Dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, l'Etat du Sénégal a réussi à recouvrer plus de 670 millions de F Cfa. Des résultats qui font du Sénégal un exemple à suivre dans l'Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa), selon le dernier rapport du Giaba.
Le Sénégal est champion en Afrique de l'Ouest en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux. Il reste le pays qui a fait plus de résultats sur les 15 Etats de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Ce satisfécit lui a été décerné par le directeur général du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'ouest (Giaba). Adama Coulibaly s'exprimait hier, à Saly, à l'occasion de la 24e réunion plénière de la commission technique du Giaba. A l'en croire, "le Sénégal reste l'un des pays les plus performants en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent".
"Ce ne sont pas des considérations politiques mais la réalité sur le terrain", déclare-t-il. Le prochain rapport de 2014 que le Giaba va bientôt publier démontre à suffisance que la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux a porté ses fruits. "670 millions de francs CFA, soit plus d'un million d'euros et deux terrains ont été recouvrés auprès des personnes qui ont été condamnées", révèle le président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Mais cette condamnation ne concerne pas les hommes politiques, précise Waly Ndour. "Aucun homme politique ne fait parti du recouvrement. En plus, il y a lieu de noter que ce sont des Sénégalais et des étrangers résidant au Sénégal sur qui les sanctions sont tombées", clarifie-t-il.
Pour le correspondant du Giaba au Sénégal, ce travail a été possible grâce au concours combiné de la cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), de la société civile, du ministère des Finances, du garde des Sceaux et du ministère de la Sécurité publique. Toutefois, "il reste encore des lacunes qui font que dès qu'une personne est condamnée, il doit y avoir une mobilisation de toutes les structures pour récupérer les biens volés", avise Waly Ndour.
De son côté, le secrétaire général du ministère de l'Economie, des Finances et du Plan se félicite de "l'effort consenti par le Sénégal dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent". "Notre pays est inscrit dans l'émergence à l'horizon 2035. Le président Macky Sall a posé des jalons forts pour lutter contre toute forme de corruption et de blanchiment. C'est pourquoi il a créé l'Office national de la lutte contre la corruption (Ofnac). La fraude fiscale, la corruption etc., constituent des actes de blanchiment d'argent", croit savoir Cheikh Tidiane Diop.
Ce dernier d'ajouter : "Cet argent est souvent utilisé dans l'immobilier. Et avec ce qui se passe au Mali où les terroristes sont souvent plus équipés que les armées nationales, les Etats doivent redoubler d'efforts pour lutter contre la corruption et le blanchiment d‘argent."
Pendant deux jours, le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) a invité les acteurs du théâtre et des universitaires à échanger sur la qualité des contenus des sketches "ndogu".
Les séries télévisées locales pullulent sur les chaînes sénégalaises. Elles sont nombreuses et se ressemblent presque toutes. Cependant, la qualité est-elle au rendez-vous, se demande-t-on. Le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) pose le débat. "Les séries télévisées : cas particulier des sketches ndogu ; le défi de la qualité face à la tentation de la quantité", était en effet le sujet de l'atelier de deux jours initié par le CNRA et qui s'est tenu les 4 et 5 novembre. Ainsi, c'est hier que s'est tenue la cérémonie de clôture dans un hôtel de la place.
Pendant ces 48h, acteurs, producteurs, comédiens, réalisateurs, techniciens, universitaires et hommes de médias ont échangé sur la matière. Il est ressorti des débats que des problèmes, il y en a et il y en a même beaucoup. Ils vont de l'écriture à la réalisation en passant par le jeu d'acteur.
"Dans toutes les chaînes, tout se ressemble. Dans les sketches, rien n'est écrit", déplore la comédienne Joséphine Mboup. Pourtant, il faut bien des scénarii comme l'a rappelé le cinéaste Ngaïdo Bâ. Et même si certains écrivent, ils ne sont pas vraiment des scénaristes. Alors que ce sont ces derniers qui devraient faire cela. C'est pourquoi des impairs sont notés même auprès de ceux qui essaient de coucher sur papier des dialogues et de ficeler une histoire. "L'écriture pose problème. On doit la revoir", suggère le comédien thiessois Cheikh Seck.
Cependant, pour résorber cet écueil, il faut une volonté politique forte. Car, "il n'y a nulle part au Sénégal où l'on apprend à écrire des scénarii", selon le producteur de la série Abu Bilal et journaliste Aliou Ndiaye. Néanmoins, il existe des scénaristes au Sénégal. C'est aux producteurs et réalisateurs d'aller les chercher. Et non pas le contraire. Pourtant, c'est ce qu'ils attendent, du moins si l'on se fie à la réaction du producteur et réalisateur Mouhamadou Bitèye.
"Il faut que les scénaristes viennent nous proposer des choses", déclare-t-il. Mais comme le remarque le président national de l'association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS) Pape Faye : "N'est pas scénariste qui veut. Il faut des prédispositions et une formation." C'est pour cela que ceux qui écrivent ces scénarii ne savent même pas ce que le public attend d'eux.
"Ils cherchent juste coûte que coûte à faire rire", constate Lamine Ndiaye. Alors, "qu'ils devaient apporter des réponses pédagogiques aux questions du jeûneur", considère Pape Faye. Par ricochet, "ils parlent de tout sauf des actes prohibés", trouve-t-il. Dès lors se pose la question du rôle que doit jouer le comédien dans la société.
Recherche de gains
De l'avis de Cheikh Seck, "le comédien doit chercher à éduquer la masse. Celui qui suit le sketch doit y apprendre des choses essentielles sur le ramadan comme ce qu'il ne faut pas faire quand on a jeûné, etc.". Un avis que ne partage pas le journaliste Dame Babou. "On veut que les comédiens remplacent les imams et les enseignants à l'école et ce n'est pas leur rôle. Quand on écrit d'une certaine façon, on ne va pas nous suivre", estime-t-il.
Et comme le souligne le comédien Ibrahima Mbodji alias Lamarana : "C'est le public qui réclame ces genres de sketches." "Quand on sort dans la rue, les gens font des critiques sur ce que nous faisons en nous disant ce qu'ils ont aimé et ce qu'ils n'ont pas apprécié. Et le juge est le grand public", indique Aliou Ndiaye.
En revanche, ce n'est pas parce que les Sénégalais suivent qu'ils aiment forcément. Comme l'a dit Boubacar Bâ : "Le Sénégalais se contente de ce qu'il a, mais sait ce qui est bien." Et tout n'est pas bien dans ces séries. Les comédiens en sont conscients. "J'accepte les critiques. Les sketches, c'est du n'importe quoi. C'est vrai qu'il n'y a pas de bons contenus dans les séries du ramadan. Mais il faut que je vive. Il faut que je paie mes factures", s'écrie Lamarana.
Ainsi, la recherche de gains explique quelque part le nombre pléthorique de sketches durant le ramadan. Chaque série a de multiples sponsors. La publicité faite dans ces "sketches" est même parfois "agressive". "Le public n'est pas dupe quand les gens parlent d'un produit d'une certaine manière dans le sketch, il sait que les comédiens font à cet instant de la publicité", affirme le Pr Massamba Guèye. Et plus grave encore, "la publicité prime même sur le jeu d'acteur", renchérit Joséphine Mboup.
Au-delà de l'écriture, des insuffisances sont notées ailleurs. "Je trouve qu'il y a des fautes d'alphabet cinématographique", dit Ngaïdo Bâ. Ce qui pourrait être évité si les gens étaient bien formés. "Ces gens-là n'ont pas appris le métier", constate malheureusement l'acteur et comédien Lamine Ndiaye. Ce qui explique quelque part ces manquements. La professionnalisation s'impose donc. Il urge alors pour les télévisions d'avoir des comités de lecture et de visionnage comme le stipule d'ailleurs la loi. Cela éviterait "de faire passer tout et n'importe quoi à la télé", conclut Ngaïdo Bâ.
8 MEMBRES D’UNE FAMILLE, UN ANCIEN DOUANIER ET SA FEMME DANS LES MAILLES DE LA JUSTICE
BAGARRE ENTRE VOISINS A RUFISQUE LE JOUR DE LA «TAMKHARIT»
Les populations du quartier Mérina ont assisté à une bagarre spectaculaire entre deux familles mitoyennes, le jour de la fête d’Achoura ou «Tamkharit». Une situation qui persiste depuis 6 ans entre les membres de la famille Guèye et celle de l’ancien douanier Ngom. Elles sont accusées de violence et de voies de fait, ainsi que du délit de coups et blessures volontaires. Tous sont en détention.
Ils sont 8 membres de la famille Guèye qui résident au quartier Mérina, ainsi qu’un ancien douanier P. S. Ngom et sa femme. Et ils sont tous dans les liens de la détention dans un dossier judiciaire depuis quelques jours. Ils sont attraits à la barre pour une affaire de violence et voie de fait. Une affaire qui défraie la chronique dans la ville de Rufisque.
Les faits remontent le jour de la fête de l’Achoura ou «Tamkharit». Cette affaire oppose les occupants de la maison R+1 de l’ancien douanier P. S. Ngom, qui surplombe la terrasse de la maison occupée par la famille Guèye. Les deux familles, bien que voisines immédiates, n’ont jamais été en odeur de sainteté. Et ceci, depuis que le douanier et sa famille ont déménagé au quartier Mérina, il y a 6 ans. Des rixes, des plaintes à la police et des complaintes au niveau du chef de quartier étaient devenues choses courante. Une situation devenue la règle au niveau de ces voisins immédiats.
Voulant s’expliquer le jour de la fête de l’Achoura afin d’arrondir les angles avec A. B. Guèye qui était assis à la boutique du coin devisant avec un ami, le douanier Ngom s’est vu tout bonnement injurier par ce dernier. Il s’en est suivi un échange de propos aigres doux entre les deux acteurs. C’est à la suite de ces propos peu catholiques qu’il a eu des échanges de jets de pierres entre les membres des deux familles.
Dans cette confusion accentuée par l'obscurité, l’ancien douanier a reçu une pierre sur la tête. Un projectile qui a fait couler du sang et monter l’adrénaline dans cette histoire. Des vitres sont ainsi cassées, la moto du sieur Ngom a aussi subi la furie des assaillants du camp adversaire. Dans la foulée, deux coups de feu, «d’une arme factice», selon l’ancien douanier, ont été tirés «à titre de sommation pour se tirer d’affaire face à la menace des agresseurs».
A. B. Guèye, celui qui a été indexé par le douanier comme étant son agresseur, a soutenu mordicus à la barre du tribunal de Rufisque où le différend a abouti, qu’il n’était pas présent lors de la bagarre. Un «alibi» conforté par les nombreuses déclarations des témoins venues en masse au tribunal départemental de Rufisque. Malgré les nombreuses preuves et le certificat médical versé dans le dossier, ainsi que la lecture des différentes déclarations du procès-verbal, les 8 personnes attraites à la barre, ainsi que l’ancien douanier et sa femme, ont été retenues dans les liens de la prévention par la justice. Cela, jusqu’au délibéré de dossier qui est prévu pour le 11 novembre prochain.
ILS AVAIENT ECOULE DES TIMBRES D’UNE VALEUR DE 1,700 MILLIARD, EN 2014
SIX TRAVAILLEURS DES IMPOTS ET DOMAINES ATTRAITS A LA BARRE
Le service des Impôts et Domaines a fait une énorme perte en 2014. En effet, pas moins de 1,700 milliard de francs, représentant la valeur de vente de timbres, s'est évaporé entre les mains de 6 travailleurs qui se sont retrouvés devant le tribunal correctionnel pour détournement de deniers publics.
Six travailleurs des impôts et domaines, El Hadji Malick Ndiaye, Pape Moussa Gaye, Bassirou Ndiaye, Ibrahima Sané, Lamine Sané, et Seydou Sané, ont comparu hier à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Ils y ont été attraits par le service des impôts et domaines, pour association de malfaiteurs et détournement de deniers publics. Le service a, en effet, constaté une perte en timbre d’une valeur de 1,700 milliard.
Mais à la barre, tous les prévenus ont affirmé qu’ils sont pour rien dans cette affaire. Tout le contraire de ce qui est noté dans leurs dépositions lors de l’enquête préliminaire. En effet, El Hadji Malick Ndiaye, le secrétaire particulier du directeur des impôts et domaines, a affirmé qu’il avait dénoncé un vol de chèques à la gendarmerie.
Des investigations ont permis aux gendarmes de mettre la main sur les délinquants ainsi que la somme de 20 millions qui était disponible dans son compte. El Hadji Malick Ndiaye ajoute que les gendarmes ont encaissé la somme de 3 millions une première fois. Ils l’ont par la suite extrait de sa cellule pour un second retrait de la somme de 15 millions, en contrepartie de sa liberté. Il ajoute que c’est ce qui lui a valu sa comparution et non l’affaire de la vente de timbres fiscaux.
Quant à Pape Moussa Gaye qui est d'un certain âge, il a dit dans le procès-verbal avoir reçu d’un certain Mamadou Niang 10 feuilles de 50 timbres. Des propos qu’il a niés devant la barre. Bassirou Ndiaye, chauffeur aux impôts et domaines, affirme que c’est Ibrahima Sané qui lui a remis 4 feuilles de timbres, lui faisant croire qu’ils étaient destinés à l’incinération. Il affirme que le montant était de 750 000 francs et qu’il les a vendus à 200 000 francs. Ibrahima Sané a été interpellé par le Procureur sur la somme de 900 000 francs trouvée dans son compte, alors qu’il gagne 60 000 par mois.
Ce dernier a expliqué que ladite somme représentait ses économies. Sur la constitution de partie civile de l’Etat du Sénégal, l’Aje a réclamé la somme de 2 milliards de francs Cfa, car ne croyant pas à la thèse des timbres destinés à la décharge de Mbeubeuss pour être incinérés, comme l’a raconté Ibrahima Sané. Pour lui, le vol de timbres a eu lieu dans le magasin où ils étaient gardés. Le Procureur est remonté jusqu’à la date du 28 janvier 2014, date à laquelle une information a été transmise à la gendarmerie, faisant état d’un vol de timbres.
Le représentant du ministère public continue en affirmant que l’information citait El Hadji Malick comme étant le cerveau. Ce dernier étant au moment des faits stagiaire aux impôts et domaines, et qui avait accumulé en l’espace de quelques mois la somme de 20 millions. Il a été requis contre lui une peine de 7 ans d’emprisonnement ferme. Pour Djibril Demba Bâ, leur receleur qui avait disparu dans la nature, le Procureur a requis une peine de 5 ans, et lui a décerné un mandat d’arrêt. Il a été requis contre les autres membres de la bande une peine de 6 ans ferme.
Les différents avocats de la défense ont tous plaidé pour un renvoi des fins de la poursuite de leurs clients. Ils ont soutenu que les vrais coupables ont été relâchés, car bénéficiant d’un non-lieu. Me Baboucar Cissé cite Lamine Bâ, qui est le principal vendeur de timbres et qui a bénéficié d’un non-lieu. L’avocat dévoile que Lamine Bâ avait menacé ses supérieurs, disant qu’il allait tout dévoilé, ce qui justifie son non-lieu. Le tribunal rendra son délibéré le 17 décembre.
CE QUI EST REGRETTABLE, C’EST CE QUI NOUS A AMENES A CETTE SITUATION DE NON-DROIT A L’INTERIEUR DE L’HEMICYCLE
A peine qu’il a foulé le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, après une tournée de près d’un mois à l’étranger, le président de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) a condamné, avec la dernière énergie, le spectacle désolant à l’Assemblée nationale. Abdoulaye Baldé en appelle à l’application stricte et rigoureuse de la loi à l’Hémicycle.
De l’Europe, où il se trouvait, dans le cadre de la massification de son parti, le député-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, a suivi avec beaucoup de peine les événements désolants qui se sont produits à l’Assemblée nationale.
A son arrivée, avant-hier soir, à Dakar, le président de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) a, d’emblée, asséné : «C’est avec beaucoup de peine que j’ai suivi ce qui s’est passé. J’ai trouvé que c’était déplorable pour notre pays et pour notre démocratie. Je pense que la violence, d’où qu’elle puisse provenir, est condamnable. Il faut que les gens reviennent à la raison, et que surtout, on applique le règlement intérieur de l’Assemblée nationale».
Abdoulaye Baldé d’ajouter : «Dans le jargon, on dit qu’entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et les lois qui libèrent, alors qu’on semble constater le contraire, ici. Par conséquent, il faudrait que les gens reviennent à la raison, pour un respect strict des lois et règlements de notre pays».
Le premier magistrat de la ville de Ziguinchor d’en appeler à l’application stricte et rigoureuse de la loi.
«Je suis député, mais j’ai suivi l’affaire de très loin. Je sais que le règlement intérieur existe, il est connu de tous. Moi, je prône une application stricte et rigoureuse de la loi régissant l’Assemblée nationale, en particulier, la loi organique», a également souligné l’ancien commissaire de police.
«Ce qui regrettable, c’est ce qui nous a amené à cette situation de non-droit à l’intérieur de l’Hémicycle. C’est déplorable», a conclu le président de l’Ucs.
A sa descente d’avion, Abdoulaye Baldé a été accueilli par des responsables du Comité exécutif national (Cen) de sa formation politique, mais aussi par des adhérents et sympathisants qui l’ont félicité pour sa tournée politique réussie en Tunisie, en France, en Espagne, à Jérusalem…, dans le cadre de la massification de l’Ucs.
L’IMAM NDAO EST UN PATRIOTE, UN MILITANT INFATIGABLE DE L’ISLAM
LA LIGUE DES IMAMS DEFEND SON REPRESENTANT A KAOLACK ARRETE POUR APOLOGIE DU TERRORISME
La Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal a apporté son soutien, hier, à l’imam Alioune Ndao, son représentant à Kaolack, arrêté pour apologie du terrorisme. Selon ces imams, «l’Etat peut agir pour prévenir et éradiquer le terrorisme autrement que par la répression».
L’arrestation de l’imam Alioune Ndao pour apologie du terrorisme, dans la nuit du 26 au 27 octobre 2015, à Kaolack, a suscité une vive réaction du bureau exécutif de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, dont il est membre. Face à la presse, hier, ces imams ont souligné que c’est avec beaucoup de peine qu’ils ont appris l’arrestation de l’un des leurs, en la personne de l’imam Alioune Ndao. Ce dernier étant le Secrétaire exécutif régional de la section de Kaolack de ladite ligue.
C’est ainsi que l’imam Youssoupha Sarr a confié: «L’imam Alioune Ndao est un patriote, un érudit, un éducateur hors pair et un militant infatigable de l’islam, qui a joué un rôle déterminant dans l’implantation de la Ligue dans les régions de Kaolack, Kaffrine et Fatick. Notre Ligue saisit ces moments difficiles pour lui rendre un grand hommage, ainsi qu’à tous les membres de sa section».
«Dès l’annonce de son arrestation, le Comité exécutif de la Ligue a entrepris, toutes affaires cessantes, toutes initiatives à sa portée pour obtenir sa libération. C’est le moment également de saluer l’esprit d’ouverture et de responsabilité des hautes autorités de l’Etat qui ont bien voulu échanger avec notre bureau exécutif pour trouver les meilleures solutions possibles pour obtenir sa libération. Cela, tout en permettant aux pouvoirs publics d’assurer correctement leurs responsabilités régaliennes de maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité du pays et la tranquillité des citoyens sénégalais et étrangers vivant au Sénégal», a ajouté l’imam Sarr.
Pour sa part, imam Dame Ndiaye a insisté sur le fait que «le contexte dans lequel notre ami et frère a été arrêté est très délicat. C’est avec beaucoup d’amertume que nous avons appris cette mauvaise nouvelle. Nous sommes des croyants et nous allons formuler des prières afin que son innocence soit le levier et la preuve qui permettront sa libération».
«L’Etat peut agir pour prévenir et éradiquer le terrorisme autrement que par la répression»
En outre, le bureau exécutif, «dans l’optique de se prémunir de ce phénomène dangereux qu’est le terrorisme international, qui présente un tableau géopolitique très compliqué», a invité l’Etat du Sénégal à «prendre en compte ses particularités socioreligieuses qui lui confèrent des leviers enviables sur lesquels».
Selon les imams, «l’Etat peut agir prioritairement pour prévenir et éradiquer le terrorisme autrement que par la répression qui d’ailleurs ferait l’affaire de ceux qui veulent installer le chaos dans notre cher pays en semant la confusion».
Sur ce, la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, «convaincue que seule une large coalition internationale peut venir à bout du terrorisme», en appelle «à la sérénité, à la mesure et à la responsabilité de tous, particulièrement de l’Etat du Sénégal».
Le prix de l’arachide n’a pas varié. A l’instar de la précédente campagne de commercialisation, le prix au producteur a été fixé à 200 francs Cfa hier, par le gouvernement qui, pour une bonne campagne arachidière, a pris 11 mesures dont la mise en place d’un fonds de commercialisation d’un montant de 11,5 milliards de francs Cfa pour l’achat des semences.
Le kilogramme d’arachide sera encore vendu à 200 francs Cfa cette année. Le prix a été fixé hier par les acteurs et le gouvernement à l’issue d’un conseil interministériel sur la prochaine campagne de commercialisation de l’arachidière, qui va débuter le 16 novembre 2015. «Ce prix est un prix planché», a précisé Seydou Gueye, porte parole du gouvernement à la fin du conseil.
Le Premier ministre a ainsi retenu 11 mesures dont la mise en œuvre devrait permettre une bonne campagne de commercialisation de l’arachide. Pour éviter un bradage de la production agricole très prometteuse cette année, sécuriser les revenus des agriculteurs mais aussi le capital semencier, Mahammad Boun Abdallah Dionne a validé la proposition de la mise en place d’un fonds de commercialisation doté d’un montant de 11,5 milliards de francs Cfa destiné à l’achat des semences.
Il a aussi retenu la subvention des graines écrémées pour un volume global de 25 mille tonnes, «étant entendu que pour les graines certifiées, le volume porte sur 50 mille tonnes, ce qui porte le capital semencier à 50 mille tonnes», a détaillé Seydou Gueye. Autres mesures prises, la reconduction du protocole d’accord entre l’Etat et les huiliers, afin de contrer les situations du marché.
La sixième mesure a trait aux factures en instances et aux encours. «Le ministre de l’économie et des finances prendra toutes les dispositions nécessaires pour que ces factures soient réglées et que l’encours soit traité avant le démarrage de la campagne», rassure le porteparole du gouvernement, qui fait part de l’instauration d’une réserve de 9 mille tonnes constituée au niveau des semences destinée à la région du Sud par soucis d’équité territorial, «mais également du fait de l’implantation des usines dans cette partie du territoire».
La huitième mesure porte sur le renforcement du contrôle sanitaire et phytosanitaire pour les produits d’exportation ; alors que la neuvième à trait à la formule à mettre en place pour engager et impliquer la Suneor dans cette campagne avec la perspective de faire fonctionner toutes les usines de cette société, pour la collecte et le traitement des graines.
Il a aussi, été retenu la création par arrêté du ministre, informe M. Gueye, d’un fonds de commercialisation sous la tutelle du ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural avec une bonification «C’est un fonds de commercialisation avec une bonification étant donné que le taux est fixé à 10%».
DIOURBEL, SAINT-LOUIS ET DAKAR EN TETE AVEC 17,5%, 15,0% ET 13,9%
Les plus forts taux de chômage du Sénégal sont enregistrés dans les régions de Diourbel (17,5%), de Saint-Louis (15,0%) et Dakar (13,9%). C’est ce qui ressort du document technique du projet de Nouvelle politique nationale de l’emploi 2015-2019.
L'atelier de validation technique du projet de Nouvelle politique nationale de l'emploi 2015-2019 a été tenu, hier, à Dakar. Et le rapport de la Nouvelle politique nationale de l’emploi, partagé à l’occasion, révèle que les régions de Diourbel, de Saint-Louis et de Dakar enregistrent les taux de chômage les plus élevés du pays avec, respectivement, 17,5%, 15,0% et 13,9%.
Un taux de chômage national à 10,2%
Le document renseigne, en effet,: «Le taux de chômage est de 10,2% au niveau national et de 12,8% pour les jeunes actifs de 15-35 ans, contre 7,2% pour la tranche de 35 ans et plus. Le taux de chômage des jeunes femmes est largement supérieur à celui des jeunes hommes : 17,4%, contre 9,1% pour les jeunes hommes. Le niveau de chômage des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur est particulièrement élevé et se situe à 24,5% en 2011 contre 16% en 2005».
Quelle que soit la tranche d’âge, les régions de Diourbel, de Saint-Louis et Dakar enregistrent des taux de chômage les plus élevés avec respectivement 17,5%, 15,0% et 13,9%. La population jeune est passée de 4,5 millions d’individus en 2011, soit 9,7% d’augmentation».
Un taux de 75,1% de jeunes diplômés du supérieur chômeurs
L’enquête révèle, en outre, que «la structure de la population jeune, selon le niveau d’instruction, est marquée par la prédominance des jeunes n’ayant aucun niveau. Le taux d’emploi des jeunes au Sénégal est resté stable sur la période 2005 à 2011 et tourne autour de 38%. En 2011, le taux d’activité des jeunes était de l’ordre de 42%, contre 44% en 2005, soit un recul de 2 point. Les plus diplômés présentent les taux d’activités les plus faibles (20% pour le niveau secondaire et 36% pour le niveau supérieur).
En effet les personnes dépourvues d’éducation, d’emploi et de formation représentent près de 49,2% des jeunes à la recherche d’un emploi, tandis que 27,4% de l’effectif des jeunes ont un niveau d’instruction qui ne dépasse guère le primaire. «Le pourcentage des jeunes en situation de chômage de longue durée (plus de 6 mois) est de 75,1% chez les diplômés du supérieur, 60,2% chez les diplômés du secondaire, 66,4% pour ceux qui ont le niveau primaire et de 49,5% pour ceux qui n’ont aucun niveau d’instruction», note encore le document.
L’informel emploie plus de 90% des emplois des jeunes, contre 49% pour le primaire
Quant au sous-emploi, «il est relativement plus faible pour les jeunes que pour les adultes (28% des jeunes au Sénégal contre 30% chez les adultes). Le secteur primaire abrite près de la moitié des jeunes occupés, soit près de 49% des jeunes occupés. Le secteur informel emploie plus de 90% des emplois des jeunes au Sénégal. En 2011, près de 24% des jeunes demandeurs déclarent avoir cherché de l’emploi dans le secteur public, 13% dans les grandes sociétés privées et 5% dans les petites et moyennes entreprises privées. Et près d’un tiers des emplois du secteur formel sont offerts sans contrats en 2011». «Par ailleurs, peu de jeunes travailleurs sont affiliés à un système de protection sociale. Les jeunes cadres supérieurs et ingénieurs ont le plus bénéficié de couvertures sociales», souligne le rapport.
Meurtri par une telle situation, Aimé Sène, représentant du Conseil national du patronat (Cnp), a estimé: «Le chantier de l’emploi doit constituer une priorité pour tout le monde. Et nous voulons créer plus d’emplois décents pour plus de progrès sociaux. Car la tranche d’âge de 15 et 64 ans constitue 7,30 millions de personnes, soit 25,7%. C’est trop, le chantier de l’emploi devient une priorité, si nous voulons créer plus d’emplois pour plus de progrès sociaux».
Près de 7,5 millions de jeunes sans emploi
Pour sa part, le représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Lamine Fall, a indiqué: «Si près de 7,5 millions de jeunes sont sans emploi, cela est du aux multinationales qui veulent faire plus de profits avec moins de main d’œuvre. A cela s’ajoute-la concurrence des entreprises, la faiblesse du financement dédié aux programmes d’emploi. C’est pourquoi il faut assurer plus de concertation, de coordination entre les services de l’Etat en charge de la question».
En réponse à ces inquiétudes, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Mame Mbaye Niang, venu présider la rencontre, a souligné: «Notre ambition est, dans le cadre d’un dialogue social permanent, de faire de la promotion de l’emploi et du travail décent un instrument de stimulation de la croissance et de lutte contre la pauvreté. Cet objectif, j’en suis persuadé, ne peut être atteint sans une implication effective des partenaires sociaux dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques nationales».
Pour ce faire, il a confié que «la Nouvelle politique de l’emploi met un accent particulier sur le secteur agricole au sens large et sur le secteur informel qui constituent de véritables gisements d’emplois, mais aussi des secteurs dans lesquels on trouve le plus de défi de travail décent à relever. Cette Nouvelle politique de l’emploi repose sur la considération selon laquelle la création massive d’emplois, et d’emplois décents constitue d’une part, est un moyen de promotion de la croissance, et d’autre part le meilleur instrument de lutte contre la pauvreté».
L'ÉPOQUE DU DJIHAD EST TERMINÉE DEPUIS LE TEMPS DU PROPHÈTE
Les récentes arrestations de religieux sénégalais accusés d'apologie du terrorisme n'ont pas laissé indifférente l'Association pour la promotion des valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie. Laquelle a organisé hier une conférence de presse pour condamner les prédications à connotation terroriste tout en exigeant une justice transparente et équitable.
"L'époque du djihad est terminée depuis le temps du Prophète, Mohamad PSL". C'est par ces propos que l'imam Cheikh Oumar Kouta a condamné les sermons de ses pairs qui font l'apologie du terrorisme. Lors d'une conférence de presse tenue hier par l'Association pour la promotion des valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie (APVIPCV), il a rappelé que les enseignements de l'Islam sont contre tout projet de déstabilisation de la société. A l'en croire, l'Islam est une religion de paix et de tolérance qui accepte la différence.
"Notre religion interdit à une personne de se suicider à plus forte raison d'ôter la vie autrui", a-t-il déclaré. Selon le président de l'APVIPCV, l'islam est une institution à l'image de celle d'un pays. En tant que telle, elle ne saurait à son avis cautionner certains agissements visant à déstabiliser la société.
Revenant sur les arrestations de religieux pour incitation présumée au terrorisme, l'imam a exigé que la lumière soit faite sur cette affaire. "L'accusation ne suffit pas. Il faut des preuves. On ne doit pas condamner des individus sur la base des simples soupçons", a-t-il indiqué.
D'après M. Kouta, vérité, transparence et équité doivent sous-tendre les décisions de justice. Celle ci, a-t-il ajouté, ne doit pas être rendue dans l'unique dessein de servir les intérêts crypto personnels d'un individu. Ces principes sacro-saints sont, selon lui, tout comme la loi, le socle de la justice enseignée par la religion islamique. A ses yeux, donc, la justice n'est qu'un instrument pour rétablir la vérité.
Poursuivant son propos, le président de l'Association pour la promotion des valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie, soutient que la secte islamique nigériane Boko Haram devenue Etat islamique n'a aucun objectif à part celui de nuire et d'attenter à la vie des innocents. "Ce sont des gens à combattre et non à encourager. Ils tuent des hommes et enlèvent des femmes et des enfants. L'Islam est contre cela", a-t-il condamné.
A l'en croire, cette organisation terroriste existe depuis plusieurs décennies au Nigeria. Mais c'est seulement au cours de ces dernières années que l'organisation, de par ses actes irresponsables, s'est fait connaître à l'échelle internationale, notamment au Sénégal.
L'imam a enfin invité les Sénégalais à valoriser l'héritage légué par les grands chefs religieux du pays. "Nous devons changer de comportement et nous inspirer de Cheikh Amadou Bamba, Cheikh Ibrahima Niass, El Hadji Malick Sy, Seydina Limamoulaye, etc. Ils ont toujours prôné la paix et l'unité nationale", a-t-il rappelé.
NOUS ALLONS TOUT DROIT VERS UN ÉTAT DE SIÈGE
Pape Saër Guèye, membre du comité directeur du PDS
La crise née du bras de fer entre Modou Diagne Fada et Abdoulaye Wade pour le contrôle du groupe parlementaire des libéraux et démocrates a débouché sur une série de violences au sein de l'institution parlementaire lors du démarrage des travaux en commission. Selon Pape Saër Guèye, responsable libéral membre du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais, cette situation risque de mener le pays vers un état de siège. Dans cet entretien avec EnQuête, l'ancien ambassadeur itinérant sous Abdoulaye Wade brocarde le comportement du régime de Macky Sall qui, dit-il, a toujours envoyé Modou Diagne Fada en mission commandée au sein du Pds.
En tant que responsable libéral, membre du Comité directeur, comment appréciez-vous la situation qui prévaut dans votre parti ?
Pour apprécier la situation de fonctionnement de notre parti, il faut se rappeler qu'en 2012, à la perte du pouvoir, le Parti démocratique sénégalais a engagé la lutte contre la fameuse traque des biens mal acquis. Cela a été une opération qui avait trois objectifs : d'abord débusquer tous les peureux, ceux qui ne se sentaient pas à l'aise dans ce combat et qui ont finalement suspendu leurs activités, ensuite déceler ceux qui étaient dans le combat et qui, à mi-chemin, se sont reprochés des choses et ont été contraints de collaborer avec le régime parce qu'on leur a exhibé des dossiers et ont été reçus au haut niveau, et enfin déterminer les militants et responsables engagés, qui ont résisté à l'ivresse du pouvoir. Ceux-là ont accepté de mener le combat. Maintenant ce sont les feuilles mortes qui sont en train de quitter l'arbre florissant qu'est Abdoulaye Wade.
A qui faites-vous allusion ?
A Modou Diagne Fada qui a toujours été un infiltré au sein du Pds. Je l'ai toujours dit. Il travaille pour le régime. Et le pouvoir, sachant que la légitimité a changé de camp, a manipulé le règlement intérieur de l'Assemblée nationale et a voulu obliger le Pds et l'opposition à se faire diriger par Modou Diagne Fada qui ne mène plus le combat. Maintenant le pouvoir de Macky Sall choisit ses opposants. Et c'est Benno bokk yaakaar, l'Assemblée nationale, l'Alliance pour la République qui le défendent. Au moment où le président Abdoulaye Wade, après les dernières élections législatives, avait baissé le nombre de députés jusqu'à 10 pour constituer un groupe parlementaire, Macky Sall élève la barre à 15 pour que d'autres formations qui sont dans Benno bokk yaakaar et qui menaçaient de quitter ne puissent pas avoir de groupe parlementaire.
Que cherchez-vous réellement dans ce combat ?
Pour nous, ce qui est important et essentiel, c'est l'appréciation que le peuple sénégalais fait de nos positions. Maintenant, ce qui se passe à l'Assemblée nationale relève tout simplement de l'illégalité qui nécessite une réaction. Parce que quand on veut nous imposer quelqu'un qui doit parler à notre nom, avec un processus qui a enfreint les dispositions légales, nous sommes dans le devoir de défendre l'Assemblée nationale et la légitimité populaire. Le pluralisme démocratique exige qu'un dialogue démocratique puisse être instauré au sein de l'hémicycle. Mais la pensée unique ne saurait prospérer dans une Assemblée. Même si on avait un seul député, il allait porter le combat et naturellement. Macky Sall sachant que si Karim Wade sort de prison, il va perdre son pouvoir, s'allie avec Moustapha Niasse pour combattre l'opposition.
Dès lors que le bureau de l'Assemblée nationale a déjà reconnu la légitimité de Fada, ne pensez-vous pas que la lutte que vous menez est perdue d'avance ?
Non. C'est comme si vous me dites qu'il y a un véhicule qui est passé par un sens interdit, maintenant il faut changer le code de la route. Quand un véhicule prend le sens interdit, il revient à la force publique et aux populations de lui donner la sanction qu'il mérite. Parce que le bureau de l'Assemblée est illégal et même la proposition des membres du bureau devait revenir aux groupes qui étaient constitués. Maintenant la jurisprudence de Rewmi est là aussi. C'est parce qu'ils ont voulu faire une forfaiture qu'ils ont rejeté la liste d'Oumar Sarr. Quand on viole la loi, la résistance s'impose. La résistance à l'oppression est un principe de droit. Nous sommes dans une situation exceptionnelle d'illégalité du bureau de l'Assemblée nationale. De manière subséquente, toutes les mesures prises par ce bureau relève de l'illégalité. Modou Diagne Fada, tout le monde sait que c'est un infiltré.
Quand on cherche des maisons, des véhicules et de l'argent, on n'est plus un dirigeant politique. Un homme politique ne peut pas s'enrichir. Il faut que les Sénégalais reconnaissent que ceux qui cherchent à s'enrichir sur le dos des citoyens sont des voleurs et pas plus que cela. On ne peut pas s'enrichir dans un Etat. Si quelqu'un veut s'enrichir, il n'a qu'à aller être un homme d'affaires ou aller chercher de l'or. Mais un homme politique, dans les arcanes de la République avec un salaire et avec quelques avantages, ne peut pas être riche. Ceux qui cherchent de l'argent ne doivent pas nous diriger. Il faut qu'on en tire toutes les conséquences et qu'une nouvelle génération d'homme politique émerge.
De la même manière, nous sommes en train de faire un nettoyage en notre sein, les autres partis doivent en faire de même. Parce que dans ce pays, on doit changer les repères et recadrer le débat. Il n'y a pas une génération qui est là censée prendre en charge la destinée du pays. Le Pds est un parti d'opposition et l'opposition a accepté de se consolider, dans le cadre du grand Cadre de concertation, afin d'engager l'assaut final pour qu'en 2017, Macky Sall quitte le pouvoir de la manière la plus démocratique.
Le Cadre de concertation de l'opposition a appelé à une mobilisation permanente du peuple sénégalais. Pensez-vous que la population soit en mesure d'adhérer à ce combat politique ?
Les populations sont obligées. Vous allez dans tous les quartiers de Dakar et des autres régions, les gens ne mangent plus à leur faim. L'école est actuellement dans les eaux et on est en train d'appâter les enseignants autour de mesures qui se répètent mais qui ne se traduisent pas par des faits. Au niveau des Sénégalais de l'extérieur, on est en train de politiser les chancelleries du Sénégal au moment où il n'y a aucune vision, aucune mesure institutionnelle importante pour diriger près de 3 millions de Sénégalais qui pèsent près de 800 milliards de transfert moyen par an. Vu tous ces problèmes, les populations sont obligées de sortir avec nous.
Il ne s'agit pas d'aller jeter des pierres ou d'insulter des gens mais simplement de faire constater à la face du monde et à la face de ceux qui nous dirigent, qu'il y a des centaines de milliers de Sénégalais qui refusent la forfaiture qui est en train d'être faite au niveau de l'Assemblée nationale. Le PSE, dans son impulsion, nous a aujourd'hui recadrés à la 25ème position des pays les plus pauvres au monde. Le peuple est aujourd'hui contraint de prendre son destin en main. La session dernière, ils ont bunkerisé l'Assemblée nationale qui était en état de siège. Dans une République démocratique où on a gagné à plus de 50% des suffrages, est ce qu'on a besoin de la gendarmerie pour sécuriser les travaux de commissions ?
La bataille rangée qui s'est déroulée récemment à l'Assemblée nationale ne participe-t-elle pas à ternir l'image de notre démocratie ?
Cette situation est désolante mais elle est due au comportement du régime. Parce que c'est la majorité qui est venue trouver Aïda Mbodji pour l'agresser, qui est venue mettre ses femmes au devant en chair à canon pour violenter Oumar Sarr et Mamadou Diop Decroix. L'opposition ne pouvait que réagir dès lors que la légitime défense est un principe du droit.
Quelle est la suite à donner à votre combat ?
Tant que Moustapha Niasse continue de nous imposer cette situation d'illégalité et de forfaiture, nous allons nous battre. Et l'opposition va user de toutes les voies démocratiques de mobilisation et de légitimation pour procéder à un blocage du travail parlementaire. Nous allons vers l'Etat de siège au Sénégal parce que ce sera le peuple qui va sortir de lui-même.