Idriss Déby a réussi à acheter sa tranquillité politique en se rendant indispensable grâce à son armée, l’une des plus puissantes et des plus aguerries de la région.
Car le dictateur tchadien s’est imposé comme l’un des partenaires clés de l’opération militaire « Barkhane » pilotée par la France dans le Sahel. Ses promesses de renforts, réitérées lors du dernier sommet du G5 Sahel à N’Djamena à la mi-février, ont servi de béquille à la communication chancelante d’Emmanuel Macron, confronté à la faiblesse de la coopération militaire européenne dans la résolution de la crise sécuritaire qui enfonce chaque jour un peu plus l’ensemble de la région dans le chaos.
IL EXISTE UNE INÉGALITÉ POLITIQUE ENTRE LES LANGUES
Les langues occidentales nous déconnectent-elles de nos identités africaines ? Voyage avec Mbougar Sarr, écrivain sénégalais et amoureux des langues, dans de le monde de la littérature africaine et ses problématiques
Les langues occidentales nous déconnectent-elles de nos identités africaines ? Voyage avec Mbougar Sarr, écrivain sénégalais et amoureux des langues, dans de le monde de la littérature africaine et ses problématiques.
La Croix Africa dresse le portrait de prêtres africains dont l’engagement politique a suscité la controverse. Il s’agit des abbés Diamacoune Senghor du Sénégal et Fulbert Youlou de la République du Congo.
L’un a été, de 1982 à sa mort en 2007, l’un des principaux dirigeants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), un mouvement indépendantiste du sud du Sénégal. L’autre a été le premier président de la République du Congo.
Au Sénégal, le nom de l’abbé Diamacoune Senghor suscite toujours une forme de malaise, 14 ans après sa mort.
Augustin Diamacoune Senghor est né le 4 avril 1928, à Senghalène, à 40 km à l’ouest de Ziguinchor (dans le sud du Sénégal). Il est ordonné prêtre 28 ans plus tard, le 4 avril 1956.
L’abbé Diamacoune est connu comme ayant été secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). À l’origine, le MFDC est un mouvement politique fondé en 1947 par des ressortissants de la région sud du Sénégal : Émile Badiane et Ibou Diallo, Pierre Edouard Diatta, Victor-Sihouméhemeba Diatta. En 1982, après la disparition de ses fondateurs, le mouvement reprend vie avec, cette fois-ci, des revendications indépendantistes. Le 26 décembre 1982, une manifestation indépendantiste est organisée à Ziguinchor. De nombreux tracts nationalistes sont distribués à cette occasion. La marche est sévèrement réprimée.
Augustin Diamacoune Senghor est soupçonné d’être l’instigateur et le maître à penser de ce mouvement. Dans plusieurs écrits, Diamacoune relie les revendications indépendantistes de la Casamance à la période coloniale (1) et rejette toute intégration de cette région au Sénégal. Il décrit la résistance coloniale casamançaise et ce qu’il appelle le « néocolonialisme sénégalais », avec notamment, des expropriations abusives et spoliations dont seraient victimes les populations du sud du Sénégal.
Avec la marche du 26 décembre 1982, les militants du MFDC se radicalisent et le conflit se militarise. L’armée sénégalaise descend en Casamance. Ce conflit a fait, en près de 40 ans, entre 3 000 et 5 000 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés. Il est considéré comme le « conflit de basse intensité » le plus vieux d’Afrique.
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et l’Association islamique pour servir le Soufisme (Ais), se sont réunis hier, dans les locaux de l’institution, pour discuter avec les journalistes sur la qualité des contenus des programmes de télévision en période de Ramadan.
A quelques jours du démarrage du Ramadan, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a pris les devants en rencontrant la presse. Aux côtés du président du Cnra, une délégation de l’Association islamique pour servir le Soufisme (Ais) qui a été très réceptive aux avis et recommandations du Cnra.
Le président Babacar Diagne, qui a expliqué vouloir prévenir d’éventuels manquements au respect des valeurs que les Sénégalais ont en partage, a appelé les acteurs de la presse à conformer leurs productions pendant le Ramadan, aux réalités sociologiques et culturelles du pays. «J’ai dit à Mame Cheikh Mbacké, quand il m’a appelé, que nous ne pouvons parler aux prêcheurs. Le régulateur, il parle aux organes de presse qui s’occupent du contenu des programmes. Par contre, eux (les prêcheurs), ils le peuvent, parce que ce sont des collègues, ils sont ensemble dans les confréries, ils peuvent leur parler», a expliqué le président Diagne, soutenu dans son argumentaire par ses collaborateurs membres de l’Assemblée du Conseil. M. Diagne ajoute que la liberté d’expression sans discipline est source de chaos. «Le Cnra est un régulateur et non un législateur. Vous (les journalistes), vous êtes libres mais prenez votre responsabilité. Parce que ce que nous avons vu ces dernières années est vraiment catastrophique. Et il ne faut pas que nos moyens de vivre compromettent notre façon de vivre», renchérit-il.
Dans le même esprit, le sociologue Djiby Diakhaté a rappelé que, pendant ce mois d’abstinence, il y a des prêcheurs qui prennent la parole et qui écorchent les confréries des autres. «Vous pouvez parler de votre confrérie, sans écorcher les croyances et les convictions des autres. L’idée, c’est juste d’éviter qu’il y ait des malentendus, des différends entre des groupes qui constituent une même et grande famille. Nous nous situons juste dans cette perspective.»
Et de prévenir que, sous peu de temps, «on va rappeler à ceux qui font les théâtres et sketches de faire attention aussi». L’Association islamique pour servir le Soufisme (Ais) a exprimé sa totale adhésion à la démarche du régulateur et s’est engagé à partager les recommandations de l’institution. Mame Cheikh Mbacké, président de l’Ais, appelle ses camarades prêcheurs à faire preuve d’indulgence durant le Ramadan et à mettre «la primeur sur les discours qui ressemblent les différents foyers religieux, de toutes les sensibilités et de toutes les obédiences confondues», a-t-il souligné. «Il faut un discours de raffermissement des relations au lieu de verser souvent dans le divisionnisme et la comparaison malsaine entre les confréries», dit-il.
Le besoin de rencontrer le Cnra pour sensibiliser les prêcheurs en amont, s’explique par les dérives dans les messages et prêches dans l’espace audiovisuel, en période de Ramadan. Mais aussi de voir comment donner une nouvelle orientation à ces émissions et plateaux religieux, a expliqué imam Mouhibine Sow, membre du comité scientifique de l’Ais.