VIDEODERRIÈRE L'OFFENSIVE ANTI-MACKY SALL DE GUY MARIUS SAGNA
Justice ou calcul politique ? La procédure lancée par le député de Pastef contre l'ex-président pour « haute trahison » serait partie d'une stratégie à long terme selon Ibou Fall : nuire définitivement à ses ambitions politiques pour 2029

Pour Ibou Fall, la démarche actuelle visant à traduire Macky Sall devant la Haute Cour de Justice s’inscrit dans une logique de « justice des vainqueurs ». Il estime que cette justice est instrumentalisée à des fins politiques, avec pour but inavoué de barrer la route à une éventuelle candidature de l’ancien président à l’élection présidentielle de 2029. « Le vrai but de cette procédure, c’est de l’empêcher de revenir », tranche-t-il.
L’analyste revient sur plusieurs actes posés par l’ex-chef d’État entre 2023 et 2024 qu’il qualifie de trahison : le report controversé des élections, l’amnistie accordée à certaines figures sans procès, et la libération de personnes accusées de faits graves, parfois liés à des pertes humaines. Selon le journaliste, l'ancien journaliste a profité de sa majorité parlementaire pour faire passer ces décisions, au mépris de la justice et de la mémoire des victimes.
Ibou Fall n’a pas manqué de souligner le départ de Macky Sall le jour même de l’investiture de son successeur. Un acte qu’il interprète comme une fuite, voire une marque de mépris envers ses partisans et collaborateurs de longue date. « Il est parti comme un fuyard », commente-t-il, en référence à d’autres précédents dans l’histoire politique du Sénégal.
La possible comparution d’un ancien président devant la Haute Cour de Justice inquiète Ibou Fall quant à l’image du Sénégal sur la scène internationale. Il redoute que cette situation n’écorne la réputation démocratique du pays et ne révèle un climat politique instable. « Traduire un ancien président pour haute trahison, c’est grave. Cela coûte cher à un pays, en crédibilité et en stabilité », alerte le chroniqueur du journal Le Quotidien.
Enfin, Ibou Fall dénonce une justice à deux vitesses, façonnée par les rapports de force politiques. Pour lui, la capacité des gouvernants à changer les lois, amnistier ou condamner selon leurs intérêts, montre les failles d’un système institutionnel encore fragile. « Quand tu contrôles l’Assemblée nationale, tu fais ce que tu veux », affirme-t-il, pointant la nécessité de réformes profondes pour garantir l’indépendance de la justice.