La vie suit son cours. Baba Diarra enchaîne les inventions. Après le dispositif anti-fraude « Karangé », des moulins et des batteuses, l’inventeur a convié, le samedi 4 juillet 2015, à Thiès, ingénieurs, spécialistes des technologies, amis et parents au test de sa nouvelle invention : « la tornade ». C’est une sorte de mini-centrale électrique qui peut produire 40 KW de façon continue, durant toute la journée, avec moins de 5.000 FCfa de consommation de gasoil. Cette invention offre la possibilité de multiplier la puissance par relais. Baba Diarra soutient qu’avec 10 mini-centrales, il peut sécuriser la consommation de la ville de Thiès en énergie.
La ville de Thiès est pourvoyeuse d’inventeurs. Le samedi 4 juillet 2015, elle était la capitale des inventions le temps des tests de « la tornade » : une mini-centrale électrique qui peut produire 40 KW de façon continue.
Les responsables de l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (Aspit), ceux de l’Association sénégalaise des consommateurs (Ascosen) et des enseignants-chercheurs de l’Ecole polytechnique ont assisté au test d’une « tornade », une nouvelle invention de Baba Diarra.
Dans le préau de l’imposant atelier, sis au quartier Moussanté de Thiès, la « tornade » est sur une structure couverte d’une peinture bleue. Trois sections la composent. Le premier est un bloc regroupant un ventilateur encoché, une batterie de 12 volts et un réservoir à gasoil.
Ce bloc est la souche primaire. « Nous avons un ventilateur qui brasse l’air et une batterie de 12 volts qui alimente un moteur de Diesel 12 Hp », explique Saliou Pène, ingénieur en électromécanique.
L’inventeur actionne un bouton situé dans un coin de la première souche, une pétarade s’enchaîne. Le moteur lâche de la fumée. Celle-ci se rétrécit au fur et à mesure que le moteur atteint sa vitesse de croisière, les rotations du tambour cylindrique de 2 mètres de diamètre s’accélèrent.
Il effectue 1.500 tours par minute
« Dans la seconde souche, nous avons un accouplement de poulie qui fait tourner un Piv (élévateur de vitesse) avec une réduction de vitesse de 120 et une augmentation de 400 qui fait tourner un réducteur de vitesse de 6.000 t/mn », détaille l’ingénieur. La chaîne est une alternance et une baisse des vitesses.
L’emplacement de chaque composante de la chaîne a son importance, y compris les niveaux. La position, la disposition et le niveau ne sont pas des détails. Dans la troisième souche, on retrouve deux pièces cubiques de différentes dimensions taillées dans du fer noir foncé. Elles sont disposées de façon parallèle avec un léger décalage. « L’élévateur de vitesse sert à augmenter la vitesse à la sortie. Elle fait tourner plus vite l’alternateur qui produit 400 volts », poursuit Saliou Pène.
Utilité d’une invention
Sur un tableau de bord, la fréquence est 60 Hertz, le voltage 400 V et l’ampérage est au tour de 1, mais il peut aller jusqu’à 60 ampères. « Ici, nous alimentons cette machine qui ne demande pas beaucoup de consommation d’énergie. Mais, si vous avez beaucoup d’appareils à alimenter, l’ampérage peut monter jusqu’à 60 », explique l’inventeur Baba Diarra qui a pris le relais au bout de la chaîne. Il ne doute pas de l’utilité de son invention.
Son atelier reçoit des invités, des amis, des parents, tous veulent voir la mini-centrale électrique. L’invention soulève des questions. « Pourquoi elle ne consomme pas beaucoup d’énergie ? » « Combien de ménages peuvent être desservis ? » Le sourire du concepteur précède ses réponses. « Avec 5.000 FCfa de gasoil, je peux fournir de l’énergie durant une journée pour 20 à 30 ménages », répond-il avec sérénité.
Le public est perplexe. A juste raison. Un petit groupe électrogène consomme plus de carburant et de fuel au bout de quelques heures. Comment une grosse machine comme celle-ci économise-t-elle du gasoil ? La réponse se trouve sur l’enchaîne des pièces et sur la vitesse des tambours. « Nous créons un tourbillon mécanique au milieu ; ce qui permet de consommer moins d’énergie. C’est tout l’avantage de cette « tornade ».
L’autre nouveauté, c’est que le dispositif ne se réchauffe pas, parce qu’en amont nous avons un ventilateur qui brasse l’air », renchérit Baba Diarra. La réalisation n’a pas été facile. A l’étape embryonnaire, des ingénieurs et des hommes de sciences lui ont fait savoir que l’enchaînement des tambours, de l’alternateur et de l’élévateur de vitesse ne permettait pas d’obtenir un équilibre. C’était vrai. Ils avaient raison.
Sur le chemin, il a perdu des moteurs, des pièces essentielles. Il a fallu faire appel à un rebobineur pour des réajustements. « Il est possible d’accroître la puissance par relais avec une consommation moindre avec autant d’appareils. Aujourd’hui, si j’ai 10 mini-centrales, je vais assurer la fourniture d’énergie à toute la ville de Thiès avec peu d’argent », défend-il.
L’inventeur du dispositif antifraude a fait son devoir. La balle est dans le camp de l’Aspit, en charge de la politique de promotion et de vulgarisation de ces technologies à moindre coût et à haut impact sur les conditions de vie des Sénégalais.
Prendre le relais en cas de délestage
Certains invités considèrent que cette mini-centrale peut assurer la fourniture de courant aux postes et cases de santé des villages reculés ou encore prendre le relais de la Senelec en cas de délestage pour assurer la continuité des services pour l’alimentation des machines de la Sde.
« Nous attendons que la machine soit mise à l’épreuve pour donner toute notre appréciation. Déjà il serait dommage que les autorités ne donnent pas une suite à cette invention », note Momar Cissé, de l’Association sénégalaise des consommateurs.
Macodou Thiam, enseignant-chercheur à l’Institut de technologie de l’Université de Thiès, salue, pour sa part, l’audace de l’inventeur qui est allé jusqu’au bout de ses rêves. « Il fallait y penser, parce que l’énergie fossile va s’épuiser dans un avenir proche. Donc, nous devons promouvoir une consommation rationnelle de l’énergie de façon globale », plaide l’universitaire.
Le pivot de Minnesota en NBA, Gorgui Dieng, a rejoint les Lions pour la préparation de l’Afrobasket 2015 (19-30 août en Tunisie). Mais, il devra attendre avant de débuter les entraînements.
Le sélectionneur national, Cheikh Sarr, retrouve le leader technique de son équipe, Gorgui Sy Dieng qui avait quitté Dakar à l’entame du regroupement. Il était, en effet, rappelé par son club pour une visite médicale. Revenu, le joueur va rejoindre la Tanière des Lions pour la préparation du championnat d’Afrique des nations de basket-ball.
Cependant, il est contraint de patienter avant de fouler le parquet du stadium Marius Ndiaye pour sa première séance d’entraînement. L’intérieur sénégalais des Minnesota Timberwolves ne peut pas s’entraîner sans le paiement de son assurance. Une exigence de la ligue nord-américaine de basket (NBA). La Fédération et le ministère des ports, nous informe-t-on, travaillent sur la question qui serait en passe d’être réglée. Le même cas s’était posé l’année dernière sur le chemin du Mondial en Espagne. Ce qui avait amené le staff technique à interrompre les entraînements pendant deux jours.
D’autres cadres de la Tanière étaient attendus durant le week-end. Mais Mouhammad Faye, qui évolue en Grèce, n’avait pas encore confirmé son arrivée. Alors que les Franco-Sénégalais Xane D’Almeida et Antoine Mendy sont confrontés à un problème de réservation de leurs billets d’avion. Finalement, ils ne pourront rallier Dakar qu’en milieu de semaine.
Ainsi, le sélectionneur Cheikh Sarr, qui avait prévu de commencer à bosser sur les structures à partir de ce lundi, va devoir attendre encore. «Il y a des joueurs dont la présence est importante pour pouvoir travailler le collectif», disait-il.
C’est heureux que le Sénégal ait gagné (6-5) samedi son 2e match au Mondial 2015 de beach soccer face au pays hôte, le Portugal. Cette victoire relance les Lions de football de plage dans la course aux quarts de finale. Un duel décisif leur oppose ce lundi aux Japonais.
Les Lions de beach soccer, le destin en main, livrent un match capital aujourd’hui face au Japon. L’équipe du Sénégal et celle du Japon se retrouvent après avoir chamboulé le groupe A avec leur victoire au forceps respectivement sur le Portugal (6-5) et l’Argentine (4-3) samedi. Vieux Ibra Saër Thioune (8’), Pape Amadou Kamara (15’), Ngalla Sylla (25’), Babacar Fall (28’) et Ibrahima Baldé (24’ et 31’) ont inscrit les buts de la victoire du Sénégal.
Les retrouvailles entre Sénégalais et Japonais, après la précédente confrontation remportée au Mondial 2007 par le Sénégal, s’annoncent chaudes. Car, l’enjeu est de taille : une victoire est synonyme de qualification en quarts de finale. Un stade de la compétition que l’équipe sénégalaise voudrait au moins retrouver après 2007 et 2011. Mais, face à une accrocheuse équipe japonaise requinquée après sa victoire sur l’Argentine, le pivot Ibrahima Baldé (meilleur buteur sénégalais avec 4 réalisations) et ses coéquipiers devront être très forts pour espérer faire la différence.
«Il n’y a pas de calcul à faire. Nous allons monter sur les Japonais afin d’entamer le match très fort comme face au Portugal. Nous péchons souven au 2e tiers-temps mais, cette fois, nous allons essayer de corriger cela. Si nous y parvenons, nous pourrons terminer très fort», confie Ngalla Sylla.
Si tout sera joué dans la poule A ce lundi, l’Italie et la Suisse sont déjà qualifiées dans la poule B. Tout comme le Brésil dans la poule C, la Russie et Tahiti dans la poule D.
Après une première saison réussie à West Ham, Cheikhou Kouyaté veut maintenir le cap cette année en Premier League. Et l’enfant de Khar Yalla compte se donner les moyens de ses ambitions. Comme il est déterminé à aider le Sénégal à se qualifier à la CAN-2017. Même si, pour l’heure, il reconnaît que tout n’est pas parfait.
Cheikhou, qu’est-ce qui explique votre absence aux matchs des tours préliminaires de l’europa League avec West Ham ?
C’est le club qui m’a autorisé à prendre quelques jours supplémentaires de congés. Surtout que la saison dernière, j’ai joué beaucoup de matchs. Pendant les vacances, j’étais en sélection pour deux semaines. Ce sont ces jours-ci qui ont été compensés. Sinon il n’y a rien d’alarmant et de problématique, tout se passe super bien. J’ai repris du service et je me sens prêt pour la prochaine saison.
On a l’impression que vous avez pris une autre dimension en Angleterre…
Il est clair que le travail et la volonté de vouloir réussir quelque chose ici en Angleterre restent déterminants. Parce que, depuis mon jeune âge, j’ai toujours rêvé d’évoluer dans ce championnat-là. Et maintenant que j’en ai l’opportunité, je n’économise pas mes efforts. J’ai choisi l’Angleterre alors que j’avais d’autres opportunités. Je ne dois pas me louper. Je dois continuer à faire plaisir à tous ceux qui croient en moi, à mes parents.
Quel objectif vous êtes-vous fixé ?
Cette année sera plus difficile que la précédente pour la bonne et simple raison que, maintenant, je suis bien connu dans ce championnat. À moi de confirmer en prouvant à tout le monde que la réussite de l’année dernière n’était pas le fruit du hasard. Je m’attends à une année difficile. Je dois me préparer à ça parce qu’il n’est jamais facile de confirmer.
Ce sera d’autant plus difficile que Sam Allardyce, qui vous a révélé en Premier League, a quitté West Ham…
C’est vrai qu’en football, il n’y a pas de cadeau et qu’aujourd’hui, il y a un nouvel entraîneur à la tête de l’équipe. Forcément, Slaven Bilic doit être différent de Sam Allardyce, mais à moi de prouver à l’entraîneur que je fais partie de l’équipe. Pour cela, je dois me montrer valable aux entraînements et être bon à chaque match. Si j’arrive à m’imposer, tout se passera comme je le souhaite.
La séparation avec Sam Allardyce n’est-elle pas brutale ?
Toute séparation est difficile à digérer, surtout quand il s’agit d’une personne qui compte beaucoup pour vous. Mais, on essaie de rester professionnel et de faire avec. Avant son départ, Alardyce m’a souhaité bonne chance. C’était à Newcastle après le match retour. À tous les joueurs, il nous a parlé et nous a souhaité bonne chance. Il nous a dit aussi que la vie ne s’arrêtait pas là, même si sa mission avec l’équipe était terminée.
Comment se passe la cohabitation avec Diafra Sakho à West Ham ?
Avec Diafra, on est comme des frères. C’est normal de se prendre la main pour cheminer ensemble. Quand il est arrivé au club, on a tissé des liens forts, des liens familiaux. Et aujourd’hui, on est devenu des amis inséparables. Tous les deux, on savait déjà ce qui nous attendait dans l’équipe. Nous savons d’où nous venons. Ce qui fait que les conseils venaient de nous-mêmes. C’est pourquoi nous avons réussi ce que nous avons fait la saison dernière pour mériter la confiance et le respect de tout le club. On a gagné nos paris grâce à cette familiarité qu’on a tissée.
Le contingent sénégalais vient de s’agrandir en Angleterre avec l’arrivée d’idrissa Guèye. est-ce une aubaine pour le football sénégalais ?
Vous ne pouvez pas imaginer la joie qui m’anime suite à l’arrivée d’Idrissa en Angleterre. J’aurais préféré qu’il vienne à West Ham comme Sadio Mané aurait voulu qu’il s’engage avec Southampton. Gana est un garçon formidable. Il y avait beaucoup d’équipes qui le voulaient ici. Mais, puisqu’il a fait le choix d’aller à Aston Villa, on lui souhaite bonne chance. Personnellement, je suis content pour lui. J’ai confiance en lui. Il a le talent et le football dans le sang.
Pensez-vous que Gana est taillé pour le championnat anglais ?
Franchement, je crois qu’il réussira en Premier League. Un talent comme Gana, il faut croire en lui. Aston Villa a fait une bonne affaire et je pense que les dirigeants de ce club ne vont vraiment pas le regretter. C’est vrai que les gens parlent de la taille d’Idrissa Gana qui constituerait un handicap pour lui, mais moi je ne vois pas les choses ainsi. Il a tout ce qu’il faut pour devenir un grand milieu de terrain capable de jouer dans toutes les équipes du monde.
Êtes-vous satisfait de la victoire du Sénégal face au Burundi lors la première journée des éliminatoires de la CAN-2017 ?
Naturellement. Déjà, on empoche les trois points de la victoire, même si des techniciens ont déploré notre fond de jeu. Moi, je préfère mal jouer et gagner les trois points que de bien jouer et perdre. Le football, c’est le résultat. N’oublions pas que nous avons joué un match de fin de championnat, quand tous les joueurs sont fatigués et ont les jambes lourdes. La victoire était impérative. Elle nous a permis de bien démarrer ces qualifications.
Est-ce suffisant pour justifier le jeu que vous avez produit ?
C’est normal que les gens parlent du jeu que nous avons produit. Chacun est libre de commenter à sa façon. Nous savions ce qui nous attendait. Tous les joueurs qui ont pris part au stage ont connu une saison pleine en club. Donc, la fatigue était déjà au rendez-vous. Heureusement qu’on a gagné le match. À la fin de la rencontre, je me suis rendu compte que physiquement, on était cuit parce que jouer en Afrique est très différent qu’en Europe. Ce n’est même pas la même chose. On reconnaît aussi que tout n’est pas parfait parce que le coach n’a pas encore fini de mettre en place son équipe.
Pensez-vous déjà au match contre la Namibie ?
Après ce stage, le coach nous a dit qu’on devait profiter des vacances, puis retourner en club pour un bon travail hivernal pour prétendre réussir un grand coup face à la Namibie, pour la deuxième journée. Sachant que, pour ce match-là, nous n’aurons pas trop de temps comme la première journée, nous ne devons pas nous louper. Il faut bien se préparer en club parce qu’on sait ce qui nous attend à Windhoek. C’est vrai qu’on a le temps, mais il faut faire attention aux matchs pièges.
Ne craignez-vous pas de revivre la même situation, si on sait qu’en début de saison les automatismes font souvent défaut ?
Je ne pense pas que ça sera la même chose que face au Burundi. Dèjà, on est à deux mois de la rencontre. Ce qui veut dire que tout le monde doit continuer à travailler. On sera compétitif. Je ne pense pas que ce sera aussi pénible. Au contraire, on sera frais, puisque ça sera en début de saison.
Le Sénégal est-il bien dans la peau de favori de son groupe ?
Bien sûr, du moment que nous sommes en tête de notre poule, devant le Niger, la Namibie et le Burundi. En tout cas, le Sénégal est toujours attendu. Nous voulons gagner tous nos matchs, même si nous avons conscience que la tâche ne sera pas facile du tout. On sera attendu de pied ferme. Maintenant, à nous de savoir comment aborder nos matchs pour ne pas être surpris. On n’a pas le choix, on doit impérativement se qualifier à la prochaine CAN et faire mieux parce que la dernière édition a été une déception pour nous. Pour se qualifier, il faut battre tous les adversaires, sans exception.
Avec des joueurs comme Salif Sané, Alfred Ndiaye, Stphane Badji, ou encore Pape Kouly Diop, avez-vous conscience que la concurrence est rude dans l’entrejeu ?
L’équipe nationale est un patrimoine national qui appartient à tout le monde. On est tous là pour défendre la même cause. Et comme le coach nous le rappelle tout le temps, tant que la concurrence est saine, tant mieux. Nous avons la chance d’avoir des joueurs de qualité dans l’entrejeu. En tout cas, il y a beaucoup de joueurs de talent qui sont dans ce secteur de jeu. Maintenant, le dernier mot revient au sélectionneur. Ceux qui débutent la rencontre sur le banc de touche sont les premiers à encourager les titulaires, parce que, comme je vous l’ai dit, nous sommes là pour la même cause.
Que s’est-il passé avec Aliou Cissé au Havre. il paraît qu’il vous a repproché d’être très bavard. Vous le confirmez ?
(Éclat de rire). Je ne confirme rien du tout. C’est n’importe quoi. Entre Aliou et moi, nous n’avons jamais eu de prise de gueule au point de se lancer des piques. Quand j’ai lu cette information, j’étais surpris. Aliou est un grand homme que je respecte beaucoup. Tout le monde sait que si j’ai découvert cette équipe nationale, c’est en partie grâce à Aliou. Il ne veut que mon bien. Pas plus tard qu’avant-hier (vendredi), je l’ai eu au téléphone. On a longuement discuté. Il ne me donne que de bons conseils. Je connais l’homme. Mais franchement, il y a certaines informations qui me font rigoler parce qu’en réalité, Aliou Cissé ne m’a jamais manqué de respect, et vice versa.
Quel message lancez-vous au public sénégalais ?
Personnellement, je demande aux Sénégalais de nous accompagner par leurs prières. Nous en avons besoin. Moi, j’aimerais faire mieux que la saison dernière. Je dois me sacrifier. Il est clair que ça ne sera pas facile, mais on donnera le meilleur de nousmêmes. C’est aussi valable pour la sélection. Après la dernière CAN catastrophique que nous avons connue en Guinée équatoriale, on doit se racheter et tout faire pour se qualifier à la prochaine et y faire bonne impression.
«LA KORITE SERA CELEBREE LE SAMEDI SI...»
MOURCHID AHMETH IYANE THIAM, PRESIDENT DE LA CONACOC
Le Sénégal pourrait célébrer la fête de l’Aïd el fitr ou Korité samedi prochain. Seulement, faudrait-il que le croissant lunaire soit aperçu la veille, vendredi au soir. Dans le cas échéant, la majorité de la communauté musulmane sénégalaise fêtera la Korité le dimanche. C’est ce qu’a expliqué Mourchid Ahmeth Iyane Thiam, le président de la CONACOC. Ce qui ne rassure pas quant à la célébration à l’unisson de cette fête, étant donné qu’une partie de la communauté musulmane scrutera la lune dès jeudi.
«La Korité sera célébrée le samedi si la lune apparaît vendredi. Dans le cas contraire, elle sera célébrée dimanche». Imam Mourchid Ahmeth Iyane Thiam est formel. Le président de la Commission nationale d’observation sur le croissant lunaire (CONACOC), par ailleurs président du Conseil supérieur islamique du Sénégal (CSI), précise que la communauté musulmane sénégalaise va célébrer la fête de l’Aïd-el-fitr ou Korité, marquant la fin du Ramadan, lorsque le croissant lunaire fera son apparition.
Il s’exprimait avant-hier samedi 11 juillet, lors d’un débat sur la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC), organisé par le Forum des savoirs et des valeurs (FORSAV), en partenariat avec l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (ASPA), à la mosquée du Point E, à Dakar. Ce débat vise à trouver les voies et moyens de contribuer à «l’amélioration du travail» de la CONACOC, révèle Ahmed Kanté, ancien imam de la mosquée de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, coordonnateur du FORSAV.
CÉLÉBRer LES FÊTES MUSULMANES À L’UNISSON, GRÂCE À L’ASTRONOMIE
Selon Mourchid Ahmeth Iyane Thiam, les musulmans sénégalais qui ont démarré le jeûne du mois de Ramadan le vendredi 18 juin, dans leur écrasante majorité, même si une partie des croyants l’a entamé la veille (jeudi 17 juin), scruteront le croissant lunaire vendredi prochain 29ème jour du mois béni. Pour cela, souligne-t-il, la commission est disposée à collaborer avec l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie. Mieux, rassure-t-il, elle est même prête à se rendre à la corniche pour observer la lune, à l’œil nu, au côté des astronomes et ses décisions seront prises conformément aux recommandations de la charia.
Pour sa part, le président de l’ASPA reste convaincu que l’astronomie peut aider la communauté musulmane du Sénégal à s’entendre sur les dates de célébration de ses fêtes, le début ou la fin du jeûne, si les chefs religieux musulmans font preuve d’unité et collaborent avec les astronomes. Dans l’Agence de presse Sénégalaise (APS), Maram Kaïré déclare: «l’astronomie peut limiter les erreurs [de calendrier]. Sur la base de ses prévisions, on peut faire de l’observation lunaire».
Et d’ajouter: «nous essayons, au sein de notre association, de donner des outils permettant aux chefs religieux de prendre des décisions (…) Notre rôle, c’est d’apporter les outils mathématiques nécessaires aux autorités religieuses, pour réduire les erreurs» de calendrier, a-t-il expliqué. Toutefois, note Maram Kaïré dans l’APS, les astronomes ne peuvent pas, par les données qu’ils fournissent aux chefs religieux, arriver à harmonier le calendrier des fêtes musulmanes (Aïd-el fitr, Aïd-el-kébir, etc.). Selon lui, il appartient aux chefs religieux musulmans de s’entendre.
La lune ne peut être aperçue au sénégal jeudi à L’ ŒIL nu…
Dans un autre registre, le président de l’ASPA prévient que le croissant lunaire ne pourra être aperçu à l’œil nu ce jeudi. «Il faut s’attendre, jeudi prochain, à ce que la lune ne soit pas visible à l’œil nu (…). Jeudi, on ne pourrait pas apercevoir la lune à l’œil nu, dans nos contrées», a-t-il signalé. «Vendredi 17 juillet, la lune va rester pendant 64 minutes dans le ciel. Si les gens veulent une observation visuelle claire, vendredi, ils doivent se mettre dans un endroit dégagé», a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs décennies, les musulmans sénégalais entament le mois du jeûne et le terminent en rangs dispersés, en raison de divergences de vue sur l’apparition du croissant lunaire. En atteste, cette année aussi, la Coordination des musulmans de Dakar (CMD), la famille «omarienne» et plusieurs familles religieuses ont commencé le Ramadan le 17 juin, sur la base d’une information faisant état de l’apparition du croissant lunaire, la veille, au soir, dans plusieurs contrées du Sénégal et des pays de la sous-région. Par contre, la majorité des musulmans sénégalais a débuté le jeûne le lendemain, vendredi 18 juin, en suivant les conseils de la Commission nationale de concertation et d’observation sur le croissant lunaire (CONACOC).
LE SENEGAL PRESSE D’HONORER SES ENGAGEMENTS PAR LA SOCIETE CIVILE
EFFECTIVITE DE L’HARMONISATION DE LA PROFESSION D’AVOCAT DANS L’ESPACE UEMOA
La société civile, en l’occurrence la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), Article 19 Afrique de l’Ouest et Amnesty International Sénégal, appelle l’Etat du Sénégal «à appliquer sans délais le règlement n°05/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA». C’est ce que nous apprend un communiqué conjoint signé par les organisations susmentionnées reçu à notre rédaction.
«Nous appelons donc l’Etat du Sénégal à se conformer à ses obligations communautaires et à respecter, par la même occasion, son engagement maintes fois réitéré de tout mettre en œuvre pour protéger les personnes sous sa juridiction contre la torture, les mauvais traitements et toutes les formes d’atteinte aux droits et à la dignité humaine». C’est en substance la société civile sénégalaise qui exige ainsi à l’Etat du Sénégal d’appliquer sans délais le règlement de l’UEMOA relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans ledit espace.
«Ce règlement, adopté par le Conseil des ministres de l’UEMOA à Lomé, au Togo le 25 septembre 2014 et entré en vigueur le 1er janvier 2015, contient plusieurs dispositions visant à renforcer l’indépendance de la justice, les droits de la défense et la protection des personnes contre la torture, les mauvais traitements et d’autres types d’atteintes aux droits et à la dignité humaine observés pendant les interpellations et la période de garde à vue», nous renseigne le document.
Les signataires du texte de rappeler que l’article 5 de ce règlement stipule que «les avocats assistent leurs clients dès leur interpellation, durant l’enquête préliminaire, dans les locaux de la police, de la gendarmerie et devant le parquet» sans même qu’ils n’aient besoin de produire une lettre de constitution ». Et de préciser : «Cet article stipule en outre que «les avocats assistent et défendent leurs clients dès la première comparution devant le juge d’instruction».
Par conséquent, ils estiment qu’en tant que règlement, «il s’impose, dès son entrée en vigueur, au Sénégal et à tous les Etats membres de l’UEMOA, sans qu’ils ne puissent invoquer le besoin d’apporter des changements à leurs législations internes».
LES 12 HOMMES LIBERES SAINS ET SAUFS CONTRE UNE RANÇON D’UN MILLION
SEDHIOU - FIN DE LA PRISE D’OTAGES DANS LES FORETS DE SANSAMBA
La libération des 12 hommes capturés mercredi dernier 8 juillet est finalement intervenue hier, dimanche (12 juillet) en début d’après-midi, soit après 5 jours de captivité. L’armée y a beaucoup contribué par des opérations de sécurisation mais aussi le versement confirmé d’une rançon d’un million de F Cfa a allongé la vie des prisonniers suspendue à une caution. Une affaire de coupe de bois est à l’origine de cet épisode qui se poursuit par la traque en cours des hommes de la zone militaire N°6 dans ce secteur du Diassing.
Les exploitants forestiers pris en otage mercredi dernier, par des éléments armés de la faction nord de Salif Sadio, dans les forêts de Koling, ont recouvré la liberté sains et saufs, ce dimanche 12 juillet, en début d’après-midi. C’est le résultat de plusieurs facteurs combinés notamment la traque des forces de défense et de sécurité de la zone militaire N°6 qui ratissaient le secteur du Diassing depuis le début du kidnapping.
Il s’y ajoute, selon une source digne de foi, confirmée par Pape Cissé le gérant de la scierie de «Jangoo» à Bignona, le versement d’une rançon d’un million de F Cfa contre les dix initialement réclamés par les ravisseurs. L’on ignore encore les conditions dans lesquelles s’est effectué cet échange, mais nombreux sont ceux qui soutiennent la présence d’une main intermédiaire qui pourrait réceptionner l’enveloppe au nom des ravisseurs qui se déplaçaient en cachette.
Au sujet de leurs mouvements annoncés dans le Nord Sindian ces dernières quarante-huit heures, des sources bien informées renseignent qu’ils n’étaient pas du tout sorti du secteur de Sansamba. Et, les opérations de sécurisation de l’armée pourraient finir par les mettre hors d’état de nuire, ajoutent les mêmes sources.
A signaler enfin que les prisonniers étaient au nombre de 12 au lieu des 10 annoncés, soit alors un total de 17 hommes capturés, y compris les 5 déjà libérés le premier jour par les gendarmes de la brigade territoriale de Sédhiou. Tous étaient regroupés, ce dimanche, au domicile du chef de village de Koling et seront probablement conduits à la brigade de gendarmerie de Sédhiou pour complément d’enquête.
«JE NE VEUX PAS ENTENDRE DU WAX WAXEET»
MOUSSA DIOP, MEMBRE DE MACKY 2012 SUR LA REDUCTION DU MANDAT
La parole est d’or et il n’est pas question de faire du «wax waxeet» sur la promesse de réduire le mandat présidentiel. C’est la conviction de Moussa Diop, président du mouvement politique Alternative générationnelle Ag Jotna qui invite tous les proches de Macky Sall à prendre de la hauteur pour être des hommes d’Etat au service du pays et non d’un parti.
Décidément, nombreux sont les alliés du chef de l’Etat, Macky Sall, a être pour la réduction du mandat présidentiel, conformément à la promesse tenue par le candidat Sall. A l’image du Ps, tout comme de la Ld et autres, le mouvement politique Alternative générationnelle Ag Jotna, membre de la coalition « Macky 2012 », s’inscrit en faux contre ceux qui invitent Macky Sall à revenir sur sa promesse.
Rencontrant des étudiants de Podor le samedi 11 juillet, le président dudit mouvement, Moussa Diop, est formel sur la question. Pour lui, «la parole est d’or» et «les Sénégalais se sont prononcés sur la base de ce qu’ils ont entendu ou lu». Tout en indiquant qu’il est foncièrement contre le «reniement», il a invité Macky Sall à tenir sa promesse. Pour autant, il a convié les «faucons» du palais à «prendre de la hauteur et à être des hommes d’Etat au service du Sénégal et non au service d’un parti politique ou de la politique politicienne». M. Diop s’est dit toutefois optimiste sur le fait que le président de la République va respecter la promesse faite aux Sénégalais.
LES DESSOUS DES CARTES
Entretien avec Pr Pape Demba Sy - Projet de réduction du mandat présidentiel, modification du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, saisine du conseil constitutionnel pour le groupe des 19 députés...
Le Conseil constitutionnel ne peut pas aller à l’encontre de l’engagement de Macky Sall pour le quinquennat, pour la simple raison qu’«il n’y a pas d’impossibilité juridique pour réduire le mandat». Et que «ceux qui veulent du bien à Macky Sall, ne peuvent pas lui proposer de revenir sur sa promesse». Voilà l’un des grands enseignements du Pr Pape Demba Sy, spécialiste en droit constitutionnel, dans cet entretien, à bâtons rompus avec Sud Quotidien dont nous publions un premier volet. Abordant aussi les autres grandes questions de l’heure, l’éminent constitutionnaliste clarifie le débat, entre autres, sur la proposition de loi portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale dont l’objectif «est d’affaiblir considérablement l’opposition», et sur laquelle «le Conseil constitutionnel va se prononcer…parce que ça fait partie de ses prérogatives».
Quelle appréciation faites-vous de la proposition de loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ? Est-ce une réforme consolidante ou l’indice d’un recul démocratique ?
Au-delà des questions simplement techniques, essayons de voir, au fond, pourquoi la modification de ce règlement intérieur et pourquoi maintenant. Ces questions me paraissent importantes pour bien comprendre ce qui se passe. Les députés se sont levés, un bon jour, pour dire qu’on va modifier le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. La première chose à relever, c’est que depuis l’Alternance, on avait toujours demandé à ce qu’on modifie le règlement intérieur pour permettre au président de l’Assemblée de faire cinq ans. Mais, ils ont toujours refusé. Ils ont attendu à ce qu’un de leurs alliés (Moustapha Niasse, Ndlr) occupe le perchoir pour s’engager dans cette direction. Il faut comprendre qu’il s’agit là de calculs politiques. Ils ne souhaitaient pas le faire à l’époque parce que le cas échéant, ils ne pourront plus rien contre lui pendant cinq ans, sauf à venir modifier encore le texte comme on a eu à le faire quand l’actuel président de la République était en poste et avant lui, d’ailleurs, Daouda Sow, du temps du Président Abdou Diouf.
La deuxième chose, c’est qu’il y a des problèmes aussi bien entre les alliés de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), ensuite entre Bby et l’opposition. Ce que veut le pouvoir, c’est affaiblir considérablement l’opposition.
L’autre raisonnement consiste à neutraliser les alliés, les empêcher de nuire. D’autres outils vont être utilisés par la suite au niveau de l’Assemblée. C’est essentiellement ce qu’ils ont voulu faire avec cette proposition de modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale disant maintenant qu’on passe de dix députés au dixième de l’effectif de l’Assemblée, pour composer un groupe parlementaire.
Peut-on, politiquement, reprocher à l’APR de vouloir neutraliser ses alliés et l’opposition ?
C’est vrai qu’on ne peut rien reprocher à ceux qui sont sur le terrain politique. Mais, je crois qu’il faut aussi qu’on comprenne que lorsque l’on veut construire une démocratie, il faut que l’on respecte un certain nombre de règles. C’est-à-dire que, dans la politique, il y a ce qu’on appelle la vertu. Si les hommes politiques n’ont pas de vertu, cela va conduire à la catastrophe. Vous avez vu ce qui s’est passé avec les Président Wade. C’est le manque de vertu politique qui a conduit les populations à se réapproprier leur propre pouvoir. Je crois que, de ce point de vue, on ne devait pas laisser les hommes politiques faire ce qu’ils veulent. Ils peuvent avoir, bien sûr, leur propre stratégie tactique visant à se maintenir au pouvoir mais, il faut le faire, dans l’élégance républicaine.
Dans le fond, il faut aussi comprendre que ce sont des questions conjoncturelles qui justifient tout cela, parce que ce sont des choix. On aurait pu choisir de dire que le nombre requis pour la constitution d’un groupe parlementaire est seulement de cinq députés, contrairement au dix ou encore autre chose. Ce sont des questions de choix. Il faut qu’on le comprenne très bien. En 2000, l’opposition était très faible. Mais, pour lui donner sa chance et pacifier l’espace, on a dit qu’il faut tenir compte de la réalité de l’Assemblée à l’époque. On a donc modifié le règlement intérieur de l’Assemblée pour dire que dix députés suffisent, parce qu’aucun parti ne pouvait avoir le dixième de l’Assemblée à l’époque, sinon on risquait d’avoir un seul groupe parlementaire. Donc, ce sont des raisons conjoncturelles qui ont expliqué cette modification.
Aujourd’hui aussi, ce sont des raisons conjoncturelles qui expliquent pourquoi on veut revenir sur ce que j’essayais d’expliquer tout à l’heure. A mon avis, c’est cela qui est mauvais. Il faudrait qu’on puisse arriver à ce que ces questions puissent être réglées une bonne fois pour toutes. Qu’il ait aussi un consensus général sur les institutions et de façon durable. Parce qu’on ne peut pas revenir chaque fois sur ces questions-là.
Je peux comprendre, en 2001 que l’on change les règles seulement pour régler la question, mais, en cours de législature ou même à la fin de la législature, il aurait fallu revenir, n’est-ce pas, tout de suite, à la norme qui a été toujours respecté.
Mais aujourd’hui, on vise à combattre des personnes. C’est en ce sens que certains considèrent qu’il y a un recul de la démocratie parce qu’on vise à combattre des personnes non pas de façon loyale, mais en usant des institutions et d’une majorité parlementaire. Je crois que c’est cela qui pose problème. On l’aurait fait dans une situation où il n’y avait pas une situation plus pacifiée ( disons les gens n’avaient pas les yeux rivés sur l’élection présidentielle), cela n’aurait pas posé de problème particulier. Mais, qu’on le fasse à ce moment précis (Présidentielle et Législatives en 2017, Ndlr), cela explique toute cette levée de boucliers parce qu’on se rend compte que la démarche vise seulement à combattre des personnes.
À mon avis, on doit éviter d’utiliser les institutions pour régler des problèmes politiques en démocratie sinon, on les fragilise et on les banalise. Et si personne ne croit à ces institutions, ce sont, alors, d’autres voies qui vont être utilisées comme ce fut le cas, le 23 et le 27 juin 2011. Ces pratiques sont à éviter si on veut consolider notre démocratie qui n’est rien d’autre que l’acceptation des règles générales du jeu.
Quelle analyse faites-vous de la saisine du Conseil constitutionnel par dix-neuf députés pour invalider la proposition de loi en question?
Il y a d’abord, bien sûr, une question politique. Ensuite, il y a la question technique. La question politique, c’est que ces députés veulent prolonger le combat politique au niveau judiciaire. Ce qui n’est pas nouveau au Sénégal. On a toujours transféré un combat qu’on n’a pas gagné sur le terrain politique au niveau judicaire. Les textes le permettent. Mais, ce qu’il faut maintenant retenir dans cette affaire, c’est qu’il y a eu des erreurs qui ont été commises de part et d’autre.
La première erreur, c’est que beaucoup de membres de l’opposition n’étaient pas présents lors du vote. Ensuite, lors du vote, ils n’ont pas été vigilants et de l’autre côté, les gens se sont trompés royalement.
Je ne comprends même pas, pourquoi cela est arrivé parce que même s’il y’a des procurations, il faut pouvoir, en ce moment-là, le préciser et le spécifier de façon très claire. En répertoriant notamment, les présents, les absents et les procurations pour ensuite faire, à partir de là, l’addition. Or, il y avait des personnes qui étaient absentes et qui n’avaient pas donné de procuration. Ce qui pose de problème.
Certains disent même que le décompte de ceux qui ont voté contre n’était pas juste. Personnellement, je ne peux pas comprendre cela. Qu’on puisse, dans une Assemblée comme celle-là, se tromper, à mon avis, c’est ridicule. Et ça l’est vraiment et il faudrait que les gens soient un peu plus rigoureux dans ce qu’ils font.
Par ailleurs, le règlement intérieur prévoit que les contestations de vote se fassent immédiatement devant l’Assemblée. Ce qui n’a pas été fait non plus. En tout cas, pas de façon formelle. Il ne s’agit pas de protester, il faut demander la parole, invoquer le règlement intérieur et dire qu’il y a des erreurs au niveau du décompte des votes et ensuite, on fait un nouveau décompte ou on reprend le vote. Je crois que c’est cela qu’on aurait dû faire.
Seulement, l’opposition ne se situe plus sur le terrain simplement formel, mais elle dit qu’il y a violation de la Constitution. C’est ça le recours : violation de la Constitution. Les députés de l’opposition profitent d’un mauvais décompte des votes pour dire qu’il y a violation de la Constitution, en indiquant aussi qu’il y a violation de la liberté d’association. Je n’ai pas lu le recours, mais j’ai entendu certains d’entre eux parler et, ce que j’ai compris est qu’ils disent qu’en décidant qu’un député qui quitte son groupe parlementaire ne peut plus adhérer à un autre, on viole la liberté du député, on viole une liberté fondamentale à la Constitution qu’est la liberté d’association. Donc, ils déplacent la question au fond. Il appartiendra bien sûr aux juges de se prononcer sur la question.
Maintenant, il y a un débat, à mon avis, qui est inutile sur cette question du règlement intérieur de l’Assemblée. Dans tous les cas, le Conseil constitutionnel va se prononcer sur le règlement intérieur de l’Assemblée parce que ça fait partie de ses prérogatives. Que ce soit, une loi ordinaire ou une loi organique, peu importe, parce que le règlement intérieur complète la Constitution.
Par conséquent, on ne peut pas laisser que des violations de la Constitution continuent à perdurer. C’est pourquoi, on permet à ce que le Conseil constitutionnel puisse se prononcer.
Il faut aussi reconnaitre qu’il y a eu beaucoup de dévolus sur cette question de l’Assemblée au point que le Conseil constitutionnel refusait, à un moment de se prononcer. Il n’y a pas une jurisprudence constante là-dessus mais, on verra ce que le juge va faire. En tout cas, le recours devrait être déclaré recevable maintenant, on va voir si, au fond, le juge va se prononcer.
Pour la réduction de son mandat, le Président Macky Sall avait d’abord choisi la voie référendaire avant de faire évoluer sa position, en déclarant qu’il laissait la question de la procédure aux juristes. Et récemment encore, dans le Figaro, il a confié sa volonté de saisir les 5 Sages. Que pensez-vous de la démarche ?
D’abord, au plan de l’appréciation générale, je crois qu’il y a des problèmes de communication au niveau du président de la République. Il ne communique pas très bien sur cette question. Lorsqu’on change ou qu’on infléchit sa position sur ces questions-là, c’est créer un trouble. Or, vous savez mieux que moi, vous êtes des professionnels des médias, qu’il y a un lien entre l’émetteur et le récepteur (rires) Donc, s’il y a un brouillage, tout de suite, le message ne passe pas. Ce qui s’est passé, c’est qu’il y a un brouillage du fait de l’infléchissement de la communication.
A mon avis, il aurait dû rester dans sa première communication : «je vais réduire mon mandat et je vais passer par un référendum». Et il s’arrête là. Parce que, en réalité, ce qui s’est passé, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui interviennent sur des questions techniques alors qu’ils ne sont pas des experts.
D’abord, tous les juristes, je dis bien tous les juristes, ne sont pas des constitutionnalistes. Tous les juristes de droit public ne sont pas des constitutionnalistes. Il faut qu’on se comprenne. Ensuite, le droit constitutionnel a changé considérablement (il insiste). Il est devenu un droit non plus institutionnel ou politique, mais un droit substantiel.
Et ce droit ne peut plus être compris qu’à partir des positions du juge. Et ça, c’est valable dans tous les pays du monde, je ne parle pas seulement du Sénégal.
Donc, on ne peut pas se lever et faire des raisonnements abstraits. On ne peut faire des raisonnements qu’à partir de l’aspect substantiel du droit constitutionnel et c’est ça qui fait que beaucoup de gens interviennent. J’ai entendu des gens dire : il faut que le Président démissionne (rires). Ça n’a aucun sens. S’il dit : «je veux réduire mon mandat et j’en appelle au peuple», tout le monde sait que le peuple est souverain et notre propre Conseil constitutionnel a eu à le dire. Il est même dit qu’en modifiant le règlement intérieur, l’Assemblée nationale est souveraine à plus fort raison le peuple. Alors, le peuple souverain qui a voté la Constitution, élu le président de la République, peut bien modifier la Constitution et décider aussi de l’appliquer au président.
Donc, la question de non-rétroactivité soulevée aussi me fait rire. Je ne comprends pas, ils ne lisent même pas ce que dit le juge. La rétroactivité, ce n’est pas un principe constitutionnel sauf, en matière pénale. Si, on est au niveau constitutionnel, ce que le peuple constituant peut faire, il peut le défaire.
De ce point de vue, il n’y a vraiment pas de problème particulier, le peuple a la possibilité de réduire le mandat et de l’appliquer au président en cours de mandat, parce que c’est le peuple qui est souverain. De ce point de vue-là, je ne vois pas pourquoi il y a un débat sur la question.
D’autres disent : il faut aller à l’Assemblée nationale, parce qu’on avait modifié la Constitution en 2008 et on l’avait fait à l’Assemblée. Je dis : «Oui» ; mais, c’était une violation de la Constitution. J’ai même dit dans une télévision de la place, à l’époque, que c’est une fraude à la Constitution. En réalité, on a utilisé une procédure qui n’est pas la bonne pour modifier la Constitution. Ça, je l’appelle la fraude à la Constitution.
En réalité, ce que dit l’article est clair. Malheureusement, comme je l’ai dit, tout le monde n’est pas juriste, tout le monde n’est pas constitutionnaliste, il y a eu des problèmes d’interprétation. Alors que l’interprétation de la Constitution est une science, ce n’est pas de l’à- peu-près.
Quelle procédure adopter lorsque vous voulez réviser ou interpréter la Constitution, surtout cet article 27 qui dit que «le mandat duPrésident est de cinq ans. Il ne peut être renouvelé qu’une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par voie référendaire» ?
Ce sont là trois phrases. Regardez la Constitution : les deux premières phrases sont au même niveau et la deuxième phrase, (rire), c’est un autre alinéa. Vous pensez que la Constitution est écrite comme ça. Il y a les deux dispositions qui vont ensemble. Mais ensuite, si le constituant voulait vraiment ne retenir en compte que l’aspect renouvelable, il aurait dit : «le mandat est de cinq ans». Il va à la ligne et dit : «il ne peut être renouvelé qu’une fois». Ensuite, «cette disposition ne peut-être révisée que par voie référendaire».
En ce moment-là, c’est clair, il y a que cette disposition qui est concernée.
Maintenant, du point de vue grammaticale, les gens ne comprennent pas ce que c’est une disposition et ce qu’est une norme. La disposition, c’est tout simplement le support textuel. La norme, c’est vraiment la règle de conduite qui s’applique. Cette règle de conduite doit être déduite de la disposition qui n’est la norme.
Lorsqu’on dit : le Président doit être élu pour une durée de cinq ans, il y a une première norme qui est là dedans : c’est la règle de conduite, c’est qu’un Président ne peut pas dépasser les cinq ans.
La deuxième chose, on dit : ce mandat n’est renouvelable qu’une seule fois et si vous regardez toute cette disposition, elle concerne le mandat. Autrement dit, les deux phrases constituent en réalité une disposition et non pas deux (Éclats de rire). La première, c’est de dire que le mandat est de cinq ans et l’autre, que ce mandat ne peut être renouvelable qu’une seule fois.
Mais cette disposition ne concerne que le mandat. C’est ça tout simplement qu’il fallait dire pour que les gens comprennent qu’on ne peut pas modifier cela. Mais, à l’époque, le Président Wade avait voulu modifier cette disposition sans aller au référendum pour nous imposer le septennat. Il l’a imposé parce que les députés l’avaient suivi et c’était tout à fait normal parce qu’on est sur le terrain politique.
A mon avis, ce serait une mauvaise chose qu’on invoque une violation de la Constitution pour venir violer encore cette Constitution. Cela donnerait un très mauvais signal pour le président de la République. C’est pourquoi, j’ai toujours considéré qu’il n’y avait pas vraiment lieu de débattre sur ce sujet. Il faut aller tout simplement au référendum. Et le Président est lui-même convaincu qu’il faut aller au référendum.
Et pour ce qui concerne la saisine des Cinq sages ?
Maintenant, le Président dit qu’il va saisir le Conseil constitutionnel, je crois qu’il faut distinguer deux choses dans cette affaire-là. Il peut demander un avis préalable au Conseil constitutionnel, comme il peut demander un avis, quant à la procédure de réforme. L’avis préalable, ce n’est pas obligatoire. Aucun texte ne le prévoit, mais le Président peut le faire. D’ailleurs, le Président Wade l’avait utilisé en 2000, en demandant au Conseil constitutionnel s’il pouvait utiliser l’article 46 de la Constitution pour avoir une nouvelle Constitution. Parce que l’article 46 disait : «on peut soumettre au référendum tout projet de loi» et le Conseil constitutionnel avait dit que tout projet de loi incluait aussi bien les projets de lois organiques que les projets de lois ordinaires. Alors qu’en réalité, l’esprit de la Constitution se situe surtout sur les lois ordinaires qui étaient visées, mais le Conseil l’avait interprété comme ça et Wade a pu avoir «sa» nouvelle Constitution (rires).
Maintenant, la nouvelle Constitution dit : «tout projet de loi constitutionnel et tout projet de loi». Donc, il y a les deux aspects. Cela veut dire, de ce point de vue-là, qu’il n’y a plus de problème particulier, on peut le faire.
Le Président peut demander au Conseil les modalités et d’après ce que j’ai lu, venant du professeur Ismaïla Madior Fall, ce qu’on demande au Conseil, ce n’est pas de se prononcer sur le mandat de cinq ans ou de sept ans. Mais, c’est de savoir quelle est la meilleure procédure pour réformer la Constitution. Si, ce n’est que cela, je pèse bien mes mots, je dis qu’il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat. Parce que là, le Conseil constitutionnel ne pourra pas dire que «vous ne pourrez pas réduire votre mandat à cinq ans, mais seulement vous pouvez passer par le référendum ou par cela».
Et même pour le référendum, il y a deux voies : vous pouvez utiliser la voie normale qui est de dire « nous passons par le parlement et lorsque le parlement aura adopté, on va approuver par référendum ». Ça, c’est une première voie qui est prévue à l’article 104 de la Constitution qui porte sur la révision. Et maintenant, l’article 51 qui dit : «tout projet de loi constitutionnel peut être soumis au référendum». En ce moment-là, on peut aussi utiliser cette voie. Là, on ne passe pas par le parlement, mais on va directement solliciter l’avis du peuple. Donc, le Conseil peut lui donner des éléments d’appréciations techniques sur cette question-là.
Je le suppose mais, franchement revenir sur le mandat, le Conseil ne peut pas le faire parce que c’est une décision politique. Ce n’est pas une décision technique et il n’y a pas d’impossibilité juridique pour réduire le mandat.
En reprenant les propos d’Ismaïla Madior Fall, vous semblez sous-entendre des non-dits. Vous avez même insisté en répétant «si c’est seulement cela» ? Qu’est-ce à dire ?
C’est fort possible qu’il y ait des non-dits. En réalité, je l’ai dit tout à l’heure, le Président Sall a pu être ébranlé par un certain nombre de gens qui lui ont dit qu’il faut aller au parlement et que le référendum, ça coûte cher etc. Il veut tout simplement avoir une garantie, une caution sur le plan juridique pour cela. C’est ce que je crois, moi. Mais, ce que je vais ajouter, je ne peux pas imaginer qu’il en profite pour revenir sur sa promesse. Je l’ai dit un peu partout, ceux qui veulent du bien à Macky Sall, ne peuvent pas lui proposer de revenir sur sa promesse. Je crois que ceux qui le font, en réalité, font des choses contre lui-même si c’est inconscient.
Et si le Conseil constitutionnel disait à Macky Sall que c’est anticonstitutionnel de toucher à son mandat ?
C’est techniquement impossible. Il ne peut pas le dire. Parce que, comme je le dis, on prévoit des modalités de révision de la Constitution. Donc, on ne peut pas empêcher au peuple de réviser la Constitution. Le Conseil constitutionnel lui-même dit que l’Assemblée, se prononçant en matière constitutionnelle, est souveraine, qu’elle peut modifier une Constitution, qu’elle peut ajouter des éléments qu’elle peut adapter. Si l’Assemblée déjà, peut tout faire, à plus forte raison le peuple. Donc techniquement, le Conseil ne peut pas dire qu’il ne peut pas modifier son mandat. Mais, il peut lui dire comment il peut modifier son mandat. Le problème de rétroactivité ne peut pas s’opposer à lui.
D’aucuns évoquent aussi le serment du président de la République pour dire qu’il violerait la Constitution s’il venait à réduire son mandat ?
Est-ce que respecter la Constitution signifie ne pas la modifier ? Je crois que les gens font souvent des confusions énormes. Une Constitution, comme disait l’autre, n’est pas un texte fait pour l’éternité, il faut la modifier, mais il ne faut pas simplement en abuser. Il faut la modifier si c’est nécessaire. Il a pris un engagement politique et, à mon avis, le Conseil constitutionnel doit l’aider à respecter son engagement politique. Parce que s’il ne le respectait pas, il risque d’avoir beaucoup de difficultés. Il risque de ne plus être crédible, de ne plus être respecté dans ce pays, malgré tout ce que les gens disent par rapport à cela. On peut comprendre que les personnes soient intéressées par leur conservation ou leur maintien le plus longtemps possible au pouvoir, de faire tout pour demander au Président de ne pas respecter son engagement, mais lui, personnellement, s’il le fait pas, il risque d’avoir des problèmes.
Et s’il le faisait, ce sera bon pour lui, mais aussi bon pour le pays. Parce que du point de vue de la démocratie et la vertu politique en général, voilà quelqu’un qui dit : on m’a élu pour 7 ans, mais pour respecter un consensus généralisé, fondé sur les conclusions des Assises nationales, j’accepte de réduire mon mandat à 5 ans.
Au plan international, ça va faire un très grand retentissement quelle que soit la situation. Et comme j’ai l’habitude de le dire, il reste dans l’histoire. On se souviendra toujours qu’il y a eu au Sénégal, un Président qui, pour la première fois dans le monde, a été élu pour 7 ans et a réduit son mandat. Et s’il ne le fait pas, il revient à la banalité et à l’homme politique qui ne tient pas ses promesses.
C’est ça l’enjeu personnel pour le Président. Et c’est pourquoi il devrait réfléchir davantage là-dessus. Maintenant, le fait de dire je vais saisir le Conseil constitutionnel crée une situation de trouble dans l’esprit des populations et c’est encore une fois un problème de communication. Je comprends pourquoi tout le monde se pose des questions de savoir s’il va respecter ou non sa parole alors qu’il aurait pu éviter cela. Parce que le texte constitutionnel lui permet, lorsqu’il décide de soumettre un texte au référendum, de saisir le Conseil constitutionnel. Mais ça, c’est lorsqu’il décide de faire un référendum. Et pour le moment, il n’y a pas encore de texte. C’est pourquoi j’ai dit qu’il y a l’avis préalable mais aussi l’avis qui rentre dans le cadre de la procédure normale. Dans ce dernier cas, l’article 51 dit que «qui demande l’avis du Conseil constitutionnel sur le projet de révision de la Constitution doit envoyer un texte bien ficelé».
Et d’après ce que j’ai compris, ce texte ne sera pas seulement limité au mandat, mais ce sera plus général. Ça va concerner les réformes acceptées par le président de la République à partir du rapport de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (Cnri). Je n’imagine pas qu’on demande au peuple ce qu’il pense seulement sur le mandat, mais il faut en profiter pour réformer les institutions et la Constitution. J’ai même appris qu’on va créer un Haut conseil des collectivités locales. Faisons un package, mettons tout cela ensemble, d’autant plus que ce Conseil est même proposé dans le rapport de la Cnri.
L’Union des centristes du Sénégal (Ucs) a été admise au sein de la grande famille des centristes et démocrates du monde. Face à la presse hier, les responsables du parti, visiblement dopés par cette adhésion, ont réaffirmé leur ancrage dans l’opposition et dénoncé la mesure d’interdiction de sortie du territoire national qui frappe leur leader.
L’Union des centristes du Sénégal (Ucs) dirigée par le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, est désormais membre de la grande famille des centristes et démocrates du monde. Cette admission semble doper Abdoulaye Baldé et les autres membres de cette formation politique créée en juillet 2012 qui ont réaffirmé, hier, leur ancrage dans l’opposition.
« Nous sommes toujours ouverts à l’ensemble de l’opposition républicaine, mais aussi à la société civile », déclarent-ils lors d’une conférence de presse présidée par la présidente des femmes de l’Ucs, Mme Ndèye Khady Diop.
Créée depuis 1961, l’internationale des démocrates et des centristes (Idc) est aujourd’hui une puissante et dynamique organisation politique internationale qui compte dans ses rangs le parti populaire européen et l’organisation démocrate-chrétienne d’Amérique. Le congrès qui a consacré l’adhésion de l’Ucs a eu lieu au Mexique.
Les centristes sénégalais ont fustigé l’absence de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines à ces assises. « Le président Baldé invité à prendre naturellement part à cette importante session n’a pu s’y rendre pour avoir été interdit de sortir du territoire national », ont dénoncé les responsables.
Les leaders de ce parti ont rappelé que depuis sa création, l’Ucs a axé ses activités dans le travail de massification et d’organisation. « Aujourd’hui, notre parti est présent et structuré sur l’ensemble du territoire national », soulignent-ils.
Selon eux, cette démarche a été consacrée par les résultats aux dernières élections locales qui a vu l’Ucs engranger près d’un millier de conseillers, une douzaine de mairies et deux conseils départementaux.
Ils rappellent aussi que leur parti est membre fondateur du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr). Il est aussi partie prenante dans l’initiative d’un nouveau front avec les autres partis de l’opposition démocratique.
Ndèye Khady Diop et les autres membres du parti promettent de poursuivre « la lutte contre la recrudescence des coupures d’électricité, les pénuries d’eau, les licenciements massifs avec les fermetures d’entreprises, la faim qui sévit dans de larges contrées du monde rural, etc. ».