Les goulots d’étranglement, le secteur sénégalais de la santé en connaît. Et qui mieux qu’un syndicaliste pour en parler! Dans cet entretien accordé à Ouestaf News, dans le cadre de notre série sur les systèmes et politiques de santé en Afrique de l’ouest soutenue par la fondation Osiwa, Mballo Dia Thiam, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas), revisite les grandes questions d’un secteur malade de sa mauvaise gestion. Qu’il s’agisse du management interne des structures de santé ou de certaines incohérences de l’Etat, en butte à des difficultés financières persistantes.
Ouestafnews : quel est aujourd’hui l’état du système de santé sénégalais ?
Mballo Dia Thiam : aujourd’hui, malgré les progrès, ce système reste à parfaire. Nous avons vu que la capitale, Dakar, concentre l’essentiel des infrastructures, des ressources humaines et des équipements de grande performance techniques et technologiques. De ce point de vue donc, il y a un déséquilibre certain à corriger aux niveaux financier, matériel, du capital humain, etc. En tant que syndicat, le Sutsas tient à son rôle de sentinelle et ne manque jamais d’alerter.
Ouestafnews - L’Assemblée Nationale vient d’adopter nouvelle loi (NDLR : le 22 juin 2015) modifiant la loi du 2 mars 1998 portant réforme hospitalière au Sénégal, dans les détails, cela donne quoi à vos yeux
MDT : Le Sénégal a plus ou moins hérité d’un système colonial avec un Etat qui était en train de se bâtir (…). Plus de cinquante ans plus, tard, il y a eu beaucoup de progrès accomplis dans la lutte contre les grandes endémies qui ont caractérisé l’Afrique. Nous avons également assisté à la transformation des hôpitaux, qui constituent la vitrine du système, en Etablissements publics de santé ou EPS, grâce à la loi de 1998 portant réforme hospitalière, ceci pour autonomiser les structures de santé et les mettre en contact avec les outils et impératifs du management moderne…. L’objectif était d’équilibrer les comptes financiers des EPS dans deux dynamiques complémentaires : la performance dans les soins de qualité et la performance dans la gestion. A l’époque, un hôpital était géré par un directeur secondé par son gestionnaire pour ne pas dire son intendant, et à côté il y avait le médecin-chef et un surveillant général…
Ouestafnews : ce dispositif a changé ?
MDT : il a changé parce qu’il ne pouvait pas prospérer. En lieu et place, la réforme a créé un conseil d’administration qui délibère sur un budget alors qu’avant on parlait de ligne de crédits. Maintenant, le surveillant général est devenu un chef du service des soins infirmiers pour montrer que le focus est mis sur la qualité des soins. A la place de l’intendant, deux fonctions distinctes ont été mises en place : le chef du service administratif et financier qui est aussi un adjoint pour le directeur dans le projet d’établissement, d’une part, et le Trésor qui est désormais installé dans l’hôpital par l’intermédiaire d’un agent comptable particulier (ACP). Tout cela aboutit à une double tutelle : financière, celle du ministère de l’Economie et des Finances, et technique, celle du ministère de la Santé (…) et pour le contrôle, il y a la Cour des comptes…
Ouestafnews : Là, on parle de textes, d’orientations. Mais pour le contenu ?
MDT : à ce niveau, nous avons un gros problème parce que si l’hôpital doit disposer de subventions, celles-ci doivent couvrir les charges. L’Etat a la mission régalienne de soigner ses enfants, de les éduquer, d’assurer leur sécurité. Sous ce rapport, et quel que soit le degré d’autonomie des EPS, il est impossible à l’Etat de se dérober de telles responsabilités ou de se désengager. Les EPS sont la vitrine du système, comme dit plus haut. Mais en amont, en dehors de l’hôpital, il y a la périphérie avec en bas de la pyramide les postes de santé, les centres de santé.
Ouestafnews : Quels sont ces problèmes ?
MDT : le problème numéro un, c’est que les subventions ne couvrent pas les charges. En plus, elles ne sont pas allouées selon des critères pertinents. Les indices synthétiques d’activité appelés points ISA ne sont pas utilisés à cet effet. Pour disposer de cet indice, il faut recourir au système d’information médical, mais il y a peu d’hôpitaux qui font marcher ce système d’information. Ce sont des informations de type médical, économique, financier, etc. que l’on agrège pour déterminer le point indiciel. Et c’est à partir de ce point là que l’on doit faire les allocations ou subventions. En dehors du système d’information, l’Etat ne tient nullement compte des états financiers. Or, c’est à partir de ces états financiers qu’il est possible d’identifier les déficits, leurs origines, leur ampleur. Si c’est un déficit d’exploitation lié par exemple à une insuffisance de la subvention, l’Etat doit allouer une subvention d’équilibre car l’exercice consiste justement à équilibrer les comptes des hôpitaux.
Ouestafnews - ensuite, deuxième problème ?
MDT : En dehors des subventions, il y a les fonds de dotation qui sont les moyens financiers de la compétence transférée. Chaque jour, c’est des conflits entre les élus et les fonctionnaires sur la question. Les problèmes sont là, mais on n’arrive jamais à des arbitrages corrects. Autre difficulté, c’est le budget de la Santé. Même s’il évolue, c’est de manière parcimonieuse. Cette année aussi, malgré les discours et les promesses, on n’est pas encore à 11% du total national alors que 2015 devait être l’année où ce budget devait atteindre 15% du budget national avec une augmentation de 0,5% chaque année. Bien sûr, nous avons eu droit cette année à quelques milliards supplémentaires, mais en rapport avec le nouveau gabarit du département qui est devenu « Ministère de la Santé et de l’Action sociale », c’est minime. D’autant plus que l’Etat s’oriente vers des politiques de réduction des inégalités sociales, celles-là même qui expliquent le lancement de la Couverture maladie universelle (CMU). Ce qui demande des ressources supplémentaires car la question fondamentale est le préfinancement du système.
Ouestafnews - d’autant plus également que le principe de gratuité s’est greffé à ce système…
MDT : mais oui ! Il y a des dispositifs de gratuité, par exemple, pour les personnes âgées. Je veux parler du Plan Sésame. Or, vous avez vu que pour cette année, seuls 700 millions de francs Cfa ont été rajoutés au milliard de francs disponible. Or, il y a deux hôpitaux de la place qui prendront en charge l’essentiel des personnes âgées mais qui, à eux seuls, cumulent des impayés par l’Etat de 4 milliards de francs Cfa (Ndlr : Hôpital Principal et Hôpital Général de Grand-Yoff). Quand vous avez environ 650 000 personnes âgées comme cible, ce n’est pas évident.
Ouestafnews : Plan Sésame, Couverture maladie universelle… sont-ce des programmes viables ?
MDT : s’ils sont financés, ils sont viables ! Il y a plusieurs difficultés les concernant. La première, c’est qu’avec une enveloppe d’un milliard de francs CFA par an, on ne peut pas soigner 650 000 personnes, même pour des maladies mineures, alors que la cible, c’est-à-dire les personnes âgées, traîne le plus souvent des maladies chroniques, chères en prise en charge. A l’époque, si on faisait le partage de ce milliard, cela revenait à 1532 francs Cfa par personne et par an ! Deuxième difficulté, si vous auscultez de près ce milliard, c’est 700 millions de francs Cfa venant de l’Etat et 300 millions de l’Ipres (Ndlr : Institution de prévoyance retraite du Sénégal). Mais les 300 millions de l’Ipres sont presque gérés par l’Ipres elle-même ! En outre, pour lutter contre les fraudes, nous avons dit et répété qu’on ne peut développer un Plan Sésame sans la carte Sésame car c’est ce document qui permet de discriminer entre tous les postulants à ce programme. Ceux qui disposent déjà d’une couverture maladie ne doivent pas bénéficier du Plan Sésame. Vous pouvez avoir un fonctionnaire qui, ayant du mal à trouver une imputation budgétaire pour se soigner, y parvient avec une simple carte nationale d’identité.
Ouestafnews : il y a quand même des efforts qui ont été faits…
MDT : sans doute, des efforts ont été réellement accomplis, mais ils sont insuffisants par rapport aux besoins. Une autre difficulté à relever, c’est qu’aujourd’hui comme hier, il est nécessaire que les paquets de soins soient clairement définis et systématisés. Cela veut dire qu’on ne peut tout garantir à une personne éligible au Plan Sésame, il faut donc un paquet minimal de qualité de soins disponible et exigible pour tout ayant-droit…
Ouestafnews : par rapport au montant dégagé par l’Etat…
MDT : bien sûr. Maintenant, est-ce qu’on n’a pas dépassé ce stock de 650 000 personnes ? Je n’en sais rien. D’où le fait qu’on aurait dû faire un recensement préalable des bénéficiaires potentiels. Je rappelle que lorsque l’hôpital Le Dantec a débuté l’exécution du Plan Sésame, le budget qui avait été alloué pour six mois avait été consommé et épuisé en un mois !
Ouestafnews : ça doit être quoi exactement, le Plan Sésame ?
MDT : pour nous, il ne doit pas être un moyen d’endetter les hôpitaux, mais plutôt un outil (pour) assurer leur préfinancement. Le Plan Sésame doit être un pré-positionnement de moyens financiers pour nos hôpitaux.
Ouestafnews : il y a également le dispositif concernant les enfants de la tranche 0-5 ans…
MDT : nous sommes d’accord avec ce dispositif qui permet d’aider à la réduction de la mortalité maternelle et infantile en détournant les parents des moyens de fortune souvent dangereux pour faire tomber une fièvre ou guérir une diarrhée, par exemple. Et souvent, cela aboutit à compliquer la situation des enfants. Mais comme pour le Plan Sésame, cette initiative ne doit également concerner que les enfants de 0 à 5 ans qui ne disposent pas de couverture médicale. Si on exonère tout le monde sans faire de distinction entre l’enfant du riche et celui du pauvre, entre l’enfant du fonctionnaire qui dispose d’une couverture médicale et celui de l’agent du privé qui est couvert par sa société, on fait le lit d’autres inégalités. Donc, que ceux qui ont les moyens de payer paient, et que les autres soient aidés.
Ouestafnews : Ebola est passé chez nous, furtivement. Mais elle a été cruelle en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Qu’est-ce que cela a révélé pour des pays si fragiles comme les nôtres ?
MDT : la crise liée à l’épidémie de fièvre à virus Ebola a mis à nu… le dénuement de beaucoup de systèmes de santé. Elle a également révélé que le Sénégal est mieux loti que bon nombre de pays, il faut en convenir. La réponse qui a été imprimée a servi de leçon à tout le monde et a fait des émules, jusqu’aux Etats-Unis, avec le traitement du cas unique de ce jeune guinéen qui avait franchi nos frontières pour fuir son pays. Cependant, la menace Ebola reste encore réelle avec la réouverture des frontières entre le Sénégal et la Guinée, une recrudescence possible de nouveaux cas alors qu’un seul cas est déjà une épidémie. Quand Ebola installe ses quartiers généraux dans un pays quelconque, c’est la croix et la bannière pour l’en déloger. La preuve avec tout le tollé suscité par l’affaire de ce jeune guinéen ainsi que la mobilisation qui a dû être organisée jusqu’au plus haut sommet de l’Etat pour sortir de ce piège.
HADJIBOU DIT OUI À MACKY
EXCLUSIF SENEPLUS – L’ancien Premier ministre de Wade renonce à son terrain sur le littoral
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 16/07/2015
(SenePlus.Com, Dakar) - Hadjibou Soumaré a renoncé à son terrain situé sur le domaine maritime, apprend www.SenePlus.Com de bonnes sources. L’ancien Premier ministre de Wade (2007-2009) et actuel président de la Commission de l’UEMOA, est ainsi la première personnalité publique à avoir suivi les pas du Président Macky Sall, qui a lui-même renoncé aux mètres carrés qu’il possédait sur le littoral.
En effet face à la presse à Kaffrine, en marge du Conseil des ministres délocalisé tenu dans cette ville, le chef de l’État avait annoncé sa décision de renoncer à la parcelle qui lui a été octroyée sur le Corniche-Ouest. Réagissant à une doléance de la Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral (Perl), qui lutte contre l’accaparement, par une poignée de privilégiés, des terres situées sur la façade maritime et pour leur mise en valeur pour le bénéfice de l’ensemble des populations.
Macky Sall ne s’en était pas tenu à cet acte symbolique fort ; il avait en plus demandé à tous ses proches détenteurs de parcelle sur la zone de faire comme lui. Hadjibou Soumaré- qu’on ne peut compter parmi les proches du président de la République-, a entendu son appel.
Il faut dire que l’ancien Premier ministre de Wade, qui fut également son ministre du Budget, a été régulièrement cité dans le procès de Tahibou Ndiaye, l’ancien directeur général du Cadastre, poursuivi dans le cadre de la traque aux biens mal acquis. En renonçant à son terrain sur la Corniche-Ouest, il se démarque de la polémique.
Une décision toutefois saluée au niveau de la Perl. Où on espère qu’après Macky Sall et Hadjibou Soumaré, d’autres personnalités publiques- et elles sont nombreuses- céderont les superficies qu’on leur a gracieusement offertes sur un plateau d’argent. Surtout sous la présidence d’Abdoulaye Wade.
Depuis 1993, année de la première participation d’un candidat indépendant à une élection présidentielle au Sénégal en la personne de Maître Mamadou Lô, seul Serigne Ousseynou Fall a eu à obtenir en 2000 plus de 1% (exactement 1,11%). La difficulté pour un candidat civil de percer a sans doute été une des raisons du plongeon de l’avocat Me Mame Adama Guèye dans la sphère politique en mars 2015 avec un nouveau parti dénommé «Sénégal Bi Nu Begg».
Auparavant, il avait eu en candidat civil un score non honorable en 2007 de 0,40% soit 13 700 voix sur les 3 424 926 suffrages exprimés. L’avocat a-t-il ôté la robe civile pour autant ? La récente synchronisation de vue entre Birahim Seck du forum civil et le leader de «Sénégal Bi Nu Begg» sur la décision du Président Macky Sall de confier le Pudc au Pnud est un fait à relever parce ressemblant à un cordon ombilical qui peut prêter à équivoque.
Je ne causerai pas un tort au forum civil dirigé par Mouhamadou Mbodj qui jusqu’ici sait apprécier les bonnes actions du gouvernement tout en jouant le rôle de sentinelle sur de sujets majeurs. Sa posture faite d’élégance, de sens de la mesure et de vigilance n’est pas en cause. Heureusement que Birahim Seck n’engage pas le forum civil !
La similitude de critique virulente entre Birahim Seck et Mame Adama Guèye sur le Pudc confié au Pnud semble verser beaucoup plus dans une logique obsessionnelle de «décrédibilisation» du régime actuel comme dans le cadre d’une perspective électorale proche. Les deux personnes font vite dans la position facile de l’observateur libre qui n’a aucun engagement vis-à-vis des populations.
Ils savent qu’une bonne partie du monde rural en détresse attend dans l’urgence, des solutions basiques à l’absence d’eau, d’électricité, de pistes rurales et de structures sanitaires. Ils savent aussi que les lenteurs de l’Administration sénégalaise et du Code des marchés ne permettent pas d’absorber en un temps record, ces besoins même si les crédits sont souvent disponibles. Il est désolant que dans une forme d’amalgame populiste, certaines personnes fustigent des règles clairement permises et encadrées par le Code des marchés publics.
C’est le cas par exemple du gré à gré, terme galvaudé de la notion d’entente directe bel et bien autorisée par le Code des marchés notamment en cas d’urgence ou de secret. Ce que les critiqueurs à la gâchette facile ne disent pas, c’est qu’une entente directe est soumise à l’avis de la Dcmp avec possibilité de contrôle des prix durant l’exécution des travaux.
Le terme entente directe insidieusement est détourné sous le vocable français «marché de gré à gré» en wolof «Marché Yaa ma Nekh» comme pour verser dans une confusion savante tendant à faire croire qu’être homme politique signifie être corrompu. C’est à dessein que les amalgameurs entretiennent ce flou artistique aux relents politiques. Une entente directe est possible aux yeux de la loi. Elle est bien encadrée par le Code des marchés publics.Ceux qui y ont recours ne sont pas horsla-loi tant que les règles définies sont respectées.
Autre terrain de jeu des donneurs de leçons : la procédure de Demande de renseignement et de prix ou Drp qui se fait sur un panel d’au moins cinq entreprises pour en choisir le moins disant. Le recours à la Drp n’est pas une démarche hors-la-loi.
Les amalgameurs ne s’arrêtent là, ils critiquent aussi souvent la possibilité de recours à l’offre spontanée pour des montants supérieurs à 50 milliards assujettis d’au moins 10% de sous-traitance pour les opérateurs locaux (soit un minimum de 5 milliards). Ils ne disent pas que l’offre spontanée est soumise à avis obligatoire à la Dcmp aidée d’experts indépendants. Où est l’absence de transparence ?
Comme on le voit, le Code des marchés publics a jusqu’ici sembler être le terrain de jeu des «politiciens encagoulés dans le civil» comme pour accabler les acteurs politiques en les mettant dans une posture défensive. La classe politique doit savoir qu’il est irresponsable de dire au conducteur du véhicule Sénégal de rester scotcher au rétroviseur limitatif des contraintes textuelles.
Le Président Macky Sall a eu la franchise de dire urbi et orbi que le Code des marchés ne doit pas être avec ses lourdeurs, un frein au développement. C’est pourquoi il y a apporté des changements pour un gain de temps et de célérité sans en saper les bases transparentes.
Aujourddui, face à l’urgence en milieu rural, le chef de l’Etat dont le cursus administratif est largement au-dessus des considérations théoriques des critiqueurs sans mandat, a pris la décision de confier l’Urgence au Pnud pour accélérer le Pudc. Il a pris une décision qui va impacter des milliers de vies qui n’ont pas comme les critiqueurs le luxe du «confort urbain dakarois».
Il ne s’agit pas ici d’avoir de simples connaissances théoriques. Il s’agit de s’appuyer sur l’expérience pour bâtir une démarche pragmatique et sous ce rapport, le plus expérimenté des acteurs politiques actuels est celui qui tour à tour a eu à occuper les postes de directeur, ministre, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale et chef de l’Etat.
Nous ne sommes pas dans le culte de la personnalité. Nous sommes dans l’accent mis sur l’approche par compétence to be able to comme disent les anglosaxons. Refuser au Président Macky le mérite d’une bonne connaissance à la fois théorique et pratique de l’Etat, c’est faire preuve d’aveuglement suspect et de doute plus sceptique que méthodique que seul confère une expression honnie nommée jalousie.
Ceux qui attaquent le Président Macky sur le sujet de la transparence sont les mêmes qui lui demandent de répondre d’urgence à la demande des populations. Ils savent bien que le Président Macky à travers des leviers comme l’Ofnac, la loi sur la déclaration de patrimoine, la Crei et le nouveau Code des marchés publics est en train de changer le rapport de l’homme politique sénégalais à l’argent du contribuable. Ils savent que les choses bougent dans le bon sens.
Le problème de ces encagoulés, c’est qu’ils ont des ambitions de pur casting pour remplacer le chef de l’Etat au Palais. C’est leur droit. C’est aussi pour eux un devoir d’être assez honnêtes vis-àvis des électeurs en abaissant les masques. En avançant moins masqué, Me Mame Adama Guèye et ses amis d’hier et d’aujourd’hui devraient éviter de s’accrocher à une branche civile pour un combat strictement politique. Cette posture d’élégance consistant à séparer le civil du politique est une démarche purement éthique.
Il est certainement de bonne guerre qu’avec 0,40% de suffrages en 2007, Mame Adama Guèye essaie de prendre l’ascenseur du buzz médiatique pour espérer remonter la pente. Cette stratégie frise la paresse et ne sera pas payante puisqu’il sera difficile voire impossible de battre hameau par hameau le Président Macky qui, quoique l’on puisse dire, est largement sur la bonne voie de construction des bases économiques et sociales de l’Emergence. Tout n’est pas rose. Tout ne le sera pas. L’essentiel est d’être sur le bon chemin en utilisant des raccourcis alliant la transparence à la célérité. Le Président Macky est dans cette dynamique.
Mais ce qui désole au Sénégal, c’est que les considérations cryptopersonnelles prennent le pas sur la sincérité et la sagesse qui auraient recommandé que l’on accompagne sans ego ce «jeune Président» de 54 ans. Il est dommage de voire toute cette énergie déployée par des personnes très intelligentes qui jettent le discrédit sur les actions du chef de l’Etat dans un pays très complexe en termes d’arbitrages prioritaires sur les maigres ressources nationales. D’ici aux prochaines élections, les masques tomberont certainement un peu plus.
Il paraît que Maître Mame Adama Gueye aurait refusé la présidence de l’Ofnac au moment où Monsieur Birahim Seck siège est bel et bien coopté par décret présidentiel au Conseil économique social et environnemental.
Cette différence de posture serait-il l’arbre qui cache la forêt d’une convergence de vue sur la question politique ? Je ne saurais donner une réponse à cette question. Ce que je sais par contre, c’est que le civil et le politique seraient comme le double visage de Janus.
L’essentiel pour tout citoyen n’est pas d’être dans la posture civile ou politique. C’est le fait d’être sincère avec soi et envers les autres en assumant un camp tout en se mettant au travail sans jouer les cassandres tout le temps.
La société sénégalaise est assez complexe pour qu’on en rajoute tout le temps à l’incivisme et mettant la classe politique sur la défensive. C’est aux hommes et femmes politiques d’être exemplaires et de refuser la stigmatisation venant des donneurs de leçons à la position facile.
Le charme de la politique, c’est la difficulté des choix collectifs qui ne seront jamais enregistrés dans le registre d’une unanimité utopique. En clair, l’action politique sera toujours critiquée. L’essentiel est qu’elle soit bénéfique en termes d’opportunités et de coûts pour le plus grand nombre et pour les générations futures qui hélas ne sont pas présentes pour donner leur avis. L’action du Président Macky analysée sous ce rapport est largement bonne.
PAR AMADOU DIA
RÉDUIRA, RÉDUIRA PAS ?
Du mandat présidentiel et des conditions de sa réduction
Qui disait que l’opposition et le Président ne pouvaient ni ne pourraient jamais s’entendre sur une question sérieuse concernant la vie de la Nation ? Et pourtant, ils s’accordent très bien sur la réduction de la durée du mandat présidentiel, surtout sur celui en cours même si les intérêts, les arguments et les approches sont divergents.
Il est important de noter que nous parlons ici du président de la République, seul concerné directement par le mandat en question, étant entendu que des membres de son camp ne peuvent émettre qu’un avis démuni même du caractère consultatif.
En effet, pour le Président de la République, il ne s’agit pas d’une promesse qui l’a rattrapé, il ne l’a jamais oubliée mais c’est plutôt d’une déclaration tenue pendant la campagne de 2012 qu’il souhaiterait traduire en acte fort et en parfaite phase avec sa vision politique se référant constamment à l’éthique, la droiture, la vérité ainsi que sa conception de l’exercice du pouvoir avec le sens de la mesure, l’humilité pour éviter les dérives liées à la compétition, la rivalité sans merci que se vouent les prétendants au fauteuil présidentiel.
L’homme Macky Sall, à un moment où il était dépité, touché, attristé au plus profond de luimême par ce qu’il avait vu et entendu pendant les périodes de braises, d’affrontements malheureusement devenus rapidement sanglants, parfois même meurtriers, à cause d’une troisième candidature que son prédécesseur voulait briguer vaille que vaille en 2012 suivant l’interprétation faite de la Constitution avait fini par penser tout bas pour ensuite dire très haut pendant la campagne électorale qu’au-delà de cette limitation à deux mandats seulement pour un Président, il fallait surtout aller du septennat (7 ans) au quinquennat (5) pour éviter l’ivresse du pouvoir, cette étourderie qui rend tout humain difficile à éloigner des avantages liés à la stature, lui et souvent son entourage qui lui met la pression.
Il est vrai que son prédécesseur, après des dizaines d’années de lutte politique pour la conquête démocratique du pouvoir, était arrivé au Palais très tardivement ce qui avait motivé son désir de disposer plutôt d’un septennat en lieu et place d’un quinquennat. Le temps ne jouait pas en sa faveur du fait de son âge avancé, de son immense envie de bâtir beaucoup de choses pour développer notre pays selon sa vision.
Certes, de belles réalisations ont été faites au niveau des infrastructures qui nous régalent encore, aujourd’hui, tout en faisant notre fierté mais leur érection a été menée au prix de sacrifices énormes sur le plan social sans compter que d’autres choix ont été trop coûteux alors qu’ils n’étaient pas plus nécessaires que les questions élémentaires de survie. Il fallait choisir, décider et celui qui avait les destinées du pays l’avait fait laissant au Peuple souverain la latitude d’apprécier positivement
ou négativement ses décisions. Il a voulu accomplir des actes inoubliables qui resteraient gravés à jamais dans l’histoire et la mémoire collective de notre pays, ce qui l’empêchait d’admettre cette vérité qu’aucun homme n’avait pas jusque-là tout réussi sans oublier que nul autre ne parviendra jamais à réaliser la totalité de ses rêves, ses envies, ses projets durant sa vie, en politique certains seront inéluctablement repris, entamés, achevés ou parachevés par d’autres individus de quelque bord qu’ils soient parce qu’ils sont élus pour le faire. La vie continuera toujours sans nous et il en sera ainsi pour l’Etat, en effet
«les hommes passent et les institutions demeurent».
C’est ce dernier point qu’il faut nécessairement garder à l’esprit par rapport à la gestion de l’Etat, ceci est valable pour le privé. Alors, la question de certains hommes politiques, actuellement au pouvoir, est de savoir si 5 (cinq) ans d’exercice sont suffisants pour dérouler un programme de développement d’un pays. Ne vaudraitil pas mieux se fixer sur 7 (sept) ans ?
Pour les opposants, si un Président ayant les destinées d’une Nation, se trouve nanti de tous les pouvoirs et moyens n’arrive pas à réaliser grand-chose (selon eux) en cinq ans, réussira-t-il quelque chose avec deux années supplémentaires ?
Serait-il utile de faire souffrir davantage les populations pendant 7
(sept) ans, pourquoi ne pas écourter à 5 (cinq) années ?
Le débat est politique, il est nourri entre 2 (deux) camps opposés, l’un qui est au pouvoir par la grâce du Peuple souverain et voudrait à juste titre le conserver face à un autre qui a un désir légitime de vouloir prendre sa place.
Mais bon sang où est l’intérêt du Peuple dans tout ça, où se trouve-t-il ?
Qui s’en préoccupe ?
N’est-il pas menacé par l’instabilité de la Constitution, de ce texte, cette charpente régissant la vie, le mode de fonctionnement des institutions, oui ce socle de nos droits et libertés ?
La question de la réduction du mandat présidentiel revient sans cesse dans les débats radiotélévisés ainsi que dans certains milieux au point qu’il nous semble opportun de donner notre avis de citoyen avide d’apporter une modeste contribution à l’édifice de la démocratie, au renforcement de nos institutions, à l’apaisement des esprits et à la juste information pour aider la majeure partie de nos concitoyens à comprendre le sujet, son intérêt pour choisir aisément et utilement soit de prolonger ou d’écourter la durée du mandat qui régit le magistère d’un homme élu par eux, le désignant, ipso facto, comme habilité à prendre les grandes décisions aux fins d’assurer leur sécurité, leur bien-être, leur quiétude, le développement économique et social de leur environnement vital, lasauvegarde de leurs biens et l’intégrité de leur territoire.
Le candidat Macky Sall, sans aucune pression ni contrainte, avait lui-même promis de réduire son mandat présidentiel de 7 (sept) à 5 (cinq) ans s’il était élu et il semble n’avoir discuté ni avec son entourage ni avec ses alliés sur une question qui s’avère aujourd’hui si importante parce que l’opposition si opiniâtre, si pugnace, si combattive au point de paraître impitoyable et une partie du Peuple figée sur nos valeurs ancestrales voient en cette déclaration, une promesse électorale qui aurait joué un rôle déterminant en faveur de son élection, par conséquent son respect est hors de toute possibilité de négociation.
Que cette assertion liant son élection à sa promesse soit vraie ou fausse, il est un fait indéniable que devenu président de la République et installé en tant que tel par la Cour Suprême pour une période de 7 (sept) ans il a insisté, ensuite, réitéré sa volonté de ramener la durée du mandat présidentiel à 5 (cinq) ans.
La répétition s’est faite à plusieurs niveaux et lors de nombreuses rencontres avec ses partisans, ses alliés ou la presse aussi bien nationale qu’étrangère au point que la limitation de mandat ne saurait être autre chose qu’une promesse à honorer ou respecter quel qu’en soit le prix.
Cependant, nous devons retenir sa constance sur la décision de vouloir réduire son mandat contre vents et marées, malgré les tentatives de dissuasion d’une partie de son camp, constituée de proches, d’anciens amis, de chevaliers ou de faucons ainsi que des alliés dont certains préfèrent garder le silence quand d’autres montrent un empressement à vouloir écourter sans aucune retenue, un compagnonnage en évitant de le dire à haute et intelligible voix allant jusqu’à suggérer une démission sous prétexte de faire faire des économies alors que le fait d’inviter le Peuple, par le biais de son Parlement, à le libérer de sa promesse aurait pu aussi être envisagé par eux si l’essentiel n’est pas d’avoir, coûte que coûte, des élections en 2017.
Le président de la République, principal concerné tient à le faire mais dans le respect strict de la Constitution dont il est le garant, propos fortement marqués lors de sa prestation de serment, en séance publique devant le Conseil constitutionnel et les illustres invités d’un jour, transmis au peuple des villes, de la banlieue ainsi que du Sénégal des profondeurs sans oublier celui de la Diaspora éparpillée aux quatre coins du monde.
En levant la main droite il avait prononcé en 2012, ces mots que tout citoyen aurait aimé sortir de sa bouche, en ce moment si solennel, surtout opposants ou concurrents malheureux de la course au pouvoir : « *Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine» (Article 37Constitution 2001).
Alors est-il permis aujourd’hui au président de la République, son Excellence Monsieur Macky Sall de réduire directement son mandat de 7 (sept) à 5 (cinq) ans sans pour autant violer la Constitution et son serment devant le Conseil constitutionnel ?
Serait-il envisageable, par et pour lui, de violer sa promesse, son engagement pris devant le Peuple en pleine campagne électorale consistant à réduire de 2 (deux) ans, la durée de son magistère prévue pourtant pour 7 (sept) ans dans la Constitution en vigueur ?
Devrait-il démissionner au bout des 5 (cinq) de règne pour satisfaire ses opposants, les impatients, les adeptes de l’économie d’une consultation inutile ?
Devrait-il, comme le pensent et soutiennent des constitutionnalistes, des militants faire un premier mandat de 7 (sept) ans ou septennat pour ensuite réduire le second s’il était réélu ?
Quelle attitude adopter face à ce dilemme qui n’est toutefois pas une déchirure pour lui ?
Autant de questions relatives à différentes positions de notre petit, mais ô combien envahissant, monde politique, partisans et opposants confondus qui, malheureusement raisonnent beaucoup plus souvent en fonction de leurs propres intérêts allant même à l’encontre de ceux de la Nation et du Président lui-même alors qu’il revient à ce dernier la lourde charge d’assurer et de laisser à ses successeurs, à la postérité, une stabilité des institutions surtout sur ce point si fondamental, vu tous les pouvoirs concentrés entre ses mains.
Pourquoi écourter son premier mandat par la démission pour permettre la tenue d’élections anticipées alors que la question de la durée du mandat présidentiel va se reposer inéluctablement avec acuité aussitôt après sa réélection ou à l’installation d’un nouveau Président, sorti vainqueur des joutes électorales parce qu’ayant été lui aussi partisan de la réduction du magistère précédent, oui partisan parce qu’ayant adhéré à l’idée, soutenu, argué, sollicité, réclamé avec insistance, et enfin agi pour son application, sa mise en œuvre ?
En effet, en décidant de démissionner, rien que pour tenir une promesse électorale, il aura manqué à «remplir fidèlement la charge de Président de la République du Sénégal, d’observer et de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois... ».
Mais aussi il aura failli à un objectif qu’il s’était fixé depuis 2011, dans un entretien accordé à Nouvel Horizon (N° 802 du 25 novembre au 1 décembre 2011) dans lequel il disait ceci à propos de sa candidature: «C’est d’abord l’expression d’une ambition inachevée par mon premier parcours politique et celui en tant qu’ancien Premier ministre.
Une ambition inachevée qu’il faut poursuivre par une nouvelle à travers un engagement nouveau de servir, mais surtout de relever le défi du développement. Je suis convaincu... qu’en identifiant très clairement les priorités des populations sénégalaises sans verser dans le populisme et la démagogie, nous atteindrons nos objectifs pour un développement durable.
Je suis convaincu qu’avec la confiance des Sénégalais, nous allons rebâtir la République, dans ce qu’elle a de plus fondamental, c’est-à-dire l’Etat dans son fonctionnement le plus efficace. »
Alors, rebâtir la République, n’est-ce pas aussi ériger, renforcer et protéger nos institutions et ceux qui ont la chance mais aussi la lourde tâche de les incarner ?
A suivre
QUESTIONNEMENTS AUTOUR ET SUR LES APPARTENANCES
De la fidélité tribale de El Hadji Samba Khary Cissé
De la fidélité tribale. C’est le titre du dernier ouvrage du Lougatois vivant en France, El Hadji Samba Khary Cissé. A la suite d’Un islam fidèle et moderne puis de Confessions d’un «sale nègre», parus respectivement en 2010 et 2012, l’inspiration de El Hadji Khary Cissé reste toujours fluide. L’ancre coule à flot et l’essayiste s’y met encore. Cette fois-ci, il pond un grand ouvrage pour témoigner de la fidélité à ses racines africaines, versus de l’infidélité tribale.
C’est sur environ 200 pages structurées en 4 chapitres que le Sénégalais, bon teint comme il se réclame, nous immerge dans ses réflexions existentialistes. Qui suis-je ? Que suis-je ? Ces questions, qu’il se pose dès l’entame de son livre, témoignent du «doute» permanent qui habite l’expatrié et qui à la limite devient «une amie fidèle».
Dans son essai paru, en mars dernier, aux éditions Les impliqués, El Hadji Samba Khary Cissé s’interroge et interroge, tel qu’on le lit à la quatrième page de couverture, «ses appartenances :
L’Afrique d’où il est parti, le Noir en lui, le musulman de son temps..., l’air du temps consumériste dans lequel il baigne...». Considérant la mort comme l’unique certitude, le philosophe, plutôt le physicien, plonge son lecteur dans un bourbier de questions d’où il ressort fortifié de sa nouvelle foi, fier et fidèle à ses racines profondément sénégalaises.
Dans son ouvrage en effet, il entretient de prime abord ses lecteurs de son Louga natal et du Sénégal de manière générale. «Le pays du baobab» d’où il est parti il y a 28 ans pour l’hexagone. Il revient aujourd’hui, portant sa mélancolie pour parler de ses origines et emprunte les termes descriptifs qui lui permettent grâce à une fine poésie, de rendre compte de son existence.
«Depuis Louga ma ville génitrice, jusqu’à Nancy qui m’a adopté, j’ai vu le monde... Ma géographie interne s’est dilatée, mon solfège intérieur enrichi...». Cette phrase tirée de l’avant propos de son livre, renvoi à la réalité à laquelle l’auteur est confronté et à travers une plume philosophe.
La différence un atout
Il découvre un autre monde et comprend que tous les semblants de vérités auxquelles il croyait, n’étaient que des illusions. «Ces majuscules acquises et jalousement consacrées ne sont que des vérités parcellaires, sinon partielles».
La notion de différence qui sous-tend sa pensée prend alors forme. Car ce qui lui permet de se révéler et de prendre conscience de son existence propre, c’est l’existence de l’autre différent. Il cache mal son «je» et comme il cite à juste titre Souleymane Bachir Diagne : «philosopher c’est prendre le risque de s’engager dans la lutte qu’est la pensée libre...».
L’auteur s’engage alors dans ses pensées librement et n’hésite pas «à faire cocues ses tribus voire même à les déshonorer» parfois, pour se libérer du joug tribal quitte à paraître infidèle. Mais l’avouera-t-il en fin de compte, toute tentative d’infidélité tribale est vouée à l’échec puisque «ma soi-disant subjectivité n’est en réalité que ma subjectivité bien cachée dans mes instincts primordiaux».
El Hadji Samba Khary Cissé trouve toutefois que cette errance qui l’amène à la rencontre de l’autre, est plutôt un atout plus qu’un handicap. Il invite alors celui qui le lit à le suivre dans sa démarche qui consiste à se démettre, à sortir de ce carcan dans lequel la tribu l’enferme.
Mais il s’enferme à nouveau dans d’autres frontières qui selon lui, sont poreuses et sans l’existence desquelles le monde n’aurait pas de sens. C’est dans l’altérité que l’individu peut s’affirmer
Les étudiants de l’Université virtuelle du sénégal en ont marre de leur situation : depuis le début de l’année, ils n’ont pas, disent-ils, fait cours. Ils annoncent une marche nationale prochainement.
Les 7 250 étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) promettent de déverser leur colère dans la rue pour dénoncer les promesses non tenues des autorités. Depuis le début de l’année, disent-ils, ils ne sont jamais entrés dans les classes pour étudier.
Alors que l’année universitaire est en train d’être bouclée dans plusieurs universités. «Nous allons faire une grande marche. C’est notre plan d’action. On va réunir tous les étudiants, on ira vers les chefs religieux pour les informer des raisons de notre mouvement d’humeur. Le Président Macky Sall ne peut parler de Plan Sénégal émergent (Pse) alors que plus de 7 000 étudiants n’ont pas fait de cours durant toute l’année scolaire.
Un tel acte n’est-il pas un crime de l’Etat contre la jeunesse qui mène à un avenir sans espoir», s’est emportée Ndèye Gnagna Thiam, étudiante en Sociologie, hier au cours d’une conférence de presse au siège de Y‘ en a marre.
Ne pouvant pas donner des explications à cette situation, Absa Aïda Diallo, l’autre porte-parole du groupe, souhaite la mise en place d’un calendrier scolaire étalé entre juillet et décembre pour leur permettre de sauver l’année universitaire.
«Nous voulons qu’on commence les cours, puisque le système Lmd est de six mois. Qu’on nous donne ces six mois pour qu’on fasse notre licence 1 comme tous les autres étudiants dans les universités classiques qui sont en train de faire leur examen pour terminer leur licence 1», propose le porte-parole des étudiants.
Par ailleurs, les étudiants souhaitent l’augmentation du nombre de boursiers. «Sur les 8 000 étudiants, il n’y a que 800 étudiants qui bénéficient d’une bourse», regrettent-ils.
Le mouvement Y‘ en a marre, qui a reçu hier les étudiants, regrette l’attitude du gouvernement qui reste «insensible au sort des étudiants de l’Uvs». Fou malade est confus : «Alors qu’il n’y a plus citoyen et plus responsable que le message que les étudiants déclinent disant qu’ils veulent étudier.»
Le rappeur ajoute : «Ils ont tendu la main à l’Etat, c’est à l’Etat de réagir de manière très rapide et très efficace. Ne négligez pas ce nombre-là. Ces 8 000 étudiants sont une bombe. Il ne faut pas les énerver ; ils ont épuisé toutes les voies de recours pour ne pas être violents. C’est un abandon. Il faut cesser d’utiliser ces jeunes comme des cobayes. Et Y’en a marre ira à la rencontre du chef de l’Etat pour plaider la cause de ces étudiants.» En conclusion, il ironise : «L’Uvs est devenue l’université des vacances supplémentaires.»
Y’en a marre annonce une ‘’marche du Peuple’’
Le mouvement Y’en a marre annonce qu’une marche du Peuple sera organisée prochainement si les problèmes de coupure d’eau ne sont pas réglés par le ministre de l’Hydraulique.
En marge du point de presse des étudiants virtuels Fou Malade, membre de Y‘ en marre, souligne que cette marche sera toutefois annulée si les promesses de résoudre les problèmes sont respectées par Mansour Faye, ministre de l’Hydraulique, qui a rencontré avant-hier, les membres du mouvement Y’en a marre.
«Si ce ne sont que des promesses virtuelles comme l’université virtuelle, je pense que le Peuple va sortir pour marcher pacifiquement. La marche du Peuple est prévue», a promis le rappeur.
Aujourd’hui, Y’en a marre est accusé de récupérer les revendications sociales de certaines organisations. La réponse de Fou Malade coule de source: «Les politiques cherchent une échappatoire en véhiculant de telles accusations.»
LE PROCUREUR OUVRE UNE INFORMATION JUDICIAIRE
Retour de Parquet des journalistes du Quotidien et de L’Obs
Les journalistes du Quotidien et de L’Obs ont passé la nuit d’hier au Commissariat central de Dakar. Après leur défèrement ce mercredi, le Parquet a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire.
Les journalistes sont encore entre les mains du Parquet. Déférés hier devant le procureur de la République entre 12h et 14h, Mohamed Guèye, dirpub du Quotidien, et Alioune Badara Fall, dirpub de L’Obs, et Mamadou Seck, Grand reporter au journal du Gfm, ont fait l’objet d’un retour de Parquet. Les directeurs de publication de L’Observateur et du journal Le Quotidien ont passé la nuit d’hier au Commissariat central de Dakar.
Le maître des poursuites a décidé d’ouvrir une information judiciaire, après les avoir entendus dans l’après-midi. Les trois journalistes referont face au procureur aujourd’hui. Il reviendra à ce dernier de décider de la suite à donner à leurs dossiers respectifs. Et cette journée va être sans doute décisive.
Interpellé, avant-hier, le patron de la rédaction du Quotidien paie la publication in-extenso dans les colonnes de son journal du procès verbal de l’interrogatoire du chanteur Thione Seck. Cela lui a d’ailleurs valu plusieurs convocations à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane.
Par ailleurs, il est reproché au responsable de la publication du journal L’Observateur d’avoir publié, le 8 mai passé, un article sur les préparatifs des soldats à déployer en Arabie Saoudite pour participer à la coalition qui lutte contre les rebelles yéménites avec la complicité de Mamadou Seck, l’auteur de l’article.
Contrairement à Mohamed Guèye, Alioune Badara Fall n’a pas passé la nuit du mardi dans les locaux de la Section de recherches où il a été cuisiné pendant plusieurs heures. Mamadou Seck, qui état hors de Dakar ce jour-là, n’a pas été auditionné.
Après l’arrestation des journalistes, leurs confrères ont passé la journée d’hier à valser entre la Section de recherches et le Palais de justice de Dakar. Choqués par cette situation, les professionnels des médias et le syndicat des journalistes déplorent cette situation qui ressemble à une tentative de musellement de la presse.
Le Consortium de sensibilisation sur les Chambres africaines extraordinaires, en partenariat avec l’Institut des droits de l’Homme et de la paix a organisé hier, un débat public en prélude à l’ouverture du procès de l’ancien Président tchadien, Hissein Habré, prévu le 20 juillet prochain. Cette rencontre, à laquelle a pris part le Procureur général près des Chambres africaines extraordinaires (Cae), a été une occasion pour revenir sur les dispositions prises dans le cadre de ce procès jugé historique.
Il ne reste plus que 5 jours avant l’ouverture du jugement de l’ex-chef de l’Etat tchadien. D’après le Procureur général près des Chambres africaines extraordinaires (Cae), toutes les dispositions ont été prises pour la tenue d’un procès équitable. Invité à un débat public hier, Mbacké Fall est revenu largement sur la procédure qui sera suivie lors de ce procès.
D’après lui, un calendrier prévisionnel sera établi concernant l’ordre de passage des témoins. «Il y aura une première phase consacrée à l’étude de la personnalité de Habré (sa biographie, son parcours), ensuite on ira au fond. C’est à partir de ce moment que les victimes vont comparaître. On va instaurer des débats sur les crimes contre l’humanité qu’on reproche à Hissein Habré. Les crimes qui ont été commis sur l’ensemble du territoire tchadien et sur des communautés entières», a-t-il expliqué.
A ces phases, informe le procureur, s’ajoute celle qui sera consacrée aux crimes de guerre. «Après le Tribunal va statuer sur les crimes de torture, là également les victimes vont passer à la barre ainsi que les experts qui ont eu à faire des exhumations et analyser les restes pour déterminer les causes de la mort», a-t-il ajouté.
Selon le Procureur général près des Cae, «tout cela se fera en audience publique».
«L’audience publique c’est là où se joue la justice, il s’agira d’apporter au juge, les éléments de preuve. Et ces éléments de preuve ne sont pas acceptés comme argent comptant par le juge. Ce sont des éléments de preuve qui seront discutés par toutes les parties : le procureur, les avocats de la partie civile, la défense. Dans la procédure, il y a des témoins à décharge, des convocations ont été envoyées à Ndjamena. Vous le verrez au cours de l’audience, il y a beaucoup de sons de cloche dans cette procédure contrairement à ce que pensent les autres», a-t-il rassuré.
Par ailleurs, M. Mbacké Fall a fait savoir, lors de cette rencontre, que le procès est prévu pour une durée de 3 mois (du 20 juillet au 22 octobre). A l’en croire, ça ne veut pas dire que le travail va se terminer à cette date. «La Chambre va mettre en délibéré de sorte à ne pas dépasser son mandat de 10 mois qui prend fin au mois de février 2016», a-t-il précisé.
Le procureur a également informé que l’audience sera filmée, enregistrée et diffusée pour permettre à un maximum de personnes de suivre le procès. «Un partenariat a été signé avec la Rts qui sera chargée de filmer le procès. Tous les médias sont acceptés pour la cérémonie d’ouverture.
Mais après cette cérémonie, il ne restera que la Rts pour capter les images du procès. Ce ne sera pas en direct, les images seront différées de 30 mn et elles seront sélectionnées. Toutes les dispositions seront prises pour filtrer ce qui sera diffusé. Il y aura un calendrier pour indiquer les heures où les audiences vont être diffusées», a-t-il renseigné.
Diffusion du procès
Présent lors de cette rencontre en sa qualité d’avocat des victimes présumées de Habré, Me Assane Dioma Ndiaye s’est réjoui des dispositions prises pour la diffusion de ce procès. D’après lui, même si la présence de 100 victimes à Dakar comme témoins sur un total de 40 000 victimes est «raisonnable», les autres ont besoin de savoir et d’être persuadés qu’un procès se tient.
«Cette diffusion n’est en rien une violation de la présomption d’innocence, mais un droit à l’information pour les victimes», a-t-il dit. Selon Me Ndiaye, l’attente des victimes c’est que le procès puisse permettre à tout un chacun de s’exprimer. «Que la vérité éclate, que les victimes fassent le deuil. Le refus de comparaître ne nous ébranlera pas», a-t-il déclaré.
LE PROCUREUR MBACKÉ FALL SUR UN ÉVENTUEL REFUS DE HABRÉ DE COMPARAÎTRE
«S’il refuse de parler, ses avocats ont l’obligation de le défendre»
Interpellé sur la procédure à suivre au cas où Hissein Habré refuserait de se présenter devant la barre, le procureur a précisé que le président de la Chambre d’assises a deux options. La première option : «C’est de commettre un huissier pour lui faire une sommation à comparaître.» Dans ce cas, précise Mbacké Fall, si l’accusé n’obtempère pas, l’huissier constate sa résistance et fait un Procès-verbal (Pv) au président de la Chambre d’assises».
Le second volet de cette comparution : «A la suite de ce Pv, le président de la Chambre décide soit de contraindre l’accusé à venir comparaître ou bien il peut passer outre cette comparution forcée. Mais la loi fait obligation au greffier de l’audience de faire des comptes rendus d’audience. Il se déplace à la prison pour lire ces comptes rendus, s’il y a des actes qui ont été pris, ces actes doivent être signifiés à l’accusé en prison.
Toutes les décisions sont rendues comme s’il était à l’audience. On verra quelle option sera utilisée», a-t-il fait savoir. Dans la même veine, M. Mbacké Fall a précisé que si l’accusé refuse de parler, ses avocats «ont l’obligation de le défendre».
PEINE ENCOURUE PAR HABRÉ S’IL EST JUGÉ COUPABLE
30 ans de prison ou travaux forcés à perpétuité
30 ans de prison ou des travaux forcés à perpétuité. C’est ce que risque Habré au cas où il serait reconnu coupable des crimes qui lui sont reprochés. Le procureur près des Chambres africaines extraordinaires (Cae) l’a fait savoir lors d’un débat public sur l’ouverture du procès de l’ancien Président Tchadien, Hissein Habré, poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture.
Mbacké Fall a, par ailleurs, précisé qu’en cas de condamnation, Habré ne pourrait bénéficier d’une quelconque grâce ou amnistie. «Si une sentence est rendue, une sentence de condamnation par exemple, à partir de ce moment, une phase d’action civile va s’ouvrir. Au cours de cette phase, les victimes pourront se constituer partie civile. Ainsi, trois types de réparation sont prévus par les Cae. Il s’agit de la restitution, de l’indemnisation ou de la réhabilitation», a-t-il fait savoir.
D’après le procureur, ce sera au Tribunal d’apprécier «quel type de condamnation choisir». «L’accusé aura la possibilité de choisir de poursuivre sa peine dans un pays membre de l’Union africaine. Cependant, aucune mesure d’assouplissement de la peine ne sera possible», a-t-il dit.
ETAT DE SANTÉ DE HABRÉ APRÈS SON ATTAQUE CARDIAQUE
«Il est suivi de très près», selon le procureur
L’état de santé de Hissein Habré, qui a été victime d’une attaque cardiaque, il y a quelques mois, cristallise la rancœur des avocats de l’ex-chef de l’Etat tchadien. Le Procureur près les Cae soutient par contre que son état est suivi de très près.
«Des rapports nous sont donnés par le personnel médical. Il est suivi mais, il a un caractère un peu difficile qui consiste à rabrouer certaines infirmières, manquer de respect aux médecins. Mais son état est suivi à la lettre parce que nous y tenons», a-t-il dit.
ME ASSANE DIOMA NDIAYE SUR L’ABSENCE DE POURSUITES CONTRE DEBY
«Il faut partir de l’idée des crimes dont la commission suppose l’intervention du plus grand chef»
Lors de cette rencontre, Me Assane Dioma Ndiaye a été encore interpellé sur le fait que les victimes n’aient pas ciblé Idriss Deby pour les mêmes crimes que Habré, vu qu’il était à un moment donné son bras droit. Selon l’avocat des présumées victimes, «de façon générale, l’objectif de la justice pénale internationale n’est pas de juger tous les coupables».
«La justice pénale internationale repose d’abord sur l’exemplarité, il faut poser des actes forts. Et il faut partir de l’idée des crimes dont la commission suppose l’intervention, la connaissance active ou passive du plus grand chef, c’est-à-dire celui qui est la clé de voûte des actions», a-t-il expliqué.
D’après lui ce qui importe, c’est que ceux qui sont au plus haut niveau sachent désormais où ils se trouvent et quel que soit l’écoulement du temps, ils pourront répondre devant la justice. «Ce ne sont pas des poursuites ciblées, l’objectivité aujourd’hui commande qu’on puisse déterminer qui a eu la plus grande responsabilité», a-t-il souligné
«IL NE S’AGIT NULLEMENT DE METTRE EN PLACE UNE STRUCTURE CHARGEE D’UN CONTROLE»
VIVIANE BAMPASSY SUR LE NOUVEAU CODE DE LA DEONTOLOGIE
Le nouveau Code de la déontologie des agents de l’Etat lancé la semaine dernière n’est pas une structure chargée d’un contrôle quelconque. C’est l’équivoque qu’a voulu lever, hier, le ministre de la Fonction publique.
Ministre de la Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public, Mme Viviane Elisabeth Laure Bampassy, a tenu à lever toute équivoque quand au nouveau Code de la déontologie des agents de l’Etat lancé la semaine dernière. Au moment où certains agents parlent de doublon, puisqu’il existe d’autres codes des agents de la Fonction publique, le ministre de préciser que ce n’est pas un texte élaboré ailleurs pour être appliqué aux agents de l’Etat.
S’exprimant, hier, au terme de la cérémonie de lancement de l’audit des compétences des agents de l’administration publique, Mme Bampassy a déclaré que «le Code de déontologie n’a pas pour vocation d’instaurer une structure chargée de contrôle. C’est un document qui va recueillir l’ensemble des principes et valeurs de notre administration».
Elle souligne par ailleurs que si on prend la loi 61-33 portant Statut général des fonctionnaires de l’Etat, elle dispose déjà des principes et valeurs qui doivent motiver l’agent public. «Donc, nous n’avons fait que recueillir en un document unique l’ensemble de ses principes et valeurs qui doivent être un bréviaire pour l’agent de l’Etat. Il ne s’agit nullement de mettre en place une structure chargée d’un contrôle», a insisté Mme Bampassy.
Quand à l’externalisation du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) confié au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le ministre de la Fonction publique est d’avis que cela ne jette nullement un discrédit sur les agents de l’administration publique. «Je crois que le chef de l’Etat est suffisamment conscient de la qualité des ressources humaines dont dispose l’administration sénégalaise. Ce Pudc ne peut nullement être assimilé à un déni de l’administration», a-t-elle souligné.
LES USAGERS DE D3 OPPOSES A TOUTE FORME DE HAUSSE DES TARIFS
EVENTUELLE AUGMENTATION DU PRIX DES TICKETS DE DAKAR DEM DIKK
Les usagers des bus de la société Dakar Dem Dikk (3D) sont opposés à toute forme de hausse des tarifs des tickets du transport, comme le souhaite le Directeur général de 3D. Et ils sont confortés dans ce refus par les associations de consommateurs.
L’éventualité d’une hausse des tarifs du ticket du transport par la société de transport public Dakar Dem Dikk (3D) agitée avant-hier par le Directeur général de ladite entreprise, pour faire face à ses charges du fait que l’Etat ne reverse pas l’intégralité de sa compensation financière, n’agrée par les usagers. En effet, interpellés sur cette éventuelle hausse des tarifs, les clients de Dakar dem dikk jugent qu’elle ne se justifie pas.
Abonnée à 3D, Katy Ndiaye marque son inquiétude face à cette éventualité. «C’est une décision que nous ne souhaitons pas. Vous voyez comment les gens se débrouillent pour se nourrir. Alors, s’il faut encore revoir le budget du transport à la hausse, on ne s’en sortira pas. La vie est suffisamment chère dans ce pays pour que Dakar dem dikk qui est une société de transport public ne nous la complique davantage. Je pense qu’il appartient au chef de l’Etat qui avait promis de baisser tous les prix de veiller à ce qu’il n’y ait pas de hausse des tarifs du transport. Parce qu’on a élu pour ça», avance la dame.
Pour sa part, Arame Diop, une mère de famille également très préoccupée par cette annonce de dire : «Dem dikk doit penser aux parents. Car c’est eux qui donnent de l’argent à leurs enfants pour le transport en bus pour aller à l’école. Et à Dakar, la plupart des enfants prennent les bus de Dem dikk. Alors s’ils ne prennent pas compte de cela, ce sera très dur pour les parents à la rentrée. Nous, ce qu’on veut entendre, c’est des annonces de baisses des prix, par des projections sur des hausses. Le gouvernement doit faire le nécessaire pour gérer ça et éviter la hausse. Car ça pourrait mettre le feu partout. Déjà qu’on souffre énormément de la cherté de la vie».
Même son de cloche chez Ami Collé Dieng qui dit avoir l’habitude de prendre les lignes 18, 13 et 2 vers les Hlm. «Ça ne vaut pas la peine de hausser les prix. D’ailleurs, ça ne va pas nous plaire nous autres usagers et clients et Dakar dem dikk. Parce que ça ne nous arrange vraiment pas. Déjà que les prix du taxi sont trop chers, si on devait encore augmenter ceux des tickets du bus, que ferons nous. Peut-être qu’ils veulent que ne prennent plus les bus et qu’on s’en limite aux ‘Car rapides’ avec tous les dangers et le manque de confort que cela comporte pour nous», s’interroge-t-elle.
Prenant au quotidien des bus de Dakar dem dikk pour ses déplacements, Aliou Matar Mbow est formel, le prix ne doit pas changer. «L’Etat doit verser la compensation due à la société Dakar dem dikk pour ne pas rajouter à la tension sociale ambiante qui règne dans ce pays. Parce qu’augmenter les prix, ce serait porter un fatal coup aux pères et mères de familles. Si je prends mon exemple, je suis un père de famille avec pleines de charges et je sais même comment y faire face et si je dois encore revoir mon budget de transport pour le boulot et celui de mes enfants qui prennent le bus pour aller à l’école à la hausse, mais je ne pourrai jamais m’en sortir. Non, il saurait être question d’accepter une quelconque hausse des tarifs. Ils n’ont qu’à trouver une autre solution», clame-t-il.