C'est le 16 novembre prochain que s'ouvre la campagne de commercialisation de l'arachide. Le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), même s'il apprécie le prix du kilogramme d'arachide qui a été maintenu à 200 F, souhaite que les producteurs puissent trouver dans les points de collecte de l'argent après avoir livré leur production.
Le gouvernement a fixé depuis jeudi dernier le prix du kilogramme d'arachide pour cette campagne. Comme en 2014, le prix a été arrêté à 200 F le kilogramme cette année. Un montant qui répond aux attentes des acteurs de la filière arachidière. Mais le coordonnateur de la Cellule d'appui technique du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) attend que tout soit disponible à la date du 16 novembre 2015, date de démarrage de la campagne arachidière.
Marius Dia veut que les producteurs qui partiront ce jour au niveau des points de collecte pour livrer leur production puissent recevoir en contrepartie leur argent. "Il ne s'agit pas de prendre des décisions mais il s'agit de les appliquer. Le 16 novembre, il faut que le producteur qui amène son arachide dans n'importe quel point de collecte soit en mesure de trouver son argent là-bas", invite-t-il.
Pour lui, la vie des producteurs est rythmée par de grands événements : la tabaski, le grand magal de Touba, l'ouverture des classes… Pour tous ces événements, souligne-t-il, "le producteur doit nécessairement avoir de l'argent".
Selon toujours le coordonnateur de la Cellule d'appui technique du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), le gouvernement ne pouvait pas fixer un prix en deçà de ce qui a été retenu jeudi à l'issue du conseil interministériel sur la campagne de commercialisation arachidière. "200 F peut être un bon prix", apprécie Marius Dia.
Ce dernier estime que les coûts de production sont aujourd'hui très élevés parce que les rendements sont très faibles. Cependant, en raison des faibles rendements à l'hectare, en moyenne 700 à 800 tonnes, le coût de productivité est élevé. Pour M. Dia, l'Etat doit remédier à cette situation en procédant à un renforcement des capacités productives des sols mais aussi en mettant à la disposition des producteurs des semences certifiées. "Les deux tiers des producteurs d'arachide utilisent des semences sous-venant. Cela joue sur la productivité", croit savoir le coordonnateur de la cellule d'appui du Cncr.
Le gouvernement a voulu prendre les devants pour une bonne campagne de commercialisation. A l'issue du conseil interministériel, 11 mesures ont été retenues parmi lesquelles la mise en place d'un fonds de commercialisation d'un montant de 11,5 milliards de F Cfa destiné à l'achat des semences.
Cette décision de l'Etat montre que les autorités "ont appris de l'histoire", reconnaît Marius Dia. Avec ce choix, l'Etat va "sécuriser les semences certifiées", se réjouit-il.
Selon le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (BBY), le M23, en choisissant de prendre partie dans le débat sur la situation à l'hémicycle, révèle à la face du monde qu'il est devenu le "parti" de politiciens qui n'ont pas pu faire carrière dans la politique et qui se sont retournés, pour exister, dans une posture usurpée de "surveillants généraux" autoproclamés de l'État du Sénégal.
Les accusations grotesques des politiciens encagoulés du M23 d'une supposée ingérence de la majorité parlementaire sur la crise qui affecte le groupe des Libéraux et Démocrates, sont confondantes de nullité", a estimé hier Moustapha Diakhaté.
Dans une déclaration parvenue hier à EnQuête, le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (BBY) dément tout parti pris du régime dans le règlement du différend ayant opposé les libéraux pour la direction de leur groupe parlementaire. "Il n'y a pas de parti pris de la majorité parlementaire dans le conflit pour le contrôle du groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates. Il n'est pas non plus question d'une quelconque volonté d'annihiler l'opposition parlementaire ou d'empêcher à celle-ci de s'exprimer ou de s'organiser à travers des groupes autonomes", a-t-il tenu à préciser.
Dans la note, Diakhaté souligne que "l'organisation et le fonctionnement des commissions permanentes et des groupes parlementaires sont régis par des dispositions pertinentes du règlement intérieur auxquelles le groupe BBY est resté attaché depuis le début de la législature contrairement à l'ancienne majorité libérale".
Et, poursuit-il, "les mêmes règles étant mises en œuvre de la même manière en 2012, en 2013 et en 2014, pourquoi devrait-on alors violer le règlement intérieur pour faire plaisir à un groupe de députés ou parce que le Pds a du mal à mettre de l'ordre dans ses rangs " ? se demande Moustapha Diakhaté qui persifle que "les Sénégalais sont prévenus et les masques sont tombés".
Selon le président du groupe parlementaire BBY, "en choisissant de prendre partie dans ce débat, ces usurpateurs qui confisquent la lutte de tout un peuple, révèlent à la face du monde que le M23 est devenu le "parti' de politiciens qui n'ont pas pu faire carrière dans la politique et qui se sont retournés, pour exister, dans une posture usurpée de "surveillants généraux" auto-proclamés de l'État du Sénégal. Qui plus est, pour jouer ce rôle sans parti-pris, il n'est pas juste de prendre pour argent comptant les déclarations politiciennes de cette opposition qui souffre de ses maladresses et de ses échecs".
Ainsi, dit-il, "face à la tentative d'une petite poignée de députés d'installer le chienlit au sein du Parlement, la seule réponse du groupe parlementaire BBY et de tous les acteurs et héritiers légitimes du 23 juin est la fermeté".
LA MANIF INTERDITE, LES JEUNES DU M23 PROMETTENT DE REVENIR PLUS FORTS
Par un arrêté, le préfet de Dakar a interdit le sit-in de la Commission orientations et stratégies du Mouvement du 23 juin prévu aujourd'hui à la place de Soweto. Ledit mouvement qui a décidé de se plier à la décision préfectorale, a néanmoins dénoncé hier une violation du droit à la manifestation non sans promettre de se renforcer pour revenir plus tard.
Le sit-in de la Commission orientations et stratégies du Mouvement du 23 juin (COS/M23) prévu aujourd'hui samedi 7 novembre 2015, à la mythique place Soweto, n'aura pas finalement lieu. Le préfet de Dakar, à travers un arrêté, a tout simplement décidé de son interdiction. Mais une telle décision n'emballe en aucune manière, les jeunes du M23 qui sont montés hier au créneau, pour dénoncer une violation du droit à la manifestation pourtant prévu par la Constitution sénégalaise.
"En tant que républicain, nous nous refusons de braver l'interdiction préfectorale mais pour autant, cela ne veut pas dire qu'on va abandonner le combat contre l'arbitraire et la forfaiture", a fulminé hier le président de la COS, Abdourahmane Sow, au cours d'un point de presse tenu au siège d'Amnesty international sis à Dakar.
Ces jeunes, dont la légitimité de parler au nom du M23 leur est dénié par le bureau dudit mouvement né des évènements du 23 juin 2011, comptent aller jusqu'au bout de leur combat contre ce qu'ils considèrent comme une ingérence du régime du président de la République, Macky Sall dans les affaires de l'Assemblée nationale.
Selon Abdourahmane Sow et ses camarades, "l'immixtion de l'exécutif au sein de l'Assemblée nationale est à dénoncer par tous les Sénégalais épris de justice". "Nous dénonçons avec la dernière énergie l'incurie de nos gouvernants et la déliquescence de l'institution parlementaire marquée ces temps-ci par des pugilats entre députés de l'opposition et de la mouvance présidentielle", a pesté le président de la COS selon qui, "cette situation témoigne du manque de respect notoire des élus du peuple à l'endroit de l'institution parlementaire mais aussi à l'endroit du peuple sénégalais tout entier".
Ainsi, ces jeunes de la COS n'ont pas manqué de dénoncer "un complot ourdi pour le régime en place pour semer la zizanie dans la tête des Sénégalais à travers une campagne de désinformation pilotée, selon eux, par les dirigeants du bureau du M23 qui, à les en croire, sont entretenus par le régime en place qui leur aurait donné une subvention de 11 millions de nos francs en plus d'un siège fonctionnel".
Aussi, Abdourahmane Sow et ses camarades estiment-ils qu"'en termes de rupture pompeusement annoncée dès le début de la deuxième alternance, il n'y a aucun changement sous les cieux". Les mêmes pratiques politiciennes, pourtant dénoncées sous Abdoulaye Wade, persistent toujours, selon eux, si elles n'empirent pas. "Baïla Wane est maintenant dans le cercle des amis de Macky Sall, Awa Ndiaye a été blanchie et les bureaux de l'Assemblée nationale se décident toujours à la présidence de la République", ont dénoncé les jeunesses du M23.
PAR JEAN MEÏSSA DIOP
FAITS ET COMMENTAIRES
Tout Sénégalais informé un tant soit peu de l'action de Diack au service du sport mondial doit être peiné de ce qui arrive à ce dernier. Mais de là à soutenir que Diack est innocent, il est plus prudent d'en avoir les preuves
Annoncer que Lamine Diack est mis en examen par la justice française pour, entre autres délits, "corruption passive", est une information ; clamer que le même Diack est "innocent" et "victime d'un complot occidental" est un commentaire tant que les preuves pour soutenir la conjuration anti-Diack ne sont pas en possession du commentateur. Et entre l'une et l'autre, des journalistes sénégalais ont choisi de défendre, flamberge au vent, leur compatriote qu'ils soutiennent être victime d'une cabale ourdie par ceux-là à qui les performances d'un Africain et Nègre à la tête de l'athlétisme mondial donnerait de l'urticaire.
Tout Sénégalais informé un tant soit peu de l'action de Diack au service du sport mondial doit être peiné de ce qui arrive à ce dernier. Mais de là à soutenir que Diack est innocent, il est plus prudent d'en avoir les preuves. C'est dans des faits comme celui-là, et aussi dans les informations qu'il traite chaque jour de sa carrière que le journaliste doit adopter cette inusable précaution professionnelle.
Ainsi, dans l'affaire Lamine Diack, le président de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (en anglais International Association of Athletic Federations), des journalistes sénégalais (et pas seulement eux) ont choisi leur camp en défendant le Sénégalais accusé de "corruption passive", de "blanchiment d'argent "... Ils sont nombreux les Sénégalais à croire en l'innocence de Diack, à crier au complot, à... à... C'est leur droit, c'est légitime ; et c'est tant mieux.
Mais un journaliste ne devrait défendre Diack ou l'accabler que quand il détiendrait les preuves pour l'une et l'autre attitude. Le jour de la tombée de l'information annonçant que le président sénégalais de l'Iaaf a maille à partir avec la justice française, un journaliste sur sa page Facebook suspectait la presse sénégalaise d'avoir fait le blackout (sic) sur le fait. Lui aussi, semble avoir choisi son camp qui n'est pas pro-Diack.
Dans ce contexte, l'attitude du journaliste doit être ce que le directeur de publication du quotidien sportif Jour de Sport, Tidiane Kassé, a souligné, hier, dans la rubrique "Critique médias" de Rfm : la précaution professionnelle, le respect de la présomption d'innocence...
Certes le commentaire est libre, mais sa tonalité et son orientation ne sauraient être un prétexte pour une distorsion des faits (qui sont sacrés, absolument sacrés) ou la déformation de ces derniers. Défendre Lamine Diack est plus crédible quand ce combat se fait avec une intelligence dans l'expression du parti pris. C'est là un des services qu'un journalisme de parti pris peut rendre au président Diack.
Et toujours sur ce même réseau social, la lecture d'un post d'un facebooker nous sommant de dire notre "inexpertise" suite à la parution du livre du journaliste Alioune Fall : "Macky Sall : Contre vents et marées". Il nous somme aussi de nous prononcer sur les initiatives respectives de Latif Coulibaly, d'Abdoul Aziz Diop et Alioune Fall, auteurs, chacun, d'un livre sur le président Sall.
C'est leur droit, à eux auteurs, d'écrire sur l'action de leur compagnon politique ; tout comme c'est leur droit, à eux lecteurs (de l'intégralité des livres ou de "bonnes feuilles" (extraits) ou les comptes-rendus de la presse) d'être hostiles aux écrits de Coulibaly, Diop et Fall ; mais en quoi devrions-nous être interpellé parce que auteur d'une chronique qui parle de médias, de pratiques journalistiques... ? Oui, et ça insinue que les auteurs seraient trop redoutables pour faire l'objet (ne serait que d'une allusion) dans cette chronique !
En quoi les points de vue et arguments exprimés dans ces ouvrages représentent-ils des entorses à la pratique et à l'éthique journalistiques pour que nous soyons sommé de nous prononcer là-dessus ? Pourquoi le fait que des journalistes travaillent aux côtés d'un président de la République et défendent ce dernier dans des livres doit-il être perçu comme un faute professionnelle ? Questions ! C'est là un amalgame objectif ; et y répondre serait déjà lui conférer la crédibilité que recherche son auteur. Mais, votre serviteur ne voudrait pas la lui donner. Surtout pas.
LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE SAMEDI 7 NOVEMBRE
Premier conseiller en communication de Macky Sall après son accession à la magistrature suprême, El Hadji Kassé a été rappelé par le chef de l'Etat qui ne semble pas satisfait de sa communication. L'ancien directeur général du quotidien national Le Soleil reprend ainsi les commandes. Il remplace à ce poste Mamadou Thiam. El Hadji Kassé, qui occupait ce poste après l'arrivée de Macky Sall au palais, avait été remplacé par Souleymane Jules Diop. Ce dernier avait cédé le poste à Yaxam Mbaye finalement remplacé par Mamadou Thiam. Nommé par la suite à la Francophonie comme président du comité scientifique, il revient aux commandes de la communication du palais.
DISSOLUTION
Le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a confirmé que le Commissariat général au Pèlerinage sera dissous. Il l'a assuré aux députés, alors qu'il était en Commission à l'Assemblée nationale. Il a aussi expliqué qu'un nouveau dispositif sera mis en place pour s'adapter aux nouvelles réalités du pèlerinage. La campagne 2015 a été marquée par beaucoup de couacs. Des pèlerins qui devaient se rendre à La Mecque pour y effectuer une des dispositions de l'islam ont été bloqués à Dakar. Le pèlerinage a aussi été marqué par un nombre important de morts : 63, selon les derniers chiffres.
ENCHÈRES
Un rare Picasso de la période bleue de l'artiste, qui cache une seconde œuvre sur le revers de la toile, s'est vendu pour 67,45 millions de dollars jeudi soir à New York lors d'une enchère par la maison Sotheby's. »La gommeuse » est un magnifique nu d'une artiste de cabaret à la forte charge érotique. Peinte en 1901 alors que Picasso n'avait que 19 ans, cette toile pouvait à elle seule prétendre à de belles enchères. Mais c'est le revers du tableau qui montre un ami de Picasso en lutin jaune, nu et urinant, coiffé d'un turban rouge et blanc, qui fait de cette pièce une œuvre très rare. Cette vente est aussi une fort belle affaire pour le milliardaire américain Bill Koch, qui avait acheté l'œuvre pour 3 millions de dollars en 1984, ignorant totalement que le nu en cachait un autre. C'est au cours de travaux de restauration en 2000 que la seconde peinture a été découverte. Le tableau avait été estimé à 60 millions de dollars.
MAHAWA SÉMOU DIOUF
Nommé doyen des juges d'instruction lors du Conseil supérieur de la magistrature du 16 octobre passé, le juge Samba Sall a pris officiellement fonction depuis jeudi passé. Ainsi donc, son prédécesseur Mahawa Sémou Diouf détaché à l'Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) a quitté le poste qu'il occupait depuis des années. La passation de service a eu lieu, jeudi passé. Le juge Sall n'a pas eu de répit puisqu'il a été accueilli par le dossier des présumés terroristes (affaire Imam Ndao de Kaolack) et procédé à leur inculpation. Sauf que les inculpations ont eu lieu au deuxième cabinet où le nouveau doyen des juges officiait. Autant dire que le juge Samba Sall ne s'est pas encore installé au premier étage du palais de justice où se trouve le premier cabinet d'instruction.
LOCATION
Les locataires et les bailleurs sont toujours à couteaux tirés à cause de la loi sur la baisse du prix du loyer votée l'année dernière. Décidé à ne pas appliquer la mesure, beaucoup de bailleurs ont opté pour l'expulsion ou la rupture de contrat. Et une fois que le locataire sort, ils augmentent le coût. Seulement, ils tombent souvent sur des locataires qui ne veulent pas se laisser faire et refusent catégoriquement de sortir. C'est le cas d'un couple vivant à Sodida. Etant donné que le bailleur n'a pas réussi à les expulser, il a profité de ce mois pour leur infliger le paiement d'une pénalité de 30 000 F CFA sous le prétexte que le monsieur l'a payé le 4 du mois. Sans rechigner, le locataire a décidé de payer la pénalité et a proposé un chèque. Mais le bailleur n'a pas voulu du chèque et hier soir, il a, d'après nos sources, profité de l'absence du couple pour défoncer la porte de la chambre et jeter toutes leurs affaires à la poubelle. Inutile de vous dire que le couple a vu rouge et a décidé toute bonnement de porter l'affaire devant la justice.
PAPE KHALY NDIAYE
La justice américaine a acquitté, hier, Edouard Turner, meurtrier présumé de Pape Khaly Ndiaye, le fils du ministre de l'Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye. Arrêté en mars 2014, Edouard Turner va donc à nouveau humer l'air de la liberté au détriment de l'Etat de New Jersey qui s'était porté partie civile. Ce verdict qui en a déçu plus d'un, poussant même certains à demander à l'Etat du Sénégal de s'impliquer dans de pareils dossiers. Pape Khaly Ndiaye a été tué en mars 2013 par une balle à la tête alors qu'il intervenait pour séparer deux camps qui se bagarraient dans le restaurant dont il était le manager de la nuit.
Le Directeur général de la Police nationale marque son territoire. Selon des sources dignes de foi, il a fini de mettre la dernière main sur des mouvements au niveau de certains commissariats et de la très stratégique Division des investigations criminelles (Dic).
Aussi, nous revient-il que c'est Mamadou Diène qui commandait l'Ecole nationale de Police qui trône sur le très stratégique Commissariat central de Dakar. Ce dernier, qui était relativement mis au placard, revient en force. Le désormais ex-Commissaire du Point E El Hadj Drameh, va évoluer sur le même territoire que Mamadou Diène, (la SU étant dans le bâtiment du commissariat central de Dakar) puisque c'est lui qui prend les commandes de la Sûreté urbaine de Dakar.
La Division des investigations criminelles (DIC) a un nouveau patron, en la personne du commissaire Ibrahima Diop qui remplace ainsi le commissaire Ndiaré Sène qui lui, s'en va à Thiès. Le poste avait été lâché par Idrissa Cissé, nouveau boss de l'Ocrtis. Daouda Bodian qui était au commissariat de la Médina, va au Point E. Il est remplacé à ce poste par Safiatou Mbaye qui était à la Dic, en tant que patronne de la Brigade des affaires criminelles. Elle s'installe donc dans ce quartier réputé chaud de Dakar où la criminalité et le grand banditisme progressent bien.
D'autres mouvements dans plusieurs autres commissariats de Dakar et à l'intérieur du pays sont attendus.
Ces mouvements interviennent moins d'un mois après les premières nominations aux directions clefs, intervenues en conseil des ministres. Une dizaine de directions dont celle de Directeur de la Sécurité publique, de la Surveillance du Territoire, du Groupement Mobile d'Intervention, de l'Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants, de la Police des Etrangers et des Titres de Voyage, entre autres, ont en effet subi des changements à leur tête. L'objectif qui est visé est de donner un nouveau souffle à la Police ; volonté exprimée déjà avec la nomination du divisionnaire Oumar Maal, que les policiers supportent beaucoup mieux qu'Anna Sémou Diouf, qui devrait atterrir dans un poste d'ambassadeur.
L'INTIME CONVICTION DE DIOUF
EXCLUSIF "LE QUOTIDIEN" - Mise en examen de Lamine Diack
Diouf c’est Diouf ! Quand il s’agit de cracher ses vérités, il y va à fond. Surtout quand on aborde avec lui l’affaire de corruption liée à la lutte antidopage et pour laquelle le président Lamine Diack a été mis en examen en France. L’ancien capitaine des Lions n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer cette sorte de cabale qu’il assimile à de «l’acharnement et du racisme». Premier jet d’un entretien-vérité.
Le président Lamine Diack, ancien président de l’Iaaf, vient d’être mis en examen pour corruption. En tant qu’international sénégalais, comment analysez-vous cette affaire de dopage dont il serait accusé ?
Je dirai simplement que c’est de l’acharnement pur et simple. Je peux même dire que c’est du racisme. Je connais le président Lamine Diack. Pour qui le connaît, c’est une personnalité mondiale qui dégage de la sagesse. Il mérite plus de respect, de considération de la part du monde sportif, pour ne pas dire de la planète entière, pour tout ce qu’il a apporté durant son passage à la tête de l’athlétisme mondial.
Malheureusement, on est en train de gâcher son image, mais également celle du Sénégal. Nous avons tous été fiers de voir le président Diack diriger cette grande institution mondiale de l’athlétisme. Ce n’est pas une bonne idée de le dénigrer aujourd’hui, alors qu’il vient juste de prendre sa retraite après des années de dur labeur passées à la tête de l’Iaaf.
Cette affaire doit être celle de chaque Sénégalais, mais également de chaque Africain. On ne doit pas se taire et laisser des gens le traîner dans la boue. Lamine Diack ne mérite pas ça. Je dois également dire que si on laisse passer, on ne donnera plus de respect ni de crédit à un Africain pour diriger les grandes instances internationales.
Avez-vous été surpris par la tournure des événements ?
Non du tout. Et je sais que je ne suis pas le seul. Beaucoup de gens ont été surpris. Surtout le fait qu’on attende qu’il ne soit plus là pour sortir des dossiers. Il fallait le faire pendant qu’il était encore au pouvoir. C’est vous dire que c’est de l’acharnement.
Encore que son rôle n’est pas de s’occuper du dopage. A mon humble avis, il a géré de la manière la plus honnête son passage à la tête de l’Iaaf. C’est ce que je connais de la personne. Et je continue à garder cette image du vieux qui reste et restera une icône du monde sportif sénégalais, africain et mondial. Je l’ai vu récemment en Malaisie, il a eu droit à tous les honneurs.
On peut même se permettre de dire que c’est le meilleur dirigeant que l’Iaaf a eu jusque-là. Il a quitté dignement, il faut que les gens respectent au moins cela. Personnellement, je ferai tout mon possible pour le défendre. Et je demande cela à tous les Sénégalais. C’est l’un des meilleurs fils du Sénégal depuis l’indépendance.
Est-ce qu’il ne faudrait pas prendre un peu du recul, en attendant la fin de l’enquête surtout quand vous parlez de racisme et d’acharnement sur la personne du président Diack ?
Pas besoin d’attendre. Les faits sont là. Et je me répète, c’est de l’acharnement et du racisme. Les gens ont attendu la fin de son mandat pour sortir des histoires pareilles. Ce n’est pas bien. L’exemple de la Fifa est là. Les gens n’ont pas attendu pour sortir les dossiers. Mais là, tel n’est pas le cas. C’est trop facile d’attendre que la personne ne soit plus là pour l’accuser. C’est pour cela que je me permets aujourd’hui de dénoncer cette situation. Encore que je connais bien la personne, je connais bien sa famille.
Parlant de sa famille, deux de ses fils sont cités dans l’affaire dont Massata Diack, agent marketing de la Fédé foot lors du Mondial 2002...
Vous savez, c’est normal qu’on parle de ses enfants parce qu’il a toujours montré un attachement à sa famille et à ses enfants qui sont capables d’occuper certaines responsabilités. Massata (Diack) a fait des études et a toujours voulu être à côté de son père. Il mérite tout ce que son père lui a donné comme responsabilités. En 2002, si Massata n’était pas là pour le marketing, il n’y aurait rien eu. Il y a eu une bonne organisation. Cela nous a permis d’avoir les résultats qu’on a eus.
Je connais très bien le monsieur et je crois qu’il a rempli pleinement les missions qui lui ont été assignées. Maintenant, on ne doit pas rester les bras croisés et attendre le déroulement de l’enquête. On est en train de ternir l’image du Sénégal, l’image de l’Afrique. Demain, on a envie de voir un Africain ou un Sénégalais à la tête de la Fifa.
Mais avec ce genre de choses, il ne faut même pas espérer. Si aujourd’hui Issa Hayatou est là-bas, c’est eux qui l’ont mis. Ce ne sont pas les Africains.
Les Africains ont les compétences pour diriger les grandes instances internationales. Mais il faudra se battre pour que cela puisse se faire. Et cela passe d’abord par une solidarité nationale et africaine pour dénoncer la cabale qui est en train d’être orchestrée contre Lamine Diack.
Ne pensez-vous pas que c’est quand même trop de parler de racisme ?
Du tout ! Je vous donne un exemple : si aujourd’hui Georges Weah ou Jay Jay Okocha étaient des Européens, vous pensez qu’ils ne seraient pas considérés comme les meilleurs joueurs du monde ? Mais là, on ne parle plus d’eux parce que ce sont des Africains.
Avec l’affaire Lamine Diack, il ne faut pas rêver qu’un Africain dirige demain la Fifa...
On peut rêver ! Il est permis de rêver. Mais vu ce qui se passe avec Lamine Diack, il ne sera plus permis de rêver. C’est l’exemple parfait. Avec cette affaire, ce n’est pas demain qu’un Africain va diriger la Fifa. Avec tout ce qu’il a fait, s’il ne mérite pas une retraite dorée, cela veut dire que plus jamais quelqu’un d’autre n’aura une telle carrière. Il y a beaucoup d’Africains qui rêvent d’être à la tête de la Fifa.
Mais ils savent qu’ils n’ont aucune chance de gagner tant qu’ils seront en concurrence avec les Européens. C’est aussi simple que cela. Quelque part aussi, il faut dire que les Européens sont plus solidaires que nous les Africains. On doit apprendre à tirer dans la même direction.
Cela vous interpelle, vous les anciens footballeurs et autres stars africaines...
C’est la vérité ce que vous venez de dire. Aujourd’hui, les Zidane, Ronaldo font de bonnes choses en Europe. Ils organisent des matchs de gala et autres. Mais nous, on ne fait rien. On pense plus à se chamailler, à se focaliser sur le meilleur ou pas. C’est l’occasion de lancer un appel à toutes les stars du continent pour l’unité africaine. Pourquoi ne pas organiser des matchs de gala pour aider les fondations ? C’est vrai que chacun essaie de faire son mieux dans son coin, mais il faut qu’on puisse unir les forces.
Ensemble, on pourra faire quelque chose pour notre continent. Aujourd’hui, si Didier (Drogba) a besoin de moi, je viens. La même chose, si j’ai besoin de lui. Donc, il est temps qu’on puisse s’organiser parce qu’après la carrière, il y a une autre vie. Il y en a qui voudront être des politiciens. Ils pourront toujours compter sur le soutien des autres. Encore une fois, le problème de Lamine Diack ne doit pas être son problème à lui et à sa famille. Il doit être le problème du Sénégal et de l’Afrique.
Comment la famille Diack vit cette affaire ?
J’ai parlé avec Massata. Ce n’est pas facile de vivre ce genre de situation, c’est dur pour la famille. Aujourd’hui, on ne parle pas de Lamine Diack qu’au Sénégal, c’est partout dans le monde où on parle de lui et de sa famille. Le monde entier a les yeux braqués sur le Sénégal. Sa famille et ses enfants ont besoin du soutien des Sénégalais et des Africains.
N’oubliez pas que Lamine Diack a été ministre dans ce pays. Il a fait pas mal de bonnes choses dans ce pays. Il a toujours été un exemple pour moi. Partout où j’allais dans le monde, j’étais fier de dire que le boss de l’Iaaf est un Sénégalais. C’est une fierté. Il ne faut donc pas que des gens veuillent du jour au lendemain le traîner dans la boue. Il ne faut pas l’accepter. Il faut le dénoncer.
Pensez-vous que cela puisse avoir des conséquences sur l’image du sport sénégalais ?
Bien sûr ! Mais là je suis rassuré du soutien du président de la République. Je m’en félicite. On doit tous se mettre derrière le président Diack et sa famille.
PAR KHALIFA TOURE
SEXE, MENSONGE ET VIDÉO
La misère sexuelle est présente au Sénégal à travers ce sentiment d’insatisfaction permanente qui frappe une société sexuellement déséquilibrée
De prime abord et à l’évidence, les affaires Ndèye Guèye «Guddi Town», Diomboss Diaw, Cheikh Yérim Seck, Tamsir Jupiter Ndiaye, Serigne Bara Doly, des jeunes filles de Grand Yoff et aujourd’hui ces jeunes mineures prises à flagrant délit d’attentat à la pudeur à la plage de Hann, n’ont rien à voir entre elles.
Mais méfions-nous de l’évidence, elle nous cache souvent la réalité. Il existe des vérités non-évidentes et des mensonges évidents. Ces différentes affaires à connotation sexuelle, telles qu’elles sont posées de façon désinvolte, risquent de nous priver l’interrogation fondamentale sur les problèmes de socialisation de la sexualité.
Ces affaires si différentes qu’elles soient, peuvent être «ramassées» pour en tirer non pas une vérité générale, mais en connaître les fondements profonds et les conséquences sur notre devenir en société. Aussi le sociologue Abdelwahab Bouhdiba eut-il raison d’écrire : «Une société équilibrée donne une sexualité équilibrée. Non l’inverse !»
La société est donc le facteur le plus explicatif qui permet de comprendre l’un des ressorts les plus puissants de l’être humain qu’est la sexualité. La fonction informative de la société explique provisoirement les pratiques sexuelles de plus en plus déséquilibrées, et la projection de cette fausse sexualité, cette «sexualité mensongère» sur des supports-vidéo, n’en est pas moins déviante.
Au Sénégal, les conduites sexuelles liées au caractère fuyant des sociétés modernes revêtent de plus en plus un aspect déroutant. Des mineures toutes nues qui dansent la «Bombass» à la plage de Hann ? C’est la meilleure !
Les expériences de la vie vont aussi vite que ce monde moderne de la vitesse et de la compression du temps. Dans cet univers de la téléréalité, (c.à.d la réalité à distance, bref la fausse réalité ou la réalité mensongère), la curiosité qui est décidément un vilain défaut, pousse beaucoup de jeunes «mineures» à s’intéresser d’abord au sexe et puis ensuite par touches successives, à consommer des produits sexuels toxiques que j’appellerai "Pst".
Le sexe est à gogo au Sénégal : les clips érotiques non-censurés par les chaines de télévision, les films obscènes, les scènes de lit de plus en plus nombreux dans les téléfilms sénégalais, appelés abusivement «théâtre», les habits indécents, les séances de «Sabar-strip-tease», l’insouciance des parents face à l’outil Internet... Malgré toute cette production de sexe gratuit, la misère sexuelle est présente à travers ce sentiment d’insatisfaction permanente qui frappe une société sexuellement déséquilibrée.
Savez-vous que les troubles de l’érection sont devenus le premier motif de consultation chez les tradipraticiens ?
L’obscénité et la vulgarité tuent l’érotisme qui est indispensable à une vie sexuelle équilibrée. La pornographie et l’exposition vulgaire du sexe sont en train d’annuler progressivement l’immense patrimoine érotique dont recèlent les différentes civilisations du monde, qui ont offert un trésor érotique et littéraire qui appartient au patrimoine sexuel mondial.
Prise sous cet angle, la pornographie est une catastrophe culturelle. Il n’y a aucune honte particulière d’écrire aujourd’hui, qu’au Sénégal depuis quelques temps, s’est installé une habitude particulière chez les «jet-setters» de filmer leurs ébats sexuels, histoire de pimenter «leurs affaires», mais surtout pour ne pas être frappé par «le syndrome Matiou» qui, rappelons-le, a été accusé de viol par deux jeunes mineures qui, selon Matiou, était bien consentantes.
S’il avait filmé la scène, dit-on, il aurait pu prouver son innocence. Depuis lors «les films érotiques réalisés à la maison» pour protéger ses arrières, sont devenus une pratique assez courante, au risque qu’ils tombent entre les mains de Madame. Ces pratiques peuvent être assimilées à un phénomène d’involution liée à la modernité, à l’urbanité et à un usage excessif de la liberté.
Existe-t-il des libertins au Sénégal ? Oui et non à la fois. Les libertins de notre époque sont bien loin de poursuivre un but philosophique par la plongée vertigineuse dans les méandres de la corporéité accompagnée par une réflexion simultanée sur le corps, le désir et la passion. Les libertins d’aujourd’hui sont tout simplement des pervers sexuels par accoutumance qui jouent dangereusement avec l’objet sexuel.
La société sénégalaise est très sexuée, mais cela ne veut pas dire que les Sénégalais sont protégés contre la misère sexuelle.
Depuis la détérioration des termes de l’échange, les plans de rigueurs imposés par la Banque mondiale, la dévaluation du Cfa, la transformation de nos Etats en oligarchie mafieuse et cannibale, une misère sociale s’est progressivement installée, accentuée par un phénomène d’individuation mal vécue surtout dans les villes. «Les Sénégalais sont capables maintenant de tout», entend-on dire de plus en plus.
Ce qui est une remarque à sens ambivalent, en ceci qu’«être capable de tout», peut être une performance ou bien une chute vertigineuse. «Être capable de tout» est tout compte fait, une traduction linguistique de la misère sociale qui par endroits, peut entrainer la misère sexuelle.
Regardez ces pauvres Gigolos qui se coltinent des vieilles femmes européennes ou africaines ! La plupart d’entre eux sont d’ailleurs obligés de se soûler la gueule pour «supporter» ces vieux corps décrépis, qui leur procure le dégoût. Enfin, il y a lieu de dire que pour miner les fondements d’une civilisation, le sexe déséquilibré est l’arme idéale de destruction massive.
La Cour suprême a rendu public hier, vendredi 6 novembre, sa décision portant annulation de l'arrêté n°3816 du 24 juillet 2014 relatif à l'annulation d’admission des élèves-maîtres par le ministère de l'Education nationale, après 5 mois de formation. L'arrêt dont nous avons obtenu copie indique que «l'admission déclarée des élèves-maitres incriminés ne pouvait être remise en cause, au sens de l'article 5 de la loi du 6 février 1970 modifiée». Statué sur le fond comme sur la forme, le présent arrêt signé par le président de la Chambre administrative, Mouhamadou Diawara, considère "qu'aucun texte, notamment l'arrêté interministériel précité, ne conférait, pour ce concours-ci, au ministère de l'Education nationale, le pouvoir d'annuler les admissions résultant des travaux de la commission de délibération".
Fin du bras de fer entre le ministre de l’Education nationale, Sérigne Mbaye Thiam et les élèves-maîtres ! Le verdict de la Cour suprême sur le recours pour excès de pouvoir introduit par Bouré Diouf et Cie, relatif à l’arrêté ministériel n°38 16 du 24 juillet 2014 du ministre de l'Education nationale portant annulation des admissions des élèves-maitres au concours de recrutement des élèves-maitres options "français" et "arabe", session 2013 est tombé.
L'arrêt signé par le président de la Chambre administrative, Mouhamadou Diawara, et rendu public hier, vendredi 6 novembre, a statué sur la forme comme sur le fond.
En effet, la chambre administrative de la Cour a considèré "qu'aucun texte, notamment l'arrêté interministériel précité, ne conférait, pour ce concours-ci, au ministère de l'Education nationale, le pouvoir d'annuler les admissions résultant des travaux de la commission de délibération".
Avant de poursuivre que "cela tient de la nature de cet organe qui, agissant, comme l'ont, par ailleurs, relevé certains de ses membres répondant aux demandes d'explications du ministre, en qualité de jury, dispose de pouvoirs souverains et exclusifs lui permettant, seul, de prendre les mesures idoines contre les irrégularités affectant le concours et de faire observer, en toutes circonstances, le principe d'égalité entre les candidats corrélé à celui d'indivisibilité du concours".
La Chambre a estimé que "le jury est seul habilité à tirer les conséquences de l'erreur ou de la fraude commise lors des délibérations du concours et de procéder aux corrections nécessaires, le ministère ne peut, sans excéder ses pouvoirs, annuler l'admission de 690 élèves-maitres sur les 2545 initialement déclarés admis".
Toujours dans le verdict de l'arrêt, la chambre indique que "l'admission déclarée des élèves-maitres incriminés ne pouvaient être remises en cause, au sens de l'article 5 de la loi du 6 février 1970 modifiée, que dans le délai du recours pour excès de pouvoir ou, le recours ayant été intenté, cependant la durée et dans les limites du recours".
D'autant que, poursuit-il, "l'inopposabilité des faits en ce sens que les élèves maîtres n'ont pas été mis en mesure de discuter les griefs retenus contre eux et n'ont pas été pris dans des cas de fraude, la fraude étant un délit qui ne peut être retenu que par une juridiction compétente, ce qui n'est pas le cas en l'espèce. Le jury, étant seul habilité à tirer les conséquences de l'erreur ou de la fraude commise lors des délibérations du concours et de procéder aux corrections nécessaires".
Partant des principes généraux du droit applicables en matière d'organisation des concours, la chambre de la Cour a estimé que "la mesure prise constitue pour chacun d'eux une mesure individuelle négative en ce qu'elle porte gravement atteinte à chaque situation individuelle. Celle-ci ne pouvait, sans violation du principe général des droits de la défense, être prise sans que les élèves-maitres incriminés aient été mis à même de se défendre".
Au regard de tout ce qui précède et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les quatrième et cinquième moyens de la requête, la Cour conclut que "la demande en annulation de Bouré Diouf et autres est fondée".
Par Mamadou Mansour Seck
COMMENT VAINCRE LE TERRORISME
Il ne s’agit plus d’une guerre conventionnelle entre avions, chars de combat et bataillons, mais celle d’un groupe de personnes endoctrinées, fanatisées qui attaquent les institutions par surprise
Dans ce nouvel éclairage, le Général Mamadou Mansour Seck, ancien Chef d’Etat major général des armées (CEMGA) du Sénégal, ancien ambassadeur du Sénégal à Washington, au moment des attentats du World Trade Center, poursuit la réflexion sur le terrorisme qu'il avait entamée dans nos colonnes (voir Sud Quotidien, numéros 5881 et 5882, des mardi 4 et mercredi 5 décembre 2012) pour mieux faire comprendre à nos lecteurs, aux autorités, les enjeux et différentes autres mesures à prendre pour vaincre l’un des fléaux du 21ème siècle. Il demeure persuadé que le terrorisme peut être vaincu.
Jusqu’ici, les terroristes ont utilisé la surprise pour s’attaquer aux Etats et autres institutions. Les Chinois ont défini, il y a bien longtemps le terrorisme en disant: «C’est tuer UN et terroriser 10.000»
Il se trouve que l’effet des médias modernes tels que la télévision, l’internet dont les réseaux sociaux et le téléphone portable, fait que l’audiovisuel combinant l’image en temps réel et l’information immédiate, produit un impact multiplicateur sur le nombre de terrorisés. Au lieu de 10.000, ils peuvent être plus d’un milliard de témoins de l’image qui peut faire le tour du monde en quelques secondes ou minutes. Ils peuvent ainsi voir et entendre tout ce qui se passe en matière de catastrophes ou de crimes sur toute notre planète.
L'utilisation de l’arme de la surprise chez les terroristes, consiste ainsi à frapper en un moment et en un lieu où on ne les attend pas.
Un Directeur des enseignanats de CIA, en parlant devant le congrès américain après l’attentat du 11 septembre 2001 disait: «les terroristes se sont comportés comme tout le monde et se confondent dans la masse de la population sans se faire remarquer jusqu’au moment où ils commettent leurs crimes. Et c’est seulement par la suite que nous essayons de les identifier.»
Guerre asymétrique
Qui peut imaginer à l’avance que le pays le plus puissant du monde, militairement et économiquement, pouvait être déstabilisé pendant plusieurs semaines par un groupe d’une vingtaine d’individus ? Ils ont attaqué le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, deux symboles de la puissance américaine. Pendant ces jours, les passagers ne prenaient plus l’avion qui est de loin le plus grand moyen de transport des Américains, le téléphone était inutile parce que saturé.
C’est d’ailleurs pourquoi on parle de guerre asymétrique. En effet, il ne s’agit plus d’une guerre conventionnelle entre avions, chars de combat et bataillons de chaque côté, mais celle d’un groupe de quelques dizaines de personnes endoctrinées, fanatisées qui attaquent les institutions par surprise.
Ils emploient des femmes et des enfants portant des ceintures d’explosifs pour tuer des personnes en regroupement comme dans les marchés et les mosquées. En effet, ils savent que les forces de sécurité se méfient naturellement moins des femmes et des enfants que des hommes adultes.
Un terroriste passager d’un avion avait introduit un explosif dans ses chaussures pour faire sauter l’aéronef. Certains terroristes se sont déguisés en femmes avec la Burqua pour éviter les contrôles. D’autres ont porté l’uniforme de l’armée pour tromper et tuer des innocents.
Cette arme de la surprise peut être combattue de plusieurs manières.
Agir en amont
Depuis une quinzaine d’années les forces de sécurités et les services de renseignements se sont modernisés et sont mieux outillés pour anticiper et éviter certains attentats. Des mesures de sécurité ont été prises dans les aéroports, dans les avions et aux frontières. L’électronique permet de connaitre, avec l’image et les empreintes digitales, l’identité des passagers avant vol. Tout objet tranchant ou tout liquide est interdit aux passagers. Les bagages à mains sont soumis au scanner. Les caméras de surveillance filment les activités des lieux publics. Les téléphones portables permettent aux citoyens de filmer toute scène particulière et de mettre ce «témoignage» à la disposition des services de sécurité. Les ordinateurs de la NSA (National security Agency) disposent d’un algorithme pouvant traquer des suspects en portant des données de leurs téléphones portables. Les drones (avion sans pilote) peuvent traquer les chefs terroristes jusque dans les montagnes de l’Afghanistan.
Il est pratiquement impossible aux chefs de guerre de communiquer avec leurs troupes par téléphone ou autres moyens de communication. Car, tout signal électromagnétique est détectable et peut même permettre de «géolocaliser» le lieu d’émission. Ce moyen de renseignement est appelé ELINT (Electromagnétique Intelligence). Une mesure qui pourrait être fatale aux terroristes serait la prévention par l’éducation et l’information de la population sur leurs différentes manifestations.
Dans les pays qui ont déjà subi des attaques terroristes, les populations ont non seulement acquis des réflexes d’autodéfense et d’information des services de sécurité à la place de la peur, mais elles acceptent une certaine limitation de leurs libertés pour faciliter leur combat contre ce mal. C’est le cas des Etats-Unis, de la France de l’Angleterre et d’Israël.
La récente maitrise d’un terroriste qui se préparait à commettre un attentat dans un train par des passagers en France est un cas encourageant. Il y a quelques années un Nigérian a dénoncé son propre fils qui planifiait de faire exploser un avion en vol, ce qui a sauvé des vies humaines.
Une autre opportunité d’exploiter une vulnérabilité des terroristes, c’est qu’ils ont commencé à occuper des espaces importants et ambitionnent même d’établir des Etats comme l’a exprimé Abou Bakr Al Bagdadi, le chef de l’Etat islamique entre l’Iraq et la Syrie. C’est également la prétention du chef Abubacar Shekau de Boko Haram au Nigéria et dans les pays voisins.
Pourtant, Al Qu’aida n'a jamais voulu établir un Etat à la différence de l’Etat islamique certainement pour tenir compte de sa vulnérabilité.
Une autre «faiblesse» des terroristes est de vouloir mener des combats en unités militaires importantes comme ils l’ont fait au Nord du Mali, en Iraq et en Syrie ; c’est-a-dire d’essayer de mener un combat conventionnel. Ce qui n’est pas leur fort.
Dans ces cas, ils n’ont plus la surprise comme arme et sont plus facilement détectés avant toute attaque. Il leur sera alors plus difficile d’utiliser la tactique du «hit and run» (frapper et fuir) plus facile pour de petits groupes.
C’est quand ils quittent leur statut de petits groupes faciles à dissimuler et en mobilité permanente qu’ils exposent plus facilement.
S’il est difficile de prévoir les attentats suicides, en revanche, il faut constater que ces candidats aux suicides sont le produit de leur environnement social. Ils peuvent être frustrés par le chômage par exemple et être victimes de lavage de cerveau.
Dans ce combat, il ne faut évidemment pas négliger les problèmes sociaux tels que la pauvreté, le chômage des jeunes, la répartition inégale des richesses, la corruption, l’absence de l’Etat dans certaines parties du pays (Nord Mali, Nord-Est du Nigéria). Ces sujets de mécontentement sont exploités par des terroristes.
Les Américains reconnaissent d’ailleurs que l’une des failles qui a facilité les attentats de septembre 2001 provient de leur mauvais réseau de renseignements humains (HUMINT, Human Intelligence), c’est-à-dire leur méconnaissance de l’environnement social et culturel et des sujets de mécontentement et de frustration des populations. Les 3000 jeunes européens volontaires terroristes pour aller faire la guerre du Jihad en Syrie, en Iraq et en Afghanistan sont tous fichés pour être contrôlés dès leur retour en Europe.
Deux suspects de l’attentat contre l’avion B747 de la Panam qui a explosé au-dessus de Lockerbie le 21 décembre 1988 avec 270 morts viennent d’être arrêtés par la police. Ce qui veut dire que tous ceux qui ont collaboré avec les terroristes mèneront désormais une vie de traqués.
Les activités des ONG religieuses dans nos banlieues et nos villages doivent être contrôlées de jour et de nuit dans notre pays à 95% musulman. Les contenus des sermons des imams doivent être analysés. (*)
Le terrorisme ne connaissant pas de frontière, seule une mutualisation des services de renseignements et de sécurité à l’échelle mondiale peut combattre ce mal avec efficience. Même la nation la plus puissante au monde ne peut gagner seule cette guerre.
En Afrique, nos services de sécurité doivent se moderniser, maitriser les technologies de l’information et de la communication, surveiller les réseaux sociaux de l’internet ; et disposer d’unités d’élites discrètes bien entrainées, bien armées et bien renseignées (type GIGN ou NAVY SEALS qui ont tué Ben Laden au Pakistan en 2011).
La décision récente du Nigéria et du Niger de créer des comités de vigilance permettra de faire participer les populations à la recherche du renseignement.
Le Comité Intergouvernemental des services de sécurité Africains (CISSA) qui est censé coordonner le renseignement et le combat contre le terrorisme au niveau de l’Union africaine n’est malheureusement pas encore opérationnel. Il s’agit pourtant d’une urgence. Les résultats de toutes les opérations antiterroristes, qu’elles soient des réussites ou des échecs devraient être partagés par les services de sécurité. De même que celles qui ont permis d’éviter des actes terroristes.
En effet, l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo au début de cette année à Paris, les opérations Serval au Mali en 2003 et Geronimo à Abbottābād au Pakistan en 2011 pour tuer Ben Laden, les attentats de septembre 2001, entre autres, devraient faire école. Les circonstances, avant, pendant et après l’événement, devraient être étudiées avec minutie par les forces de sécurité pour en tirer des leçons.
Lutter contre la drogue et l'argent sale...
Il faut évidemment compléter ces mesures par le renforcement de la lutte contre les narco-trafiquants, le contrôle des transferts d’argent (pôle de GIABA, groupe Intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent), la surveillance de nos frontières trop poreuses. L’efficience relative que nous avons obtenue récemment en fermant nos frontières pour éviter la propagation de la maladie Ebola venant des pays voisins peut être réorientée et optimisée pour un contrôle plus serré de nos frontières.
La récente décision américaine de développer des drones (avions sans pilote) au Nord Cameroun permettra de renforcer radicalement les moyens de renseignements sur Boko Haram dans la zone du Lac Tchad commune au Niger, au Nigéria, au Cameroun et au Tchad. C’est cependant dommage que cette décision soit prise aussi tard et qu’elle n’ait pas été concrétisée plus tôt et au Nord du Nigéria.
Enfin, nos érudits en Islam devraient s’exprimer plus ouvertement sur la signification de l’Islam, cette religion de paix et du Jihad. L’interprétation radicale de la charia que les Jihadistes utilisent comme arme n’a pas été pratiquée par le meilleur des musulmans, c’est-à-dire le prophète Mohamed (PSL). En effet, la Charia a été érigée bien après sa mort.
Dans les années 1990, les Salafistes algériens ont choisi le saint mois de Ramadan, celui de la tolérance, du pardon et de la générosité pour les musulmans, pour tuer leurs frères et sœurs de la même religion.
Le Turc Gulen donne la signification originale du Jihad qui est la lutte pour défendre l’Islam (petit Jihad) et surtout la lutte contre soi-même pour le perfectionnement moral du musulman contre les tentations charnelles, l’arrogance, et pour la modestie et la générosité (le grand Jihad).
Le renseignement, encore le renseignement
La meilleure arme contre la surprise, c’est bien le renseignement, le renseignement et le renseignement, qui permet, entre autres, la prévention.
En effet, il ne peut y avoir de solution universelle à ces menaces particulières ni de modèle «One size fits all» (une taille pour tout le monde). A chaque menace, il faut adapter une réponse pertinente qui demande de la créativité. Un bon réseau de renseignements partagés et recoupés et surtout par un système combinant les données Humint et Elint, une surveillance permanente par les drones des zones affectées et des réseaux sociaux de l’internet sont des facteurs indéniablement nécessaires à la victoire.
Cette batterie de mesures ne peut prétendre être exclusive. Et ceci ne veut pas dire non plus que le terrorisme est déjà vaincu. Il reste encore dangereux et même mortel. Toutefois, si tous les pays comprennent enfin qu’il s’agit d’une guerre globale sans frontières et qu’elle doit être menée ensemble, à l’échelle mondiale, par les Etats et leurs peuples et pas seulement par les forces de sécurité, alors seulement les terroristes ne trouveront plus d’espace pour leurs activités criminelles. Il n’y a plus de place désormais à la «guerre des polices».
Mais attention à la routine. La sentinelle ne doit pas dormir, ni même bailler.