ANNULATION DU PERMIS D’EXPLOITATION DE LA CENTRALE A CHARBON, AUDIENCE SUPREME LE 14 FEVRIER !
Entre Réseau des associations pour la protection de l’environnement et la nature (Rapen) et la Centrale à charbon de Bargny, on est presqu’au bout du bras de fer.

Entre Réseau des associations pour la protection de l’environnement et la nature (Rapen) et la Centrale à charbon de Bargny, on est presqu’au bout du bras de fer. La Cour suprême va se prononcer après-demain sur la saisine du Rapen pour l’annulation du permis d’exploitation de la structure et son démantèlement.
Une annulation pure et simple du permis d’exploitation de la Centrale à charbon, actant de facto le démantèlement de l’établissement classé de niveau 1 pour lequel se bat depuis une dizaine d’années le Réseau des associations pour la protection de l’environnement et la nature (Rapen). Un recours a été introduit en ce sens auprès de la Cour suprême et l’affaire sera à la barre le 14 février à Dakar. A l’occasion d’un point de presse organisé avant-hier lundi, les membres du Rapen ont affiché leur confiance et appelé la population à la mobilisation le jour du procès. «Tout ce à quoi nous nous attendons, est que la centrale implantée entre Bargny, Sendou et Miname soit démantelée, car elle n’a pas sa place ici. Ça a été notre position depuis le départ, et nous sommes confiants quant à l’issue du procès», a noté Fatou Samba, présidente des femmes transformatrices de produits halieutiques.
«Ce procès présente des enjeux cruciaux d’ordres environnemental, foncier, socioéconomique et sanitaire (…) La présence des installations classées incommodées, insalubres et dangereuses augmente le niveau de la pollution et affecte la santé des populations, surtout avec les poussières de charbon qui s’échappent de l’usine sous l’effet des vents», a noté Fadel Wade, autre membre du Rapen, rappelant que la centrale est érigée sur «29 hectares de terres qui étaient destinées aux victimes de l’érosion côtière».
Cette saisine de la Cour suprême intervient après plusieurs années de lutte contre l’implantation de la centrale sur les terres de Bargny. «On avait introduit des recours au niveau des banques qui ont financé le projet. Le système de sauvegarde environnementale de ces banques a constaté que, sur beaucoup de points, il y a eu non-conformité par rapport aux lois sénégalaises, mais par rapport aussi à l’exploitation, mais l’Etat continue à laisser faire cette centrale qui n’a pas sa raison d’être», a expliqué Daouda Guèye, président du Rapen.
Fort de ces documents, a-t-il rappelé, le réseau a saisi le ministère de l’Environnement d’un recours en annulation, classé sans suite. «Si le ministère ne nous répond pas en deux mois, c’est un système de rejet qui nous permet maintenant d’avoir la légalité pour aller porter plainte au niveau de la Cour suprême», a indiqué M. Guèye. «Ce que nous demandons, c’est l’annulation du permis d’exploitation de la Centrale à charbon», a-t-il fait savoir.