Dakar, 6 nov (APS) - L’ancien portier international Cheikh Seck, président du Jaraaf, a assuré du soutien de son équipe et du mouvement sportif sénégalais à l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack, mis en examen dans un dossier de corruption lié à la lutte antidopage.
"C’est avec une très grande surprise que nous avons appris la mise en examen en France du président Lamine Diack pour une affaire de corruption relative au dopage d’athlètes russes’’, écrit-il dans un message de soutien remis à des journalistes.
‘’Connaissant bien l’homme et ses grandes qualités de manager sportif, je sens une forte obligation de témoigner pour lui’’, ajoute l’ancien gardien de but du Jaraaf et de l’équipe nationale du Sénégal.
‘’Tout en laissant la justice suivre son cours et en espérant que tout se déroulera dans l’équité et le respect de ses droits, je dirai au président Lamine Diack qu’il a le soutien des sportifs sénégalais et africains’’, écrit Cheikh Seck.
‘’Pendant ces 16 dernières années, nous avons été fiers de le voir à la barre de la Fédération mondiale de la discipline mère qu’il a pilotée avec une grande vision et des réalisations qui font aujourd’hui de l’IAAF une organisation exemplaire’’, ajoute ce document signée par Cheikh Seck qui est aussi vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Lamine Diack "mérite d’être cité en exemple pour ses qualités de grand dirigeant et une carrière exceptionnelle qui a été marquée par les services rendus au sport sénégalais et africains à différentes hautes positions (secrétaire d’Etat aux Sports, président du CNOSS, président du Jaraaf, président de la Confédération africaine d’athlétisme etc.) avant la consécration mondiale à l’IAAF’’, poursuit ce soutien de l’ancien président de cette instance mondiale.
‘’Sur le plan national, j’ai eu l’occasion en tant que joueur puis dirigeant du Jaraaf de le côtoyer et de le voir à l’œuvre. J’ai toujours été impressionné par ses qualités de meneur d’homme, de rigueur et les grandes ambitions pour le sport sénégalais et africain’’, poursuit-il.
‘’Au moment où il aspirait à un repos bien mérité en ayant enfin la possibilité d’accorder plus de temps aux membres de sa famille, le voilà engagé dans un combat inattendu avec cette mise en examen’’, peut-on lire.
‘’Nous lui exprimons notre solidarité et notre soutien tout en étant sûr qu’il saura faire face en puisant dans cette détermination qu’il savait nous communiquer face à l’adversité et lors des périodes de doutes et d’inquiétudes’’, relève le document.
Les prières des sportifs sénégalais et africains "l’accompagnent dans cette épreuve et nous souhaitons ardemment que tout cela ne soit plus qu’un mauvais souvenir très rapidement’’, conclut-il.
DES PERSONNALITÉS CIVILES ET MILITAIRES ATTENDUES A DAKAR
Dakar, 6 nov (APS) - Des personnalités civiles et militaires sont attendues dans la capitale sénégalaise, à partir de dimanche soir, en vue de leur participation à la deuxième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, prévu lundi et mardi, a-t-on appris vendredi auprès des organisateurs.
Plusieurs chefs d’Etat vont participer au panel "de haut niveau" prévu dans l’après-midi de lundi, a indiqué Hugo Sada, un conseiller des organisateurs du forum, lors d’une rencontre avec les journalistes accrédités pour la couverture de cette manifestation.
Il n’a pas donné les noms des chefs d’Etat attendus à cette rencontre.
Au niveau ministériel, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, celui chargé de la Défense en Côte d’Ivoire, Paul Koffi Koffi, ses homologues français et espagnol, Jean-Yves Le Drian et Pedro Morenés, vont participer au panel, selon un document reçu des organisateurs de cette rencontre.
Des responsables d’organisations internationales et régionales, des responsables militaires et des chercheurs vont participer au forum, une initiative des gouvernements de la France et du Sénégal, de l’Institut panafricain de stratégies (IPS) - dirigé par l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio - et d’autres partenaires.
Les organisateurs déclarent vouloir "inscrire durablement cette rencontre, unique en son genre en Afrique, dans l’agenda international sur les questions stratégiques et de défense", selon un document reçu du comité d’organisation.
De même veulent-ils "développer les échanges et les contacts directs entre les acteurs concernés, approfondir le dialogue stratégique entre les Africains et leurs partenaires internationaux".
Les participants vont "œuvrer ensemble au renforcement de tous les aspects de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, qui constituent (…) un enjeu majeur pour la croissance économique du continent", selon le document de presse.
La première édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, organisée à Dakar les 14 et 15 décembre 2014, avait réuni au moins 350 participants venus de 47 pays, selon les organisateurs.
Quatre chefs d’Etat, 32 ministres, des experts et des personnalités civiles et militaires, des chefs d’entreprise, des représentants de la société civile et d’organisations internationales et régionales avaient participé à cette édition.
L’ÉMERGENCE D'UN AFRICAIN , N’EST PAS TOUJOURS BIEN RESSENTI
Dakar, 6 nov (APS) - L’Ivoirien Yaya Touré, seul footballeur africain parmi les 23 nominés du Ballon d’or Fifa 2015, dit avoir l’impression que les joueurs originaires d’Afrique dérangent l’ordre établi du football mondial lorsqu’ils réussissent.
"Je dis juste qu’un Africain tout en haut, ce n’est pas dans la norme. Et un noir insulté sur un terrain par des supporters, ça n’a pas l’air de déranger grand monde", a dit le champion d’Afrique 2015, dans un entretien publié mardi par l’hebdomadaire France Football.
L’ancien pensionnaire de l’académie de l’ASEC d’Abidjan estime que "rien n’est fait pour faciliter le chemin" aux footballeurs africains.
"Si j’étais un Brésilien, je crois que tout aurait été plus facile pour moi", a estimé le joueur de Manchester City (élite anglaise), qui a été victime d’insultes racistes à Porto (Portugal), en février 2012, et à Moscou (Russie), en octobre 2013.
Yaya Touré, qui refuse de revenir dans sa sélection nationale depuis la victoire à la CAN 2015, en février dernier, estime qu’un Africain qui réussit gêne "un peu tout le monde : l’ordre établi, les observateurs, les entraîneurs, les décideurs". "Quand un Africain arrive tout haut, ce n’est pas toujours bien ressenti", a-t-il affirmé.
Il a plaidé pour davantage de solidarité entre les Africains.
Touré rappelle avoir constaté été privé du soutien de la communauté africaine, lorsqu’il a été l’objet d’insultes racistes.
"Je me souviens de Pape [Kouly] Diop (Levante), qui avait été chahuté de manière raciste par des supporters de l’Atletico Madrid (mai 2014). Dans la foulée, j’avais lancé un message sur Twitter pour tenter d’organiser une réaction. Aucun Africain ne s’est manifesté… C’est assez décourageant", s’est-il désolé.
Yaya Touré appelle les joueurs africains à se serrer les coudes, comme le font les footballeurs sud-américains.
PAR PIERRE GOUDIABY ATEPA
ANARCHIE URBAINE
Dakar devient le contraire de tout ce que nous proclamons urbi et orbi : finesse d’esprit, raffinement de goût, hospitalité, toutes choses qui nous désertent sans que nous ne nous en rendions compte
Insensiblement et inexorablement la ville de Dakar est en train de signer un pacte avec la laideur. La corniche, jadis notre fierté, aujourd’hui notre bijou violé, est défigurée par des panneaux publicitaires et signalétiques. Déjà obstruée par les résidences cossues qui empêchent nos enfants de voir la mer et de jouir de la plage, la vue de la corniche est passée en d’autres mains. Celles des annonceurs de tout acabit, des banques, une université étrangère naissante, une rôtisserie, une dibiterie, une société de transmission de courrier se côtoient dans un méli-mélo digne d’un capharnaüm.
Des panneaux défilent dans une anarchie indicible sans cohérence dans la conception ni logique dans le format. Il y en a de toutes les tailles et de toutes les formes.
Insensibles au bon goût, tournant le dos à l’esthétique et surtout murés dans un silence assourdissant, les Dakarois assistent à la poubellisation de leur ville comme si le panneau a mis le voile sur notre capacité de dire ça suffit.
Ce spectacle constitue un défi permanent pour notre confort visuel et notre sens du beau. Il y a lieu de se demander s’il y a encore des édiles dans cette belle ville de Dakar qui devient le contraire de tout ce que nous proclamons urbi et orbi : finesse d’esprit, raffinement de goût, hospitalité, toutes choses qui nous désertent sans que nous ne nous en rendions compte.
Tout se passe comme si nous étions dans le vertige d’une cécité collective pris que nous sommes par cette maladie mortelle qui s’appelle ne pas se sentir concerné. À ce rythme, le désordre ambiant sera la loi en vigueur.
Notre ville, hier si belle et coquette, va devenir la risée de ceux qui nous enviaient son architecture, des touristes qui nous visitent et, plus grave, des investisseurs qui découvrent notre manque de goût avant même de commencer à parler de business. Ne tombons pas dans le panneau des vendeurs de chimères ? Il est encore possible de dire non mais disons-le ensemble.
Les prérogatives allouées aux maires sont certainement légitimes. Mais au regard de ce que la plupart d'entre eux en font, on est en droit de se demander si elles sont toutes PERTINENTES !
Pierre Goudiaby Atepa est architecte et il est également le président d’honneur de la PERL
PAR BOUBACAR BADJI ET FODE MANGA DE SENEPLUS
VIDEO
DAKAR ENFUMÉ, ÉTOUFFÉ
VIDÉO SENEPLUS - Des automobilistes racontent le calvaire des embouteillages dans la capitale
Boubacar Badji et Fodé Manga |
Publication 06/11/2015
Circuler à bord d'un véhicule à Dakar, surtout aux heures de pointe, relève du chemin de croix. Les embouteillages dictent leur loi aux automobilistes. Il faut rouler à pas de caméléon.
Le décor est le même partout : des files de voitures s'étendent sur les grandes artères de la capitale et sa banlieue. Taxis, clandos, bus, cars rapides, Ndiaga Ndiaye, gros porteurs et particuliers se disputent la priorité créant des bouchons monstre.
Cette situation impacte négativement la mobilité des Sénégalais et titille leurs nerfs. Certains usagers de la route se sont confiés à www.SenePlus.Com : ils racontent leur calvaire, ses causes, ses répercussions sur leurs affaires, sans manquer de proposer des solutions pour une circulation plus fluide à Dakar.
Ouagadougou, 6 nov 2015 (AFP) - Le Burkina Faso lance dimanche sa première campagne présidentielle post-Compaoré, dont le vainqueur dirigera la première alternance démocratique depuis des décennies dans un pays à l'histoire marquée par de nombreux coups d'Etat.
Initialement prévues le 11 octobre, ces élections présidentielle et législatives ont été reportées au 29 novembre en raison du coup d'Etat manqué du 16 septembre mené par un ancien bras droit de Compaoré, le général Gilbert Diendéré, qui a depuis été arrêté et inculpé de "crimes contre l'humanité" par la justice militaire.
La mobilisation populaire a mis le putsh en échec et l'attente est désormais grande dans ce pays pauvre d'Afrique de l'ouest d'un peu moins de 20 millions d'habitants qui espère voir dans ces élections le début d'une longue ère démocratique.
Ces scrutins doivent tourner la page de la transition politique mise en place après l'insurrection populaire qui a chassé fin 2014 l'ex-président Blaise Compaoré pour avoir tenté de modifier la Constitution et briguer un nouveau mandat, après 27 ans au pouvoir.
Plus de 5 millions de Burkinabè inscrits sur des listes électorales biométriques devront choisir leur président parmi 14 candidats, pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.
Aucun membre de la Transition - président et ministres - qui a succédé au régime de Compaoré n'est autorisé à participer à cette élection.
- L'ombre du "Beau Blaise" -
C'est la première fois depuis le début des années 80 que M. Compaoré sera physiquement absent d'une élection à enjeu national. Son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), qui fonctionnait jadis comme un parti-Etat remportant tous les scrutins, ne sera pas non plus représenté.
Son candidat, Eddie Constance Konboïgo, et plusieurs proches du régime ont été exclus des deux scrutins. Une loi controversée interdit aux pro-Compaoré ayant soutenu le projet de révision constitutionnelle de briguer des mandats électoraux.
Mais l'ombre du "Beau Blaise", exilé en Côte d'Ivoire voisine, planera sur cette campagne. Sept des quatorze candidats ont été plus ou moins des compagnons et des barons du régime déchu.
Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, considérés comme les deux favoris, sont des anciens ministres. Le premier est resté avec lui pendant 26 ans, occupant les prestigieux postes de Premier ministre puis de président de l'Assemblée nationale.
Il a aussi été patron du CDP pendant plus d'une décennie avant de tomber en disgrâce. Il a quitté le parti dix mois avant la chute du régime. Pour sa part, même s'il a embrassé très tôt une carrière professionnelle internationale et quitté le pays pendant de nombreuses années, M. Diabré doit une grande partie de sa carrière à Compaoré dont il a été ministre de l'Economie et des Finances.
Il a également présidé le Conseil économique et social puis a intégré le Programme de l'ONU pour le développement grâce au soutien diplomatique de M. Compaoré.
- Une justice en marche -
Deux affaires risquent de dominer les esprits avant les opérations de vote. D'abord, le putsch manqué du 16 septembre a marqué les Burkinabé.
Outre, le général Gilbert Diendéré, cerveau du coup, d'autres officiers, sous-officiers ou dirigeants politiques, tous pro-Compaoré, sont poursuivis par la justice. Parmi eux, l'ex-chef de la diplomatie, le général Djibrill Bassolé, qui était candidat au scrutin du 11 octobre mais avait vu sa candidature invalidée.
Autre dossier brûlant, celui de l'assassinat du président Thomas Sankara, le "père de la révolution" burkinabè, tué lors du putsch qui porta M. Compaoré au pouvoir en 1987. Après plusieurs années de déni, la justice burkinabè avance: huit personnes dont quatre ex-membres de la garde rapprochée de M. Compaoré sont inculpés.
Bénéwendé Sankara, avocat de la famille du capitaine Sankara - auquel il n'est pas apparenté - et un des leaders de l'opposition de longue date, est d'ailleurs un outsider du scrutin.
Il existe aussi une inquiétude pour la sécurité après les attaques jihadistes qui ont touché ces derniers mois le nord du pays à ses frontières avec le Niger et le Mali. La dernière s'est produite fin octobre dans le nord-ouest et a coûté la vie à trois gendarmes et un civil.
(SenePlus.Com, Dakar) - Lamine Diack, 82 ans, risque de passer les 10 prochaines années de sa vie en prison. Si sa mise en examen aboutit à une condamnation pour corruption et blanchiment aggravé.
Pour l’instant la seule restriction, c’est une interdiction de sortie du territoire français. Mais les choses pourraient se corser pour l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack, mis en examen mercredi dernier à Paris pour corruption et blanchiment aggravé. En effet, selon plusieurs médias internationaux, le premier non-européen patron de l’athlétisme mondial, 82 ans, risque 10 ans de prison s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
Les accusations sont graves. Elles ont été révélées jeudi 5 novembre par le site Médiapart et le magazine Lyon Capitale. Ces deux médias ont exploité un rapport de l’AMA (Agence mondiale antidopage), à paraître lundi prochain, sur le dopage dans l’athlétisme et l’implication de certains dirigeants de l’IAAF dont Lamine Diack, son ex-patron.
Monaco, Sénégal, Russie, Singapour
Le dirigeant sénégalais ferait partie d’un système destiné à couvrir des cas de dopage avérés. Les athlètes concernés seraient russes et turque. La piste d’exercice des acteurs dudit système : Monaco, Sénégal, Russie, Singapour. Des entraîneurs russes et le président de la Fédération russe d’athlétisme sont impliqués ainsi que l’ancien médecin en charge de la lutte anti-dopage à l’IAAF, Gabriel Dollé.
Lamine Diack aurait, à titre personnel, reçu 1 million d’euros (environ 655 millions de francs Cfa). Son conseiller juridique, Habib Cissé, est également mis en examen à Paris. Et le plus dur pour Diack, c’est que deux de ses enfants, Massata et Khalil, sont mis en cause dans le rapport. Ils ne sont pas encore sous contrôle judiciaire, comme leur père et Habib Cissé, mais de sérieux soupçons planent au-dessus de leur tête.
Selon Médiapart les faits remonteraient en 2011 avec l’arrivée dans l’entourage de Lamine Diack d’Habib Cissé, conseiller juridique, et Massata Diack, conseiller marketing et fils du patron de l’athlétisme mondial. Médiapart révèle : "Les deux hommes vont curieusement récupérer la liste des athlètes suspectés de dopage par l'IAAF. L'avocat Habib Cissé va se rendre à plusieurs reprises à Moscou auprès des dirigeants de la Fédération russe d'athlétisme, et leur communiquer cette liste, hautement confidentielle."
C’est, selon le site d’information français, le début du calvaire pour les athlètes concernés et le lancement du système. Pour échapper aux contrôles, les athlètes doivent casquer. Le rapport de l’AMA parle de six russes et d’une turque. Visiblement les premiers ont marché à la différence de la seconde, qui sera condamnée à 8 ans de suspension pour dopage en juillet dernier.
Ces soupçons de corruption prennent en ce moment un tournant judiciaire, mais ils remontent au mois d’août dernier avec les révélations de la chaîne allemande ARD et du britannique le Sunday Times. Ces deux médias affirmaient que la Russie et le Kenya sont deux pays où le dopage est généralisé. Allant plus loin, ARD et le Sunday Times reprochent à l’IAAF, alors dirigé par Lamine Diack, «de ne pas avoir sanctionné, sur 5000 athlètes contrôlés entre 2001 et 2012, les 800 (415 sont russes…), dont les échantillons sanguins présentaient des valeurs ‘suspectes et hautement suspectes’».
Quand Lamine Diack défendait l’IAAF
Lamine Diack avait balayé toutes ces allégations. Se confiant au Figaro, le 7 août dernier, il déclare : «L’histoire parle en notre faveur. Pour rappel, au départ, nous avions même mis en place notre propre tribunal arbitral dans le domaine de la lutte contre le dopage, avec une première suspension établie à 4 ans et en cas de récidive, un bannissement à vie. Et c’est le CIO qui nous a demandé de descendre notre première sanction à deux ans. De même, c’est nous qui avons été précurseurs en matière de contrôle hors-compétition. (…) Donc que l’on ne vienne pas me dire aujourd’hui que nous n’avons rien fait, ou que nous avons couvert un système de dopage institutionnalisé car c’est totalement faux. L’IAAF a toujours travaillé sérieusement, dans l’intérêt de l’athlétisme, et elle continuera à le faire.»
L’ex-président de l’IAAF est allé jusqu’à écarter la possibilité que certains pays- clin d’œil à la Russie- puissent se jouer du système de contrôle du dopage mis en place. Il dit : «Ces dernières années, en athlétisme ou dans d’autres sports, des sportifs russes ont été contrôlés positifs et ils ont été suspendus. Donc affirmer qu’il y a du dopage en Russie est fondé. En revanche, affirmer qu’il est systématique et organisé, c’est une toute autre chose. Qui, aujourd’hui, peut affirmer qu’une championne extraordinaire telle qu’Elena Isinbayeva se dope ? Non, soyons sérieux. Pour moi, c’est faire du sensationnalisme.»
Toutefois, Lamine Diack a préconisé un travail en amont pour lutter efficacement contre le dopage. «C’est un problème d’éducation. Il faut donner des modèles aux enfants, et leur démontrer les valeurs d’un sport propre, propose-t-il. (…) Après, je ne suis pas naïf, je sais qu’il y a l’argent qui entre en compte. J’ai connu une période où l’athlétisme était amateur. Mais je ne considère pas que l’argent doit tout pervertir. C’est simplement une question d’individus. Certains ne seront jamais pervertis par l’argent alors que d’autres seront toujours des voyous.»
Un bilan économique flatteur
Porté, par acclamation, à la tête de l’athlétisme mondial en 1999, Lamine Diack a passé la main à l’ancien athlète britannique Sebastian Coe lors du dernier congrès de l’IAAF. À son actif, un bilan économique reluisant : le budget de l’IAAF sous sa présidence est passé de 300 000 dollars (150 millions de francs Cfa) à 15 millions (7,5 milliards de francs Cfa) avec des réserves de 50 millions de dollars (25 milliards de francs Cfa). Diack peut également se targuer d’avoir fait faire des pas à l’institution en matière de parité hommes-femmes et de démocratisation de l’athlétisme.
Déjà ternie par cette histoire de corruption, qui a conduit à la suspension de son fils, Massata Diack, de l’IAAF, le riche parcours de Lamine Diack risque d’être ruiné en cas de condamnation par la justice française. Avant de prendre les rênes de l’athlétisme mondial, le dirigeant sénégalais était à la tête de la Confédération africaine d’athlétisme (CAT) de 1973 à 2003. Ancien champion de France du saut à la longueur, il fut ministre des Sports du Sénégal, député et maire de Dakar. Il est inspecteur des impôts et domaines de formation.
DEUX EX-MINISTRES DE COMPAORE FAVORIS POUR LUI SUCCÉDER
Ouagadougou, 6 nov 2015 (AFP) - Ironie de l'histoire: Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, les deux favoris à la présidentielle du 29 novembre au Burkina Faso, la première élection depuis la chute de l'ex-président Blaise Compaoré désormais honni, sont considérés comme des +produits+ de ses 27 années au pouvoir.
Les deux hommes, que les observateurs voient s'affronter au second tour, sont des anciens barons du régime qui s'est écroulé à l'issue de l'insurrection d'octobre 2014 provoquée par la volonté de Compaoré de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
Tous deux, spécialistes en économie, il sont en lice avec 12 autres candidats dont l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, autre figure du +Compaorisme+. Roch Marc Christian Kaboré, banquier de 58 ans au physique imposant, a été un apparatchik du régime qui a connu une ascension fulgurante.
Il n'a abandonné le "beau Blaise" qu'en janvier 2014, dix mois avant sa chute. Plusieurs fois ministre, M. Kaboré a été Premier ministre de Compaoré au lendemain de la dévaluation du franc CFA de 1994 à 1996.
Député du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), il en a été le patron pendant plus de dix ans. Ce personnage affable est présenté comme un homme modéré adepte du consensus.
Ses détracteurs l'accusent de manquer de personnalité. Alors considéré comme le plus probable successeur de Compaoré, M. Kaboré est brusquement tombé en disgrâce en 2012 lorsqu'il a été éjecté de la direction du CDP et confiné au rang de "conseiller politique".
Ce catholique pratiquant a claqué la porte du CDP en janvier 2014 pour fonder le Mouvement du peuple du progrès (MPP) avec d'autres anciens caciques du régime.
Pourtant, Kaboré avait été un défenseur invétéré du projet de modification de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat. Il avait même déclaré que l'interdiction de la modifier était "antidémocratique".
En 2014, il s'est retourné contre +son+ projet pour mener le combat qui a abouti à la chute de Compaoré huit mois plus tard.
- 'Du Compaoré sans Compaoré' -
Convaincu que "la social-démocratie est la voie pour le développement" du Burkina, M. Kaboré a réussi à fédérer derrière son MPP une vingtaine de petits partis d'obédience socialiste et même un parti sankariste, qui défend les idéaux du "père de la révolution" burkinabè, Thomas Sankara.
Pour de nombreux observateurs, son expérience à la tête de l'Etat et les moyens "colossaux", selon des proches, dont il dispose devraient lui permettre de remporter le scrutin, peut-être même dès le premier tour.
Son principal adversaire, Zéphirin Diabré, est lui aussi issu d'une famille catholique. Docteur en sciences de gestion de l'Université de Bordeaux, il a entamé une brève carrière d'assistant à l'université de Ouagadougou avant de passer au privé avec les Brasseries du Faso (Brakina) du groupe français Castel.
Député du parti de Compaoré en 1992, il devient plusieurs fois ministre. Considéré comme un libéral, il est à la baguette quand le Burkina revient à l'économie de marché après les années socialistes.
Il a notamment encadré les privatisations des entreprises publiques en tant que ministre de l'Economie et des Finances. Président du Conseil économique et social (CES), il devient numéro 2 du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) grâce au soutien diplomatique de Compaoré.
Il entre ensuite au groupe nucléaire français Areva dont il dirige la branche Afrique et Moyen-Orient. En 2009, il créé une association, le Forum des citoyens pour l'alternance (Focal) puis en 2011, l'Union pour le progrès et le changement (UPC), un parti néolibéral avec lequel il arrache 19 sièges de députés pour sa première participation à un scrutin.
Chef de file de l'opposition, il prend la tête du mouvement contre la modification de la Constitution qui a balayé le régime. Selon de nombreux observateurs, son origine Bissa (ethnie minoritaire du sud-est) pourrait être un handicap dans un pays majoritairement Mossi (53%).
Il assure vouloir un "vrai changement" en opposition à Kaboré qu'il accuse de faire du "Compaoré sans Compaoré".
Ironie encore, de nombreux observateurs estiment que beaucoup de partisans de Compaoré pourraient voter pour Diabré pour empêcher Kaboré et les siens, considérés comme des traîtres, de l'emporter.
L’AFFAIRE LAMINE DIACK ET LES CHIFFRES DE LA CENTIF EN EXERGUE
Dakar, 6 nov (APS) – Les quotidiens reçus vendredi à l’APS s’intéressent au rapport qui accable les fils de Lamine Diack et aux résultats de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) en matière de lutte contre l’argent sale.
Lamine Diack, ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), a été mis en examen à Paris dans un dossier de corruption présumée lié à la lutte antidopage. Lui et son conseiller
juridique Habib Cissé sont soupçonnés d’avoir touché de l’argent de la part de la Fédération russe afin de cacher des cas de dopage.
Dans sa livraison du jour, Le Quotidien souligne qu’après l’inculpation de leur père, ‘’un rapporte accable Massata Diack et son frère’’.
’’Les choses s’accélèrent dans l’affaire de corruption liée à la lutte antidopage dans l’athlétisme mondial. Après la mise en examen de l’ancien président de l’IAAF, Lamine Diack, le site d’investigation
médiapart (France) a révélé les premiers éléments du rapport d’enquête provisoire de la commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA)’’, note le journal.
Le Quotidien parle d’un rapport qui ‘’charge les deux fils du président Diack, Pape Massata et son frère Khalil’’.
Evoquant le même rapport, Enquête titre : ‘’Diack et fils +testés positifs+’’. Selon le journal, ‘’l’agence mondiale antidopage soupçonne Massata et Khalil Diack d’être au cœur d’un réseau de
corruption, de chantage et d’extorsion de fonds créé en 2011’’.
Le Témoin quotidien y va avec plus de détails : ‘’Plus de 373 millions auraient été versés cash par des athlètes russes entre janvier et juillet 2012 ; près de 328 millions auraient été réclamés par Massata Diack et Habib Cissé à un athlète turque’’.
En matière d’argent toujours, Walfadjri s’intéresse à la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) qui peut se targuer d’avoir franchi ‘’un pas important’’, qui lui a permis de récupérer et de reverser 678 millions de francs CFA au Trésor public au terme de l’exercice 2014.
’’(…) Dans le rapport de 2014 de la CENTIF, nous avons récupéré une somme globale de 678 millions de francs CFA versée dans le compte du Trésorier public et deux terrains à Dakar, terrains qui appartenaient à des personnes reconnues coupables de blanchiment, mutés au nom de l’Etat", a révélé, jeudi à Mbour, son président Waly Ndour, au cours de la 24e réunion de la commission technique du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA).
Pour Walfadjri, ‘’la CENTIF fait ses comptes’’ alors que Le Populaire parle de ‘’678 millions en argent sale récupérés par la CENTIF’’.
Sud Quotidien revient sur les ‘’11 directives’’ du gouvernement dans le cadre de la campagne de commercialisation de l’arachide 2015-2016. Sur le même sujet, Le Soleil souligne qu’à l’issue d’un conseil interministériel, le kilogramme d’arachide a été fixé à 200 francs Cfa, tandis qu’un fonds de 11,5 milliards a été mis en place pour l’achat des semences.
Dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, l'Etat du Sénégal a réussi à recouvrer plus de 670 millions de F Cfa. Des résultats qui font du Sénégal un exemple à suivre dans l'Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa), selon le dernier rapport du Giaba.
Le Sénégal est champion en Afrique de l'Ouest en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux. Il reste le pays qui a fait plus de résultats sur les 15 Etats de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Ce satisfécit lui a été décerné par le directeur général du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'ouest (Giaba). Adama Coulibaly s'exprimait hier, à Saly, à l'occasion de la 24e réunion plénière de la commission technique du Giaba. A l'en croire, "le Sénégal reste l'un des pays les plus performants en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent".
"Ce ne sont pas des considérations politiques mais la réalité sur le terrain", déclare-t-il. Le prochain rapport de 2014 que le Giaba va bientôt publier démontre à suffisance que la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux a porté ses fruits. "670 millions de francs CFA, soit plus d'un million d'euros et deux terrains ont été recouvrés auprès des personnes qui ont été condamnées", révèle le président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Mais cette condamnation ne concerne pas les hommes politiques, précise Waly Ndour. "Aucun homme politique ne fait parti du recouvrement. En plus, il y a lieu de noter que ce sont des Sénégalais et des étrangers résidant au Sénégal sur qui les sanctions sont tombées", clarifie-t-il.
Pour le correspondant du Giaba au Sénégal, ce travail a été possible grâce au concours combiné de la cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), de la société civile, du ministère des Finances, du garde des Sceaux et du ministère de la Sécurité publique. Toutefois, "il reste encore des lacunes qui font que dès qu'une personne est condamnée, il doit y avoir une mobilisation de toutes les structures pour récupérer les biens volés", avise Waly Ndour.
De son côté, le secrétaire général du ministère de l'Economie, des Finances et du Plan se félicite de "l'effort consenti par le Sénégal dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent". "Notre pays est inscrit dans l'émergence à l'horizon 2035. Le président Macky Sall a posé des jalons forts pour lutter contre toute forme de corruption et de blanchiment. C'est pourquoi il a créé l'Office national de la lutte contre la corruption (Ofnac). La fraude fiscale, la corruption etc., constituent des actes de blanchiment d'argent", croit savoir Cheikh Tidiane Diop.
Ce dernier d'ajouter : "Cet argent est souvent utilisé dans l'immobilier. Et avec ce qui se passe au Mali où les terroristes sont souvent plus équipés que les armées nationales, les Etats doivent redoubler d'efforts pour lutter contre la corruption et le blanchiment d‘argent."