Dakar, 25 juin 2016 (AFP) - L'Assemblée nationale sénégalaise a validé l'accord de défense signé en mai par Dakar et Washington permettant la présence au Sénégal de forces américaines dans le cadre de la lutte antiterroriste, ont indiqué samedi des responsables.
Le projet de loi autorisant le président Macky Sall à ratifier cet accord a été voté vendredi par les députés réunis en séance plénière, en présence du ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, a affirmé à l'AFP un responsable du ministère.
L'accord, signé le 2 mai à Dakar, concerne "la coopération en matière de Défense, le statut des forces des Etats-Unis et l'accès aux installations et zones convenues ainsi que leur utilisation en République du Sénégal", selon un communiqué de l'Assemblée nationale, qui ne fournit pas plus de détails.
"Ce n'est pas un accord secret", a déclaré le chef de la diplomatie sénégalaise, cité samedi par le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil. "C'est plutôt un accord de partenariat stratégique qui va, certes, permettre aux forces américaines de faire des interventions sur d'éventuelles menaces mais il reste un accord gagnant-gagnant", a-t-il affirmé.
Début mai, des responsables avaient indiqué qu'un des points de l'accord était la possibilité accordée aux forces américaines d'accéder à des zones au Sénégal, aéroportuaires ou militaires par exemple, pour répondre notamment à des besoins de sécurité ou de santé. Ils avaient cependant refusé d'évoquer des bases américaines.
L'accord permet néanmoins "la présence permanente de militaires américains au Sénégal" et vise à "faire face à des difficultés communes en matière de sécurité dans la sous-région", avait dit le ministre M. Ndiaye, précisant qu'il était d'une "durée indéterminée".
Grâce à cet accord, les forces américaines et sénégalaises pourront "faire conjointement davantage d'entraînement et de formation et d'être mieux préparés à riposter ensemble aux risques qui menacent (les) intérêts communs" des deux pays, avait de son côté expliqué l'ambassadeur américain à Dakar.
Le Sénégal a jusqu'à présent échappé à des attentats de groupes islamistes armés qui ont fait des dizaines de morts dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso, le Mali et la Côte d'Ivoire. Le pays a toutefois accueilli en février pour la troisième fois l'exercice militaire Flintlock, organisé annuellement par les Etats-Unis en Afrique.
NO STRESS LAND DISTRIBUE UNE RATION ALIMENTAIRE À 100 FAMILLES DE DAKAR
Dakar, 25 juin (APS) – Le Groupe ‘’No Stress Land (NSL)’’, une association à but non lucratif a procédé samedi, à la distribution d’une ration alimentaire complète d’un mois à 100 familles nécessiteuses de Dakar et sa banlieue, a constaté l’APS.
Ces kits alimentaires sont composés spécialement d’un sac de riz de 50 kg, de 10 litres d’huile, un paquet de sucre, de dattes, de lait, savons, détergents et beurre.
‘’ Cette ration alimentaire complète est estimé à pas moins de 50.000 francs CFA pour chaque famille. Elle permettra à ces familles démunies de passer un ramadan sans stress et en toute dignité’’, a expliqué le président de NSL, Sanou Ndiaye.
Pour cette année, la structure offrira également une ration alimentaire complète d’un mois à des familles nécessiteuses résidant à Saint-Louis et Thiès.
Le président de NSL a aussi relevé que cette action sociale menée depuis quatre ans est financée sur fonds propres et d’aide de certains particuliers.
‘’Nous sommes les premiers à mettre la main à la poche. Et, naturellement aujourd’hui, nous bénéficions de l’accompagnement de certaines sociétés’’, a souligné Sanou Ndiaye ,rappelant que NSL a démarré ses activités en 2013 avec 10 familles nécessiteuses.
No stress Land a fait une quinzaine d’œuvres humanitaires, à l’endroit d’enfants atteints de cancer de l’hôpital Aristide Le Dantec,a-t-il renseigné.
‘’ Le groupe est un cadre d’échanges via les réseaux sociaux qui permet aux sénégalais surtout ceux de la diaspora de communiquer sans stress, dans la sérénité et la solidarité. C’est à partir de cela que nous avons mis en place cette action humanitaire’’, a expliqué Sanou Ndiaye.
STANDARD & POOR’S MAINTIENT LA NOTE SOUVERAINE DU SÉNÉGAL
Dakar, 25 juin (APS) - L’agence de notation financière américaine Standard & Poor’s (S&P) a reconduit la note souveraine "B+/B" du Sénégal avec des perspectives stables, selon le site de Jeune Afrique.
Le magazine panafricain souligne que le maintien de cette note est justifié par l’agence par ’’un niveau d’investissements soutenus et la stabilité politique sénégalaise’’. Et, dans sa notation publiée le 17 juin dernier, Standard & Poor’s n’envisage pas une révision à la baisse ’’du fait d’une croissance économique soutenue et d’une amélioration graduelle des indicateurs extérieurs et budgétaires du pays sur les 12 prochains mois’’.
L’agence s’attend à ’’un taux de croissance moyen de +6,6% sur la période 2016-2019, un taux deux fois supérieur aux +3,5% de la période 2011-2014’’. Elle souligne que ’’le plan de développement économique, PSE, combiné à la chute des cours du baril, va porter, sur le moyen terme, la croissance à travers des avancées dans la fourniture d’électricité, les travaux publics et les investissements agricoles’’.
Standard & Poor’s indique qu’en 2015, le PIB réel s’est hissé à +6,5%, ’’son plus haut depuis douze ans’’. Elle attribue cette performance aux investissements en cours et à une forte demande provenant du secteur privé, notamment.
Elle relève aussi que ’’le secteur agricole a bénéficié de conditions climatiques favorables et d’une meilleure productivité grâce aux investissements publics’’.
Quant au secteur industriel, il a ’’profité des bonnes performances des activités de construction et des industries chimiques et minières’’, écrit l’agence.
Jeune Afrique met aussi en avant les récentes découvertes de gaz au large du Sénégal et de la Mauritanie, considérées comme de nature à stimuler la croissance et les recettes d’exportation.
Le magazine remarque que selon l’agence de notation ’’le PIB par tête d’habitant, estimé à environ 1 000 dollars en 2016, reste encore faible’’. S&P pointe également une croissance démographique forte ’’qui cantonne le taux de croissance du PIB réel per capita à +2,8% par an’’.
’’Comme prévu, le déficit public est ressorti à 4,8% du PIB en 2015 comparé à la moyenne de 5,8% entre 2011 et 2014’’, relève l’agence, qui prévoit une poursuite de cette réduction et ’’table sur une baisse progressive de ce déficit, susceptible d’atteindre, entre 2016 et 2019, une moyenne de 3% du PIB’’.
’’De même du déficit du compte courant qu’il escompte en moyenne à 6,9% sur la période 2016-2019, en baisse par rapport aux 9,5% de moyenne entre 2011 et 2014’’, poursuit Jeune Afrique, annonçant une amélioration en vue du ratio d’exportations et d’importations ’’à mesure que le pays accélérera ses ventes à l’étranger, notamment d’or, de produits dérivés du phosphate, de ciment, ou de produits agricoles et halieutiques’’.
’’Si le programme d’investissement du gouvernement et les mesures visant à accroître la croissance (…) arrivaient à stimuler les activités économiques plus significativement que nous le prévoyons, nous pourrions envisager le relèvement des notations du Sénégal. Si, à l’inverse, le gouvernement ne réussissait pas la mise en œuvre des réformes favorisant la croissance (…), nous pourrions alors envisager la dégradation de la note souveraine du pays’’, conclut S&P.
HUGUES DIAZ POUR UNE VALORISATION DES ‘’EXPRESSIONS FORTES’’
Kolda, 25 juin (APS) - Le Directeur de la cinématographie, Hugues Diaz a appelé samedi à Kolda (sud) les acteurs culturels locaux à valoriser les ‘’expressions fortes’’ lors du Festival des Arts et Cultures prévu en décembre prochain dans cette commune.
‘’Je pense qu’un événement culturel ou festival pour qu’il soit attractif, il faut qu’il se renouvelle, qu’il valorise les expressions fortes de la région qui l’abrite ‘’, a fait valoir M. Diaz, en marge de la rencontre d’information et de partage sur le Fonds De promotion de l’Industrie cinématographique et Audiovisuelle (FOPICA).
Le directeur de la cinématographie estime qu’il doit également être source d’impulsion pour que les sénégalais se déplacent vers cette région. ‘’Un festival qui n’attire pas de touristes, de monde, (…), vaut mieux faire ce festival dans sa maison pour sa famille seulement’’, a-t-il ironisé.
‘’Il faut vendre le festival et éviter d’en faire une sorte de compétition comme si nous étions dans un math de foot ou chacun cherche à remporter un titre. Et c’est ça qu’il faut rompre ‘’, a suggéré le directeur de la cinématographie.
’’Les Koldois ne doivent pas attendre tout de l’état, car Kolda est une région avec un potentiel énorme qu’il faut valoriser par l’expression artistique ‘’, a déclaré M. Diaz.
Hugues Diaz, par ailleurs administrateur du FOPICA a en outre invité les acteurs culturels de Kolda à faire des innovations pour l’organisation prochaine du Festival des Arts et de la Culture, ajoutant que Kolda est une région carrefour qui a beaucoup d’atouts.
D’après Hugues Diaz, ’’il ya des opportunités avec des richesses culturelles diverses ‘’, plaidant l’implication de tous les acteurs culturels de la région de Kolda pour faire rayonner le Festival des arts et de la culture.
Le Ministre de la Culture, Mbagnick Ndiaye a annoncé lors du Festival de Kolda en décembre 2015 que le Festival des Arts et de la Culture va se tenir l’année prochaine dans cette région méridionale du pays.
Un comité régional de développement (CRD) est prévu au mois de juillet en vue de mettre en place un dispositif pour l’organisation du Festival des arts et de la culture.
Par Souleymane Ndéné NDIAYE
KARIM, LE PROJET DE DEVOLUTION MONARCHIQUE ET LE 23 JUIN
Les opposants de 2011, venus aux pouvoirs à la faveur de leur victoire du 25 mars 2012 continuent de savourer leur victoire du 23/06/2011 comme si l'histoire politique du Sénégal a commencé ce jour-là. Il est vrai que notre responsabilité, nous collaborateurs du PR Wade, est pleine et entière dans ce qui s'est passé le 23/06/2011. Genèse :
Au Conseil des Ministres du jeudi qui a précédé le 23/06, le PR Wade fit part au Conseil au moment de sa communication de son intention de faire adopter à l'issue du Conseil et de déposer sur le bureau de l'Assemblée Nationale, un projet de révision de la constitution ayant pour objet d'introduire dans notre Loi fondamentale le Poste de Vice-Président qui devra être élu en même temps que le Président et qui de fait sera son dauphin.
De longues discussions autour du projet seront enregistrées notamment sur la nationalité du vice-président conformément à l'article 23 de la constitution du 22/01/2001 qui dispose que le candidat à l'élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise.
Sur l'intervention persistante et argumentée de Me Ousmane Ngom, le PR Wade finit par accepter de conformer son projet à l'article précité pour ne pas diriger les regards et les soupçons de dévolution monarchique du pouvoir qui alimentaient les discussions dans les grand-place.
Ayant siégé au Conseil des ministres à partir de mars 2005 en tant que ministre de la Fonction Publique, c'était la première fois qu'une réunion de cette nature nous occupa le matin et l'après-midi autour d'un point unique de l'ordre de jour à savoir :
l'introduction du vice-président dans notre constitution et l'élection d'un ticket à la présidentielle. Nos débats autour du mode de choix du vice-président et les conditions de son remplacement en cas de décès ou d'incapacité dûment constatés trainèrent en longueur.
Bref le conseil des ministres se termina très tard ce jour-là et le projet sera adopté et envoyé en procédure d'urgence à l'assemblée nationale qui l'examina en sa séance plénière du 23/06/2011. Dans sa forme initiale, le projet comportait des choses très aux antipodes de notre démocratie. D'abord, le PR Wade ne cachait plus son souhait de se faire remplacer par son fils.
En effet, il résultait très clairement de la constitution que tout candidat à l'élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. Or il était clair que de nous tous seul son fils Karim pouvait revendiquer une double nationalité.
Donc son insistance à modifier la constitution pour l'adapter à ses souhaits que le candidat pouvait avoir Une autre nationalité que la nationalité du Sénégal, cachait mal son projet de dévolution monarchique du pouvoir. Mais finalement, sur l'insistance du Ministre d'Etat Ministre de l'intérieur, Me Ousmane Ngom et de la plupart des membres du Conseil, le PR Wade recula sur ce point au moment de transmettre le projet de loi à l'Assemblée Nationale.
Il reculera sur l'autre point du projet à savoir la suppression de fait du second tour avec l'introduction dans ledit projet de la possibilité pour le Président et son Vice-Président de se faire élire au premier tour après avoir obtenu 25% des suffrages exprimés, la veille même du 23 Juin, soit le 22/06 après que J'ai reçu les ambassadeurs des pays développés et de l'Union Européenne, qui sont venus me notifier la suspension de leur coopération avec le Sénégal si le projet était voté tel quel par l'Assemblée Nationale.
La mort dans l'âme et non sans me dire que nous sommes tous des poltrons, le PR Wade me demande de dire au Ministre d'Etat, Cheikh Tidiane Sy, Garde des Sceaux Ministres de la Justice, de présenter dés le début de la séance, un amendement pour tenir compte des exigences des pays développés.
Dés lors il ne subsistera du projet de loi sur le ticket que le ticket lui-même. Malheureusement le mal avait été déjà fait dans l'opinion car l'information sur les derniers amendements ne sera pas partagée au cours de la forte mobilisation devant l'Assemblée Nationale.
Finalement le PR Wade, alerté en fin d'après-midi par le Président de l'Assemblée Nationale, le Garde des Sceaux et d'autres autorités de l'Assemblée sur les risques de plus en plus gros que les manifestants envahissent l'Assemblée Nationale et que l'irrémédiable se produise, décida de retirer le projet et la séance fut levée.
Le PR Wade m'informa et je le félicitais pour cette initiative. Nous venions là de capituler et de signer le premier acte de la prochaine défaite de notre candidat à l'élection présidentielle de 2012. Nous venions là aussi de donner des signaux de faiblesse de notre système et de consacrer l'unité de l'opposition.
La responsabilité de tous les responsables du PDS est pleine, totale et entière parce que nous n'avions pas été suffisamment courageux pour empêcher la prise de cette décision risquée pour notre avenir dans l'Etat même s'il est vrai que C'est en conseil des Ministres que nous avions été mis au courant du projet par le PR Wade lui-même.
L'analyse objective de la défaite du candidat Abdoulaye Wade n'ayant jamais été faite, peut-être qu'un jour Me Wade acteur principal de cet épisode de notre histoire reviendra sur les motivations réelles de cette réforme qui a failli coûter au Sénégal la paix et la tranquillité institutionnelles dont ses dirigeants aiment bien se gargariser.
L'opinion publique, les militants et responsables du PDS, tous ceux qui ont combattu ce projet ont le droit de savoir si le projet obéissait à cette idée répandue selon laquelle le seul objectif de cette réforme était d'ouvrir un boulevard à son fils Karim dont il voulait qu'il lui succède à la tête de l'Etat et du PDS.
Au moment où j'écris ces pages, j'apprends l'élargissement de Karim Wade de prison. Je salue la décision courageuse ainsi prise par le PR Macky Sall.
Comme quoi, rien ne vaut la paix, la concorde et l'apaisement. Qu'Allah préserve le Sénégal !
LE PIT EXHORTE À LA POURSUITE DE LA TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS
La libération de Karim Wade et cie pose avec beaucoup plus d'acuité la question de la poursuite de la traque des biens mal acquis. en effet, les membres du parti de l'indépendance et du travail (pit), réclament dans un communiqué parvenu à notre rédaction la poursuite de la reddition des comptes.
Le conséquences de la grâce présidentielle accordée à Karim Wade et Cie par rapport à la traque des biens mal acquis intéressent fortement la classe politique.
Hier, dans une note parvenue à notre rédaction, les membres du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) estiment que cet élargissement de l'ancien ministre d'État ne doit nullement constituer un frein au processus de reddition des comptes.
"le Parti de l'indépendance et du travail conserve intacte sa conviction que la lutte pour la préservation des ressources nationales et leur utilisation judicieuse pour satisfaire les pressants besoins des Sénégalais, demeure le passage obligé pour hisser notre pays à l'aune des Nations qui comptent", déclarent-ils d'emblée.
Avant d'ajouter : "Le président de la République, usant de ses prérogatives constitutionnelles, vient donc de libérer Monsieur Karim Wade en le graciant, en un moment symbolique dans l'évolution du Sénégal, c'està- dire au lendemain du 23 juin 2016.
Dans ce cadre, la grâce émane d'un pouvoir capable de faire don de vie à un être qui ne se relève pas forcément pour en avoir bénéficié". Par ailleurs, les membres de la formation de gauche se disent déterminés à poursuivre ce processus jusqu'au bout. "Le Pit va continuer à se battre pour qu'au delà de ses partenaires de Benno Bokk Yakaar (Bby), les Sénégalais soient de plus en plus nombreux à en faire une exigence non négociable", affirment-ils.
Poursuivant leur propos, les partisans du Pit appellent la classe politique à ne pas se méprendre sur le sens de l'acte posé par Macky Sall. Selon eux, il ne faut pas qu'il y ait méprise sur l'important épisode vécu par notre pays.
"Nul ne devrait, partant de la décision du président de la République, estimer qu'il y aurait là une sorte d'onction pour la distraction des biens publics, autrement dit, pour l'enrichissement indu en défaveur du peuple sénégalais", estiment-ils. Ils demandent au camp des partisans du fils de l'ancien président de faire profil bas après la libération de leur champion.
"Le camp des défaits de 2012 aurait intérêt à ne pas verser dans un superbe contre sens. Etre "gracié", dans le champ de bataille, ne relève le combattant que si, faisant amende honorable, il tente de s'élever à la hauteur de la miséricorde à lui accordée, par le travail, par le labeur, pour tenter de rendre ou de mériter la générosité dont il a bénéficié", révèlent-ils.
Responsable libérale ayant fait de longs mois en prison pour des faits de détournement de deniers publics, avant d'être blanchie, Aïda Ndiongue refuse pour autant d'être envahie par la rancune à l'endroit des autorités de l'actuel régime et de les considérer comme la source de ses démêlés judiciaires. C'est donc habitée par cet esprit de dépassement et considérant ses déboires comme le coup du destin, que l'ancienne sénatrice libérale a tenu à magnifier le "geste généreux et républicain" du président Macky Sall pour avoir accordé la grâce à Karim Wade.
Selon Aïda Ndiongue, le locataire du Palais de l'avenue Léopold Sédar Senghor a été "logique et sincère dans sa démarche", en graciant l'ancien ministre de la Coopération conformément à sa promesse.
"Le Président Macky Sall avait annoncé qu'il allait faire libérer son jeune frère Karim avant la fin de l'année. Il a précipité les choses pour lui permettre de passer la Korité auprès des siens, c'est une décision formidable qu'il faut magnifier", affirme l'ex-édile des Hlm sous le régime socialiste.
Au moment où une bonne frange de l'opinion rue dans les brancards en criant à un nauséabond deal dans la libération du fils de l'ancien président de la République, Aïda Ndiongue recommande de ne pas verser dans la théorie du complot.
"Ceux qui parlent de deal n'ont rien compris. Me Abdoulaye Wade, Karim et le Président Macky Sall ont partagé beaucoup de choses dans la vie. Il est tout à fait normal et naturel, après les péripéties de la vie, que Macky Sall adopte une position pareille vis-à-vis de son jeune frère", soutient l'ancienne sénatrice du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a été le déclic dans le réchauffement des relations entre les caciques du Pds et le Président Macky Sall.
D'autant que, c'est lors de sa visite au domicile de Oumou Salamata Tall (qui avait perdu son fils) pour lui présenter ses condoléances, que le chef de l'État avait tressé des lauriers à Aida Ndiongue, en la présentant comme son amie et sa grande-soeur. Karim Wade libéré, Aida Ndiongue demande à Macky Sall de poursuivre la dynamique d'apaisement, en se réconciliant avec "son père" Me Abdoulaye Wade.
"C'est mon voeu le plus cher. J'invite mon jeune frère Macky Sall à se retrouver avec le Président Abdoulaye Wade. Je formule ce souhait, parce que mon rôle est de jouer la médiation et de participer à apaiser la tension. Je ne vais jamais attiser le feu, malgré mon emprisonnement, pour des faits pour lesquels j'ai été blanchie à deux reprises par la justice. Macky Sall est mon jeune frère et il le restera toujours. Je n'aurai jamais aucune animosité à son endroit, parce que j'estime que mes déboires judiciaires relèvent du destin. Il était écrit que j'allais faire la prison".
Par ailleurs, Aida Ndiongue épouse parfaitement la démarche de Karim Wade, qui s'est envolé pour le Qatar, sans même faire un crochet au Point E où l'attendaient ses inconditionnels.
"Karim Wade a bien fait de ne pas se rendre au Point E. Je suis d'accord avec tout ce qui participe à apaiser la situation. Parce que si Karim s'y était rendu, il aurait pu y avoir des débordements. Des éléments mal intentionnés pourraient profiter de la situation et commettre des actes de sabotage", soutient l'ancienne mairesse des Hlm.
LE SENEGAL PARMI LES 7 PAYS QUI SERONT LES PLUS TOUCHES
Les Britanniques ont voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Ue). Et «The Africa Report», une publication de «Jeune Afrique», a fait le point sur les conséquences possibles en Afrique. Il s’agit de la volatilité des marchés, de la pression sur les conditions de financement, de la renégociation d'accords commerciaux… Et le constat qui ressort est que, le Sénégal fait partie des 7 pays qui seront les plus touchés.
Le groupe «Jeune Afrique», dans sa publication «The Africa Report», a interpellé l’économiste en chef pour l’Afrique de la banque Standard Chartered sur les impacts du Brexit en Afrique. Et d’après Razia Khan, «l’impact immédiat d’un vote en faveur du Brexit concernera la volatilité des marchés financiers qui affectera négativement les places africaines aussi». De son avis, «les conditions de financement sur les marchés internationaux déjà difficiles, le deviendraient encore davantage.
Les accords commerciaux de plus long terme devront être revus dans un cadre d’incertitude macro-économique qui pèsera sur la croissance».
«Au Kenya, par exemple, le gouverneur de la Banque centrale, Patrick Njoroge, a estimé que le pays pâtirait de la récession globale enclenchée par la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne (Ue). En Afrique du Sud, le Brexit pourrait faire perdre 0,1% de croissance à l’économie, déjà proche de la récession», a-t-elle confiée à Ja.
Exportations britanniques en Afrique
Selon l’économiste en chef pour l’Afrique de la banque Standard Chartered, «nombre d’accords commerciaux entre le Royaume-Uni et des pays africains devront probablement être renégociés, puisqu’ils ont été conclus via l’Ue. Les principaux pays affectés seront l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Botswana, l’Angola, le Kenya, le Ghana et le Sénégal, avec lesquels 80% des exportations britanniques en Afrique subsaharienne se font». Ja a par ailleurs rappelé que le ministre britannique pour l’Afrique, James Duddridge, avait mené campagne pour la sortie du Royaume- Uni. A ses yeux, l’Ue est «une manière tout à fait inappropriée de définir les relations entre le Royaume-Uni et l’Afrique, promettant des engagements nouveaux avec le continent après la sortie de l’Ue»
MANSOUR SY EXCLUT «TOUTE POSSIBILITE POUR LES SYNDICATS DE SE COALISER»
Face aux députés, hier, en marge du vote d’une loi modifiant le Code du travail, le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, s’est appesanti sur les élections de représentativités syndicales prévues avant la fin de l’année. Selon Mansour Sy, «tout syndicat qui ne participe pas s’exclut d’office du processus». Aussi, il a averti que «toute possibilité pour les syndicats de se coaliser» est exclu.
Les députés ont voté, hier, en session ordinaire unique, la loi N°08/2016 qui abroge l’article L85 bis de la loi N°97-17 du 1er décembre 1997, portant Code du travail, qui vise à organiser et à pacifier le champ syndical. Lors de la plénière, les députés ont insisté sur l’urgente nécessité de rationaliser les syndicats en vue d’apaiser le climat social.
«Cette loi vient à point nommé. Car, il y a trop de syndicats dans les secteurs de l’enseignement et de la santé», a estimé la députée Aïda Sow Diawara, tandis que son collègue Zator Mbaye a invité le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, Mansour Sy, à faire en sorte que «le mot sauver l’année scolaire disparaisse dans le jargon syndical».
Justifiant la portée de cette modification du Code du travail, Mansour Sy a tenu a rassuré les élus du peuple sur ce texte qui fixe les modalités des élections de représentativité syndicales, prévues au début de la rentrée scolaire. Mais d'ores et déjà, le ministre a renseigné que l’arrêté, les modalités d’organisations, le fichier, le bulletin qui sera utilisé et le seuil de représentativité, sont validés de concert avec les partenaires sociaux.
Ainsi, pour ces élections de représentativité visant à mesurer le poids de chaque syndicat, M. Sy a d’emblé exclu toute possibilité pour les syndicats de se liguer en coalition pour conquérir le suffrage des travailleurs.
«Tout syndicat qui ne participe pas s’exclut d’office du processus»
«Nous voulons mesurer la représentativité des syndicats. Donc, les syndicats ne peuvent pas participer à ces élections en coalition. Chaque syndicat qui est intéressé participe au nom de son syndicat. Et aussi, chaque centrale qui est intéressée, participe au nom de sa centrale », a annoncé Mansour Sy sur les conditions de l'élection de représentativité, avant de préciser: «Tout syndicat qui ne participe pas s’exclut d’office du processus. C’est dans l’arrêté qu’on dit que pour être représentatif, il faut avoir tant de voix. Tous ceux qui n’auront atteint ce seuil, seront considérés comme des syndicats non représentatifs».
D'après le ministre, tous les acteurs ont donné leurs accords sur le format des élections. «L’organisation des élections de représentativité est un point d’accord entre le gouvernement et les syndicats. Toutes les parties prenantes ont accepté qu’on aille vers ces élections de représentativité. Parce que chacune des parties comprend nécessairement qu’il faut aller vers la rationalisation des syndicats», a livré Mansour Sy en notant que, «les partenaires sociaux sont associés à toutes les étapes du processus. Aucune mesure n’est prise à leur insu».
Les grèves répétitives ont été évoquées aussi par les députés, lors de cette session unique. Sur ce point, Mansour Sy a indiqué: «Le droit de grève existe, mais il est encadré et règlementé. Et ces mêmes textes exposent les récalcitrants à des sanctions qui sont soit disciplinaires, pénales et financières, selon la gravité des actes».
Le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations, avec les institutions a aussi donné des assurances sur la qualité du mécanisme mis en place par son département pour assurer un dialogue social apaisé. «Nous avons des mécanismes qui assurent un dialogue social permanent entre les acteurs pour arriver à une solution acceptée par toutes les parties prenantes. C’est ça qui nous permettra, après cette mise en oeuvre, en relation avec le Bureau international du travail, de prendre des mesures qui ne pourront pas être attaquées après par les syndicats d’enseignants au niveau du Bit», a-t-il annoncé
«ON NE PEUT PAS ETRE CONDAMNE, PASSER DES ANNEES EN PRISON, ET AVOIR UN CASIER JUDICIAIRE VIDE»
MOHAMED DIAGNE DE SYNERGIE REPUBLICAINE DOUCHE LES AMBITIONS DE KARIM WADE
Le président de Synergie républicaine est monté au créneau, hier, pour se prononcer sur l'élargissement de prison de Karim Wade, par le biais d'une grâce présidentielle.
« Je voudrais féliciter le chef de l'État pour avoir choisi la procédure de grâce, puisque c'est une procédure qui met à l'aise tous ses militants, ses soutiens, ainsi que le peuple sénégalais. Parce que, personne n'aurait compris, qu'après tout le bruit autour de Karim Wade, qu'on puisse le libérer par une procédure d'amnistie. Je pense que le Président a fait un excellent choix. Je voudrais signaler à l'endroit de ceux qui disent que Karim ne devait pas être libéré, que ce n'est pas de leur prérogative. Nous avons choisi un chef de l'État pour prendre des décisions. Il a pris une décision. Que ceux qui ne sont pas d'accord attendent les prochaines élections pour s'exprimer », indique Mohamed Moustapha Diagne.
Pour cet allié de la première heure du chef de l'État, « c'est une décision à la fois légitime et légale ». « Nous tous devons accepter cette décision. C'est ça la démocratie. On ne gouvernera pas à la place du Président Macky Sall. Maintenant, pour le reste, je le mets sur le compte de revanchards. Nous ne sommes pas sur ce terrain-là. Karim Wade a purgé la moitié de sa peine, ses enfants sont orphelins, ses parents sont vieux. Donc, je trouve normal que, pour des raisons humanitaires, qu'il puisse bénéficier d'une grâce présidentielle. Sur ce plan-là, il n'y a rien à dire ».
A l'endroit des libéraux et souteneurs du fils de Me Wade, Mohamed Moustapha Diagne indique : « Nous avons pardonné, mais nous n'avons pas oublié. Maintenant que Karim Wade est sorti de prison, qu'ils viennent pas nous parler de candidature. On ne peut pas être condamné, passer des années en prison, devoir payer 138 milliards, et avoir un casier judiciaire vide. Cela n'est pas possible. Karim Wade ne peut pas disposer d'un certificat de bonne vie et mœurs ».
« Le jour où ils tenteront, nous créerons un front pour dire non. Il n'est pas question qu'on mette à la tête du pays quelqu'un qui nous a fait si mal », avertit le leader de Synergie républicaine