(SenePlus.Com, Dakar) - Le directeur de publication du Quotidien, Mouhamed Guèye, celui de L’Observateur, Alioune Badara Fall, et le grand reporter de ce dernier journal Mamadou Seck étaient, ce vendredi, face au procureur de la République. C'était leur troisième passage chez Bassirou Guèye, après avoir obtenu deux retours de parquet. Le dossier a été transmis au juge du sixième cabinet, Augustin Senghor. Lequel va juger de l'éventualité de déclencher des poursuites contre les mis en cause et de qualifier définitivement les faits, le cas échéant.
Il est reproché au patron du journal Le Quotidien, la publication in extenso du procès verbal de l’enquête sur l’affaire Thione Seck, poursuivi pour "contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal à l'étranger". Les ennuis des journalistes de L’Obs sont liés à la publication, le 8 mai dernier, des détails de la composition des troupes sénégalaises en partance pour l’Arabie Saoudite. Violation du secret de l’instruction pour l’un ; violation de "secret défense" pour les autres.
Mouhamed Guèye et Alioune Badara Fall ont été placés en garde à vue mardi dernier à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Le premier passera la nuit chez les enquêteurs tandis que le second sera relâché le même jour, après plusieurs heures d’audition. Il sera convoqué le lendemain, mercredi, en même temps que le grand reporter de son journal Mamadou Seck, auteur de l’article incriminé. Depuis lors, le sort des trois journalistes est lié : ils valsent entre la gendarmerie et le palais de justice, refusant de révéler leurs sources comme les y invitent les enquêteurs.
Pluie de réactions
En attendant que les journalistes soient fixés sur leur sort, cette affaire suscite déjà une volée de réactions divergentes. Du côté du pouvoir, on se plait à pointer l’"irresponsabilité", le "manque de discernement" et le "déficit de patriotisme" des journalistes, coupables de publier des "informations sensibles", susceptibles de mettre en péril l’intégrité des soldats sénégalais. Ce qui a poussé le ministre des Forces armées, Augustin Tine, à puiser dans le champ lexical guerrier pour déclarer que les sources des journalistes seront "traquées" et punies.
Côté presse, les positions sont mitigées. Même si l’incarcération des journalistes est unanimement «regrettée», certaines voix invitent les journalistes à une introspection. Défense nationale oblige, entend-on de la bouche de ces "gardiens de l’orthodoxie". Une posture qui n’a pas manqué d’estomaquer beaucoup d’autres journalistes, qui demandent à «ces donneurs de leçons» de ravaler leurs admonestations. Et assimilent la mise aux arrêts des journalistes du Quotidien et de L’Obs comme une tentative d’intimidation de la presse, ce qui constitue, à leurs yeux, un recul démocratique pour le Sénégal longtemps considéré comme un havre de paix pour la liberté des médias.
Les organisations de la société civile ne sont pas en reste. Dans une déclaration commune, "Article 19"/Afrique de l’Ouest, Amnesty International, la Ligue sénégalaise des droits humains et la Raddho se disent préoccupés par la procédure judiciaire» lancée contre les trois journalistes. Condamnant "fermement" ces interpellations qu’ils assimilent à des "intimidations qui menacent la liberté d’expression".
PAR SIDY DIOP
LA PRESSE ENTRE IDENTITÉ ET RESPONSABILITÉ
Le pouvoir est là pour administrer le pays et les journalistes sont là pour rendre compte de la manière dont les affaires sont conduites. Et de traquer, au besoin, les manquements. La tâche est énorme et il faut en avoir les moyens
Une « presse citoyenne » ! L’expression revient souvent dans les discours des autorités qui rêvent d’une presse qui soit un « compagnon de route », un « collaborateur », un « allié ». Le rêve de tous les pouvoirs est d’avoir une presse soucieuse de l’intérêt général.
Le terme d’information sensible avait même été brandi pour inviter les journalistes à appuyer sur le frein dans certains domaines. Comment, cependant, partager la route quand les directions ne sont pas les mêmes ?
La presse privée est l’œuvre de self made men qui ont bravé les pires tourments pour imposer leurs publications dans un contexte de contrôle forcené de l’information et de monopole des médias publics. Certains parmi ces derniers ont tout sacrifié à cette passion sacerdotale de l’information, portant à bout de bras des entreprises en perpétuelle fragilité du fait d’une conjoncture si peu favorable.
Mais ils se sont battus avec la dernière énergie pour asseoir les bases d’une presse indépendante dans notre pays. S’ils ont « contribué » au départ de l’ancien régime socialiste, puis de celui de Wade, c’est moins par parti pris que par un simple souci professionnel. La presse n’a pas fait partir Diouf. Elle n’a pas non plus fait partir Wade. Elle a simplement fait son boulot de vigie de la démocratie. C’est là certainement le premier malentendu entre la presse et les autorités issues de l’alternance.
Parce qu’il faut le dire, les intérêts sont forcément divergents entre ces deux pôles. En se voyant confier le sort de leurs compatriotes, les autorités ont contracté, de fait, une obligation de rendre compte de leurs actes. Un devoir de transparence et de vérité.
L’Assemblée nationale élue pour représenter le peuple aurait normalement dû constituer l’instance par excellence de contrôle et de régulation de ce pouvoir, mais la nature du régime qui confère quasiment un statut de démiurge au président de la République fait que ce dernier est le siège de tous les pouvoirs.
Il contrôle le Parlement, contrôle le gouvernement et nomme les magistrats qui lui sont favorables. Ce qui rompt l’équilibre du « contrat social ». Car, en déléguant à un homme le pouvoir de décider à sa place, le peuple a aussi songé à s’entourer du maximum de garanties pour que ce pouvoir ainsi « confié » soit exercé dans le strict respect des intérêts du plus grand nombre.
Or, si le président exerce l’essentiel des pouvoirs, aussi bien de décision que de contrôle, qui le contrôle lui ?
Le pouvoir est là pour administrer le pays dans les règles définies par la Loi fondamentale et la presse est là pour rendre compte, avec le professionnalisme requis, de la manière dont les affaires sont conduites. Et de traquer, au besoin, les manquements et les dérives pour mériter son statut de « contre-pouvoir ». La tâche est énorme et il faut en avoir les moyens.
PRESSE ET PRESSE.
Notre profession est, malheureusement, malade. Elle est devenue une véritable passoire dans laquelle s’engouffrent tous les rebuts du système scolaire. Tous les phraseurs, tous les crieurs publics se font un devoir d’intégrer une rédaction.
Or, le journalisme est un métier d’excellence. A la radio, dans un journal ou à la télé, les carences scintillent comme des étoiles dans une nuit noire. Le journalisme, ce n’est pas seulement aligner des mots sur une page blanche. C’est aussi et surtout une technique (de collecte, de vérification et de traitement de l’information), une éthique et une déontologie. On ne naît pas avec.
On les acquiert par la formation et par la pratique. Aristote écrivait que « pour devenir habile en quelque profession que ce soit, il faut le concours de la nature, de l’étude et de l’exercice ». Toutes choses qui manquent obstinément à ces intrus au verbe plus gros que le talent.
Certains journalistes, dans notre pays, peuvent s’autoriser tout ce que les autres ne peuvent se permettre : se tromper, diffamer, diffuser de fausses nouvelles ou même inventer des histoires de bout en bout. Et quand un citoyen s’offusque de ces manquements ou décide de laver son honneur devant les tribunaux, la « confrérie » lâche la meute : touche pas aux journalistes !
La liberté de presse chez nous, c’est une licence, un passe-droit qui autorise toutes les vilenies, toutes les manœuvres, toutes les manipulations. Et puis clap ! Personne ne doit y trouver à redire.
Les journalistes, dans notre pays, risquent de perdre ce qu’ils ont de plus précieux : la crédibilité. C’est pourquoi nous devons nettoyer nos propres écuries, restaurer notre identité en assumant nos responsabilités.
C’est le prix de notre salut.
DÉMARRAGE IMMINENT DU PROGRAMME DIAMNIADIO DE LA SN/HLM
A côté de la nouvelle ville de Diamniadio, la Sn/Hlm compte ériger une nouvelle cité de 4.400 logements sociaux. Trois années seront nécessaires pour les constructions. Le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr, a promis un accompagnement de l’Etat pour les Sénégalais qui souhaitent disposer de ces logements.
Pas moins de 4.400 logements seront bientôt construits à Diamniadio Sud par la Société nationale des Hlm afin de répondre à la forte demande des populations en matière d’habitation. Hier, le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr, s’est rendu sur le site avec différents services de son département pour évaluer le programme. Sur le site de 150 hectares, la délimitation des six unités de voisinage est nettement visible.
Des lampadaires devant servir à l’éclairage public sont même installés. « En principe, avant fin 2016, 1.400 logements devraient sortir de terre sur ce site », a assuré le directeur général de la Sn/Hlm, Ibrahima Wade. Ensuite, 2.000 autres logements seront construits entre 2017 et 2018. D’ailleurs, avant la fin du mois d’août, les contrats seront signés avec les sociétés adjudicataires.
Sur ce même site, il est aussi prévu pas moins de 71 équipements, tels que des mosquées, des postes de santé, des marchés, un commissariat, des terrains de sport, etc. Dans le but de participer au renouveau urbain, il est aussi prévu la construction de 27 espaces verts.
L’ensemble des études et travaux précédant les constructions sont terminés ou en cours d’exécution. C’est le cas des études d’impact environnemental et social, les terrassements généraux et le bornage, la voirie et le système de drainage des eaux pluviales.
Seulement, compte tenu du caractère des sols sur ce site de Diamniadio, dominé par l’argile, on craint des coûts de sortie « très importants ». Mais, le ministre a rassuré : « Ces logements sont destinés aux Sénégalais, même à ceux qui n’ont pas un pouvoir d’achat très important ».
A ce titre, l’Etat promet de mettre la main à la poche pour accompagner les citoyens sénégalais. « Ici à Diamniadio, l’argile est gonflante et la fondation coûte excessivement cher, presque 50 % du coût global de l’unité, mais nous allons tout faire pour subventionner et donner la latitude aux Sénégalais d’avoir un logement », a ajouté M. Sarr, remerciant, au passage, le directeur de l’Armp qui a validé le programme « dans les délais ».
Les travaux du Cnfa achevés
Avant de se rendre à Diamniadio, Diène Farba Sarr est passé par le Centre national de formation et d’action (Cnfa) de Rufisque pour remettre les clés de cette infrastructure à son collègue de la Fonction publique, Viviane Bampassy. D’ailleurs, il a souligné qu’en 2012 il y avait 102 projets abandonnés, mais,à l’heure actuelle, 50 % sont achevés.
Ce qui résulte, selon lui, de la volonté du chef de l’Etat de toujours mettre des crédits pour permettre l’achèvement des projets. « Le Cnfa est une structure rattachée au ministère de la Fonction publique, mais elle a en charge l’ensemble de l’administration. Tout ce que l’administration compte comme départements doit mettre à profit cette structure pour les séminaires et les formations », a expliqué le ministre de la Fonction publique.
Mme Bampassy n’a pas caché son plaisir de voir ce chantier s’achever après neuf années de travaux ponctués d’arrêts et de reprises. Les travaux ont coûté à l’Etat un peu plus de 129 millions de FCfa.
LES MAIRES DE LA RÉGION APPELLENT À LA MOBILISATION
Les maires des communes de la région de Fatick ont appelé, hier, toutes les couches sociales du Sine à se mobiliser pour réserver un accueil chaleureux au président de la République, Macky Sall, lors du prochain conseil des ministres délocalisé prévu du 21 au 23 juillet.
« Nous invitons toutes les populations du Sine, les jeunes, les femmes, les élus... à se mobiliser comme un seul homme pour montrer au président de la République qu’il est bien chez lui et que Fatick est resté ce qu’il a toujours été, une terre d’accueil et d’hospitalité », a déclaré le collectif des maires de Fatick dirigé par l’édile de Ndiop, Oumar Ba.
C’était au cours d’une conférence de presse en présence d’une dizaine de maires dont Moustapha Guèye (Sokone), Macodou Sène (Niakhar), etc. « Les qualités intrinsèques aux Sine-Sine seront fortement amplifiées pour les calibrer à la dimension de notre hôte. Les autres régions ont seulement accueilli le président de la République, mais Fatick accueille aussi son fils, dans son royaume d’enfance », ont dit les maires.
Selon ces derniers, l’accueil que les populations comptent réserver au président de la République sera à la hauteur de leur attachement à sa personne, à la reconnaissance qu’elles lui portent pour sa vision, son engagement pour le développement du pays et ses résultats dans tous les secteurs d’activité économique et sociale.
« Du 21 au 23 juillet, Fatick mettra les petits plats dans les grands pour réserver au président Sall un accueil unitaire, populaire et convivial pendant lequel tous les défis seront relevés », ont promis les maires.
LA PSYCHOSE DES INONDATIONS SE DISSIPE AVEC DES OUVRAGES DE PLUS DE 7 MILLIARDS DE FCFA
La construction de stations de pompage et de dalots ainsi que le drainage des points bas ont changé le cadre de vie de beaucoup d’habitants qui s’accommodaient avec les inondations. La psychose de ce phénomène se dissipe au fur et à mesure que le réseau des infrastructures se densifie. Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, a effectué, hier, une visite de terrain pour se faire une idée précise des réalisations.
Le quartier Sam-Sam déroule ses rangées sinueuses d’habitats séparés de petites ruelles sableuses. L’architecture des maisons offre une désharmonie. Le convoi descend une pente et roule vers une dénivellation.
Entre les maisons, il y a des blocs de pieux et deux locaux sont dans une phase terminale de réalisation. Des bassins, un dessaleur, un dégrilleur et les chambres à vannes sont construits. « Il ne reste qu’à poser la peinture et les équipements », assure Ibrahima Diagne, le directeur technique de l’entreprise Svt.
En réalité, dans un coin, des groupes électrogènes sont pré-positionnés. L’opération de refoulement a déjà commencé aux abords des bas-fonds. A Sam-Sam, des jeunes et des responsables de ménages sont les mieux placés pour faire des comparaisons.
« Ici, il suffisait d’une fine pluie pour plonger les maisons qui sont dans les points bas dans des inondations. Les pompages effectués grâce à cette station lors des premières pluies ont épargné les habitants de l’inconfort », témoigne un homme flottant dans une chemise jaune, devant la délégation ministérielle conduite par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye.
A Sam-Sam, ici des ouvriers moulent des dalots, là-bas des engins excavent pour libérer les emprises. Des tuyaux noirs serpentent les ruelles. Une série d’actions est en cours. Elles concourent à soulager les sinistrés. Au passage du cortège, des habitants accourent. Les femmes sont les plus nombreuses. Elles rallient ces sites d’implantation des stations comme à Hamdalaye. Les reliques des inondations sont encore visibles. Des typhas se développent dans des maisons piégées par les eaux.
Toutefois, le mur latéral pointe entre le rideau de raphia. Depuis 5 ans, l’artère principale est encore rouverte à la circulation. Les habitants préfèrent parler d’un ruisseau intérieur. « Il y avait de l’eau aussi bien durant la saison sèche que pendant la saison des pluies. Nous vivions en permanence avec l’humidité. Ce n’était pas une vie. Aujourd’hui, les choses ont changé. Nous remercions les autorités. Nous espérons qu’après la fin des travaux nous aurons un autre cadre de vie », confie Fatou Sy qui habite au quartier Aïnoumady.
L’espoir de récupérer des maisons abandonnées
Une forte colonie de plantes aquatiques et de plantes envahissantes peuplent des maisons abandonnées. Ici, les déplacés peuvent désormais rêver de revenir dans les prochains semaines, mois ou dans une année.
« Nous avions perdu espoir. Plusieurs chefs de famille sont partis. Ils n’ont jamais pensé revenir, parce que cette partie de Aïnoumady est inondée en permanence. Avec ce que nous avons commencé de voir, je peux croire qu’ils peuvent récupérer leur maison », déclare Mamadou Saliou Dieng qui vit dans ce quartier depuis 1970.
L’espoir renaît avec les ouvrages. Des stations de pompage et de relèvement sont construites. Elles sont équipées de pompes et électropompes de grande capacité. Les ouvrages sont dimensionnés pour faire face aux pluies intenses. Le contexte des incertitudes climatiques appelle au respect des principes de précaution.
« A la station de Sam-Sam, nous aurons deux pompes de 500 mètres cubes par heure, alors qu’au quartier Ndiawar Diagne nous avons une station de 300 mètres cubes par heure. Nous avons déjà 2 pompes de 700 mètres cubes par heure à Gouy Saapot. On aura 2 autres pompes de 700 mètres cubes par heure. Nous allons doubler la capacité de Gouy Saapot », explique Moussa Ndiaye, chef de section 3 de l’Onas.
Comme à Aïnoumady, la foule accourt. Des femmes et des filles défient les rayons du soleil. Elles se dirigent vers la nouvelle station. Sam Notaire étrenne enfin sa station de pompage. Les résidents des maisons construites dans les points bas y voient la réparation d’une injustice.
« Sam Notaire n’avait pas bénéficié des ouvrages d’assainissement. Nous étions oubliés alors que, chaque année, il y avait des familles affectées. Ces ouvrages soulagent déjà des familles », témoigne le coordonnateur du Conseil de quartier, Ibrahima Sène.
Des ouvrages de 7 milliards de FCfa
Loin de la banlieue, aux Maristes, dans la zone de Dalifort et à la Cité Soleil, des ouvrages hydrauliques sont enfouis dans la terre. Ils remplissent toutes les espérances. « Nous pouvons dire que les ouvrages seront fonctionnels d’ici le 5 août 2015 au plus tard. Nous avons déjà remarqué que les populations ne vivent plus le calvaire des inondations dans les quartiers visités : Thiaroye, Sam-Sam, Sam Notaire, Aïnoumady et les Maristes. Ces ouvrages d’environ 7 milliards de FCfa soulagent les populations », se félicite le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Mais, Mansour Faye invite tous à la prudence et se garde de décréter la fin des inondations, malgré la volonté politique d’atténuer considérablement les conséquences néfastes de ce phénomène naturel. L’espoir suscité est une invite à la vigilance.
PINIANG : JEUX DE COULEURS ENTRE EVOLUTION ET REVOLUTION
Trois artistes exposent en ce moment dans le tout nouvel espace de la galerie Arte, là-bas sur l’avenue Abdoulaye Fadiga. «Urban Mystic», c’est l’intitulé de cette exposition qui s’y tient jusqu’au 15 septembre prochain, rassemble deux artistes béninois, Dominique Zinkpè et Kifouli Dossou, en plus de Piniang, un artiste «local». Pape Ibrahima Niang (c’est son nom à l’état-civil) est sénégalais, mais c’est surtout un «enfant de la ville». Peintre et vidéaste, l’artiste est fasciné par des notions telles que l’évolution, la révolution et le pouvoir.
Entre les artistes et tous ces espaces qui veulent bien servir de refuge à leurs toiles, il finit par se créer des liens, qui naissent parfois d’un coup du sort ou d’un je- ne sais-quoi. Les premiers murs à avoir accueilli le peintre Piniang, Pape Ibrahima Niang à l’état-civil, c’était la galerie Arte. Sa première exposition, il s’en souvient encore, c’était en 2000. Quinze années plus tard, si la galerie vient tout juste de déménager pour s’installer sur l’avenue Abdoulaye Fadiga, il semblerait qu’elle ait choisi d’emmener avec elle quelques-uns de ses artistes-fétiches. Car même si le bâtiment a changé entre-temps, Piniang expose encore pour la galerie de ses débuts, et il y sera encore jusqu’au 15 septembre prochain. L’artiste explique qu’il travaille énormément sur l’urbain. Normal quand on est comme lui «un enfant de la ville». Si l’intitulé de cette exposition joue sur l’hybridité, «Urban Mystic», c’est parce que Piniang n’est pas vraiment seul à occuper les lieux : Dominique Zinkpè et Kifouli Dossou, deux artistes béninois, l’accompagnent dans cette aventure à laquelle ils apportent une touche mystique inspirée «de cultes vaudou», surtout chez Zinkpè.
«Je suis témoin de mon temps», dit Piniang, qui tient énormément à son statut d’«artiste contemporain» quelque peu suspendu à de nombreux points d’interrogation existentiels: quelle place pour l’Afrique dans un monde qui se meut ? Pour Piniang, l’Afrique ne devrait pas se contenter de jouer les seconds rôles ou de n’être qu’un pâle reflet, sorte de «copier-coller d’un modèle occidental» emprunté pour ne pas dire décalé. Ce qu’il dit encore, c’est que nous autres Africains avons plutôt tendance à nous laisser envahir pour ne pas dire submerger par tout ce qui se fait à mille lieues de nos petits et grands pays, quitte à «nous débarrasser de nos propres modes de vie» pour en emprunter d’autres, quand bien même ils ne seraient ni tout à fait adaptés, ni tout à fait conformes .
Et souvent, comme il dit, ce sont des histoires faites de «slogans à la mode», parfois téléchargés: «l’émergence» par exemple. Pour Piniang, il y a quelque chose d’assez «ridicule» dans tout cela. L’autre problème, c’est qu’«on parle d’infrastructures à tout- va», alors qu’il n’y a que très peu de place selon lui pour des questions comme celles de l’eau et de l’électricité. On trouve d’ailleurs de nombreuses piles électriques sur ses toiles, comme autant de piqûres de rappel.
L’artiste est comme qui dirait fasciné par des notions telles que l’évolution ou le pouvoir, et il n’arrête pas de jouer sur les mots, s’amusant à les faire tournoyer dans tous les sens, entre révolution, évolution etc. Son œuvre y fait d’ailleurs de fréquentes allusions graphiques, et les nombreux fœtus qui hantent ses toiles ne sont certainement pas le fruit du hasard.
Certains aspects de son travail feraient presque songer à un bref résumé de certaines théories évolutionnistes. Même si les singes, qui seraient nos ancêtres à nous autres humains, n’existent quasiment pas sur ses toiles. Piniang, qui nous ramène à notre «nature animale», leur préfère les gorilles, sans doute parce qu’ils nous correspondraient…ou alors nous représenteraient-ils davantage : costauds, avides de pouvoir, et plus ou moins frappés d’un cruel «manque d’humanisme». C’est peut-être métaphorique, mais ce n’est pas anodin.
L’artiste, même si ce ne sont pas textuellement ses mots, n’hésite pas à parler de volonté de puissance : nos grosses voitures, nos grosses maisons et leur et mille et une briques, cette sorte de concurrence sociale plus ou moins tacite, c’est assez animal dit-il.
L’immigration clandestine, dit-il encore, n’est d’ailleurs que l’une des conséquences de cette cacophonie, ou de ce conflit entre des riches, et des pauvres à qui l’on ne donne pas forcément «les moyens de s’exprimer» et qui trouvent un peu comme ils peuvent des issues de secours, des passerelles qui donneraient une sorte de légitimité sociale à leur retour au bercail.
PINIANG, PEINTRE ET VIDEASTE : Pas obsédé par «le beau»
Piniang est de ces artistes qui ont du mal à concevoir de pouvoir «peindre pour peindre» : ça ne lui correspond pas vraiment. Son parcours académique commence à l’école des Beaux-arts, où il séjourne entre 1995 et 2009, même si tout petit déjà, il s’amusait «à dessiner sur (ses) protège-cahiers». «On n’apprend pas vraiment à être artiste, dit-il, c’est surtout l’école qui vous révèle (…) vous oriente, vous canalise, vous enseigne un peu comment vous positionner en fonction des courants artistiques.»
Piniang est du genre «spontané» comme il dit, et il ne compte pas le temps que lui prennent ses toiles : «des jours, des mois… », peu importe finalement. Restées trop longtemps en suspens, certaines œuvres finissent parfois par être mises «de côté», isolées parce qu’elles le «tracassent». L’artiste n’est pas vraiment obsédé par «le beau », et ce serait presqu’une injure si ses toiles devaient se retrouver confortablement installées dans un salon, où elles n’auraient pas grand-chose à dire.
Une lune ! Un Dieu ! Deux, trois, voire quatre fois ! C’est la triste image qu’offre chaque année, le Sénégal aux yeux du monde entier, lors des célébrations de l’Aïd El Fitr (Korité) et l’Aïd El Kébir (Tabaski). L’année 2015 ne va pas échapper à cette règle. La Korité sera ainsi célébrée ce vendredi, demain samedi, voire après-demain dimanche.
Comme lors des précédentes années, l’Aid El Fitr va être célébrée dans la division cette année encore.
Ainsi, une partie de la population sénégalaise va fêter la Korité ce vendredi. C’est le cas de ceux qui suivent la Coordination des musulmans de Dakar. Lors d’un point de presse, hier, jeudi 16 juillet, les camarades de l’Imam Oumar Ahmeth Sall ont soutenu, que «la lune est apparue dans plusieurs localités du Sénégal».
Selon le coordonnateur de ladite commission, imam Ismaël Ndiaye, des personnes de bonne foi, ont confirmé la vue de la lune. «Nous avons reçu des informations fiables que nous avons vérifiées, des gens honnêtes, qui nous ont dit avoir vu la lune de leurs propres yeux», soutient-il.
Mieux, il déclare «qu’à Louga, plus précisément à Paal, un nommé Ousmane Fall, chercheur en Islam, fils du grand savant Makhtar Fall, nous a confirmé qu’il a vu la lune avec une de ses tantes et un de ses cousins . Dans la région de la Matam, notamment dans la commune de Bokidiawé, nous avons eu Moussa Diop, Daouda Diop et Saer Bâ, qui l’ont confirmé. A Nguekhoh, Dr Sidy Yahya Ndiaye qui est un savant nous a confirmé que trois fidèles, de sa mosquée ont vu la lune. A Thiès, à Sampathé, un nommé Amadou Ly, nous a confirmé la même information».
A en croire, toujours, Imam Ismaël Ndiaye, une seule information ou un seul témoignage aurait suffi pour l’intérêt du pays. Et d’indiquer : «aujourd’hui (hier, Ndlr) confirme la fin du Ramadan et que demain(aujourd’hui, vendredi) est le 1er du mois de Chawan, correspondant à la Korité 1436.» Et conclure : «Ce que nous voulons aussi, c’est que toutes les personnes qui ont jeûné, le vendredi, c’est-à-dire avec un jour de retard, qu’elles sachent qu’elles ont des informations fiables et devront rompre leur jeûne, pour ensuite payer un autre jour après la Korité ».
Toutefois, il faut noter que la famille Rawane Ngom a démenti l’information selon laquelle, la lune a été aperçue à Paal. Un des membres de la famille s’est déplacé jusqu’à Sud FM (privée) hier soir, pour apporter un démenti, en précisant que l’informateur (celui qui dit avoir vu la lune) refuse de se conformer aux consignes de la famille de Rawane Ngom.
La famille omarienne rompt le jeûne
Du côté de la famille omarienne, il a été également décidé de la fin du mois de Ramadan, hier. La prière sera organisée ce vendredi matin, à Zawiya Seydou Nourou Tall, sur l’avenue Malick Sy. Elle sera dirigée par Thierno Seydou Nourou Tall, frère de Thierno Mountaga Tall, Khalifa de Thierno Mountaga Tall.
PATRONS DE PRESSE ET ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME CONDAMNENT
DEUXIEME RETOUR DE PARQUET POUR LES DIRRPUB DE L’OBSERVATEUR ET DU QUOTIDIEN
Les journaliste Alioune Badara Fall, directeur de publication de l’Observateur, Mamadou Seck, grand reporter à l’Observateur et Mouhamed Guèye, directeur de publication du Quotidien, ont encore bénéficié hier, jeudi 16 juillet, d’un retour de parquet. Cette décision de justice a fait réagir les patrons de presse regroupés au sein du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) et les organisations des droits de l’homme, à l’instar de Article19/Afrique de l’Ouest, Amnesty International, Ligue sénégalaise des droits de l’homme, Raddho et Sidh qui ont fermement condamné l’arrestation des journalistes.
Dans un communiqué que nous avons reçu hier, jeudi 16 juillet, à notre rédaction, «le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) exprime ses vives préoccupations sur l’état de la démocratie au Sénégal, suite à l’arrestation de plusieurs confrères journalistes». Selon les diffuseurs et éditeurs de presse, «cette situation de crise entre la presse et les autorités militaires et judiciaires crée un climat malsain pour la démocratie sénégalaise». Et de poursuivre :«La concomitance des arrestations de Mohamed Guèye (Directeur de publication du quotidien Le Quotidien), d’Alioune Badara Fall (Directeur de publication du quotidien L’Observateur), de Mamadou Seck (Grand Reporter au quotidien L’Observateur) et de Mamoudou Wane (Directeur de publication du quotidien EnQuête et administrateur du site lignedirecte.sn) dénote d’une volonté manifeste d’en découdre avec la presse».
Les patrons de presse sont persuadés que «la brutalité des arrestations marque ainsi une tentative maladroite d’intimidation des journalistes». De ce point de vue, estiment-ils, «cette situation ternit l’image de notre pays et marque une régression démocratique du Sénégal », d’autant que «les journalistes défendent le droit constitutionnel d’informer et de préserver leurs sources», pensent-ils. «Le syndicat des patrons de presse en appelle aux autorités de ce pays pour une libération immédiate des journalistes arrêtés», concluent-ils.
Par ailleurs, les défenseurs des droits de l’homme ont laissé entendre dans leur communiqué que «la protection des sources journalistiques est un pilier fondamental de l’indépendance des médias». Article 19 Afrique de l’Ouest, Amnesty International Sénégal, La Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) «sont préoccupés par la procédure judiciaire contre les directeurs de publication des quotidiens «L’observateur» et «le Quotidien», nous apprend ledit communiqué. Pour l’article publié le 8 mai 2015 et signé par le reporter Mamadou Seck du journal l’Observateur intitulé : «Schéma des 2 100 soldats pour la guerre au Yémen: Deux groupements de combat Alpha et Bravo, deux groupes d’appui et de soutien», les défenseurs des droits de l’homme estiment qu’il ne «donne aucune information sensible qui peut être qualifiée de secret défense ou pouvant porter atteinte à la sécurité car il ne fait qu’énoncer le nombre d’hommes, la composition et leur répartition car les informations qui y sont contenues ne constituent pas une menace réelle et imminente sur la sécurité nationale et celle des soldats».
Les défenseurs des droits de l’homme estiment que «dans le deuxième cas, même si des précautions professionnelles auraient dû être prises dans le cadre de la publication intégrale des informations du PV de l’interrogatoire, les mesures judicaires prises, notamment la privation de liberté, sont disproportionnées». Par conséquent, disent-ils, «dans les deux affaires précitées, les journalistes on subi des pressions visant à les amener à divulguer leurs sources, ceci en violation du droit à la protection des sources journalistiques, un pilier fondamental de l’indépendance des médias». Ils ont ainsi rappelé «la Charte des journalistes du Sénégal dans son article 11 interdisant au journaliste de divulguer ses sources et demandant de “Garder le secret professionnel et de ne pas divulguer ses sources d’informations devant quelque instance que ce soit».
DES CRAINTES SUR LE BON DEROULEMENT DU BAC GENERAL, LUNDI
La fête de l’Aid el fitr sera célébrée au Sénégal à partir de samedi, pour la majeure partie du pays. Quoi qu’il en soit, les épreuves écrites du Baccalauréat général démarrent le lundi 20 juillet. Ce qui installe des inquiétudes au niveau des déplacements du personnel des jurys. Le Grand Cadre des syndicats d’enseignants tire la sonnette d’alarme et préconise de revoir la date des délibérations, en la décalant de 24 heures.
La session 2015 du Baccalauréat général se tiendra à partir du lundi 20 juillet, dans toute l’étendue du territoire national. Sous le signe des innovations et mesures dissuasives pour éviter toute tentative de fraudes de la part des candidats, les épreuves de ces évaluations nationales débuteront juste aux lendemains de la fête de Korité (soit le samedi ou dimanche). D’où l’inquiétude et l’incertitude qui planent dans l’esprit de bon nombre d’acteurs du système éducatif pour la surveillance et la correction des épreuves du Bac. Juste après la fête de l’Aid el fitr, toutes les dispositions doivent être prises pour le bon déroulement de cet examen où les présidents de jury, les surveillants, les secrétaires devront être sur place le jour J à 7 heures. Pour les correcteurs, un dispositif de réduction des distances parcourues, a été pris, selon le directeur de l’Office du Bac, Babou Diakham. Pour Mamadou Lamine Dianté, coordinateur du Grand Cadre des syndicats d’enseignants, «la crainte réside dans le fait que les présidents de Jurys et les correcteurs ne puissent être sur les lieux le jour J à cause du déplacement qu’ils devront effectuer ».
« Il va y avoir surement des perturbations dans la mise en place des personnels des jurys. Ces derniers devront effectuer des déplacements d’une région à une autre. Avec la Korité, le temps pourrait jouer à notre désavantage pour les avoir à temps», s’inquiète Mamadou Lamine Diante.
Pour pallier cette situation, le syndicaliste a souligné que la seule option qui se présente, reste que les présidents de jury et les correcteurs renoncent à passer où aller faire la fête de la Korité dans leurs familles respectives.
Autre facteur de crainte qui risque de perturber le bon déroulement du Bac, c’est le paiement des avances d’indemnité de déplacement des professeurs pour la correction des épreuves. Selon le Secrétaire général du Saemss-Cusems, Mamadou Lamine Diante, « ces retards de paiements sont notés dans certains sites comme Louga ».
« L’Etat risque de contraindre les enseignants à corriger dans des conditions extraordinaires, difficiles, et cela pourrait tourner en défaveur des candidats», a t-il relevé.
A défaut, il a préconisé de revoir la date des délibérations en décalant de 24 heures pour permettre aux correcteurs d’avoir le temps de rejoindre les centres d’examen. Non sans indiquer, toutefois, que les dispositions sont prises par les enseignants pour le bon démarrage des épreuves.
Toujours est-il que le directeur de l’Office du Bac reste serein sur l’organisation de l’examen où toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement. Babou Diakham rassure que la fête de la Korité ne peut en aucun moment influer sur le démarrage des épreuves écrites de cette session.
GACKOU SE DOTE D’UN MOUVEMENT NATIONAL DES ELEVES ET ETUDIANTS
MASSIFICATION DU GRAND PARTI, EN VUE DE LA PRESIDENTIELLE DE 2017
Le Grand parti d’El hadji Malick Gackou a franchi un nouveau palier dans le cadre de son déploiement sur le territoire national. À peine lancée, la nouvelle formation politique de l’ex-numéro 2 de l’Alliance des forces de progrès (Afp) a procédé à la mise en place d’un Mouvement national des élèves et étudiants du Grand parti (Mneegp).
Le lancement de cette nouvelle instance dont la mission est de fédérer l’ensemble des élèves et des étudiants des cinq universités ainsi que des écoles des formation sénégalaises s’est fait, à Guédiawaye, au cours d’une rencontre entre le leader du Gp et les représentants des jeunes «intellectuels». Lors de cette rencontre, El hadji Malick Gackou a invité les jeunes au travail. S’appuyant sur son propre exemple de « self-made-man », Gackou a notamment exhorté à toujours chercher à cheminer avec des hommes et femmes intègres et loyaux».
Prenant la parole en retour, les jeunes lui ont exprimé toute leur volonté de travailler aux côtés d’un «leader et d’un homme politique pas comme les autres». C’est du moins ce qu’a déclaré Ndeye Fandiaye Diao, coordonnatrice dudit mouvement. Cette dernière n’a pas manqué par ailleurs de mettre en garde les adversaires politiques et autres détracteurs de Gackou. «Désormais, quiconque osera s’attaquer à notre leader, trouvera sur son chemin de jeunes militants prêts pour faire face. Nous ne laisserons plus personne ternir l’image de M. Gackou », avertit-elle.
Abondant dans le même sens, Mor Diaw, initiateur de ce mouvement, a tenu à préciser que « cette structure sera différente de par sa grande force de proposition, mais également de prise de position par rapport à la gestion du parti et du pays en général ».