A peine qu’il a foulé le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, après une tournée de près d’un mois à l’étranger, le président de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) a condamné, avec la dernière énergie, le spectacle désolant à l’Assemblée nationale. Abdoulaye Baldé en appelle à l’application stricte et rigoureuse de la loi à l’Hémicycle.
De l’Europe, où il se trouvait, dans le cadre de la massification de son parti, le député-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, a suivi avec beaucoup de peine les événements désolants qui se sont produits à l’Assemblée nationale.
A son arrivée, avant-hier soir, à Dakar, le président de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) a, d’emblée, asséné : «C’est avec beaucoup de peine que j’ai suivi ce qui s’est passé. J’ai trouvé que c’était déplorable pour notre pays et pour notre démocratie. Je pense que la violence, d’où qu’elle puisse provenir, est condamnable. Il faut que les gens reviennent à la raison, et que surtout, on applique le règlement intérieur de l’Assemblée nationale».
Abdoulaye Baldé d’ajouter : «Dans le jargon, on dit qu’entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et les lois qui libèrent, alors qu’on semble constater le contraire, ici. Par conséquent, il faudrait que les gens reviennent à la raison, pour un respect strict des lois et règlements de notre pays».
Le premier magistrat de la ville de Ziguinchor d’en appeler à l’application stricte et rigoureuse de la loi.
«Je suis député, mais j’ai suivi l’affaire de très loin. Je sais que le règlement intérieur existe, il est connu de tous. Moi, je prône une application stricte et rigoureuse de la loi régissant l’Assemblée nationale, en particulier, la loi organique», a également souligné l’ancien commissaire de police.
«Ce qui regrettable, c’est ce qui nous a amené à cette situation de non-droit à l’intérieur de l’Hémicycle. C’est déplorable», a conclu le président de l’Ucs.
A sa descente d’avion, Abdoulaye Baldé a été accueilli par des responsables du Comité exécutif national (Cen) de sa formation politique, mais aussi par des adhérents et sympathisants qui l’ont félicité pour sa tournée politique réussie en Tunisie, en France, en Espagne, à Jérusalem…, dans le cadre de la massification de l’Ucs.
L’IMAM NDAO EST UN PATRIOTE, UN MILITANT INFATIGABLE DE L’ISLAM
LA LIGUE DES IMAMS DEFEND SON REPRESENTANT A KAOLACK ARRETE POUR APOLOGIE DU TERRORISME
La Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal a apporté son soutien, hier, à l’imam Alioune Ndao, son représentant à Kaolack, arrêté pour apologie du terrorisme. Selon ces imams, «l’Etat peut agir pour prévenir et éradiquer le terrorisme autrement que par la répression».
L’arrestation de l’imam Alioune Ndao pour apologie du terrorisme, dans la nuit du 26 au 27 octobre 2015, à Kaolack, a suscité une vive réaction du bureau exécutif de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, dont il est membre. Face à la presse, hier, ces imams ont souligné que c’est avec beaucoup de peine qu’ils ont appris l’arrestation de l’un des leurs, en la personne de l’imam Alioune Ndao. Ce dernier étant le Secrétaire exécutif régional de la section de Kaolack de ladite ligue.
C’est ainsi que l’imam Youssoupha Sarr a confié: «L’imam Alioune Ndao est un patriote, un érudit, un éducateur hors pair et un militant infatigable de l’islam, qui a joué un rôle déterminant dans l’implantation de la Ligue dans les régions de Kaolack, Kaffrine et Fatick. Notre Ligue saisit ces moments difficiles pour lui rendre un grand hommage, ainsi qu’à tous les membres de sa section».
«Dès l’annonce de son arrestation, le Comité exécutif de la Ligue a entrepris, toutes affaires cessantes, toutes initiatives à sa portée pour obtenir sa libération. C’est le moment également de saluer l’esprit d’ouverture et de responsabilité des hautes autorités de l’Etat qui ont bien voulu échanger avec notre bureau exécutif pour trouver les meilleures solutions possibles pour obtenir sa libération. Cela, tout en permettant aux pouvoirs publics d’assurer correctement leurs responsabilités régaliennes de maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité du pays et la tranquillité des citoyens sénégalais et étrangers vivant au Sénégal», a ajouté l’imam Sarr.
Pour sa part, imam Dame Ndiaye a insisté sur le fait que «le contexte dans lequel notre ami et frère a été arrêté est très délicat. C’est avec beaucoup d’amertume que nous avons appris cette mauvaise nouvelle. Nous sommes des croyants et nous allons formuler des prières afin que son innocence soit le levier et la preuve qui permettront sa libération».
«L’Etat peut agir pour prévenir et éradiquer le terrorisme autrement que par la répression»
En outre, le bureau exécutif, «dans l’optique de se prémunir de ce phénomène dangereux qu’est le terrorisme international, qui présente un tableau géopolitique très compliqué», a invité l’Etat du Sénégal à «prendre en compte ses particularités socioreligieuses qui lui confèrent des leviers enviables sur lesquels».
Selon les imams, «l’Etat peut agir prioritairement pour prévenir et éradiquer le terrorisme autrement que par la répression qui d’ailleurs ferait l’affaire de ceux qui veulent installer le chaos dans notre cher pays en semant la confusion».
Sur ce, la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, «convaincue que seule une large coalition internationale peut venir à bout du terrorisme», en appelle «à la sérénité, à la mesure et à la responsabilité de tous, particulièrement de l’Etat du Sénégal».
Le prix de l’arachide n’a pas varié. A l’instar de la précédente campagne de commercialisation, le prix au producteur a été fixé à 200 francs Cfa hier, par le gouvernement qui, pour une bonne campagne arachidière, a pris 11 mesures dont la mise en place d’un fonds de commercialisation d’un montant de 11,5 milliards de francs Cfa pour l’achat des semences.
Le kilogramme d’arachide sera encore vendu à 200 francs Cfa cette année. Le prix a été fixé hier par les acteurs et le gouvernement à l’issue d’un conseil interministériel sur la prochaine campagne de commercialisation de l’arachidière, qui va débuter le 16 novembre 2015. «Ce prix est un prix planché», a précisé Seydou Gueye, porte parole du gouvernement à la fin du conseil.
Le Premier ministre a ainsi retenu 11 mesures dont la mise en œuvre devrait permettre une bonne campagne de commercialisation de l’arachide. Pour éviter un bradage de la production agricole très prometteuse cette année, sécuriser les revenus des agriculteurs mais aussi le capital semencier, Mahammad Boun Abdallah Dionne a validé la proposition de la mise en place d’un fonds de commercialisation doté d’un montant de 11,5 milliards de francs Cfa destiné à l’achat des semences.
Il a aussi retenu la subvention des graines écrémées pour un volume global de 25 mille tonnes, «étant entendu que pour les graines certifiées, le volume porte sur 50 mille tonnes, ce qui porte le capital semencier à 50 mille tonnes», a détaillé Seydou Gueye. Autres mesures prises, la reconduction du protocole d’accord entre l’Etat et les huiliers, afin de contrer les situations du marché.
La sixième mesure a trait aux factures en instances et aux encours. «Le ministre de l’économie et des finances prendra toutes les dispositions nécessaires pour que ces factures soient réglées et que l’encours soit traité avant le démarrage de la campagne», rassure le porteparole du gouvernement, qui fait part de l’instauration d’une réserve de 9 mille tonnes constituée au niveau des semences destinée à la région du Sud par soucis d’équité territorial, «mais également du fait de l’implantation des usines dans cette partie du territoire».
La huitième mesure porte sur le renforcement du contrôle sanitaire et phytosanitaire pour les produits d’exportation ; alors que la neuvième à trait à la formule à mettre en place pour engager et impliquer la Suneor dans cette campagne avec la perspective de faire fonctionner toutes les usines de cette société, pour la collecte et le traitement des graines.
Il a aussi, été retenu la création par arrêté du ministre, informe M. Gueye, d’un fonds de commercialisation sous la tutelle du ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural avec une bonification «C’est un fonds de commercialisation avec une bonification étant donné que le taux est fixé à 10%».
DIOURBEL, SAINT-LOUIS ET DAKAR EN TETE AVEC 17,5%, 15,0% ET 13,9%
Les plus forts taux de chômage du Sénégal sont enregistrés dans les régions de Diourbel (17,5%), de Saint-Louis (15,0%) et Dakar (13,9%). C’est ce qui ressort du document technique du projet de Nouvelle politique nationale de l’emploi 2015-2019.
L'atelier de validation technique du projet de Nouvelle politique nationale de l'emploi 2015-2019 a été tenu, hier, à Dakar. Et le rapport de la Nouvelle politique nationale de l’emploi, partagé à l’occasion, révèle que les régions de Diourbel, de Saint-Louis et de Dakar enregistrent les taux de chômage les plus élevés du pays avec, respectivement, 17,5%, 15,0% et 13,9%.
Un taux de chômage national à 10,2%
Le document renseigne, en effet,: «Le taux de chômage est de 10,2% au niveau national et de 12,8% pour les jeunes actifs de 15-35 ans, contre 7,2% pour la tranche de 35 ans et plus. Le taux de chômage des jeunes femmes est largement supérieur à celui des jeunes hommes : 17,4%, contre 9,1% pour les jeunes hommes. Le niveau de chômage des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur est particulièrement élevé et se situe à 24,5% en 2011 contre 16% en 2005».
Quelle que soit la tranche d’âge, les régions de Diourbel, de Saint-Louis et Dakar enregistrent des taux de chômage les plus élevés avec respectivement 17,5%, 15,0% et 13,9%. La population jeune est passée de 4,5 millions d’individus en 2011, soit 9,7% d’augmentation».
Un taux de 75,1% de jeunes diplômés du supérieur chômeurs
L’enquête révèle, en outre, que «la structure de la population jeune, selon le niveau d’instruction, est marquée par la prédominance des jeunes n’ayant aucun niveau. Le taux d’emploi des jeunes au Sénégal est resté stable sur la période 2005 à 2011 et tourne autour de 38%. En 2011, le taux d’activité des jeunes était de l’ordre de 42%, contre 44% en 2005, soit un recul de 2 point. Les plus diplômés présentent les taux d’activités les plus faibles (20% pour le niveau secondaire et 36% pour le niveau supérieur).
En effet les personnes dépourvues d’éducation, d’emploi et de formation représentent près de 49,2% des jeunes à la recherche d’un emploi, tandis que 27,4% de l’effectif des jeunes ont un niveau d’instruction qui ne dépasse guère le primaire. «Le pourcentage des jeunes en situation de chômage de longue durée (plus de 6 mois) est de 75,1% chez les diplômés du supérieur, 60,2% chez les diplômés du secondaire, 66,4% pour ceux qui ont le niveau primaire et de 49,5% pour ceux qui n’ont aucun niveau d’instruction», note encore le document.
L’informel emploie plus de 90% des emplois des jeunes, contre 49% pour le primaire
Quant au sous-emploi, «il est relativement plus faible pour les jeunes que pour les adultes (28% des jeunes au Sénégal contre 30% chez les adultes). Le secteur primaire abrite près de la moitié des jeunes occupés, soit près de 49% des jeunes occupés. Le secteur informel emploie plus de 90% des emplois des jeunes au Sénégal. En 2011, près de 24% des jeunes demandeurs déclarent avoir cherché de l’emploi dans le secteur public, 13% dans les grandes sociétés privées et 5% dans les petites et moyennes entreprises privées. Et près d’un tiers des emplois du secteur formel sont offerts sans contrats en 2011». «Par ailleurs, peu de jeunes travailleurs sont affiliés à un système de protection sociale. Les jeunes cadres supérieurs et ingénieurs ont le plus bénéficié de couvertures sociales», souligne le rapport.
Meurtri par une telle situation, Aimé Sène, représentant du Conseil national du patronat (Cnp), a estimé: «Le chantier de l’emploi doit constituer une priorité pour tout le monde. Et nous voulons créer plus d’emplois décents pour plus de progrès sociaux. Car la tranche d’âge de 15 et 64 ans constitue 7,30 millions de personnes, soit 25,7%. C’est trop, le chantier de l’emploi devient une priorité, si nous voulons créer plus d’emplois pour plus de progrès sociaux».
Près de 7,5 millions de jeunes sans emploi
Pour sa part, le représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Lamine Fall, a indiqué: «Si près de 7,5 millions de jeunes sont sans emploi, cela est du aux multinationales qui veulent faire plus de profits avec moins de main d’œuvre. A cela s’ajoute-la concurrence des entreprises, la faiblesse du financement dédié aux programmes d’emploi. C’est pourquoi il faut assurer plus de concertation, de coordination entre les services de l’Etat en charge de la question».
En réponse à ces inquiétudes, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Mame Mbaye Niang, venu présider la rencontre, a souligné: «Notre ambition est, dans le cadre d’un dialogue social permanent, de faire de la promotion de l’emploi et du travail décent un instrument de stimulation de la croissance et de lutte contre la pauvreté. Cet objectif, j’en suis persuadé, ne peut être atteint sans une implication effective des partenaires sociaux dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques nationales».
Pour ce faire, il a confié que «la Nouvelle politique de l’emploi met un accent particulier sur le secteur agricole au sens large et sur le secteur informel qui constituent de véritables gisements d’emplois, mais aussi des secteurs dans lesquels on trouve le plus de défi de travail décent à relever. Cette Nouvelle politique de l’emploi repose sur la considération selon laquelle la création massive d’emplois, et d’emplois décents constitue d’une part, est un moyen de promotion de la croissance, et d’autre part le meilleur instrument de lutte contre la pauvreté».
L'ÉPOQUE DU DJIHAD EST TERMINÉE DEPUIS LE TEMPS DU PROPHÈTE
Les récentes arrestations de religieux sénégalais accusés d'apologie du terrorisme n'ont pas laissé indifférente l'Association pour la promotion des valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie. Laquelle a organisé hier une conférence de presse pour condamner les prédications à connotation terroriste tout en exigeant une justice transparente et équitable.
"L'époque du djihad est terminée depuis le temps du Prophète, Mohamad PSL". C'est par ces propos que l'imam Cheikh Oumar Kouta a condamné les sermons de ses pairs qui font l'apologie du terrorisme. Lors d'une conférence de presse tenue hier par l'Association pour la promotion des valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie (APVIPCV), il a rappelé que les enseignements de l'Islam sont contre tout projet de déstabilisation de la société. A l'en croire, l'Islam est une religion de paix et de tolérance qui accepte la différence.
"Notre religion interdit à une personne de se suicider à plus forte raison d'ôter la vie autrui", a-t-il déclaré. Selon le président de l'APVIPCV, l'islam est une institution à l'image de celle d'un pays. En tant que telle, elle ne saurait à son avis cautionner certains agissements visant à déstabiliser la société.
Revenant sur les arrestations de religieux pour incitation présumée au terrorisme, l'imam a exigé que la lumière soit faite sur cette affaire. "L'accusation ne suffit pas. Il faut des preuves. On ne doit pas condamner des individus sur la base des simples soupçons", a-t-il indiqué.
D'après M. Kouta, vérité, transparence et équité doivent sous-tendre les décisions de justice. Celle ci, a-t-il ajouté, ne doit pas être rendue dans l'unique dessein de servir les intérêts crypto personnels d'un individu. Ces principes sacro-saints sont, selon lui, tout comme la loi, le socle de la justice enseignée par la religion islamique. A ses yeux, donc, la justice n'est qu'un instrument pour rétablir la vérité.
Poursuivant son propos, le président de l'Association pour la promotion des valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie, soutient que la secte islamique nigériane Boko Haram devenue Etat islamique n'a aucun objectif à part celui de nuire et d'attenter à la vie des innocents. "Ce sont des gens à combattre et non à encourager. Ils tuent des hommes et enlèvent des femmes et des enfants. L'Islam est contre cela", a-t-il condamné.
A l'en croire, cette organisation terroriste existe depuis plusieurs décennies au Nigeria. Mais c'est seulement au cours de ces dernières années que l'organisation, de par ses actes irresponsables, s'est fait connaître à l'échelle internationale, notamment au Sénégal.
L'imam a enfin invité les Sénégalais à valoriser l'héritage légué par les grands chefs religieux du pays. "Nous devons changer de comportement et nous inspirer de Cheikh Amadou Bamba, Cheikh Ibrahima Niass, El Hadji Malick Sy, Seydina Limamoulaye, etc. Ils ont toujours prôné la paix et l'unité nationale", a-t-il rappelé.
NOUS ALLONS TOUT DROIT VERS UN ÉTAT DE SIÈGE
Pape Saër Guèye, membre du comité directeur du PDS
La crise née du bras de fer entre Modou Diagne Fada et Abdoulaye Wade pour le contrôle du groupe parlementaire des libéraux et démocrates a débouché sur une série de violences au sein de l'institution parlementaire lors du démarrage des travaux en commission. Selon Pape Saër Guèye, responsable libéral membre du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais, cette situation risque de mener le pays vers un état de siège. Dans cet entretien avec EnQuête, l'ancien ambassadeur itinérant sous Abdoulaye Wade brocarde le comportement du régime de Macky Sall qui, dit-il, a toujours envoyé Modou Diagne Fada en mission commandée au sein du Pds.
En tant que responsable libéral, membre du Comité directeur, comment appréciez-vous la situation qui prévaut dans votre parti ?
Pour apprécier la situation de fonctionnement de notre parti, il faut se rappeler qu'en 2012, à la perte du pouvoir, le Parti démocratique sénégalais a engagé la lutte contre la fameuse traque des biens mal acquis. Cela a été une opération qui avait trois objectifs : d'abord débusquer tous les peureux, ceux qui ne se sentaient pas à l'aise dans ce combat et qui ont finalement suspendu leurs activités, ensuite déceler ceux qui étaient dans le combat et qui, à mi-chemin, se sont reprochés des choses et ont été contraints de collaborer avec le régime parce qu'on leur a exhibé des dossiers et ont été reçus au haut niveau, et enfin déterminer les militants et responsables engagés, qui ont résisté à l'ivresse du pouvoir. Ceux-là ont accepté de mener le combat. Maintenant ce sont les feuilles mortes qui sont en train de quitter l'arbre florissant qu'est Abdoulaye Wade.
A qui faites-vous allusion ?
A Modou Diagne Fada qui a toujours été un infiltré au sein du Pds. Je l'ai toujours dit. Il travaille pour le régime. Et le pouvoir, sachant que la légitimité a changé de camp, a manipulé le règlement intérieur de l'Assemblée nationale et a voulu obliger le Pds et l'opposition à se faire diriger par Modou Diagne Fada qui ne mène plus le combat. Maintenant le pouvoir de Macky Sall choisit ses opposants. Et c'est Benno bokk yaakaar, l'Assemblée nationale, l'Alliance pour la République qui le défendent. Au moment où le président Abdoulaye Wade, après les dernières élections législatives, avait baissé le nombre de députés jusqu'à 10 pour constituer un groupe parlementaire, Macky Sall élève la barre à 15 pour que d'autres formations qui sont dans Benno bokk yaakaar et qui menaçaient de quitter ne puissent pas avoir de groupe parlementaire.
Que cherchez-vous réellement dans ce combat ?
Pour nous, ce qui est important et essentiel, c'est l'appréciation que le peuple sénégalais fait de nos positions. Maintenant, ce qui se passe à l'Assemblée nationale relève tout simplement de l'illégalité qui nécessite une réaction. Parce que quand on veut nous imposer quelqu'un qui doit parler à notre nom, avec un processus qui a enfreint les dispositions légales, nous sommes dans le devoir de défendre l'Assemblée nationale et la légitimité populaire. Le pluralisme démocratique exige qu'un dialogue démocratique puisse être instauré au sein de l'hémicycle. Mais la pensée unique ne saurait prospérer dans une Assemblée. Même si on avait un seul député, il allait porter le combat et naturellement. Macky Sall sachant que si Karim Wade sort de prison, il va perdre son pouvoir, s'allie avec Moustapha Niasse pour combattre l'opposition.
Dès lors que le bureau de l'Assemblée nationale a déjà reconnu la légitimité de Fada, ne pensez-vous pas que la lutte que vous menez est perdue d'avance ?
Non. C'est comme si vous me dites qu'il y a un véhicule qui est passé par un sens interdit, maintenant il faut changer le code de la route. Quand un véhicule prend le sens interdit, il revient à la force publique et aux populations de lui donner la sanction qu'il mérite. Parce que le bureau de l'Assemblée est illégal et même la proposition des membres du bureau devait revenir aux groupes qui étaient constitués. Maintenant la jurisprudence de Rewmi est là aussi. C'est parce qu'ils ont voulu faire une forfaiture qu'ils ont rejeté la liste d'Oumar Sarr. Quand on viole la loi, la résistance s'impose. La résistance à l'oppression est un principe de droit. Nous sommes dans une situation exceptionnelle d'illégalité du bureau de l'Assemblée nationale. De manière subséquente, toutes les mesures prises par ce bureau relève de l'illégalité. Modou Diagne Fada, tout le monde sait que c'est un infiltré.
Quand on cherche des maisons, des véhicules et de l'argent, on n'est plus un dirigeant politique. Un homme politique ne peut pas s'enrichir. Il faut que les Sénégalais reconnaissent que ceux qui cherchent à s'enrichir sur le dos des citoyens sont des voleurs et pas plus que cela. On ne peut pas s'enrichir dans un Etat. Si quelqu'un veut s'enrichir, il n'a qu'à aller être un homme d'affaires ou aller chercher de l'or. Mais un homme politique, dans les arcanes de la République avec un salaire et avec quelques avantages, ne peut pas être riche. Ceux qui cherchent de l'argent ne doivent pas nous diriger. Il faut qu'on en tire toutes les conséquences et qu'une nouvelle génération d'homme politique émerge.
De la même manière, nous sommes en train de faire un nettoyage en notre sein, les autres partis doivent en faire de même. Parce que dans ce pays, on doit changer les repères et recadrer le débat. Il n'y a pas une génération qui est là censée prendre en charge la destinée du pays. Le Pds est un parti d'opposition et l'opposition a accepté de se consolider, dans le cadre du grand Cadre de concertation, afin d'engager l'assaut final pour qu'en 2017, Macky Sall quitte le pouvoir de la manière la plus démocratique.
Le Cadre de concertation de l'opposition a appelé à une mobilisation permanente du peuple sénégalais. Pensez-vous que la population soit en mesure d'adhérer à ce combat politique ?
Les populations sont obligées. Vous allez dans tous les quartiers de Dakar et des autres régions, les gens ne mangent plus à leur faim. L'école est actuellement dans les eaux et on est en train d'appâter les enseignants autour de mesures qui se répètent mais qui ne se traduisent pas par des faits. Au niveau des Sénégalais de l'extérieur, on est en train de politiser les chancelleries du Sénégal au moment où il n'y a aucune vision, aucune mesure institutionnelle importante pour diriger près de 3 millions de Sénégalais qui pèsent près de 800 milliards de transfert moyen par an. Vu tous ces problèmes, les populations sont obligées de sortir avec nous.
Il ne s'agit pas d'aller jeter des pierres ou d'insulter des gens mais simplement de faire constater à la face du monde et à la face de ceux qui nous dirigent, qu'il y a des centaines de milliers de Sénégalais qui refusent la forfaiture qui est en train d'être faite au niveau de l'Assemblée nationale. Le PSE, dans son impulsion, nous a aujourd'hui recadrés à la 25ème position des pays les plus pauvres au monde. Le peuple est aujourd'hui contraint de prendre son destin en main. La session dernière, ils ont bunkerisé l'Assemblée nationale qui était en état de siège. Dans une République démocratique où on a gagné à plus de 50% des suffrages, est ce qu'on a besoin de la gendarmerie pour sécuriser les travaux de commissions ?
La bataille rangée qui s'est déroulée récemment à l'Assemblée nationale ne participe-t-elle pas à ternir l'image de notre démocratie ?
Cette situation est désolante mais elle est due au comportement du régime. Parce que c'est la majorité qui est venue trouver Aïda Mbodji pour l'agresser, qui est venue mettre ses femmes au devant en chair à canon pour violenter Oumar Sarr et Mamadou Diop Decroix. L'opposition ne pouvait que réagir dès lors que la légitime défense est un principe du droit.
Quelle est la suite à donner à votre combat ?
Tant que Moustapha Niasse continue de nous imposer cette situation d'illégalité et de forfaiture, nous allons nous battre. Et l'opposition va user de toutes les voies démocratiques de mobilisation et de légitimation pour procéder à un blocage du travail parlementaire. Nous allons vers l'Etat de siège au Sénégal parce que ce sera le peuple qui va sortir de lui-même.
Il a été prêté à Herman Goering le lieutenant de Hitler, ce propos : « Chaque fois que j’entends le mot ‘’culture’’, je sors mon revolver ». Moi, chaque fois que j’entends le mot ‘’croissance’’ pour un pays africain, je regrette de ne pas disposer de mitraillette. J’espère que le lecteur pourra comprendre mon indignation après avoir lu ce texte.
Le fétichisme du taux de croissance
Le Président de la République a déclaré récemment que le Sénégal atteindra un taux de croissance de 6 pour cent en 2015. Je le souhaite de tout cœur, et même qu’on aille au-delà, jusqu’ à 10 pour cent ou plus. C’est possible, puisque c’est déjà arrivé. Le taux de croissance a été de 7.54 pour cent en 1975, et de 8. 92 pour cent en 1976. A la veille des élections de février 2000, le président Abdou Diouf dans sa dernière conférence de presse se targue d’un taux de croissance de 6.35 pour cent en 1999 avec félicitations du Fmi. Aux élections, les Sénégalais montrent qu’ils ont une autre appréciation de cette croissance.
Si le taux de 6 pour cent (ou plus) est réalisé en 2015, je demande qu’alors, on effectue une enquête auprès des ménages ruraux et urbains pour leur demander s’ils ont ressenti un choc d’amélioration de leur niveau de vie, si la localité de Fissel Mbadane dont Le Soleil (29 octobre 2015, p. 18) nous décrit l’état d’extrême pauvreté a commencé à entrevoir le bout du tunnel dans lequel se débattent ses habitants depuis des décennies.
D’abord une question : Est-ce que les Sénégalais qui à l’occasion des dernières Coupes d’Afrique des nations ont été en Guinée équatoriale, un pays que je connais un peu, ont eu l’impression que les Equato-guinéens vivaient mieux que les Sénégalais ? Sûrement pas ! Et pourtant, c’est le pays qui détient, et de loin, les records de taux de croissance.
Durant les années 1960, rien qu’avec ses exportations de bois, de café et de cacao, le pays arrivait à enregistrer des taux de croissance de 7 pour cent. Le taux de croissance est passé à 8.5 pour cent au début des années 1990. Avec la découverte du pétrole en 1996, le taux moyen de croissance dans la période 1996-2000 est de 38.3 pour cent, avec un maximum de 95.26 pour cent en 1997.
Malgré tout, les 70 pour cent de la population de la Guinée équatoriale vivent dans la pauvreté, avec 40 pour cent dans l’extrême pauvreté (moins de 500 francs Cfa par jour).
Mais la Guinée équatoriale n’est pas le seul cas de croissance dans la pauvreté, de croissance sans développement.
En novembre 2014, à Abidjan, un officiel de la Banque mondiale dans une conférence de presse déclare :
Le niveau de pauvreté reste relativement élevé et inquiétant en Côte d’Ivoire, si on le compare avec le potentiel de croissance de ce pays… Le panier de la ménagère ne ressent pas du tout les effets de la formidable croissance … la Côte d’ivoire est classée deux années consécutives parmi les dix pays à forte croissance. (Le Soleil, 11 novembre 2014).
Dans le ‘’Rapport sur les Perspectives économiques en Afrique’’ (19 mai 2014) élaboré par la Bad, l’Ocde et le Pnud, on lit :
L’Afrique de l’Ouest est la zone la plus dynamique du continent avec une croissance de plus de 7 % en 2014 et 2015. La locomotive régionale est la Sierra Leone grâce à ses exportations de fer et de minerai.
Ce sont les organisations internationales qui ont décrété arbitrairement qu’avec un taux de croissance cumulé de 7 pour cent par an durant une certaine période, un pays sort de la pauvreté. Elles vont même jusqu’à se donner une coloration ‘’scientifique’’ avec des précisions : 1 pour cent de croissance génère 0.15 à 0.25 pour cent de réduction du taux de pauvreté. Des chiffres fantaisistes, farfelus, sans rapport avec la réalité, avancés par des technocrates qui n’ont jamais côtoyé une personne pauvre. Le plus grave est que beaucoup d’Africains (dirigeants, jeunes économistes, journalistes…) continuent à y croire. Au Sénégal, c’est le fer de lance du ‘’Plan Sénégal émergent’’.
Croissance et croissance
Dans les pays industrialisés, la croissance économique est significative dans la mesure où elle est induite par le dynamisme interne de l’économie, crée des emplois et se traduit par une élévation sensible du niveau de vie. Le secteur manufacturier y est le moteur de la croissance.
Par contre dans les pays africains, la croissance n‘est tirée pour l’essentiel que de l’extérieur, par des facteurs exogènes : les recettes d’exportation de produits primaires, et l’argent envoyé par les immigrés à leurs familles.
La croissance de 7.54 pour cent en 1975, et de 8. 92 pour cent en 1976 au Sénégal n’a été due qu’à la flambée du cours des phosphates dans cette période. En 2014, la Sierra Leone n’a été la locomotive de la croissance que par ses exportations de fer et de minerai. Depuis la dévaluation du franc Cfa, les envois d’argent des immigrés (ayant été multipliés par 2) sont devenus supérieurs aux investissements directs étrangers.
La croissance économique est ainsi une simple résultante de facteurs exogènes non maîtrisables par une quelconque politique économique ; elle ne crée pas d’emplois de façon sensible, et s’accompagne d’une pauvreté en progression régulière surtout depuis la mise en place des programmes d’ajustement. Ce n’est qu’une croissance trompe-l’œil.
L’insatisfaction née de l’adoption du revenu par tête pour apprécier le niveau de développement a amené le Pnud en 1990 (par le Pakistanais Mahbub Ul-Haq et l’Indien Amartya Sen) à lancer l’idée de ‘’développement humain’’. Ceci, pour proposer un nouveau critère, ‘’l’indice de développement humain’’, (Idh), conçu autour de trois variables : l’espérance de vie (ce qui fait intervenir la santé), le niveau d’éducation (alphabétisation des adultes, instruction primaire, secondaire et supérieure) et le revenu réel par tête d’habitant.
En fait, qu’est-ce que la croissance économique ? C’est, nous dit-on, l’évolution du Produit intérieur brut (Pib) d’une année à l’autre. Et à partir du Pib, on détermine le revenu par tête d’habitant qui permet d’opérer une classification entre pays. Il faut donc ausculter le Pib.
Pib : la foire à problèmes
Les pays africains sont été contraints de suivre la procédure de certains pays de l’Ocde pour remplacer le ‘’produit national brut’’(Pnb) par le ‘’produit intérieur brut’’ (Pib), comme indicateur de croissance. Dans le calcul du Pnb, les profits des entreprises étrangères étaient imputés à leurs pays d’origine. Le Pib par contre exprime toute activité économique réalisée dans un pays, quelle que soit la nationalité des entreprises. Ainsi, les profits des sociétés étrangères sont imputés aux pays d’implantation, même lorsqu’ils sont rapatriés, comme c’est généralement le cas.
Dans les pays industrialisés qui abritent presque autant d’entreprises étrangères qu’ils ont d’entreprises nationales à l’extérieur, la différence entre le Pib et le Pnb est très faible (de l’ordre de 1 pour cent). Dans les pays non industrialisés par contre, la différence est très importante, ce qui fait qu’ils peuvent se trouver crédités d’une augmentation tout à fait fictive de Pib, donc de taux de croissance sans grande signification. Pour ne rien dire de sa répartition.
Le Pib est assimilé au revenu national, c’est-à-dire l’ensemble des revenus distribués. Ce qui est inexact. Dans le Pib, le terme ‘’brut’’ signifie incorporation des dépenses d’amortissement (c’est-à-dire remplacement des machines) : des dépenses qui ne correspondent tout de même pas à des distributions de revenus aux ménages. Dans les travaux de comptabilité nationale, c’et le Pib aux coûts des facteurs, défalqué des amortissements, qui donne le revenu national. Donc le Pib tel quel, incluant les amortissements, ne peut en aucun cas correspondre au revenu national. Le produit intérieur brut a le défaut d’être intérieur et d’être brut.
Passons au revenu par tête. C’est le Pib assimilé au revenu national qui est divisé par le nombre d’habitants qui donne le revenu par tête. Mais cela suppose que l’on connaisse de façon précise le nombre d’habitants. Il n’existe aucun pays au monde où l’on connaît de façon précise le nombre d’habitants. Dans les pays développés, on procède de temps en temps à des recensements démographiques, mais les données restent approximatives, compte tenu des flux de naissances et de décès qui sont impossibles à saisir à l’instant. Dieu seul connaît le nombre d’habitants dans un pays à un instant donné. La situation est encore plus délicate en Afrique où peu de pays procèdent à des recensements démographiques. Même lorsque des recensements de population ont lieu, ils sont très espacés dans le temps, si bien qu’entre deux recensements on se contente d’estimations vagues à partir d’extrapolations sur des taux antérieurs d’accroissement de population.
Pib : un attrape-tout controversé
Le Pib a été conçu dans un premier temps dans les pays occidentaux pour déterminer la capacité de financer la guerre. Par la suite on l’a utilisé pour rendre compte de la croissance ; ce qu’il n’a pu faire ni en qualité ni en quantité. Le Pib ne tient pas compte des incidences sur l’environnement. Il incorpore des produits non utiles et même nuisibles pour les populations comme les armes d’agression. Il n’inclut que les activités facilement mesurables. Au Sénégal par exemple, on ne peut pas y trouver bon nombre d’activités génératrices de revenus pour ceux qui s’y adonnent : ventes de cacahuètes, de fruits, de légumes, location de chaises pour les cérémonies, marchands ambulants, petits réparateurs … etc. Si bien qu’à ce niveau, le Pib tel que présenté dans les statistiques est sous-estimé, inférieur à la réalité.
Le Pib est une grandeur malléable à merci, jusqu’qu’à être très élastique, pour devenir une statistique politique. En 2008, l’Onu propose d’y inclure les dépenses de recherche – développement, le divertissement, la création littéraire et artistique. Très bien ! Mais comment les évaluer ?
A partir de là, sur instruction de l’Union européenne, quelques pays comme l’Italie commencent à y inclure les activités de ‘’l’économie criminelle, souterraine’’ : trafic de drogue, prostitution, contrebande de tabac, d’alcool … etc., les données statistiques devant provenir des services de police et des o.n.g. qui travaillent avec les drogués et les prostituées.
Sur conseil de la Banque mondiale, le Ghana procède en 2010 à une refonte du calcul du Pib en adoptant comme nouvelle base l’année 2006 au lieu de 1993, pour y inclure d’autres activités comme la reforestation des terres dégradées, l’exploration pétrolière, le téléphone mobile (qui aurait relevé le niveau de vie des habitants). Résultat : le Pib par tête se trouve augmenté de 60 pour cent, ce qui place le Ghana en 3ème position derrière le Nigeria et le Cap Vert en Afrique de l’Ouest. L’annonce est faite le 5 novembre 2010. Le goorgorlou ghanéen qui s’est couché la veille le ventre vide, se lève le matin, n’ayant encore rien à se mettre sous la dent est informé qu’il s’est enrichi de 60 pour cent pendant qu’il dormait. Si le ridicule tuait …
La même opération est réalisée au Nigéria dont le Pib double aussitôt, pour en faire la première puissance économique d’Afrique, devant la République sud-africaine. Tout esprit lucide qui a été dans ces deux pays peut constater qu’ils ne sont pas au même niveau de développement.
Un rapport de ‘’Mac Kinsey global institute’’ y va alors de son commentaire : Si le Nigéria maintient sa croissance à 7.1 pour cent par an, il a des chances de figurer parmi les 20 premières puissances économiques mondiales. Pourtant le même rapport souligne que 74 pour cent des Nigérians vivent dans la pauvreté, que la productivité de l’agriculture est faible, que le secteur industriel ne contribue au Pib qu’à 7 pour cent. Il y a vraiment lieu de se demander si les rédacteurs de ces rapports prennent la peine de se relire. Et dire que ce sont ces organisations qui font autorité en Afrique auprès de nos gouvernements.
En Guinée équatoriale, selon les estimations faites sur le nombre d’habitants qui tourne autour de 1 million, le Pib par tête passe du simple au double.
Vers la fin du mois d’octobre 2015, la place attribuée par le Fmi au Sénégal dans le camp de la pauvreté fait l’objet de controverses sans intérêt pour les populations, ouvrant malheureusement un grand boulevard à la politique politicienne qui n’y avait rien à faire. La mise au point faite par le gouvernement et par un fonctionnaire du Fmi est salutaire : Le Sénégal est pauvre ou prospère selon que son Pib est évalué en dollars ou en francs Cfa. Ce qui est bien révélateur du manque de fiabilité du Pib et de sa progéniture, la croissance.
Les statistiques sur le Pib et la croissance proviennent de trois sources : la Banque mondiale (World Tables Indicators), l’université de Pennsylvania aux Etats-Unis (Penn Tables) et Angus Maddison un économiste anglais basé à l’université de Groningen aux Pays Bas.
Elles reçoivent leurs données brutes des agences nationales de statistique, les traitent comme de la matière première de manière différente avec les monnaies d’évaluation, l’année de base, les ajustements de parité de pouvoir d’achat, pour en sortir un produit fini, le Pib. Mais pour un même pays, pour la même année, le chiffre de Pib est très différent selon ces trois publications, pouvant passer du simple au double ou au triple. Le pays peut être classé dans une publication dans le camp des pays moins avancés et être classé dans une autre publication dans le camp des pays à revenu moyen.
Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser (côté gouvernement) lorsque le chiffre annoncé est jugé satisfaisant, ni de quoi lancer des diatribes (côté opposition) lorsque le chiffre annoncé est jugé faible. Bien entendu le Fmi utilise les chiffres de la Banque mondiale. Ces chiffres n’ont pas les vertus qu’on leur attribue dans les pays africains. Dans les pays occidentaux, le Pib est plutôt l’objet de railleries. A une certaine époque, le produit national brut (Pnb) était considéré comme le contraire du bonheur national brut (Bnb). Le sénateur américain Robert Kennedy déclarait que «le PIB mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue».
Même les informations données par les agences nationales de statistiques à ces trois organismes de publication des chiffres du Pib laissent souvent à désirer. Quand on constate qu’après plus de 50 années d’indépendance, c’est en 2015 que le Sénégal entreprend son premier recensement général des entreprises : connaître de façon plus précise leur nombre, leur répartition par secteur d’activité, région, département et commune, dans le formel et l’informel. Ce qui révèle que le répertoire des entreprises avec lequel on opérait n’était pas satisfaisant.
Nous avons des statisticiens compétents qui travaillent de leur mieux avec les moyens du bord, sans l’assistance nécessaire de la part de leurs gouvernements.
Croissance, émergence et développement
La croissance est un phénomène conjoncturel, c’est-à-dire situé dans le court terme (trimestre ou année). Le développement par contre est un phénomène structurel. La structure concerne les organes de l’économie, la conjoncture concerne les fonctions de l’économie. Avec une voiture automobile, avant de s’intéresser à la vitesse en termes de km/h, il faut d’abord s’assurer que les organes par lesquels elle fonctionne sont en place et en bon état. Il doit en être de même pour une économie.
Le développement implique de profondes transformations structurelles qui ne peuvent avoir lieu que par la mise en place d’unités d’industries lourdes polarisées autour du fer, et par la guerre aux importations pour produire sur place ce que consomment les populations.
Il faut de l’audace pour faire les ruptures nécessaires. C’est par là que sont passés les pays actuellement industrialisés et les pays dits émergents. Ce n’est pas de l’extérieur que viendra une telle proposition. Les Africains, gouvernants comme gouvernés, doivent se désensibiliser des sirènes extérieures.
Quant à l’émergence (terme proposé en 1981 par un économiste hollandais pour les marchés boursiers), ce n’est rien d’autre que ce que Walter Rostow appelait « décollage (take off) dans un ouvrage de 1961 intitulé Les cinq étapes de la croissance économique, qui aurait d’ailleurs dû être intitulé Les cinq étapes du développement économique, car c’est de développement qu’il y parle.
L’émergence est la mise sur orbite du développement. L’autosuffisance alimentaire en est un élément certes important, condition nécessaire, mais pas suffisante. La condition suffisante est constituée par les industries lourdes polarisées autour du fer, dramatique chaînon manquant du Plan Sénégal émergent.
Si la Corée du sud, souvent citée en exemple, avait réduit l’émergence à l’autosuffisance alimentaire, elle ne serait pas en train d’inonder le monde de ses voitures (Hyundai, Kia), de ses appareils électroménagers (Samsung, LG), de ses ordinateurs, téléphones portables, tablettes et smartphones Samsung, pour ne citer que leurs produits les plus familiers à ces forçats de la consommation importée que sont les Africains. Sans oublier que le gouvernement coréen a été un agent économique actif dans cette stratégie d’émergence.
Les industries légères (textiles, agro-alimentaires …etc.) sont partie intégrante de tout paysage industriel, mais elles ne peuvent à elles seules mener à l’émergence et au développement.
La locomotive est constituée par les industries lourdes. Un pays à la phase de l’émergence doit avoir des industries mécaniques se situant dans la tranche des 200 000 à 2 millions d’articles métalliques fabriqués par les pays développés. Ce sont les industries mécaniques (fabrication de matériel agricole) qui permettent le développement de l’agriculture. Avec les effets d’entraînement sur les autres branches de l’économie, ce sont des centaines de milliers d’emplois assurés. La consommation (c’est-à-dire utilisation) d’acier par tête d’habitant est un indicateur fiable de développement. La Corée du sud et Taiwan sont en tête du classement mondial, bien que ne disposant pas de minerai de fer.
Il est temps que les Africains jettent un autre regard sur la croissance qui n’est pas le développement, et qui n’y conduit pas. Ce n’est pas avec le cumul de taux de croissance fictifs qu’on arrive au développement. L’exemple de la Guinée équatoriale est là. Lorsque les pays occidentaux faisaient leur développement, les concepts de Pib et de taux de croissance n’existaient pas, étant apparus seulement au lendemain de la seconde guerre mondiale. Thomas Piketty avec son livre Le Capital au 21ème siècle (2014), suivant en cela son mentor Angus Maddison, est actuellement le seul à trouver des Pib et des taux de croissance dans l’Antiquité. Développement sans croissance : c’est le titre du pertinent ouvrage de 1983 de l’économiste algérien Abdel Kader Sid-Ahmed, à partir de l’expérience des économies pétrolières du Tiers-monde.
Les services des nouvelles technologies de l’information et de la communication, bien qu’incontournables, gonflent les taux de croissance, et créent l’illusion auprès de certains de nos jeunes technocrates, mais ne peuvent pas générer l’émergence. Ce n’est pas en clapotant sur un clavier d’ordinateur qu’on développe un pays. L’opération a lieu d’abord dans les usines, dans les champs, dans les pâturages et dans les zones de pêche.
En conclusion
Ce que j’écris ici est en grande partie la reprise de propos que j’ai tenus en janvier 2011 dans un discours à l’Ucad 2 lors d’une cérémonie par laquelle des étudiants en Sciences économiques m’avaient fait parrain de leur promotion. Je suis conforté par la parution ces derniers temps de deux ouvrages qui ne disent rien de différent. L’un est celui de Morten Jerven publié en 2013 à la suite de séjours d’étude dans les agences de statistique de pays d’Afrique de l’Est et du Sud, intitulé Poor Numbers How We Have Been Mislead by African Development Statistics, (‘’Chiffres sans valeur. Comment nous avons été trompés par les statistiques du développement africain’’ (ma traduction). L’autre est celui de Diane Coyle GDP. A Brief and Affectionate History (Pib, une histoire courte et pleine d’affection (ma traduction).
Ces deux ouvrages largement médiatisés aux Etats-Unis où ils ont été publiés n’ont pas pu échapper aux économistes du Fmi et de la Banque mondiale. Mais ils signent et persistent dans les mêmes pratiques en Afrique.
Cela dit, pour réussir l’émergence, l’Etat ne peut pas tenir un rôle passif de spectateur. Le slogan ‘’moins d’Etat mieux d’Etat’’ n’a jusqu’ici été lancé qu’en direction des pays africains.
Pour finir, les pays africains doivent revoir leurs relations avec l’extérieur. Quel est le pays au monde qui est passé à l’émergence et au développement avec une économie dominée ?
La Sûreté urbaine a arrêté l’ex-petit ami de Maty Mbodji dans le cadre de l’enquête du décès mystérieux du mannequin.
Maty Mbodji ne connaît pas de repos : Plus de trois mois après son décès, la Sûreté urbaine creuse pour trouver les circonstances exactes de sa mort. Elle a arrêté l’ex-petit ami de May Mbodji et l’un de ses amis qui devront être probablement déférés.
Cette longue enquête s’explique par les circonstances obscures qui ont entouré le décès du mannequin qui a été retrouvé inerte dans son appartement. Depuis lors, les rumeurs les plus invraisemblables se succédaient sur la place publique pour expliquer sa mort jugée suspecte.
Le célèbre mannequin, Adja Diallo, qui était proche de Maty Mbodji, avait cristallisé l’attention des enquêteurs. Mais ils avaient remarqué qu’elle n’était pas la seule à avoir rejoint son appartement lors de la nuit du drame. Elle a fini la soirée avec des amies qui se sont rendu compte de son décès le lendemain. Ils avaient remarqué qu’elles avaient joué pleinement leur rôle quand elles ont découvert qu’elle a prolongé son sommeil pour rejoindre l’Au-delà.
Elles avaient joint l’oncle de la victime et alerté la police. Cette implication ne permettait pas de les poursuivre pour non-assistance à personne en danger. Il faut savoir que la vie de Maty Mbodji a été aussi agitée qu’une scène de défilé de mode où elle a écrit ses lettres de noblesse.
La Sûreté urbaine, qui avait commandité des analyses toxicologiques, s’était abstenue d’arrêter un suspect à cause de l’inexistence d’éléments déterminants. Cela semble être le cas avec l’arrestation de l’ex-petit ami du mannequin.
33 RECOMMANDATIONS POUR PLUS DE PROFESSIONNALISME DANS LES SKETCHS TELEVISES
L’atelier du Conseil national de régulation de l’audiovisuel(Cnra) qui a débuté ce mercredi 4 novembre pour s’achever hier, jeudi 5 novembre, plaide pour la révision des pratiques théâtrales surtout en période de ramadan. L’expertise et le professionnalisme des acteurs ont été les points fondamentaux de cette rencontre, histoire de ne pas desservir l’art lui-même. Au terme de cet atelier, 33 recommandations ont été formulées.
Ceux qui profitaient du mois béni du ramadan pour se faire un business à travers les sketchs télévisés, verront pour certains leur profit réduit s’ils ne remplissent pas les conditions de professionnalisme dans le domaine. Ces diffuseurs, «producteurs véreux» et autres «comédiens de circonstance», qui sont souvent inexpérimentés, ont été les cibles du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) au cours de son atelier qui a duré deux jours.
Pour le Cnra, qui pointe du doigt le manque de professionnalisme des acteurs des sketchs télévisés, il est temps de mettre fin à cette comédie qui n’est qu’une autre façon de tourner l’art en dérision, ou de le dévaloriser, par des gens qui n’y voient en fait qu’une «opportunité commerciale», alors que la comédie répond à un certain nombre de règles. Les sketchs télévisés devront donc être adaptés à des normes.
En ce sens, 33 recommandations ont été formulées, avec entre autres «la revisite de la production théâtrale», « la mise en place d’un comité de visionnage au sein des télévisions », « le développement de la formation, le professionnalisme et l’encadrement ».
L’atelier a réuni de nombreux acteurs culturels, techniciens de l’information et de la communication, et enseignants. Pour le Pr Moussa Daff, «la sauvegarde de la culture doit être prise à la même mesure que le sauvegarde de la sécurité». Ce qui signifie qu’il ne faudrait pas laisser quelque médiocrité que ce soit s’installer dans les sketchs télévisés. Ce qui signifie aussi qu’il faut régler les problèmes de scénarisation, bien se préparer avant le tournage, travailler la construction des textes, et aussi s’adapter aux nouveaux moyens de diffusion.
Ainsi dira Mamadou Baal, expert en audiovisuel, qui s’adressait aux acteurs culturels : «Apprenez à vous professionnaliser, c’est la seule chose que je vous dis ».
LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE VENDREDI 6 NOVEMBRE
Nous revoilà dans le dossier de Maty Mbodj décédée fin juillet 2015. Deux personnes de sexe masculin (la précision est importante puisqu'on ne parle que de femmes dans cette affaire) ont été arrêtées et déférées au parquet. EnQuête ne sait pas exactement pour quelle raison mais une chose est sûre, les résultats de l'autopsie qui avait fait l'objet d'une contre-expertise ont joué un rôle dans ce retournement de situation. Les deux individus ont été déférés car ils étaient présents sur les lieux du drame, au moment où Maty Mbodj rendait l'âme. Les versions les plus folles circulent encore et toujours sur cette affaire qui ne révélera toutes ses vérités que lorsque la Sûreté urbaine aura totalement épuisé son sujet. Maty Mbodj est décédée dans des circonstances troubles alors qu'elle n'était pas seule. Jusque-là, c'est la piste de l'overdose qui semble la plus probable. Plusieurs de ses proches dont Adja Diallo ont été entendues à maintes reprises, mais l'affaire semble difficile à dénouer. Si la thèse de l'empoisonnement a circulé sur la place dakaroise, plus le temps passe, plus celle-ci devient de moins en moins probable.
IMAM NDAO
L'imam Alioune Badara Ndao et ses acolytes poursuivent leur va-et-vient entre le Commissariat central de Dakar et le Palais de justice Lat Dior. Hier, ils ont fait l'objet d'un second retour de parquet parce que d'après nos sources, le Procureur de la République n'a pas encore désigné de juge d'instruction à qui sera confié le dossier. Les mêmes sources d'ajouter que c'est aujourd'hui que le juge sera connu. D'ici là, il faut rappeler que l'imam Ndao a été déféré depuis mercredi dernier avec six autres personnes dont un autre imam, M. Sall ainsi que deux dames. Ils ont été déférés entre autres pour association de malfaiteurs, actes de terrorisme, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l'État.
MADA BA
Prévu hier, le procès opposant Awa Bâ à la chanteuse Mada Bâ a été renvoyé au 21 janvier prochain. Car la chanteuse Mada Bâ poursuivie pour diffamation n'a pas été citée à comparaître. Madjiguène Bayo, plus connue sous le nom d'artiste de Mada Bâ, est poursuivie par sa sœur Awa Bayo dite Awa Bâ pour diffamation. La chanteuse avait traité sa sœur "d'arnaqueuse et de trafiquante de visas", au cours d'une émission de télévision. Malheureusement l'affaire a fini par atterrir devant la justice au préjudice de la chanteuse mais aucune des parties n'était présente à la barre. Toutefois, tout pourrait s'arrangeait car leurs avocats sont en train d'arrondir les angles pour que le linge sale soit lavé en famille et non devant le tribunal.
FILS DE THIONE SECK
Un autre procès qui a été renvoyé, c'est celui opposant le journal "L'Observateur" au fils de Thione Seck, Seydina Alioune Seck. Le dossier a été renvoyé au 19 novembre prochain pour paiement de consignation fixée à 50 000 F CFA. Les avocats du fils du Raam daan, Mes Abdou Dialy Kane et Abdourahmane So, ont traîné en justice le canard de Youssou Ndour. Qui, dans une de ses éditions, a écrit qu'Alioune Seck a été cité par des personnes arrêtées, comme étant "le cerveau" d'un groupe qui s'active dans la multiplication de billets de banque. Lors d'un point de presse tenu après la publication de l'article, les avocats se sont dit outrés par le fait qu'on ait essayé d'établir un éventuel rapprochement entre cette affaire et l'emprisonnement de Thione Seck, placé sous mandat de dépôt depuis le 2 juin passé pour trafic de faux billets.
ABDOUL AZIZ KÉBÉ
"Si un imam viole la loi, en tant que citoyen il doit répondre de ses actes devant la loi. Il ne faut pas que l'on fasse de confusion entre celui qui commet un délit et la posture que cette personne peut avoir dans la société." C'est la position exprimée hier par le Professeur Abdoul Aziz Kébé, à l'occasion du lancement de l'Association islamique pour servir le soufisme au Sénégal. Pour le Pr Kébé, le rôle du musulman n'est pas d'exclure l'autre. Il préconise ainsi la création de cercles d'inclusion, tout en estimant qu'avec le soufisme, on parviendrait à faire comprendre aux musulmans que l'être humain "n'a pas pour vocation de créer des conflits mais de les apaiser, d'éteindre des germes de conflits". Le soufisme est, selon ses explications, une doctrine qui permet de comprendre que la responsabilité de l'individu, c'est d'abord de s'améliorer. C'est aussi de mener des combats personnels contre ses propres dérives, c'est de repousser ses propres limites, d'accroître ses propres qualités, pour les réinvestir dans la société.
CHEIKH ABDOUL AZIZ MBACKÉ
"Ce qui se passe avec le terrorisme dans le monde est un problème de culture. Mais cela peut se passer au Sénégal. Il faut prendre garde et les marabouts doivent s'investir pour sensibiliser les fidèles en leur faisant comprendre que ce qui se passe dans ces pays peut arriver chez nous. Ce sont des musulmans comme nous", a renchéri Cheikh Abdoul Aziz Mbacké, porte-parole de l'Association islamique pour servir le soufisme au Sénégal, à l'occasion du lancement de cette association. Selon M. Mbacké, pour lutter contre ce fléau, il faut que les chefs religieux soient "unis et sensibilisent" les fidèles. "L'État a aussi un rôle à jouer dans ce combat. Il doit lutter contre le chômage en créant des emplois pour les jeunes qui restent des proies faciles pour les mouvements djihadistes", a-t-il dit.
MATERNITÉ DE OUAKAM
Elle a fini de faire des hôpitaux et maternités son dada. Hier, la première dame Marième Sall (le Faye a disparu depuis quelque temps) a piloté la cérémonie de pose de la première pierre de la maternité de Ouakam. Une initiative des éléments français au Sénégal qui souhaitent, de la sorte, contribuer à la mise en œuvre de la politique sociale et sanitaire initiée par le Président Macky Sall. Outre le maire Samba Bathily Diallo, il y avait sur place le ministre de la Santé et de l'action sociale, Madame Awa Marie Coll Seck, Jean Félix Paganon, Ambassadeur de France au Sénégal. Le porte-parole de Marième Sall, Alioune Badara Sall (Alioune Fall), Vice-président de la Fondation Servir le Sénégal, a noté, pour s'en féliciter, le choix fait par les autorités locales et les partenaires français de donner le nom de cette maternité à Madame Annette Mbaye D'Erneville, "femme de lettres et femme de médias, brillante intellectuelle reconnue et admirée au fil du temps par plusieurs générations"; une grande dame qui, ajoutera Monsieur Fall, (pardon Sall), est "une icône des acquis et des succès de la femme sénégalaise". Il a aussi évoqué "l'espoir de voir moins de femmes succomber à un accouchement non assisté convenablement, au terme d'une grossesse qui n'a pas été suivie de manière adéquate".
BOKK GIS GIS
La Convergence démocratique Bokk Gis Gis réaffirme son ancrage dans l'opposition et dénonce la situation qui prévaut à l'Assemblée nationale. Lors de la réunion du comité directeur au siège du parti hier, présidée par son président Pape Diop, les partisans de l'ancien patron du défunt Sénat se sont prononcés sur la situation du pays. Ils accusent le pouvoir d'orchestrer la crise qui sévit au sein du Parlement. "Le comité directeur s'indigne de la manière cavalière, monarchique et antidémocratique dont s'est déroulé le renouvellement des bureaux de l'Assemblée nationale", a déclaré le porte-parole du jour Abdoulaye Seck. Selon lui, leur parti a donné un mandat à son leader pour l'engager dans toutes les luttes pour préserver les acquis démocratiques et l'intérêt supérieur de la Nation.
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Société générale a dévoilé jeudi le projet de transformation de ses réseaux en France à l'horizon 2020, qui passera notamment par la fermeture de 400 agences et la suppression d'environ 2 000 postes. Le groupe espère mener ce plan, qui découle de la place de plus en plus importante du numérique dans les rapports entre les Français et leurs banques, en évitant les licenciements et en s'appuyant sur des départs naturels, a indiqué son directeur général Frédéric Oudéa, lors d'une conférence téléphonique. Selon un document interne, un tiers des 2 000 suppressions de postes auraient lieu en Ile-de-France. Les syndicats ont dénoncé une "logique purement financière" appliquée "à pas forcés", disant redouter des mobilités contraintes. "Ils forcent la main aux salariés en disant c'est ce poste-là et rien d'autre", selon Isabelle Blanquet-Leroy, de Force ouvrière, qui craint des mutations "à plusieurs centaines de kilomètres" pour certains salariés.