Le mouvement Y en a marre célèbre demain l’an V de l’événement du 23 juin 2011. Fadel Barro et ses camarades ont prévu d’organiser une conférence publique sur le thème : «Le Sénégal sous Macky Sall : Justice inéquitable/Yoon Angui Jeng». A travers cette conférence, les «Y en a marristes» comptent faire un diagnostic sans complaisance de la justice sénégalaise durant les quatre années de gouvernance de Macky Sall. Déjà, Fou Malade donne le ton et estime que Macky Sall ne se soucie que de sa réélection, au détriment de la demande sociale.
Quatre ans après la seconde alternance politique au Sénégal, le mouvement Y en a marre pose un regard critique sur le système judiciaire sénégalais, à la lumière des faits majeurs survenus dernièrement. Les «Y en a marristes» animent demain une conférence publique qui regroupera plusieurs forces citoyennes et des organisations de la société civile, pour poser les jalons des futures actions et mobilisations. Sur la traque des biens dits mal acquis, Fadel Barro et ses camarades se disent déçus de la tournure des évènements.
Selon Fou malade, l’ex-ministre de la Justice Aminata Touré qui menait cette traque avait déclaré à l’époque que certaines personnes visées par la procédure avaient remboursé. «Mais, nous ne savons pas où est passé cet argent ? Nous sommes en train de reculer au niveau de la justice», fulmine l’artiste joint au téléphone. Et de renchérir : «nous avons une justice inéquitable, nous sommes en train de revenir à l’ère Abdoulaye Wade. Macky Sall ne se préoccupe que de sa réélection».
Très dépité, le rappeur affirme que l’actuel locataire du Palais de la République est totalement indifférent aux préoccupations sociales des citoyens qui rencontrent d’énormes difficultés pour leur survie. «Les autorités sont dans des tractations politiciennes», dénonce Fou malade qui rappelle que Y en a marre avait combattu le 23 juin 2011 le ticket présidentiel pour faire face à la forfaiture du Président Wade et s’insurger contre les coupures d’électricité et la cherté de la vie. «Mais, aujourd’hui, nous sommes inquiets par rapport à la situation du pays. Le président de la République met en avant les préoccupations politiques plutôt que sociales», peste le rappeur.
S’agissant du dialogue national initié par le chef de l’Etat, les responsables du mouvement Y en a marre considèrent que cette concertation a été organisée pour le compte des libéraux avec une partie de la société civile. «Elle s’est tenue juste pour discuter de la libération de Karim Wade, alors qu’il y a des sujets beaucoup plus intéressants qui n’ont pas été abordés. On peut citer la pollution et le chômage des jeunes qui n’ont plus espoir en des lendemains meilleurs. La situation des détenus n’a pas été évoquée alors qu’il s’agit d’une question de haute portée sociale», peste Fou malade
COMMENT UN ANGLAIS ET UN PORTUGAIS SONT TOMBES DANS LES FILETS DE LA DIC
Le deal de deux bandes organisées, qui s’activaient dans la vente de graines de Nigel, éventré par la Division des investigations criminelles (Dic), n’a pas fini de livrer tous ses secrets. «L’As» revient sur les circonstances des interpellations d’un Nigérian, d’un Anglais et d’un Portugais
C’est par le fait d’un simple hasard, dans une salle d’audience du Palais de justice Lat-Dior, que T Samb est tombé sur Gérard Russel, un Anglais, qui l’avait roulé dans la farine pour une affaire de graines de Nigel. Il a été pris par la gendarmerie et était devant la barre pour escroquerie au visa. Sans tarder, la partie civile alerte la Division des investigations criminelles (Dic) devant laquelle elle avait déposé une plainte. Roussel sera entendu par les limiers.
Auparavant, le 30 mai 2016, Richard Konway alias «The Boss» a été déféré devant le procureur pour association de malfaiteurs et escroquerie en bande organisée. Les enquêteurs avaient suffisamment d’éléments pour établir qu’il était au cœur d’un groupe d’escrocs. Selon plusieurs parties civiles qui se sont présentées, dans un premier temps, elles reçoivent un appel d’une Sénégalaise qui dit être basée à Londres. Le numéro qui s’affiche semble être celui d’un pays étranger, mais elle appelle bel et bien de Dakar. Elle se présente comme Fatou, Khady… ou un autre prénom très répandu au Sénégal et explique que des Anglais doivent venir pour acheter des graines de Nigel et sont prêts à casquer.
Les graines comestibles possèdent des vertus médicales. Utilisées en pharmacie, elles nettoient le corps de ses toxines, stimulent la régénération cellulaire, renforcent le système immunitaire et détruisent les bactéries, vante-t-elle au bout du fil. Elles sont très prisées par les Anglais. Celui qui parvient à les trouver peut avoir 100% de bénéfices. Lorsque la victime est convaincue de faire une bonne affaire, elle lui communique le numéro d’un certain Ousmane, un intermédiaire à Dakar. Lorsque le poisson mord à l’hameçon et est disposé à casquer des millions de FCFA pour les précieuses graines, on l’appelle pour lui dire que l’Anglais est à l’aéroport. Tout excitée à la perspective de gagner des millions de FCFA, la victime s’y rend, mais ne verra pas l’ombre de l’Anglais. Et pour cause, il n’y était pas ! Le lendemain, la victime est jointe au télé- phone. On lui explique qu’il ne pouvait pas voir l’Anglais parce que c’est un Vip qui est passé par le salon d’honneur. Pour mieux la ferrer, on l’invite dans un cadre luxueux au centre-ville ou aux Almadies. Dès que la victime achète les graines, leurs intermédiaires encaissent les millions de FCFA qu’ils vont se partager et l’Anglais (qui faisait croire qu’il allait racheter) disparaît dans la nature.
UNE PARTIE CIVILE A PERDU 21 MILLIONS DE FCFA
Différents plaignants ont perdu 15 millions de FCFA, 10,5 millions de FCFA, 5 millions de FCFA, 1.750.000 FCFA avec la bande de l’Anglais. Dans la seconde bande, deux parties civiles S Ndiaye, une dame et A Hann, ont perdu respectivement 21 millions de FCFA et 2,5 millions de Fcfa. En ce qui concerne cette affaire qui a des similitudes troublantes avec la première (même si les deux groupes nient se connaître), c’est une partie civile qui était sur le point de se faire avoir qui a avisé les hommes du commissaire Ibrahima Diop. Les enquêteurs ont mis un dispositif qui a permis d’alpaguer les malfaiteurs 16 courant. Ils ont tous été déférés, hier, devant le Procureur pour association de malfaiteurs et escroquerie en bande organisée.
MAÏMOUNA DIENG ET MAMY AÏDA PREFERENT TALLA SYLLA A IDY
La dernière sortie au vitriol de Idrissa Seck contre le maire Talla Sylla continue de faire des vagues à Thiès. A la mairie, le climat reste encore tendu et deux conseillères municipales, en l’occurrence l’adjointe au maire Maïmouna Dieng et Mamy Aïda Fall dite «Cocotte», ont rompu les amarres avec Idrissa Seck pour rejoindre le mouvement de Talla Sylla. Nos sources révèlent que des anciens de Rewmi ont entrepris une médiation entre les deux hommes.
L’élection de Talla Sylla comme maire de Thiès n’a jamais été du goût de certains caciques du parti de Idrissa Seck. C’est ainsi que le désamour a commencé à s’installer dès son investiture. Il s’en est suivi un combat en sourdine entre Talla Sylla et une certaine frange de Rewmi. Mais, avec le lancement de son mouvement « Fal Askan Wi », ce qui était une guerre froide est devenu rapidement une bataille ouverte et même une escalade, avec l’entrée en lice du leader de Rewmi, Idrissa Seck lui-même.
Lors de la rencontre du week-end au cyber campus, même des armes non conventionnelles ont été brandies contre Talla Sylla. Ce qui fait que les dommages collatéraux de la sortie au vitriol de Idrissa Seck commencent à se faire sentir dans les rangs de sa propre formation politique. Au-delà du climat de suspicion qui règne à la mairie, le Rewmi vient d’enregistrer deux départs au profit du mouvement de Talla Sylla. Il s’agit de l’adjointe au maire Maïmouna Dieng, par ailleurs présidente nationale des femmes du mouvement « Fal Askan Wi » et Mamy Aïda Fall dite « Cocotte » conseillère municipale à Thiès-Est.
Expliquant les raisons de son départ du parti dont elle faisait partie des piliers dans la commune de Thiès-Est, Mamy Aïda Fall déclare : « en accompagnant Idrissa Seck, pour faire de lui le président de la République du Sénégal, j’avais misé sur les valeurs, la droiture, la sérénité et sur sa volonté de sortir le pays de la pauvreté. Avec sa dernière sortie, je me rends compte que toutes les certitudes que j’avais n’étaient en réalité qu’un rêve utopique qui est très loin de pouvoir se réaliser. L’arrogance, la discourtoisie, une agitation inexplicable, une auto destruction sans commune mesure, sont devenues le quotidien de cet homme que j’avais soutenu et défendu contre vents et marées.
Afin que mon idéal politique se réalise au bénéfice des populations thiessoises, j’ai décidé, à partir de ce jour, de démissionner du parti Rewmi et de consacrer désormais toute mon énergie à la réussite du mouvement ‘’Fal Askan Wi’’ de Talla Sylla ». En réalité, lors de la dernière rencontre au cyber campus entre Idrissa Seck et les conseillers municipaux de Rewmi, ces deux conseillères ont été la cible d’attaques venant d’autres responsables du parti, pour la simple raison qu’elles étaient allées répondre à l’invitation de Talla Sylla, lors du lancement de son mouvement. « Ce péché » leur a valu un début d’isolement, ce qui a certainement précipité leur décision de claquer la porte de Rewmi et d’aller grossir les rangs du mouvement « Fal Askan Wi».
En attendant la suite des évènements, nos sources renseignent que des anciens du parti de Rewmi, en l’occurrence Galandou Boye, Demba Khary Dieng, Jacques Gaye, Fatou Ndiaye Tamsir, Garmy Fall ont entrepris une médiation entre les deux hommes.
LE MER DEMANDE A MAÏMOUNA DIENG D’ALLER ENCORE PLUS LOIN
Le Mouvement pour l’émergence républicaine (Mer) dont Amadou Samba Kane, Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) est le président national, a saisi la balle au rebond pour demander à Maïmouna Dieng, adjointe au maire de Thiès, d’aller encore plus loin « en tirant toutes les conséquences de sa courageuse démission ». Il s’agit, selon le coordonnateur Edouard Latouffe, « de venir carrément travailler avec le président de la République Macky Sall, qui a besoin d’une femme de son envergure ». Dans ce sillage, le mouvement a mis en garde les conseillers de Rewmi « contre toute volonté politicienne de bloquer le conseil municipal ». Selon le Mer qui s’est exprimé par la voix de Edouard Latouffe, Talla Sylla mérite le soutien de tout le monde, car il est exempt de reproches dans la prise en charge des aspirations légitimes des Thiessois. Et de ce point de vue, Talla Sylla est invité à « rester insensible à toute forme de pression, tentant de le pousser à la démission».
ECHANGES HOULEUX ENTRE THIERNO BOCOUM ET LA MAJORITE
PASSAGE DE ABDOULAYE DAOUDA DIALLO DEVANT LA COMMISSION DES LOIS
Le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, était hier devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale, pour présenter le projet de modification du code électoral relatif à l’élection des Hauts conseillers des collectivités territoriales etle projet de loi organique portant refonte partielle des listes électorales. Lors de cette séance, le député Thierno Bocoum a vivement contesté le choix des autorités de faire passer ces projets en procédure d’urgence, et surtout de vouloir faire voter la refonte partielle des listes électorales, alors que des concertations sur le code électoral sont engagées. Mis en minorité, le député rewmiste a même boudé la fin de la rencontre.
Après le ministre de la Justice, son homologue de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo était hier devant la Commission des lois pour défendre deux projets de loi, en l’occurrence la modification du code électoral relative à l’élection des Hauts conseillers des collectivités territoriales et le projet de loi organique portant refonte partielle des listes électorales. Cependant, cette séance n’a pas été de tout repos pour Abdoulaye Daouda Diallo, car le député Thierno Bocoum a contesté plusieurs aspects de ses deux projets. Pour le responsable rewmiste, le projet de loi organique portant refonte partielle des listes électorales ne devait pas être soumis aux députés, alors qu’en ce moment, des discussions sont engagées par la classe politique et le ministère de l’Intérieur sur le code électoral. Dans la même logique, le jeune député a soutenu à l’endroit du ministre de l’Intérieur que cet aspect relatif à la refonte partielle des listes électorales fait partie des douze points de la concertation politique.
Très critique, Thierno Bocoum trouve incompréhensible aussi que ces projets de loi passent en procédure d’urgence à l’Assemblée nationale. «Je ne comprends pas l’urgence qui motive l’examen de ces projets de loi», a argué le collaborateur de Idrissa Seck. Dans son réquisitoire, il s’est aussi tourné vers ses collègues députés de la majorité en les égratignant. Constatant que certains d’entre eux avaient émis des réserves vis-à-vis de ces projet, il a regretté qu’ils aient tous décidé de laisser passer. Pour lui, ils n’ont pas jugé nécessaire d’amender le texte parce qu’ils savent que malgré leurs réserves, «le projet va sortir comme il est entré»
HELENE TINE : «LE HCCT EST PIRE QUE LE SENAT»
Les députés Cheikh Oumar Sy et Hélène Tine ont été les seuls à critiquer le texte. La dernière nommée a soutenu que le Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct) est «un Sénat bis et pire» même que le défunt Sénat, car compte 150 membres là où la première chambre du Parlement n’en avait que 100.
Du côté de la majorité, Cheikh Seck, Babacar Diamé et Abdou Mbow ont porté la réplique et défendu le projet de loi portant Hcct. Selon le porte-parole adjoint de l’Apr, le projet va passer comme il est entré parce qu’ils ont la majorité. Défendant la même thèse, le ministre de l’Intérieur s’adressant au député Thierno Bocoum a soutenu que concernant la question du Hcct, elle est derrière nous puisqu’elle est adoptée par le peuple lors du référendum du 20 mars dernier. A l’en croire, la refonte partielle des listes électorales ne figure pas parmi les points inscrits dans l’agenda de la concertation nationale.
Sur ce, pour apporter d’autres précisions, Thierno Bocoum a demandé un troisième tour de parole, mais c’était sans compter avec le refus du président de la Commission des lois, Samba Diouldé Thiam, qui a dit niet. Pour protester, le député de Rewmi a boycotté la fin des travaux et les textes ont été adoptés en Commission sans lui.
«J AI DECIDE DE LE LIBERER POUR DES RAISONS HUMANITAIRES»
Apparemment, le chef de l’Etat a mal pris les insinuations liées à la grâce qu’il veut accorder à Karim Wade. Le communiqué sanctionnant la rencontre du secrétariat exécutif national (Sen) de l’Apr n’en fait certes pas état, mais la gêne ressentie affleure. «Le Secrétariat Exécutif National fustige avec la plus grande fermeté les tentatives visant à discréditer, au mépris de toute objectivité, son action à la tête de l’Etat en matière de promotion de la bonne gouvernance, ou qui voudraient faire croire de façon insidieuse, que le Président de la République aurait abandonné son combat pour l’éthique et les valeurs», lit-on dans le communiqué.
Par ailleurs, lors cette réunion d’information qui n’a duré qu’environ une heure, Macky Sall a été clair sur l’affaire Karim Wade qui défraie actuellement la chronique. Aux responsables de son parti, il a déclaré : «J’ai décidé de libérer Karim Wade pour des raisons humanitaires. Son élargissement dépend entièrement de moi, mais il n’est pas question de renoncer à la poursuite de la traque ni même de lui accorder une amnistie».
Des propos destinés apparemment à calmer la colère d’une bonne frange de l’opinion qui assimile à un énorme deal la libération annoncée du fils de l’ancien président de la République Pour montrer sa bonne foi et son attachement à la bonne gouvernance, le chef de l’Etat soutient que «la création de l’Ofnac, la réactivation réussie de la Crei, les condamnations de personnes, reconnues coupables d’enrichissement illicite, les saisies opérées par la justice et celles en cours, sont une victoire symbolique de la lutte contre l’impunité. Ce combat est à poursuivre avec toujours la même fermeté, la même détermination et dans le respect des principes régaliens qui gouvernent l’Etat de droit», dit-il tout en indiquant que «la reddition des comptes constitue un principe de bonne gouvernance qui guide son action de tous les jours et qu’il n’entend point s’écarter de cette ligne directrice qui vaut aujourd’hui à notre pays un arsenal juridique dont l’efficacité n’est plus à démontrer et des places d’honneur dans les différents classements qui mesurent les progrès accomplis par les différentes nations du monde en matière de bonne gouvernance et de transparence»
Les changements climatiques ont négativement impacté sur le Sénégal qui est un pays émaillé de cours d'eau avec de nombreux lacs célèbres. Le lac Tanma fait partie de ce patrimoine hydrographique tari. Jadis navigable et très poissonneux, il constituait un régulateur économique, social et environnemental aujourd'hui regretté des populations locales et des chercheurs. C'est le cas de Doudou Diop, secrétaire général de l'Association des agriculteurs du Diender et président de la Fédération nationale des producteurs agro-écologiques. Mais aussi de Seydou Diémé, responsable de l'Ong Adt-Gert, ancien technicien agro-forestier.
Avec sa forme en aigle, qui aurait inspiré son nom Wolof, le lac Tanma, situé entre les latitudes 14°49 et 15°00 Nord et les longitudes 17°00 et 17°06 Ouest, a connu des périodes fastes et d'abondance. Les témoins d'hier regrettent aujourd'hui les nombreux avantages qu'il procurait aux populations des villages qui l'entourent. Il couvrait, en effet, trois communautés rurales (qui sont aujourd'hui devenues des communes en la faveur de l'Acte III de la décentralisation) que sont Diender, Notto Gouye Diama et Mont Rolland et polarisait quelques villages de la communauté rurale de Keur Moussa.
Navigable en toutes saisons et très poissonneux, il permettait aux habitants de la contrée de s'adonner au maraichage. Interrogé à l'intérieur même du lit (tari) du lac Tanma, Doudou Diop, secrétaire général de l'Association des agriculteurs du Diender, se rappelle: "jadis, c'était un lac abondant. Il y avait suffisamment d'eau et toutes sortes de reptiles. Il y avait tous les poissons dont on avait besoin. Mais avec les sécheresses des années 70, le lac a diminué de volume jusqu'à tarir. Il y a aussi la salinisation des terres", a-t-il signalé.
54 hectares de terres récupérés
"Les populations des villages situés aux alentours du lac émigraient rarement vers la ville à la recherche de travail parce que les terres nourrissaient l'homme. Mais, les changements climatiques ont changé la donne. Comme le lac était salé, quand il s'est tari, les vents ont emporté la couche salée vers les terres de maraichage. Au fil des ans, on s'apercevait que les champs des agriculteurs n'étaient plus productifs", renseigne Matar Ndoye, président de la Fédération des agro-pasteurs du Djender.
Selon lui, "c'est la raison du reboisement de cette bande d'arbres de 34 hectares sur 8 kilomètres effectué depuis 2001 par la Fédération des agro-pasteurs pour aider à la régénération de l'écosystème et à la récupération des terres cultivables". Le résultat obtenu est probant car, après les cinq premières années, "l'herbe avait commencé à pousser". Dès lors, il fallait utiliser des tracteurs pour retourner la terre dans le but d'avoir l'engrais vert. "Ceci nous permettait de cultiver des céréales comme le maïs. On est ainsi arrivé à récupérer 54 ha de terres. Nous avons ensuite observé que des jeunes qui étaient partis à Dakar ont commencé à revenir pour travailler la terre", déclare M. Ndoye.
Maraichage et arboriculture pour contrer la sécheresse
Selon les témoignages recueillis auprès des agriculteurs du Diender, un long processus a conduit à l'adoption du maraichage comme principale activité. Auparavant, la pêche et l'agriculture étaient les activités phares, avec la culture des céréales. Mais un phénomène extraordinaire sera noté par les populations au fur et à mesure que le volume d'eau du lac diminuait. "Au fur et à mesure que le lac tarissait, les poissons étaient plus nombreux au point qu'on pouvait même les pécher à la main".
Avec l'installation de la sécheresse, les gens avaient commencé à faire de l'arboriculture. Les populations ont commencé à cultiver des mangues et à s'adonner au maraichage. "Jadis, la population ne travaillait que pour se nourrir. C'est avec l'avènement de la sécheresse qu'elle s'est convertie dans le maraichage et l'arboriculture", relève Doudou Diop. Les problèmes ne manquent pas tout de même pour cette reconversion.
Une des causes des inondations à Dakar
Mais le lac Tanma ne s'est pas seulement limité à polluer les terres cultivables des villages qui l'entourent. Comme une maladie contagieuse, il affecte également la vie des populations de la région de Dakar, avec une nette influence dans les inondations enregistrées chaque année. Du moins, c'est la conviction du technicien agro-forestier, Seydou Diémé, que nous avons joint au téléphone.
Pour lui, le lac Tanma est l'une des principales causes des inondations à Dakar. Bouché par l'ensablement des dunes et l'action de l'homme, le lac ne peut plus jouer son rôle de régulateur, permettant à l'eau de se frayer un passage pour se déverser en mer. "Le lac Tanma permettait de naviguer de Thiaye à Thiangaye. Et, par le Mbaawaane, cours d'eau situé entre Bayakh et Kayar, le lac Tanma voguait le long des Niayes jusqu'au jardin botanique à Dakar (Technopole) pour se déverser en mer dans la baie de Hann", explique-t-il.
Sur les 180 kilomètres de la bande des Niayes, qui séparent Dakar de Saint-Louis, s'échelonnent le long du littoral plusieurs lacs comme Warouwaye, Retba (lac Rose), Mbeubeuss, Mbaawaane et Tanma. Ils sont tous aujourd'hui menacés du fait de l'effet des changements climatiques.
PLAIDOYER POUR UNE BONNE REINSERTION SOCIALE DES EX-DETENUS
L’écrivaine et par ailleurs Directrice de la Réglementation et des Affaires juridiques à l’Autorité de Régulation des Marchés publics (Armp), Takia Nafissatou Fall plaide pour la fin de la stigmatisation des anciens pensionnaires des maisons d’arrêt et lance un appel aux autorités sur les conditions de leur réinsertion dans la société. «Je rends grâce à Dieu pour ce prix qui m’encourage et me motive davantage à m’engager dans cette voie que j’ai choisie, l’écriture», a déclaré l’une des heureuses lauréates du Grand Prix de la Première Dame du Sénégal pour la littérature féminine décerné par la maison d’édition, Harmattan.
Primée conjointement pour son roman « Comme un ciel d’hivernage » avec Adja Ndèye Boury Ndiaye pour son roman Collier de cheville (premier Prix), et Ndèye Marie Aïda Ndiéguène pour Un lion en cage (troisième Prix), sur la base des critères relatifs au style d’écriture, à la culture littéraire et au nombre de ventes de livres, Takia Nafissatou Fall n’est pas à son coup d’essai. En 2011, son ouvrage a été sélectionné parmi les cinq ouvrages finalistes du Prix Ivoire.
« Comme un ciel d’hivernage » est un roman qui a traité d’une variété de thèmes d’actualité, tels que le détournement de deniers, l’émigration clandestine, le fanatisme dans les croyances, le gaspillage dans les cérémonies familiales. Il a aussi abordé le thème des conditions de détention en milieu carcéral.
Elle a aussi présenté l’ouvrage devant des pensionnaires de la Maison d’arrêt de Rebeuss à l’occasion de la journée internationale du livre. Et de souligner : « cela a été une occasion pour moi d’échanger avec eux sur le sens des épreuves, le sens de la vie, le courage, la foi, l’espoir, le retour à l’essentiel ». La réinsertion sociale des anciens détenus a été au cœur des décisions. « Il s’agit d’une question cruciale, qui mérite une réflexion approfondie et des actions subséquentes. A cet égard, je lance un appel aux autorités, car je pense qu’il serait utile que des actions d’informations et de sensibilisation soient mises en œuvre à l’endroit des familles et de l’entourage, mais de même qu’un dispositif d’accompagnement, notamment pour l’insertion professionnelle, toutes conditions à mettre en place pour un retour apaisé en société » soutient l’auteur de « Comme un ciel d’hivernage ».
Takia Nafissatou Fall est aussi l’auteur de deux autres livres intitulés Mes joies de vie et Larmes d’une colombe apaisée.
4 MORTS, 18 BLESSES DONT 9 GRAVES
COLLISION ENTRE UN BUS ET UN TRAIN ET ACCIDENT DE LA ROUTE
Les routes du Sénégal ont été particulièrement meurtrières hier, mardi 21 juin 2016. 4 personnes ont perdu la vie des accidents routiers: 2 personnes ont été tuées dans une collusion entre un bus et un train à hauteur de Rufsac (Dakar) faisant 16 blessés dont 7graves et 2 autres ont trouvé la mort dans un accident sur la route de Kaffrine, causant 2 blessés graves.
Un accident meurtrier vient de se produire à la Zac Mbao, non loin de Rufsac. Le chauffeur d’un minibus Tata de la ligne 72, qui évitait la circulation, s’est retrouvé coincé sur les rails. Selon Seneweb, Alors que le Petit train bleu (Ptb) arrivait, le chauffeur, sachant que le choc était inévitable, est descendu pour prendre la fuite. Le train n’a pu s’arrêter à temps et a été obligé de heurter de plein fouet le bus. Le bilan fait état de 2 morts et 7 blessés graves. Neuf (9) autres personnes se sont retrouvés avec des blessures légère, note une source proche des sapeurs-pompiers.
Un peu plus loin, un autre drame s’est produit sur la route de Kaffrine. Un accident de la route a fait 2 morts et 2 blessés graves. Selon Pressafrik, un conseiller économique social et environnemental et son chauffeur ont perdu la vie dans cet accident. Leur véhicule s’est renversé vers 6 heures du matin à 5 km de Mbirkilane. Ils avaient quitté Koungueul pour se rendre à Dakar. Les corps sans vie ont été acheminés à l’hôpital de Kaffrine.
VIDEO
LE COUP DOUBLE DE LA SONATEL
100 milliards pour la 4G et renouvellement de la concession
La Sonatel a déboursé 100 milliards FCFA dont 32 milliards de Francs Cfa pour acquérir la licence 4G et 68 milliards autres pour renouveler sa concession devant arriver à expiration en 2017. L'annonce est faite par Abdou Karim Sall, directeur général de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), qui faisait face à la presse hier, mardi 21 juin.
L'État du Sénégal avait lancé, il y a quelques mois, un appel à concurrence pour l'établissement et l'exploitation de réseaux 4G. Laquelle procédure a été infructueuse au bout du compte. Car, les opérateurs de téléphonie mobile que sont Tigo, Expresso et Orange avaient refusé de soumissionner pour l'acquisition de la licence 4génération.
Aujourd'hui, la donne a changé parce que l'État du Sénégal vient de vendre à la Sonatel la licence 4G. L'annonce a été faite par Abdou Karim Sall, directeur général de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), qui faisait face à la presse hier, mardi 21 juin.
"La Sonatel vient d'acquérir la 4G en payant 32 milliards de francs Cfa pour obtenir 20 Méga avec l'obligation de débuter sa commercialisation dans 2 mois au plus tard à compter de la date d'assignation des fréquences", a-t-il fait savoir tout en annonçant également que la concession de la Sonatel est renouvelée pour une durée de 17 ans.
"Le renouvellement de la concession de Sonatel que l'État vient de signer pour 17 ans et pour 68 milliards de francs Cfa est marqué par l'introduction d'obligation de couverture, entre autres, dans son cahier de charges", a-t-il ajouté.
Afin d'être en phase avec le programme Puma (programme d'urgence pour la modernisation des axes frontaliers), il informe que l'opérateur a des obligations de couverture de 90% de la population en 3 ans. En termes de couverture du terrain, le concessionnaire doit couvrir d'ici 5 ans l'ensemble des zones frontalières habitées du Sénégal dont le nombre d'habitant est supérieur ou égal à 200.
Le concessionnaire doit couvrir totalement dans un an et demi, les axes routiers notamment la RN1, RN2, RN3, RN4, RN5, RN6, RN7, l'autoroute Dakar-Diamniadio-Aibd-Thiés-Mbour et l'autoroute Ila Touba.
Par ailleurs, il indique que pour permettre aux autres opérateurs qui ne sont pas concernés par le renouvellement de concession d'en bénéficier, l'Artp a procédé à une nouvelle évaluation de l'offre 4G en apportant des réaménagements par rapport à l'offre initiale.
Il s'agit de réduire la durée qui passe de 20 à 17 ans, de réduire les quantités de fréquences proposées en retirant la bande de fréquence 700 de l'offre pour permettre à notre pays de disposer de cette ressource en or afin de la vendre aux enchères d'ici 1 an et demi, voire deux ans, quand elle sera définitivement libérée, de l'augmentation des taux de couverture qui passent de 65% à 70% en 5 ans et 85% à 90% en 10 ans.
En ce qui concerne la qualité des services de la téléphonie et de l'internet, Abdou Karim Sall déclare que l'Artp fixera par décision dans les jours à venir les nouvelles exigences et procédera à des contrôles avec une périodicité mensuelle. Pour terminer, Abdou Karim Sall annonce que des échanges sont en cours avec les opérateurs Tigo et Expresso pour leur permettre d'acquérir la 4G dans les mêmes conditions.
LA CLASSE POLITIQUE SE DEDOUANE
DISCREDIT JETE SUR LES ORGANES DE CONTROLE A L’ISSUE DES RESULTATS DES AUDITS
Mis en place par les tenants du pouvoir avec comme mission préalable de promouvoir la probité dans la gestion des affaires publiques et privées, la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, les organes de contrôle (Ofnac, Cour des comptes…) sont le plus souvent la cible d’attaques ouvertes venant de la part des personnes incriminées. Quid de ce discrédit jeté à tort ou à raison sur ces organes de contrôle, à chaque sortie d’un rapport d’audit? Zoom sur les réponses divergentes d’une classe politique qui n’en reconnaît pas moins le droit inaliénable pour les personnes ou institutions citées à se défendre.
MAEL THIAM, ADMINISTRATEUR DE L’APR : «Il est tout à fait normal que ces gens-là se défendent»
Vous savez que ça, c’est une attitude tout à fait normale et humainement compréhensible lorsqu’on vous incrimine sur votre manière de gérer, quel que soit l’organe. Surtout, si l’on sait la manière dont c’est fait au Sénégal. A peine les rapports sortis, on ne prend pas le temps d’entendre ceux-là qui sont plus ou moins cités dans ces rapports pour commencer à lancer du discrédit sur ces personnes-là. Il est tout à fait normal que ces gens-là se défendent. Très souvent, ça peut glisser sur un discrédit à l’endroit de ces organes qui ont la charge de ces audits. Je ne pense pas que ce soit quelque chose d’absolument inhérent aux partis politiques. Mais, c’est une réaction humaine et il faut savoir que ceux-là qui sont dans les partis politiques, ce sont ceux-là qui sont dans les associations, dans l’armée, dans les organismes internationaux. Ce sont des êtres humains.
Moi, je rêve qu’on vive dans une société où les relations professionnelles sont régies par le respect strict de l’homme et des institutions. Le respect des Institutions ne peut être valable que lorsque celui des hommes est de rigueur et vice versa. Donc, pour moi, ce n’est pas propre aux hommes politiques, mais propres à l’espèce humaine.
C’est possible aussi que dans la démarche il y ait des choses à améliorer. Parce qu’un audit, c’est une opération qui nécessite la collecte du maximum d’informations et également la diversité des sources d’information dont celle-là qui concerne la personne ou la structure qui est incriminée. Je pense que la règle souhaiterait que toutes les parties prenantes soient entendues, soient écoutées et soient comprises également. Plutôt que d’aller à l’aventure ou à lancer du discrédit sur une personne ou une institution.
THIERNO BOCOUM, PORTE-PAROLE DE REWMI : «Nos dirigeants actuels font de ces institutions une arme politique...»
Ceux qui sont accusés se défendent naturellement, c’est un droit inaliénable. Là n’est pas la question. La question fondamentale qu’on doit se poser est de savoir si ceux qui ont mis en place ces institutions ont réellement la volonté de leur faire jouer le rôle qu’elles devraient jouer. Le problème est que nos dirigeants actuels font de ces institutions une arme politique et le plus souvent une épée de Damoclès au dessus de la tête d’adversaires politiques ou d’alliés qu’on cherche à ferrer. C’est cela qui est inacceptable! C’est ce qui explique une volonté de contrôle total de ces institutions qui ont besoin d’un minimum d’indépendance pour faire leur travail. Les attaques de certains proches du président de la République contre l’Ofnac sont intolérables et très révélatrices de l’idée que le gouvernement se fait de ces institutions.
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE DE LA LD : «Nous avons tous intérêt à accorder du crédit à ces organes»
Je voudrais d’abord réaffirmer le soutien de la Ld à la politique de la transparence et de la gestion vertueuse des ressources nationales. Pour nous, c’est important parce que c’est un facteur de développement. Maintenant, les organes de lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics que sont l’Ofnac, la Crei, ou la Cour des comptes sont des organes extrêmement importants dont il faut renforcer les champs de compétence et les pouvoirs. Nous avons remarqué également que très souvent, après la publication des rapports, les hommes politiques ou les gestionnaires de fonds qui sont incriminés se mettent à jeter l’anathème sur ces organes et cela pose un problème dans la mesure où il n’est pas bien venu, qu’à chaque fois qu’un responsable est incriminé, qu’il se mette à incriminer ces organes.
Ceux qui sont aux affaires ont la possibilité de prouver leur innocence ou leur bonne gestion devant les juridictions compétentes. Mais, nous avons tous intérêt dans ce pays à accorder du crédit à ces organes. Parce que, si nous les discréditons, ça sera la porte ouverte à la corruption et au détournement de deniers publics. J’en appelle donc à tous les hommes politiques, de faire attention au discrédit que nous jetons sur ces organes de lutte contre la corruption. Il est extrêmement important pour notre pays que tout le monde, les hommes politiques qui sont aux affaires en premier, accepte que sa gestion soit contrôlée, soit auditée. Maintenant, une fois que ces rapports-là sont déposés, la justice doit faire son travail et sanctionner les fautifs. Et cela, tout le monde doit l’accepter.