L’ARMEE A LA RECHERCHE D’UN SOLDAT PORTE DISPARU
La recrudescence de la violence dans la zone installe l’inquiétude chez les acteurs du processus de paix en Casamance qui s’expliquent difficilement cette soudaine «agitation» des groupes armés. Que veulent-ils ? Et que cherchent-ils ?

Les opérations de sécurisation lancées par l’Armée nationale en Casamance, dans la zone des palmiers (département Bignona), il y a quelques jours, commencent à livrer leurs premiers secrets. Un «Jambaar», parmi les hommes mobilisés pour ce ratissage, reste introuvable.
«L’Armée a mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour retrouver le militaire porté disparu», peut-on lire dans un communiqué envoyé par la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA), qui signale que le bilan des opérations de ratissage s’établit comme suit : un militaire blessé et un porté disparu.
En effet, Mongone, localité située dans la zone des palmiers, reste depuis avant-hier le théâtre d’accrochages entre l’Armée et des groupes armés. C’est d’ailleurs dans cette zone qu’un détachement militaire a été pris à partie par un groupe armé, faisant un militaire blessé et un porté disparu.
La Zone militaire N°5, qui a lancé avant-hier des opérations de ratissage, se lance à la traque des groupes armés qui ripostent par des tirs, renseignent nos sources. Ce regain de violence imprime une situation de peur et de psychose chez les populations dans cette zone.
«Depuis, hier (avant-hier mercredi, ndlr) nous avons limité nos mouvements, nous avons peur et nos activités sont bloquées, pour ne pas dire complètement paralysées…», nous confie un habitant de Mongone qui préfère garder l’anonymat. Et comme si cela ne suffisait pas, Abiaratou Sané, une dame, la soixantaine, ne cache pas sa peur : «Nous avons été surpris d’entendre des coups de feu hier (avant-hier, ndlr) dans la zone. Nos enfants ont peur et nous aussi nous avons très peur», lance-t-elle.
Des opérations de ratissage qui font suite aux exactions commises dans la localité de Djignaky (département de Bignona) par des individus armés, dans la nuit du dimanche 13 avril 2025. Operations de sécurisation qui rappellent celles enclenchées par la grande muette en 2022. Ces opérations avaient permis de démanteler des bases rebelles, avant de chasser les éléments armés de leurs cantonnements.
Quelques années après, cette zone Sud renoue avec le crépitement des armes. L’armée qui a lancé la traque des groupes armés signale que «les opérations se poursuivent dans la zone en vue de sécuriser les populations et leurs biens», souligne le communiqué de la DIRPA. Toutefois on ignore le bilan du côté des groupes armés.
Mais cette recrudescence de la violence dans la zone installe l’inquiétude chez les acteurs du processus de paix en Casamance qui s’expliquent difficilement cette soudaine «agitation» des groupes armés. Que veulent-ils ? Et que cherchent-ils ? Autant de questions qu’ils se posent surtout dans un contexte de stabilité qui marquait la région depuis un moment.
En attendant, l’Armée poursuit ses opérations de ratissage et se lance à la traque des bandes armées pour retrouver son soldat porté disparu.