La saison de football du Sénégal a été lancée le week-end dernier avec la Coupe du Parlement remportée par l'As Douanes, vainqueur en finale (2-0) contre Génération Foot. A l'heure de donner le top départ du championnat professionnel de Ligue 1, EnQuête vous propose un sommaire des 14 équipes qui partent pour la succession de l'As Douanes au titre de champion.
AS DOUANES
"Rafler tout sur le plan national"
Auteur d'un doublé la saison passée (championnat, Coupe de la Ligue), l'As Douanes est l'équipe à battre cette année. Les Gabelous devront confirmer leur prouesse et faire mieux que tous les champions sortants. Dans l'histoire du football professionnel sénégalais, aucun club n'a réussi à conserver son titre. Selon leur coach, Karim Séga Diouf, une chose est envisageable : "la victoire". "Optimiste et ambitieux", le technicien a déclaré que le club "envisage de rafler tout sur le plan national". C'est-à-dire conserver le titre de champion du Sénégal, la Coupe de la Ligue et décrocher le Coupe du Sénégal. Pour y arriver, les dirigeants ont décidé, après diagnostic, de renforcer l'équipe. C'est ainsi qu'ils ont recruté deux attaquants : Mohamed Sène en provenance de l'Olympique de Ngor et Daouda Guèye de l'Union sportive de Ouakam (Uso). "Je pense que ce duo, avec leur gabarit et leur adresse devant les buts, s'ils arrivent à se compléter, va faire fureur cette saison", est persuadé l'ancien entraîneur des Olympiques sénégalais. Six fois champions et vainqueurs autant de fois de la Coupe du Sénégal, les Douaniers ont ajouté pour l'année 2015 un autre trophée à leur tiroir. Il s'agit de la Coupe de l'Assemblée nationale, en battant en finale le vainqueur de la Coupe du Sénégal, Génération Foot (2-0). En demi-finale, l'As Douanes a surclassé le Ndiambour par 4 buts à 2. Les choses commencent bien pour Karim Séga Diouf et ses hommes.
NDIAMBOUR
Réussir l'intégration et se maintenir dans l'élite
L'Association sportive artistique et culturelle (Asac) Ndiambour de Louga a rejoint l'élite du football sénégalais cette saison en coiffant au poteau l'US Gorée (42 pts), leader jusqu'à l'avant-dernière journée, pour décrocher le titre de champion de la Ligue 2 (43 pts). L'apprentissage en Ligue 1 risque d'être difficile pour l'équipe de Boucounta Cissé. Ce dernier a reconnu, à l'issue de la rencontre perdue (4-2) contre l'As Douanes en demi-finale de la Coupe du Parlement, le "manque de métier et d'impact physique de ses joueurs". "Cela est dû, explique-t-il, à un retard dans la préparation. Pendant que les autres avaient démarré, nous étions à la recherche de joueurs pour construire une équipe". Le club lougatois, 3 fois champion du Sénégal (1992, 1994 et 1998), ambitionnent de rester en Ligue 1. Selon Cissé, "il y a le talent, il faut maintenant les rendre plus mordants". "Nous avons 26 matches, c'est en chemin que nous arriverons à asseoir ce que nous voulons", assure-t-il.
CASA SPORT
Viser toujours le podium
Le Casa Sport avait terminé la saison écoulée à la 6e place avec 37 points). Le club de Ziguinchor avait mal démarré le championnat. Cette fois-ci, le champion du Sénégal 2012, qui a enregistré le départ massif de ses cadres, devra composer avec un groupe considérablement remanié. Celui-ci est constitué pour la plupart de joueurs juniors vainqueurs de la Coupe du Sénégal dans leur catégorie. Ils vont à la découverte de l'élite. D'ailleurs, leur prestation en Coupe du Parlement a révélé leur lacune. Néanmoins, les ambitions du club restent inchangées, selon le coach Demba Ramata Ndiaye. "Les objectifs du Casa Sport cette saison restent les mêmes, c'est-à-dire atteindre le podium. C'est soit en championnat soit en coupe", dévoile le coach. Pour "Ramos", le Casa est "armé techniquement et humainement", "à part le côté financier à l'image de tous les clubs sénégalais".
NIARY TALLY
"S'installer dans le top 4"
Le club de Niary Tally-Grand Dakar-Biscuiterie (NGB), 2e de l'exercice passé avec 43 points, a raté le coche. Leaders jusqu'à l'avant-dernière journée du championnat, les "Galactiques" ont été coiffés au poteau par les Gabelous. Cette saison, le vainqueur de la Coupe de la Ligue 2012 se veut prudent malgré la place de vice-champion. A en croire son président Djibril Wade, le club vise à s'installer dans la durée dans le top 4 du championnat et "tablera sur un bon parcours en Coupe du Sénégal". Niary Tally abordera la saison 2015/2016 sans trois joueurs majeurs : le défenseur Augustin Ndiaye, l'attaquant Mamadou Niang, partis au Maroc et Abdoulaye Ndao. Selon Djibril Wade, le budget de fonctionnement de l'équipe est de 80 millions F Cfa.
SUNEOR
"Faire mieux" que les deux dernières années
La Suneor a atteint le podium la saison dernière (3e, 42 pts), deux ans après son retour en Ligue 1. Un résultat jugé positif par son président Omar Samb. Le travail continue et il n'est pas question pour les Diourbelois de s'en contenter. Selon M. Samb, l'objectif cette année, "c'est de mieux faire". Pour satisfaire ses ambitions, le club s'est renforcé. On peut noter l'arrivée de 2 produits du Casa Sport : Karim Ben Badji et Youssouf Coly. Il y a également Kader Diop, en provenance du Jaraaf, et Chérif Simakha pour appuyer le secteur offensif. Afin de jouer les premiers rôles en Ligue 1 cette saison, le quadruple champion (1980, 1983, 1987, 1996) veut mettre à la disposition de son entraîneur, Dominique Coly, tous les moyens nécessaires.
GUEDIAWAYE FC
"Jouer le titre"
Depuis sa remontée dans l'élite du football sénégalais il y a un an, après une saison en Ligue 2 (2013-2014), le Guédiawaye FC n'a pas caché ses ambitions. L'équipe de la banlieue veut se hisser aux devants du football local. La saison dernière, les Crabes ont terminé à la 10e place (31 pts). Pour la présente, le club vise très haut. Selon son président, très ambitieux, il s'agira de "jouer le titre". "Cela fait quatre ans que nous sommes là et il est temps maintenant d'arrêter de parler de maintien car le maintien concerne toute équipe de L1", affirme Djamil Faye. Pour avoir une équipe "performante", le GFC s'est attaché les services du coach Youssou Dabo. Les "Jaune et bleu" ont été très actifs sur le marché des transferts. Ainsi, l'ancien attaquant de l'As Pikine Raoul Mendy et Rassoul Guèye, qui revient du Maroc, ont rejoint l'effectif de Dabo. Il y a également la venue de l'ancien attaquant du Sag de Siguiri (D1 guinéenne), Bandjou Oularé, et de l'ancien portier du port, Moussa Sarr.
JARAAF
"Remettre de l'ordre dans l'équipe"
Champion du Sénégal en 2010, le Jaraaf n'arrive toujours pas à reconquérir le titre. L'année dernière, le club de la Médina n'a même pas pu faire partie des 10 premiers du championnat (11e, 29 pts). Cette contre-performance est due en partie à un départ massif des joueurs importants comme le meilleur buteur et meilleur joueur local de la saison 2013-2014, Ibrahima Diop, entre autres. Avec le retour d'Alassane Dia sur le banc, les "Vert et blanc" comptent redorer leur blason. Selon le secrétaire général du club, Léonard Diagne, les ambitions sont les mêmes, à savoir viser le championnat et la Coupe du Sénégal. Car la finalité demeure "le retour en Afrique". Pour Dia, il faut y aller pas à pas. "Il faut corriger tout ce qui a été fait l'année dernière. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs", a déclaré l'ancien coach de l'As Pikine. C'est dans ce sens que le Jaraaf, 11 titres de champion et 15 Coupes du Sénégal, a procédé à la récupération de ses anciens joueurs tels que Fidèle Gomis et Ibrahima Diop qui reviennent du Maroc, Alioune Tendeng du Casa Sport dont la situation n'est pas encore finalisée. Il y a aussi d'autres recrues notamment Baye Serigne Mbaye (Us Ouakam), Bonaventure Mancabou (Casa Sport), Amadou Doudou Soumaré (AS Pikine).
DIAMBARS
"Oublier la saison dernière"
Après le sacre en 2013, Diambars peine à s'imposer en championnat. Subissant les départs fréquents de ses joueurs, l'Académie de Saly Portudal a perdu sa stabilité ces dernières années. Cette saison, l'équipe coachée par Boubacar Gadiaga a enregistré également des pertes énormes. Il s'agit d'Abdoulaye Diène, Maky Diop, Ousseynou Boye, Ousseynou Ndiaye, Serge Gomis, Abdou Mbacké, Moustapha Fofana. Mais le club peut toujours compter sur ses pépites pour "faire mieux que la saison dernière". Les Académiciens avaient occupé la 4e place du tableau avec 39 points. Selon l'ancien adjoint d'Alain Giresse en équipe nationale du Sénégal, "Diambars fera un bon championnat".
OLYMPIQUE DE NGOR
"Atteindre les 5 premières places"
La saison 2014-2015 a été très rude pour l'Olympique de Ngor. L'équipe a été sous la menace de la relégation jusqu'à l'ultime journée. La saison à venir sera une grande épreuve pour le club du président Rémy Juteau. Obligé de jouer hors de ses bases, les Ngorois devront réussir le pari de la mobilisation pour soutenir leur équipe. En plus, le coach Sidaty Sarr devra faire face aux départs de son métronome, Yannick Arthur Gomis (France), de son meilleur buteur Mohamed Sène, parti à l'As Douanes, et Moutarou Ba qui a rejoint le Port. Selon Sarr, le club vise "les 5 premières places du tableau" en championnat. Mais l'ancien coach des gardiens de l'équipe nationale du Sénégal sous l'ère Giresse peut compter sur le retour de son ancien attaquant, Mamadou Lamine Dramé.
US OUAKAM
"Jouer les premiers rôles"
Une nouvelle ère a commencé à l'Union sportive de Ouakam (Uso) qui a un nouveau président, Abdoul Aziz Guèye, et un nouvel entraîneur, Malick Daf. La saison dernière, l'Uso a terminé à la 8e (33 pts). Après le titre de champion du Sénégal en 2011, les Ouakamois ont végété depuis lors en championnat. Selon le remplaçant de Abatalib Fall sur le banc, "l'objectif, c'est de jouer les premiers rôles cette saison". Pour cela, dit-il, "il faudra réussir une bonne entame de saison". Daf a jugé nécessaire de renforcer son équipe. "Nous sommes en contact avec certains joueurs dont le gardien de but de Niary Tally, Pape Seydou Ndiaye, et Mame Moussa Ndiaye". Le secteur de l'attaque aussi aura besoin de renfort mais, explique-t-il, il n'y a pas encore de joueurs contactés à ce niveau. Ouakam a perdu son milieu de terrain Baye Serigne Mbaye, enrôlé par le Jaraaf.
STADE DE MBOUR
Le podium en ligne de mire
Le stade de Mbour poursuit l'apprentissage, selon son président Saliou Samb. La saison écoulée, le club de Mbour s'est classé 6e (37 pts). Pour la saison 2015-2016, le club ambitionne d'atteindre le podium. Avec les départs de son buteur Mouhamed Waliou Ndoye, parti en Algérie, et de son meneur de jeu, Mohamed Diameh, qui a rejoint l'équipe de Mbour Petite Côte, le Stade de Mbour compte mettre en place un "effectif équilibré et un banc de qualité". "Malgré ces départs, nous avons voulu garder l'ossature de l'équipe de la saison dernière et renforcer les compartiments au niveau desquels nous avions des faiblesses, notamment les latéraux", a fait savoir son président Samb.
MBOUR PETITE CÔTE
Viser plus haut
Mbour Petite Côte (MPC), jadis appelée Touré Kunda, veut faire mieux que la 7e place (35 pts) occupée la saison précédente. Selon leur coach, Abdou Karim Mané, l'objectif est "d'atteindre le podium" en championnat. "On ne peut espérer que d'aller plus haut", dit-il. En outre, le technicien estime que le club compte aller le plus haut possible en Coupe du Sénégal cette année. Pour atteindre ses objectifs, le staff a jugé bon de se renforcer. Les défenseurs de l'Uso, Alpha Ba et Moustapha Kassé, ont rejoint les rangs, de même que le défenseur central de Niary Tally, Moussa Guèye. Le milieu de terrain du Stade de Mbour, Mohamed Konteh, et le latéral de l'As Pikine, Serigne Modou Ndiaye ont été recrutés. Entre-temps, le vainqueur de la Coupe du Sénégal 2010 a été sevré de son buteur Mohamed Waliou, son meneur de jeu, Sidi Sarr, Ousseynou Ndiaye, entre autres.
LINGUÈRE
"Construire une équipe compétitive"
La Linguère de Saint-Louis a connu un début de saison poussif l'année dernière. Celle-ci n'avait pas enregistré la moindre victoire jusqu'à la 11e journée. Le club de l'ancienne capitale du Sénégal a fini à la 9e position avec 33 points. Désormais, la nouvelle équipe dirigée par Ahmadou Dia veut travailler dans la durée afin de "construire une équipe compétitive". Il s'agira de "rester dans l'élite et de jouer les premiers rôles". "Il faut éviter le syndrome de l'année dernière. La saison passée, les joueurs étaient partis et on était obligé de prendre des joueurs du navétane (championnat populaire)", relate le docteur Dia. Pour le remplaçant d'Ababacar Sy à la présidence du club, il faudra faire revenir les joueurs qui sont partis. "Quand je suis venu, explique-t-il, j'ai dit que j'allais chercher tous les joueurs Saint-louisiens. Ce sont des jeunes qui sont formés dans la ville et qui doivent revenir pour relever le défi avec nous."
US GORÉE
Se maintenir dans l'élite
L'Us Gorée s'apprête à retrouver la Ligue 1. Le club insulaire a passé deux ans en Ligue 2 suite à sa relégation en 2013. L'apprentissage sera difficile, selon son coach Aly Male. Pour ce dernier, l'objectif "est le maintien dans l'élite". Mais en attendant, l'équipe qui a remporté 3 championnats (1978, 1981, 1984) devra réussir une bonne entrée en matière. Les Goréens devront affronter pour leurs 2 premières journées deux sérieux clients. Il s'agit respectivement du Casa Sport, à Ziguinchor, et du champion en titre, l'As Douanes à Dakar. Selon l'ancien international sénégalais, "il n'y a ni crainte, ni appréhension de devoir démarrer par ces gros morceaux". Il faut juste marquer des points, pense-t-il. Le club du président Augustin Senghor a enregistré le retour de son ancien joueur Roger Gomis, capitaine des U20 et vainqueur du tournoi des Jeux africains 2015 à Brazzaville avec les U23.
Dakar, 7 nov (APS) – Les quotidiens reçus samedi à l’APS mettent en exergue l’emprisonnement d’un imam et ses complices pour ‘’actes de terrorisme par menace de complot, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs’’.
’’Inculpé pour acte de terrorisme, blanchiment de capitaux…, Imam Ndao en jihad à Rebeuss’’, affiche à sa Une Enquête.
Selon le journal, ‘’après deux retours de parquet, l’imam Alioune Badara Ndao et ses 5 acolytes arrêtés pour actes de terrorisme ont été présentés au doyen des juges d’instruction ce vendredi. A l’issue de leur face à face, un seul a obtenu la liberté. Le reste a été placé sous mandat de dépôt’’.
Le Populaire signale que les présumés terroristes, arrêtés pour ‘’apologie de terrorisme et accointance avec des jihadistes’’, sont poursuivis pour ‘’ actes de terrorisme par menace de complot, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux et
association de malfaiteurs’’.
Sur le même sujet, L’Observateur note que ‘’pour son premier coup, le nouveau doyen des juges a tapé fort. Samba Fall qui a reçu pour une première audience les imams accusés d’actes de terrorisme, a définitivement scellé leur sort (…)’’.
Le journal L’As souligne que l’imam Ndao et cie ‘’avec un dossier aussi corset, auront du mal à échapper au glaive de la loi’’.
’’Compte tenu surtout des conditions dans lesquelles ils ont été arrêtés. En effet (….) dans la chambre de l’imam Ndao de Kaolack, les gendarmes ont retrouvé deux téléphones satellites et un fax. Pis, les renseignements généraux ont établi des +connexions réelles+ entre lui et le groupe AQMI (Al-Qaeda au Maghreb islamique)’’,
rapporte L’As.
’’Doit-ont avoir peur après avoir lu les délits présumés retenus contre imam Ndao et ses complices ?’’, s’interroge Le Quotidien qui écrit : ‘’Aux USA, ils seront conduits à Guantanamo qui se vide présentement de ses derniers détenus. Mais, on devrait avoir peur quand on voit des imams qui façonnent les consciences des jeunes se retrouver au cœur de telles accusations’’.
’’Le Sénégal n’est évidemment pas à l’abri de ces pratiques qui ont détruit le Mali, sabotent la paix sociale du géant nigérian et font peur à l’occident. Mais ne paniquons pas…..’’, ajoute le journal.
C'est ce matin que le Directeur général de l'Agence d'assistance à la sécurité de proximité (Asp) va procéder à la cérémonie de dédicace de son ouvrage "Sécurité de proximité : Mode d'emploi, l'expérience sénégalaise de la gouvernance sécuritaire de proximité". Enquête en publie quelques bonnes feuilles
Le rattachement ministériel et "militarité" de la Gendarmerie
Cette longue tradition dualiste, Police nationale dépendant du Ministère de l'Intérieur et la Gendarmerie nationale, du Ministère des Forces armées, sera rompue par la Loi d'orientation sur la sécurité intérieure qui consacre le rattachement organique de la Gendarmerie pour tendre vers une unité fonctionnelle, c'est-à-dire l'unité de commandement. Cette volonté de reconstitution de l'architecture sécuritaire de l'État doit faire appel à une large concertation sans remettre en cause le statut militaire de la Gendarmerie qui est non seulement culturel, mais aussi affectif. Cette expérience déjà vécue par la France ne s'est pas faite de manière facile. En France, même si lors de la campagne présidentielle de 2002, les deux principaux candidats, Jacques CHIRAC et Lionel JOSPIN avaient pris position en faveur de cette réforme, la modification du rattachement ministériel de la Gendarmerie à l'annonce de la composition du gouvernement RAFFARIN a, malgré tout, fait l'effet d'un électrochoc.
Il est vrai que la question qui est posée dépasse le domaine purement politique et institutionnel. Il ne s'agit pas seulement de savoir qui commande la Gendarmerie, le ministre de la Défense ou son collègue de l'Intérieur. Ils sont nombreux, en effet, notamment dans les rangs de la Gendarmerie à redouter que cette réforme soit le préalable, le point de départ d'une démilitarisation déguisée ou non de la Gendarmerie, ce qui signifierait à terme, sa disparition par fusion dans un corps unique de Police à statut civil. Avec comme spectre la disparition de la Gendarmerie belge entamée au début des années 1990, ce scénario catastrophique comporterait alors les trois étapes suivantes : rattachement au Ministère de l'Intérieur, démilitarisation, intégration dans la Police nationale.
Les acteurs de la sécurité se diversifient de plus en plus au rythme du perfectionnement et de la complexité de la criminalité. Cependant, au Sénégal, la gestion de la sécurité ne suit pas ce rythme d'évolution. L'État n'a jamais été encore disposé à mettre en place une politique globale allant dans le sens de mutualiser les moyens humains et matériels, sous le même commandement. Or, la sécurité ayant un coût, elle mérite d'être rationalisée et repensée dans le cadre d'une loi qui harmonise les moyens matériels et humains. Il s'agit de penser à l'avenir, à faire en sorte que les forces de défense et de sécurité puissent s'adapter aux évolutions de la délinquance et de l'insécurité occasionnés, en partie, par le développement des nouvelles technologies. La police de proximité est une technique policière ou gendarmique, alors que la sécurité de proximité est l'affaire de tous. Pour la sécurité, le développement de nouvelles technologies doit être mis à profit dans tous les domaines intéressant l'activité des services, aussi bien des missions de sécurité générale que dans la lutte antiterroriste ou d'investigation judiciaire (traitement de l'information et des données statistiques, moyens de communication, observation et enregistrement, vidéo protection, biométrie, matériel roulant, armement, matériels de protection, etc.).La Loi d'orientation sur la sécurité intérieure en gestation est-elle guidée par l'optimisation de la coopération et la complémentarité opérationnelle ou simplement pour un changement de paradigme sécuritaire voulant regrouper tous les acteurs régaliens sous la seule tutelle du Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique ? Les avis sont partagés et parfois même, ils sont contradictoires. Mais, en tout état de cause, des pistes de solution peuvent être trouvées pour éviter toute difficulté dans la mise en œuvre opérationnelle de la réforme en vue.
L'organisation opérationnelle ou rapprochement
Les préoccupations sécuritaires de notre pays sous le magistère du Président Macky SALL, ajoute au dispositif existant, une Gouvernance sécuritaire de proximité. La pluralité des acteurs et la Volonté d'assurer la sécurité par tous, pour tous et partout, exigent irréversiblement une nouvelle organisation. La stratégie adoptée porte sur une reconfiguration à travers une loi d'orientation de l'architecture sécuritaire du pays afin d'assurer une organisation de la coopération entre les acteurs et de mettre en place un organe de décision unifié .C'est ainsi qu'à côté des structures traditionnellement chargées de la sécurité publique, la Police nationale et la Gendarmerie nationale, d'autres telles que les Armées, la Douane, les Eaux et Forêts et les agents relevant de structures chargées de certaines missions de police judiciaires conformément au Code de procédure pénale, sont tout également concernés par la sécurité intérieure.
Dans cette nouvelle stratégie de sécurité intérieure, les pouvoirs du préfet de département devraient être renforcés dans le cadre de l'Acte 3 de la décentralisation qui consacre la départementalisation des politiques publiques. Il devient l'organe central d'animation et de coordination en matière de prévention de la délinquance. Il aura la possibilité de fixer les missions dans le domaine de la sécurité à l'ensemble des services déconcentrés et des forces dépendant de l'État. Dans le même sens, les gouverneurs devront coordonner l'action des Préfets des départements pour prévenir les événements troublant l'ordre public.
Le Conseil national de sécurité intérieur (CNSI) présidé par le président de la République détermine les orientations générales menées dans le domaine de la Sécurité intérieure et en fixe les priorités. Les objectifs nationaux définis et approuvés par le Gouvernement sont mis en œuvre par le ministre de l'Intérieur. C'est en tenant compte de ces nouvelles réalités et par souci de cohérence institutionnelle et d'efficacité stratégique et opérationnelle qu'il est envisagé de rattacher organiquement toutes les forces de sécurité au Ministère de l'Intérieur. La Gendarmerie nationale qui dépendait jusque-là du Ministère des Forces armées sera rattachée au Ministère de l'Intérieur dans le respect du statut militaire de son personnel et du Code de procédure pénale.
La volonté d'instituer un commandement unitaire des acteurs de la sécurité est à saluer. Toutefois, elle ne sera pas chose facile compte tenu de l'histoire très ancienne de la Gendarmerie nationale et de l'importance de son effectif ainsi que de son maillage national.
Pour faciliter la mise en œuvre de cette réforme, il est nécessaire de répertorier l'ensemble des textes relatifs au statut militaire du personnel de la Gendarmerie. En France, le premier symbole de la mise en synergie des acteurs de la sécurité est intervenu progressivement dès 2002 lorsque la Gendarmerie avait été placée pour emploi, auprès du Ministère de l'Intérieur. On se rappelle encore la première fois qu'on a positionné un policier et un gendarme devant la grande grille de la Place Beauvau.
La France est allée du rapprochement au rattachement. En effet, la cohabitation géographique a été opportunément une première exigence, imposant à certains services de Police jusque-là locataires de Place Beauvau de s'en éloigner pour laisser l'espace libéré au cabinet du Directeur général de la Gendarmerie nationale. Les Directeurs généraux de la Police et de la Gendarmerie se trouvent en toute proximité du ministre, de son Directeur de cabinet et de son Secrétaire général. La proximité géographique et fonctionnelle aura donné, à chaque partie, l'occasion de découvrir l'autre, d'apprendre à le connaître, à s'imprégner de sa culture tout en refusant toute acculturation de l'un aux dépends de l'autre. En somme, ce rapprochement a permis de s'apprécier mutuellement.
C'est la loi n° 2009-971 du 3 août 2009 relative au rattachement qui définit les forces de Police. En réalité, le rattachement s'est inspiré de la Loi d'orientation et de programmation de la sécurité n° 95-73 du21 janvier 1995 qui a confié au préfet le droit de fixer les missions et de veiller à la coordination de l'action des deux forces de sécurité, en matière de police administrative et d'ordre public. Le Livre Blanc a tiré les leçons des mesures d'ordre interne arrêtées dès 2002 qui ont placé l'emploi de la Gendarmerie sous l'autorité du ministre de l'Intérieur pour ces missions de sécurité intérieure (rapprochement).
C'est elle, en effet, qui a largement inspiré la subtile alchimie de la loi du 3 août 2009 relative au rattachement. Au Sénégal, le projet de Loi d'orientation sur la sécurité intérieure prévoit le rattachement de la Gendarmerie au Ministère de l'Intérieur afin de rapprocher les forces de sécurité et d'opérer une mutualisation des moyens humains et matériels. Elle vise, entre autres, à renforcer les pouvoirs du préfet qui dispose désormais, sous son commandement, dans son département, des forces de sécurité, à la condition de respecter le statut militaire de la Gendarmerie. Ce rattachement est envisagé du point de vue organique et opérationnel pour assurer naturellement la cohérence et l'efficacité du dispositif de sécurité intérieure. Cependant, il ne faudra pas négliger l'exploitation d'une autre possibilité qui, à notre sens, aboutira au même résultat.
Il est possible de rapprocher les forces de défense et de sécurité par la création d'un Ministère de la Sécurité intérieure et des Libertés publiques. Cette option présente l'intérêt de mieux spécialiser les forces de sécurité sur des activités proprement policières. Avec l'évolution de la criminalité qui devient de plus en plus professionnelle, les forces de défense et de sécurité ont besoin, plus que par le passé, de formations plus poussées et plus spécialisées pour faire face aux nouvelles menaces. De plus, la création d'un tel Ministère permettra à chacune de ces forces de garder son identité culturelle et affective par rapport à son statut de base. Il existera alors une Police nationale à statut civil, et une Gendarmerie nationale à statut militaire en cohabitation au sein d'un Ministère de la Sécurité intérieure et des Libertés publiques.
Là, on parlera de rapprochement au lieu de rattachement. Avec ce choix, la réquisition devrait être assouplie afin de permettre aux préfets de disposer des différentes forces de sécurité sans passer par des procédures très lourdes et parfois contraignantes. Il ressort des dispositions de l'article 1er du décret no 74571 du 13 juin 1974portant règlement sur l'emploi et le service de la Gendarmerie que "cette arme constitue la seconde branche de la force publique, du fait de sa mission qui consiste, entre autres, à veiller à la sûreté publique, assurer le maintien de l'ordre public et l'exécution des lois et règlements…". L'article 2 dudit décret dispose que "la Gendarmerie, compte tenu de son organisation militaire et de la nature mixte de son service est mise en mouvement sur demande de concours ou sur réquisition par toutes les autorités habilitées à l'employer". (…)
NOUS DEVONS SOUTENIR LAMINE DIACK, UN MODELE POUR LA JEUNESSE AFRICAINE
Mis en cause dans une affaire de corruption et de dopage, l’ancien président de l’Iaaf, Lamine Diack, ne sera pas seul dans son combat pour prouver son innocence. Comme d’autres Sénégalais épris de justice, l’ancien ministre des Sports, El Hadji Daouda Faye «Vava», prend aussi sa défense. C’était, hier, lors de sa rencontre périodique avec la presse
«Moi je ne peux pas croire que le président Lamine Diack ait pu en conscience et sciemment participé à ce genre de choses. Parce que d’abord, c’est un athlète qui a pratiqué pendant de longues années et qui n’a jamais côtoyé le dopage en tant qu’athlète. En tant que dirigeant de club, de fédération, de Confédération africaine d’athlétisme, je ne le vois pas au crépuscule d’une carrière bien riche se mouiller dans des histoires aussi rocambolesques. Ce n’est pas son caractère. Son cursus ne permet pas d’y penser», plaide-t-il.
«La France, derrière Platini»
Certes, il avoue que c’est une «histoire délicate pour nous Sénégalais», mais le président du mouvement «Agir pour ne pas subir» conseille d’être «très prudent». D’ailleurs, il pense que «nous, en tant que Sénégalais, nous devons essayer de défendre la vérité jusqu’au bout. Ce n’est pas essayer d’être partisan aveuglément. Il faut que les choses puissent passer de manière claire et qu’on n’accepte pas que des gens se réveillent comme ça et tirent à boulets rouges sur un compatriote sans que des pauvres soient données».
Dans son plaidoyer, l’ancien député rappelle que «tout le monde est censé être innocent jusqu’à ce qu’il soit coupable». «Je crois que sur cette affaire, nous nous devons tout faire pour avoir les bonnes informations avant de les divulguer. Mais dans tous les cas, au stade actuel, nous devons soutenir notre compatriote comme la France l’a fait pour Platini. Platini a bien touché des millions de francs suisses. Ça, il ne le nie pas. Et l’Uefa, sauf l’Angleterre qui a émis des réserves, a dit qu’on le soutient», fait-il remarquer.
Selon l’ancien ministre, «la France dit que nous sommes derrière Platini, nous aussi, nous sommes derrière Lamine Diack jusqu’à ce qu’on nous prouve le contraire de ce que nous savons de lui».
Et d’argumenter : «Lamine Diack est un modèle pour la jeunesse sénégalaise et africaine. C’est un modèle et à tout point de vue, nous ne devons pas accepter que des gens l’accusent comme ça sans des preuves formelles. Nous ne devons même pas relayer des informations de ces pays qui protègent purement leurs ressortissants et jettent des cailloux à tout ce qui est africain».
«Une sorte de racisme cachée»
A la question de savoir si Lamine Diack, comme c’était le cas pour Pape Diouf, lorsqu’il dirigeait Marseille, n’est pas victime de son africanité, «Vava» ne dit pas le contraire : «Forcément, en Europe, les Africains sont visibles. C’est un point noir dans une mare de Blancs. Il faut y ajouter l’histoire de Rama Yade qui a du mal à s’intégrer politiquement et a même quitté son parti. Parce qu’ils sont dans un milieu où ils constituent une espèce rare. Et on les regarde, on les observe bien et on les surveille bien. C’est comme les Blancs en Afrique».
«Les Africains qui percent au plan mondial sont surveillés à la loupe et même quelque fois vilipendés. Il y a une sorte de racisme cachée, hypocrite que les gens ne manifestent que quand il y a une petite erreur ou une mauvaise nouvelle. Et ils en profitent pour salir», dénonce M. Faye.
Enfin, il se démarque de la démarche du ministre des Sports dans cette affaire. «Moi je ne l’aurais pas fait. Il faut que le mouvement associatif s’en occupe. Le ministre tient l’Etat. Or, l’Etat doit avoir des coudées diplomatiques. Même s’il y a une manière de le dire, il y a des voies autorisées pour le faire. Ça, la fédération, les Fédérations africaines, les mouvements associatifs pouvaient le dire. Mais l’Etat n’a pas à se mêler, au plan même national, a fortiori au plan international», estime-t-il
Tout en se référant de la France : «Vous n’avez pas entendu les autorités françaises parler de l’affaire Platini. Par contre, la fédération a parlé. Bien que sachant que Platini c’est encore pire».
Il mérite bien qu'on le fête. Il a porté et défendu le drapeau sénégalais un peu partout à travers le monde. Aujourd'hui, Kalidou Kassé est à ses 35 ans de vie artistique. Un bilan s'impose et un regard sur le passé aussi. C'est pourquoi, avec une société privée, il est prévu de rendre hommage au "Pinceau du Sahel" au cours de ce mois novembre. Une grande exposition des œuvres de l'artiste est au programme. En attendant le vernissage, Kalidou Kassé a accepté de revenir dans cette interview avec EnQuête sur son parcours, ses relations avec les défunts Iba Ndiaye Diadji et Pape Ibra Tall. Et ne se prive pas d'étaler ses regrets.
Qu'est-ce que cela vous fait de fêter vos 35 ans de vie artistique ?
Je voudrais préciser d'emblée que ce n'est pas moi qui ai pris l'initiative. Elle est du groupe "sense evens" qui est une société privée dont les membres se sont réunis pour décider de me rendre hommage. Cela est consécutif à ma nomination parmi les 100 personnalités du Sénégal. Moi, je n'étais pas dans ce sillage-là. J'étais vraiment dans mes projets pour 2016 etc.. Quand ils me l'ont proposé, je me suis dit : pourquoi pas ? Un artiste c'est d'abord le travail et montrer ce qu'il fait. Un peintre, c'est visuel, il lui faut montrer ce qu'il fait. Les gens découvriront ce que j'ai pu faire pendant 35 ans, les différentes étapes de mon évolution et faire l'évaluation. Franchement, je suis très satisfait de voir que cette concentration que je consacre à tout cela depuis 8 mois en faisant différentes œuvres m'a permis de revisiter le parcours depuis 35 ans et de synthétiser le tout à travers une seule œuvre.
Dans mon travail j'ai tout essayé en me disant que chaque jour est un jour de recherches pour trouver quelque chose de nouveau. Il y a deux ans, j'étais au Maroc où j'ai eu la chance de faire une résidence d'artiste avec d'autres collègues venant des cinq continents. Cela m'a permis de me concentrer davantage sur le dessin. Quand je suis rentré, je me suis rendu compte que j'avais fait plus de 300 dessins. Cela a réveillé des choses qui étaient dans mon subconscient pour revisiter l'histoire de ces 35 ans.
Votre travail artistique en 35 ans vous le définissez comment ?
Cela, c'est intéressant de le dire. Le travail de Kalidou Kassé de 35 ans, c'est d'abord la transversalité. Depuis 35 ans, j'ai eu la chance de côtoyer des médecins, des avocats, des comptables, des directeurs de société, des talibés, des cultivateurs, des mécaniciens, en somme toutes les couches de la société. Cela m'a permis de comprendre un peu le fonctionnement de notre société. On peut être formé dans des écoles et en sortir sans comprendre ce que fait l'autre. Côtoyer différentes catégories de personnes m'a permis à chaque fois de comprendre la représentativité de chacune d'elle au sein de la société. C'est ce qui m'a permis de travailler avec toutes les couches de la société jusqu'aux petits talibés qui ont eu à bénéficier de formations.
Mon métier m'a permis au cours de ces 35 ans de pouvoir partager une table tout de suite avec le chef de l'Etat et après, être avec un directeur de société ou un pêcheur et être à son niveau. Cela m'a permis de travailler aussi sur plusieurs sujets différents. Dans l'exposition qu'on va faire, tous les thèmes dont j'ai eu à parler un jour apparaîtront jusqu'à celui sur la fracture numérique.
D'où vous vient le surnom de pinceau du Sahel ?
Il me vient de feu Iba Ndiaye Diadji que tout le monde connaît. Il était un grand maître dans son domaine, dans sa discipline. Il était l'un des meilleurs critiques d'art d'Afrique de l'ouest. Malheureusement, il est parti très tôt. On a fait connaissance lors d'une de mes expositions. Il m'a dit ce jour-là qu'il aimerait bien visiter mon atelier. Il est venu ici. Il l'a regardé et il est parti. Il est par la suite venu à l'une de mes expositions. Il a fait le tour, a regardé et est parti sans rien me dire. Après cela, de temps à autre, il m'appelait pour passer dans mes ateliers voir ce que je faisais. Pendant deux ou trois ans, il faisait la navette entre mes expositions et mes ateliers sans jamais me faire d'observations particulières. Alors, lors d'une de mes expositions, il a fait un texte et c'est dans ce dernier qu'il m'a surnommé "le pinceau du Sahel".
Il s'était intéressé à mon parcours et a vu que j'étais né à Thiès et avais grandi à Dakar. Il a vu dans mes œuvres la présence fréquente des tons ocre, des baobabs, des personnages filiformes. Il s'est rendu compte que Kalidou est un acteur qu'il faut surnommer "le pinceau du Sahel". J'étais surpris d'entendre ce pseudonyme. Je trouvais cela magnifique même si certains trouvaient qu'il n'était pas adapté parce qu'il ne sonnait pas universel. Je leur ai dit : soyons ce que nous sommes d'abord pour aller ensuite vers les autres. Iba Ndiaye Diadji était un critique qui avait une très bonne vision parce qu'il travaillait avec beaucoup d'universités européennes et autres. Il savait ce qu'il disait et moi, j'ai adopté ce surnom (le pinceau du Sahel). Après, Hamidou Dia m'a surnommé "le tisserand de la toile".
Qu'est-ce qui explique la forte présence des tons ocre dans votre travail ?
Naturellement, c'est mon environnement immédiat qui m'a inspiré. Moi, j'ai grandi à Thiès. J'ai eu la chance d'aller dans les champs et de voir ce qui se passait là-bas. Je traversais des zones assez arides avant d'y arriver. Je suis toucouleur et tisserand dans ma lignée familiale, et c'est ce que j'ai vécu dans mon enfance qui m'a inspiré ces couleurs terre. J'ai grandi dans cette forêt de Thiès, de Koundane où j'allais régulièrement chercher des choses. Ces instants m'ont marqué. C'est ce qui revient dans mon travail. Il m'est arrivé de changer de tonalité. En 1999, j'ai eu à travailler sur des tons bleus. C'est à ce moment que j'ai fait le "tableau bleu" qui a été exposé à Hanovre. Il a eu un grand succès et a défendu les couleurs du Sénégal dans cette exposition. Au moins sept personnes voulaient ce tableau et chacune d'elles était prête à payer jusqu'à 15 millions de F Cfa. Je suis revenu après aux couleurs terre parce qu'elles représentent mon terrain de prédilection.
Pourquoi avez-vous du mal à vous détacher des personnages filiformes ?
Dans cette exposition que je vais présenter, vous verrez une autre facette de ces personnages filiformes. Je peux dire qu'ils ont grandi, ont mûri, ont pris de l'âge, etc. Dans les années 1990, quand j'allais régulièrement aux USA avec mon ami Paul Anne pour explorer d'autres horizons, on a eu la chance d'exposer avec beaucoup d'artistes. Mais dans ces expositions, moi je trouvais que je me diluais dans des choses que je n'arrivais pas à maîtriser. C'est de là que j'ai pris conscience de ce que je devais faire. C'était comme un déclic. J'ai senti que je devais réorienter mon travail en faisant une introspection et me demandais qui je suis. Alors, je me suis dit que je suis un tisserand qui doit tisser des pagnes. Avant de partir aux USA, j'avais commencé mais c'était compliqué. Je me suis dit que j'allais voir comment tisser dans mes toiles. C'est de là qu'est venu le personnage filiforme.
Je tentais des expériences sur la toile et un jour, j'ai pris un pinceau plat que j'ai trempé dans plusieurs couleurs. J'ai vraiment eu le pagne tissé sur la toile. Je me suis dit que c'est magnifique car il y avait tellement de tonalités qui en ressortaient. Après, en regardant le pagne tissé sur la toile, je me disais que j'allais mettre une tête et après des pieds. Le personnage était debout. Je me rappelle que c'est mon ami et frère Me Guedel Ndiaye, avocat et grand collectionneur d'art et Me Mame Adama Guèye lui aussi grand collectionneur qui ont été les premiers à découvrir ce travail et à acheter mes premières œuvres.
Mame Adama Guèye venait régulièrement dans notre galerie du Point E quand je travaillais avec Paul Anne pour prendre des photos de nos œuvres. Il nous aidait dans notre travail d'artistes. Me Guédel nous a fait découvrir, Paul Anne et moi, quand nous étions dans nos ateliers à Pikine et lui aussi nous achetait des tableaux. D'ailleurs, l'une de mes premières œuvres avec des personnages filiformes intitulée "les anciens combattants", c'est lui qui l'a achetée. C'est dans son bureau et il m'a dit que même si on lui payait 10 millions, il ne le vendrait pas car c'est une œuvre de valeur actuellement. Dans mes premiers tableaux, le personnage était toujours debout.
Après j'ai fait de lui un cultivateur travaillant dans les champs. Le personnage est devenu aussi danseur, etc. Ce personnage est inscrit dans mon travail, dans mes œuvres. C'est une période que je devais traverser pour expliquer des faits de nos sociétés. Etant enfant, j'ai entendu et vécu beaucoup de choses, il me fallait toutes les restituer dans mes toiles. A cette période, j'ai fait beaucoup de tableaux avec ce personnage et ils ont fait le tour du monde. Ils ont eu beaucoup de succès.
Le duo Paul Anne et Kalidou Kassé a eu beaucoup de succès, comment vous vous êtes rencontrés ?
Paul Anne est un ami de très longue date. Quand je venais juste de terminer ma formation aux manufactures des arts décoratifs de Thiès dans les années 1980, j'ai rencontré Paul Anne. Il venait régulièrement à Thiès avec quelqu'un qui s'appelait Amadou Racine Ndiaye. Nous étions tous les 3 artistes et avons après commencé à travailler ensemble. Ils venaient à Thiès les week-ends et on échangeait sur mon travail. C'est quelques années après que je suis venu m'installer à Dakar. On a créé à cette époque notre premier atelier aux HLM 1 où nous faisions nos expériences. Quand on faisait des tableaux, on faisait le tour de Dakar pour rencontrer des personnalités à qui les vendre. C'est à cette époque qu'on a rencontré feu Me Badou Sène avocat. Il y avait en ce moment là une émission qui passait sur la RTS et qui s'intitulait "Esquisses et créations" animée par Ibrahima Ndiaye, puis Sada Kâne.
C'est à cette époque qu'on a eu beaucoup de contacts. Pourtant, l'art n'était pas très connu. Il y avait plus de Blancs qui géraient les galeries que de Noirs, notamment Mme Lecomte avec qui on était très lié et qui exposait nos œuvres très souvent. Il y avait aussi la galerie Bruno dont le gérant était un coiffeur basé à la Place de l'indépendance en bas de l'immeuble SDIH. Bruno coiffait les ambassadeurs. Dans son salon, il avait aménagé une petite galerie où il exposait des tableaux d'art. Les ambassadeurs qui passaient en achetaient. A l'époque, pour exposer à la galerie Bruno, il fallait donner les œuvres à Bruno qui les soumettaient à Lucien Lemoine et si lui jugeait que tu pouvais exposer, il te mettait en rapport avec feu Amadou Guèye Ngom qui voit à son tour le travail avant de donner son accord.
Après, on est allés nous installer à Mbour. Racine Ndiaye était rentré au Zaïre. Paul Anne et moi avions une galerie en face de la mairie de Mbour. Je m'occupais en même temps de la décoration du club Aldiana. A un moment donné, je ne me sentais pas artiste dans ces espaces. Je me disais que si je continuais comme ça, je resterais un artiste qui ne ferait que de la décoration. On a fermé la galerie de Mbour pour rentrer à Dakar. Au club Aldiana, j'ai eu la chance de rencontrer un grand artiste qui s'appelle Werner. Ce qui ma frappé quand je l'ai rencontré vêtu tout de blanc, c'est son élégance.
Je me suis dit : donc un artiste peut s'habiller si bien et avoir les moyens d'aller en vacances. A l'époque, je ne voyais pas de peintres comme ça. Quand il a vu mon travail, il a souhaité m'amener en Allemagne. Il a pris des photos de mes tableaux qu'il a montrées à des journalistes qui l'avaient beaucoup appréciés. Il est revenu pour m'amener en Allemagne et j'ai dit non. Je voulais être connu dans mon pays d'abord. Je suis resté et j'ai continué mon travail d'artiste.
Avez-vous revu Werner ?
Je l'ai revu presque 15 ans ou plus après. Quand je rencontrais Werner il avait 70 ans. Quand je l'ai revu, il en avait presque 90. Quand je suis arrivé en Allemagne, je devais faire une exposition à Deidesheim. J'ai cherché son numéro dans l'annuaire et je l'ai trouvé. J'ai appelé chez lui et c'est sa femme qui a répondu. Elle m'a expliqué qu'il était très âgé et ne pouvait pas répondre au téléphone. Je lui ai rappelé ma rencontre avec Werner au Sénégal alors qu'ils étaient en vacances. Et la dame s'est rappelée de moi. Je devais faire une série d'expositions en Allemagne qui devait m'amener à Darmstadt et dans d'autres villes allemandes. J'ai aussi eu à exposer à l'Assemblée nationale de Berlin avec mon ami et frère Mansour Cissé Kanakassi.
Est-ce votre passage aux manufactures de Thiès qui explique votre admiration pour Pape Ibra Tall ?
Non ! Pape Ibra Tall, franchement, n'était pas aux manufactures quand j'y étais. C'était Bocar Ly, inspecteur d'Etat, qui était là-bas il était directeur des manufactures. C'est quand je suis parti que Pape Ibra Tall est venu. Pape Ibra Tall, c'est quand il était directeur du centre culturel Blaise Senghor qu'on a eu la chance de nous connaître. Je l'ai rencontré au centre culturel et on avait monté une association qui s'appelait "art plasen" association professionnel des artistes plasticiens du Sénégal. Le bureau était basé à Blaise Senghor et Pape Ibra Tall était le président d'honneur de cette association. Alioune Badiane en était membre aussi.
En ce moment-là, nous étions au Point E où nous avions ouvert la première galerie privée du Sénégal. Ce qui m'a permis de fréquenter Pape Ibra Tall et de le connaître davantage. Je le trouvais dans son atelier de Blaise Senghor. Il avait sa chaîne de musique et écoutait régulièrement le jazz. Il partageait son expérience et surtout on échangeait sur beaucoup de choses. C'est plus tard que, j'ai su qu'on avait des liens de parenté mais les liens de travail étaient plus forts. Etant enfant, j'ai connu et admiré Pape Ibra Tall. Je l'ai connu en 1977. Il décorait la place de France de Thiès. Moi, je venais juste de m'intéresser aux arts plastiques et quand je passais devant la place de France, il y avait un grand monument qu'il décorait avec des plaques de verre. C'était la première fois que je voyais une fresque mais il était entouré d'une palissade.
Moi, je m'étais toujours arrangé à trouver un petit coin pour regarder tout ce qu'il faisait, à l'intérieur tellement j'étais impressionné. Pape Ibra Tall était un grand maître. J'ai eu la chance de voir que Pape Ibra Tall était présenté aux touristes comme le plus prestigieux des artistes peintres du Sénégal et je me disais : c'est un ambassadeur celui-là. Et les touristes, tout de suite, avaient envie de découvrir les manufactures de Thiès pour voir le travail de Pape Ibra Tall.
Alors aujourd'hui qu'il est décédé, est-ce que vous avez des regrets pour lui ?
Le regret que j'ai, c'est de voir la situation des artistes sur le plan de leur travail après leur carrière artistique, après leur disparition. Heureusement que nous allons vers une conférence interministérielle sur le droit de suite avec le ministère de la Culture. Les artistes devraient avoir beaucoup de suivi dans leur travail. Parce qu'aujourd'hui, la biennale de Venise a exposé Pape Ibra Tall, ses œuvres ont été photographiées et continueront à l'être mais qu'est-ce que Pape Ibra Tall va y gagner ? C'est dommage parce qu'on devrait lui payer des droits mais peut-être que ces mécanismes ne sont pas encore bien précis pour arranger cette situation-là.
Le regret que j'ai, c'est aussi parce que Pape Ibra Tall n'a pas été assez étudié au Sénégal. Il est le fondateur de l'école des beaux arts qui a fait les beaux jours de l'ère des arts plastiques au Sénégal. Et Il a été enseignant, peintre, sculpteur, dessinateur de mode bref il était multi-fonctionnel. Mais malheureusement, on n'a pas eu assez de son expérience pour le transmettre aux jeunes générations parce que les générations, en un moment donné, c'est des tâches trop vides. Elles se sentent grands maîtres et ça n'arrange pas les choses. Mais j'ai eu la chance de le côtoyer, de comprendre son discours, son travail en un moment donné. Quand on discutait, il me disait qu'il n'avait aucun intérêt à dessiner simplement des natures mortes parce que ça ne lui rapportait rien du tout. Et j'ai été tellement content parce que j'ai dit qu'au moins lui, il était enraciné et avait l'esprit d'ouverture.
Contrairement à Iba Ndiaye qui prônait plus pour la rupture, Ibra Tall travaillait en s'inspirant de son patrimoine comme sur "Dioudou Bu Rafett" la tapisserie qui est au ministère des Finances. C'était un retour à nos sources à nos valeurs. Il a opté et a assumé, c'est ce qui lui a valu son succès et il travaillait aussi sur la modernité parce qu'il avait fait beaucoup de tableaux sur le Jazz, sur d'autres thèmes. Aujourd'hui, je pense que ce serait bien tout le temps de se rappeler de lui et pourquoi pas de lui donner le nom des manufactures de Thiès parce qu'il les a ouvertes et les a fait fonctionner ; aujourd'hui, les manufactures font la fierté du Sénégal.
Vous tenez aussi à rendre hommage à Abdou Fatah Diagne. Pourquoi ?
C'est un homme généreux et un homme d'action. A nos débuts, nous avions rencontré beaucoup de personnes qui nous ont fait des promesses. Certaines ont tenu parole, d'autres pas. Mais c'est Abdou Fatah Diagne qui, dans les années 1990, nous a appelés dans son bureau pour nous commander des tableaux. Il était directeur de Holding Kébé. Il nous a donné deux thèmes sur lesquels nous avons travaillé. Il s'agit de : "Ndiouga Kébé : ses réalisations et sa foi dans le mouridisme" et "la société Holding kébé et ses facettes". C'était extraordinaire. Ce n'est pas n'importe quel directeur de société qui pouvait donner de tels thèmes artistiques. On sentait qu'il avait l'art dans le sang.
Pendant 4 mois, Paul Anne et moi avons travaillé sur le sujet. Nous lui avons fait des tableaux de grands formats que nous sommes allés lui présenter. Il était satisfait de notre travail. Il nous a commandé après beaucoup de tableaux pour sa maison. Nous nous sommes liés d'amitié. Après cette période, Paul Anne et moi avons ouvert une petite galerie à la rue Parchappe. Un jour j'ai rencontré Adbou Fatah et il est passé à la galerie. Il trouvait que l'emplacement n'était pas bon et nous a proposé un espace au Point E. Pendant un an, il payait la location et les factures d'eau et d'électricité. Il nous a pris un gestionnaire qui nous aidait dans la comptabilité. Ça c'est du mécénat d'art. Il est le premier mécène d'art sénégalais.
L'ACSIF ACCUSE LE PREFET DE DAKAR D’ETRE DE CONNIVENCE AVEC LES BANQUIERS
INTERDICTION DU SIT-IN POUR DENONCER LES PRATIQUES BANCAIRES USURAIRES
Le sit-in prévu, hier, au rond point Cyrnos, par l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) n’a pas finalement eu lieu. Visant à dénoncer les pratiques usuraires des banques, il a été interdit par le préfet de Dakar. Ce qui a mis l’Acsif dans tous ses états. Elle a accusé d’ailleurs le préfet d’être de connivence avec les banquiers.
L’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) n’a pas pu tenir son sit-in, hier, au rond point Cyrnos du port pour «dénoncer les pratiques bancaires usuraires». La raison est que la police a demandé aux organisateurs de ce sit-in de quitter les lieux, faute d’autorisation. Ainsi, à la place d’un sit-in, le président de l’Acsif, Famara Ibrahima Cissé, a finalement improvisé, séance tenante, un point de presse dans un restaurant, non loin du Port autonome de Dakar (Pad). Pour le président Acsif, les banques sont derrière cette interdiction préfectorale sans notification.
«Nous estimons qu’il y a anguille sous roche. Parce que la première fois que nous avons demandé au préfet une autorisation de sit-in, les banquiers sont passés, par là et le préfet nous a notifié l’interdiction. Pour aujourd’hui encore, nous avons déposé une déclaration en bonne et due forme en temps réel depuis 15 jours, donc bien avant. Et là, sans aucune notification d’autorisation on vient nous déguerpir du lieu sur lequel nous devons tenir le sit-in. Le préfet n’est pas en train de jouer franc jeu avec l’Association des clients de banques», a dénoncé M. Cissé.
Il a déclaré à qui veut l’entendre que l’Acsif n’a fait qu’exercer un droit citoyen inscrit dans la Constitution, ajoutant que «personne ne peut dévier l’association de son combat pour soulager les populations qui souffrent atrocement dans les institutions bancaires». «Nous allons continuer le combat. Rien ne nous déviera sur notre chemin. Nous sommes sur les principes de dénoncer encore les taux d’intérêt qui sont exorbitants. Nous sommes sur le principe de demander aux banques de rembourser aux clients leurs primes d’assurance emprunteurs. Nous dénonçons fortement aujourd’hui les mesures anti concurrentielles prises par certaines banques, notamment concernant la mobilité bancaire», a martelé le président l’Acsif qui dénonce le fait que pour changer de banque, le client paie une faramineuse somme 175 500 de francs Cfa. Ce que M. Cissé a jugé est inacceptable. Dès lors, le président de l’Acsif qui compte étendre le combat sur le plan national de dire qu’ils combattront cet état de fait «jusqu’à notre dernière énergie».
Lors de ce point de presse improvisé, Famara Ibrahima Cissé a aussi évoqué les abus du système bancaire qui ne cesse de plonger les clients dans les difficultés. Selon lui, le gouvernent doit veiller sur les lois portant sur le surendettement, le délai de rétractation, le délai de grâce que les banques exercent sans état dame sur les clients. «Nous pensons que de mesures fortes allant dans le sens de mieux protéger le client dans les institutions financières devraient être prises. Il y a un vide juridique sur la loi sur le surendettement. Il n’y a pas de commission de prise en charge de ces surendettés. Cette loi là devrait non seulement être votée, mais aussi une commission de surendettement pour soulager les populations mis en place», a renseigné Famara Ibrahima Cissé.
REDUCTION DE 10 A 60% DES PRIX DES MEDICAMENTS POUR SOULAGER LES PATIENTS
Les patients souffrant de cancer vont désormais bénéficier d'une réduction partielle allant de 10 à 60% sur les prix des médicaments. Cette baisse obtenue par la Pharmacie nationale d'approvisionnement (Pna) a été annoncée, hier, par le ministre de la Santé et de l'Action sociale. Awa Marie Coll Seck recevait un don de matériaux pour les patients souffrant de cancer d'une valeur de 10 millions de francs Cfa.
«La Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) a pu obtenir pour le secteur public des réductions des prix des médicaments pour le traitement du cancer du sein et du col de l’utérus de l’ordre de 10 à 60%», a déclaré d'emblée Awa Marie Coll Seck, qui a précisé que «la Pna a, en plus, signé une convention avec un laboratoire de pointe pour dérouler une campagne de communication sur la prévention et le traitement du cancer du sein».
Ces acquis sont le fruit, d'après le ministre de la Santé, «d'un travail de longue haleine qui a été fait par la Pharmacie nationale d’approvisionnement et la Direction de la Pharmacie et du médicament, consistant en des négociations, voyages et autres actions, pour parvenir à une réduction des prix des médicaments contre le cancer».
Elle a, en effet, expliqué: «L’un des réels problèmes des personnes qui vivent avec le cancer, c’est surtout l’accès aux médicaments». Elle a ajouté que «c’est un aspect de ce problème qui demeure un défi à relever pour soulager les populations».
Ouverture de l’hôpital ‘Dalal Jaam’ de Guédiawaye début 2016
Déterminé à lutter contre le cancer, le Pr Seck a annoncé qu'il est prévu «l’ouverture prochaine de l’hôpital ‘Dalal Jaam’ de Guédiawaye au cours du premier trimestre de l’année 2016. Je ne peux pas avancer une date exacte, mais cela se fera. La preuve en est que l’hôpital devait être ouvert l’année dernière, mais il y avait des problèmes avec les bailleurs de fonds. Maintenant, toutes les difficultés ont été levées en vue de son ouverture durant le premier trimestre de 2016».
Le ministre a aussi indiqué qu’il sera mis en place, dans cet hôpital, un 2e pôle de traitement, à travers un service de cancérologie digne de ce nom avec des équipements de dernière génération. L’idée est de désengorger le service de l’hôpital Le Dantec, qui est submergé par le nombre de malades.
«Cela témoigne que le cancer est une priorité pour le ministère de la Santé, afin de renforcer certaines actions pour aider les femmes. Parce que le cancer du sein et du col de l'utérus sont des fléaux et nous allons tout faire pour poser des actions importantes. Car on ne peut pas continuer de payer 700 000, 800 000 francs en médicaments. Alors, avec la Pna, nous avons pu avoir une diminution drastique des prix et cela nous permettra d'aller dans des coûts beaucoup plus adéquats», a expliqué le ministre de la Santé.
Il faut dire que dans le cadre de cette lutte contre le cancer qu'un don de matériels d’une unité mobile de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus d'une valeur de 10 millions de francs Cfa a été fait, hier, par la Fondation de la Banque of Africa (Boa). Pour pérenniser ces actions, une convention a été signée entre le ministère de la Santé, la Boa et la Jeune chambre internationale. Ce, en vue de rendre réelle la lutte contre le cancer au Sénégal.
CETTE CRISE NE FAIT QUE DESHONORER L’INSTITUTION PARLEMENTAIRE
BOUNA KOITA, MAIRE DE DIALEMBERE, SUR LA SITUATION A L’ASSEMBLEE
Propos recueillis par Ibrahima SALL |
Publication 07/11/2015
Le maire «apériste »de Dialembéré (dans la région Kolda), se prononce, dans l’entretien qu’il nous a accordé, sur la crise qui sévit à l’Assemblée nationale. Selon Bouna Koïta - qui aborde également deux autres questions - «cette crise ne fait que déshonorer l’institution parlementaire».
Crise à l’Assemblée nationale
«D’abord, en tant que citoyen, je voudrais dire que le spectacle désolant à l’Assemblée nationale, je ne m’en réjouis pas. Je le regrette, et je pense que la majeure partie des Sénégalais a besoin d’un autre spectacle au niveau de la seconde institution du pays. Nous avons besoin d’un autre spectacle. Les Sénégalais n’ont pas besoin de ça, au moment où nous parlons du Pse, du Pudc, et à l’heure où nous parlons de la fin de l’hivernage. Donc, le président Moustapha Niasse que je connais de par son expérience, de par son âge, de par sa sagesse, doit pouvoir trouver une issue très rapide à cette crise qui ne fait que déshonorer l’institution parlementaire, et du coup le Sénégal. Pour moi, il nous faut continuer la sensibilisation au niveau du Pse, du Pudc, du Ppdc, au niveau d’autres projets. Je pense que les Sénégalais veulent sortir de cette situation, parce que, ce que je dis souvent, c’est qu’avant de tondre un mouton, il faut qu’il produise de la laine. Nous sommes pressés de voir les résultats. C’est bien de poser des premières pierres, mais nous voulons aussi aider le président de la République à matérialiser et à inaugurer les chantiers publics de l’Etat. Nous, les maires qui viennent de la majorité réelle, nous devons pouvoir porter cette réflexion au plus haut niveau, pour que la communication aille dans ce sens. Qu’est-ce qui va ? Qu’est-ce qui ne vas pas ? Pour permettre à l’Etat, au président de la République d’entendre ses élus lui dire, en toute honnêteté, en toute franchise, les choses telles qu’elles sont. Afin qu’il puisse se réarmer et donner un coup de pouce supplémentaire à nos communes rurales qui en ont besoin».
Rôle des élus locaux dans les politiques Macky Sall
«J’ai toujours dit que la ruralité était une richesse. Je suis dans une commune, où j’ai une grande forêt qui produit du charbon, de la paille, du bambou. Il faut une maison forestière, avec des emplois dans la forêt. Cela me tient à cœur. C’est un projet structurant que je propose au Pse, au niveau de ma région. Dialembéré a les potentialités, les ressources humaines. On a la chance que Dialembéré soit entendu pour que les projets structurants puissent naître. Le pont ne fonctionne plus. 2,5 Km, 53 ans. Ce point critique de 2,5 Km est inclus dans les 100 Km de points critiques du département que le Ppdc va mettre en œuvre. Nous nous sommes inscrits dans le cadre de ce projet-là. C’est une fierté pour moi de dire que Macky Sall n’oublie pas Dialembéré. Seulement, il faut jouer le rôle de veille. Nous sommes un démembrement de l’Etat. Si l’Etat décide de faire quelque chose, il faut que les maires soient les gendarmes de ce sentier, les gendarmes de ces projets, pour les défendre. Il faut que les maires soient plus prompts à dire les choses telles qu’elles sont, à dire les choses avec détachement, afin d’éviter la politisation. Dialembéré est dans ce sens».
Dialembéré a une mare à crocodiles. Il faut contruire un campement touristique sur la nationale qui permet de créer de l’attractivité en toute sécurité mais de développer le tourisme solidaire là aussi c’est un projet structurant que nous allons proposer au Pse.
Le Pudc doit aussi être porté par les maires pour qu’on puisse dire que le Pudc va aussi s'élargir vers les équipements communaux. Pourquoi ? Il y a des communes qui n’ont pas d’hôtel communal, il y a des mairies qui ont des hôtels communaux pas équipés. Dialembéré fait partie de ces collectivités qui ont une mairie mais qui attend depuis un an son mobilier pour que le service aux habitants soit un servcie de qualité parce qu’il faut un lieu d’acceuil pour que nous nous sentions tous Sénégalais partout et à chauqe instant.
La bourse familiale c’est génial pour permettre aux familles de pouvoir se projetter avec cette somme-là. Nous avons ça à Dialembéré avec cette agriculture que nous avons modernisée petit à petit. Quand Macky Sall nous dit,il faut que Dialembéré nourisse le Dialembéré nous y sommes. Pour les perspectives, nous sommes dans la bonne voie».
Dialembéré et les projets
«Dialembéré a la particularité d’avoir des villages qui s’appellent Koumembour et Koumambouré. Il y a une cohabitation entre deux communautés religieuses. Dialembéré a la particularité d’être entouré de 5 communes. Les communes de Dabo, Badion, Bagadabi, Mempati et Fafakourou. On a cette particularité dans Dialembéré. Ce qui se passe à Dialembéré, c’est super, parce que les gens ont compris ce que veut Macky Sall. C’est que l’agriculture doit porter le développement. Nous avons la chance d’avoir une très belle vallée. Malheureusement, elle recouvre la seule route qui mène vers ce village depuis 1200 ans. Aménageons nos pistes et construisons nos vallées. Si on construit ces pistes et qu’on aménage nos vallées, on peut faire du riz pendant et en dehors de l’hivernage. Si on veut que Dialembéré nourrisse Dialembéré, il faut aller jusqu’au bout. Pousser les choses pour que nos pistes soient faites et que les vallées soient aménagées pour permettre à l’eau de rester pour pouvoir être réutilisée. Ensuite, il y a l’aménagement, il y a l’eau. Dialembéré va bénéficier de deux grands châteaux d’eau. Un, au chef-lieu de la commune, et un autre dans le village de Diatamine. Il nous faut des Cem. Nous avons deux Cem depuis 2003. Un en abri provisoire. Le Cem en abri provisoire depuis 2011. Dialembéré mérite un Cem digne de ce nom, en tant que capitale et chef-lieu de commune, pour pouvoir accueillir les élèves qui sont aux alentours de Dialembéré».
L'IMAM NDAO ET SES QUATRE ACOLYTES ÉCROUÉS, LE 6ÈME LIBÉRÉ
Après deux retours de parquet, l'imam Alioune Badara Ndao et ses cinq acolytes arrêtés pour actes de terrorisme ont été présentés au doyen des juges d'instruction ce vendredi. A l'issue de leur face-à-face, un seul a obtenu la liberté. Le reste a été placé sous mandat de dépôt.
Association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, acte de terrorisme, apologie du terrorisme, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux dans le cadre d'activités terroriste en bandes organisées et complicité. Ce sont les chefs d'inculpation que le doyen des juges d'instruction, Samba Sall, a retenus contre l'imam Alioune Badara Ndao.
Désignés comme les complices de l'imam de Kaolack, l'imam Mamadou Sall ainsi que les dames Coumba Niang et Marème Sow et le nommé Saliou Ndiaye ont été inculpés pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. Daouda Dieng est le seul à échapper à la prison puisqu'il a été libéré. A en croire nos sources, le procureur avait demandé dans son réquisitoire introductif que Daouda Dieng soit placé sous contrôle judiciaire. Mais le juge Samba Sall a estimé qu'il n'y avait pas assez d'indices contre celui dont le tort est d'avoir un frère djihadiste.
Par ailleurs, selon nos sources, si l'imam et ses cinq coïnculpés ont été écroués, ce n'est pas par faute d'avoir clamé leur innocence. Ils ont contesté les faits depuis l'enquête préliminaire et ont réitéré leurs dénégations au moment de leur inculpation.
L'imam Ndao, rapportent des sources proches de l'enquête, a nié lors de son interrogatoire tout lien avec des terroristes en évoquant le fait qu'il n'ait jamais voyagé à travers l'Afrique. "Il a été en Arabie Saoudite. Une fois pour faire le Hadj et une autre fois pour participer à un concours organisé par l'Etat", a soutenu un de ses proches.
Concernant l'apologie du djihadisme, il l'a réfutée devant les enquêteurs. Et lorsque les limiers lui ont demandé s'il en faisait dans ses sermons, il aurait rétorqué : "Si traduire le Coran, c'est appeler au djihadisme, donc tous les musulmans sont des djihadistes." L'imam de Kaolack a également balayé d'un revers de main les accusations de blanchiment en évoquant sa condition de vie qui est très modeste. Il aurait expliqué que le matériel trouvé chez lui est utilisé dans le cadre des conférences qu'il anime.
Son collègue, Imam Mamadou Sall, a également contesté tout lien avec le terrorisme mais également avec ses coïnculpés. Professeur en génie civil en même temps, l'imam Sall s'est retrouvé dans cette affaire, d'après nos sources, à cause d'un contrat de construction que le présumé terroriste, Makhtar Diokhané, a noué avec sa société.
C'est pourquoi il aurait fait savoir qu'il n'est pas lié personnellement à Diokhané mais plutôt sa société qui est une SARL. Quid de Coumba Niang et Marème Sow ? Nos sources renseignent que les dames présentées comme les épouses de Diokhané ont été perdues par la somme d'un montant de 80 millions de francs CFA que les enquêteurs auraient découverte chez elles. Elles auraient expliqué que l'argent était destiné à un projet sans autres précisions.
IMAM NDAO APRÈS SON INCULPATION
"Je ne crains pas la prison, je suis plutôt préoccupé par la survie de mon daara"
Bien que placé sous mandat de dépôt, l'imam Alioune Ndao est loin d'être ébranlé par son emprisonnement. D'après un de ses proches, l'imam est serein du fait qu'il n'a rien à se reprocher.
"Ma conscience m'a libéré car je n'ai fait aucun mal", aurait-il confié à un de ses proches. Selon toujours celui-ci, l'imam se dit plutôt préoccupé par la survie de son daara.
"Je ne me sens pas en prison et je ne la crains pas. Ce qui me préoccupe c'est mon daara et je demande aux gens de s'en occuper pour que les enseignements se poursuivent", aurait-il dit en ajoutant qu'il a plutôt pitié de ses sympathisants et proches qui souffrent de son incarcération et des fausses accusations portées sur lui.
LE CNCR VEUT DU CONCRET DÈS CE 16 NOVEMBRE
Ouverture de la campagne de commercialisation de l'arachide
C'est le 16 novembre prochain que s'ouvre la campagne de commercialisation de l'arachide. Le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), même s'il apprécie le prix du kilogramme d'arachide qui a été maintenu à 200 F, souhaite que les producteurs puissent trouver dans les points de collecte de l'argent après avoir livré leur production.
Le gouvernement a fixé depuis jeudi dernier le prix du kilogramme d'arachide pour cette campagne. Comme en 2014, le prix a été arrêté à 200 F le kilogramme cette année. Un montant qui répond aux attentes des acteurs de la filière arachidière. Mais le coordonnateur de la Cellule d'appui technique du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) attend que tout soit disponible à la date du 16 novembre 2015, date de démarrage de la campagne arachidière.
Marius Dia veut que les producteurs qui partiront ce jour au niveau des points de collecte pour livrer leur production puissent recevoir en contrepartie leur argent. "Il ne s'agit pas de prendre des décisions mais il s'agit de les appliquer. Le 16 novembre, il faut que le producteur qui amène son arachide dans n'importe quel point de collecte soit en mesure de trouver son argent là-bas", invite-t-il.
Pour lui, la vie des producteurs est rythmée par de grands événements : la tabaski, le grand magal de Touba, l'ouverture des classes… Pour tous ces événements, souligne-t-il, "le producteur doit nécessairement avoir de l'argent".
Selon toujours le coordonnateur de la Cellule d'appui technique du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), le gouvernement ne pouvait pas fixer un prix en deçà de ce qui a été retenu jeudi à l'issue du conseil interministériel sur la campagne de commercialisation arachidière. "200 F peut être un bon prix", apprécie Marius Dia.
Ce dernier estime que les coûts de production sont aujourd'hui très élevés parce que les rendements sont très faibles. Cependant, en raison des faibles rendements à l'hectare, en moyenne 700 à 800 tonnes, le coût de productivité est élevé. Pour M. Dia, l'Etat doit remédier à cette situation en procédant à un renforcement des capacités productives des sols mais aussi en mettant à la disposition des producteurs des semences certifiées. "Les deux tiers des producteurs d'arachide utilisent des semences sous-venant. Cela joue sur la productivité", croit savoir le coordonnateur de la cellule d'appui du Cncr.
Le gouvernement a voulu prendre les devants pour une bonne campagne de commercialisation. A l'issue du conseil interministériel, 11 mesures ont été retenues parmi lesquelles la mise en place d'un fonds de commercialisation d'un montant de 11,5 milliards de F Cfa destiné à l'achat des semences.
Cette décision de l'Etat montre que les autorités "ont appris de l'histoire", reconnaît Marius Dia. Avec ce choix, l'Etat va "sécuriser les semences certifiées", se réjouit-il.