Le Parlement de la Cedeao comprend 115 sièges, chacun des 15 Etats membres disposant de cinq sièges au minimum. Dans ce Parlement, ne figure aucune Sénégalaise. Les députés ont jugé que les femmes étaient indignes de représenter le Sénégal.
La loi sur la parité qu’il a adoptée avait fini de faire du Sénégal, un pays phare en matière de promotion des droits de la femme. Malheureusement, en choisissant les députés qui doivent le représenter au Parlement de la Cedeao, l’Assemblée nationale du Sénégal a préféré mettre hors de course les femmes, après l’éviction de Mme Aïssatou Sabara, la présidente régionale des femmes progressistes de Dakar.
Les députés qui vont représenter le Sénégal sont : Moustapha Cissé Lô, Ibrahima Sall, Souleymane Ndoye, Adama Sylla, Doudou Issa Niasse et Mamadou Lamine Thiam. Le hic, c’est que cette situation n’a pas ému les organisations de femmes promptes à crier pour un respect de la loi sur la parité.
Pour rappel, le Parlement de la Cedeao a été créé par le Protocole d’août 1994. L’institution a pour missions d’assurer un droit de regard des populations ouest-africaines sur le processus d’intégration de la sous-région.
Le Parlement aussi pour but d’informer, de sensibiliser les populations de la sous-région ouest-africaine sur les enjeux de l’intégration, conforter la légitimité des actes posés par l’exécutif communautaire sur le terrain de l’intégration sous-régionale.
Le Parlement comprend 115 sièges, chacun des 15 Etat membres disposant de cinq sièges au minimum. Au niveau de la représentation, le Benin compte 5 sièges, le Burkina Faso : 6 sièges, le CapVert : 5 sièges, la Côte-d’Ivoire : 7 sièges, la Gambie : 5 sièges, le Ghana : 8 sièges, la Guinée : 6 sièges, la Guinée-Bissau : 5 sièges, le Liberia : 5 sièges, le Mali : 6 sièges, le Niger : 6 sièges, le Nigeria : 35 sièges, le Sénégal : 6 sièges, le Sierra-Leone : 5 sièges et le Togo : 5 sièges.
Le Parlement de la Cedeao a quatre principales missions. Il s’agit d’assurer un droit de regard des populations ouest-africaines sur le processus d’intégration de la sous-région ; de doter la communauté d’une architecture institutionnelle comportant un volet législatif qui s’ajoute à un volet judiciaire et promouvoir ainsi une communauté fonctionnant suivant la logique de la séparation des pouvoirs propre à toute construction démocratique ; d’informer, de sensibiliser les populations de la sous-région ouest-africaine sur les enjeux de l’intégration et conforter la légitimité des actes posés par l’exécutif communautaire sur le terrain de l’intégration sous-régionale.
"CE SONT LES CONTRATS SPÉCIAUX ET AGENCES QUI CRÈVENT LE BUDGET…"
DÉMENTI DE L'UNION DES SYNDICATS DE L'ADMINISTRATION CENTRALE
De Wade à Macky, ils ont régulièrement fait l'objet d'attaques, mais pour les fonctionnaires de l'administration centrale, la coupe est pleine. En plus de contredire les chiffres avancés par le chef de l'Etat, les syndicalistes préviennent l'Etat qui, selon eux, veut revenir sur leurs acquis. Ils ont décidé de faire bloc autour de l'Union des syndicats de l'administration centrale (USAC).
Le pacte de stabilité sociale signé en 2014 semble rompu entre le gouvernement et les centrales syndicalistes. Du moins pour certains syndicats de l'administration centrale. Face à la presse hier, ils ont affiché leur détermination à ne plus se laisser faire.
Véritablement sur le pied de guerre, ils font désormais bloc autour de l'Union des syndicats de l'administration centrale (USAC). Elle réunit le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), le Syndicat des agents des impôts et des domaines (SAID), le Syndicat unique des travailleurs du Trésor (SUTT), le Syndicat des contrôleurs et des inspecteurs du travail et de la sécurité sociale (Sictrass) et le Syndicat national des cadres et employés de l'administration publique (SYNECAP).
Ces six syndicats ont décidé d'unir leurs forces pour faire face au gouvernement dont "le jeu favori est de brocarder les fonctionnaires sénégalais", selon Mamour Fall, secrétaire général du Sictrass. "Cela a commencé avec l'ex-Président Wade qui avait dit qu'ils ne font même pas une demi-journée de travail", fulmine le syndicaliste.
M. Fall de se désoler que l'actuel Président Macky Sall ait embouché la même trompette. En effet, les propos du Chef de l'Etat soutenant que "les fonctionnaires coûtent cher à l'Etat alors qu'ils ne constituent que 1% de la population", leur sont restés en travers de la gorge.
Ces syndicalistes sont d'avis que "le Chef de l'Etat est trompé par son entourage". Parce qu'ils estiment que la masse salariale allouée aux fonctionnaires est loin d'absorber le budget national. "Nous n'avons même pas atteint le ratio de 35% sur les recettes fiscales, comme le suggère l'UEMOA", a renchéri Mactar Dabo, du Syndicat national des cadres et employés de l'administration publique (SYNECAP).
En revanche, Mactar Dabo affirme que la masse salariale de l'Etat est absorbée par les contrats spéciaux et les agences qui foisonnent. "Entre 1960 et 2000, le régime socialiste n'a pas utilisé 10 contrats spéciaux. Maintenant, on en use et en abuse et ce n'est pas moins de 500 contrats qui ont été utilisés par les deux régimes, depuis l'alternance et c'est cela qui éponge le budget", a fulminé M. Fall.
Tout en laissant entendre que "l'utilisation abusive" des contrats spéciaux est due au fait que "l'actuel président soit arrivé au pouvoir avec beaucoup de chômeurs et de retraités", M. Dabo a aussi pointé du doigt les cumuls de fonctions. "Avec le cumul de fonctions, certains agents nommés pour satisfaire une clientèle politique peuvent avoir 12 à 15 millions. C'est eux qui crèvent notre budget", a soutenu le syndicaliste qui a mis sur la liste certaines indemnités de logement accordées sans étude préalable.
D'ailleurs, dans ce sens, le syndicaliste soutient qu'ils n'accepteront pas qu'elles soient revues à la baisse. Il préconise plutôt sa généralisation, afin de supprimer une certaine disparité existant entre fonctionnaires.
Heures supplémentaires
Par ailleurs, les syndicalistes ont fustigé la volonté du gouvernement de supprimer le paiement des heures supplémentaires, alors que l'Etat fait juste une quantification approximative, en leur allouant un forfait tournant entre 45 000 et 50 000 francs CFA. "Nous pensons que si l'Etat paie une indemnité de 500 000 francs à une femme dont le seul mérite est d'avoir un mari diplomate, il peut payer 50 000 francs à ses fonctionnaires", a asséné Me Aya Boun Malick Diop du Sytjust.
Quoi qu'il en soit, Mamadou Keïta du SUTT considère que les autorités n'ont pas intérêt à continuer à jeter du discrédit sur les fonctionnaires et à toucher à leurs acquis. Sinon, a-t-il menacé : "Nous allons faire feu de tout bois car nous avons la vérité des chiffres avec des chauffeurs qui perçoivent plus que des hauts fonctionnaires." Mieux, ils n'excluent pas de déposer un préavis de grève, comme l'a fait le Sytjust.
Le plaidoyer pour le leadership des jeunes filles était au cœur du lancement du rapport Plan International sur «les barrières et opportunités» du leadership féminin en Afrique de l’Ouest. Des échanges fructueux ont été menés par des militantes de la cause genre à l’instar de l’ancien Premier ministre Aminata Touré.
Le rapport sur «leadership féminin en Afrique de l’Ouest» a été lancé ce jeudi, par le bureau Afrique de l’Ouest de Plan International. Les barrières et opportunités liées à la question ont été évoquées dans ce document avec comme approche spécifique, la mise en action des filles au cœur du dispositif.
En effet, le document donne pour «une fois le point de vue des filles et pas comme toujours celui des femmes», renseigne Faty Kane, coordinatrice de la campagne mondiale «Parce que Je Suis une fille», au bureau Plan Afrique de l’Ouest.
Le document produit est une synthèse de quatre recherches menées dans 13 pays de la sous-région. Il met en lumière le fait que les filles ont des besoins spécifiques différents de ceux des garçons et des femmes. Ce qui est qualifié de «double handicap» par Khady Touré, entrepreneure sociale et membre du panel du jour. Pour le surmonter, elle prône la triptyque « connaissance de soi, confiance en soi et estime de soi».
Parmi les barrières rencontrées par les filles figurent en pôle position le manque d’éducation, le mariage forcé et le manque de modèles féminins.
Les filles des pays mentionnés «pensent pouvoir relever le défi du leadership féminin». C’est en s’appuyant sur ce positivisme réaliste qu’Aminata Touré, ancien Premier ministre du Sénégal a développé son intervention. Auteur de la préface dudit rapport, Mimi Touré signale que «la famille est le premier espace où ce leadership se construit».
Évoquant son expérience personnelle, elle se souvient avoir toujours eu le soutien de son père. «Il faut que les filles comprennent très tôt que la vie n’est pas un gâteau qui se donne. L’axe de sensibilisation à exploiter est celui de père-fille plus que celui d'époux-épouse. Nous devons mettre à contribution les autorités religieuses tout comme les médias qui présentent une sexualisation excessive des filles.»
La clé pour remporter ce combat est «l’éducation», déclare Aminata Touré. Elle martèle : «Il faudra songer à mettre sur pied une coalition des femmes leaders pour l’éducation des filles surtout en Afrique de l’Ouest. S’il faut représenter le damné de la terre ce serait une fille vivante en Afrique de l’Ouest, dans un milieu rural. La sensibilisation doit être intensifiée entre 13 et 16ans.»
Pour la petite histoire, le nom de la campagne «parce que je suis une fille» découle de l’expérience vécu par la directrice de Plan Allemagne en visite au Nepal en 2004. Elle avait croisé une fille dans un village en pleine période scolaire et lui avait posé la question de savoir pourquoi elle n’était pas à l’école ? Spontanément la demoiselle avait rétorquée «par ce que je suis une fille».
Dix ans après les faits, le fatalisme laisse place à la prise de conscience qui doit conduire au changement de comportement en vue d’une meilleure représentation des filles et femmes dans les sphères sociales, politiques et économiques.
À noté qu’après le Sénégal, le rapport sera présenté au Nigeria puis porter au niveau de la CDEAO pour des actions concrètes.
Les Chambres africaines extraordinaires des assises (CAE) sont bel et bien aptes à juger l'ancien président tchadien Hissein Habré. Cette position a été la mieux partagée hier à Dakar lors de la conférence sur la justice pénale internationale et le droit international des droits de l'homme.
Le 20 juillet prochain, l'ex-président tchadien Hissein Habré va faire face à la justice. "Pour la première fois, l'Afrique trouve une solution juridique à un problème juridique en mettant en place les Chambres africaines extraordinaires (CAE). Depuis plus de quinze ans, les victimes attendent ce procès."
Une satisfaction du coordonnateur de la coalition sénégalaise pour le jugement équitable de Hissein Habré (Cosejehab), Sadikh Niasse. La procédure s'inscrit dans l'évolution de plus en plus structurée d'une justice internationale. Il y a vingt ans, elle n'existait pas, le procès de Nuremberg étant la seule référence par rapport au droit pénal international.
Depuis, une multitude de juridictions ont été créées dont le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) avec plus de 500 personnes condamnées ; pour le Cambodge ; le Liban ; l'ex-Yougoslavie (TPIY) etc. Le passage prochain de l'ancien président tchadien à la barre va se dérouler dans cette perspective "de combattre l'impunité".
Joséphine Frantzen, l'attachée d'affaire de l'Ambassade des PaysBas a fait part du degré d'implication de son pays dans l'organisation de ce procès. Le Royaume batave a contribué financièrement à hauteur d'un million d'euros (655 millions 957 mille FCfa) pour la constitution des Chambres africaines extraordinaires sur un budget total de sept millions d'euros (4 milliards 591 millions 700 mille F Cfa).
"Ce procès est attendu depuis longtemps. Il est historique pour l'Afrique car c'est la première fois que l'Afrique juge un Africain. Nous espérons que ce sera un grand pas et que ca ne sera pas le dernier", se félicite-t-elle. Pour les organisateurs de cette rencontre, ce procès va servir de cadre d'expérimentation et de contribution substantielle dans le débat sur la lutte contre l'impunité.
Acteurs de la société civile et du droit international ont tenu à rassurer que ce procès ne sera pas une chasse aux sorcières contre le président tchadien déchu. "Toutes les dispositions sont prises de notre côté pour faire le monitoring de ce procès. Nous allons observer et être vigilants par rapport à son caractère équitable. C'est une initiative que nous soutenons", déclare Sadikh Niasse coordonnateur de la (Cosejehab).
Appréhensions
Des garanties sur l'équité qui se veulent rassurantes mais inquiètent tout de même. La mise en demeure servie par le président de la CAE des assises, Gberdao Gustave Kam, aux avocats de Habré sur leur refus de se présenter à la conférence de mise en état du 29 juin dernier, apparaît comme un forcing pour faire comparaître un prévenu qui ne fait pas mystère de son désir de boycotter le procès.
Cependant, il ne devrait pas y avoir de conséquences sur la tenue de cette première. "Le fait que les avocats ne se présentent pas au procès ne peut pas entraver son bon déroulement. C'est leur stratégie, et c'est leur droit d'en avoir une. Le procès aura lieu même si l'accusé refuse de se présenter devant les juridictions. C'est regrettable, on aimerait qu'il soit là, qu'il y ait un débat contradictoire", explique Sadikh Niasse, annonçant une rencontre le 15 juillet entre membres de la société civile pour un plan d'action de supervision de ce procès.
Serge Brammertz, procureur général du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à la Haye, pense pareil. "Il n'y a pas une seule juridiction internationale dont la légitimité n'a pas été mise en cause. Lors du premier procès avec Milosevic, cela a été le cas. Ils disaient vouloir récuser car la juridiction a été créée par le Conseil de sécurité de l'ONU, alors qu'il n'a pas mandat pour en créer un. Cet argument a été utilisé quasiment devant toutes les juridictions internationales. Ça n'a pas marché dans le passé et je suis confiant que cela ne va pas marcher dans le dossier Habré", déclare-t-il.
Quant aux sévères récriminations sur la propension de la CPI à ne poursuivre que les anciens dirigeants africains, M. Brammertz défend que son tribunal (TPIY) a lancé des actes contre plus de 160 personnes, toutes européennes, plus que toutes les autres juridictions réunies.
"C'est une critique qui n'est pas entièrement honnête et justifiée. Il y a cette perception que la Cpi se concentre sur des dossiers africains mais j'insiste qu'elle se concentre beaucoup plus sur des victimes africaines qu'autre chose. Elle intervient seulement quand les États n'ont pas fait le travail eux-mêmes. Pour la crédibilité du TPI, il est souhaitable que des enquêtes soient menées dans d'autres parties du monde", concède-t-il toutefois.
"LE PARTI SOCIALISTE AURA BEL ET BIEN UN CANDIDAT EN 2017"
Le Forum des jeunes socialistes (Fjs) s'est réuni hier à la Maison du Ps pour faire le bilan à mi-parcours de la coalition Bby. Les membres du Fjs ont saisi l'occasion pour réaffirmer l'ambition de leur parti de présenter un candidat à la présidentielle de 2017.
En conférence de presse hier, le forum des jeunes socialistes (Fjs) a réaffirmé l'ambition de sa formation politique. Pour Abdoulaye Gallo Diao, coordonnateur du Fjs, "l'ambition du parti socialiste est de conquérir le pouvoir et, quelles que soient les circonstances, le parti socialiste aura un candidat". Si BBY choisit d'avoir un candidat unique, "il reviendra alors à nos instances de décider".
Le forum des jeunes socialiste a initié la rencontre d'hier pour faire le bilan de la coalition présidentielle, souligner des enjeux et dégager des perspectives. Ce qui intéresse le plus l'opinion actuellement, d'après le Fjs, est la réforme des institutions. Ensuite, la réduction du mandat présidentiel en cours. Selon Abdoulaye Gallo Diao et ses camarades, "cette question mérite une réflexion et une étude approfondie car elle pose des débats juridiques et sans fondement. Il faut d'abord se demander si cette réduction de mandat ne comporte pas de conséquences politiques et juridiques".
Avant de donner la primeur au Conseil constitutionnel pour clore le débat. "Il appartient au Conseil constitutionnel de trancher le débat."
Le forum s'est également penché sur la structuration de la coalition présidentielle BBY. Les membres du forum suggèrent que le président de la République soit déchargé de la tête de la coalition pour un meilleur fonctionnement.
Le Fjs se démarque d'Alioune Ndoye
Les membres du Forum des jeunes socialistes ont marqué leur désaccord avec leur camarade de parti Alioune Ndoye, maire du Plateau. La brouille tourne autour du vote de la loi modifiant le règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Une loi qui viserait le parti socialiste, selon Alioune Ndoye. "Cette loi ne peut pas viser le parti socialiste dans la mesure où il ne reste qu'une seule année avant la date des élections législatives. Donc notre parti n'a aucun intérêt à sortir de la coalition présidentielle pour créer son propre groupe parlementaire", déclare Abdoulaye Gallo Diao. Le coordonnateur du Fjs a regretté la position d'Alioune Ndoye face aux sorties de leurs camarades de parti dont Cheikh Seck et Bamba Fall, favorables à la loi.
LE CENTRE HOSPITALIER HEINRICH LÜBKE RESTE AUX URGENCES
Les membres du Sutsas ont joint l’acte à la parole. Ils ont battu hier le macadam pour demander le départ de l’Acp. Soupçonnant un complot ourdi par la direction et le Sutsas pour précipiter son départ, l’Acp descend les responsables du centre hospitalier qui ont pris la décision d’augmenter les charges avec l’octroi d’indemnités qui grèvent les recettes.
«Nous disons dehors à l’Acp qui ne sait pas gérer des urgences», «la vie n’a pas de prix», «Ziguinchor a dit non, Diourbel dafa doye», «Acp, na dem, na dema dem. Pour des vies, tout est urgent». Tels sont entre autres les slogans que les membres du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) chantonnaient à travers la rue d’Avignon jusqu’à la gouvernance de Diourbel où ils ont déposé un mémorandum.
Serigne Ndankh Mbaye, le secrétaire général de la sous-section Sutsas et ses camarades, ont réitéré leur demande de voir l’Agent comptable particulier (Acp), Amadou Lamine Ndoye, quitter ce service qu’ils considèrent comme névralgique.
Dans ce mémorandum dont Le Quotidien détient copie, les membres du Sutsas notent : «Les conditions de travail difficiles du personnel avec les ruptures intempestives d’intrants des services comme le laboratoire, la radiologie, l’ophtalmologie et le bloc opératoire obligeant les patients à s’orienter vers des structures de Touba et de Thiès, pour refus de l’agent comptable particulier d’honorer les commandes en bonne et due forme ordonnancées.»
En outre, il ajoute : «Le retard récurrent dans le paiement de la motivation interne alors que les états de paiement sont établis et déposés à temps au niveau de l’agence comptable, l’absence de feed-back par rapport au recouvrement effectué par l’Agent comptable particulier sur des programmes de gratuité (Cmu, césarienne, Sésame), absence de feedback sur la Convention PraHôpital (inventaires physiques, théoriques et états des recettes, la situation de la dette), l’absence de fournitures de bureaux et de produits d’entretien dans les services techniques et administratifs suite au refus de l’Acp de respecter ses engagements vis-à-vis des fournisseurs, poussant ainsi, le rationnement des services techniques à haut risque en eau de javel, exposant ainsi le personnel.»
Les rédacteurs du mémorandum poursuivent : «Le non-reversement par l’agent comptable de l’argent ponctionné de la motivation du personnel et servant au remboursement des prêts vis-à-vis de leur créancier (Banque atlantique de Touba), absence de mobilier de bureaux, de matériel de froid (climatiseurs, téléviseurs, frigos, bancs pour patients) au niveau des services alors que les commandes sont faites et pourrissent à l’agence comptable.»
Il s’y ajoute : «Le non-approvisionnement de la caisse d’avance par l’agent comptable, occasionnant ainsi l’arrêt des services comme la cardiologie et le laboratoire pour des montants très dérisoires, perte de connexion prolongée et répétitive dans l’année pour défaut de paiement des factures par l’Acp de même les téléphones portables identifiés pour les différents chefs de service depuis 2013 servant pour la liaison interne des services, l’Acp a refusé de payer la facture à la Sonatel pour leur acquisition.»
Dans ce combat contre les «mauvaises conditions de travail», les travailleurs n’ont pas oublié les patients. Ils déplorent «l’insuffisance notoire de tables d’accouchement à la maternité où une seule est fonctionnelle obligeant le personnel à installer les patientes sur des chaises et à même le sol alors que les commandes étaient faites depuis plus de 3 mois».
Sans oublier, le dégarnissement des cabines d’hospitalisation et de la salle des urgences chirurgicales (climatiseurs, frigo, téléviseurs, serrures) obligeant le bureau des entrées à fermer certaines d’entre elles, la panne prolongée de l’appareil d’échographie et de l’automate de biochimie pour non-paiement de la facture au service extérieur de la maintenance.
Et le coupable idéal est l’Acp : «Les remboursements dus aux malades sont en souffrance à cause de l’agent comptable particulier alors que toutes les formalités sont faites par les services administratifs. Les ruptures chroniques de certaines analyses telles que l’ionogramme sanguin et des réactifs en bactériologie et en biochimie, les arrêts fréquents des services (le bloc opératoire et la buanderie) poussant les médecins à référer des malades alors que leur prise ne charge peut se faire à l’hôpital si les pièces de rechange des machines en panne étaient achetées à temps.»
Dans la rue de Diourbel, les travailleurs ont aussi affiché leur ras le-bol par rapport aux coupures d’électricité et l’inexistence de solutions alternatives à ces délestages. «Le refus de l’agent comptable d’honorer les factures de carburant entraînant l’arrêt du groupe et par ricochet l’arrêt de la prise en charge des urgences à l’hôpital.»
Dans ce document déposé sur la table du gouverneur, les travailleurs ont listé les «dérives de l’Acp» coupable de tous les maux de l’hôpital. Elles ont pour noms «non-observance du devoir de réserve par la diffusion de traitements particuliers de certains agents, l’attaque par voie de correspondance au protocole d’accord tripartite (administration Sutsas-Inspection du travail) pour remettre en cause l’applicabilité matérielle de ce protocole».
En outre, ils regrettent le choix délibéré de l’Acp de payer, au moment de l’arrivée de la subvention annuelle, des fournisseurs sans se soucier du critère d’ancienneté des dettes ou de la position stratégique que doivent occuper certains fournisseurs, l’absence de feed-back sur l’état de recettes, des opérations bancaires périodiques et des recouvrements opérés sur les différents programmes. Manque de collaboration de l’Acp avec les différents responsables des services des agents.
"NOUS ALLONS CONTINUER LE DÉSENCOMBREMENT"
ALIOUNE NDOYE APRÈS SON AUDITION HIER PAR LA POLICE
Le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, a réitéré hier, à la sortie de son audition par les éléments de la Police centrale, toute sa volonté de poursuivre les opérations de désencombrement déjà enclenchées à Petersen.
Le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, a été entendu hier pendant plus de quatre tours d'horloge par les éléments de la Police centrale sur l'affaire de l'incendie qui a ravagé des cantines à Petersen. C'était pendant une opération de déguerpissement des marchands ambulants qui gravitent autour de la gare routière et qui étalent souvent leurs marchandises jusque dans la chaussée, empêchant du coup la fluidité du trafic urbain.
Selon le maire socialiste, soutenu par ses camarades de Parti qui se sont fortement mobilisés devant les locaux abritant la Police centrale et par l'ensemble des maires de Dakar-Plateau qui ont tous fait le déplacement, "il y a eu une mise à feu volontaire dans les lieux au cours des opérations de désencombrement".
"Un feu a été allumé, malheureusement les sapeurs-pompiers qui sont venus une première fois ont été attaqués et leurs matériels caillassés par ces délinquants, ils sont revenus une deuxième fois, ils ont subi le même sort, ils ont refusé de venir une troisième fois sans l'appui suffisant des forces de l'ordre. Il a fallu que j'appelle le préfet pour que toute l'armada de la police vienne appuyer les sapeurs-pompiers pour circonscrire le feu", témoigne le maire socialiste qui poursuit :
"Entre la mise à feu initiale sur l'avenue Petersen que mes propres équipes ont pu contenir et la deuxième mise à feu au fond de l'avenue Faidherbe avec des pneus, il a fallu 2h30mn aux pompiers pour venir à bout des flammes. La promiscuité aidant, le feu s'est propagé et a dévasté des magasins qui n'étaient en rien concernés".
"Aucun ambulant n'a eu un bien perdu"
Poursuivant son propos, Alioune Ndoye de rappeler: "Aucun ambulant n'a eu un bien perdu." Ceux qui ont perdu des biens, selon lui, "sont plutôt des victimes, propriétaires de cantines, qui n'étaient en rien concernées par les opérations de désencombrement".
Une telle attitude constitue aux yeux du maire de Dakar-Plateau un acte criminel qui ne doit pas rester impuni. "Puisque c'est le Procureur de la République qui a lui-même demandé une enquête, j'espère que la vérité jaillira et que les coupables seront débusqués", déclare-t-il.
Non sans ajouter : "Ce n'est pas parce qu'on n'est pas content dans ce pays qu'on va lancer des pierres, allumer des pneus pour faire face à l'autorité municipale venue faire son travail."
"Nous allons continuer le désencombrement"
Pourtant, souligne le maire socialiste, "c'est dans le cadre de nos missions de maire que nous avons eu à faire ces opérations de désencombrement, sur la demande de l'État". "Quand j'ai eu à réhabiliter la gare de Petersen qui n'est pas un marché mais plutôt une gare routière, je m'en suis ouvert au préfet qui a demandé à faire d'abord une visite de sécurité. Ce qu'il a eu à faire en dirigeant une commission auxiliaire de sécurité. Par la suite, le PV de cette commission nous a été envoyé avec une demande précise de désencombrer Petersen. Aussitôt, les opérations ont été enclenchées. On a fait tout ce travail avec les forces de sécurité concernées", rappelle Alioune Ndoye qui ne compte pas reculer d'un iota dans son bras de faire avec les marchands ambulants.
"Nous allons continuer les opérations de désencombrement sinon il n'y aura plus d'autorité dans ce pays", a-t-il affirmé.
"Je n'ai autorisé personne à rester à Petersen"
Le maire de Dakar-Plateau a tenu toutefois à couper court aux rumeurs selon lesquelles il aurait autorisé les marchands ambulants à rester sur le site jusqu'après la fête de Tabaski. "J'ai entendu à travers les médias les gens dire que le maire que je suis les a autorisés à rester là-bas jusqu'après la Tabaski, c'est archifaux. Je n'ai autorisé personne à se réinstaller et à rester là-bas. Ils ont été déjà sommés de quitter les lieux et ils ne le seront pas une seconde fois. Quand nous arriverons là-bas, ce sera dans la continuité de l'opération déjà déclenchée", s'est-il voulu clair.
"On ne peut pas à chaque fois demander aux maires de surseoir à leurs opérations de désencombrement parce qu'il y a la Korité qui approche. Après la Korité, c'est la Tabaski, ensuite la rentrée des classes, puis Noël. Il y a toujours un prétexte pour que ces gens continuent à encombrer les rues de Dakar", rouspète pour sa part Barthélémy Dias qui n'a pas manqué d'interpeller l'État centrale sur ses responsabilités.
Soupçonnant une volonté de sabotage de l'État, le maire de Mermoz-Sacré Cœur rassure que Petersen sera déguerpi, que la police accompagne ou pas le maire de Dakar-Plateau. "Si la police n'accompagne pas le maire de Dakar-Plateau, tous les maires de Taxawu Dakar viendront avec leurs services d'ordre et de sécurité et leurs personnels pour désencombrer Petersen et cela ne va pas durer plus d'une journée", menace-t-il d'un ton sec.
LES SYNDICATS DE L’ADMINISTRATION CRIENT LEUR RAS-LE-BOL
Réunis autour de l’Union des syndicats de l’Administration centrale, des agents de la Fonction publique ont décidé de se faire entendre pour dénoncer l’attitude des autorités qui veulent faire croire aux populations qu’ils absorbent l’essentiel de la masse salariale du Sénégal. En conférence de presse hier, les membres de ce nouveau cadre syndical estiment que les coupables sont ailleurs.
Les agents de l’Administration sénégalaise ne veulent plus être stigmatisés. Réunis autour de l’Union des syndicats de l’administration centrale, ces fonctionnaires dénoncent le discours des autorités étatiques qui veulent «nous mettre en mal avec la population».
Selon les membres de ce cadre syndical, certains ministres passent tout leur temps à tirer à boulets rouges sur les fonctionnaires en soutenant qu’ils absorbent une bonne partie de la masse salariale et perçoivent des heures supplémentaires indues.
Selon Mansour Fall, secrétaire général du Syndicat des inspecteurs et contrôleurs du travail et de la sécurité sociale (Sictrass) et membre de ce cadre, «c’est totalement faux de dire que la masse salariale est absorbée par les fonctionnaires».
«Tous les politiques tiennent le même discours, ils disent que les fonctionnaires nous coûtent.... Ils devront faire face à nous pour dire aux Sénégalais que les fonctionnaires sont les piliers de la Nation. C’est désolant de constater que les politiciens recrutent dans l’Administration des clients politiques», a-t-il déploré.
D’après M. FaIl, il «faudrait que le président de la République sache que ceux qui sont dans l’Administration ne sont pas tombés du néant». Selon lui, s’il y a un problème dans l’Administration au Sénégal, il faudra le chercher dans les contrats spéciaux dont «on use et abuse» sans respect des règles et aussi la multiplication des agences qui gonflent la masse salariale.
«On est en train de l’induire en erreur en lui faisant croire que les fonctionnaires sont à l’origine des dysfonctionnements et qu’ils absorbent la moitié de la masse salariale», a-t-il fait savoir. Embouchant la même trompette, Moctar Dabo, secrétaire général du Syndicat national des cadres et employés de l’Administration publique (Synecap), estime qu’il faut aussi fustiger «les cumuls de fonctions».
«Au Sénégal, il y a des gens qui ne sont pas agents de l’Administration qui peuvent avoir, à travers les cumuls de fonctions, 12 à 15 millions par mois. Parce qu’ils sont Présidents de conseil d’administration (Pca) quelque part, administrateurs et en même temps ils sont membres d’un Conseil économique et social avec des avantages», a-t-il déclaré. Création de l’Union des syndicats de l’Administration centrale
Parlant de cette masse salariale, les syndicalistes soutiennent que le Sénégal n’a pas encore atteint le critère de convergence, c’est-à-dire les 35% de recettes fixés par l’Uemoa. «Nous avons la vérité des chiffres parce que nous sommes au cœur du système, de toutes les façons on attend les résultats de l’audit. Ce qui est paradoxal, c’est qu’à chaque fois, la publication des résultats de l’audit est renvoyée aux calendes grecques, ils avaient dit le 31 décembre, ils l’ont repoussée», ont-ils dit.
Ces syndicalistes mettent ainsi en garde les autorités qui auraient décidé de revoir à la baisse, certaines indemnités dans la Fonction publique.
«Nous avons entendu le ministre du Budget dire qu’on va mener une étude sur la masse salariale, certaines indemnités vont être revues à la baisse, c’est inadmissible, ça ne se passera pas au Sénégal. Un avantage acquis ne se remet pas en cause. Nous n’écarterons aucune forme de lutte pour faire valoir nos droits», ont-ils menacé.
NOUVEAUX FRONTS
Fada et Cie critiquent le nouveau secrétariat national du PDS, préparent un projet de modernisation des statuts du parti et se lancent dans la promotion de leur mémorandum adressé à Wade
Modou Diagne Fada et compagnie ne chôment pas. Ils sont en train de mettre à profit le mois béni du Ramadan pour travailler sur une contre-proposition relative à la composition du Secrétariat national du Pds nouvellement réactivé, mais aussi un projet de modernisation des statuts et pour la promotion de leur mémorandum. Une fois achevés, les deux premiers documents seront soumis à l’appréciation du chef de leur parti.
En attendant le retour à Dakar du secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, les signataires du mémorandum ne restent pas sans agir. Modou Diagne Fada et ses frères de parti frondeurs ont mis en place, une commission qui travaille sur une «note» portant sur la composition du Secrétariat national dont les membres ont été récemment désignés.
Ce condensé de «remarques et d’observations» sera adressé à leur leader. «Nous avions dit qu’on avait des remarques à faire sur le Secrétariat national. Les statuts du parti donnent au secrétaire général national, la prérogative de désigner les membres du Secrétariat. Nous travaillons sur une note que nous allons lui envoyer», a fait savoir au téléphone, Alioune Souaré, le porte-parole des «refondateurs».
Parmi les membres de cette commission mise en place par fada et Cie, il y a Abdoulaye Sow de Kaffrine et M. Souaré lui-même. Les signataires du mémorandum ne limitent pas leur tâche à ce niveau. Parallèlement, ils travaillent sur une proposition de «modernisation des statuts du Pds».
Ce document sera aussi versé dans le panier à réformes du pape du Sopi. Lors de sa rencontre avec les frondeurs qui a mal tourné, Abdoulaye Wade avait approuvé la mise en place d’une commission en charge de réfléchir sur la réforme des textes qui gouvernent le Pds.
La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) ainsi que le Comité directeur du Pds ont suivi le Libéral en chef dans cette proposition.
Farba Senghor et Abdoulaye Faye toujours en ligne de mire
Mais Modou Diagne Fada, Aïda Mbodj et Cie veulent plus de signataires pour leur mémorandum. A ce propos, d’après leur porte-parole, une tournée est envisagée à l’intérieur du pays afin de faire adhérer le maximum de militants et de responsables libéraux au projet de réforme des instances et des textes qu’ils portent.
Par ailleurs, malgré la médiation menée par Daouda Niang (médiateur du Pds), ces «refondateurs» maintiennent la bataille judiciaire engagée contre Abdoulaye Faye, le président de la Commission de discipline du Pds. Ils ont commis Mes Ndèye Fatou Touré et Bamba Cissé pour amener surtout M. Faye à répondre de l’accusation de corruption contenue dans la convocation servie aux «frondeurs».
Pendant ce temps, l’un des leaders de la «fronde», Modou Diagne Fada, a adressé une sommation à Farba Senghor. Le chargé de la propagande du Pds a nommément accusé Fada d’avoir reçu de l’argent du président de la République, Macky Sall.
L’huissier en charge de cette procédure, Me Arice, n’est pas encore parvenu à remettre ladite sommation à M. Senghor
"MAIRES POULES"
Des édiles de la capitale soutiennent Alioune Ndoye, leur homologue de Dakar-Plateau, lors de son audition à la Sûreté urbaine
Pendant quatre tours d’horloge, le maire du Plateau, Alioune Ndoye, a fait face aux enquêteurs de la sureté urbaine à la suite de la plainte les marchands ambulants du marché Petersen qui ont été déguerpis. comme ils l’avaient promis, les maires des communes de Dakar dont Moussa Sy, Bamba Fall, Cheikh Guèye, Palla Samb, Madiop Diop ont pris d’assaut le commissariat central en guise de soutien à leur collègue Alioune Ndoye.
Après l’opération de déguerpissement du marché Pétersen initiée par le maire du Plateau Alioune Ndoye, la machine judiciaire s’est emballée. Sur instruction du procureur de la République, Alioune Ndoye a été entendu par les enquêteurs de la Su de 15h25mn à 19h07mn. L’édile du Plateau a débarqué sur les lieux à 15h21 mn à bord d’un Range Rover noir qui contraste d’avec son grand boubou blanc. À ce moment déjà, plusieurs maires des différentes communesde Dakar sont sur place pour leur soutien à leur collègue du Plateau. on peut citer pêlemêle Moussa Sy des Parcelles Assainies, Cheikh Guèye de Dieuppeul Derklé Palla Samb de Point E/Fann/Amitié, Madiop Diop de Grand-Yoff. Il y avait aussi le maire de Fass-Gueule Tapée-Colobane Ousmane Ndoye ainsi que l’ancienne mairesse Seynabou Wade. De nombreux militants socialistes ont également à faire le déplacement. Arborant des brassards rouges, ils ont manifesté leur colère contre la convocation de leur camarade de parti.
«MACKY SALL A INTERET A TRAVAILLER AU LIEU D’ENVOYER LES GENS EN PRISON»
C’est à 15 heures 58 minutes que Barthélémy Dias, sanglé dans un grand boubou vert olive, est arrivé sur les lieux. La foule l’accueille par des d’applaudissements nourris en scandant «Gaindé, Gaindé» pour louer son courage. Devant cette ambiance surchauffée marquée par l’accueil coloré de Dias-fils, les policiers s’invitent immédiatement pour faire régner l’ordre. Ils ordonnent certains militants de quitter la devanture de la boutique qui fait face à la Rue El Hadj Mbaye Guèye. Une sommation qui met dans tous ses états un quinquagénaire, teint clair, silhouette élancée, moulé dans un costume sur mesure. «Il faut savoir ce que vous voulez. Tout à l’heure, vous nous avez demandé de venir ici, vous nous demandez encore de quitter ce lieu. En quoi ça vous dérange qu’on soit ici», peste-t-il. À ces propos, le supérieur hiérarchique de l’agent de police, qui se trouvait non loin de là, se fait menaçant et ordonne : «il ne faut pas chercher de midi à quatorze heures, il faut les chasser tous d’ici». Malgré ces instructions, l’agent de police opte pour la dissuasion. Avec quelques mots, il réussit à convaincre l’homme au costume de changer de position. Cet incident clos, un jeune homme, révolté par la convocation du maire Alioune Ndoye, tonne : « Le Président Macky Sall a intérêt à travailler au lieu d’envoyer les gens en prison».
ME AÏSSATA TALL SALL
Une quinzaine de minutes après l’arrivée du maire de Sacré- Coeur, c’était au tour de son collègue de la Médina Bamba Fall de faire son apparition sous les applaudissements de la foule. Les minutes passent et l’attente devient pesante pour les militants tenaillés par la faim et la soif. Certains squattent l’ombre des grandes bâtisses et s’assoient à même le sol. Les rigueurs du Ramadan commencent à se faire sentir et la foule se calme de plus en plus. Ce silence est rompu avec l’arrivée de Me Aïssata Tall Sall, par ailleurs, maire de Podor. Il était 19H. Elle a été ovationnée par les militants socialistes qui sont allés à sa rencontre, bloquant ainsi la route. En pleine discussion avec Barthélémy Dias, Me Tall a été sommée de vider la chaussée. «Donnez-moi deux minutes, le temps de m’entretenir avec lui», demande-t-elle au policier avec un large sourire. Niet catégorique du flic qui prétend que leur présence obturait la circulation. «Je vais faire descendre le Commissaire Abdoulaye Diop», lance-t-elle souriante au policier qui reste inflexible. Elle se plie à la sommation avant de poursuivre sur le trottoir sa discussion avec le maire de Sacré-Coeur. Au terme de cette discussion, elle s’est présentée devant le barrage érigé par les forces de l’ordre en sa qualité d’avocate pour rejoindre son «client». Mais, les préposés à la sécurité lui ont réclamé sa carte professionnelle. C’est alors que Me Aïssata Tall Sall tournait le dos aux policiers que des cris ont fusé, annonçant la sortie du maire Alioune Ndoye. Il était 19h07 mn. C’est la liesse populaire. La foule se rue sur la star du jour qui, dans ces conditions, ne pouvait pas s’adresser à la presse. C’est finalement à la Mairie du Dakar qu’il s’est prononcé sur sa convocation.
REACTIONS… REACTIONS… REACTIONS…
MOUSSA SY, MAIRE DES PARCELLES ASSAINIES : «Si les représentants de l’État sont menacés publiquement et qu’il n’y a aucune réaction, cela veut dire que l’État de droit n’existe plus»
«Nous pensons que les autorités étatiques vont revenir à l’orthodoxie. Qu’elles sachent que les maires sont élus par les populations. Nous n’avons pas usurpé nos fonctions. Nous sommes des démembrements de l’État, nous devons être accompagnés chaque fois que de besoin. Il faut qu’on s’entende sur les programmes qu’on doit mener ensemble avec l’État dans le cadre de l’intérêt général des populations ; c’est cela un État de droit. Mais, il ne faut pas accepter ce qui s’est passé à Petersen. Que l’État donne son aval, son avis et des injonctions aux maires pour désencombrer et apporter la sécurité dans un équipement public, et qu’à la dernière minute il se dérobe parce qu’il y a eu des échauffourées et des problèmes et qu’on tente de jeter le maire en pâture, nous n’allons pas l’accepter. Nous avons rencontré le Gouverneur avec tous les Préfets du département et de la région, nous avons très bien discuté. Et nous nous sommes entendus sur l’essentiel qui est de travailler ensemble. Dakar est la capitale du Sénégal et quelles que soient aujourd’hui la vision du chef de l’État et ses ambitions pour le monde rural, ce n’est pas un problème. Il est élu par l’ensemble des Sénégalais. En tant qu’élus de Dakar, nous pensons que nous devons travailler pour Dakar et répondre aux attentes de nos administrés. Personne ne peut nous dévier de cette voie. Le maire Alioune Ndoye est victime des menaces, comme nous tous. L’État est au courant, même les Gouverneurs et les Préfets sont menacés publiquement. Si les représentants de l’État sont menacés publiquement et qu’il n’y aaucune réaction, cela veut dire que l’État de droit n’existe plus».